Le Piccinino/Chapitre 29

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Le Piccinino
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XXIX.

APPARITION.

Pier-Angelo avait reçu avis de la princesse, et de la part du moine de Mal-Passo, qu’il n’eût point à s’inquiéter de l’absence de son fils, et qu’en cas de danger, ce jeune homme passerait la nuit, soit dans le couvent de Fra-Angelo, soit dans le palais du marquis de la Serra. C’est ce que la princesse eût souhaité ; mais la nécessité de montrer une entière confiance au brigand, sur les susceptibilités duquel Fra-Angelo l’avait amplement renseignée, avait dû l’emporter sur ses inquiétudes. Dans sa prévoyance, elle avait fait venir Magnani, et l’on a vu qu’elle pouvait bien compter sur le dévoûment de ce généreux jeune homme.

Pier-Angelo, naturellement optimiste, et rassuré par l’avis qu’on lui avait donné, s’était mis au lit, et se dédommageait de la fatigue du bal, en homme qui sait mettre les heures à profit. Mila aussi s’était retirée dans sa chambre ; mais elle ne dormait pas. Elle avait passé l’après-midi avec la princesse, et, interrogée par elle sur ses relations d’amitié, elle avait parlé entre autres d’Antonio Magnani avec une effusion qui eût trahi le secret de son cœur quand même Agathe n’eût pas été attentive et pénétrante. C’est le bien qu’elle avait dit de son jeune voisin qui avait achevé de décider la princesse à le faire intervenir dans les embarras de sa situation. Elle s’était dit que Magnani pourrait bien devenir un jour l’époux de Mila, et que, dès lors, il n’y avait rien de plus naturel que de l’associer aux destinées de Michel-Angelo. C’est Mila qu’elle avait chargée de lui envoyer Magnani à la nuit, et le pauvre Magnani, en recevant cet avis, avait failli s’évanouir.

N’est-ce pas plutôt pauvre Mila qu’il faudrait dire ? Eh bien ! Mila n’avait attribué le trouble du jeune homme qu’à sa timidité. Agathe était la dernière qu’elle eût soupçonnée d’être sa rivale, non qu’elle ne fût à ses yeux la plus belle des femmes, mais parce que, dans un cœur pur, il n’y a pas de place pour la jalousie envers les êtres qu’on aime. Elle était heureuse, au contraire, la noble enfant, de la marque d’estime et de confiance dont sa chère Agathe avait honoré Magnani. Elle en était fière pour lui et eût voulu pouvoir lui porter tous les jours des messages semblables.

Mais la princesse n’avait pas cru devoir cacher à Mila que Michel était forcément engagé dans une aventure où il pouvait courir quelque danger, dont Magnani l’aiderait pourtant à se préserver.

Mila était donc inquiète : elle n’avait rien dit à son père de ses craintes ; mais elle avait été plus de dix fois sur le chemin de la villa, prêtant l’oreille aux bruits lointains, épiant la démarche de tous les passants, et rentrant chaque fois, plus triste et plus effrayée. Enfin, quand onze heures sonnèrent, elle n’osa plus sortir et se tint dans sa chambre, tantôt près de la fenêtre, où elle fatiguait ses yeux à regarder en vain, tantôt près de son lit, où elle tombait, brisée de découragement, la tête sur son chevet. Par moments, les battements de ses artères étaient si élevés, qu’elle les prenait pour un bruit de pas auprès d’elle. Elle tressaillait, levait la tête, et, n’entendant plus rien, elle essayait de prier Dieu.

Enfin, vers minuit, elle crut saisir distinctement dans la cour un léger bruit de pas irréguliers. Elle regarda, et crut voir une ombre se glisser le long des murs et se perdre dans l’obscurité. C’était Magnani ; mais elle ne put distinguer aucune forme, et ne fut pas sûre de n’avoir pas été dupe de sa propre imagination.

Peu d’instants après, deux hommes entrèrent sans bruit, et montèrent l’escalier extérieur de la maison. Mila s’était remise à prier, elle ne les entendit que lorsqu’ils furent sous sa fenêtre. Elle y courut, et, ne voyant que leurs têtes, sur lesquelles son regard plongeait perpendiculairement, elle ne douta point que ce ne fussent son frère et Magnani qui rentraient ensemble. Elle rajusta à la hâte sa belle chevelure dénouée, et courut à leur rencontre. Mais, comme elle passait dans la chambre de Michel, la porte de cette chambre s’ouvrit, et elle se trouva face à face avec lui et un homme plus petit de toute la tête qu’Antonio Magnani.

Le Piccinino, dont la figure était cachée par le capuchon de son manteau, se retira vivement, et, refermant la porte : « Michel, dit-il, vous n’attendiez probablement pas votre maîtresse cette nuit. En toute autre circonstance, j’aurais du plaisir à la voir, car elle m’a semblé belle comme la madone ; mais, en ce moment, vous m’obligerez beaucoup si vous pouvez l’éloigner sans qu’elle me voie.

― Soyez sans crainte, répondit le jeune peintre. Cette femme est ma sœur, et je vais la renvoyer dans sa chambre. Restez là, un instant, derrière la porte.

― Mila, dit-il en entrant et en plaçant le battant de la porte entre lui et son compagnon, vous avez donc pris la manie de veiller comme un oiseau de nuit ? Rentrez chez vous, ma chère âme, je ne suis pas seul. Un des apprentis de mon père m’a demandé l’hospitalité, et je partage ma couche avec lui. Vous pensez bien que vous ne devez pas rester un instant de plus, à moins que vous ne vouliez être vue mal coiffée et mal agrafée.

― Je m’en vais, dit Mila ; mais auparavant, dites-moi, Michel, si Magnani est revenu avec vous !

― Que vous importe ? répondit Michel avec humeur. »

Mila soupira profondément et rentra dans sa chambre, où, toute dormir, mais à écouter ce qui se disait dans la chambre voisine. Peut-être était il arrivé malheur à Magnani, et la brusquerie de son frère lui paraissait de mauvais augure.

Dès que le Piccinino se vit seul avec Michel, il le pria de tirer les verrous et de placer un matelas du lit sur la porte mince et déjetée de la chambre voisine, qui laissait passer la lumière et le son de la voix. Et quand ce fut fait, il le pria encore d’aller s’assurer que son père dormait, ou, s’il veillait encore, de lui souhaiter le bonsoir, afin qu’il ne prît point fantaisie au vieillard de monter. En parlant ainsi, le bandit se jeta sans façon sur le lit de Michel après avoir ôté son riche pourpoint, et se couvrant la tête de son manteau, il parut ne pas vouloir perdre un instant pour se livrer au sommeil.

Michel descendit, en effet ; mais à peine était-il sur l’escalier, que le jeune bandit, avec la promptitude et la légèreté d’un oiseau, sauta au milieu de la chambre, jeta de côté le matelas, tira le verrou, ouvrit la porte, et s’approcha du lit de Mila, auprès duquel brûlait encore sa petite lampe.

Mila l’entendit bien entrer ; mais elle crut que c’était Michel qui venait s’assurer qu’elle était couchée. La pensée ne lui vint pas qu’un autre homme pût avoir l’audace de pénétrer ainsi chez elle, et, comme un enfant qui craint d’être grondé, elle ferma les yeux et resta immobile.

Le Piccinino n’avait jamais entrevu une belle femme sans être inquiet et agité, jusqu’à ce qu’il l’eût bien regardée, afin de n’y plus penser si sa beauté était incomplète, ou de jeter son dévolu sur elle si son genre de beauté parvenait à réveiller son âme dédaigneuse, étrange composé d’ardeur et de paresse, de puissance et de torpeur. Peu d’hommes de vingt-cinq ans ont une jeunesse aussi chaste et aussi retenue que l’était celle du bandit de l’Etna ; mais peu d’imaginations sont aussi fécondes en rêves de plaisirs et en appétits sans bornes. Il semblait qu’il cherchât toujours à exciter ses passions pour en éprouver l’intensité, mais que, la plupart du temps, il s’abstînt de les satisfaire, de crainte de trouver sa jouissance au-dessous de l’idée qu’il s’en était faite. Il est certain que toutes les fois, ou pour mieux dire, le peu de fois qu’il y avait cédé, il avait éprouvé une profonde tristesse et s’était reproché d’avoir dépensé tant de volonté pour une ivresse si vite épuisée.

Il avait peut-être d’autres raisons pour vouloir connaître les traits de la sœur de Michel, à l’insu de Michel lui-même. Quoi qu’il en soit, il la regarda attentivement pendant une minute, et, ravi de sa beauté, de sa jeunesse et de son air d’innocence, il se demanda s’il ne ferait pas mieux d’aimer cette charmante enfant, qu’une femme plus âgée que lui et plus difficile sans doute à persuader.

En ce moment, Mila, fatiguée de feindre le sommeil, et plus avide de nouvelles de Magnani que honteuse des reproches de son frère, ouvrit les yeux et vit l’inconnu penché vers elle. Elle vit briller ses yeux à travers la fente de son capuchon, et, saisie de terreur, elle allait crier lorsqu’il lui mit la main sur la bouche.

« Enfant, lui dit-il à voix basse, si tu dis un mot, tu es morte. Tais-toi et je m’en vais. Allons, mon bel ange, ajouta-t-il d’un ton caressant, n’ayez pas peur de l’ami de votre famille ; bientôt peut-être, vous le remercierez d’avoir troublé votre sommeil. »

Et, ne pouvant résister à un de ces accès de coquetterie insensée qui le faisaient manquer tout d’un coup à ses résolutions et à ses instincts de prudence, il se découvrit et lui montra ses traits charmants, embellis encore par un sourire tendre et fin. L’innocente Mila crut avoir une vision. Les diamants qui scintillaient sur la poitrine de ce beau jeune homme ajoutèrent tellement au prestige, qu’elle ne sut si c’était un ange ou un prince déguisé qui lui apparaissait. Éblouie, incertaine, elle lui sourit aussi, moitié charmée, moitié terrifiée. Il prit alors une lourde tresse de ses cheveux noirs, qui était retombée sur son épaule, et la porta à ses lèvres. La peur prit le dessus. Mila voulut crier encore. L’inconnu lui lança un regard si terrible que la voix lui manqua. Il éteignit la lampe, rentra dans la chambre de Michel, replaça le verrou et le matelas sur la porte ; puis, s’élançant sur le lit et cachant sa tête, il paraissait profondément endormi quand Michel rentra. Tout cela s’était passé en moins de temps qu’il n’en a fallu pour le raconter.

Mais, pour la première fois de sa vie peut-être, le Piccinino ne put forcer le sommeil à engourdir l’activité de ses pensées. Son imagination était un coursier sauvage avec lequel il avait tant lutté, qu’il croyait lui avoir imposé pour toujours un frein. C’en était fait ; le frein était brisé, et cette volonté puissante, usée en des combats puérils, ne suffisait plus à dominer les instincts farouches trop longtemps comprimés. Il était là, entre deux tentations violentes, qui lui apparaissaient sous la forme de deux femmes presque également désirables, et dont l’infâme Ninfo lui avait presque offert de partager la possession avec lui. Michel était l’otage qu’il tenait dans ses mains, et pour la rançon duquel il pouvait tout exiger et peut-être tout obtenir.

Il est vrai qu’il ne croyait plus à l’amour d’Agathe pour ce jeune homme ; mais il voyait son désintéressement à l’endroit de la fortune, lorsqu’il s’agissait de sauver ses amis menacés. Cela suffisait-il pour qu’elle crût devoir sacrifier plus que sa fortune pour le rachat de cet artiste protégé ? Probablement non, et alors il fallait que le bandit comptât sur ses moyens personnels de séduction et ne vît dans Michel que l’occasion de les exercer en approchant d’elle.

Quant à la jeune sœur, il lui paraissait plus facile de vaincre un enfant si naïf, non-seulement à cause de l’amour plus direct qu’elle devait porter à son frère, mais encore à cause de son inexpérience et de la fraîcheur de son imagination que, d’un regard, il avait déjà éprouvées.

Comme jeunesse et comme beauté matérielle, Mila effaçait Agathe ; mais Agathe était princesse, et il y avait de grands instincts de vanité chez le bâtard de Castro-Reale. Elle passait pour n’avoir jamais eu d’amant, elle paraissait forte et prudente. Elle avait eu vingt ans peut-être pour s’exercer à la défense et soutenir l’assaut des passions qu’elle avait inspirées : car elle avait au moins trente ans, et, en Sicile, sous un climat de feu, qui mûrit les plantes en moins de temps qu’il n’en faut chez nous pour les faire éclore, une petite fille de dix ans est presque une femme.

C’était donc la plus glorieuse conquête à rêver, et, par cela même, la plus enivrante. Mais il s’y mêlait la crainte d’échouer, et Carmelo pensait qu’il en mourrait de honte et de rage. Il n’avait jamais connu la douleur ; c’était presque un mot vide de sens pour lui jusqu’à ce moment.

Il commençait à deviner qu’on peut souffrir autrement encore que de colère ou d’ennui. Comme il ne dormait point, il observait Michel à l’insu de ce dernier. Il vit ce jeune homme, assis devant sa table, prendre son front à deux mains dans l’attitude de l’abattement le plus complet.

Michel était profondément triste. Tous ses rêves s’étaient évanouis comme une vaine fumée. Sa situation lui paraissait suffisamment expliquée par l’entretien qu’il avait eu avec le bandit en revenant de la villa. Pour l’éprouver, le Piccinino lui avait rapporté les calomnies de l’abbé Ninfo, en feignant d’y ajouter foi et d’en prendre généreusement son parti. L’âme droite et noble du jeune peintre s’était révoltée contre un soupçon qui attentait à la dignité de la princesse : ses dénégations et sa manière de raconter sa première entrevue avec elle dans la salle de bal s’étaient trouvées si conformes à la manière dont elle-même avait présenté les faits au bandit, que ce dernier, après un interrogatoire plus subtil et plus insidieux que celui d’un inquisiteur, avait fini par ne plus pouvoir incriminer les relations de la princesse et de l’artiste.

Alors le Piccinino, voyant qu’au fond de cette modestie et de cette loyauté il y avait de la douleur chez Michel, en avait conclu que, s’il n’était point aimé, du moins il eût souhaité de l’être, et qu’à partir du moment où il avait vu la princesse il en était tombé amoureux. Il se souvenait de la sèche réponse et de l’ironique apostrophe de Michel durant ce bal, et il goûta un cruel plaisir à lui faire sentir qu’il ne pouvait pas être aimé d’une telle femme. Il en vint même à lui avouer qu’il ne l’interrogeait que pour éprouver la délicatesse de son caractère, et il finit par lui rapporter, mot pour mot, les paroles d’Agathe, au moment où, se plaçant devant la fenêtre du boudoir et lui montrant Michel, elle lui avait dit : « Regardez ce jeune homme, et dites-moi s’il peut s’établir des rapports suspects entre nos âges et notre mutuelle position dans la vie. » Puis, il avait ajouté, en entrant dans le faubourg avec Michel, et en lui serrant la main : « Mon enfant, je suis content de vous ; car tout autre que vous, à votre âge, se fût fait volontiers passer pour le héros d’une aventure mystérieuse avec cette femme adorable. À présent, je vois que vous êtes déjà un homme sérieux et je puis vous confier qu’elle m’a fait une impression ineffaçable, et que je serai comme une pierre dans la bouche du volcan jusqu’à ce que je l’aie revue. »

Le ton dont le Piccinino proclama, pour ainsi dire, cet aveu joint au souvenir de sa figure enivrée et de son attitude triomphante lorsqu’il était rentré dans le boudoir avec Agathe, jetèrent Michel dans une véritable consternation. Il ne s’était pas cru obligé en conscience de lui dire ce qu’il avait nourri d’illusions, ce qu’il avait cru lire dans certains regards, encore moins ce qu’il avait cru ne pas rêver tout à fait dans la grotte de la Naïade. Il se serait fait même un devoir religieux de le nier de toutes ses forces, si son rival eût pu le soupçonner. Mais tous ses fantômes d’orgueil et de bonheur s’envolaient devant les paroles froides d’Agathe, rapportées d’un ton sec et tranchant par le Piccinino. Il ne restait qu’un point obscur dans sa destinée. C’était l’amitié particulière que la princesse portait à son père et à sa sœur. Mais en quoi pouvait-il s’en attribuer l’honneur ? Il y avait au fond de tout cela une ancienne liaison politique, ou la reconnaissance de quelque service rendu par Pier-Angelo. Son fils en subissait les dangers, en même temps qu’il en partageait les bienfaits. Cette dette de cœur payée, Michel ne pouvait intéresser d’aucune façon particulière la généreuse patronne de sa famille. Les mystères qui l’avaient charmé tombaient dans le domaine de la réalité, et au lieu du doux travail de combattre des illusions charmantes, il lui restait la mortification de les avoir mal combattues et la douleur de ne pouvoir plus les faire renaître.

« Pourquoi serais-je donc jaloux de la joie insolente qui brillait dans les yeux de ce bandit ? se disait-il avec angoisse. Dois-je seulement songer à l’émotion agréable ou pénible que son étrange manière d’être peut causer à la princesse ? Qu’y a-t-il de commun entre elle et moi ? Que suis-je pour elle ? Le fils de Pier-Angelo ! Et lui, cet aventurier audacieux, il est son appui et son sauveur. Il aura bientôt des droits à sa reconnaissance, peut-être à son estime et à son affection ; car il ne tient qu’à lui de les acquérir : il l’aime, et, s’il n’est pas fou, il saura se faire aimer d’une manière quelconque. Et moi, en quoi puis-je mériter qu’elle me distingue ? Que sont les productions novices de mon art, en comparaison des secours énergiques qu’elle réclame ? Il semble qu’elle me regarde comme un enfant, puisqu’au lieu de m’appeler à son aide et de me confier quelque mission importante pour ses intérêts et sa défense personnelle, elle ne m’a même pas cru capable de défendre ma propre vie. Elle m’a jugé si faible ou si timide qu’elle a fait intervenir dans nos dangers communs un étranger, un allié peut-être plus dangereux qu’utile. Ô mon Dieu ! qu’elle est loin, en effet, de me regarder comme un homme ! Pourquoi ne m’a-t-elle pas dit tout simplement : « Ton père et moi sommes menacés par un ennemi ; prends un poignard, laisse là tes pinceaux ; défends ton père ou venge-moi ! » Fra-Angelo me reprochait mon indifférence ; mais, au lieu de m’en corriger, ne me traite-t-on pas comme un enfant dont on a pitié, et dont on sauve les jours sans se soucier plus longtemps de son âme ?

En s’abandonnant à ces tristes réflexions, Michel-Angelo se sentit navré de douleur, et, trouvant devant lui la fleur de cyclamen qui vivait encore dans son verre de Venise, il y laissa tomber une larme brûlante.