L’Encyclopédie/1re édition/VELITRAE

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VELITRÆ, (Géog. anc.) Vélitres, ville d’Italie, dans le Latium, & la capitale des Volsques, aujourd’hui Velitri ou Velletri. Ancus mit le siége devant cette ville, & la pressa tellement, que les habitans réduits à l’extrémité, firent sortir de leurs murs leurs vieillards en état de supplians. Ceux-ci promirent de réparer au gré du roi, les torts que leurs concitoyens pouvoient avoir faits aux Romains, & de livrer les coupables. Ancus se laissa gagner par cette soumission, & mit les habitans de Velitræ au nombre des alliés.

L’an 259 de la fondation de Rome, Virginius ayant battu les Volsques, entra pêle-mêle dans la ville de Velitræ avec les fuyards, & n’épargna qu’un petit nombre d’habitans qui mirent les armes bas. Trois ans après, la peste y fit de si grands ravages, qu’à peine il resta dans cette ville la dixieme partie des citoyens. Ceux qui échapperent furent contraints de se donner à la république de Rome, & de la supplier d’envoyer chez eux des habitans pour repeupler leur ville ; les Romains y envoyerent une colonie.

Environ cent cinquante ans après, les habitans de Vélitres, quoique colonie romaine, s’allierent avec les ennemis de Rome. On usa d’une grande sévérité à leur égard, leur ville fut rasée. Son sénat fut transporté ailleurs, & l’on ordonna à tous ses habitans, d’aller fixer leur demeure de l’autre côté du Tibre. Si quelqu’un entreprenoit de le repasser, on l’obligeoit à payer mille as d’airain, & l’on avoit droit d’exiger cette somme de lui, en le saisissant au corps. Les campagnes de leurs sénateurs furent distribuées à une nouvelle colonie.

La ville de Velitræ reprit ensuite son ancienne forme. Suétone nous apprend que la famille d’Auguste étoit une des principales de cette ville. Les habitans sont appellés Veliternus populus, par Tite-Live, liv. VIII. ch. xij. & Veliterni, par Pline, liv. III. ch. v. On voit dans Gruter, p. 297. une ancienne inscription, où il est parlé d’une victoire remportée sur ces peuples. Mœnius.... de Veliterneis, predie k. Oct. (D. J.)