Le Père Duchesne (Hébert)

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Le Père Duchesne


Le Père Duchesne

« Le personnage du Père Duchesne, issu des baraques de foire, est connu des Parisiens et plusieurs brochures circulent déjà sous ce nom quand, à l’été 1790, Hébert crée son journal. Il veut “se mettre à la portée de cette classe peu instruite du peuple qui ne pourrait comprendre d’importantes vérités si elles n’étaient énoncées avec des expressions qui lui sont particulières”. Un genre qui “n’était ni dans ses goûts ni dans ses habitudes, dit Desgenettes dans ses Souvenirs, car il était au contraire très poli”.

« Le lecteur a d’abord son oreille frappée par les sommaires virulents et rythmés criés par les colporteurs dans les rues de Paris, autour de la formule Grande Colère et Grande Joie : La grande colère du Père Duchesne — contre le ci-devant roi — et les nouveaux complots — qu’il médite encore – pour foutre le camp – et faire la contre-révolution. Les “Colères” sont plus fréquentes que les “Joies” et une phrase commence à circuler dans Paris : “Il est bougrement en colère aujourd’hui le Père Duchesne.” Puis vient l’exorde, toujours court et brutal : “Oui, foutre, il se prépare un fameux coup de chien, et si nous n’y prenons garde, on nous foutra dans le margouillis si avant que nous ne pourrons pas nous en tirer !” ou “Nous voilà dans de beaux draps, foutre, pour n’avoir pas fait ce que je n’ai cessé de demander !” Car le Père Duchesne ne cesse de jurer et ce sont ces jurons qui font la célébrité du journal. “Il ne va guère au-delà de bougre et de foutre, écrit Gérard Walter, mais dans leur emploi il sait faire preuve d’une ingéniosité et d’une variété vraiment extraordinaire.” Sous forme de plaisanterie grossière, Hébert lance des slogans destinés à frapper l’imagination des masses. Son grand art est dans sa manière de manier l’invective et de rendre les qualificatifs particulièrement blessants : Louis XVI est le gros Colas, le cocu royal, le cochon du Temple, Madame Roland, la reine Coco, le duc d’Orléans, Capet-bordel, La Fayette, le général Courbette ou le traître Blondinet, etc. »



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