La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts/Agathodaemon

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AGATHODÆMON. I. Mythologie. — Divinité bi n faisante en l’honneur de laquelle, à la fin du repas, les Grecs buvaient un peu de vin pur, eu une coupe qui se nommait coupe d’Agathodæmon. De là, le nom d’Agathodœmonistes donné aux gens sobres par Hésycbius et quelques autres auteurs. — Les Grecs appelaient aussi Agathodæmon le dieu symbolique du Nil, génie de la bienfaisance et de la fécondité, que les Egyptiens appelaient Kneph. Les anciens monuments de l’Egypte représentent ce dieu sous la forme d’un serpent dont la tête est couronnée d’une espèce de diadème, et dont le corps, replié en de nombreux anneaux, est terminé par une fleur de lotus ou un bouquet d’épis de blé. Le musée du Louvre en contient plusieurs représentations très curieuses. Agathodæmon eut une importance particulière aux yeux des gnostiques (V. ce mot). A. L.

II. Alchimie. — Agathodæmon est une des autorités alchimiques dont le nom réparait le plus souvent dans les énumérations d’auteurs ; il y figure à côté d’Hermès (Y. ce mot). Zosime et Olympiodore se réfèrent à lui. Nous avons sous son nom un Commentaire sur l’oracle d’Orphée (Ms. de Paris 2327, fol. 262 à 264) et un Commentaire sur l’Enigme tiré des livres sibyllins (id., fol. 234 à 237), deux écrits se rattachant à la série des livres hermétiques dans l’ensemble de la collection des alchimistes grecs (V. Alchimie). C’est assurément un personnage mythique, le même que celui dont il a été question ci-dessus. A.-M. B.