Lausanne à travers les âges/Épilogue

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Collectif
Librairie Rouge (p. 209-210).


Le pont Chauderon-Montbenon (1905).


ÉPILOGUE


NOUS nous sommes efforcés, dans les pages qui précèdent, de faire connaître Lausanne sous toutes ses faces, de décrire ses mœurs, d’indiquer les transformations qui s’y sont opérées, et d’énoncer ses légitimes aspirations : percement du Simplon, amélioration de la voie ferrée Vallorbe-Dijon, construction d’une gare aux marchandises dans le vallon du Flon, création d’une succursale de la Banque nationale. Chemin faisant, nous nous sommes fait un devoir de signaler, ne fût-ce que par une mention, les hommes qui ont contribué à la formation de l’esprit public ou à la prospérité de la ville.

Notre travail, composé à la hâte, est forcément incomplet, ses auteurs en connaissent les lacunes et réclament l’indulgence du lecteur. Notre but sera néanmoins atteint si nous parvenons à attirer à Lausanne les sympathies des hôtes de la Confédération auxquels cet ouvrage est dédié. Qu’ils reçoivent à leur arrivée dans nos murs nos souhaits de bienvenue.


Un fait capital pour Lausanne se produit. Un rêve par elle longuement caressé s’accomplit. Un train, pavoisé aux couleurs fédérales, part de Berne, passe par Fribourg, Lausanne, Sion, franchit, à l’aide de l’électricité, le tunnel du Simplon et se dirige triomphalement sur Milan. A Lausanne, à Genève, à Montreux, à Sion, à Milan et à Gênes de brillantes fêtes célèbrent cet événement.

C’est une grande oeuvre qui s’achève, à laquelle plusieurs générations ont consacré de persévérants efforts. Des difficultés de toutes espèces ont été surmontées, grâce à l’intelligence et à l’énergie des mandataires de l’ancienne Compagnie du Jura-Simplon, grâce à l’appui de la Confédération, et au bon vouloir de Sa Majesté le Roi d’Italie, de ses ministres et des Chambres italiennes.

Au milieu de l’allégresse générale notre pensée se reporte avec un sentiment de reconnaissance vers les pionniers qui ont lancé, il y a plus de cinquante ans, la question du percement du Simplon, vers les hommes d’Etat, les ingénieurs, les financiers et les modestes ouvriers qui ont collaboré à son exécution. Beaucoup, hélas ! ne contemplent pas les résultats de leurs travaux. Entre plusieurs, mentionnons William Fraisse, Daniel Colladon (qui, en 1881, soutint à Genève le projet du Simplon contre celui du Mont-Blanc), Georges Lommel, Paul Ceresole, Edouard Hentsch, Charles Masson, Louis Ruchonnet, Jean Meyer, Alfred Brandt et Ernest Ruchonnet. Leur fécond labeur n’est pas oublié à Lausanne. Que leurs familles agréent, en ce jour, l’hommage de notre respect et l’expression de notre gratitude. La Suisse entière, nous en sommes certains, partage ces sentiments.

Au nom de la ville de Lausanne :
Le Syndic,
B. van MUYDEN