Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Plustost cent hommes sains cherront en apostume »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 55).
LXI.

Plustost cent hommes sains cherront en apostume
Dans un lieu corrompu, qu'un malade empesté
Puisse guarir par eus : contre l'air infecté
L'absence est bonne, avant que le mal nous consume

Trois Loths que le flambeau du Saint Esprit allume
Ne scauroit de Gomor' reformer la Cité,
Non plus que de Neptun par les vens tempesté
Les eaus d'un fleuve dous n'effacent l'amertume.

Es tu homme de bien, abandonne de loing
La peste de nos meurs, & ne converse point
Parmy l'infection des vices ou nous sommes :

Bien-heureus est celuy que l'amiable mor'
Retire de Sodome, & meine dans Segor
Ou l'on vit asseuré de l'injure des hommes.