L’Encyclopédie/1re édition/PERPENDICULAIRE

La bibliothèque libre.

PERPENDICULAIRE, s. f. en terme de Géométrie, est une ligne qui tombe directement sur une autre ligne, de façon qu’elle ne panche pas plus d’un côte que de l’autre, & fait par conséquent de part & d’autres des angles égaux. On l’appelle aussi ligne normale. Voyez Ligne.

Ainsi la ligne IG (Pl. géo. fig. 57.) est perpendiculaire à la ligne KH ; c’est-à-dire, qu’elle fait avec cette ligne KH des angles droits & égaux.

De cette définition de la perpendiculaire il s’en suit 1°. que la perpendicularité est mutuelle & réciproque : c’est-à-dire, que si une ligne IG est perpendiculaire à une autre ligne KH, cette ligne KH est aussi perpendiculaire à la premiere IG.

2°. Que d’un point donné on ne peut tirer qu’une perpendiculaire à une ligne donnée.

3°. Que si on prolonge une ligne perpendiculaire une autre ; de maniere qu’elle passe de l’autre côté de cette ligne, la partie prolongée sera aussi perpendiculaire à cette même ligne.

4°. Que si une ligne droite qui en coupe une autre a deux points qui soient chacun à égale distance des extrémités de la ligne qu’elle coupe, elle sera perpendiculaire à cette ligne.

5°. Qu’une ligne perpendiculaire à une autre ligne est aussi perpendiculaire à toutes les paralléles qu’on peut tirer à cette ligne. Voyez Parallele.

6°. Que la perpendiculaire est la plus courte de toutes les lignes qu’on peut tirer d’un point donné à une ligne droite donnée.

Donc la distance d’un point à une ligne droite se mesure par la perpendiculaire même de ce point sur la ligne, & la hauteur d’une figure, par exemple, d’un triangle, est une perpendiculaire même du sommet de la figure sur sa base. Voyez Distance.

Pour élever une perpendiculaire GI sur la ligne ML, à un point G pris dans cette ligne, on mettra une des pointes du compas en G, & ouvrant le compas à volonté, on prendra de chaque côté de ce point G des intervalles égaux GH & GK ; des points K, H,, & d’un intervalle plus grand que la moitié de KH, on décrira des arcs de cercle qui le coupent en I ; & on fixera la ligne GI qui sera perpendiculaire à ML.

Dans la pratique, la meilleure méthode pour tirer les perpendiculaires est d’appliquer le côté d’un équerre sur la ligne proposée, & de tirer le long de l’autre côté une ligne, qui sera la perpendiculaire cherchée.

Pour élever une perpendiculaire à l’extrémité d’une ligne donnée, par exemple, au point P, on ouvrira le compas d’une quantité convenable, & mettant une des pointes C, on décrira l’arc RPS ; on placera une regle sur les points S & C, & on trouvera sur l’arc RPS le point R, duquel tirant la ligne PR, elle sera perpendiculaire à PM.

Pour laisser tomber d’un point donné I hors d’une ligne MP, une perpendiculaire à cette ligne MP (fig. 57. n. 2.), on mettra une des pointes du compas en L, & on décrira à volonté un arc de cercle qui coupe la ligne MP en M & en G ; ensuite mettant la pointe du compas successivement en G & en M, on décrira deux autres arcs qui se coupent en a, & par les points L, a, on tirera une ligne La, qui sera la perpendiculaire demandée.

On dit qu’une ligne est perpendiculaire à un plan, quand elle est perpendiculaire à toutes les lignes qu’elle rencontre dans ce même plan.

Un plan est dit perpendiculaire à un autre plan, quand une ligne, tirée dans un des plans perpendiculairement à leur commune section est perpendiculaire à l’autre plan. Voyez Plan.

Une perpendiculaire à une courbe est une ligne qui coupe la courbe dans un point où une autre ligne la touche, & qui est perpendiculaire à la ligne touchante. Voyez Tangente & son Perpendiculaire. Chambers. (E).

Perpendiculaire, la, c’est dans les systèmes de Mrs de Pagan & de Vauban, la partie du rayon droit comprise entre le côté extérieur & l’angle flanquant, laquelle partie sert à mener les lignes de défense.

Ainsi ID (Pl. II. de Fortific. fig. 7.), est la perpendiculaire : elle est dans les systèmes ou constructions de M. de Vauban, la huitieme partie du côté du polygone dans le quarré, la septieme dans le pentagone, & la sixieme dans l’exagone & dans les polygones au-dessus. Voyez Fortification. (Q)