La Chaumière africaine

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La Chaumière africaine
Histoire d’une famille française jetée sur la côte occidentale de l’Afrique à la suite du naufrage de la frégate la Méduse
Noellat.
LA CHAUMIÈRE
AFRICAINE,
OU
HISTOIRE
D’une famille française jetée sur la côte
occidentale de l’Afrique, à la suite du
naufrage de la Frégate la Méduse.

Par Mme DARD, née Charlotte-Adelaïde PICARD,
aînée de cette famille, l’une des naufragés de la
Méduse.


Heureux oui, mille fois heureux, celui qui
jamais ne porta ses pas sur une terre étrangère !
(CHAP. III, pag. 40.)


À DIJON,
CHEZ NOELLAT, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
rue au Change.
et chez l’auteur, à bligny-sous-beaune

1824.

TABLE
DES MATIÈRES.


Séparateur



M. Picard fait un premier voyage en Afrique, laissant à Paris son épouse et ses deux jeunes filles. — Mort de Madame Picard. — Ses enfans sont reçus chez leur grand-père. — Retour de M. Picard après neuf ans d’absence. — Il se remarie et part, peu de temps après, avec toute sa famille, pour le Sénégal. — Description du voyage de Paris à Rochefort. 


Départ de Rochefort. — La famille Picard s’embarque sur la frégate la Méduse. — Description du voyage jusqu’au banc d’Arguin 


La frégate la Méduse échoue sur le banc d’Arguin. — Description de ce naufrage. — On construit un Radeau. — On jure de ne point abandonner ceux qui voudront s’y embarquer. 


Le gouvernail de la Méduse est brisé par les vagues. — On se décide à abandonner les débris de cette Frégate. — Les militaires sont embarqués sur le Radeau. — La plupart des chefs se placent dans les Canots. — La famille Picard est abandonnée sur la Méduse. — Procédé que M. Picard emploie pour faire recevoir sa famille à bord d’un Canot. 


Départ des embarcations. — Elles paraissent vouloir remorquer le Radeau. — Conduite généreuse d’un officier de marine. — Abandon du Radeau. — Désespoir des malheureux qu’on abandonne à la fureur des flots. — Reproches de M. Picard aux auteurs de l’abandon du Radeau. — Description du petit convoi que forment les embarcations. — Sort affreux et fin déplorable de la majeure partie des individus du Radeau. 


Les chefs de l’expédition ordonnent aux Canots de faire route dans la direction du Sénégal. — Objections de quelques généreux officiers. — On reconnait les côtes du désert de Sahara. — Il est défendu d’y aborder. — Les matelots du Canot-Major veulent y descendre. — Ce Canot où se trouve la famille Picard fait beaucoup d’eau. — Souffrances inouies. — Terrible position de la famille. — Tempête affreuse. — Désespoir des passagers. 


Après une tempête des plus affreuses, le Canot où se trouve la famille Picard veut encore faire route pour le Sénégal. — Cruelle alternative où se trouvent les passagers de ce Canot. — On se décide enfin à atteindre la côte. — Description du débarquement. — Transports des naufragés. 


Les Naufragés forment une caravane pour se rendre par terre au Sénégal. — Ils trouvent de l’eau dans le désert. — Quelques personnes de la caravane opinent pour qu’on abandonne la famille Picard. — Conduite généreuse d’un vieux capitaine d’infanterie. — Découverte d’un Oasis de pourpier sauvage. — Premier repas de la caravane dans le désert. — On rencontre un petit camp d’Arabes. — M. Picard achète deux chevreaux. — Des Maures offrent leurs services aux naufragés. — On arrive ensuite au grand camp des Maures. — M. Picard est reconnu par un Arabe. — Généreux procédé de cet Arabe. — Départ précipité de la caravane. — On loue des ânes. 


La caravane regagne les bords de la mer. — On apperçoit un navire. — Il envoie des secours à la caravane. — Grande générosité d’un Anglais. — Continuation du voyage. — Chaleur extraordinaire. — On tue un bœuf. — Repas de la caravane. — On découvre enfin le fleuve Sénégal. — Joie des naufragés. — M. Picard reçoit des secours de la part de ses anciens amis du Sénégal. — Hospitalité des habitans de l’île Saint-Louis du Sénégal, envers toutes les personnes de la caravane. 


Les Anglais refusent de rendre la colonie du Sénégal aux Français. — Toute l’expédition française est obligée d’aller camper sur la presqu’île du Cap-Vert. — La famille Picard obtient du Gouverneur anglais, la faveur de rester au Sénégal. — Pauvreté de cette famille. — Secours qu’elle reçoit. — Entreprise de M. Picard. — Reddition de la colonie aux Français. — Description du Sénégal et de ses environs. 


La maladie et la mort de Madame Picard viennent troubler le repos dont jouit sa famille. — M. Picard tourne ses vues du côté du commerce. — Mauvais succès de ses entreprises. — Désagrément que lui attire l’état malheureux des affaires de la Colonie. — Défrichement de l’île de Safal. — Plusieurs Négociants dénoncent M. Picard comme faisant le commerce. — Départ de l’expédition de Galam. — M. Picard est destitué de son emploi de Greffier-Notaire. — L’aînée de ses filles va habiter l’île de Safal avec deux de ses frères. 


L’aînée des demoiselles Picard habite l’île de Safal. — Sa manière de vivre. — Souffrances qu’elle endure. — Elle cueille des fleurs qui recélaient un poison délétère. — Ses deux frères tombent malades. — Ils sont conduits au Sénégal. — Mademoiselle Picard accablée d’ennui et de tristesse, tombe malade à son tour. — Dénûment où elle se trouve. — Un nègre lui fait un bouillon avec un vieux milan. — Retour de mademoiselle Picard au Sénégal. — Sa convalescence. — Son retour à l’île de Safal. — M. Picard va habiter son île avec toute sa famille. — Description et ameublement de la Chaumière africaine. — Vie champêtre. — Bonheur du coin du feu. — Promenades de la famille. — Petit bien-être dont elle jouit. 


Nouveaux malheurs. — Désertions des nègres cultivateurs. — Retour de monsieur Schmaltz au Sénégal. — Espoir trompé. — Le gouverneur Schmaltz refuse toute espèce de secours à la famille Picard. — Les tigres dévorent le chien de l’habitation. — Terreur panique des demoiselles Picard. — Mauvaise récolte. — Cruelle perspective de la famille. — Surcroit de malheur. — Quelques personnes généreuses offrent des secours à M. Picard. 


La famille Picard importunée par les moustiques, les serpents et les tigres, se décide à transposer sa Chaumière sur les bords du fleuve. — La basse-cour est dévorée par les bêtes féroces. — Misérable existence de cette famille. — Humiliations qu’elle reçoit. — Sa Chaumière est renversée par l’orage. — Les nègres cultivateurs forment le projet de déserter. 


La colonie du Sénégal est en guerre avec les Maures. — La famille Picard est obligée d’abandonner l’île de Safal. — Elle va chercher un asile à Saint-Louis. — M. Picard loue un appartement pour sa famille, et retourne à Safal, avec l’aîné des garçons. — Toute l’infortunée famille tombe malade. — Retour de M. Picard au Sénégal. — Mort de la jeune Laure. — Désespoir de M. Picard. — Il veut retourner dans son île. — Ses enfants s’y opposent. — Il tombe dangereusement malade. — Les honnêtes gens de la colonie sont indignés de l’état de misère où le Gouverneur a laissé languir la famille Picard. 


M. Dard que les vents retenaient depuis dix jours en rade de Saint-Louis, descend à terre, pour voir M. Picard. — Agonie de M. Picard. — Ses dernières paroles. — Sa mort. — Désespoir de ses enfans. — M. Thomas donne l’hospitalité aux enfans Picard. — L’aînée des demoiselles va pleurer sur la tombe de son père. — Sa résignation. — M. Dard se fait débarquer, rend son congé et adopte tous les débris de la famille Picard. — M. Dard épouse l’aînée des demoiselles Picard, et ensuite la ramène en France.