traduit de l’arabe, accompagné de notes, précédé d’un abrégé de la vie de Mahomet, tiré des écrivains orientaux les plus estimés.
Seconde partie.
Publié à Paris et Amsterdam par G. Dufour, Libraire.
CHAPITRE LXXXVIII.
Le Voile ténébreux.
1T’a-t-on fait la peinture du voile ténébreux ?
2Ceux dont le visage en sera couvert
3Seront semblables à des mercenaires
4Accablés de fatigue.
5Précipités dans les feux dévorans,
6Ils avaleront de l’eau bouillante.
7Le fruit du Daria[1] sera leur nourriture.
8Il ne leur procurera aucun embonpoint, et ne calmera pas leur faim.
9Le front des justes sera rayonnant de joie.
10Le contentement de la vertu dilatera leur cœur.
11Ils habiteront le jardin de délices ;
12Les futilités seront bannies de ce séjour.
13On y trouvera des sources jaillissantes,
14Des lits élevés,
15Des coupes préparées,
16Des coussins mis en ordre,
17Des tapis étendus.
18Ne voient-ils pas comme le chameau a été créé,
19Comme les cieux ont été élevés,
20Comme les montagnes ont été affermies,
21Comme la terre a été étendue ?
22Prêche les hommes ; la prédication est ton ministère.
23Ne leur commande point avec violence.
24L’apostat et l’incrédule
25Seront les victimes des vengeances célestes.
26Ils paraîtront devant notre tribunal,
27Et nous leurs ferons rendre compte.
- ↑ Le Daria est un arbrisseau épineux dont les fruits sont dégoûtans.