La Femme en blanc/I/Walter Hartright/14

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Traduction par Paul-Émile Daurand-Forgues.
J. Hétzel (1 et 2p. 128-137).
Première époque — Walter Hartright


XIV


Une demi-heure après, j’étais de retour au château, et j’informais miss Halcombe de tout ce qui venait d’arriver.

Elle écouta mon récit, d’un bout à l’autre, avec l’attention suivie et silencieuse qui, chez une femme douée comme elle, prouvait, mieux qu’aucun autre symptôme, combien il l’affectait sérieusement.

— J’ai de tristes pressentiments, me dit-elle simplement lorsque j’eus fini. L’avenir, à présent m’apparaît bien sombre.

— L’avenir, lui répondis-je, peut dépendre du présent, tel que nous saurons l’employer. Il n’est nullement improbable qu’Anne Catherick s’expliquera plus volontiers, et avec moins de réserve, vis-à-vis d’une femme que vis-à-vis de moi. Si miss Fairlie…

— Il ne faut pas y penser, pas une minute ! interrompit mise Halcombe avec son accent le plus péremptoire.

— Laissez-moi donc, continuai-je, vous conseiller de voir vous-même Anne Catherick, et de mettre tout en œuvre pour gagner sa confiance. Je recule, moi, devant l’idée de jeter l’alarme, une seconde fois, dans cette pauvre âme effarouchée, comme je l’ai fait aujourd’hui. Voyez-vous quelque inconvénient à venir demain avec moi jusqu’à la ferme ?

— Pas le moindre. J’irai partout, je ferai tout au monde pour sauvegarder les intérêts de Laura… Comment dites-vous que s’appelle cet endroit ?

— Vous le connaissez très-certainement. Il porte le nom de Todd’s-Corner.

— Sans doute, sans doute. Todd’s-Corner est une des fermes de M. Fairlie… Notre fille de laiterie est la seconde fille du fermier. Elle va et vient continuellement d’ici à la ferme occupée par son père ; peut-être a-t-elle vu, peut-être sait-elle par ouï-dire quelque chose qu’il serait bon de ne pas ignorer… Voulez-vous que je m’informe tout de suite si cette fille est en bas ?…

Sans attendre ma réponse, elle sonna, et dépêcha un domestique. Il revint annonçant que la fille de laiterie était, pour le moment, à la ferme. Elle n’y était pas allée depuis trois jours, et ce soir-là, la femme de charge lui avait accordé une sortie de faveur.

— Je lui parlerai demain, me dit miss Halcombe, quand le domestique nous eut laissés. D’ici là, expliquez-moi bien à quoi peut servir mon entrevue avec Anne Catherick… Ne voyez-vous aucun doute à ce que ce soit sir Percival Glyde, et non tout autre qui l’ait fait emprisonner dans cette maison de fous ?

— Pas l’ombre d’un doute. Tout ce qui reste à éclaircir, c’est le motif qu’il a pu avoir. Vu l’énorme distance sociale qui sépare ces deux êtres, et qui semble exclure jusqu’à l’idée d’un rapport quelconque entre eux, il est de la dernière importance, — dût-il être prouvé qu’on avait toute raison de l’enfermer, — de savoir pourquoi il a été, lui, l’agent principal de cette terrible détermination.

— Vous remarquerez, cependant, qu’il s’agit d’une maison de santé ; c’est bien là, je crois, ce que vous avez dit ?

— Certainement, une maison de santé ; un de ces asiles, par conséquent, où les riches seuls, d’ordinaire, peuvent se faire admettre ; et c’est là qu’il a fallu la retenir, comme malade, en payant pour cela, chaque année, une somme considérable.

— Je vois maintenant, monsieur Hartright, où est le nœud de la question, et je vous promets qu’elle sera résolue avec ou sans les renseignements que pourra nous donner demain Anne Catherick. Sir Percival Glyde ne passera pas de longs jours en cette maison sans avoir complétement édifié, là-dessus, et M. Gilmore et moi-même. L’avenir de ma sœur est mon principal souci dans ce monde, et j’ai sur elle assez d’influence pour me mettre à même d’y veiller en ce qui concerne son mariage…

Nous nous quittâmes là-dessus jusqu’au lendemain.

Le lendemain matin, après le déjeuner, un obstacle dont les incidents de la veille m’avaient fait perdre le souvenir, nous empêcha de nous rendre immédiatement à la ferme. C’était le dernier jour que je dusse passer à Limmeridge-House, et il fallut, aussitôt que le courrier fut arrivé, conformément aux avis de miss Halcombe, solliciter de M. Fairlie qu’il voulût bien abréger d’un mois la durée de mon engagement, en vue de certaines nécessités pressantes qui exigeaient mon retour à Londres.

Comme pour rendre plus probable ce prétexte vain, la poste m’apporta deux lettres portant le timbre de la capitale. Je les emportai chez moi, et fis demander tout aussitôt à M. Fairlie quand il lui serait loisible de me recevoir pour affaire urgente.

J’attendis le retour du domestique, sans la moindre inquiétude sur l’accueil qui serait fait par son maître à la demande que je lui adressais. Avec ou sans la permission de M. Fairlie, j’étais certain de partir. La certitude d’avoir mis définitivement le pied sur cette triste voie qui allait désormais séparer mon existence de celle de miss Fairlie, semblait avoir émoussé en moi toute pensée qui se rapportait à moi seul. J’en avais fini avec les susceptibilités de l’orgueil viril ; j’en avais fini avec mes petites vanités d’artiste. Aucune insolence de M. Fairlie, — s’il lui plaisait de se montrer insolent, — ne pouvait maintenant m’atteindre.

Son valet revint pourtant avec un message auquel je ne m’attendais pas. M. Fairlie regrettait que l’état de sa santé, particulièrement altérée ce matin-là, ne lui permît pas le plaisir de me recevoir. Il me priait donc d’agréer ses excuses, et de vouloir bien lui communiquer, par écrit, ce que je pouvais avoir à lui dire. Plusieurs fois, déjà, depuis trois mois, que je résidais chez lui, pareilles communications m’avaient été transmises ainsi. M. Fairlie se déclarait toujours « heureux de me posséder, » mais jamais il ne s’était trouvé assez bien portant pour me recevoir. À mesure que j’avais restauré, monté une série de dessins, le valet solennel les portait, avec mes « respects, » chez son maître, et revenait, les mains vides, chargé « des meilleurs compliments, des remercîments tout particuliers, des regrets sincères » de M. Fairlie, que sa condition valétudinaire obligeait de rester emprisonné dans la solitude de ses appartements. Il eût été difficile d’inventer un arrangement qui fût aussi agréable pour lui et pour moi. Je ne sais lequel des deux, en pareille circonstance, se sentait le plus obligé à cet ébranlement si commode du système nerveux de M. Fairlie.

Je m’assis immédiatement à mon bureau pour rédiger la lettre requise, que je tâchai de rendre aussi polie, aussi nette, aussi courte que possible. M. Fairlie ne se pressa point de répondre. Près d’une heure s’était écoulée, quand m’arriva un beau petit billet, tracé à l’encre violette sur un papier plus épais que le carton, plus lisse que l’ivoire, en caractères d’une netteté, d’une régularité parfaites. Il était conçu en ces termes :

« Compliments de M. Fairlie à M. Hartright. M. Fairlie est surpris et désappointé au delà de toute expression (dans l’état actuel de sa santé), par la communication que lui adresse M. Hartright. M. Fairlie est étranger aux affaires ; mais il a consulté son intendant, qui les connaît, et cet individu confirme M. Fairlie dans l’opinion déjà conçue qu’aucune nécessité quelconque (sauf, peut-être, un cas de vie ou de mort) ne saurait justifier la requête de M. Hartright, par laquelle il sollicite la rupture de son engagement. Si quelque chose pouvait ébranler ces sentiments de respectueux égards envers l’art et ses adeptes, qui sont la consolation et l’unique félicité de la misérable existence à laquelle M. Fairlie est condamné, le procédé actuel de M. Hartright aurait eu ce résultat. Il ne l’a pas eu, cependant, — sauf en ce qui concerne M. Hartright lui-même.

« Son opinion une fois exprimée, — aussi bien, du moins, que des souffrances nerveuses très-aiguës le lui ont permis, — M. Fairlie n’ajoutera rien que pour indiquer sa décision relativement à la demande tout à fait irrégulière qui lui a été transmise. Un repos complet de corps et d’esprit étant pour lui de la dernière importance, M. Fairlie ne souffrira pas que M. Hartright porte atteinte à ce repos, en demeurant chez lui dans des circonstances essentiellement irritantes pour tous les deux. C’est pourquoi M. Fairlie, mettant de côté l’incontestable droit qu’il aurait de se refuser à ce que lui demande M. Hartright, — et mettant ce droit de côté, uniquement pour garder la paix qui lui est nécessaire, fait savoir à M. Hartright que celui-ci est libre de partir. »

Je pliai tranquillement cette lettre, et la classai parmi mes autres papiers. À une autre époque, je l’aurais regardée comme une insulte et ressentie comme telle ; je n’y voyais, maintenant, que l’annulation par écrit du contrat qui me liait. Lorsque je descendis dans la salle à manger, je n’y songeais réellement plus, et c’est à peine si j’en avais gardé le souvenir lorsque j’informai miss Halcombe que j’étais prêt à l’accompagner à la ferme.

— M. Fairlie vous a répondu dans le sens que vous désiriez ? me demanda-t-elle au sortir du château.

— Il m’a permis de partir, lui dis-je.

Elle leva vivement les yeux sur moi ; et, alors, pour la première fois depuis l’origine de nos relations, elle prit mon bras sans que je lui offrisse. Il n’est pas de mots qui eussent exprimé, avec autant de délicatesse, qu’elle comprenait en quels termes j’avais dû être libéré de mes obligations, et qu’elle m’accordait sa sympathie, non pas comme on l’accorde à un inférieur, mais à titre d’égale et d’amie. Je n’avais pas ressenti l’insolente lettre de l’homme, mais l’expiatoire bonté de la femme m’alla au cœur.

En cheminant vers la ferme, nous combinâmes que miss Halcombe entrerait seule, et que je l’attendrais au dehors de la maison, mais à portée de la voix. Nous réglions ainsi les choses, craignant que ma présence, après ce qui s’était passé la veille au soir dans le cimetière, ne réveillât les terreurs nerveuses d’Anne Catherick, et n’ajoutât aux méfiances que devaient lui inspirer les prévenances d’une dame qu’elle allait voir pour la première fois de sa vie. Miss Halcombe me devança, dans l’intention de parler d’abord à la femme du fermier (sur le bon vouloir et l’assistance de qui elle savait d’avance pouvoir faire fond), tandis que je resterais à quelques pas de l’habitation.

Je m’étais attendu à y demeurer seul assez longtemps. Cinq minutes cependant s’étaient à peine écoulées, quand, à ma grande surprise, miss Halcombe reparut.

— Anne Catherick refuse-t-elle de vous voir ? lui demandai-je, étonné.

— Anne Catherick est partie, répondit miss Halcombe.

— Partie !

— Partie avec mistress Cléments. Toutes deux ont quitté la ferme, ce matin, à huit heures…

Je ne trouvai pas une parole, — je sentais seulement que notre dernière chance de découvertes s’était évanouie avec ces deux femmes.

— Tout ce que mistress Todd sait de ses hôtesses, je le sais aussi, continua miss Halcombe, mais je n’en suis pas plus éclairée qu’elle ne l’est elle-même. Elles sont revenues saines et sauves, hier soir, après vous avoir quitté, et, comme à l’ordinaire, ont passé avec la famille de M. Todd le commencement de la soirée. Mais, comme on allait servir le souper, Anne Catherick les a tous effrayés en se trouvant mal subitement. Une attaque du même genre, mais moins alarmante, l’avait saisie le jour même de son arrivée à la ferme ; et, ce jour-là, mistress Todd crut pouvoir l’attribuer à quelque nouvelle qu’Anne aurait lue par hasard dans notre journal de comté, posé accidentellement sur une table, et qu’elle venait de prendre depuis une ou deux minutes.

— Mistress Todd saurait-elle donc quel passage de ce journal a pu l’affecter à ce point ? demandai-je avec empressement.

— Non, répondit miss Halcombe ; elle l’avait déjà parcouru, et n’y avait rien trouvé qui pût causer une telle agitation. Je lui ai cependant demandé de l’examiner à mon tour, et, dès la première page, j’ai constaté que le rédacteur de cette feuille avait grossi, aux dépens de nos affaires de famille, sa petite provision de nouvelles, en publiant, entre autres annonces tirées des journaux de Londres, et sous la rubrique « Marriages in High Life », les projets d’union relatifs à ma sœur. J’en ai immédiatement conclu que ce paragraphe était la cause de la singulière commotion subie par Anne Catherick ; et j’ai cru y découvrir aussi l’origine de la lettre, que, le lendemain, elle a dépêchée au château.

— Ni l’une ni l’autre hypothèse ne saurait faire l’objet du moindre doute ; et maintenant, ne vous a-t-on rien appris sur les causes probables de cette seconde attaque, survenue hier au soir ?

— Absolument rien. Un mystère complet enveloppe cette partie de l’histoire. Aucune personne étrangère à la famille n’était, à ce moment, dans la chambre. Il n’y avait, arrivant du dehors, que notre fille de laiterie, laquelle, vous le savez, est une des filles de mistress Todd. La conversation roulait exclusivement, comme à l’ordinaire, sur les commérages de la localité. Tout à coup, et sans le moindre motif apparent, on entendit cette jeune fille pousser un cri, on la vit pâle comme la mort. Mistress Todd et mistress Clements l’emmenèrent dans les pièces du haut, et mistress Clements y resta près d’elle. On les entendit causer jusqu’à une heure très-avancée de la nuit, et ce matin, de bonne heure, mistress Clements, prenant à part mistress Todd, l’étonna au delà de toute expression, en lui déclarant qu’elles étaient obligées de partir. La seule explication que celle-ci put arracher à sa parente fut qu’il était survenu quelque chose, sans la faute d’aucun des gens de la ferme, qui forçait Anne Catherick à quitter immédiatement Limmeridge. Pousser de questions mistress Clements eût été parfaitement inutile. Elle se bornait, pour toute réponse, à secouer la tête et à supplier que, pour l’amour d’Anne, on cessât de l’interroger. Très-sérieusement agitée elle-même, à ce qu’il paraissait, elle se bornait à répéter qu’Anne partirait, qu’elle partirait avec Anne, et que l’endroit où elles étaient forcées d’aller chercher refuge resterait un secret pour qui que ce fût au monde. Je vous épargne le détail des remontrances hospitalières de mistress Todd, et des constants refus qu’elles provoquèrent. À la fin, elle a conduit ces deux femmes, en voiture, à la station la plus voisine, il y a maintenant plus de trois heures. Chemin faisant, la bonne femme a essayé plus d’une fois, mais sans succès, de les amener à des excuses plus explicites. Blessée de leur brusque départ et de leur déni de confiance, elle les a brusquement déposées à la station, sans même prendre le temps de leur dire adieu. Voilà très-exactement ce qui est arrivé. Fouillez dans votre mémoire, monsieur Hartright, et dites-moi si, dans ce qui s’est passé hier soir au cimetière, il y a quelque chose qui puisse, le moins du monde, expliquer le départ extraordinaire de ces deux femmes.

— Je voudrais d’abord m’expliquer, miss Halcombe, ce changement soudain d’Anne Catherick, qui a si fort alarmé les gens de la ferme, plusieurs heures après que nous nous étions quittés, et lorsqu’il s’était écoulé assez de temps pour calmer, si violente qu’elle fût, l’agitation dont j’avais pu avoir le malheur d’être la cause. Vous êtes-vous d’abord informée avec soin des propos qui se tenaient devant elle, au moment où elle s’est trouvée mal ?

— Sans doute, mais les soins du ménage me paraissent avoir distrait, ce soir-là, mistress Todd de la causerie qui se poursuivait dans le salon de la ferme. Tout ce dont elle se souvient c’est, — pour parler son langage, — qu’on « se disait les nouvelles… » Or, je suppose qu’il faut entendre par là les vains bavardages dont ces gens ont l’habitude.

— La fille de laiterie aura peut-être meilleure mémoire que sa mère, repris-je après un instant de réflexion… Vous pourriez, miss Halcombe, lui parler dès que nous serons rentrés…

Ce conseil fut suivi aussitôt notre arrivée au château. Miss Halcombe me conduisit du côté des communs où, dans la laiterie, nous trouvâmes la jeune fille, ses manches retroussées jusqu’à l’épaule, nettoyant une ample terrine, et accompagnant son travail d’une joyeuse chanson.

— Hannah, lui dit miss Halcombe, j’ai amené ce gentleman pour voir votre laiterie… C’est une des curiosités du château, et la manière dont vous la tenez vous fait honneur…

Cette fille, étonnée et rougissante, répondit, avec une révérence timide, qu’elle donnait tous ses soins à la propreté des objets qui lui étaient confiés.

— Nous arrivons de chez votre père, continua miss Halcombe ; vous y étiez hier soir, à ce que j’ai ouï-dire ; et vous y aviez des visites ?

— Oui miss.

— Une de ces personnes s’est trouvée mal, m’a-t-on dit ? Je suppose, pourtant, qu’on n’a rien conté ou rien fait qui pût l’effrayer. Vous ne parliez, sans doute, d’aucune circonstance bien terrible, n’est-il pas vrai ?

— Oh ! non, miss, dit la fillette en riant, on se disait, tout bonnement, les nouvelles.

— Vos sœurs, j’imagine, vous donnaient celles de Todds’s-Corner ?

— Oui, miss.

— Et vous leur disiez celles de Limmeridge-House ?

— Oui, miss, et je suis bien sûre que rien n’a été dit pour effrayer la pauvre créature, car c’est moi qui parlais au moment où son mal l’a prise. Ça m’a donné un coup de la voir, miss, n’ayant jamais, moi-même, perdu connaissance…

Avant qu’on eût pu lui adresser d’autres questions, elle fut appelée à la porte de la laiterie pour recevoir un panier d’œufs. Au moment où elle s’éloignait de nous, je dis, penché à l’oreille de miss Halcombe :

— Demandez-lui si, par hasard, elle a parlé, hier soir, des visiteurs attendus à Limmeridge-House…

Un regard de miss Halcombe me montra qu’elle comprenait ; et la question fut en effet posée, aussitôt que la petite laitière revint près de nous.

— Oh ! oui, miss, j’en ai parlé, dit cette fille le plus naturellement du monde. La société qui arrive, et l’accident survenu à la vache tavelée, voilà toutes les nouvelles que j’avais emportées à la ferme.

— Avez-vous nommé quelqu’un ? disiez-vous que sir Percival Glyde était attendu lundi ?

— Oui, miss ; je leur ai conté que sir Percival Glyde allait arriver. Il n’y a pas de mal à cela, j’espère… J’espère bien n’avoir pas été fautive.

— Du tout… pas le moindre mal. Allons, monsieur Hartright, Hannah va commencer à nous trouver de trop, si nous la dérangeons plus longtemps de son travail…

Notre premier mouvement, en nous retrouvant seuls, fut de nous arrêter et d’échanger un regard.

— Eh bien ! miss Halcombe, vous reste-t-il, « à présent, quelque doute ?

— Sir Percival Glyde le dissipera, ce doute, monsieur Hartright ; — sans cela, Laura Fairlie ne sera jamais sa femme.