Le Féminisme aux États-Unis, en France, dans la Grande-Bretagne, en Suède et en Russie/3

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III

LE FÉMINISME DANS LA GRANDE-BRETAGNE


[Population totale : 37 millions 880,764.

Femmes : 19 millions 496,638.

Hommes : 18 millions 384,126.]

Pays prospères et cultivés, l’Angleterre et l’Écosse étaient un terrain favorable pour le développement du féminisme. Anglaises et Écossaises se sont soutenues mutuellement dans la lutte, et les victoires des unes ont profité aux autres.

L’initiative est cependant venue de l’Angleterre, surtout au point de vue politique dont nous parlerons en premier lieu.

L’Anglaise Mary Wollstonecraft, en publiant, en 1792, sa Vindication of the rights of Woman (Revendication des droits de la femme), inaugura le mouvement féministe en Angleterre et presque en Europe[1].

Dans son livre, Mary Wollstonecraft réclama l’égalité des sexes au nom de la liberté humaine et de la justice.

Partant des principes de la Révolution française, elle demanda, dans un langage hardi, toutes les réformes pratiques en matière d’éducation, de droit civil, pénal et public, que les féministes depuis ont essayé de réaliser dans la Grande-Bretagne.

À partir de la publication de la Vindication of the rights of Woman, l’Angleterre cultivée a discuté sans cesse l’émancipation intellectuelle, civile et politique de la femme.

Dans le premier tiers de ce siècle, un homme de génie, le poète Shelley, se prononça en faveur des idées féministes. Ainsi que M. Legouvé, il réclamait en première ligne pour la femme le droit au savoir.

En revanche, l’opinion anglaise, dans sa majorité, était alors hostile surtout à l’émancipation civile et politique des femmes.

Il est curieux de remarquer que cette majorité trouva son porte-parole dans l’historien James Mill, dont le fils, le célèbre John Stuart Mill, fut dans la suite le champion par excellence des droits des femmes.

James Mill, dans un article de l’Encyclopédie Britannique de 1824, exprima l’idée que les intérêts de la plupart des femmes se confondaient avec ceux de leurs pères, frères et maris, et que, pour cette raison, elles pouvaient se passer d’une représentation directe au Parlement.

L’article de James Mill reçut, en 1825, une réponse : l’Appel aux femmes (Appeal to women), par M. Thompson et Mrs. Wheeler.

Les auteurs de cet opuscule faisaient valoir qu’un certain nombre de femmes — chefs de famille et contribuables — dont aucun père, frère ni mari ne représentait les intérêts, avaient certainement le droit de réclamer le suffrage politique. Car un principe anglais bien connu, dit : no taxation without representation (point d’imposition sans représentation).

Le jeune Stuart Mill dut méditer cette réponse, car c’est cette argumentation qui, dans la suite, servit de base — de plate-forme, comme on dit en anglais — à son activité féministe.

Dans tous ses nombreux ouvrages, Mill a défendu les droits de la femme ; mais l’action décisive de cet homme généreux fut la campagne qu’il mena, de 1865 à 1869, au Parlement anglais en faveur du suffrage politique des femmes.

Mill était alors député de Westminster. — L’idée de l’émancipation des femmes avait, depuis 1792, fait de grands progrès dans le public anglais. — En 1866, une première Société pour le suffrage des femmes, fondée à Londres, adressa au Parlement une pétition portant 1,429 signatures, et demanda l’extension du suffrage politique aux femmes propriétaires et contribuables.

En 1867, John Stuart Mill, président de cette London national Society for Woman Suffrage, — qui comptait déjà 46 sociétés en province, — frappa le coup décisif. Une révision de la loi électorale anglaise étant proposée au Parlement, le 20 mai 1867, Mill demanda l’extension du suffrage politique à la catégorie de femmes que nous avons désignée plus haut.

Il dit textuellement : « Je n’entends pas proclamer que le suffrage politique est un droit abstrait… c’est de l’utilité que je tire mes arguments. Mais dans une large mesure l’utile est aussi l’équitable. Or, l’équité demande que nous ne refusions pas arbitrairement aux uns ce que, au même titre, nous accordons aux autres. »

Nous voilà loin des principes de Mary Wollstonecraft, et il faut insister sur le fait qu’à l’encontre des États-Unis et de l’Australie, pays de suffrage universel, l’Angleterre ne connaît que le suffrage restreint et que, par suite, la majorité des Anglaises n’a jamais demandé l’électorat politique que pour les femmes propriétaires et contribuables.

La proposition de Stuart Mill fut rejetée par 169 voix contre 83. Les femmes propriétaires et chefs de famille qui, à la suite de la motion de Mill, essayèrent de voter aux élections, virent refuser ou annuler leurs votes.

Depuis 1869, il ne s’est pas pour ainsi dire passé de session parlementaire, sans qu’un groupe de députés n’ait introduit un bill demandant le suffrage politique des femmes.

En 1883, le ministère Gladstone prit leur cause en mains. Il fit remarquer qu’un septième des propriétaires anglais étaient des femmes, que 20,000 femmes étaient des fermières-tenancières, que 3 millions de femmes célibataires et 100,000 femmes mariées gagnaient leur pain par leur travail, étaient contribuables et pouvaient, pour cette raison, réclamer le suffrage.

Pas plus heureux que Stuart Mill, le ministère Gladstone ne put obtenir gain de cause.

Mais le mouvement suffragiste n’en continua pas moins et se répandit de plus en plus.

Depuis 1868, les femmes avaient commencé à organiser des réunions publiques et à y prendre la parole.

En 1884, grâce à la Ligue des Primevères (Primrose League), association de 40,000 femmes conservatrices, et grâce à l’Union des femmes libérales (Women’s liberal Federation) comptant 30,000 membres, les femmes, par leur agitation et leurs discours politiques, prenaient déjà, sous une forme indirecte, une part active aux élections parlementaires.

Au mois de juin 1889, une réaction se produisit : les femmes « antipolitiques » publièrent une sorte de manifeste dans la Revue du xixe siècle (Nineteenth century Review).

La réponse des suffragistes parut, au mois de juillet de la même année, dans la Revue bimensuelle (Fortnightly Review). Parmi les signataires de cette réponse, se trouvaient non seulement les plus grands noms de l’aristocratie anglaise, mais encore ceux de quinze dignitaires de l’Église d’Angleterre, de membres de l’Assistance publique, de membres des commissions des écoles, etc.

Enfin, le 3 février 1897, un projet de loi relatif à l’électorat politique des femmes propriétaires et contribuables fut adopté au Parlement en deuxième lecture avec 71 voix de majorité. L’auteur de ce projet était le député Faithful Begg.

À ce moment, les femmes anglaises étaient autorisées à croire qu’avant la fin de la session le projet, passant en troisième lecture, deviendrait loi.

Il n’en fut rien. Pour se débarrasser du projet, qui n’avait été voté qu’à la fin d’une séance à laquelle assistait un nombre restreint de députés, la majorité du Parlement eut recours à un procédé dont le lecteur appréciera le bon goût et la loyauté.

Voyant que le Parlement ajournait continuellement la troisième lecture du bill, une pétition de femmes suffragistes, adressée à la Chambre des communes, demandait que le bill fût mis, en raison de son importance, à l’ordre du jour du lendemain. Après une discussion vive et déjà peu courtoise entre les partisans du bill et ses adversaires, le Parlement s’exécuta et donna au bill en question la quatrième place sur l’ordre du jour du 7 juillet.

Des bills aussi intéressants que le Verminous Persons Bill (un projet de loi relatif à la désinfection obligatoire des personnes contaminées de vermine) et le Plumbers registration bill (un projet de loi sur les drainages), devaient passer avant le bill sur le suffrage des femmes.

On discuta les deux premiers, en prolongeant à dessein les débats jusqu’à l’heure fixée par la loi pour la levée des séances. De cette façon, la majorité du Parlement joua les femmes, ou, pour parler avec l’honorable M. Labouchère, « une puce et un égout s’étaient interposés entre le Parlement et le suffrage des femmes ».

Les Anglaises ne s’avouèrent pas vaincues. En bonnes tacticiennes, elles ajournèrent d’abord le Congrès féministe international qui devait avoir lieu à Londres en 1898, pour réserver tout leur temps, tout leur argent et toute leur énergie à la continuation de leur campagne politique.

En second lieu, elles obtinrent qu’au mois de décembre 1897, le parti libéral, dans son assemblée générale à Derby, adoptât à l’unanimité le suffrage politique des femmes.

Enfin, elles adressèrent une nouvelle requête au Parlement. Car, en vraies Anglo-Saxonnes, elles étaient convaincues qu’à force de vouloir, on finit toujours par arriver (Where is a will, there is a way).

D’ailleurs, pourquoi se décourageraient-elles ?

Sans doute, 500,000 femmes propriétaires et contribuables, en Angleterre et en Écosse, sont aujourd’hui encore privées de leurs droits politiques. Mais depuis 1869, ces femmes possèdent l’électorat municipal.

Depuis 1870, elles sont électeurs et éligibles aux commissions scolaires.

Depuis 1888, elles votent pour les County Councils (Conseils généraux).

Depuis 1894, elles sont électeurs et éligibles aux Parish and District Council’s (conseils de paroisse et de district), ce qui les autorise même à remplir les fonctions de juge de paix.

Dans l’île de Man enfin, île autonome, située dans la mer irlandaise, et dont le Parlement est une vieille et vénérable institution, les femmes propriétaires, votent depuis 1881, même pour les élections parlementaires.


Il faudra ajouter que la Ligue pour la « franchise » des femmes de la Grande-Bretagne et de l’Irlande (Women’s franchise League of Great-Britain and Ireland), fondée en 1889 par Mrs. Jacob Bright, la femme du député radical, réclame le suffrage pour toutes les femmes, mariées ou célibataires, contribuables ou non contribuables.

La Ligue, à côté de son activité politique, ne manque pas de prendre part à la lutte des féministes pour l’enseignement secondaire et supérieur des femmes, et de réclamer certaines réformes légales.

Non moins que dans le domaine politique, le féminisme anglais se manifeste dans le domaine de l’enseignement.

Les établissements d’enseignement secondaire de jeunes filles laissaient beaucoup à désirer et une commission royale, en 1869, déposa à ce sujet des rapports vraiment navrants.

Avec la spontanéité qui caractérise l’initiative privée en Angleterre, des Conseils d’enseignement supérieur se fondèrent aussitôt dans tout le pays, et, en 1869, Miss Emily Davies réunit à Hitchin, près Cambridge, cinq étudiantes qui reçurent par faveur la permission de suivre les cours de l’Université, accompagnées d’un chaperon.

Le nombre des « students » (étudiantes) augmenta à tel point qu’en 1873 le College se trouva à l’étroit dans le joli, mais exigu établissement de Hitchin. Il émigra à Girton, également tout près de Cambridge, et s’y installa dans une spacieuse maison à lui.

Girton College fut la première Université de femmes en Angleterre, mais une Université dans le sens européen du mot et non pas, comme nous l’avons vu à l’occasion des États-Unis, une école secondaire de jeunes filles.

La deuxième Université de femmes, fondée en 1871 par Miss Ann Clough, la sœur du poète anglais Arthur Clough, s’établit à Newnham, près Cambridge, sous le nom de Newnham College.

En 1884, Somerville Hall et Lady Margaret Hall furent ouverts à Oxford. Egham College suivit en 1887 et Royal Holloway College en 1888.

Ainsi, il y a aujourd’hui en Angleterre six Universités de femmes, et il est passé dans les mœurs de la bourgeoisie anglaise d’envoyer les jeunes filles faire leurs études à Girton, Newnham, etc.

Toutes ces Universités se trouvent dans une situation financière florissante, bien que l’État ne les subventionne pas. Elles reçoivent des dons, des legs, disposent de bourses et décernent des prix pour des travaux scientifiques ou littéraires.

Ce sont de grands internats, avec des bâtiments (Halls) en briques rouges, entourés de jardins. Holloway College, ainsi nommé d’après son fondateur, le richissime industriel Holloway, est construit sur le modèle du château de Chambord. C’est une résidence vraiment royale. — Si les études sont différentes, la vie de ces Colleges ressemble à celle des Universités de femmes américaines : on y consacre beaucoup de temps aux exercices du corps, les étudiantes jouent au tennis, au golf, font de la bicyclette, tirent l’aviron, etc.

À Newnham, elles ont même formé une fire-brigade, un corps de sapeurs-pompiers, qui est parfois brusquement alarmé par son chef, dresse des échelles de sauvetage et s’amuse à « sauver » les vieux meubles qui se trouvent sous les combles du College.

L’intérêt politique des étudiantes est éveillé dans les debating-clubs des Universités, où l’on discute les actualités parlementaires et sociales, où l’on se passionne pour le home rule, et se déclare libéral ou conservateur, selon les traditions de la famille ou l’opinion personnelle.

Les étudiantes sont admises à ces Universités après avoir passé un examen d’entrée qui porte sur le grec, le latin, les mathématiques et une langue moderne. Cet examen, dans le langage spécial des écoles (le slang) s’appelle : la petite course (the little go). C’est le baccalauréat anglais.

Une fois admises, les étudiantes reçoivent l’enseignement supérieur, soit de professeurs femmes, habitant le College (resident lecturers), soit de ceux de professeurs de l’Université de Cambridge ou d’Oxford qui ont ouvert leurs cours aux femmes. Seules, les facultés de lettres et de sciences d’Oxford et de Cambridge admettent les femmes.

À la fin de leurs études, les candidates ont le droit de se présenter aux examens universitaires appelés Tripos examinations (une sorte de licence) et aux épreuves du doctorat ès lettres et ès sciences.

Quand les étudiants passent ces examens avec succès, ils obtiennent les titres de B. A. (bachelor of arts bachelier ès arts) ; M. A. (Master of arts, maître ès arts) ; Ph. D. (Philosophical Doctor, docteur en philosophie). Oxford et Cambridge refusent ces titres aux femmes. On leur donne, il est vrai, un certificat d’études et d’examens ; mais ce certificat ne leur confère pas le droit de porter un des titres universitaires cités plus haut.

Voici comment on explique cette étrange différence[2]. « Les Universités d’Oxford et de Cambridge sont des institutions qui jouissent du self government, qui ont des biens à régir et des fonds à administrer. Depuis un temps immémorial, elles sont gouvernées exclusivement par ceux de leurs membres ayant le grade de Master of arts, qui font partie des assemblées universitaires que l’on peut appeler législatives, sans aucune ingérence des autorités ou du gouvernement.

« Le jour où les étudiantes seront B. A., elles voudront devenir maîtres ès arts, et une fois en possession de ce titre, elles demanderont à jouir des avantages et des privilèges qu’il comporte, et à faire partie des assemblées gouvernantes.

« Plus encore, les vieilles Universités sont représentées au Parlement, l’électorat étant composé des maîtres ès arts. » Les gradées d’Oxford et de Cambridge pourraient donc réclamer des droits politiques.

Les Universités ne tenant pas à faire faire un pas énorme au suffrage politique des femmes, voilà pourquoi, en fin de compte, elles leur refusent des titres légitimement acquis.


Un grand nombre d’étudiantes anglaises, après avoir quitté le College se marient. Nous en avons compté 164 sur 900 jeunes filles qui, de 1871 à 1896, ont fait leurs études à Newnham College. Comme les étudiantes américaines, si elles se marient souvent tard, elles se marient bien.

Mais en majorité elles entrent dans la carrière de l’enseignement, et répondent ainsi à l’attente des Sociétés pour l’enseignement supérieur des femmes qui, en 1869, créèrent en Angleterre le mouvement féministe dans le domaine de l’instruction.

Grâce à ces femmes, l’enseignement secondaire des jeunes filles a été complètement réorganisé. Elles ont fondé une association des femmes-professeurs et une société pour les écoles secondaires de jeunes filles. Toutes deux prospèrent.


Après de longues luttes, les femmes anglaises ont été admises à l’exercice de la médecine. Le nombre des femmes-médecins est de plus de 100.

4,016,230 femmes anglaises et 800,000 femmes écossaises exercent un travail professionnel en dehors de la maison.

La femme mariée travaille comme la femme célibataire.

De ces cinq millions de femmes, 200,000 environ exercent des professions libérales.

Dans le commerce et l’industrie, elles sont toujours moins payées que l’homme.

Mais en Angleterre, pays classique du trade-unionism la femme, par le mouvement syndical, a réagi plus vigoureusement qu’ailleurs contre cette injustice.

Le trade-unionism est développé avec soin, non seulement par l’élite des ouvrières elles-mêmes, mais encore par les femmes de l’aristocratie, telles que Lady Dilke, et les femmes de la bourgeoisie, telles que Florence Routledge. L’on compte environ 60,000 femmes syndiquées.

Partout en Angleterre les femmes figurent, depuis 1875, dans les commissions de l’Assistance publique, et elles font des gardiennes des pauvres (Guardians of the Poor) aussi zélées que pratiques.

Depuis 1893 enfin, le gouvernement nomme des femmes inspectrices de fabriques. Leur nombre augmente chaque année.

Nous regrettons vivement que l’espace nous manque pour parler ici de l’œuvre que Miss Nightingale, Octavia Hill et Joséphine Butler ont accomplie dans le domaine de la philanthropie et du relèvement moral.

Voici enfin quelle est, au point de vue du Code civil, la situation de la femme anglaise : Comme aux États-Unis et dans les colonies de l’Australie, cette condition était autrefois réglée par l’ancien common-law.

Celui-ci donnait la capacité civile à la femme célibataire, mais constatait l’incapacité civile complète de la femme mariée.

Elle était sous la tutelle du mari, ne pouvait ni administrer ses biens personnels ni en disposer, ni même tester sans l’autorisation maritale.

Le régime légal étant celui de la communauté, le salaire de la femme mariée ne lui appartenait pas de droit.

C’est aux femmes du peuple que cette injustice se fit le plus douloureusement sentir.

Elle fut abolie par la loi de 1870, qui accorda aux femmes mariées la libre disposition de leur salaire.

En 1882, par la loi sur la propriété des femmes mariées (Married Women’s Property Act), la séparation de biens fut établie comme régime légal.

D’après cette loi, « la femme mariée possède comme propriété séparée tous les biens dont elle est propriétaire au moment du mariage, ainsi que ceux qu’elle acquiert au cours du mariage par succession ou par donation, comme bénéfice dans l’exercice d’une profession séparée ou par ses talents artistiques, littéraires ou scientifiques.

« En revanche, elle doit contribuer aux frais du ménage en proportion de ses biens. »

Si la femme mariée veut laisser l’administration de ses biens au mari, il faut pour cela établir un contrat.

La femme anglaise mariée, en outre, peut ester en justice sans autorisation du mari.

Elle peut servir de témoin dans tous les actes d’état civil.

Elle a donc une personnalité juridique nettement distincte de celle du mari.

L’Écosse avait déjà, en 1881, établi la séparation de biens comme régime légal.

Le féminisme, dans la Grande-Bretagne, se distingue par le rôle prépondérant de l’initiative privée et par une ténacité remarquable dans la lutte entreprise pour faire participer les femmes, en matière d’enseignement supérieur et en politique, des droits dont elles sont encore exclues. L’Angleterre, comme les États-Unis, est un pays de grandes organisations féministes.

  1. Voir le chapitre sur la France, p. 26.
  2. Voir le Figaro du 5 mars 1896.