L’Encyclopédie/1re édition/SALVETAT la

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SALVETAT la, ou SAUVETAT, (Géog. mod.) il y a deux bourgs ou petites villes de ce nom en France ; l’une est dans le haut Languedoc, au diocèse de Castres, sur l’Agoust ; ce lieu n’a pour toute décoration qu’un prieuré de bénédictines.

L’autre Salvetat est dans l’Agénois, sur la Seine, à cinq lieues à l’orient septentrional de la ville d’Agen ; ce n’est qu’un bourg, mais bien illustré pour avoir été la patrie du ministre Claude, & du philosophe Régis.

Claude (Jean) l’un des plus habiles théologiens françois du dernier siecle, y naquit en 1619. Il fut ministre à Charenton depuis 1666 jusques à la révocation de l’édit de Nantes en 1685, qu’il se réfugia en Hollande, où le prince d’Orange l’accueillit avec empressement, & commença par lui donner une pension. Il mourut à la Haie en 1687, à 68 ans.

Il fut pendant sa vie l’oracle de son parti, rival digne des Bossuet, des Arnauld, & des Nicole. Il l’a prouvé par sa réponse à la conférence de M. Bossuet ; par sa défense de la réformation contre les préjugés légitimes de M. Nicole ; par ses réponses au traité de la perpétuité ; enfin, par ses divers livres de théologie & de controverse. Il joignoit à beaucoup d’esprit & d’érudition, un style mâle, exact, éloquent, & serré : M. de la Deveze a écrit sa vie. Voyez Sauvetat.

Régis (Pierre-Silvain), fut un des grands défenseurs du Cartésianisme ; c’étoit beaucoup dans un tems où la physique de Newton étoit inconnue. Les écrits de M. Régis, qu’on ne lit plus aujourd’hui, lui valurent une place à l’académie des Sciences en 1699 ; il mourut en 1707, âgé de 75 ans. (D. J.)