L’Encyclopédie/1re édition/VENERIS

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VENERIS LACUS, (Géog. anc.) Pline, l. XXXII. c. ij. parle de ce lac qu’il place à Hiérapolis de Syrie. C’étoit, selon Lucien, lib. de deâ Syria, un étang fort poissonneux, dans la ville même, près du temple de Junon. On y trouvoit de grands poissons qui avoient chacun leur nom. J’en ai vu un plusieurs fois, dit Lucien, qui portoit sur l’aileron de l’épine du dos un petit ouvrage d’or qu’on y avoit appliqué. On prétend, ajoute-t-il, ce que je n’ai pas vérifié, que cet étang a deux cens brasses de profondeur ; il y a au milieu un autel de pierre, qu’on diroit qui se remue vraissemblablement, parce qu’il est élevé sur des colonnes qui sont au fond de l’eau. Cet autel étoit toujours encensé par des personnes qui y abordoient à toute heure à la nage pour leurs dévotions. On y célébroit aussi de grandes fêtes, qu’on appelloit les descentes du lac. On y portoit tous les dieux, & Junon la premiere, de peur que Jupiter n’envisageât devant elle les poissons : elle le devançoit donc, & le prioit de se retirer, ce qu’il faisoit à la fin, après avoir un peu contesté. Voilà bien Lucien qui plaisante de toutes les superstitions de son tems. (D. J.)

Veneris Portus, (Géog. anc.) port de la Gaule narbonnoise, sur la côte de la mur Méditerranée. Pomponius Méla, l. II. c. v. le marque entre les promontoires des Pyrénées, au voisinage & au nord de Cervaria. Ce port étoit fameux à cause d’un temple de Vénus qui y étoit bâti. C’est aujourd’hui le port Vendres.

2°. Veneris Portus, port d’Italie, dans la Ligurie. L’itinéraire d’Antonin le met entre Segesta & Portus Delphini, à trente milles du premier de ces lieux, & à dix-huit milles du second. Ce port, qui étoit aux confins de l’Etrurie, conserve encore présentement son ancien nom ; on l’appelle Porto-Venere.

3°. Veneris Portus, port d’Egypte, sur la côte du golfe arabique. Après le promontoire Drepanum vient, selon Ptolémée, l. IV. c. v. Myoshormus, autrement Muris-Statio, fameux entrepôt, qui fut appellé ensuite Magnus-Portus, enfin Portus-Veneris. Strabon, l. XVI. fait aussi mention de ces différens noms. (D. J.)

Veneris Æneadis templum, (Géog. anc.) 1°. Denys d’Halicarnasse, l. l. cap. l. dit qu’on nommoit ainsi le temple que les Troïens bâtirent à l’honneur de Vénus, lorsqu’ils furent arrivés sur la côte de l’Epire, & qu’ils eurent pris terre dans la péninsule appellée Leucas. Du tems de Denys d’Halicarnasse, ce temple étoit dans une petite île, entre la ville & l’isthme de cette péninsule qui avoit été creusée. 2°. Le même Denys d’Halicarnasse nous apprend que les Troyens éleverent un autre temple du même nom dans l’Epire, sur le promontoire d’Actium. Ils y bâtirent aussi le temple des grands dieux ; & ces deux temples subsistoient encore de son tems.

Veneris arsinoes fanum, (Géograp. anc.) temple d’Egypte, sur le promontoire Zephirium, entre Canope & Alexandrie, selon Strabon, l. XVII. p. 800.