Lausanne à travers les âges/Bibliothèques/02

La bibliothèque libre.
Collectif
Librairie Rouge (p. 158).


II


Bibliothèque de la Faculté de théologie de l’Église libre.

L’origine de cette bibliothèque se confond avec celle de la Faculté de théologie de l’Église libre, et remonte à l’année 1847. Elle a eu pour point de départ un don de 85 ouvrages fait par la veuve et le fils d’Alexandre Vinet. A ce premier noyau vinrent bientôt se joindre d’autres volumes donnés par le professeur J.-J. Herzog, qui avait enseigné l’histoire de l’Eglise à l’Académie avant 1846. Pendant les premières années, le développement de cette collection fut lent, mais à partir de 1864, époque où l’école dont elle était l’annexe a été établie au chemin des Cèdres, dans un bâtiment approprié à sa destination, son accroissement prit une marche réjouissante. En 1870, elle s’enrichit de la bibliothèque du professeur Samuel Chappuis ; en 1873, de celle du pasteur Louis Burnier. D’autres dons importants, faits par les héritiers du théosophe Pétillet, du professeur L. Vulliemin, du professeur Rod. Clément, du pasteur Miéville, du pasteur R. Chatelanat, du professeur J.-J. Faure, d’Ernest Chavannes, des dons directs du professeur Auguste Bernus, des achats faits au décès d’Aimé Herminjard[1] 4, etc., etc. ont porté successivement le nombre des ouvrages de cette bibliothèque à 41 000. Le bibliophile Ernest Chavannes a consacré plusieurs années, à titre bénévole, à leur classement. Auguste Bernus (né en 1845, mort en 1904), en fut l’âme ; comme étudiant d’abord, comme professeur plus tard, il s’en occupa avec un zèle, itne entente et un dévouement à toute épreuve ; il l’a enrichie, nous assure M. Langie, l’un des bibliothécaires actuels, de plus de 10 000 volumes.

Parmi les documents et ouvrages rares que possède cette collection, mentionnons les manuscrits de Vinet, réunis par Eugène Rambert et Ch. Secrétan, et sa correspondance avec Henri Lutteroth ; une traduction de la Bible de Lefèbre d’Etaples ; un exemplaire du « Commentaire du livre des Psaumes » par Calvin ayant appartenu au grand réformateur de Genève, et annoté de sa main en vue de la seconde édition ; enfin une collection d’ouvrages imprimés à Lausanne et à Morges au seizième siècle (Plutarque, Aubert, Th. de Bèze, Chandieu, etc.)

III

Bibliothèques diverses.

Plusieurs sociétés ont des bibliothèques plus ou moins importantes : tel est le cas de la Société de médecine, du Club alpin, de la Société d’histoire de la Suisse romande, du Cercle littéraire (plus de 10000 volumes), du Cercle de Beau-Séjour, du Cercle de l’Arc.

  1. Aimé-Louis Herminjard, l’auteur de la Correspondance des réformateurs, né en 1817, mort à Lausanne en 1900, était un érudit d’un rare mérite, aussi savant que modeste, type de l’humaniste d’autrefois.