La Cithare (Gille)/Les Thermopyles

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 103).
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LES THERMOPYLES


 
Les boucliers luisants sont suspendus au hêtre.
La gorge est endormie et sombre encore. Auprès
De leur chef, les guerriers, sans peur et sans regrets,
Attendent leur destin. Le soleil va paraître.

Demain, la Grèce en deuil les pleurera : le prêtre
A consulté les dieux ; ils mourront. Ils sont prêts.
Déjà par le sentier, caché dans les cyprès,
Hydarnès vient sans bruit, accompagné d’un traître.

Mais, soit ! Sous un nuage épais de traits stridents,
À l’ombre, ils lutteront de la pique et des dents.
Derrière eux, comme un mur, les rochers droits s’étagent.

Et si le fer se brise, ils prendront le bâton.
En ce moment, d’une âme égale, ils se partagent
Quelques figues. Ce soir, ils soupent chez Pluton.