La Bible d’une grand’mère/142

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L. Hachette et Cie (p. 367-368).

CXLII

MER D’AIRAIN

(899 ans avant J.-C.)



Il serait trop long de vous détailler toutes les beautés de ce temple. Salomon mit sept ans à le construire : lorsqu’il fut achevé, il y fit placer les vases, les bassins, les sièges, les chandeliers et autres objets nécessaires pour le culte du Seigneur et dont la magnificence égalait celle de la construction. Entre autres choses merveilleuses, il fit poser, dans une salle destinée aux ablutions, un bassin en airain…

Gaston. Qu’est-ce que c’est, l’airain ?

Grand’mère. L’airain est un métal en cuivre, plomb et zinc mélangés, dont on fait maintenant des cloches et autres choses communes, mais qui, dans ce temps-là, était un métal précieux et très coûteux, parce qu’on mêlait au cuivre de l’or et de l’argent ; les peuples anciens employaient l’airain pour leurs belles statues, leurs vases précieux et même pour les bijoux. Salomon fit faire, pour les ablutions, un bassin en airain d’une telle grandeur qu’on l’appela la mer d’airain. Elle contenait trois mille tonneaux d’eau ; était posée sur douze bœufs d’airain, de grandeur naturelle ; leurs têtes étaient en face des spectateurs, et leurs croupes étaient sous le bassin. Autour de cette mer et contre les murs, étaient douze autres bassins pour laver les victimes des sacrifices ; ils étaient si grands, qu’on pouvait y plonger un bœuf tout entier.

Petit-Louis. Mais comment faisait-on pour obliger le bœuf à y entrer ?

Grand’mère. On ne les lavait pas vivants ; on commençait par les égorger, et puis on les lavait, et on les dépeçait, pour les placer plus facilement sur le feu des autels.

Quand vous serez plus grands, vous pourrez lire, dans le livre appelé Paralipomènes, le détail de toutes les beautés et de toutes les richesses du temple de Salomon.

Louis. Pourquoi ne le dites-vous pas tout de suite, Grand’mère ?

Grand’mère. Parce que ce serait trop long et que cela finirait par vous ennuyer. Nous allons continuer le règne de Salomon.