La Belle Égyptienne

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XVIIe siècle38, 1er trimestre 1958 (p. 50-51).


la belle égiptienne.


Sombre divinité, de qui la splendeur noire
Brille de feux obscurs qui peuvent tout brusler :
La neige n’a plus rien qui te puisse égaller,
Et l’Ebene aujourd’hui l’emporte sur l’Ivoire.


De ton obscurité vient l’esclat de ta gloire,
Et je voy dans tes yeux, dont je n’ose parler,
Un Amour Affriquain, qui s’appreste à voller,
Et qui d’un Arc d’Ebène aspire à la victoire.

 

Sorciere sans démons, qui predis l’avenir,
Qui, regardant la main, nous viens entretenir,
Et qui charmes nos sens d’une aimable imposture :

Tu parois peu scavante en l’art de deviner ;
Mais sans t’amuser plus à la bonne avanture,
Sombre Divinité, tu nous la peux donner.