Le Mahâbhârata (traduction Ballin)/Volume 1/Notes Çalya

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Traduction par Ballin, L..
Paris E. Leroux (1p. 191-194).

NOTES RELATIVES AU LIVRE DE CALYA




1. Çloka 23. Le traducteur anglais, Protap Candra Roy, numérote les Çlokas, dans chaque chapitre, mais son numérotage ne répond que très imparfaitement à celui du texte. Nous en avons un exemple ici, et le chapitre premier ne renferme, chez lui, que 54 çlokas, au lieu de 56, que contient le texte de l’édition de Calcutta.

2. Çl. 26. Kaitava, que j’ai rendu par Kitavide (fils du joueur, du trompeur, du fourbe), est le nom patronymique d’Ouloûka, fils de Çakouni.

3. Çl. 31. Nous rencontrons pour la première fois le mot prabhadraka, qui reviendra assez souvent. Bôhtlingk ne donne pour ce mot que le sens de : très beau. Il semble désigner quelque chose de déterminé, soit un grade militaire, soit un nom de peuple. C’était l’opinion de M. Fauche, qui ne l’avait pas trouvé dans les dictionnaires dont il disposait. À son exemple, et comme l’a fait le traducteur anglais, je le rendrai par le mot sanscrit même.

4. Çl. 45. Kshattar, homme de caste mêlée. Vidoura était, par le sang, fils de Vyâsa, et par la loi, fils de Vicitravîrya ; mais sa mère était une esclave.

5. Çl. 60. Le mot vajra veut dire : la foudre, les traits, les carreaux de la foudre d’Indra, c’est-à-dire quelque chose de très dur, de très puissant. Par extension, on lui a fait désigner le diamant. J’ai cru devoir conserver l’image qu’implique le mot sanscrit vraja.

6. Çl. 289. J’ai rendu l’épithète de àrunâm, donnée à la Sarasvati, par l’adjectif Arounienne, parce que nous verrons plus loin que cette rivière se réunit à l’Arounâ dans une circonstance déterminée.

7. Çl. 319. Çalya était l’oncle maternel des fils de Pândou, ou, plus exactement, c’était le frère de la mère des deux jumeaux, Sahadeva et Nakoula.

8. Çl. 573. Au çloka 569, Bhoja a déjà tué les chevaux de Bhîmasena, et on ne voit nulle part que, depuis lors, Bhîma ait pris d’autres chevaux ou soit monté sur un autre char.

9. Çl. 787. Le texte porte : sātvatābhisrtam, attaqué par le Satvatide. Le mot sanscrit sâtvata est un terme générique, qui désigne une chose, ou un homme appartenant à Krishna, ou un prince du pays de Satvata, ou encore un membre de la race d’Yadou. Ici, ce mot désigne le Satyakide Youyoudhâna, comme le traducteur anglais l’a parfaitement compris. Nous le verrons, au çloka 1102, désigner aussi Kritavarman, qui était de la tribu d’Yadou.

10. Çl. 819. Au çloka 814, Youdhishthira avait désigné ses deux frères, Sahadeva et Nakoula, pour être les gardiens des roues de son char. Voici que, maintenant, il commet deux autres guerriers pour remplir cette charge.

11. Çl. 825. Le traducteur anglais dit que le nominatif kurupumgavās est une faute et qu’il faut un accusatif. J’ai adopté sa manière de voir ; mais, au lieu de supposer un accusatif singulier en accord avec mādrarājam, j’ai préféré un accusatif pluriel. Le texte contient de nombreuses fautes d’impression, et il eut été trop long de les signaler toutes. Mais cependant il est bon, je crois, de tenir compte des probabilités. Le texte suppose la présence d’un ā long, après le g, et kurupurngavam n’eut pas eu de signe de voyelle, après cette consonne. En revanche, je ne vois pas la raison suffisante pour changer tarasvinam en tarasvinas. Si, dans un autre texte, ce changement existe, il donne un autre sens, voilà tout ; mais l’épithète peut aussi bien s’appliquer à Çalya qu’aux autres Kourouides.

12. Çl. 884. Youdhishthira, de même que son adversaire Douryodhana, était un descendant de Kourou. Cependant, jusqu’ici, l’auteur a désigné par Kourouides, les partisans de Douryodhana, et par Pândouides, ceux des fils de Pândou.

Ici, il ne saurait y avoir de doute. Cette épithète désigne bien Youdhishthira, et c’est à signaler. Il y en aura d’autres exemples, quand, par sa victoire sur son ennemi, le fils aîné de Pândou sera devenu le seul roi de la race de Kourou.

13. Çl. 916. Je ne vois pas bien ce que vient faire ici l’étendard d'Indra dressé (indradhvaja ucchritas).

14. Çl. 959, Le texte porte : Çrutvā ca nihatani Çalyam çalyaputrańca pīditarn. Ayant entendu dire que Çalya était tué et que le fils de Çalya était écrasé. Le traducteur anglais a rendu çalyaputram par Youdhishthira, Il a eu évidemment raison, car c’est de ce roi qu’il s’agit, mais comme il n’était pas le fils de Çalya, qu’il n’était même son neveu que parce que Mâdrî, seconde femme de Pândou, qui n’était pas la mère de Youdhishthira, était la sœur du roi de Madra, je me demande s’il ne conviendrait pas de remplacer, dans le texte, Çalyaputram par dharmaputram, le fils de Dharma, ce qui ne change rien au mètre.

15. Çl. 1039. Le texte porte : nânyâmakathayat kathâm. Je pense qu’il faut lire akathayan, au lieu de : akathayat, et que l’auteur veut dire que ces gens poussaient des cris, sans prononcer aucune parole.

16. Çl. 1095. Nous avons vu, à la note 9, que le mot sâtvata était un terme générique, qui désignait plusieurs guerriers. Ici il s’applique à Kritavarman. Au çloka 1102, nous verrons deux Satvatides, qui sont : le même Kritavarman et Youyoudhâna.

17. Çl. 1116. Le mot mâdhava, Madhavide, désigne souvent Krishna, soit parce qu’il avait tué le démon Madhou, soit parce qu’il était de la tribu d’Yadou, dont un Madhou, autre que le démon, fut un des successeurs. Ici, il désigne l’Yadouide Kritavarman.

18. Çl. 1213. Le texte renferme un mot, pîdya, qui ne me semble pas pouvoir être autre chose qu’un gérondif en ya, sans préfixe. Nous en trouverons encore deux ou trois autres exemples, dans le livre de Çalya.

19. Çl. 1377. Le second demi çloka porte : aprcchan ksatriyâstatra kva nu duryodhanah gatah. Comme le fils de Drona n’était pas un Kshatriya, mais un brahmane, j’ai pensé qu’il fallait lire ksatriyâms au lieu de ksatriyâs.

20. Çl. 1448. Le sens de ce çloka n’est pas bien clair. J’ai admis, avec le traducteur anglais, que le Pañcâla se tient ferme, avec les Prabhadrakas ; mais on aurait aussi bien pu dire qu’il avait tué l’armée de Douryodhana et les Prabhadrakas.

21. Çl. 1465. Le texte porte vetsanti, mais une note du traducteur anglais dit que la vraie leçon est rotsyanti. Je m’y suis conformé.

22. Çl. 1482. Le traducteur anglais semble avoir eu entre les mains un texte différent du mien, qui ne fait pas allusion à la mort de Satyeshou, rapportée par Protap Candra Roy.

23. Çl. 1497. Le texte porte tâvakân. Cela doit être une faute d’impression, et je pense qu’il faut lire tâvakâ ; d’abord parce qu’il est rationnel qu’en même temps qu’on tire sur eux, les soldats de Dhritarâshtra rendent coup pour coup, et ensuite, parce qu’il faut que le verbe paryavârayan ait un sujet au nominatif pluriel, quoiqu’on puisse, à la rigueur, supposer un sujet sous-entendu, ils pour on. Au reste, le traducteur anglais parait avoir eu la même idée que moi.