Le Lac alpin

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Au foyer romand, Texte établi par Arthur Imer-CunoPayot (p. 152-153).

VII

Le lac alpin.


 
Au fond du cirque enclos de blanches sommités,
Baignant de ses flots clairs des troncs moussus d’aroles,
Le lac dans son berceau de moraines somnole,
Comme un bijou d’Ophir rutilant de clartés.


La blondeur obsédante et fauve de l’été,
Élimant le satin défraîchi des corolles,
Enamoure d’un long baiser l’urne des trolles
Et des lys martagons de pourpre mouchetés.

Pourquoi, dans le silence alangui de la grève,
Mon pauvre cœur fut-il tenté de retenir
Le vol capricieux et fugace du rêve,

Puisque avant de l’atteindre on l’avait vu mourir,
Comme on voit dans tes flots, qu’un souffle moire à peine,
Se mourir les reflets des montagnes lointaines !...