Lausanne à travers les âges/Instruction/03

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Collectif
Librairie Rouge (p. 148-150).


III


Enseignement professionnel.

La ville de Lausanne possède, depuis 1898, une Ecole ménagère et professionnelle pour jeunes filles, divisée en deux sections :

Ire section, élèves de 14 ans. Enseignement faisant suite à celui de l’école primaire. En plus, économie domestique, travaux à l’aiguille, cuisine, repassage et blanchissage. Deux classes de 30 élèves chacune. Une année d’étude.

2e section, élèves de 15 ans. Une classe de lingerie. 20 élèves. 40 heures de travail manuel par semaine. 3 classes de Coupe et confection de vêtements pour dames. 20 élèves par classes. 40 heures hebdomadaires de leçons pratiques.

Dans la 2e section, le cycle d’études est de 2 ans. A la fin de la première année, les jeunes filles obtiennent un certificat, et, au bout de 2 ans, un diplôme, qui leur permet de se placer comme jeunes ouvrières (assujetties) lingères ou couturières. Cette école est subventionnée par l’Etat de Vaud et la Confédération.


Cours de perfectionnement pour lingères et couturières, organisés par l’Etat de Vaud. La ville de Lausanne s’y intéresse par certaines prestations (locaux, etc.). Ces cours ont pour but de compléter l’apprentissage de lingère ou de couturière. Les amateurs y trouvent aussi leur profit. — Durée du cours 6 semaines. Institution très goûtée.


Cours professionnels de sociétés. — Toujours dans le but de faciliter et perfectionner l’apprentissage, certaines sociétés et quelques corps de métiers organisent des cours professionnels, qui ont lieu pendant le semestre d’hiver, en général le soir. La Confédération et le Canton leur fournissent des subsides assez importants. De son côté, la ville de Lausanne leur prête des locaux, fournit l’éclairage et le chauffage et les subsides en espèces indiqués plus loin. La plus importante de ces associations est la Société industrielle et commerciale, qui a institué des cours de dessin appliqué à toutes les professions ainsi que les cours manuels suivants :

Pour femmes : coupe et confection de vêtements pour dames, lingerie, modes, broderie, vêtements pour garçons, raccommodage, repassage, cuisine, etc.

Pour jeunes gens : cours pour plâtriers-peintres, typographes, etc., soit pour presque toutes les professions qui n’ont pas elles-mêmes organisé de cours spéciaux.

La Société industrielle et commerciale reçoit, pendant l’hiver 1905-1906, 830 élèves des deux sexes, répartis en 55 classes. Un subside de 5900 francs lui est octroyé pour l’année 1906. Ces cours ont été inaugurés l’année même de la fondation de la société (1859) ; ils se donnent en partie le jour, en partie le soir et durent pendant 25 semaines d’octobre à avril. Les cours de la Société industrielle et commerciale ont servi de types à des cours similaires dans les différentes parties du canton. Le budget des dépenses atteint environ 22&nbsp ; 000 francs par an.

Société des jeunes commerçants. — Cours de langues, sténographie, dessin, comptabilité, etc., enfin enseignement de tout ce dont a besoin un bon employé de commerce. Elèves des deux sexes pendant l’hiver 1904-1905, 400 environ, répartis en 27 classes. Subside versé par la ville : 775 francs.

Les corps de métiers qui ont organisé des cours pour leurs apprentis sont les suivants : Tapissiers. Leçons de dessin et de garniture pour les apprentis et ouvriers des deux sexes. Subside : 600 francs. — Tailleurs. Leçons de coupe pour élèves des deux sexes de langues allemande et française. Subside : 250 francs. — Ferblantiers. Nombreuses leçons de dessin linéaire et leçons pratiques. Outillage très complet. Subside : 400 francs. — Charpentiers. Dessin, épures, construction de modèles à échelle réduite. Subside : 500 francs. — Relieurs. Subside : 100 francs pour un cours spécial de dorure. — Serruriers. Nombreux travaux pratiques. Dessin. Subside : 400 francs. — Ébénistes. La majorité des heures de leçons portent sur le dessin d’après la bosse. Subside : 250 francs. — Maréchaux-charrons. Dessin. Travaux à l’établi et à la forge. Construction des pièces principales de la voiture que l’apprenti ou l’ouvrier font rarement chez le patron. — Maçons suisses. Dessin, lecture de plans. Tend à former de bons contremaîtres maçons. Subside : 200 francs. — Confiseurs pâtissiers. Cours spécial de décor. Organisé par les patrons. Subside : 175 francs. — Coiffeurs. Cours de postiches et de coiffure. Subside : 150 francs. — Horticulteurs vaudois. Cours institués par les patrons : greffe, taille, dessin, plans. Cette association est la première qui ait organisé des cours pratiques pour ouvriers et apprentis, à Lausanne. Subside annuel 350 francs. — Société lausannoise de sténographie. Enseigne le système Duployé à ses élèves des deux sexes. A la fin des cours, il y a des concours de vitesse aboutissant à un diplôme. Subside 100 francs. — Menuisiers. Nombreux dessins. Cours pratiques. Construction de meubles et modèles utilisables. Subside 500 francs. L’apprentissage se termine par un examen, à la suite duquel les élèves qui l’ont suivi avec succès reçoivent un diplôme.

La contribution de la ville de Lausanne à ces cours sera pour l’hiver 1905-1906, tant en espèces qu’en loyers, éclairage et chauffage, de 55 000 francs environ, y compris l’administration du Musée industriel.

L’Union des femmes fondée en 1896 organise chaque hiver, au moyen de ses seules ressources, des cours du soir portant sur les branches suivantes : allemand, anglais, italien, français, littérature, bureau commercial, droit commercial, sténographie, dactylographie. — Pour ces cours il a été reçu, en automne 1905, 180 inscriptions.