La vallée de la mort/00

La bibliothèque libre.
Révision datée du 28 février 2020 à 14:15 par Ernest-Mtl (discussion | contributions) (transclusion)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Police Journal Enr (Aventures de cow-boys No. 4p. 1-2).

La vallée de la mort
Roman de cowboys par PAUL VERCHÈRES


« Les chevaux et le bétail détestent l’odeur des boucs et des chèvres. »
J. B. Verchères.


PROLOGUE


Baptiste Verchères, le roi des cowboys canadiens-français de l’Ouest et le chef de police de Squeletteville, venait originellement d’un petit village situé non loin de Québec.

Or donc si l’on consulte l’histoire du Canada, on voit qu’en 1856, les sauvages des territoires au delà du Sault-Ste-Marie, avec les Pieds-Noirs en tête, se révoltèrent contre la double autorité du haut et du bas Canada, massacrant tous les blancs, et semant le carnage et la mort partout.

À Montréal, Québec et Toronto on leva une forte armée de miliciens volontaires qui partirent pour l’ouest, sous le commandement du général Cleghorn, afin de mâter les indiens.

J. B. était capitaine dans cette force expéditionnaire.

C’est ainsi qu’il fit connaissance avec l’Ouest et ses cowboys.

La lutte dura 18 mois.

Enfin le chef des pieds noirs, AIGLE ROUGE et ses guerriers sauvages tombèrent dans une embuscade.

Habilement attirés par la compagnie de soldats que commandait J. B., les indiens et Aigle rouge entrèrent dans la vallée de la mort.

Cette vallée subséquemment et pour cause baptisée ainsi, était le guet-apens le plus naturel du monde.

Située au nord du Manitoba, elle était encerclée de petites montagnes qui faisaient clôture parfaite, excepté à un endroit, la seule issue.

Le siège dura 5 semaines.

Siège cruel.

Mais nécessaire.

Au bout de 37 jours, Verchères décida qu’il était temps d’aller voir.

Il entra dans la vallée avec ses hommes.

Pas un seul sauvage n’était vivant.

Ils étaient tous morts de faim.

Lamentable spectacle…

Les cadavres gisaient ici et là dans la vallée…

Verchères les fit tous enterrer.

Sur la tombe d’Aigle rouge, il fit élever un petit totem, comme l’exigeait la religion des pieds-noirs, plaçant au dessous les armes et les agrès de chasse et de pêche du chenapan de chef.

J. B. ne retourna pas dans l’est.

Dès qu’il obtint son licenciement, il s’engagea comme cowboy dans un ranch immense.

Quelques jours plus tard, il apprit que l’épouse et squaw du chef Aigle rouge venait de donner naissance à deux jumeaux.

Pris de pitié pour la veuve, le général Cleghorn adopta contre argent comptant le plus chétif des deux bébés.

Il y avait 10 ans que J. B. était chef de police de Squeletteville quand un jour, un indien entra dans son bureau et dit :

— Je suis l’AIGLON.

L’AIGLON ?

— Oui, le fils d’AIGLE ROUGE…