PRESIDENT DE L’INSTITUT SUPERIEUR DE PHILOSOPHIE
PROFESSEUR DE LA FACULTE DE DROIT
A L’UNIVERSITE CATHOLIQUE DE LOUVAIN
LOUVAIN PARIS
‘Institut supérieur de Philosophie LisralRig Fétix ALCAN,
RUE DES FLAMANDS, 1 BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 108
TABLE DES MATIÈRES
Pages.
Préface de la deuxième édition
Il y a, d’après MM. Lévy-Brühl et Durkheim, un conflit entre la Morale et la Sociologie.
Chapitre I. — Critique de la philosophie morale
Les sociologues critiquent : I (p. 7), sa définition ; II (p. 8), sa méthode ; III (p. 12), ses postulats.
Ils proposent de la remplacer par la science des mœurs, sur laquelle se fondera un art moral rationnel (p. 17).
Chapitre II. — La conception sociologique de M. Durkheim
1. Les trois postulats fondamentaux
I (p. 19). Il existe des lois sociales. — Objections des historiens et des philosophes. Affirmation du déterminisme social.
{{table|nodots|titre= II (p. 24). La société n’est pas une simple collection d’individus, mais une réalité sui generis ayant sa nature propre.
III (p. 27). Un fait social ne peut être expliqué que par un autre fait social. — Il faut renoncer à la méthode psychologique et à celle de l’école organiciste.
2. L’objet de la sociologie
Le sociologue doit commencer par définir les faits sociaux. Règles à observer pour donner une bonne définition (p. 30).
Tentatives réitérées de M. Durkheim pour définir les faits sociaux. — Son insuccès (p. 32).
Les sociologues posent habituellement des problèmes trop généraux. Exemples (p. 42).
{{table|nodots|titre= Au début de sa carrière, M. Durkheim recommande principale-
ment l’examen du rôle social des institutions ; plus tard, la recherche de leurs causes efficientes ; enfin, l’étude de la morphologie sociale. — Pourquoi ses préférences ont changé (p. 47).}}
I (p. 53). Le sociologue doit écarter les prénotions et débuter par le doute méthodique.
II (p. 55). Il doit définir par leurs caractères extérieurs les phénomènes qu’il prend pour objet de ses recherches.
III (p. 57). Il doit appréhender les faits sociaux par un côté où ils se présentent isolés de leurs manifestations individuelles. — Inconvénients avoués de cette règle.
IV (p. 67). L’explication des faits sociaux doit être exclusivement sociologique. — Corollaire : Négation 1° de la causalité efficiente du facteur individuel ; 2° de l’influence des causes finales. — Exemple : explication sociologique et mécaniste des progrès de la division du travail social. — Réserves et restrictions.
V (p. 78). La méthode des variations concomitantes est le meilleur instrument de preuve.
VI (p. 79). Il faut faire l’histoire comparée des institutions.
VII (p. 81). Il est indispensable de classifier les sociétés humaines. — Principe d’après lequel il convient de le faire.
5. Les relations de la sociologie avec les sciences voisines
I (p. 85), avec la psychologie ; II (p. 88), avec l’histoire ; III (p. 89), avec les autres sciences sociales.
La sociologie n’est pas une science mais une méthode (p. 93).
Chapitre III. — La science des mœurs et l’art moral
I (p. 94). Son objet. — Définition des faits moraux.
II (P. 95)— Ses postulats. — Le déterminisme. Relativité de la morale.
IV (p. 100). Ses problèmes. Il faut :
1° rechercher la genèse des faits moraux ;
2° déterminer leur fonction. — Méthode habituelle des moralistes. Opinion de M. Durkheim sur la fonction de la morale. Il est à la fois sociologue et moraliste.
3° Il faut rendre compte du caractère obligatoire de la morale, — Explication de M. Durkheim. — Sa théorie sur le fondement du devoir.
Services que rendra la science des mœurs (p. 114).
Possibilité de modifier la réalité morale (p. 115).
La science pourra-t-elle nous indiquer ce qu’il faut vouloir ? Désaccord des sociologues à ce sujet. Théorie de M. Durkheim sur le normal et le pathologique. — M. Durkheim a son système de morale et son plan de réforme sociale (p. 115).
Chapitre IV. — La genèse du système de M. Durkheim
Influence d’Auguste Comte et de M. Espinas (p. 123).
Le postulat du réalisme social, suggéré par Wagner, Schmoller et Schaeffle (p. 127).
Vues sur la méthode, empruntées à Schaeflle (p. 134).
Théories de Wundt, adoptées pour l’explication des faits sociaux (p. 137).
Idées sur la morale et sur la science de la morale, reprises à Schaeffle et à Wundt (p. 142).
Système de politique sociale, inspiré par les socialistes de la chaire et surtout par Schaeffle (p. 145).
Conception sociologique de M. Simmel, utilisée comme fondement de la morale (p. 147).
Chapitre V. — Le réalisme social
Nouveauté, en France, de la méthode sociologique de M. Durkheim. État de la sociologie, de la science économique, de l’enseignement du droit, de la philosophie morale, de la politique sociale. Premier accueil fait à la thèse du réalisme social par Tarde, Andler et Fouillée (p. 152).
La notion du réalisme social, familière aux Allemands. Son expression chez Roscher, Knies, List, Bluntschli, Savigny, von Humboldt, Lazarus et Steinthal (p. 158).
Son origine : Une réaction nationale, au début du xixe siècle, contre les idées cosmopolites, importées de France au siècle précédent. Fichte. Les romantiques. Adam Muller (p. 170).
Critique de la formule de M. Durkheim (p. 181).
Distinctions à faire (p. 187).
Chapitre VI. — Délimitation du conflit
Impression que suggère le livre de M. Lévy-Brühl. — Il convient de rechercher l’origine et de retracer les phases du conflit (p. 196).
1. Le droit naturel de J. J. Rousseau
Critique de Rousseau par Auguste Comte et, avant lui, par Joseph de Maistre (p. 198).
Influence de Rousseau sur la Révolution française (p. 207).
Méthode du droit naturel de Rousseau (p. 211).
Échec de la réaction de Comte contre la politique métaphysique. Triomphe de Victor Cousin après la révolution de juillet. Nécessité reconnue d’une réorganisation morale de la société (p. 218).
L’éclectisme, — doctrine déiste et spiritualiste, — officiellement imposé à l’Université. Sa psychologie. Sa morale. Ressemblances et différences entre le droit naturel de Rousseau et celui de l’école de Cousin (p. 221).
Assauts que l’éclectisme eut à subir (p. 226) :
I (p. 227). L’opposition catholique. — Réclamations d’étudiants catholiques contre le cours de Jouffroy. Tendances de l’enseignement. Lutte contre le monopole universitaire : Veuillot et Montalembert. Défense de l’Université par Cousin. Insuffisance de l’enseignement moral de l’Université. Le christianisme opposé au déisme par Lacordaire. Persistance de l’éclectisme dans le haut enseignement. Son échec constaté par Taine, Renouvier, Faguet, etc. Jugement sur la tentative de Cousin.
II (p. 241). L’opposition scientifique. — Les précurseurs. Pierre Leroux. L’attaque de Taine. L’intervention de Renan. Les disciples de Cousin se défendent faiblement. Faillite du système. — Th. Ribot et la psychologie expérimentale. Appréciations de M. Boutroux et de M. Espinas. — La Morale éclectique critiquée par Wiart et par Vacherot.
III (p. 252). Triple réaction, après 1870 :
2° L’école libre des sciences politiques.
{{table|nodots|titre= 3° La société de sociologie, fondée par Littré. — Littré et la sociologie en France, de 1840 à 1872. La « Société de sociologie » : travaux ; dissolution ; déception de ses fondateurs ; résultats et influence. Vocations sociologiques. Importance et originalité des vues de Guarin de Vitry sur la science sociale. Les sociétés animales
de M. Espinas. Accueil fait par l’Université à la sociologie. Conflit
entre la morale, représentée par M. Janet et la sociologie, représentée
par M. Espinas, M. Fouillée, M. Durkheim.}}
Défauts de l’exposé que M. Levy-Brühl fait du conflit (p. 270).
Chapitre VII. — Vers la solution
Objet précis du conflit : une question de méthode (p. 272).
La méthode de saint Thomas d’Aquin diffère de celle que les sociologues critiquent (p. 276).
1. Le domaine de la morale
Le contenu de la morale d’après saint Thomas et d’après M. Durkheim. Comparaison de leurs définitions.
2. La morale : science pratique
Deux assertions de M. Lévy-Brühl (p. 283).
Vues de saint Thomas sur la science morale : sa possibilité, son objet, son but, sa méthode, ses conditions, son degré de certitude (p. 284).
Pourquoi les sociologues contemporains proposent de créer une science des mœurs purement théorique (p. 289).
{{table|nodots|titre= Le concept de science pratique n’implique point contradiction (p. 290).
La science des mœurs + l’art moral rationnel des sociologues = la science morale de saint Thomas (p. 292).
Importance et difficulté du problème (p. 292).
Solution de M. Durkheim : Phobie des fins. Déterminisme en théorie. Finalisme en pratique. Effort pour déterminer scientifiquement les fins de l’action. — Critique de sa théorie du normal et du pathologique (p. 293).
Solution de saint Thomas. Les premiers principes de la raison pratique ; leur caractère ; leur origine. Les inclinations naturelles ; leur décisive importance. Formation des préceptes généraux de la loi naturelle. Ce que sont les « fins » dans la théorie thomiste (p. 303)
{{table|nodots|titre= Désarroi des sociologues aux prises avec le problème des fins. Ils professent le déterminisme, mais refusent de se résigner au fatalisme. Ils reconnaissent la nécessité d’une philosophie de l’action. Leur dissentiment : Il en est qui reviennent aux errements
de la politique métaphysique et du droit naturel ; M. Durkheim
reste dans la véritable tradition de la sociologie positive (p. 310).}}
La théorie thomiste, terrain de ralliement. Comment, à leur insu, des sociologues s’en rapprochent (p. 317).
4. Les variations de la morale
Toutes les théories morales des philosophes, accusées de prétendre à l’universalité et à l’immutabilité (p. 321).
La diversité des règles de conduite, des lois et des institutions, reconnue par saint Thomas (322).
Il l’explique par trois causes (p. 326) :
I (p. 327). L’influence des passions.
II (p. 328). L’inégal développement de la raison, des lumières, de la civilisation. — Son opinion sur les primitifs ; sur la formation du droit ; sur l’origine des interdictions de mariage entre parents.
III (p. 335). La diversité des milieux, des situations, des circonstances. — Sa théorie sur l’interprétation du droit.
5. Déduction et adaptation
Usage exclusif de la méthode déductive, reproché aux moralistes (p. 345).
Saint Thomas constate l’emploi de deux procédés : la déduction et l’adaptation (p 346).
Importance de cette constatation (p. 347).
L’évolution du droit d’après les sociologues et d’après saint Thomas (p. 351).
La relativité des lois d’après Montesquieu et d’après saint Thomas (p. 352).
Deux règles de la méthode thomiste (p. 353).
Critique adressée à la méthode habituelle des moralistes. En quelle mesure elle est fondée (p. 354).
Le problème de la propriété. Comment saint Thomas le pose et le résout (p. 355).
Le problème de la famille. Méthode du législateur de 1792. Les études de sociologie animale, recommandées par Comte. Travaux de M. Espinas et de M. Westermarck. Comment saint Thomas utilisait déjà l’observation des animaux (p. 358).
Chapitre VIII. — Conclusion
Les deux termes de l’option proposée par M. Lévy-Brühl (p. 365)
I. La Morale dont la méthode est condamnée par les sociologues, n’est qu’une conception relativement récente dans l’histoire de la philosophie (p. 366).
II. La Sociologie à laquelle on demande aux philosophes de se rallier, est le système de M. Durkheim (p. 367).
Sa méthode n’est pas un ensemble de procédés éprouvés mais une construction logique (p. 368).
Elle contient des règles qui ne sont pas applicables (p. 370).
Leur auteur en reconnaît parfois lui-même l’imperfection (p. 371).
D’autres fois il omet d’observer les règles (p. 372).
Réserves qu’il apporte à l’énoncé de ses principes (p. 375).
Sa méthode enveloppe des théories discutables (p. 378).
Mais le mysticisme social, reproché à M. Durkheim par certains philosophes, ne doit pas être un prétexte pour rejeter sans examen les règles de sa méthode (p. 381).
III. La philosophie morale de saint Thomas n’est pas atteinte par les critiques des sociologues. En quoi elle diffère du droit naturel moderne (p. 386).
Le mouvement sociologique qui s’est développé au xixe siècle, est, dans son ensemble, un retour à la conception thomiste de la science morale (p. 389).
Deuxième lettre de M. Durkheim
Bibliographie, pp. XVI ; 6, note 3 ; 19, note 1 ; 94, note 1 ; 122, note 1 ; 152, note 1 ; 198, note 1 ; 218, note 1 ; 272, note 1 ; 367, note 3.
Imprimé par Desclée, De Brouwer et Cie, lille — paris — Bruges.