La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 23

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XXIII

310 « En Sarraguce sai ben qu’ aler m’estoet ;
« Je vois bien, dit Ganelon, qu’il me faut aller à Saragosse.
« Hom ki là vait repairer ne s’en poet. « Qui va là-bas n’en revient point.
« Ensurquetut si ai jo vostre soer, « Sire, n’oubliez pas surtout que votre sœur est ma femme.
« Si’n ai un fil, ja plus bels n’en estoet : « J’en ai un fils ; il n’est pas de plus bel enfant.
« Ço est Baldewins, ço dit, ki ert prozdom. « C’est Baudouin, qui promet d’être un preux.
315 « A lui lais jo mes honurs e mes fieus. « Je lui laisse mes terres et mes fiefs ;
« Guardez le bien, ja ne l’ verrai des oilz. » « Gardez-le-bien, car je ne le reverrai plus de mes yeux.
Carles respunt : « Trop avez tendre coer. « — Vous avez le cœur trop tendre, lui répond Charles.
« Puis que l’ cumant, aler vus en estoet. » Aoi. « Quand je vous l’ordonne, il y faut aller. »


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Vers 310. — Avant ce couplet, les remaniements de Versailles et Venise VII nous en offrent un autre : Li emperere à la barbe florie, etc. qui est une addition évidente du rajeunisseur.

Vers 314.Baldewin. O. Pour le cas sujet, il faut Baldewins (le type latin étant Baldewinus). ═ Lire p.-e. iert et aussi : prozdoem (O.), à cause de ce couplet qui est assonancé en oe.

Vers 316. — L’r de guardez n’apparaît pas dans le manuscrit.

Vers 318.Comant. O. V. la note du v. 309.

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