Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Que la belle splendeur des choses de ce monde »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 297).

CCCXVII.


Que la belle splendeur des choses de ce monde
Ne t'esblouisse point comme l'ours grommelant
S'esblouit à l'objet du cuivre estincellant,
Rendant en ses desirs ton ame vagabonde

Du pauvre souffreteus qui ses desirs ne fonde
Sur le bien terrien comme sable escoulant
Le trepas n'est jamais si triste ou violent
Que la mort de celuy qui de richesse abonde :

Lequel au mesme instant qu'il jette ses sanglos
De son ceur estouffé confusement eclos
De laisser ses tresors sent une peine extreme

Car il est du Seigneur de tout tems ordonné
Que sans peine & douleur ne soit abandonné
Ce qui d'ame & de ceur immoderement s'aime.