La Prison du Mid-Lothian/Chapitre 01

La bibliothèque libre.
La Prison du Mid-Lothian ou La jeune caméronienne
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 26p. 17-32).


LA PRISON


DU MID-LOTHIAN[1],


OU


LA JEUNE CAMÉRONIENNE.



CHAPITRE PREMIER.

PRÉLIMINAIRE.


Ainsi de la colline, romantique Ashbourn, descend la diligence de Derby, portant six personnes à l’intérieur.
Frère.


Un des plus grands changements que le temps ait introduits dans nos usages (nous suivons toujours le manuscrit de Pierre Pattieson), c’est la rapidité des moyens de transport et de communication entre les diverses parties de l’Écosse. Il n’y a pas plus de vingt ou trente ans, selon le témoignage digne de foi de beaucoup de personnes encore vivantes, qu’un misérable cheval de charrette, parcourant à peine trente milles par jours, faisait le service de la poste d’Édimbourg aux extrémités du pays. Pourtant l’Écosse n’était pas plus mal partagée sous ce rapport que ne l’était sa puissante et riche sœur quatre-vingts ans plus tôt. Fielding dans son Tom Jones, et Farqhar dans sa petite comédie du Coche, ont tourné en ridicule la marche lente de ces voitures. Selon ce dernier, il fallait une forte gratification pour obtenir du conducteur qu’il arrivât une demi-heure plus tôt qu’à l’ordinaire à l’auberge du Bull and Mouth[2].

Mais, dans les deux pays, ces anciens moyens de transport, si lents et si sûrs, sont maintenant oubliés ; les malles-postes et les diligences se croisent en tous sens, dans les parties les plus reculées de la Grande-Bretagne ; et dans notre village, trois voitures de poste et quatre diligences, avec des gardes bien équipés et habillés d’écarlate, retentissent chaque jour dans les rues, et rivalisent de bruit et d’éclat avec l’invention de ce tyran fameux,

Demens ! qui nimbos et non imitable fulmen
Ære et cornipedum pulsu simularat equorum
[3].


Pour compléter la ressemblance et pour corriger la présomption des cochers hasardeux, il arrive de temps en temps que la course de ces rivaux de Salmonée finit d’une mamière aussi terrible et aussi violente que celle de leur prototype. C’est dans de telles occasions que les voyageurs, ceux de l’intérieur comme ceux du dehors, ont lieu de regretter la marche lente mais sûre des anciennes diligences, qui toutefois semblent bien mal mériter ce nom quand on les compare aux voitures de M. Palmer. Les anciennes voitures versaient lentement et sans secousse, comme un navire que l’eau coule bas en s’introduisent graduellement par les écoutilles ; les voitures modernes, au contraire, se brisent en mille pièces, comme un vaisseau emporté contre les brisants, ou plutôt comme une bombe qui éclate en l’air. L’ingénieux M. Pennant, qui avait déclaré une espèce de guerre à ces rapides moyens de transport, a dit-on, réuni une liste formidable d’accidents de ce genre, qui, jointe aux friponneries des aubergistes, que les voyageurs n’ont pas le temps de discuter, à l’effronterie du postillon, et à l’autorité despotique et sans contrôle du tyran qu’on appelle conducteur, forment un tableau auquel le meurtre, le vol, la fraude et la concussion prêtent leurs sombres couleurs. Mais l’impatience humaine se satisfera, quel que soit le danger, et bravera les remontrances ; et en dépit de l’antiquaire cambrien, non seulement les malles-postes feront retentir leur tonnerre autour de la base des montagnes de Penman Maur et de Cader-Edris[4], mais

Le Skiddaw effrayé de loin entend le bruit
Du char sans faux que le voyageur suit,


et peut-être les échos de Ben-Nevis seront bientôt éveillés par le cor, non pas d’un chef de guerre, mais d’un conducteur de malle-poste.

C’était un beau jour d’été, et notre petite école avait obtenu un demi-congé, sur la demande du bon gentilhomme qui l’était venu visiter[5]. J’attendais, par la voiture, un nouveau numéro d’une publication périodique intéressante, et j’allais sur la grande route à sa rencontre, avec l’impatience que suppose Cowper à l’habitant de la province qui attend les journaux.

L’imposante discussion,
Le discours populaire et la verte réplique,
La calme et solide raison
Avec l’esprit et la logique,
Et les éclats de rire : il faut voir tout cela.
Je brûle d’affranchir tous ces disputeurs-là ;
Je veux leur rendre la parole.

C’est dans une semblable disposition que je guettais l’approche de la nouvelle voiture, appelée le Sommerset, établie depuis peu sur notre route, et qui, il faut le dire, a encore quelque intérêt pour moi, même quand elle ne m’apporte pas quelque chose d’aussi important. Je distinguais le bruit lointain des roues au moment où j’atteignais le sommet de cette montée assez douce qu’on appelle Goslinn-Brae, d’où l’on domine au loin la vallée et la rivière de Gander. La grande route côtoie d’abord cette rivière, puis la traverse au moyen d’un pont situé à un quart de mille environ de l’endroit où j’étais arrêté ; passant tantôt entre des enclos et des plantations, tantôt au travers de vastes plaines. C’est peut-être un amusement puéril ; mais ma vie s’est écoulée au milieu des enfants, et pourquoi leurs plaisirs ne seraient-ils pas les miens ? J’éprouve donc un grand plaisir à épier l’approche de la voiture lorsque la route entièrement découverte permet de l’apercevoir. Cet équipage si léger, si rapide dans sa course, de loin gros comme un jouet d’enfant, et qui disparaît et reparaît par intervalles ; ce bruit de roues qui augmente à mesure qu’il approche : tout cela a quelque chose de piquant pour un spectateur désœuvré qui n’a point d’occupation plus importante. Le ridicule pourra s’attacher à moi, comme il s’attache à beaucoup d’honnêtes citoyens qui attendent à la fenêtre de leurs maisons de campagne le passage de la diligence ; mais ce n’en est pas moins une source très-naturelle d’amusement ; peut-être même beaucoup de ceux qui en rient en usent en secret.

Pour cette fois, le destin avait décidé que je ne jouirais pas complètement du plaisir de voir la nature passer devant moi, assis sur le gazon, et d’entendre la voix rude du conducteur, quand il me jette le paquet attendu sans arrêter la voiture un seul instant. Je l’avais vue descendre la colline qui conduit au pont, avec plus d’impétuosité qu’à l’ordinaire, briller par instants au milieu du nuage de poussière qu’elle soulevait, et laissait derrière elle une traînée semblable à une épaisse vapeur d’été ; mais elle ne parut pas sur le haut de l’autre rive dans l’espace ordinaire de trois minutes, que je savais, par une observation assidue, être le temps moyen nécessaire pour passer le pont et monter la colline. Quand le double de ce temps se fut écoulé, je pris l’alarme, et m’avançai avec rapidité. Arrivé à la vue du pont, la cause de ce retard ne me fut que trop manifeste ; car le Sommerset avait fait un bon soubresaut[6] et culbuté si complètement, qu’à la lettre il était par terre, l’impériale en bas et les roues en haut. Avec de grands efforts, le postillon et le conducteur (qui furent tous deux mentionnés avec éloge dans les journaux), étant parvenus à dételer les chevaux en coupant les harnais, s’occupaient à retirer les voyageurs enfermés dans la voiture, par un procédé sommaire, une espèce d’opération césarienne, en forçant les gonds d’une des portières qu’ils ne pouvaient ouvrir autrement. Par ce moyen, deux demoiselles désolées furent tirées des flancs de ce coffre de cuir. En les voyant rajuster leurs vêtements un peu dérangés, comme on le pense bien, je jugeai qu’elles n’étaient point blessées, et je ne me hasardai pas à leur offrir mes services pour leur toilette, ce qui, je pense, me fit peu d’honneur auprès des belles affligées. Les voyageurs de l’impériale, qui devaient avoir été lancés de leur position élevée, par une secousse pareille à une mine qui éclate, en furent quittes, toutefois, pour la dose ordinaire d’égratignures et de contusions, à l’exception de trois d’entre eux qui avaient été jetés dans la rivière et luttaient contre les flots, comme les débris du vaisseau d’Énée :

Apparent rari nantes in gurgite vasto[7].

Je portai mes faibles secours là où ils semblaient le plus nécessaires, et, avec l’aide d’un ou deux autres des assistants qui étaient restés sains et saufs, nous parvînmes aisément à repêcher deux des malencontreux voyageurs, tous deux jeunes et lestes, et qui n’auraient eu besoin d’aucune aide, si ce n’eût été la longueur embarrassante de leurs redingotes et l’ampleur démesurée de leurs pantalons à la Wellington. Le troisième était faible et âgé, et aurait infailliblement péri sans les efforts qu’on fit pour le sauver.

Quand les deux messieurs à grandes redingotes furent sortis de la rivière et eurent secoué leurs oreilles comme deux barbets, une discussion violente s’éleva entre eux, le conducteur et le postillon, sur la cause de l’accident. Dans le cours de la dispute, je remarquai que mes deux nouvelles connaissances étaient des légistes, et que l’assurance ordinaire à leur profession avait peine à lutter contre le ton fier et officiel des deux directeurs de l’équipage. Le conducteur mit fin à la querelle en promettant aux voyageurs qu’une pesante voiture passerait avant une demi-heure, et qu’ils y auraient des places, si toutefois elle n’était pas pleine. Le hasard favorisa cet arrangement ; car la voiture qu’on attendait ne contenait que deux personnes et pouvait en porter six. Les deux dames y furent reçues sans difficulté ; mais les personnes déjà en possession de la voiture refusèrent positivement d’y admettre les deux légistes car leurs vêtements mouillés ressemblaient à des éponges, et il y avait tout lieu de craindre qu’ils ne rendissent une partie de l’eau dont ils étaient imprégnés, au détriment de leurs compagnons de voyage. De leur côté, les légistes refusaient une place sur l’impériale, alléguant qu’ils ne s’étaient placés ainsi à l’extérieur que pour leur plaisir, et qu’ils avaient conservé tous leurs droits à la libre entrée dans l’intérieur, où leurs places avaient été positivement retenues. Après une courte altercation, où l’on cita l’édit Nautœ, caupones, stabularii[8], la voiture s’éloigna, laissant aux deux savants jurisconsultes tous leurs droits à une action en dommages et intérêts.

Ils me prièrent alors de les conduire au prochain village et à la meilleure auberge ; et sur l’éloge que je leur fis des Armes de Wallace, ils déclarèrent qu’ils aimaient mieux s’arrêter là que d’aller plus loin aux conditions imposées par ce maraud de conducteur du Sommerset. Tout ce dont ils avaient besoin, c’était d’un commissionnaire pour porter leurs malles, et on en trouva un dans une chaumière voisine. Nous allions nous mettre en marche quand ils virent qu’un troisième voyageur avait été abandonné comme eux : c’était cet homme âgé, à l’air malade, qui avait été précipité avec eux dans la rivière. Il avait eu, à ce qu’il paraît, trop peu d’assurance pour faire valoir ses prétentions contre le conducteur de la voiture quand il avait vu rejeter celles de deux personnages plus importants que lui, et se tenait derrière eux avec un air de timidité et d’inquiétude qui indiquait assez son dénûment de ces moyens de recommandation indispensables pour donner quelques droits à l’hospitalité des auberges.

Je me hasardai à appeler l’attention des deux jeunes gens sur la position malheureuse de leur compagnon de voyage. Ils entrèrent sur-le-champ dans mes vues avec beaucoup d’obligeance.

« Monsieur Dunover, dit l’un d’eux, vous ne pouvez pas rester là sur le pavé ; il faut nous accompagner et dîner avec nous. Halkit et moi, nous aurons une chaise de poste pour nous en aller, à tout événement, et nous vous déposerons où vous voudrez. »

Le pauvre homme, car son costume aussi bien que son humilité le faisaient reconnaître pour tel, fit en signe de remercîment cette espèce de salut écossais qui veut dire : « C’est trop d’honneur pour moi, » et marcha humblement derrière ses joyeux patrons, tous les trois répandant sur le chemin poudreux l’eau de leurs vêtements, et offrant le spectacle singulier et quelque peu plaisant de trois personnes souffrant de l’humidité, tandis qu’un soleil d’été brillait dans tout son éclat, et qu’aux environs tout semblait brûlé par la chaleur. Les deux jeunes gens sentaient ce que leur situation avait de risible, et ils ne tardèrent pas à en faire le sujet de quelques plaisanteries assez passables.

« Nous ne pouvons nous plaindre comme Cowley, dit l’un d’eux, que les toisons de Gédéon restent sèches, quand tout est mouillé autour d’elles ; c’est ici l’inverse de ce miracle. — Les bons habitants de ce village doivent nous recevoir avec reconnaissance, car nous leur apportons ce qui paraît leur manquer, répondit Halkit. — Et nous le distribuons avec une générosité sans pareille, reprit son compagnon ; car nous faisons l’office de trois voitures d’arrosement au profit de leurs routes poudreuses. — Et nous nous présentons à eux en force, d’après notre profession, dit Halkit, un avocat et un agent d’affaires. — Et un client, » dit le jeune avocat en regardant derrière lui. « Et un client, » ajouta-t-il à voix basse, « qui paraît être resté trop long-temps en aussi funeste compagnie. »

En effet, il n’était que trop vrai que l’humble compagnon des joyeux jeunes gens avait l’apparence misérable d’un plaideur ruiné, et je ne pus m’empêcher de sourire à cette plaisanterie, tout en m’efforçant de cacher ma gaieté à celui qui en était l’objet.

Arrivés à l’auberge de Wallace, le plus jeune des voyageurs d’Édimbourg, que je reconnus pour un avocat, insista pour que je restasse à dîner avec eux ; leurs questions et leurs ordres mirent bientôt mon hôte et toute sa maison en mouvement pour tirer du garde-manger et du cellier ce qu’ils pouvaient fournir de meilleur, et le préparer avec toutes les ressources de l’art culinaire, dans lequel nos amphitryons paraissaient profondément versés. C’étaient d’ailleurs de gais jeunes gens, pleins de vivacité et de bonne humeur, menant cette joyeuse vie des légistes de premier rang à Édimbourg, qui ressemble beaucoup à celle des jeunes étudiants au temps de Steele et d’Addison. Un air de gaieté légère s’unissait à un fond de bon sens, de goût et d’instruction qui ressortait de leur conversation ; et ils semblaient vouloir paraître à la fois hommes de bon ton et amateurs des arts. Un gentleman accompli[9], élevé dans cette paresse totale et ce désœuvrement que je crois nécessaire pour arriver au plus haut degré de perfection du genre, aurait sans doute aperçu une teinte de pédantisme, qui trahissait l’avocat en dépit de tous ses efforts, et quelque chose d’une activité affairée chez son compagnon ; il aurait certainement trouvé dans le langage de tous les deux quelque chose de plus qu’un mélange passable d’instruction et de vivacité. Pour moi, qui n’ai pas de prétention à tant de sagacité, je ne vis dans mes compagnons que des gens bien élevés, disposés à rire, à faire des plaisanteries et des jeux de mots, qualités fort amusantes pour un homme grave, parce qu’il ne saurait les trouver en lui-même.

L’homme maigre et pâle qu’ils avaient invité avec tant de bienveillance semblait n’être pas à sa place, pas plus que dans son bon sens ; il était assis sur le bord de sa chaise, à deux pieds de la table, se gênant ainsi considérablement pour porter les morceaux à sa bouche, comme pour expier sa hardiesse de partager le repas de gens au-dessus de lui. Quelques instants après le dîner, refusant de partager le vin qui circulait en abondance, il demanda à quelle heure la chaise partirait, et ayant ajouté qu’il serait prêt pour l’heure indiquée, il sortit de la chambre après avoir fait un salut respectueux.

« Jack, dit l’avocat à son compagnon, je me rappelle la figure de ce pauvre diable ; vous avez dit plus vrai que vous ne pensiez : c’est réellement un de mes clients, le pauvre homme ! — Le pauvre homme ! répéta Halkit. Vous voulez dire, je pense, que c’est votre seul et unique client ? — Ce n’est pas ma faute, Jack, » répondit son ami, que j’appris se nommer Hardie ; « vous savez que vous deviez me donner toutes vos affaires, et si vous n’en avez aucune, notre savant convive sait que rien ne vient de rien. — Il paraît au moins que vous avez réduit quelque chose à rien en ce qui regarde cet honnête homme. On dirait qu’il est sur le point d’honorer de sa visite le Cœur du Mid-Lothian. — Vous vous trompez ; il en sort à peine… Mais notre ami attend une explication… Avez-vous été à Édimbourg, monsieur Pattieson ? »

Je répondis affirmativement.

« Alors vous avez traversé, par occasion au moins, et non pas aussi assidûment que je suis condamné à le faire, une rue étroite et tortueuse qui conduit à l’extrémité nord-ouest de la place du Parlement, et passant devant un haut et antique édifice avec des donjons et des grilles de fer,

Justifiant le dicton en ce lieu :
Près de l’Église et loin de Dieu. »

M. Halkit interrompit le savant avocat pour ajouter quelque chose à l’énigme : — Ayant à la porte l’enseigne de l’Homme rouge. — Enfin, » reprit l’avocat, interrompant à son tour son ami, « un endroit où l’infortune est confondue avec le crime, et dont tous les habitants voudraient en sortir. — Et où personne de ceux qui ont le bonheur d’en être dehors ne voudrait entrer, ajouta M. Halkit. — Je vous comprends, messieurs, leur répondis-je ; vous voulez parler de la prison. — La prison ! ajouta le jeune avocat ; vous avez deviné… la vénérable prison elle-même. Et permettez-moi de vous dire que vous nous devez des remercîments pour vous l’avoir décrite avec tant de réserve et de brièveté ; car de quelques amplifications que nous eussions voulu embellir notre sujet, vous étiez complètement à notre merci, puisque les pères conscrits de notre ville ont décrété que le vénérable édifice lui-même ne resterait plus sur le pied pour confirmer ou démentir nos paroles. — Ainsi la prison d’Édimbourg, leur dis-je, s’appelle le Cœur du Mid-Lothian ? — Je puis vous l’assurer. — Alors on peut dire, » ajoutai-je avec la défiance et la timidité d’un homme qui laisse échapper une plaisanterie devant des gens qui sont au-dessus de lui, « que le comté métropolitain a un triste cœur. — Juste comme un gant, monsieur Pattieson, continua M. Hardie ; et un cœur serré, et un cœur dur… Soutiens donc un peu cela, Jack. — Et un cœur méchant, un pauvre cœur, » répondit Halkit faisant de son mieux.

« On peut dire aussi un grand cœur, un cœur élevé, ajouta le jeune avocat ; vous voyez que je vous pique au cœur tous les deux. — J’ai joué tous mes cœurs, dit l’autre jeune homme. — Alors nous allons prendre d’autres cartes, répondit son ami ; et pour en revenir à la vieille prison qui est condamnée, quel dommage qu’on ne lui fasse pas le même honneur qu’on accorde à la plupart de ceux qui l’ont habitée ! Pourquoi n’aurait-elle pas ses « dernières paroles, confessions et prières des morts ? » Les vieilles pierres seraient aussi sensibles à cet honneur que beaucoup de pauvres diables qui étaient suspendus comme des glands de soie à l’extrémité occidentale de la prison, pendant que les colporteurs criaient la confession du condamné, qui n’en avait jamais entendu parler. — Je crains, dis-je, si j’ose exprimer mon opinion, que ce ne soit un récit monotone d’afflictions et de crimes. — Pas tout à fait, mon cher, dit Hardie ; l’intérieur d’une prison est un monde, qui a ses affaires, ses malheurs et ses plaisirs particuliers. Il arrive souvent que ceux qui l’habitent ne vivent pas long-temps ; en cela ils ressemblent aux soldats en campagne ; ils sont pauvres relativement au monde du dehors, mais il y a aussi des degrés de richesse et de pauvreté parmi eux, et quelques-uns sont riches relativement aux autres. Ils ne peuvent sortir, mais la garnison d’un fort assiégé, l’équipage d’un vaisseau en mer, ne le peuvent pas davantage ; ils sont même dans une situation moins pénible, puisqu’ils peuvent avoir autant d’aliments qu’ils ont d’argent pour en acheter, et que leur nourriture ne dépend pas de leur travail. — Mais quelle variété d’événements, dis-je (non pas sans songer à la tâche que je remplis maintenant), pourrait se trouver dans un pareil ouvrage ? — Une variété infinie, répondit l’avocat. Tout ce qu’on peut rencontrer de fautes, de crimes, de folies, d’infortunes inouïes, de revers imprévus dans la vie humaine, mes « dernières paroles de la prison » en offriraient des exemples capables de rassasier le public le plus affamé d’horrible et de merveilleux. Ceux qui composent des récits d’invention se torturent le cerveau pour varier leur histoire, et, après tout, à peine trouvent-ils des caractères ou des incidents qui n’aient été battus et rebattus, au point d’être familiers à tous les lecteurs ? et ainsi le développement du roman, l’enlèvement, la blessure mortelle dont le héros ne meurt jamais, la fièvre brûlante dont l’héroïne est sûre de guérir, deviennent une affaire de pure habitude. Je suis de l’avis de mon honnête ami Crabe, et j’ai une malheureuse disposition à espérer encore quand tout espoir est perdu, et à me fier en ce corset de liège qui porte le héros du roman sain et sauf à travers tous les flots de l’affliction. » Et il se mit à déclamer le passage suivant, avec quelque peu d’emphase :

Je m’effrayais jadis, mais je suis sans effroi.
Si quelque vierge en son émoi
Est arrachée à sa natale rive ;
Qu’un mur solide enfermant la captive,
À ses clameurs nous rende sourds ;
Qu’elle ne puisse enfin, sautant par la fenêtre,
Compter sur le moindre secours.
Quelque pouvoir, je le sais, va paraître,
Et d’elle alors se rendant maître,
En dépit des pervers il sauvera ses jours.

« Quand tout est prévu, ajouta-t-il, l’intérêt est mort, et c’est pour cela que personne ne lit les romans nouveaux. — Entendez-le, grands dieux ! reprit son ami. Allez chez lui, monsieur Pattieson, et vous trouverez sur sa table les romans nouveaux les plus en réputation, cachés, il est vrai, sous les Institutes de Stairs ou un volume ouvert des Décisions de Morrison. — Pourquoi le nier, » dit le jurisconsulte en expectative, « quand tout le monde sait que ces Dalilas en séduisent de plus sages et de meilleurs que moi ? Ne les trouve-ton pas cachés au milieu des nombreux mémoires de nos plus célèbres avocats ? Ne les voit-on pas même sous le coussin du fauteuil d’un juge ? Nos anciens au barreau, même sur leurs sièges, lisent des romans, et, si l’on dit vrai, quelques-uns en composent par-dessus le marché. J’en lis par habitude et par désœuvrement, et non par l’intérêt qu’ils inspirent ; comme le vieux Pistol rongeant son poireau, je lis et je jure jusqu’à ce que j’arrive à la fin du récit. Mais il n’en est pas de même quand il s’agit du récit des folies humaines, du journal des progrès, et du livre des ajournements, où chaque page vous dévoile un nouveau secret du cœur humain, où vous rencontrez des revirements de fortune qui surpassent tout ce que le plus hardi romancier pourrait forger dans son cerveau. — Et vous pensez, demandai-je, que, pour de tels récits, l’histoire de la prison d’Édimbourg fournirait des matériaux ? — Des matériaux à l’infini, mon cher monsieur, dit Hardie. Remplissez votre verre, cependant. N’est-ce pas là que le parlement écossais se rassembla pendant long-temps ? Ne fut-ce pas le lieu de refuge de Jacques, quand la populace, enflammée par des prédicateurs séditieux, se souleva contre lui en criant : « L’épée du Seigneur et de Gédéon ! — Livrez-nous le pervers Aman ! » — Depuis ce temps, combien de cœurs ont palpité dans ses murailles, quand le son de la cloche voisine annonçait leur dernière heure ! combien ont été abattus par ce son lugubre ! combien ont été soutenus par un orgueil obstiné ! combien ont été consolés par la religion ! Quelques-uns en jetant un regard en arrière sur les motifs de leur crime, n’ont-ils pas eu peine à comprendre qu’ils aient été assez puissants pour les éloigner de la vertu ? Quelques autres peut-être, sûrs de leur innocence, n’étaient-ils pas partagés entre l’indignation que leur inspirait l’injuste sentence qu’ils allaient subir, la conscience de ne pas l’avoir méritée, et le désir violent de trouver quelque moyen de délivrance ? Pensez-vous qu’on puisse se rappeler ou lire l’histoire de sentiments aussi profonds, aussi puissants, aussi violents, sans éprouver un intérêt également puissant et profond ? Oh ! attendez que je publie les Causes célèbres de la Calédonie, et d’ici à quelque temps vous n’aurez besoin ni de romans ni de tragédies. La vérité triomphera des plus brillantes inventions de l’imagination la plus ardente : Magna est veritas, et prœvalebit[10]. — Je croyais, » dis-je, encouragé par l’affabilité de mon joyeux interlocuteur, « que l’histoire des tribunaux écossais offrirait moins d’intérêt que celle de tout autre pays. La moralité de nos compatriotes, leurs habitudes de sobriété et de prudence… — Empêchent sans doute qu’il n’existe parmi eux un grand nombre de voleurs et de brigands de profession, mais ne les garantissent pas de ces violents écarts d’imagination ou de passion qui produisent des crimes d’une nature extraordinaire, les plus propres précisément à exciter un vif intérêt chez les lecteurs. L’Angleterre est arrivée bien avant nous au plus haut degré de civilisation ; ses sujets ont été soumis rigoureusement à des lois appliquées sans crainte ni faveur ; une complète division du travail s’y est établie ; et les voleurs eux-mêmes forment une classe distincte dans la société, et se subdivisent entre eux selon l’importance de leurs vols et la manière dont ils les exécutent, agissant toujours d’après des usages et des principes arrêtés, qu’on peut énumérer et connaître d’avance à Bow Street, Hatton-Garden, ou à Old-Bailey. Ce royaume est comme un champ cultivé. Le fermier s’attend que, malgré tous ses soins, une certaine quantité d’herbes sauvages croîtront avec les épis, et il pourrait vous en dire à l’avance le nom et la nature. Mais l’Écosse est comme le sol de ses montagnes ; et le moraliste qui parcourt les registres de ses tribunaux y rencontrera une foule de faits curieux et extraordinaires, comme le botaniste découvrirait les plantes les plus rares dans le creux de ses rochers. — Et c’est là le seul fruit que vous avez retiré de trois lectures successives des Commentaires sur la jurisprudence criminelle d’Écosse ? dit son compagnon. Je présume que le savant auteur ne prévoyait guère que les faits qu’il avait rassemblés à grand renfort d’érudition et de sagacité pour éclaircir la science du droit, pourraient former une espèce d’appendice aux insignifiantes productions de la littérature éphémère. — Je vous parie une pinte de claret[11] répondit l’avocat, qu’il ne s’affligera point de la comparaison. Mais, comme nous disons au barreau, je demande à n’être point interrompu. J’ai encore beaucoup de choses à dire sur ma collection des Causes célèbres d’Écosse. Voyez quelles sources de crimes audacieux dans les longues dissensions de notre pays, dans les juridictions héréditaires qui, jusqu’en 1748, laissaient la poursuite des coupables à des juges ignorants, partiaux ou intéressés ; dans les habitudes des nobles des campagnes, renfermés dans des maisons écartées et solitaires, et nourrissant des passions haineuses comme nécessaires pour entretenir la chaleur de leur sang ; pour ne rien dire de cette charmante qualité nationale, qu’on appelle le perfervidum ingenium Scotorum[12], que nos légistes donnent pour motif de la sévérité de quelques-unes de nos ordonnances. Quand j’arriverai à traiter ces sujets mystérieux, profonds et terribles, le sang du lecteur se glacera, et il en aura la chair de poule. Mais, attention ; voici l’hôte, et il vient sans doute nous dire que la chaise est prête. »

Tout au contraire, l’hôte annonça qu’on ne pourrait avoir la chaise ce soir-là, parce que sir Peter Plyem avait emmené le matin les quatre chevaux de mon hôte au bourg royal de Bubbleburgh, pour certaine affaire ; mais comme Bubbleburgh n’est qu’un des cinq bourgs qui se réunissent pour élire un membre du parlement, l’adversaire de sir Peter avait habilement profité de son absence pour aller briguer les suffrages dans Bitem, autre bourg royal, qui, comme chacun sait, se trouve à l’extrémité de l’avenue de sir Peter, et a été de temps immémorial sous son influence et celle de ses ancêtres. Sir Peter, était ainsi dans la position d’un monarque ambitieux qui, ayant fait une incursion hardie sur le territoire ennemi, est rappelé tout à coup par une invasion dans ses propres états. Il était donc obligé de retourner du bourg à demi conquis de Bubbleburgh, au bourg à demi perdu de Bitem ; et les quatre chevaux qui l’avaient conduit le matin à Bubbleburgh, il les avait forcément retenus pour le transporter lui, son agent, son valet, son diseur de bons mots, et son franc buveur, à travers le territoire de Bitem. La cause de ce retard, qui était de peu de conséquence pour moi, comme pour le lecteur sans doute, intéressait assez mes compagnons pour leur laisser peu de regrets sur la prolongation de leur séjour. Comme les aigles, ils flairèrent de loin le carnage ; ils demandèrent donc un magnum[13] de claret et des lits, puis se jetèrent à corps perdu sur la politique de Bubbleburgh et de Bitem, énumérant par avance toutes les pétitions et plaintes auxquelles probablement donneraient lieu leurs élections.

Au milieu d’une discussion vive, animée et intelligible pour moi, sur les prévôts, baillis, sièges d’élection, bourgeois résidants et non résidants, l’avocat s’arrêta tout à coup : « Ce pauvre Dunover, il ne faut pas l’oublier ; » et l’hôte fut envoyé à la recherche du pauvre honteux, avec une pressante invitation pour le reste de la soirée. Je ne pus m’empêcher de demander au jeune avocat s’il connaissait l’histoire de ce pauvre homme : il mit aussitôt la main dans sa poche pour chercher le mémoire dans lequel il avait exposé son affaire.

« Il a réclamé, dit M. Hardie, notre remedium miserabile, qu’on appelle communément cessio bonorum. De même que certains théologiens ont douté de l’éternité des peines dans l’autre monde, les législateurs écossais ont pensé que le crime de pauvreté serait trop puni par un emprisonnement perpétuel. Après un mois de détention, un prisonnier pour dette peut, sur une demande en forme à la cour suprême, contenant le montant de ses biens et la nature de ses malheurs, peut, dis-je, en abandonnant tout ce qu’il possède à ses créanciers, obtenir sa liberté. — J’ai entendu parler, répondis-je, de cette législation si conforme à l’humanité. — Oui, dit Halkit, et le beau de l’affaire, c’est que vous pouvez, comme dit un confrère étranger obtenir la cession, quand les biens sont mangés. Mais pourquoi bouleverser votre poche pour trouver votre unique mémoire au milieu des billets de spectacle, des lettres de convocation à la faculté, des règlements de la société spéculative, des extraits de discours ? car on trouve tout dans la poche d’un jeune avocat, hors des mémoires et des billets de banque. Ne pouvez-vous exposer une affaire de cessio sans votre mémoire ? On en fait tous les samedis ; ces affaires marchent et se succèdent avec la régularité d’une horloge ; elles sont toutes semblables. — Mais cela n’a aucun rapport avec la variété des infortunes que ce pauvre homme a exposées devant ses juges, dis-je. — C’est vrai, dit Halkit ; mais Hardie parle de jurisprudence criminelle, et cette affaire-ci est purement civile. Je plaiderais moi-même une cessio, sans être inspiré par l’honneur de la robe et de la perruque à trois marteaux. Écoutez. Mon client, d’abord ouvrier tisserand, amassa quelque argent ; il prend une ferme (car conduire une ferme est un talent naturel, comme celui de faire tourner une toupie) mais il fait à un ami des billets de complaisance que celui-ci ne peut payer ; son propriétaire l’expulse de sa ferme ; les créanciers acceptent un arrangement. Il ouvre un cabaret, fait une seconde faillite, et est emprisonné pour une dette de dix guinées sept shillings six pences. Son actif et son passif étaient en balance parfaite : zéro de part et d’autre. Dès lors nulle opposition ; je demande qu’il plaise à la cour ordonner qu’il prêtera serment et que l’on nomme une commission pour le recevoir. »

Hardie renonça alors à son inutile recherche, dans laquelle il entrait peut-être un peu d’affectation, et nous raconta les malheurs du pauvre Dunover avec une sensibilité étrangère à son état et dont il semblait honteux, ce qui ne lui en faisait que plus d’honneur. C’était une de ces histoires qui montrent comment le malheur ou la fatalité s’attachent à un héros. Dunover, homme intelligent, laborieux, irréprochable, mais pauvre et timide, avait tenté en vain tous les moyens qui procurent aux autres l’indépendance ; il n’avait jamais pu gagner au-delà de sa subsistance. Il eut un moment d’espérance plutôt que de prospérité réelle, et il se mit sur les bras une femme et une famille ; mais ses espérances furent bientôt détruites. Tout le poussait vers le bord de l’abîme qui s’ouvre devant les débiteurs insolvables ; après s’être accroché à toutes les branches, et avoir éprouvé la longue agonie de les voir lui échapper les unes après les autres, il était tombé dans cette basse-fosse dont Hardie venait de le tirer.

« Et maintenant que vous avez retiré ce pauvre diable de l’eau, vous le laisserez à demi nu sur le rivage, s’arranger comme il pourra ? dit Halkit. Écoutez ; » et il dit quelque chose à l’oreille de Hardie, dont je ne pus saisir que ces mots : « Il faut en parler à milord. — Cela est pessimi exempli, dit Hardie en riant, de s’entremettre pour un client ruiné ; mais je songerai à ce que vous venez de me dire, pourvu que cela puisse s’arranger. Chut ! le voici. »

Le récit qui venait d’être fait des infortunes de ce pauvre homme semblait lui avoir donné des droits, je me plus à le remarquer, à l’attention et au respect des deux jeunes gens ; ils le traitèrent avec beaucoup de politesse et l’engagèrent peu à peu dans une conversation qui, à ma grande satisfaction, retomba bientôt sur les causes célèbres d’Écosse. Enhardi par la bienveillance qu’on lui témoignait, M. Dunover contribua pour sa part à l’amusement de la soirée. Les prisons, comme tout autre lieu, ont leurs vieilles traditions, connues de ceux-là seuls qui les habitent, et qu’ils transmettent entre eux de génération en génération. Dunover en raconta quelques-unes pleines d’intérêt, qui éclaircirent pour nous quelques jugements remarquables que Hardie savait sur le bout du doigt, et que son compagnon connaissait fort bien aussi. Cette conversation se prolongea fort avant dans la nuit ; M. Dunover alla prendre du repos, et moi je me retirai pour prendre note de ce que je venais d’entendre, dans le dessein d’ajouter de nouveaux récits à ceux dont je me plais à former un recueil. Les deux jeunes gens demandèrent des rôties, du negus[14] au vin de Madère, avec un jeu de cartes, et commencèrent une partie de piquet.

Le lendemain matin, les voyageurs quittèrent Gandercleugh. J’appris ensuite par les journaux qu’ils avaient tous deux figuré dans le grand procès politique entre Bubbleburgh et Bitem ; affaire sommaire qui devait être jugée sans délai, et qui cependant durera peut-être plus long-temps que la session du parlement à laquelle elle se rattache. M. Halkit remplit dans ce procès le rôle d’agent ou de solliciteur, et M. Hardie plaida pour sir Peter Plyem avec tant d’habileté et de succès, qu’il a maintenant, je pense, moins de billets de spectacle et plus de mémoires dans sa poche. Ces deux jeunes gens méritent leur bonne fortune, car j’ai su de Dunover, que je vis quelques semaines après, et qui m’en parla les larmes aux yeux, qu’il avait obtenu, par leur recommandation, une petite place suffisante pour faire subsister convenablement sa famille. Ainsi, après une si longue suite de malheurs, il voyait luire une aurore de prospérité par suite de l’heureux accident qui l’avait fait tomber de l’impériale d’une voiture dans la rivière de Gander, de compagnie avec un avocat et un agent d’affaire. Le lecteur ne croira peut-être pas avoir autant d’obligation à cet événement, qui lui procure la narration suivante, laquelle a été fournie par la conversation de la soirée.



  1. The Heart of Mid-Lothian, c’est-à-dire, le Cœur ou la Prison du Mid-Lothian, suivant le texte ; mais comme une telle désignation n’est guère intelligible pour des Français, nous la faisons suivre d’une autre empruntée à un des personnages de ce roman que le précédent traducteur a publié sous le titre de la Prison d’Édimbourg. Ce dernier titre n’est pas, comme on voit, la traduction de l’original ; il n’en est que le sens. Édimbourg est dans le comté nommé le Mid-Lothian ; cette ville en est le chef-lieu et le centre, ce qui explique l’autre expression the Heart (le cœur ou milieu), et c’est dans la prison de cette capitale de l’Écosse que se passent la plupart des événements dont il est ici question. a. m.
  2. Au Taureau et à la bouche du Taureau, enseigne de cette auberge. a. m.

  3. Insensé qui, du ciel prétendu souverain,
    Par le bruit de son char et de son pont d’airain,
    Du tonnerre imitait le son inimitable.
    Énéide, traduction de Delille. a. m.
  4. Montagnes du pays de Galles, ainsi que celle de Skiddaw dont il est question immédiatement après. a. m.
  5. Son Honneur Gilbert Goslinn de Gandercleugh, car j’aime à être précis dans les choses importantes. J. C. (initiales de Jedediah Cleisbotham.)
  6. Il a ici un jeu de mots qu’on ne peut rendre en français. Il consiste dans la ressemblance du Summerset, qui signifie soubresaut, avec le nom de la voiture. a. m.
  7. Un petit nombre d’entre eux apparaissent nageant sur le vaste abîme. Énéide, livre I. a. m.
  8. Matelots, cabaretiers ou aubergistes, palefreniers. a. m.
  9. Un homme comme il faut. a. m.
  10. La vérité est grande et elle triomphera. a. m.
  11. Vin de Bordeaux. a. m.
  12. L’esprit turbulent des Scots (des Écossais). a. m.
  13. Magnum, grande bouteille de la contenance de deux mesures. a. m.
  14. Boisson composée de vin et d’eau aromatisée. a. m.