L’entrée d’Espagne/Notes et corrections Tome2

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Anonyme
Texte établi par Antoine Thomas (2p. 293-305).

NOTES ET CORRECTIONS

8159. Au lieu de l soit, lire I soit.

8244. Au lieu de S’estormirent, lire S’estornirent : cf. le Glossaire estornir.

8358-63. Allusion à une bataille célèbre de la chanson de Girart de Roussillon, que j’ai signalée dès 1882 (Nouv. recherches, etc., p. 45, n. 2). M. Léon Mirot a identifié Valbeton avec le « climat » dit Vaubouton, sur la rive gauche de la Cure, dans la commune de Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne) : voir Romania, XXI, 257.

8365-6. Nouvelle allusion au Fuerre de Gadres (cf. la note sur les vv. 5195-6). Le nom de Val Bétie est formé en vue de la rime, par contamination entre celui que donne réellement au lieu du combat l’auteur du Fuerre de Gadres, à savoir Val de Josafas (ou, à la rime, Josafaille, éd. Michelant, p. 94, v. 38 ; cf. Entrée d’Espagne, 5195, 8536) et celui du duc de Gadres, Bétis.

8445. Sur les « quatre Diex » des Païens et le « superior », voir la note relative au v. 3577.

8535-6. Cf. la note relative aux vers 8365-6.

8570. « Saint-Malo » (ou « Maclou ») est le cri de guerre des Bretons, comme l’auteur le sait bien, puisque plus loin, v. 8607, il écrit :

Un Bertuns encontra escriant « Saint Machloit ! »


Je ne vois pas cependant le moyen de tirer autre chose de la leçon du manuscrit, ma ellot.

8615. Au lieu de Huc, lire Hue.

8626. La leçon du ms., quant uirent alocir, doit être corrompue, mais la lecture que j’ai adoptée, quant vinrent a l’ocir, ne me paraît pas très satisfaisante ; je corrigerais volontiers : quant vinrent al ferir.

8780. Le sens de ce vers est : « pour pourvoir à sa propre sûreté, il quitte la mauvaise place (où il se trouvait) ».

8800. Au lieu de entendars, lire estendars.

8816. Entendez : « Si tu ne secours pas tes gens, ils ne tiendront pas par eux-mêmes. »

8907. Cum se puet espaner signifie « la dimension d’un empan », c’est-à-dire la largeur de la main.

8958. Je crois que Crasu désigne « Crassus » plutôt que « Crésus » ; mais on peut hésiter.

8977. Pour Gerer, la leçon du manuscrit a été lue gemr par Mussafia, lequel a proposé la correction admise dans le texte. Le nom de ce personnage ne revient pas dans l’Entrée d’Espagne, mais on sait que, dans le Roland d’Oxford, le nom de Gerer accompagne toujours celui de Gerin, ce qui justifie notre leçon. Quant à Gerin, peut-être faut-il le reconnaître dans le Garin du v. 916.

9036. La lecture tentina proposée en note (au lieu de tenti n’a) doit être accueillie sans réserve ; cf. le Glossaire, tentiner.

9054. Lire Esclavoine (avec une majuscule), conformément au système suivi pour les noms propres, même employés adjectivement. L’épithète Esclavoine appliquée à sclavine montre bien que l’auteur n’avait pas conscience de l’étymologie et du sens propre de ce dernier mot.

9166. C’est-à-dire : « tu m’as bien répondu comme je le méritais », proprement « sur l’air de ma chanson ».

9292-3. Cette allusion à l’histoire de Jason vise le roman de Troie (éd. L. Constans, vv. 741 et ss.). Qalcantiere désigne la Colchide, considérée souvent comme une île ; c’est un mot composé avec Colcon (Troie, 1137) et terre.

9415. Lire 9415, au lieu de 9413.

9563. La connaissance du « Saracinois » attribuée à Oger le Danois prouve que l’auteur de l’Entrée d’Espagne est au courant de la légende qui fait du célèbre guerrier le fils d’un prince sarrasin d’Espagne que Charlemagne a recueilli tout jeune et baptisé ; voir Pio Rajna, dans Romania, II, 155-6.

9585. Il est probable que cainers signifie « canards », bien que le mot canart soit très rare en ancien français.

9612. Lire porte, au lieu de parte.

9711. Gallaneüs est une forme bizarrement latinisée du nom de Galant, le forgeur d’épée légendaire (cf. la note relative aux vers 3233-4), dont il n’est pas question dans les romans de la Table Ronde. L’idée de faire passer l’épée de Tristan à Oger le Danois n’est donc qu’une fantaisie de notre poète. On sait que l’épée de ce dernier est célèbre dans l’épopée française sous le nom de « Courtain » ; la chanson de Fierabras (éd. Krœber et Servois, vv. 651-3) en attribue la fabrication à Munificant, frère de Galant ; mais Jean d’Outremeuse s’est rencontré avec l’auteur de l’Entrée d’Espagne en l’attribuant à Galant lui-même (Pio Rajna, Origini dell’ epopea francese, p. 445, n. 1).

9712-16. Sur l’épisode célèbre du combat de Tristan avec le « Morhout » (l’Amorot, comme porte la leçon littérale du manuscrit de l’Entrée d’Espagne), voir J. Bédier, Le roman de Tristan, par Thomas, t. I, p. 71 et s. Le combat a lieu dans une île que les poèmes français sur Tristan qui nous sont parvenus ne nomment pas, mais que le roman en prose (d’accord avec Chrétien de Troyes, Érec, 1249) appelle « l’isle de Saint-Sanson » (L. Sudre, dans Romania, XV, 543). Je ne sais où l’auteur de l’Entrée d’Espagne a pris son « isle de Carchus », qui fait penser à une confusion avec l’« isle de Colcos en mer » (Troie, 765) où Jason va conquérir la Toison d’or. En tout cas, le nom de « Meliadus » donné au père de Tristan montre qu’il connaît le roman en prose de Tristan.

9829. Au lieu de estorcier, corriger esforcier.

9953. Lire Greçeis, au lieu de greçeis.

9958. Lire Jeneveis, au lieu de jeneveis.

9965. Lire 9965, au lieu de 9665, et Greçois, au lieu de greçois.

9989. Allusion à un épisode du roman d’Alexandre, celui des arbres du soleil et de la lune qui annoncent au conquérant sa mort prochaine (édit. Michelant, p. 351 et s. ; cf. P. Meyer, Alexandre le Grand, II, 185). Cet épisode est encore indiqué avec plus de précision aux vers 10415-6.

9990. Le siège de Tyr est démesurément développé dans le roman d’Alexandre (édit. Michelant, p. 74-92 ; cf. P. Meyer, op. laud. II, 152 et s.).

10071 Carneficus paraît être le nom (inconnu d’ailleurs) de l’ouvrier qui a forgé l’épée de Girard.

10076. Sur « Emenadus », voir la note relative au v. 5195.

10088. Sur « Febus », voir la note relative au v. 5427.

10121. Au lieu de fuïent, lire fuient.

10201. Sur la confusion de Englois (Anglais) avec Lenglois,

pour Lengrois (Langrois), voir Nouv. recherches, p. 44.

10346. Au lieu de peisavront, lire peis avront.

10408-25. Ce résumé de l’histoire d’Alexandre est tout à fait conforme aux données du roman d’Alexandre publié par Michelant. Le v. 10414 :

E desconfist Porus, qe pués le prist dans Clin,


signifie que, par la suite, Clin reçut d’Alexandre l’héritage de Porus.

10423. Séparer Babilonie de fist.

10430. Sur la largesse d’Alexandre, voir la note relative au v. 2971.

10441. Le second hémistiche n’offre pas un sens satisfaisant.

10493. Au lieu de l’aleselle, lire la leselle ; cf. la forme lesèna, etc., encore vivante, au sens de « aisselle », dans la haute Italie, notamment à Padoue (Zauner, Die roman. Namen der Körperteile, p. 103).

10540. En la maison parfunde, en enfer.

10797. Au lieu de Cayphais, lire Caÿphais.

10804. Pour mettre Reims en Normandie, il faut croire que l’auteur confond le nom de cette ville avec celui de Rouen, aussi siège d’un archevêché.

10842. Bere « bière, cercueil » n’est pas satisfaisant pour le sens ; corriger here, pour haire : cf. 6593 et 14706.

10939 et s. L’auteur intercale ici brusquement, de façon à piquer la curiosité de ses auditeurs, un résumé fidèle des aventures qu’il va prêter à Roland à partir de la prise de Noble, et il leur fait en même temps une demi-confidence sur sa personnalité. J’ai expliqué, dans l’Introduction, ce qu’il fallait conclure de ses déclarations ; je ne reviendrai pas ici sur ce point.

10957. Au lieu de la danie tor, lire la Davie tor : il s’agit de la tour dite de David, à Jérusalem, dont il est souvent question dans les récits en vers et en prose relatifs à la Terre Sainte et aux Croisades. Remarquons que, par suite de la lacune du manuscrit de l’Entrée d’Espagne, entre les feuillets 269 et 270, nous ne possédons pas la partie de notre chanson correspondant au résumé des vers 10956-9 :

E sconfist Malqidant et sa gient en estor
Et prist Jerusalem et la Davie tor,
Quand les buens Cristians et li baordeor
Le venirent a querre en l’ost a grant honor.


Les « bons Chrétiens » dont il est question sont ceux qui, sous les ordres de Hugues de Blois et de son frère Anseïs, étaient partis d’Occident à la recherche de Roland et avaient pris du service auprès de Malcuidant. À l’annonce de l’auteur de l’Entrée d’Espagne fait pendant le rappel de son continuateur, Nicolas de Vérone (ci-dessous, p. 288, vv. 25-7) :

E sconfist Maoqidant qe tant avoit poeste,
E com a Anseïs il mist corone en teste
Dou regne Maoqidant, chand pour luy fist encheste.

10967 et ss. Sur cette conception de Roland propagateur des manières courtoises et chevaleresques, voir ce que dit encore plus loin notre auteur, vv. 13968 et ss.

10975. La légende de la fondation de Padoue par Anténor remonte, comme on sait, à l’antiquité ; cf. Virgile, Énéide, I, 241 et ss.

10977. Remarquer que, dans le même vers, l’auteur donne successivement au subst. mer les deux genres ; cf. v. 12083.

10978 et ss. Ce témoignage précis est à rapprocher de ce que dit l’auteur de l’Entrée d’Espagne, au début de son poème (vv. 47 et ss.), des circonstances qui l’ont amené à versifier la chronique de Turpin.

11001. Ce vers doit être sorti, car c’est un dodécasyllabe.

11126. Cf. la note relative au v. 2124.

11141. Au lieu de ſers, lire fers.

11156. Lire plutôt, avec un vers dodécasyllabe :

Ces brances lui batent parmi son garnimant.

11157. On peut conserver dans le texte la leçon de A, gaumentot ; cf. gaument au v. 2310.

11163-4. Cf. la note relative au v. 3052.

11166. Il vaut mieux mettre une simple virgule après ce vers, et un point et virgule après le suivant.

11208. Au lieu de Roxeillou, lire Roxeillon.

11218-11225. Allusion manifeste à la célèbre chanson des Quatre Fils Aimon, mais dont les détails ne correspondent pas à ceux que nous a transmis cette chanson même dans les différentes rédactions qui s’en sont conservées.

11228. Ce vers est remarquable en ce qu’il montre que dans l’esprit de l’auteur de l’Entrée d’Espagne il s’établit une confusion passagère entre le Girard de Roussillon contemporain de Charlemagne et le héros de la chanson de Girart de Roussillon. C’est en effet dans cette dernière chanson qu’il est fait une mention spéciale de « l’escarboucle étincelante [du château de Roussillon] qui fait qu’à minuit on se croirait à midi » (P. Meyer, Girart de Roussillon, p. 25). Une confusion analogue se trouve dans Gaufrei, v. 4054, et elle a été relevée par M. P. Meyer (op. laud., p. xcix) :

Vers Roussillon s’en va, la ou l’escarbougle art.

11301 et ss. Allusion à la chanson de geste de Mainet ; cf. la note relative aux vers 93-94. Les deux félons non nommés sont les « fils de la serve », Heudri et Rainfroi (ou Hainfroi). Morand est Morand de Rivier. Gallion, neveu de Braibant, ne figure pas dans les récits que nous possédons, mais il est mentionné, comme ayant été tué par Charlemagne, dans le roman franco-italien d’Aquilon de Bavière ; voir Romania, XI, 563.

11378. Ce « sire de Clermont » est inconnu d’ailleurs ; remarquer que le même titre est donné à Roland au v. 15669.

11449-50. La tradition que suit l’auteur relativement à la mort de Milon, père de Roland, se rapproche de celle de Girard d’Amiens qui le fait mourir en Flandre. Turpin le fait mourir en Espagne, et des textes franco-italiens postérieurs, dans l’expédition d’Aspremont. Quant à son aïeul, non désigné nominativement ici, c’est Bernard de Clermont ; cf. la note sur le v. 7855.

114544. Cette périphrase délicate paraît bien désigner l’orgueil, péché mignon, si l’on peut dire, de Roland.

11456-7. Cette idée d’attribuer à Roland la connaissance des langues orientales n’a aucun fondement traditionnel ; l’auteur l’imagine en vue des aventures qu’il va prêter à son héros. Cf. v. 11523.

11487 et ss. Allusion à ce qui est raconté plus haut, vv. 10098 et ss.

11520. Au chief de draps de lin, à leurs têtes entourées de turbans.

11523. Cf. la note relative aux vers 11466-7.

11562-3. Cf. Dionysius Cato, I, 3 :

Virtutem primam esse puto compescere linguam.

11618. Il vaut mieux suppléer fu que est, car il s’agit du roi de l’Inde Porus, défait par Alexandre le Grand ; cf. Roman d’Alixandre, p. 296, vv. 24-25.

116577. Je n’entends pas le dernier mot, estancher, et ne devine pas la correction qu’il semble appeler.

11806. Allusion à l’épisode des amours de Charlemagne avec la fille de Galafre, dans la chanson de geste de Mainet ; cf. G. Paris, Hist. poét. de Charlemagne, p. 231 et s.

11839 et ss. Il n’est pas besoin d’insister sur la fantaisie géographique de l’auteur qui place dans le voisinage l’une de l’autre des villes aussi éloignées que Gaza (Palestine), Damiette (Égypte), La Mecque (Arabie), etc., toutes dans les États du « soudan de Perse ».

12039. Je ne suis pas en mesure de préciser cette citation de Sénèque, que je crois sujette à caution.

12083. À première vue, on serait tenté de corriger la mer salé en le mer salé ; mais la comparaison du v. 10977 nous engage à reproduire fidèlement le manuscrit.

12318. Le faux nom que prend Roland, Lionés fil la fee, est dans le goût de ceux que portent certains héros de la Table Ronde, bien que ce nom ne paraisse pas se trouver dans l’onomastique du cycle breton. Un des pairs d’Alexandre s’appelle Liones (cas sujet) dans le Roman d’Alixandre, éd. Michelant, p. 17, v. 18 ; p. 25, l. 35, etc.

12143. Pasqe rosee correspond à l’expression italienne Pasqua rosata, qui désigne la fête de Pentecôte et que les textes proprement français ne connaissent pas.

12201. Au lieu de proue, lire prove.

12300-01. Sur les rapports de Darius avec ses serviteurs, sujet qui est devenu une sorte de lieu commun de la morale chevaleresque du Moyen Âge, voir P. Meyer, Alexandre le Grand, II, 162.

12337. La correction faite à la leçon du ms. n’offre pas de sens satisfaisant ; c’est manifestement un nom propre de ville ou de pays, précédé de la préposition de, qui forme le premier hémistiche. Littéralement, la leçon du ms. donnerait :

De Sernegarde li sire en piez saili.


Ce nom propre ne revient pas par la suite, mais dans le roman franco-italien d’Aquilon de Bavière il est question d’un pays païen de Senegarde ; voir Romania, XI, 549.

12385, var. Au lieu de manqnent, lire manquent.

12464. De même que notre auteur a eu l’idée de créer un lien entre les héros de l’épopée carolingienne et ceux de la Table Ronde en faisant remonter à Tristan l’épée d’Oger le Danois (voir la note relative au v. 9711), de même ici il imagine de rehausser le prestige du Pélias inconnu qu’il met en scène en lui attribuant des armes possédées par des héros de la guerre de Troie, et il n’y va pas de main morte, puisqu’il choisit Achille pour l’épée et Hector pour le heaume. Bien qu’il invoque Daire, c’est-à-dire Darès le Phrygien, il est presque sûr que c’est le Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure qu’il a lu. La mort de Troïlus est contée aux vers 21397 et ss. de l’édition L. Constans ; la mort d’Achille, sous les coups de Pâris, au temple d’Apollon, aux vers 22111 et s., et la mort de Proteselaus aux vers 7511 et s.

12635. Supprimer la variante. Aiol parait désigner le cytisé aubour, en ital. avorno, du lat. laburnum, plutôt que l’érable, en allem. ahorn, d’origine romane : cf. un passage d’Aspremont cité par L. Gautier, Ép. franç., 2e éd., III, 92 :

Entre ses mains sa hante paumoiant
D’un fust d’Aufrique qui n’est mie fraignant :
Le fust d’aol l’apelent li auqant.

12572. Le sens de ce vers m’échappe.

12739. Cf. la note relative au v. 3052.

12793. Ce combat de Roland contre Claire ou Clairon, neveu de Girard de Fraite, auquel notre auteur fait diverses allusions (vv. 5567 et 12803) était raconté dans la chanson de Girart de Fraite qui ne nous est pas parvenue sous sa forme ancienne (voir la note relative aux vers 156-161). C’est ce Claire qui tue le roi Agolant dans la chanson d’Aspremont, et qui hérite de son heaume, lequel passe ensuite à Roland, à la suite du combat sous les murs de Vienne où Claire perd la vie.

12803. Voir la note précédente.

12917. Au lieu de non ne li prie, lire non in le prie.

13034. Allusion à la victoire de Roland sur Ferragu, dont le corps était invulnérable (zars faee).

13113. Voir la note relative au v. 2124.

13135. Le contexte paraît appeler un nom de pays païen après la préposition in ; mais la leçon du ms., qui donne Guiber, n’offre rien de satisfaisant.

13273 et ss. Cette allusion ne correspond à aucune des chansons de geste qui nous sont parvenues, et il est difficile de déterminer quel est le Girard que l’auteur a en vue ; cf. les notes relatives aux vers 5965 et ss.

13339. Ce vers ne paraît comporter aucune correction ; il faut le prononcer en mettant l’hémistiche après la sixième syllabe.

13422. Ce vers doit être rentré, car c’est un décasyllabe.

13503. Au lieu de remerziee, lire remerzïee.

13618. Mouté est une faute typographique pour nouté (notez).

13849. Sur Gog et Magog, voir une note substantielle de M. P. Meyer, Alexandre le Grand, t. II, p. 386.

13850. Je n’ai pas réussi à trouver la source de cette allusion dans l’histoire ou la légende d’Alexandre.

13858-9. Les vaus de Sandoigne et les guez de le Choudoigne me sont inconnus ; quant au Guion, c’est évidemment le Gihon de la Bible (Rois, III, 1, 33 etc.), confondu avec le Gehon (Genèse, II, 13 etc.), un des quatre fleuves, du Paradis terrestre. Brunetto Latino, qui cite les quatre noms traditionnels sous les formes Phison, Gion, Tigris et Euphrates (Tresor, éd. Chabaille, p. 161), fait ailleurs de Geon un autre nom du Nil (ibid., p. 153).

13860. L’expression mer de Latan désigne proprement la mer d’Azof, appelée au Moyen Âge mare di Tana ou della Tana par les Italiens, d’après le nom antique de Tanaïs, porté par le Don et par la ville d’Azof, située près de son embouchure (communication de M. Henri Cordier), mais la ville ou le pays de Sidoigne reste introuvable. Quant à la coutume d’offrir sa femme à son hôte, que l’auteur attribue aux habitants de Sidoigne et que Regnard a signalée chez les Lapons, elle existait, d’après Strabon, chez les Massagètes, d’après Eusèbe, chez les Bactriens, etc., et Marco Polo l’atteste sur deux points différents de l’Asie (Camul et Caindu) ; voir les notes de M. H. Cordier relatives aux deux passages du Livre de Marco Polo dans la traduction Yule, dernière édition (The Book of Marco Polo, Londres, 1903), t. I, p. 212, et t. II, p. 56. Ce que dit Marco Polo des mœurs des gens de Camul (livre I, chap. xli) est ce qui se rapproche le plus du texte de l’Entrée d’Espagne.

13968 et ss. Nous avons déjà signalé, aux vers 10967 et ss., cette conception, particulière à notre auteur, du rôle de Roland comme propagateur des manières courtoises de se conduire à table. À rapprocher, comme un trait piquant du peu de cordialité des rapports entre Italiens et Allemands, l’allusion du v. 13979 aux mœurs grossières des Tiois.

13991-2. Sur la grande lacune qu’offre, entre ces deux vers, le ms. de l’Entrée d’Espagne, et sur les matériaux dont nous disposons pour la combler, on trouvera dans notre Introduction tous les renseignements nécessaires.

14145. La tour de Babel.

14170. Il faut probablement reconnaître sous punine la Piscine probatique, voisine de la maison de Caïphe, que visitaient ordinairement les pèlerins à Jérusalem. Dans ce cas, il faudrait restituer ainsi le premier hémistiche, bien que l’élision paraisse un peu violente : « Pués ala a la Piscine... ».

14192-3. Cette allusion à un propos tenu antérieurement par Roland (probablement dans la partie en lacune) n’est pas claire ; je ne trouve, dans le Livre des proverbes de Le Roux de Lincy, rien d’analogue à la pensée exprimée ici que « le chien ne veut pas passer la nuit dans sa maison ».

14198. J’ignore quel est l’auteur (ator) invoqué ici par le poète.

14244-5. Sanson, qui figure deux fois dans l’énumération, doit être corrigé une fois ou l’autre, probablement en Huon.

14324. La morte cars est une façon très elliptique de désigner Jésus-Christ, mort pour le salut des hommes ; par suite, c’est Roland qui est qualifié la miaudre cars qi fust aprés la morte.

14330. Au lieu de n’iert, lire n’i ert (ne lui sera).

14451. Au lieu de qi, lire q’i (qu’ils).

14603. Lire Che le teste le trenche.

14659. Lire e de vin e de blie.

14752. Il faut probablement corriger a lui en o lui.

14755. Supprimer la variante ; ols doit correspondre au lat. ostium et au franc. huis « porte » ; le sens serait donc « il (l’ermite) a levé de ses mains le pieu qui clot la porte. »

14781 et ss. Cette interprétation pseudo-étymologique du nom de Roland, qui repose sur la forme latine factice Rotolandus, a manifestement été empruntée par l’auteur de l’Entrée d’Espagne à la lettre apocryphe du pape Callixte II, ordinairement annexée aux manuscrits de la chronique de Turpin « Rotholandus interpretatur rotulus scientiæ, quia omnes reges et principes omnibus scientiis imbuebat  » (Turpini Hist. Karoli magni et Rotholandi, éd. Castets, p. 65).

14794-5. Cf. Joann. Ep. III, 11 « Qui benefacit, ex Deo est ».

14797-8. Curieux témoignage sur la prononciation des Romains du Moyen Âge et qui vise probablement la langue vulgaire plutôt que le latin ; je ne connais rien qu’on en puisse rapprocher.

14799 et ss. Je n’ai pas réussi à découvrir la source où notre auteur peut avoir trouvé les éléments de la curieuse histoire de l’ermite Sanson « fiuz li quens Anibaus », dont il proclame le caractère traditionnel. Cf. le v. 14841 :

Ancor le remembrent li preste en lor casti.

15098. Il faut une virgule après faile.

15105. Au lieu de ceuz, lire ceriz. Antoine Oudin enregistre un mot italien cerillo « sorte de vin », que je ne trouve pas ailleurs. D’autre part, je relève dans le Dictionnaire de Tommaseo et Bellini le mot ciregiuolo « sorta di vino, cosi detto dal sapore o color di ciriegia » ; cf. la recette donnée par Soderini, Colt. 88, « per far perfetti vini, claretti o ciregiuoli fatti alla francese » (citation de Tommaseo et Bellini). Le ciriz de notre texte, qui voisine précisément avec le claré doit être identique au ciregiuolo.

15124-5. Allusion à la mort de Sanson, l’un des douze pairs, que Sanson, fils du roi de Perse, doit remplacer. Voir mes Nouv. recherches, p. 47.

15150. Au lieu de 14150, lire 15150.

15199. Il n’y avait pas lieu de suppléer n’, l’auteur employant ailleurs nul sans l’accompagner de la négation ; cf. les vers 6375 et 15338.

15205. Uns és, un s, une esse. On trouvera plus loin (v. 15615) un autre exemple de cette façon singulière et, pour ainsi dire, alphabétique de marquer la rapidité avec laquelle s’accomplit une action :

Plus tost n’avroit un on un b escris
Con le camoi fu covert de Françis.

15247. Au lieu de striane, lire straine.

15278. Au lieu de l’a prist, lire l’aprist.

15421. L’hiatus de un, introduit par la correction, ne paraît guère admissible, mais comment corriger ? Au v. 15322, l’arbre est un sapin.

15433. Peut-être convient-il de corriger ainsi le second hémistiche : ains qe l’en tonde ou fuel (avant que l’on tonde le feuillage) ; cf. ful au Glossaire.

15470. Sanson, le onzième des pairs, a été tué, et il sera remplacé par son homonyme ramené de Perse par Roland ; cf. la note sur le v. 15124.

15565 et ss. Le vers latin cité ne se trouve pas, comme on pourrait le supposer, dans le recueil de Dionysius Cato ; j’ignore quel est le « sage » à qui notre auteur l’a emprunté.

15587. Lui pourrait être gardé dans le texte, lui el vis pouvant à la rigueur ne compter que pour deux syllabes, par élision ou crase de la diphtongue ui et de l’e qui la suit immédiatement.

15615. Cf. la note relative au v. 15203.

15629 et ss. Le culte de la Sainte Face à Saint-Pierre du Vatican a joui d’une extrême popularité. Si notre auteur parle de l’affluence des Allemands à l’époque des ostensions périodiques de la relique, cela tient à ce qu’il était bien placé, à Padoue ou aux environs, pour être témoin du passage des pèlerins de cette nation.

15633. Pour l’intelligence du texte, il faut probablement corriger Recuit l’emage en Recu e l’emage, c’est-à-dire « l’étoffe qui reçut la façon (forme) et l’image ».

15638. Phrase qui revient plusieurs fois dans les Psaumes de David, notamment au début des psaumes 95 et 97.

15641. Peut-être conviendrait-il de corriger regnon (latinisme calqué sur regnum) en region.

15668. Au lieu de poro somes, lire porosomes (forme barbare correspondant, comme sens, à pourrions) et mettre un point d’interrogation à la fin de la phrase.

15687. Dancel doit vraisemblablement être corrigé en dancele.

15705 et s. Le saje outor cité si doctement par Roland n’est autre que Dionysius Cato, II, 15 :

Litis præteritæ noli maledicta referre :
Post inimicitias iram meminisse malorum est.

15733. Cf. Matth. XVIII, 12-13, etc.

15737. Peut-être faut-il imprimer ce vers ainsi :

— Bien l’entendi », dist Hostos, « tu di vor. »

App. 106-7 et 117. Cf. Psalm. CXVIII, 24.