Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Puisqu’il faut que je meure, ô Dieu je te reclame »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 383).

CCCCXXXIII.


Puisqu'il faut que je meure, ô Dieu je te reclame
En ceste extremité veuille moy secourir,
Et fais tous mes pechez auparavant mourir
Que l'implacable mort me jette sous la lame :

Ces fols plaisirs mondains qui decoivent nostre ame
De leurs appas trompeurs & nous font encourir
Une eternelle mort, nous les voyons perir
Comme la neige fond au milieu de la flame

La vertu seule au monde est un plaisir certain
Perdurable, immortel perpepuel et plein
Que la mort ny le sort ny le temps ne surmonte

Si l'on tasche à fletrir son lustre nompareil
C'est comme une nuee opposee au soleil
Qui la clarté du jour aucunement ne domte.