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Le Gars/Conte/Avant-propos

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Des femmes — Antoinette Fouque (p. 129-130).

AVANT-PROPOS

Ceci est l’histoire d’une jeune humaine qui aima mieux perdre ses proches, soi-même et son âme que son amour.

Ceci est l’histoire d’un damné qui fit tout pour sauver de soi celle qu’il devait infailliblement perdre.

D’une humaine devenue inhumaine.

D’un damné devenu humain.

Et, finalement, de deux devenus un.

D’une qui à travers la mort, l’oubli, la maternité — aima.

D’un qui à travers la mort, l’oubli, la maternité de l’aimée — aima. Contre lui-même et son damné amour — aima.

Et ceci est encore l’histoire d’une vieille mère qui en savait trop sur les choses à venir.

Et celle, très brève, d’un petit frère qui dut payer de soi l’obsession de sa sœur.

Et voici les « amies fausses de tous temps », complices nées et riantes du mal.

Et voici les amis plus faux que leurs fausses barbes, démons de basse-cour, infernaux et éternels ennemis de l’isolé.

Et voici le grand niais, le gai et crédule barine, le fatal vantard, l’orgueilleux boyard.

Et son vieux valet, qui en savait trop sur les choses passées. Et voici encore le petit enfant, adoré et abandonné — puisqu’on n’emporte pas son fils avec soi en Enfer.

Et voici, enfin, la Russie, rouge d’un autre rouge que celui de ses drapeaux d’aujourd’hui.