L’Encyclopédie/1re édition/NOVATEUR
(Tome 11, p. 254).
NOVATEUR, s. m. (Gram.) celui qui introduit quelques nouveautés, se prend presque toujours en mauvaise part, tant les hommes ont d’attachement pour les choses établies. Il y a des novateurs en littérature, en religion, en politique. Les novateurs en littérature peuvent corrompre ou perfectionner le goût ; en religion, exciter ou calmer des troubles ; en politique, sauver ou perdre une nation. C’est le tems qui juge les innovations ; & si l’innovation est vraiment utile, le mépris retombe sur les mauvais critiques qui l’ont blâmée : on les appelle des sots, & on restitue au novateur le titre d’homme de génie qu’il a mérité.