L’Encyclopédie/1re édition/TAGETES

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TAGETES, s. m. (Botan.) Tournefort distingue dix especes de ce genre de plante, nommée par les Anglois the african marygold, & par les François œillet-d’inde. L’espece la plus grande à fleur double, nommée tagetes maximus, rectus, flore maximo, multiplicato, J. R. H. 488. pousse à la hauteur d’environ trois piés une tige menue, nouée, rameuse, remplie de moëlle blanche. Ses feuilles sont semblables, en quelque maniere, à celles de la tanesie, oblongues, pointues, dentelées en leurs bords, vertes, rangées plusieurs sur une côte terminée par une seule feuille, d’une odeur qui n’est pas bien agréable ; ses fleurs naissent seules sur chaque sommet de la tige & des branches, belles, radiées, rondes, & quelquefois grosses comme le poing, composées d’un amas de fleurons de couleur jaune dorée, soutenus sur un calice oblong, ou formé en tuyau dentelé par le haut. Quand cette fleur est tombée, il lui succede des semences longues, anguleuses, noires, contenues dans le calice.

Cette plante nous vient de Catalogne. Quelques auteurs la recommandent dans la suppression des regles & des urines, tandis que d’autres prétendent que c’est une plante dangereuse, ainsi que toutes les especes d’œillets-d’Inde. Il est vraissemblable que le tagetes est du nombre de ces plantes qui sont venéneuses dans un pays & salutaires dans un autre. On peut donc négliger celle-ci dans le nôtre, puisque Dodonée prétend avoir éprouvé, par plusieurs expériences, qu’elle devoit être mise au nombre des plantes nuisibles ; mais il est certain qu’elle fait un des ornemens de nos jardins par la beauté de ses fleurs, dont cependant l’odeur est dangereuse. Miller vous en enseignera la culture. (D. J.)