Le Mahâbhârata (traduction Fauche)/Tome 2/Le SABHA-PARVA

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Traduction par Hippolyte Fauche.
(tome 2p. 311-326).


LE SABHA-PARVA.


LE SABHA-PARVA.



Commencez par rendre hommage à Nârâyana et à Nara lui-même, le plus grand des hommes, à la Déesse Saraswatî, puis à Vyâsa ; ensuite, vous entonnerez ce chant de victoire !

Vaîçampâyana dit :

« Ces choses faites, quand il eut honoré mainte et mainte fois le fils de Kountî, Maya, les paumes des mains réunies aux tempes, lui tint ce langage en présence du Vasoudévide : 1.

« Tu m’as arraché, fils de Prithâ, à la colère du terrible Krishna et au Feu, qui voulait me brûler : parle ! que ferai-je pour toi ? » 2.

« Tu l’as déjà tout fait, lui répondit Arjouna. Vas en paix, grand Asoura. Aie pour moi toujours autant d’affection que nous aurons nous-mêmes d’affection pour toi. 3.

Maya reprit :

« Ces paroles te siéent, éminent seigneur, ainsi que la manière, dont elles sont dites ; mais je désire faire pour toi, enfant de Bharata, une chose, que précède l’affection.

» Je suis le Viçvakarma, l’architecte et le grand poète des Dânavas. Je désire, fils de Pândou, faire une chose quelconque en l’honneur de toi. » 4-5.

« Tu penses, répondit Arjouna, que je t’ai sauvé du péril, qui menaçait ta vie. La chose étant ainsi, Démon sans péché, je ne pourrai jamais te demander aucun service. 6.

» Cependant je ne veux pas que ta pensée tombe vaine ; fais donc en moi, Dânava, une chose, qui soit une reconnaissance à l’égard de Krishna lui-même. » 7.

Le Vasoudévide, interrogé par Maya, réfléchit un instant, éminent Bharatide : « Que vais-je lui demander ? »

Et, quand il eut roulé cette pensée dans son esprit, Krishna, le Pradjâpati, le protecteur des mondes, lui dit ; « Construis un palais, 8-9.

« Si tu veux faire une chose, qui nous soit agréable, ô le plus habile des ouvriers. Fais-nous un palais tel, que tu te souviens être le palais du roi des morts ; tel qu’à la vue de ce merveilleux édifice, les hommes, vaincus dans le monde entier des enfants de Manou, soient incapables de l’imiter. Construis, Maya, un palais, où nous puissions voir prendre un corps sous ta main aux pensées humaines, asouriques et divines. » 10-11-12.

À peine eut-il entendu cette parole, Maya se mit avec ardeur à construire pour le fils de Pândou un palais resplendissant et semblable à celui des Immortels. 13.

Ensuite le Prithide et Krishna informèrent de toutes ces choses Youddhishthira, le roi de la justice, et présentèrent devant lui Maya. 14.

Youddhishthira lui rendit autant d’honneurs, qu’en méritait sa condition. Maya les reçut, Bharatide, après qu’il eut commencé par lui en adresser lui-même. 15.

Le Daîtya se prit alors, monarque des hommes, à raconter au milieu des fils de Pândou l’histoire des Asouras.

Après un moment de réflexions et de repos, l’émule de Viçvakarma se mit à construire le palais des magnanimes Pândouides, 16-17.

Suivant les idées du noble Krishna et des fils de Kountî. Dans un jour saint, ayant répandu les paroles de bonne fortune sur la fête, rassasié de lait tous les principaux des brahmes par milliers et versé maintes sortes de richesses dans leurs mains, l’architecte à la grande splendeur, à la grande puissance, fit mesurer un palais de dix mille coudées sur chaque face, ravissant, de formes célestes et doué des avantages de toutes les saisons. 18-19-20.

Après qu’il eut habité dans le Khândava-Prastha une demeure commode, honoré avec affection par les fils de Prithâ, lui, bien digne de tous les honneurs, Djanârdana aux grands yeux, désirant voir son père, de tourner sa pensée vers son départ. Il dit adieu à Dharmarâdja et à Kountî ; il se prosterna, la tête aux pieds de cette sœur de son père, lui Kéçava, devant lequel doit se prosterner le monde entier ! Il fut ensuite baisé par elle sur la tête et serré dans ses bras. 21-22-23.

Immédiatement après, Krishna à la vaste renommée vit sa sœur. Hrishîkéça, versant des larmes de joie, s’avança vers elle ; 24.

Et Bhagavat tint à la noble Soubhadrâ aux nobles paroles un langage convenable, vrai, bon, supérieur, accompagné de délicatesse. 25.

Elle de lui confier des paroles à rendre dans sa famille, de l’honorer maintes fois et de prosterner sa tête devant lui. 26.

Aussitôt qu’il eut pris congé d’elle et qu’il eut échangé salut pour salut avec la sensible dame, Djanârdana, le rejeton de Vrishni, se présenta devant Krishnâ et Daâumya. 27.

Le plus vertueux des hommes s’inclina devant le brahme suivant l’étiquette, adressa des compliments à Draâupadî et lui fit ses adieux. 28.

Accompagné d’Arjouna, le sage et vigoureux Krishna s’approcha de ses frères, et, environné des cinq Pândouides, il semblait Indra, entouré des Immortels. 29.

L’Être, qui porte Garouda sur son drapeau, désireux de faire au temps de son départ les œuvres convenables, se purifia, entra dans le bain et se revêtit de ses parures. 30.

L’éminent Yadouide honora les Dieux et les brahmes avec mainte et mainte révérence, prière, bouquet et parfum. 31.

Quand il eut accompli tous ces devoirs, le plus auguste des voyageurs se mit en route ; l’illustre enfant d’Yadou s’approcha de l’enceinte réservée aux chars, et sortit. 32.

Après qu’il eut répandu ses largesses sur les brahmes, qui l’honoraient avec des fiiiits, des vases de lait caillé, des grains frits et des paroles de bénédiction, il décrivit son pradakshina. 33.

Il monta dans le char d’or, éblouissant, muni d’armes incomparables, massues, tchakras, épées, arcs, et qui avait Târkshya pour son drapeau. 34.

Traîné par ses deux chevaux Gaîvya et Sougrîva, le guerrier aux yeux de lotus se mit en route dans un jour favorable, sous une heureuse constellation et dans une heure fortunée. 35.

Le monarque Youddhishthira monta derrière lui par affection et, s’emparant des fonctions de son cocher Dârouka, le plus habile des cochers, 36.

Le chef des Kourouides prit lui-même les rênes. Arjouna, monté ensuite, arma ses mains de la blanche ombrelle et du chasse-mouche blanc. 37.

Le guerrier aux longs bras déposa le sceptre d’or à sa droite ; et le vigoureux Bhîmaséna, accompagné des jumeaux, 38.

Suivit les pas de Krishna avec les ritouidjs et les citadins. Ainsi escorté de tous les frères, Kéçava, le meurtrier des héros ennemis, 39.

Brillait tel qu’un gourou, suivi de ses disciples chéris. Govinda, ayant serré dans ses bras d’une vigoureuse étreinte le fils de Prithâ, lui dit adieu. 40.

Quand il se fut avancé à la moitié d’un yodjana, Krishna, le conquérant des villes ennemies, salua donc Youddhishthira, Bhîmaséna et les deux jumeaux : embrassé étroitement par eux, adoré par les jumeaux prosternés, il fit, rejeton de Bharata, ses adieux à l’aîné des Pândouides, et lui dit : « Retourne chez toi ! » 41-42.

Ensuite Govinda, qui n’ignorait pas le devoir, se prosterna et prit ses deux pieds ; mais Dharmarâdja le fit se relever aussitôt et le baisa sur la tête. 43.

Youddhishthira, Yama incarné dans un fils de Pândou, donna congé à Krishna, l’éminent Yadouide aux yeux de lotus, en ces termes : « Poursuis ta route ! » 44.

Le meurtrier de Madhou obéit exactement à cet accord fait avec eux ; mais il eut de la peine à obtenir que les Pândouides et ceux, qui le suivaient à pied, retournassent sur leurs pas. 45.

Il put enfin s’avancer joyeux vers sa ville, comme Indra s’approche d’Amaravatî ; mais ils le suivirent des yeux aussi loin que pouvait s’étendre la portée des regards. Leurs âmes accompagnaient Krishna ; et le cœur de tous, non rassasié encore de voir Kéçava, le suivait avec amour. 46-47.

Çaâuri à la vue aimable disparut bientôt à leurs yeux ; et l’âme des Pândouides fut, malgré eux, séparée alors de Govinda. 48.

Ces hommes distingués, rebroussant chemin, s’en allèrent promptement à leur ville ; et Krishna lui-même sur son char léger arriva lestement à Dwârakâ. 49.

Accompagné de son cocher Dârouka et du héros Baladéva, qui venait par derrière, Çaâuri, le fils de Dévakî, s’avançait vers Dwârakâ avec la légèreté de Garouda. 50-51.

De retour avec ses frères, Dharmarâdja-Atchyouta, le roi d’Indraprastha, fit sa rentrée dans sa ville capitale, environné de ses amis. 52.

Là, Youddhishthira, le plus éminent des hommes, ayant congédié, sire, tous ses amis, ses frères et ses fils, de savourer le plaisir dans la compagnie de Draâupadî. 53.

Kéçava lui-iuême entra, plein de joie, dans sa capitale au milieu des honneurs, que lui rendaient les princes nés d’Yadou, Ougraséna à leur tête. 54.

Le prince aux yeux de lotus se prosterna aux pieds de son vieux bisaïeul Ahouka, de son illustre mère, de Baladéva lui-même, et se tint debout en leur présence. 55.

Djanârdana de serrer dans ses bras Pradyoumna, Çâmba, Niçatha, Tcharoudéshna et Gada, Anirouddha et Bhânou. 56.

Puis, quand il eut reçu congé des vieillards, il passa dans le palais de Roukminî. 57.

Vaîçampâyana dit, continuant son récit :

« Maya tint ce langage au fils de Kountî, Arjouna, le plus vaillant des victorieux : « Je l’adresse une question : M’en irai-je ? Te quitterai-je aussi moi-même ? 58.

» Jadis, au nord du Kaîlâsa, en face du mont Maînaka, comme les Dânavas désiraient faire un sacrifice, j’ai travaillé pour eux un vase admirable, charmant, fait de pierres fines, près du lac Vindou, dans un palais, qui Appartint à Vrishaparvan, fidèle au pacte de la vérité. 59-60.

» J’irai là, vaillant Bharatide ; je prendrai le vase, s’il y est encore, et je construirai un palais illustre au fils de Pândou ; 61.

» Habitation merveilleuse, réjouissant l’âme, ornée de toutes les pierreries. Il est aussi, rejeton de Kourou, une massue dans ce lac Vindou. 62.

» Sorti victorieux d’une bataille, où il avait immolé ses ennemis, le monarque a caché dans ce lac sa massue pesante, forte, capable de supporter la charge des combats et parsemée de larmes d’or. 63.

» Assommant des armées ennemies, égale à cent mille autres, elle est assortie à la force de Bhîma, comme Gândlva à celle de ton excellence. 64.

» On y trouve aussi Dévadatta, la grande conque de Varouna au bruit étourdissant : je donnerai tous ces trésors à ton altesse, n’en doute pas ! » 65.

Après que l’Asoura eut parlé ainsi au fils de Prithâ, il se dirigea vers la région, qui se développe entre le septentrion et l’orient, au nord du Katlâsa, en face du mont Matnâka. 66.

Là est une montagne d’une bien grande élévation, à la cime d’or, et toute faite de pierreries ; là est ce lac nommé Vindousara ; c’est là que le roi Bhagîratha 67.

Habita de nombreuses années pour obtenir de voir la chute de la Gangâ, qui de son nom fut appelée la Bhâgîrathî. C’est là que le magnanime Içwara, seigneur de tous les êtres, célébra des sacrifices. 68.

Il offrit là, ô le plus vertueux des Bharatides, une centaine de sacrifices solennels, où furent invités les Dieux et les brahmes. Il y avait des colonnes victimaires en pierreries et des tchaîtyas faits d’or, 69.

Disposés pour la splendeur, et dont nulle part on n’avait trouvé le modèle. Là, après qu’il eut sacrifié, le Dieu aux mille yeux, époux de Çatchî, atteignit à la perfection.

Là, après qu’il eut créé tous les mondes, le maitre éternel des êtres se tint environné d’une ardente splendeur et fut servi par des milliers de Bhoûtas. 70-71.

Là, Nara, Nârâyana, Brahma, Yama et Sthânou le cinquième avaient célébré un sacrifice, qui dura la révolution d’un millier d’yougas. 72.

Là, invariable dans la foi, le Vasoudévide, toujours dans l’accomplissement du devoir, offrit des sacrifices par de grands nombres d’années. 73.

Le Dieu chevelu y donna par milliers et par millions des colonnes victimaires en or et des tchaîtyas de la plus grande splendeur. 74.

Arrivé là, noble Bharatide, Maya prit la massue, et la conque, et le crystal, et les richesses du palais, qui avait eu pour maître Vrishaparvan. 75.

Arrivé là, sire, le grand Asoura d’enlever toute cette vaste opulence, qu’il fit garder par des Rakshasas, ses domestiques. 76.

Avec ces matériaux, le Démon bâtit un palais incomparable, un château céleste, fait de pierreries et célèbre dans les trois mondes. 77.

Il donna la massue nompareille à Bhîmaséna, et Dévadatta, la conque sans égale, prééminente au vaillant Arjouna. 78.

Le son de cet instrument faisait trembler tous les êtres. Ce palais, grand roi, avait des jardins aux arbres d’or. 79.

Il avait dix mille coudées sur toutes ses faces ; il ressemblait au palais de la lune, au château du feu, au palais du soleil. 80.

D’un incomparable éclat, il portait une beauté suprême et sa splendeur effaçait, pour ainsi dire, la splendeur lumineuse du soleil même. 81.

Céleste, il brillait d’une céleste lumière et telle qu’on l’aurait dit en flammes : semblable aux nuées nouvelles, il se dressait, masquant le ciel. 82.

Grand, large, fermé au péché, clos à la douleur, il était doué d’une opulence infinie, et des remparts de pierres fines l’environnaient d’une guirlande. 83.

Bâti par cet émule de Viçvakarma avec une immense richesse, avec une immense variété, il n’avait son égal ni dans le palais du Vasoudévide, ni dans celui du Conseil des Dieux, ni dans le palais même de Brahma ! 84.

Des Génies apportaient et gardaient aux ordres de Maya les matériaux, dont cet habile architecte construisait son édifice, éclatant de beauté. 85.

C’étaient huit milliers de Rakshasas épouvantables, volant dans les airs, aux grands corps, à la grande vigueur, aux oreilles en forme de conque, aux yeux rouges ou d’un jaune passant au noir, les uns comme serviteurs, les autres comme guerriers. Maya fit dans ce palais un bassin de lotus, auquel rien n’était comparable. 86-87.

Hanté par des bandes d’oiseaux variés ; il déployait ses feuilles de lazuli, ses nélumbos, qui flamboyaient sur des tiges de pierreries et ses nénuphars aux pétales d’or. 88.

On admirait ses lotus en fleurs, ses tortues et ses poissons d’or. Limpide avec des eaux transparentes, où l’on descendait par des escaliers d’un beau crystal, ses ondes étaient émues par un doux zéphir et ses rives semées d’un sable de perles. À l’entour s’élevaient des védikas, revêtus de leurs draperies et construits de pierres, qui n’étaient rien moins que de vastes gemmes. 89-90.

Certaines altesses, venues en ce lieu, bien qu’elles eussent déjà vu ce bassin, couvert de perles et de pierreries, ne le reconnaissaient plus, et, tombées dedans par ignorance, elles se débattaient pour s’en tirer[1]. 91.

Près de ce palais végétaient des arbres toujours fleuris, charmants, avec de fraîches ombres aux nuances bleues.

De tous côtés, des bois exhalaient une odeur exquise ; des bassins de lotus étaient sillonnés par des canards et des cygnes, embellis par des oies rouges. 92-93.

De tous côtés, les Maroutes, ayant dérobé les senteurs aux fleurs de terre ou d’eau, en venaient offrir les parfums aux fils de Pândou. 94.

Maya, sire, avait mis quatorze mois environ à construire un tel palais, quand il porta à Dharmarâdja la nouvelle qu’il avait terminé son édifice. 95.

Ensuite, l’auguste monarque Youddhishthira fit son entrée dans ce royal château, après qu’il eut distribué des aliments à une myriade de brahmes. 96.

Il rassasia entièrement les brahmanes, accourus de toutes les contrées, avec du beurre clarifié, du lait mêlé de miel, des mets divers, des racines, des fruits, des viandes de gazelle et de sanglier, du kriçara[2], des plats de jîvantî [3], du beurre clarifié, de la chair par monceaux, des nourritures variées, des choses à sucer ou à boire, en grande abondance, des habits neufs, des costumes et des guirlandes ou bouquets de toutes les sortes. Il donna en outre, sire, à chacun d’eux un millier de vaches. 97-98-99-100.

Là s’élevait, allant toucher la voûte des cieux, le bruit d’un jour de fête. Le chef des Rourouides entra dans son nouveau palais, noble Bharatide, après qu’il eut honoré les Dieux avec les symphonies des instruments divers et l’offrande de maint et maint parfum exquis. Là, des athlètes, des acteurs, les jongleurs, les chanteurs et les bardes déployèrent tous leurs talents au service d’Youddhishthira, le roi de la justice. 101-102.

Ainsi, après s’être acquitté avec ses frères des honneurs envers les brahmes et les Dieux, l’aîné des Pândouides se divertit dans son ravissant palais comme Çakra dans celui, du ciel. 103.

Dans ce palais s’assirent les rishis ; dans ce palais s’assirent, avec ces fils de Pândou, les Indras des hommes, venus de plusieurs contrées : 104.

Asita, Dévala, Satya, Sarpamâli, Mahâçiras, Arvâvasou, Soumitra, Maîtréya, Çounaka, Bali, 105.

Baka, Dâlbhya, Sthalouçiras, Krishna-Dwaîpâyana, Çouka, Soumantou, Djaîmini, Palla et nous, les disciples de Vyâsa, 106.

Tittiri et Yâjnavalkya avec le fils de Lomaharshana, Apsouhomya, Dhaâumya, Anlmândaet Vyakaâuçika, 107.

Dâmoshnîça et Traîbali, Parnàda, Varadjanouka, Maâundjâyana, Vâyoubhaksha et Sârika, fils de Parâçara, Balîvâka, Silîvâka, Satyapâla, Kritaçrama, Djâtoûkarna, Çikâvat, Alamba, Pâridjâtaka, 108-109.

L’éminent Parvata et Mârkandéya, le grand anachorète, Pavitrapâni, Sâvarna, Bhâlouki et Gâlava, 110.

Djanghâbandhou, Raîmya, Kopavéga et Brighou, Haribabhrou, fils de Koundinî, Bhabhroumâli et Sanâtana, 111.

Kâkshîvan et Aâuçidja lui-même, Nâtchikétou le Gautamide, Paînga, Varâha, Çounaka et Çândilyaâ la grande pénitence, 112.

Koukkoura, Vénoudjangha, Kâlâpa et Katha, anachorètes aux sens domptés, à l’âme ferme, à la grande science des devoirs. 113.

Ces rishis, les plus vertueux des solitaires, et beaucoup d’autres, justes, purs, sans tache, qui avaient abordé à la rive ultérieure des Védas et des Védângas, s’assirent dans le palais au-dessous du magnanime et l’entretinrent de saintes histoires. 114.

De même s’assirent au-dessous d’Youddhishthira les plus grands des kshatryas : 116.

Le fortuné, le magnanime, le juste Moundjakétou, Vivardhana, Sangràmadji, Dourmoukha et le vigoureux Ougraséna, 116.

Kakshaséna, le maitre de la terre, et Kshémaka, qui ne fut jamais vaincu, le roi de Kâmbodje, Kamatha etKampana à la grande vigueur, qui, sans autre forces que les siennes, ébranla tout le royaume des Yavanas, 117.

Remplis de force et de courage, à la splendeur infinie, à l’expérience consommée dans les armes : tel le Dieu, qui porte la foudre, abat les Démons, fils de Kâlakâ ; 118.

Djatâsoura, Rounti, le roi des Madrakas, Poulinda, qui régnait sur les Rirâtas, Anga et Vanga, les deux rois de Pândodra, avecPoungaka et Andhraka, 119.

Anga, Vanga, et Soumitra, et Çaîvya, l’exterminateur des ennemis, le roi du Rirâta, et Soumanas, le souverain des Yavanas, 120.

Tchânoûra, Dévarâta, Bhodja et Bhîmaratha, Çroutâyoudha le Ralingain et Djayaséna le Magadhain, 121.

Soukarman, Tchékitàna et Pourou, le meurtrier des ennemis, Rétoumat, Vasoudâna, Vaîdeha et Rritakshana, Soudharma, Anirouddha, Çroutâyoush à la grande force, Anoûparâdja, Dourdharsha et Rramadjit d’un aspect aimable, 122-123,

Çiçoupâla avec son fils, et le roi des Raroûshas, et les jeunes princes des Vrishnides, à la vaillance inaffrontable, à la beauté divine, 124.

Ahouka et Viprithou, Gada et Sârana lui-même, Akroûra, Kritavarman et Satyaka, le fils de Çini, 125.

Bhishmaka, Ankriti et le vigoureux Dyoumatséna, les héros Katkéyains Djajnaséna, Saâumaki, 126.

Kétoumat, Vasoumat et Kritàstra à la grande vigueur : ceux-ci et beaucoup d’autres kshatryas, estimés les premiers dans la caste, 127.

S’assirent dans le palais au-dessous d’Youddhishthira, le fils de Kountî. Avec eux siégèrent les fils de roi à la grande force, qui, portant une peau de gazelle pour vêtement, étaient venus apprendre sous Arjouna la science de l’arc. 128.

Ses leçons avaient formé, sire, les jeunes princes issus de Vrishni : le fils de Roukmini, Sâmba et Youyoudhâna, fils de Satyaka, 129.

Soudharman, Anirouddha et le roi Çaîvya. Là siégaient Toumbourou, l’ami constant d’Arjouna, 130.

Tchitraséna avec ses ministres, les Gandharvas et les Apsaras, habiles pour le chant et les instruments de musique, experts à danser en battant la cadence. 131.

Anittîés par Toumbourou, les intelligents Kinnaras, accompagnés des Gandharvas, chantèrent là sans relâche, mariant leurs voix célestes avec méthode, obserxant la mesure, les temps égaux et les intervalles ; et, déployant leurs talents, ils charmaient les rishis et les lils de Pândou.

Tous, fidèles aux devoirs de leur profession, constants dans sa vérité, ils servaient sans aucune interruption Youddhishthira, comme les Dieux servent Brahma dans le ciel. 132-133-134.



  1. Allusion à la malheureuse aventure de Douriodhanâ une des causes de la guerre. Voyez tome 1er, page 44, stance 412, et ma traduction du Çiçoupâla-bodha, page 208, cinquante-neuvième quatrain.
  2. Mets composé de lait, de sésame et de riz.
  3. Une sorte de légume.