La Cithare (Gille)/La Délia

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 149).

LA DÉLIA



 
La Délia sacrée est à l’ancre. Les chœurs
Regardent sous le ciel fuir la mer monotone ;
Ils attendent. Soudain, au loin, la foudre tonne.
Zeus ordonne ! Un grand cri jaillit de tous les cœurs.

Les rhytons sont remplis d’éclatantes liqueurs,
Un chant grave s’élève en l’honneur de Latone ;
Et, les mâts surchargés de roses, l’on festonne
La poupe, où sont sculptés les Immortels vainqueurs.

Les vierges, le printemps joyeux de la patrie,
Avec les jeunes gens forment leur théorie.
Tout est prêt. Les rameurs soulèvent le vaisseau…

Il glisse, — un vent léger enfle les blanches voiles —
Et, parmi les fleurs d’or qui s’effeuillent sur l’eau,
Trace, jusqu’à Délos, un sillage d’étoiles.