Lausanne à travers les âges/Préface

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Collectif
Librairie Rouge (p. 5-6).

PRÉFACE



Le Conseil communal a renvoyé, en 1901, à la Municipalité une proposition de M. le professeur Pelet, demandant la publication d’ « Une courte notice historique et statistique sur le développement de Lausanne et de ses services communaux. » Nous avions promis alors de donner à ce vœu la suite qu’il comportait, puis, il faut l’avouer, nous avons perdu la question de vue, des objets d’un caractère plus urgent ayant absorbé notre temps.

Récemment, notre attention fut attirée à nouveau sur l’opportunité d’une publication de cette nature. M. A. Bonzon, secrétaire du service administratif du Département fédéral des chemins de fer, nous a fait remarquer qu’il conviendrait à tous égards que, lors des fêtes d’inauguration du tunnel du Simplon, notre ville remette aux invités de la Confédération une plaquette, destinée à faire connaître le passé de Lausanne, les ressources qu’elle offre, le développement qu’elle a pris ces dernières années. Tel est le but du présent ouvrage, qui renseignera aussi nombre de Lausannois sur le mécanisme de nos institutions.

Dans un rapide coup d’œil historique nous avons cherché à faire revivre le Lausanne des temps anciens. Les savants travaux de feu Ernest Chavannes et D. Martignier, ainsi que de notre archiviste cantonal M. Aymon de Crousaz, complétés par de nouvelles recherches dans nos archives communales et par des renseignements puisés dans diverses monographies, citées en note, sont les sources où nous avons puisé. Nous avons aussi eu recours aux avis éclairés de MM. Benjamin Dumur, ancien président du tribunal de Lausanne, Georges Favey, juge fédéral, du peintre Ch. Vuillermet, et de M. Maxime Reymond, journaliste, qui ont bien voulu nous documenter et relire nos épreuves.

Pour cet aperçu aussi bien que pour les notices relatives à la statistique, aux monuments de Lausanne, aux musées et collections, aux établissements hospitaliers et à la vie lausannoise nous devons des remerciements tout particuliers à MM. Hæmmerli, sous-secrétaire communal, Notz, archiviste communal, Yaux, chef de la comptabilité communale, André Kohler, Henri Vuilleumier, Henri Blanc, Wilczek et Ch. Burnier, professeurs, Émile Bonjour, conservateur du Musée des Beaux-Arts, Albert Bonnard, rédacteur à la Gazette, et Arnold Bonard, rédacteur au Nouvelliste, qui nous ont grandement aidés dans nos recherches. Notre travail nous a été facilité aussi par notre imprimeur M. G.-A. Bridel, qui aime et connaît si bien son Vieux Lausanne et nous a procuré de très utiles renseignements.

Pour les autres notices nous avons eu recours à des spécialistes. Notre collègue M. l’avocat André Schnetzler, membre de la Municipalité et directeur des écoles, a bien voulu se charger du chapitre de l’instruction publique. M. Ed. Chavannes, ingénieur en chef de la direction des travaux, a retracé en quelques pages les métamorphoses qu’a subies Lausanne au cours du dix-neuvième siècle et la genèse du plan d’extension. M. Ed. Chastellain, ingénieur en chef du service du gaz, a raconté les humbles origines de cette usine et le développement qu’elle a pris depuis son rachat par la Commune. M. André de Montmollin, ingénieur en chef des services électriques, a décrit l’usine centrale et le réseau de distribution électrique dont il est l’auteur ; il a rappelé le rôle qu’a eu M. le professeur Palaz dans la création du barrage du Rhône à Evionnaz, de l’usine de Saint-Maurice, et du transport d’énergie électrique de cette ville jusqu’à Lausanne, travaux considérables dont MM. les ingénieurs Louis Chavannes et Ed. Chastellain ont surveillé la construction. M. Ed. Buttet, gérant des eaux, a exposé les péripéties par lesquelles a passé ce que l’on a appelé longtemps « la question des eaux ».

Il y a là quatre problèmes vitaux qui se posaient, il y a douze ans, à Lausanne, et qui ont été résolus heureusement. On peut le dire aujourd’hui sans pour cela méconnaître le bien fondé de telle ou telle critique ; des entreprises aussi importantes en soulèveront toujours, car c’est généralement lorsqu’une œuvre est achevée qu’on peut la juger et se rendre compte de ses imperfections.

Pour la question du commerce et de l’industrie, nous nous sommes adressés à M. Eugène Faillettaz, secrétaire de la Société industrielle et commerciale. Il a eu l’obligeance de nous donner un tableau de l’activité lausannoise dans ces domaines. Nous espérons que cette activité deviendra, de plus en plus féconde, une fois nos relations avec l’Italie facilitées par l’ouverture du Simplon et celles avec la France, améliorées par le percement du Mont-d’Or.

Nous avons orné notre texte d’environ quatre-vingts autotypies, graphiques et plans. Un certain nombre de clichés (vingt-quatre) ont été obligeamment mis à notre disposition par la rédaction de la Patrie suisse, par les maisons Georges Bridel & Cie, Victor Attinger, Ch. Viret-Genton, Corbaz & Cie, F. Rouge & Cie et par l’Église évangélique allemande de Lausanne ; les autres ont été confectionnés d’après des photographies que M. Paul Vionnet a faites sur notre demande. Nos remerciements encore à cet aimable et dévoué collaborateur, ainsi qu’à M. Théodore Cornaz, qui a dessiné les armoiries des cinq quartiers de Lausanne.


Lausanne, décembre 1905.
B. van MUYDEN, syndic.