Le Précurseur (Fréhel)/1/1
PREMIÈRE PARTIE
I
C’est au bord d’un golfe breton, en avril, au crépuscule ; on entend, étouffée, la rumeur des vagues qui se brisent sur la muraille rouge du cap Fréhel. Des goélands crient en tournoyant près de la côte. Le ciel est couleur de lavandes fleuries. Lourd comme une pensée remplie de larmes, un nuage vogue.
Flanqué de deux grosses tours à créneaux, un petit manoir du quatorzième siècle se dresse sur la falaise. Il a été bâti au temps où Jean de Beaumanoir défia Bembrough au combat des Trente. La porte est surmontée d’un écusson — Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/13 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/14 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/15 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/16 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/17 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/18 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/19 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/20 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/21 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/22 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/23 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/24 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/25 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/26 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/27 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/28 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/29 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/30 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/31 Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/32
Sur la porte, Roma prit le bras d’Andrée.
— Allons, venez chez moi, ce soir, ma chère amie ; demain, vous choisirez vous-même votre demeure.
La jeune femme se laissa entraîner par la fraîche nuit, à la clarté dansante du falot. Un rossignol chantait, la mer scintillait sous la lune, la brise sentait le thym sauvage.