Le Chemin des ombres heureuses/Xuthos

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Édition du Mercure de France (p. 92-93).

XUTHOS


Pour la laideur qui te précède et qui t’escorte,
ô Mort, je t’exécrais bien que sans peur.
Ton œuvre souterraine, maladies et douleurs,
déforme le visage et ravage le corps
jusqu’à l’heure où tu t’établis
sur le silence des ruines.
Je t’exécrais, ô Mort, dont la laideur affirme
la beauté merveilleuse et tout aimable de la vie.

Amis, tournez la tête ; jetez avec pudeur
sur ma dépouille un gai manteau de fleurs.
Ne troublez pas vos yeux par un hideux spectacle,

ne souillez pas vos joues avec des larmes.
De deuil grimace ; restez calmes.
Plus de cris discordants, des soupirs.
Vous m’avez entendu. Merci.