La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 70
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Li niés Marsilie tient le guant en sun puign ; | Le neveu de Marsile tient le gant dans son poing, | ||
875 | Sun uncle apelet de mult fière raisun : | Et très-fièrement interpelle son oncle : | |
« Bel sire reis, fait m’avez un grant dun. | « C’est un grand don, beau sire roi, que vous venez de me faire.
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« Eslisez mei .xi. de voz baruns, | « Choisissez-moi donc onze de vos barons, | ||
« Si m’ cumbatrai as .xii. Cumpaignuns. » | « Et j’irai me mesurer avec les douze Pairs. » | ||
Tut premereins l’en respunt Falsarun : | Le premier qui répond à cet appel, c’est Falseron, | ||
880 | — Icil ert frere al rei Marsiliun — | Frère du roi Marsile. | |
« Bel sire niés, e jo e vus irum, | « Eh bien ! beau sire, dit-il, nous irons, vous et moi ; | ||
« Ceste bataille veirement la ferum ; | « Tous deux ensemble, nous ferons certainement cette bataille.
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« La rere-guarde de la grant ost Carlun, | « Malheur à l’arrière-garde de la grande armée de Charlemagne !
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« Il est juget que nus les ocirum. » | Aoi. | « Nous la tuerons : c’est dit. » |
Vers 874. — Marsilies. O. Pour le cas régime, il faut Marsilie. ═ Poign. O. V. la note du vers 415.
Vers 877. — Eslisez mei XI de voz baruns... « Puis, il choisit douze de ses hommes, les meilleurs qu’il eut, pour les opposer aux douze Pairs. Le premier était Adelrot, le fils de sa sœur ; le second, Falsaron, son frère ; le troisième, Corsablin ; le quatrième, le comte Turgis ; le cinquième, Eskravit ; le sixième, Estorgant ; le septième, Estormatus ; le huitième, le comte Margaris ; le neuvième, Germiblas ; le dixième, Blankandin ; le onzième, Timodes ; le douzième, Langelif, qui était l’oncle du roi Marsile. » (Keiser Karl Magnus’s Kronike. Ces noms sont un peu différents dans la Karlamagnus Saga).
Vers 879. — Premerein. O. Premereins, à cause du cas sujet. ═ Falsaron. O. V. la note du vers 30. ═ Au v. 880, lire plutôt iert.
Vers 881. — Vos.
Vers 883. — Host. O. V. la note du vers 739.