La Vérité sur l’Algérie/01/03

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CHAPITRE III

L’opinion des Algériens sur l’Algérie énoncée par M. Étienne.


Les gens dont la puissance est de littérature électorale n’entendent pas que le succès algérien soit un rêve à réaliser. M. Étienne ne permet point qu’on en parle comme d’un rêve, même par lyrisme officiel. M. Étienne n’admet pas le rêve. C’est positivement (dans son langage ce serait carrément) qu’il a exposé l’idée algérienne de la prospérité dito.

Lisez :


« On a l’habitude de dire que le Français n’est pas colonisateur, qu’il avait perdu toute vertu colonisatrice. Mais quand on constate cette œuvre récente de l’Algérie et l’immense effort accompli, on est amené forcément à conclure que les enfants de la France du dix-neuvième et du vingtième siècle peuvent accepter sans crainte le parallèle avec ceux des siècles passés. On se borne à dire que nous sommes venus ici pour spolier les indigènes ; on ne dit pas qu’il y a quarante ans cette terre était inculte et qu’il a suffi d’une poignée de Français pour en faire un pays enchanteur. Nous pouvons étaler des résultats qui crèvent les yeux.

« Ce pays est pour la France une force politique et une force économique de la plus haute portée. Il nous fournit une admirable armée qui est allée sur tous les champs de bataille ; aussi bien sur ceux des grandes guerres européennes que sur ceux des victoires coloniales, l’armée d’Afrique était toujours à l’avant-garde. Ce qu’elle a fait il y a quarante ans, elle l’a fait encore récemment dans toutes les guerres coloniales, au Dahomey, au Tonkin, à Madagascar où elle a fourni le dernier et décisif effort.

« Si nous regardons du côté économique, nous sommes le quatrième client de la France avec les exportations et les importations qui se chiffrent par 600 millions d’affaires.

« Nous prenons à la métropole tout ce que nous consommons, nous lui envoyons tout ce que nous produisons. Nous devons être fiers d’un pays comme le nôtre. Ce sont les nôtres, c’est nous-mêmes, enfants d’Algérie, qui avons fait cette œuvre, et nous le disons avec une grande fierté. »


L’idée est nette : L’Algérie augmente la puissance militaire et la richesse économique de la France. Les Algériens n’ont qu’à fièrement persévérer dans la politique et dans les systèmes qui ont produit ce magnifique résultat. L’idée de succès — absolu — qui plaît aux électeurs, que les électeurs veulent à leurs élus, passe et repasse des uns chez les autres pour leur commune fierté.