Le Coran (Traduction de Savary)/62

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Traduction de Claude-Étienne Savary.
LE CORAN,

traduit de l’arabe, accompagné de notes, précédé d’un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés.

Seconde partie.
Réédition de 1821 (première édition en 1782).

Publié à Paris et Amsterdam par G. Dufour, Libraire.
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CHAPITRE LXII.
Le Vendredi[1].

donné à Médine, composé de 21 versets.

Au nom de Dieu clément et miséricordieux.


Les cieux et la terre louent l’Éternel ; il est le roi saint, puissant et sage.

2C’est lui qui a suscité, au milieu d’un peuple aveugle, un apôtre pour lui expliquer la foi, le purifier, et lui enseigner la doctrine du livre de la sagesse. Avant lui, les Arabes étaient ensevelis dans de profondes ténèbres.

3Il en est parmi eux qui ne se sont pas encore élevés à la pureté de l’islamisme ; mais Dieu est puissant et sage.

4La perfection est une grâce du ciel. Dieu la donne à qui lui plaît. Sa libéralité est infinie.

5Ceux qui ont reçu le Pentateuque et qui ne l’ont pas observé, sont semblables à l’âne qui porte des livres. Malheur à ceux qui abjurent la religion sainte ! Dieu n’est point guide des impies.

6O juifs ! si vous croyez être plus chers à Dieu que le reste des mortels, désirez la mort, et montrez que vous dites la vérité.

7Épouvantés de leurs crimes, il ne formeront point ce vœu indiscret ; mais l’Éternel connaît les scélérats.

8Dis-leur : La mort que vous redoutez vous surprendra. Vous serez conduits devant celui à qui rien n’est caché ; il vous manifestera vos œuvres.

9O croyans, lorsque vous êtes appelés à la prière du vendredi, empressez-vous d’aller rendre vos hommages au Tout-Puissant. Que rien ne vous arrête ; votre zèle aura sa récompense. Si vous saviez !

10Lorsque la prière est finie, allez en liberté. Cherchez à vous procurer les biens que le ciel a dispensés aux humains ; entretenez dans vos cœurs le souvenir du Seigneur, afin que vous soyez heureux.

11Mais lorsque l’intérêt se fait entendre, ils courent où sa voix les appelle, et abandonnent le ministre du Seigneur[2]. Dis-leur : Les trésors que Dieu vous offre sont plus précieux que les avantages momentanés ; Dieu est le plus magnifique des dispensateurs.


  1. Le jour de fête des mahométans est le vendredi. Ils le nomment elgemaa, l’assemblée. C’est le seul où ils sont obligés d’aller au temple. Ils y entrent vers onze heures et demie et prient pendant une heure. Le reste du jour et de la semaine ils sont libres, si l’on excepte les fêtes du Ramadan et du Beiram.
  2. Mahomet prêchait un vendredi dans la Mosquée. Des marchands entrèrent pendant ce temps dans la ville. Le tambour annonça leur arrivée. Tout le monde excepté douze fidèles sortirent du temple ; et laissèrent le prédicateur. Ce manque de respect l’engagea à faire descendre ce chapitre du ciel. Gelaleddin.