La Cithare (Gille)/Le Banquet

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 163).

LE BANQUET


 
Sur un lit étendus, Pausanias, Agathon
S’entretiennent d’amour, beaux comme des athlètes ;
Aristophane songe et gratte ses tablettes,
Glaucon, en se moquant, vide un large rhyton.

La porte tout à coup cède aux coups de bâton.
Des cris ! Alcibiade, orné de violettes,
Paraît et, dénouant ses blanches bandelettes,
Chancelle, fait un pas : — J’entrerai, par Pluton !

Amis, salut ! — Seins nus, les joueuses de flûte
Le soutiennent. Pareil au vainqueur de la lutte,
Il promène sur tous un regard insolent.

Tout se tait. Mais au fond de la salle assoupie
Il n’a point vu Socrate au front chauve et brillant,
Vieux silène sournois, qui l’observe et l’épie.