Le Croyant/VI

La bibliothèque libre.

D’un jeune et bel enfant j’entends la voix plaintive ;
Et sa mère, tremblante, à ses maux attentive,
Auprès de son berceau prie en versant des pleurs.
L’infortuné ne peut résister aux douleurs ;
Il relève deux fois sa tête qui retombe ;
Il fixe sur sa mère un œil terne… et succombe !
Bel ange, il va chanter aux pieds de l’Éternel,
Parmi les chérubins, les cantiques du ciel.
Cependant, ici-bas, sa malheureuse mère
Va consumer ses jours dans la tristesse amère ;
Loin d’elle s’est enfui le paisible repos ;
Rien ne peut soulager ses incurables maux ;
Le jour nait, et déjà le chagrin la dévore ;
Lorsque la nuit s’abaisse, elle gémit encore.
Mais son fils, qui pour elle intercède toujours,
Du Grand Consolateur a conquis le secours :
Bientôt un chérubin aux diaphanes ailes,
S’élance comme un trait des sphères éternelles ;
Vers la terre il descend : c’est l’ange de la foi ;
Ô pauvre mère, il vient s’abattre près de toi,
Te parle de ton fils, ce bel ange qu’il aime,
Et te promet qu’aux cieux tu l’aimeras toi-même.


Séparateur