L’Encyclopédie/1re édition/STIRIS

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STIRIS, (Geog. anc.) ville de la Grece dans la Phocide. Pausanias, l. X. c. xxxv. dit : « On ne va pas seulement de Chéronée dans la Phocide par le chemin qui mene à Delphes, ni par celui qui traversant Panopée, passe auprès de Daulis, & aboutit au chemin qui fourche ; il y en a encore un autre fort rude, par lequel en montant presque toujours, on arrive enfin à Stiris, autre ville de la Phocide. Ce chemin peut avoir six-vingt stades de longueur ».

Les Stirites se vantoient d’être athéniens d’origine. Ils disoient qu’ayant suivi la fortune de Péteüs, fils d’Orneus, chassé d’Athènes par Egée, ils vinrent s’établir dans un coin de la Phocide, où ils bâtirent une ville qu’ils nommerent Stiris, parce qu’ils étoient la plûpart de la bourgade Stirium ou Steirea, qui faisoit partie de la tribu Pandionide. Ils habitoient sur la cime d’un roc fort élevé, & par cette raison ils manquoient souvent d’eau, particulierement en été : car ils n’avoient que des puits, dont l’eau n’étoit pas même fort bonne : aussi ne s’en servoient-ils qu’à se laver & à abreuver leurs chevaux. Ils étoient obligés de descendre quatre stades pour aller chercher de l’eau d’une fontaine creusée dans le roc.

On voyoit à Stiris un temple de Cérès, surnommé Stiritis : ce temple étoit bâti de briques crues ; mais la déesse étoit du plus beau marbre, & tenoit un flambeau de chaque main. Près de cette statue, il y en avoit une autre fort ancienne, couronnée de bandelettes, & ces peuples rendoient à Cérès tous les honneurs imaginables.

De Stiris à Ambryssum, on comptoit environ 60 stades, & l’on y alloit par une plaine qui étoit entre deux montagnes. Le chemin étoit bordé de vignes à droite & à gauche, & tout le pays étoit un vignoble ; mais entre les ceps de vigne, on élevoit une espece de chene-verd.

Stiris, selon M. Spon, voyage de Grece, tome II. subsiste encore aujourd’hui, & conserve son ancien nom : car on l’appelle Stiri ; mais ce n’est plus qu’un village. (D. J.)