La Bible d’une grand’mère/167

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L. Hachette et Cie (p. 424-426).

CLXVII

JÉHU SACRÉ ROI D’ISRAËL — MORT DE JÉZABEL

(780 ans avant J.-C.)



En ce temps, Élisée envoya un des enfants des prophètes pour sacrer roi d’Israël Jéhu, afin, dit-il, qu’il accomplisse la punition du Seigneur contre Achab et toute sa maison. Le jeune homme exécuta l’ordre du prophète. Jéhu ayant dit aux grands de la cour, qui étaient réunis avec lui dans la même salle, qu’Élisée l’avait fait sacrer roi d’Israël par ce jeune homme, tous les grands de la cour mirent leurs manteaux sous ses pieds et le proclamèrent roi d’Israël.

Jéhu alla donc à Jesrahel, où Joram, roi d’Israël, était malade. Ochosias, roi de Juda, était avec lui. Joram, apprenant l’arrivée de Jéhu, monta dans son char, et Ochosias dans le sien, pour aller au-devant de Jéhu, car ils ne savaient pas qu’Élisée l’avait sacré roi d’Israël.

Quand ils approchèrent, ils apprirent le sacre de Jéhu ; aussitôt ils tournèrent leurs chars pour s’enfuir. Mais Jéhu tira une flèche sur Joram et lui perça le cœur. Ochosias fut aussi mortellement blessé, et Jéhu les fit enlever tous deux de leurs chariots et les fit jeter dans la vigne de Naboth, afin d’accomplir les paroles du Seigneur à Achab : « Je jure par moi-même que je répandrai votre sang dans ce même champ du pauvre Naboth que vous avez tué. »

Jéhu vint ensuite à Jesrahel. Jézabel, veuve d’Achab, qui vivait encore, se para de ses plus beaux vêtements, se farda le visage et se mit à une fenêtre sur le passage de Jéhu. « Qui est celle là ? » demanda Jéhu. Quand il eut su que c’était la cruelle, l’abominable Jézabel : « Jetez-la par la fenêtre, » dit-il. Aussitôt Jézabel fut précipitée, la muraille fut teinte de son sang, et les chevaux de la suite du roi la foulèrent aux pieds.

Le lendemain, Jéhu donna ordre qu’on ramassât les restes de Jézabel, et qu’on les ensevelit parce qu’elle était femme de roi. Mais on ne trouva qu’une partie de son crâne, les bouts de ses mains et de ses pieds ; le reste avait été dévoré par les chiens, comme l’avait dit le Seigneur.

Louis. C’est bien fait, pour la punir du crime qu’elle avait commis.

Grand’mère. Vous allez voir comment s’accomplit la punition des enfants et des serviteurs d’Achab et de Jézabel.