Le Rabelais de poche, avec un dictionnaire pantagruélique tiré des œuvres de François Rabelais

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ABRÉGÉ DES ŒUVRES
DE
FRANÇOIS RABELAIS


LIVRE PREMIER
(1532)


La vie très-horrifique du grand Gargantua
père de Pantagruel, jadis composée
par M. Alcofribas, abstracteur
de quinte essence.


Grandgousier était bon raillard en son temps, aimant à boire net autant qu’homme qui pour lors fût au monde, et mangeait volontiers salé. Aussi avait-il ordinairement bonne munition de jambons de Mayence et de Bayonne, force langues fumées, abondance d’andouilles, bœuf salé, provision de saucisses, etc.

En son âge viril, il épousa Gargamelle, fille du roi des Parpaillos, belle garse et de bonne trogne, qui bientôt lui donna un beau fils, qu’elle mit au monde, savez-vous par où, messieurs ? par l’oreille. Au lieu de crier miès, miès, comme les autres enfants, il sortit de là en criant de toutes ses forces : À boire ! à boire ! à boire ! et on le nomma Gargantua.

Vous douterez peut-être de cette étrange nativité ? je ne m’en soucie ; mais un homme de bien, un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui dit, et ce qu’il trouve par écrit. Pourquoi ne le croiriez-vous pas ? — Parce que, direz-vous, il n’y a nulle apparence.— Mais, pour cette seule cause, vous le devez croire en foi parfaite, car les sorbonnistes disent que la foi est argument des choses de nulle apparence. De ma part, je ne trouve rien dans la Bible qui soit contre cela. Mais si le vouloir de Dieu eût été tel, direz-vous qu’il ne l’eût pu faire ? Ah ! de grâce, n’emburelucoquez jamais vos esprits de ces vaines pensées, car je vous dis qu’à Dieu rien n’est impossible, et que s’il le voulait, les femmes auraient ainsi dorénavant leurs enfants par l’oreille. Bacchus ne naquit-il pas de la cuisse de Jupiter et Minerve de son cerveau ? Adonis de l’écorce d’un arbre ? Castor et Pollux d’un œuf pondu et couvé par Léda ? Mais vous seriez bien autrement ébahis et confondus, bonnes gens, si je vous exposais tout le chapitre de Pline où il parle des enfantements étranges et contre nature. Et toutefois, je ne suis aussi assuré menteur que lui. Lisez le septième livre de son Histoire naturelle, ch.3, et ne m’en tabustez plus l’entendement.

À l’heure où Gargantua vint au monde, son père Grandgousier, à table avec ses amis, mangeait les tripes de 367014 bœufs qu’il avait fait tuer pour être salés. On avait convié à cette bauffrerie seigneuriale tous les citadins de Sinnais, Sevillé, la Roche-Clermaud, Vaugaudry, sans oublier ceux du Coudray, de Montpensier, du Gué-de-Vede et autres voisins, tous bons buveurs, bons compagnons et beaux joueurs de quilles. Le bonhomme Grandgousier avait commandé que tout allât par écuelles ; à chacun la sienne, et pleine jusqu’aux bords. Quel bon roi ! Par prudence toutefois, il recommanda à sa femme d’en manger peu, vu qu’elle approchait de son terme et que toute cette tripaille, disait-il, n’était viande très-louable ; aussi la bonne dame n’en mangea-t-elle que seize muids et une demi-assiettée passant.

Après dîner, tous allèrent pêle-mêle sous la saulaie, et là, sur l’herbe drue, ils dansaient au son des joyeux flageolets et douces cornemuses, si joyeusement que c’était passe-temps céleste les voir ainsi s’ébaudir.

La danse finie, on apporte la collation ; et flacons d’aller, jambons de trotter, gobelets de voler et tasses de tinter et buveurs de trinquer.

Au milieu de ces ébats, Gargamelle prise de mal d’enfant, commence à se plaindre.

— Courage ! lui dit Grandgousier ; dépêchez-vous de celui-ci et que bientôt en refassions un autre.

— Ah ! dit-elle, vous en parlez bien à votre aise, vous autres hommes ; pourtant, Dieu aidant, je m’efforcerai de faire ce qu’il vous plaît et me soumettrai à vos désirs ; mais plût à Dieu que vous l’eussiez coupé !

— Quoi ? dit Grandgousier.

— Ah ! dit-elle, que vous êtes bonhomme, vous l’entendez bien !

— Vertugoi ! si bon vous semble, faites apporter un couteau.

— Ah ! dit-elle, à Dieu ne plaise ! et que le ciel me pardonne, je ne le disais de bon cœur…

Les sages femmes accourent, Gargamelle est délivrée, et l’on donne au poupon royal, pour l’allaiter, 17, 913 vaches, car de trouver nourrice suffisante, il n’y fallait penser.

À l’âge de vingt-deux mois, on commença de le promener dans une belle voiture ; et le faisait bon voir, car il portait bonne trogne, avait presque dix-huit mentons et ne criait que fort peu ; mais de petits accidents lui survinrent pour avoir humé trop de purée septembrale. Et pourtant il n’en buvait goutte sans cause, car s’il arrivait qu’il eût du dépit, qu’il fût courroucé, fâché ou marri ; s’il trépignait, s’il pleurait, s’il criait, lui apportant à boire on le remettait en nature, et soudain il devenait coi et joyeux.

Il était tant coutumier de ce faire, qu’au seul son des pintes et flacons, il entrait en extase, comme s’il goûtait les joies du paradis. En sorte que considérant cette complexion divine, pour le réjouir au matin, ses gouvernantes faisaient devant lui sonner les verres avec un couteau, ou des flacons avec leurs toupons, ou des pintes avec leurs couvercles ; auquel son il s’égayait, il tressaillait, et lui-même se berçait en dodelinant de la tête, monochordisant des doigts et barytonnant du cul.

Jusqu’à l’âge de sept ans, il n’eut, comme tous les enfants du pays, d’autres occupations que de se barbouiller le nez, acculer ses souliers, bâiller aux mouches, chier dans sa chemise, se moucher dans la soupe, patrouiller partout, boire dans sa pantoufle, se peigner d’un gobelet, pisser contre le soleil, etc., etc. On lui donna pourtant un beau virolet et des chevaux de bois ; mais il continua de devenir, aux mains de mesdames ses gouvernantes, malpropre, paresseux, gourmand, malfaisant et déjà paillard.

Le bonhomme Grandgousier, revenant un jour de la guerre contre les Canarriens, se fait présenter son fils, l’interroge et s’extasie sur le merveilleux entendement du bambin, qui, dès sa sixième année, a déjà fait une invention mirifique et découvert plus de cent procédés pour accomplir une opération importante de propreté. Lui voyant ces heureuses dispositions, il fait venir, pour l’instruire, un grand docteur sophiste, nommé maître Thubal Holoferne, qui ne met (le cher homme !) que dix-huit ans, neuf mois et deux semaines à lui apprendre à lire et à lui fourrer dans l’esprit les livres de Hurtebise, Faquin, Tropditeux, Jean le Veau et un tas d’autres. L’éducation était loin d’être terminée, lorsque ledit précepteur mourut.

On lui en donne un autre, vieux tousseux, maître Jobelin Bridé. Mais le père ne tarde pas à s’apercevoir que ces rêveurs mathéologiens lui abâtardissent l’entendement ; s’en plaignant un jour à don Philippe des Marays, vice-roi de Papeligosse : — Oui, répond celui-ci, leur savoir n’est que moufles abâtardissant les bons et nobles esprits… Prenez-moi au contraire un de ces jeunes gens du temps présent qui ait seulement étudié deux ans, et voyez vous-même s’il n’aura pas meilleur jugement, meilleures paroles et meilleur maintien que votre fils.

Ainsi fut fait. Ledit des Marays introduit un sien jeune page nommé Eudémon, si proprement vêtu, si bien tenu, et de maintien si honnête qu’il ressemblait plutôt à quelque petit angelot qu’à un homme. Sa conversation était décente, pleine de respect et déjà docte ; mais Gargantua n’a d’autre contenance devant lui que de se cacher le visage de son bonnet et de pleurer comme un veau, ce dont son père fut si courroucé qu’il voulut occire maître Jobelin. Mais sur les remontrances de don Philippe des Marays, il se calma, lui paya ses gages, le fit chopiner théologalement et l’envoya à tous les diables.

Un nouveau précepteur fut donné à Gargantua, celui même du jeune page Eudémon ; on l’appelait Ponocrates. Précepteur et disciples partent tous trois pour Paris, accompagnés du maître d’hôtel Philotime et de l’écuyer Gymnaste. Gargantua a, pour monture, une énorme jument qui de sa queue, en s’émouchant, abat les forêts de la Beauce.

Le géant paie sa bienvenue aux Parisiens ébahis en les aspergeant d’un déluge urinal, puis il prend les grosses cloches de Notre-Dame pour les suspendre au col de sa jument, ce qui met toute la ville en sédition. Un vieux docteur de la Faculté, maître Janotus de Bragmardo, à qui l’on promet une bonne paire de chausses et six pans de saucisses, est député vers Gargantua pour lui remontrer l’horrible inconvénient qui résulte de la disparition desdites cloches. Maître Janotus fait à Gargantua une harangue, laquelle ne fut si tôt achevée que Ponocrates et Eudémon s’esclaffarent de rire si profondément qu’ils en cuidèrent rendre l’âme à Dieu. Cependant, avant qu’il eût parlé, les cloches avaient été remises en leur place ; on écoute néanmoins, par plaisir, ce bel orateur, et, pour le récompenser de son éloquence, Gargantua lui fait remettre sept aunes de drap noir pour ses chausses et trois de blanchet pour la doublure, sans oublier les dix pans de saucisses, ce qui ne l’empêche pas, de retour au couvent, de les réclamer encore auprès des pères. Mais ils lui furent déniés péremptoirement, parce qu’il les avait eus de Gargantua. Il leur remontra que ç’avait été gratis et de sa propre libéralité, par laquelle ils n’étaient absous de leurs promesses. Ce nonobstant, lui fut répondu qu’il se contentât de raison.

— Raison ! dit Janotus, nous n’en usons point céans. Traîtres, malheureux, la terre ne porte gens plus méchants que vous ! Je le sais bien, j’ai exercé la méchanceté avec vous. Mais par la mort Dieu ! j’avertirai le roi des énormes abus qui sont forgés céans par vos mains et menées. Et que je sois ladre s’il ne vous fait tout vifs brûler comme bougres, traîtres, hérétiques et séducteurs, ennemis de Dieu et de vertu.

À ces mots ils prirent articles contre lui ; lui, de son côté, les fit ajourner. Somme, le procès fut retenu par la cour et y est encore. Les juges, sur ce point, firent vœu de ne se décrotter ; maître Janot, avec ses adhérents, fit vœu de ne se moucher jusqu’à ce qu’il fût prononcé sur le cas un arrêt définitif.

C’est pourquoi ils sont jusqu’à présent demeurés et crotteux et morveux, car la cour n’a encore bien grabelé toutes les pièces.

Cependant Gargantua et son jeune ami Eudémon, guidés par Ponocrates, se remettent à l’étude. (Voy. ci-après le mot Éducation.)

Grâce à cette éducation nouvelle, notre héros ne tarde pas à devenir le modèle des princes. Dans le temps qu’il étudie ainsi, un différend s’élève entre les fouaciers de Picrochole, roi de Lerné, et ceux de son père Grandgousier. Les habitants de Lerné, par ordre de Picrochole, assaillent inopinément les bergers de Grandgousier, et s’en vont, comme brigands, guerroyant et larronnant en tous lieux, tant et si bien qu’ils envahissent le clos de l’abbaye de Sevillé. Mais en l’abbaye était pour lors un moine claustrier, nommé frère Jean des Entommeures, jeune, galant, gaillard, joyeux, dispos, hardi, aventureux, délibéré, haut, maigre, bien fendu de gueule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d’heures, beau débrideur de messes, beau décrotteur de vigiles ; pour tout dire sommairement, vrai moine si onc en fut, depuis que le monde moinant moina de moinerie ; au reste clerc jusques aux dents en matière de bréviaire.

Celui-ci, entendant le bruit que faisaient les ennemis parmi l’enclos de leur vigne, sortit dehors pour voir ce qu’ils faisaient. Et avisant qu’ils vendangeaient le clos, auquel était leur boire de tout l’an fondé, il retourne au chœur de l’église où étaient les autres moines, tous étonnés comme fondeurs de cloches ; les voyant chanter im, im, pe, e, e, e, e, e, tum, um, in, i, ni, i, mi, co, o, o, o, o, o, rum, um ; — C’est, dit-il, bien chié chanté. Vertudieu ! que ne chantez-vous : Adieu, paniers, vendanges sont faites ? Je me donne au Diable s’ils ne sont dans notre clos, et coupent si bien ceps et raisins, corbleu ! que de quatre ans il n’y aura de quoi grapiller dedans. Ventre saint Jacques ! que boirons-nous pendant ce temps, nous autres pauvres diables ? Seigneur Dieu, da mihi potum !

Le prieur claustral dit alors : — Que va faire ici cet ivrogne ? qu’on me le mène en prison ; troubler ainsi le service divin !

— Mais, dit le moine, le service du vin, faisons en sorte qu’il ne soit troublé, car vous-même, monsieur le prieur, aimez à boire du meilleur ; ainsi fait tout homme de bien. Jamais homme noble ne hait le bon vin ; c’est un apophthegme monacal. Mais ces répons que vous chantez ici ne sont, pardieu, point de saison… Écoutez, messieurs, vous autres qui aimez le vin, cordieu ! je veux que saint Antoine me brûle si ceux là tâtent du vin, qui n’auront secouru la vigne. Ventre dieu ! les biens de l’Église ! Saint Thomas l’Anglais voulut bien mourir pour eux ; si j’y mourais aussi, ne serais-je saint de même ?

Ce disant, il mit bas son grand habit, et se saisit du bâton de la croix, qui était de cœur de cormier, long comme une lance, rond à plein poing, et quelque peu parsemé de fleurs de lys toutes presque effacées. Il sortit ainsi en beau savon, mit son froc en écharpe, et de son bâton de la croix donna brusquement sur les ennemis qui sans ordre, ni enseigne, ni trompette, ni tambourin, parmi le clos vendangeaient. Car les porte-guidons et porte-enseignes avaient mis leurs guidons et enseignes à l’entrée des murs ; les tambourineurs avaient défoncé leurs tambourins d’un côté, pour les emplir de raisins ; les trompettes étaient chargées de moussines ; chacun était dérayé.

Il choqua donc si raidement sur eux, sans dire gare, qu’il les renversait comme porcs, frappant à tors et à travers, à la vieille escrime. Aux uns il escarbouillait la cervelle, aux autres rompait bras et jambes, aux autres disloquait les spondyles du col, aux autres démolissait les reins, aplatissait le nez, pochait les yeux, fendait les mâchoires, enfonçait les dents en gueule, abattait les omoplates, meurtrissait les jambes, décrochait les hanches, déboîtait les bras…

Si quelqu’un se voulait cacher entre les ceps, il lui froissait toute l’arête du dos, et l’éreintait comme un chien.

Si un autre voulait se sauver en fuyant, à celui-là il faisait voler la tête en pièces par la commissure lamdoïde ; si quelqu’un grimpait dans un arbre, pensant y être en sûreté, il l’empalait de son bâton par le fondement.

Si quelqu’un de sa vieille connaissance lui criait : — Ah ! frère Jean, mon ami, je me rends ! — Il le faut bien, disait-il, mais en même temps tu rendras l’âme à tous les diables ; et soudain lui donnait dronos ; et si quelqu’un assez téméraire osait lui résister en face, c’est là qu’il montrait vraiment la force de ses muscles, car il leur transperçait la poitrine par le médiastin et par le cœur. À d’autres, donnant au-dessous des côtes, il subvertissait l’estomac et ils mouraient aussitôt. Il frappait si fièrement les autres par le nombril qu’il leur faisait sortir les tripes… Croyez que c’était le plus horrible spectacle qu’on vit jamais.

Les uns criaient sainte Barbe ; les autres saint Georges ; les autres sainte Nytouche ; les autres Notre-Dame de Cunault, de Lorette, de Bonnes-Nouvelles, de la Lenou, de Rivière. Les uns se vouaient à saint Jacques, les autres au saint suaire de Chambéry ; mais il brûla trois mois après sans qu’on en pût sauver un seul brin ! les autres à Cadouin ; les autres à saint Jean d’Angely ; les autres à saint Eutrope de Xaintes, à saint Mesme de Chinon, à saint Martin de Candes, à saint Clouaud de Sinays, aux reliques de Jourezay, et mille autres bons petits saints. Les uns mouraient sans parler, les autres parlaient sans mourir, les uns se mouraient en parlant, les autres parlaient en mourant, les autres criaient à haute voix : — Confession, confession, confiteor, miserere, in manus.

Ainsi, par sa prouesse, furent déconfits tous ceux de l’armée qui étaient entrés dans le clos, jusqu’au nombre de treize mille six cent vingt-deux, sans les femmes et petits enfants, cela s’entend toujours. Jamais l’ermite Maugis ne se comporta aussi vaillamment avec son bourdon contre les Sarrazins dont il est parlé dans l’histoire des quatre fils Aimon, que le moine à l’encontre des ennemis, avec le bâton de la croix.

Picrochole transporté de rage à ces terribles nouvelles, prend d’assaut la Roche-Clermaud ; mais Grandgousier fait tout pour conserver la paix, tant il a en horreur de verser le sang de ses sujets. — « Mon intention, écrit-il à son fils, n’est pas de provoquer, mais d’apaiser ; n’est pas d’assaillir, mais de défendre ; n’est pas de conquérir, mais de protéger mes loyaux sujets… donc, fils bien-aimé, cette lettre vue, reviens promptement… la guerre sera faite avec la moindre effusion de sang possible… »

On envoie à Picrochole un ambassadeur qui essaie en vain de le ramener à des sentiments équitables ; et Grandgousier ne s’en tient pas là : comme il ne s’agit que de fouaces dans cette querelle, il en fait distribuer cinq charretées aux gens de Picrochole, en retour des quatre ou cinq douzaines que, disaient-ils, on leur avait prises. Mais Picrochole, entouré de ses conseillers, le comte Spadassin et le capitaine Merdailles, brûle déjà de livrer la bataille, de conquérir la terre entière et de fonder l’empire universel. Alors Gargantua accourt de Paris, prend le commandement de l’armée, accomplit, avec ses compagnons, des merveilles de bravoure. Picrochole est mis en déroute, détrôné, chassé de ses États, et réduit à se faire pauvre gagne-deniers à Lyon, où l’on le voit encore, toujours colère comme devant.

Gargantua, après la victoire, récompense ses compagnons d’armes, les festoie, affranchit les vaincus, et fait bâtir pour frère Jean l’abbaye de Thélème, c’est-à-dire l’abbaye de la liberté.