Le Roman du Renart, supplément, 1835/10

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Texte établi par Polycarpe ChabailleSylvestre (Supplémentp. 56-180).

VARIANTES.


Séparateur



C’est la branche de Renart et d’Ysengrin
com il issirent de la mer.


Vers 7-8 :

Et mainte autre hystoire honeste ;
Romanz de lui et de sa geste.(98-14 ; 7607.)


Vers 339-40 :

Par une broce haut et grant,
Entre un tertrel et un pendant. (7607.)


Après le vers 348, ajouter :

Qui moult li vint et pesme, dure ;
Quant il a solevé la hure,
Formant…


Après le vers 354, ajouter :

Moult li ert tart que dedanz voie :
Tout entor va, et si coloie.(195 C.)


Vers 569 :

Trusqu’à son castel de Val-Cruès.(195 B.)


Vers 727-28 :

Li a compté de chief en chief.
Sire, voirs est ; il me fist grief.(98-14.)







Si coume Renart manja le poisson aus charretiers[1].


Vers 758 :

N’ot en lui que desconforter.


Vers 805-08 :

Tant con il pot : Aha ! aha !
Ce est Gorpix ; va, si le prant,
Et si ne te targe noiant.
Filz à putain, gart ne t’eschape !
Or est Renars en male trape ;
Moult saura or d’engin et d’art,
Foi que je doi saint Liégnart.(195 C.)


Vers 814-15 :

N’ont ore garde qu’il le morge,
Pinsent le dos et puis la gorge. (7607-5.)


Vers 824 :

Si l’ont au caretil lancié.(7607-5, 195 B., 195 C., 68 C.)


Vers 850-51 :

Les deus hardiax a encontrez,
Et sor son dos les a trossez. (195 C.)


Vers 888-89 :

Seignors, n’ai soing de noise fere ;
Or direz ce que vous plaira. (7607-5.)


Vers 905-6 :

Encontre lui sailli s’espouse,
Hermeline sa gente touse.(98-14, 68 C., 7607-5.)






Si coume Renart fist Ysengrin moine.


Après le vers 934, ajouter

De juner ot grailles les flans,
Car moult avoit éu mal tens.(195 B.)


Le premier vers de cette variante se lit ainsi :

De jéuner estoit estens. (68 C., 7607-5, 195 C.)


Après le vers 1002, ainsi conçu :

Non ferai dà, qu’il n’est pas leus,

ajouter :

Biau compères, par sainct Homer,
Venistes-vous pour truander ?
Je non ; ains ving veoir vostre estre.
Renars respont : Ce ne puet estre.
Dist Ysengrins… (98-14.)


Vers 1021-28 :

Ne puet demorer, ce sai bien,
O les moines por nule rien.
Toutevoies Renart demande :
Poissons est-ce bone viande ? (195 C.)


Vers 1069-74 :

Ysengrins li a respondu,
Jà n’y auroit plus attendu. (98-14.)


Vers 1081-86 :

Ains vous convient faire coronne,
Et vostre barbe faire tondre.

Or n’y ait plus, fait-il, compère,
Mais faites-moy vittement rère
Que il n’y ait dalaiement.
Renars respont isnellement.(98-14.)


Vers 1117-22 :

Tant ha Renars dit et conté,
Ysengrin ha bien assoté ;
Puis s’en issi par une fraite
Qu’il ot derrier la porte faicte.
(98-14, 68 C., 7607-5, 195 B., 195 C.)






Si conme Renart fist peschier à Ysengrin les anguiles.


Après le vers 1136, ajouter :

Entre eus en une querole.
Renars, qui tot le monde afole,
En a Ysengrin apelé ;
Si l’an avoit aresoné :
Sire, fait-il, sanz nule guile
Ici pescherons des anguiles ;
Onques n’en soiez en dotance,
Bien en emplisiez vostre pance.
En la place un pertuis… (195 C.)


Vers 1138-39 :

Où menoit boire le villain
Ses bestes au soir et au main. (98-14)


Après le vers 1140, ajouter :

Les bestes i vont abevrer
Et aus-méismes deporter.


Après le vers 1144, ajouter :

Ne onques ne vos redoutez ;
Soiez bauz et asséurez,
Que ci…


Ajouter après le vers 1146 :

Vez-ci les trubles et la rois ;
Gardez que ne les espergnoiz. (195 C.)


Ajouter, après le vers 1148 :

Et gardez qu’il n’i oit espie ;
Jà n’iert qui les vos contredie. (195 C.)


Après le vers 1156, ajouter :

Le seel ha ou guei lancié.
Renars s’est ou boisson fichié
Qui bien estoit près de la rive ;
Il n’estoit mie d’aubespine :
Moult fu aise, moult estoit liés,
Son groing tenoit…


Vers 1165-70 :

Qui à la coe estoit boutés ;
De la glace est sormontés.
Ysengrins le veult souzfaichier
Et le seau à lui saichier,
Mais il ne s’en soust tant pener
Qu’à lui le péust amener.


Vers 1199-1200 :

Il ne dist pas : Compains, sui-moy ;
Mais demourés ici pour moy..
Ysengrins saiche fort…


Après le vers 1204, ajouter :

La coe estuet du cul jaillir,
Mais illueques demoura,
Ou autrement n’en partira.(98-14)


Après le vers 1234, ajouter :

Ferir le cuide en la teste,
Mais d’autre part li cops areste :
Devers le dos torna l’espée ;
Li eust jà la teste coupée.195 C.


Après le vers 1238, ajouter :

Moult est courreciès et marris
De ce que il est si laidis.


Vers 1241-42 :

Ferir le cuida, si failli,
Que Ysengrin li tressailli. (98-14.)


Vers 1247-48 :

Saut en travers, plus n’y séjorne ;
Les chiens mordant trestot aorne. (1980.)


Vers 1249-50 :

Mais entour aux ne fait estaige ;
Fuit s’en, sa coe lait en gaige. (98-14.)


Lire, après le vers 1264 :

Explicit de Renart qui fist peschier Ysengrin.(195 C.)







Si conme Renart prist Chanteclerc le Coc.


Vers 1284-88 :

Qui moult iert riches ses vergiés ;
Assez i ot pomes et poires
Et d’autre part sunt les chastoires.[2](68 C., 195 C.)


Vers 1304-06 :

Et as gelines moult coloie ;
Il se porpense, s’il i saut,
Pour çou qu’il chiece de si haut.(7607-5, 68 C., 195 C.)


Vers 1314 :

Et Renars va cheant levant :
Au recoi de la soif se mist ;
Un pel brisié dedens choisist.(98-14, 195 B., 7607.)


Vers 1327-30 :

S’estoit arrestés en estant,
Devant lor vint moult vistement.98-14


Vers 1334-36 :

La vérité li dist lués droit.(98-14.)


Vers 1350-58 :

Et si vi bien le col crouler
Où cil se gist, qui est repus.

Pinte, fait-il, il n’i a plus.(98-14, 7607-5, 195 B., 7607.)


Vers 1360-67 :

Cils se r’adrece en sa porrière,
Qu’il n’a poor de nule riens
Que li face houpils ne chiens.
De nule rien n’avoit péur,
Que moult cuida estre asséur ;
Moult se contint séurement,
Si ne set mie qu’à… (98-14, 195 B., 7607-5.)


Vers 1365-66 :

N’aiez peor de nule riens
Que vous face gorpil ne chiens ;
De nule riens n’aiez péur,
Mes soiez trestoute aséur. (7607.)


Après le vers 1450 ajouter :

La cheuète[3] de travers faite,
Estroite, que moult me deshaite.(7607-5, 1980.)


Vers 1456 :

Mais à reculons m’en issi.


Vers 1486 :

· · · · vous le vestirez.
Ce que la queue ert contremont,
Par les sains de trestout cest mont.(7607-5, 195 B., 1980.)

Les vers 1487-88 de l’imprimé sont reportés après le 1490e.


Vers 1544-45 :

Et il le vost as dens combrer.
Renars sailli, qui ert engrès.(68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 1567-68 :

Moult par avoit longuete alaine,
Et haute et fort, et la rois sainne. (195 B.)


Vers 1514-15 :

Vostre sens vous a escharni :
Fol fustes quant il vous a pris.(7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 1623-34 :

Voit le Gorpil par les chos corre,
Cort après por son coc rescorre. (68 C. 195 C.)


Après le vers 1664 ajouter :

Bardol, Travers, Humbaut, Rebors,
Corés après Renart le ros. (1980.)


Vers 1711-16 :

Vous avérés la chiere morne ;
Et Renars moult dolent s’en torne,
Fuiant s’en va… (98-14.)




C’est le Desputement de la Mesange avec Renart.


Vers 1745-62 :

De vous mal faire tant ne quant.
Renart, or m’alés-vous flatant ;
Mais, en nom Dieu, querés autrui,
Que moy ne baiserés-vous hui ;
Ne jà por riens que vous diés
Cilz baisiers ne t’iert ottriés.(98-14, 195 B., 68 C., 1980, 7607-5.)


Vers 1755-56 :

Car or cherront par pluisors terres
Plait et tençons, et mortex guerres.(7607-5, 195 B., 68 C., 1980.)


Vers 1772 :

Et fait semblant qu’ele someille. (195 C.)


Vers 1822-23 :

Et braconniers et corneors
Qui sor le col li sont chéu.(7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 1853-54 :

N’erent pas encore si saige
A cel jor que lor parentaige. (195 B.)


Vers 1869-72 :

Un garsons vit Renart premier,
Si le commencha à crier :
Foy que tu dois saincte Marie,

Deslie, va, ces chiens, deslie ;
Voi le vulpil, mar s’en ira. (98-14, 195 B.)


Les deux premiers vers de la variante qui précède se lisent ainsi dans le manuscrit 195 B. :

Li gars qui siut les lévriers
quant il choisi les loiemiers.


Vers 1884 :

S’auques ne li vaut sa fretele.


Vers 1887 :

Ne puet mucier, ne puet gandir.(7607-5, 195 C., 1980.)


Vers 1927 :

Si comme il s’en va fuilis.(98-14, 7607-5, 195 B., 1980.)


Pour le vers 1930 :

Qui si li vient et pesme et dure,
Et de la fain qui si l’arguë,
Garde, et vit en une viez rue
Tiebert le Chat…(68 C., 195 C.)


Vers 1935-36 :

Si choisi Renart, qui l’esgarde.
Ainsi com Thiebers se resgarde. (98-14.)


Vers 1957 :

S’ot bons ongles pour gratiner. (7607-5.)


Vers 1862 :

Qu’en mains lieus ot la pel arée.[4]


Vers 1981 :

Or l’a tant Renars abourdé.(7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 1986 :

Bien set son corage covrir : (195 C.)


Vers 1895-98 :

Il li fera un mal jor traire.
Par bele gengle l’a sorpris ;
Thiebert, fait-il, de ce vos pris.(68 C., 98-14, 195 B., 195 C.)


Vers 2016-20 :

· · · · · · · · · · · · · · · agaitié ;
Si li a dit : Vous alés mal
Que à travers courés cheval ;
Dou cours vous estes eslongiés :
Au refaire est ; or repoigniés ;
Or le menés plus droitement.
Volentiers ; dites-moy comment.
Comment ? si droit qu’il ne guenchisse,
Ne fors de la voie n’en isse.(98-14, 7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 2067-80 :

Ci vous herbergerés anuit,
Et si le comparrés, je cuit.
Or est Renars en mal palain.
Atant estes-vous un villain ;
Une haiche porte d’aïr ;
Renart en voult un coup ferir.
Renars fu forment esfraés,
Et li coups est dehors tornés,
Que le broion ha tout fendu,
Et il chéi tout estendu,
Et Renars est sains eschapés,
En fuie est vistement tornés. (98-14, 195 B.)


Vers 1067-68 :

Ci tous herbergerez, ce cuic :
Que Diex vous doint très male nuit ! (7607-5.)


Vers 2072-76 :

Lieve la hache, si va près :
A poi Renars n’est estetiez ;
Mais li cous estoit arestez. (7607-5, 68 C.)


Vers 2079-80 :

Moult fu bleciés : à lui le trait ;
Fuiant s’en va dolant et lait :
Dolant quant il se sent bleciés,
Liés qu’il n’i a le pié laissié. (195 B.)


Pour le vers 2080, on lit ces deux-ci, suivis du dernier de la variante ci-dessus :

Fuiant s’en va dolanz et liez ;
Dolans de ce qu’il fu bleciez. (7607-5, 1980.)
Dolanz de ce qu’il est gastez,
Et liez de ce qu’il n’est tuez. (68 C.)
Dolent fu qu’il estoit blecié
Et liez qu’il n’ot le pié trenchié. (7607.)


Vers 2080-94 :

Quant eschapa moult en fu liez :
Durement a esté quassez ;
A poi qui n’a esté tuez ;
Et li vilains est agrégiez,
Qui moult se tient à engigniez.
Li chien le prenent assuir,
Si conmancèrent à glatir
Tant que il furent tuit lassé ;
Illec ont Renart trespassé.

Tôt maintenant tornent arrière.
Renars meine, grant poudrière,
S’en va fuiant et moult s’esmaie
Que moult li cuit et diaut sa plaie.


Après le vers 2100 :

Que d’un, que d’el a grant martire, (195 C.)

la branche finit par ceux-ci :

S’en est tornés à moult grant peine,
Si conme aventure le meine. (1980.)


Vers 2107-21 :

Ainz n’an sot mot, tant que il vit
Thiebert, cui tot li sans frémit.
Renars le vi, si l’avisa,
Par mal talant le regarda ;
Grant talant a de lui baillier. (195. C.)


Vers 2153-203 :

Dist Thiebers : Vous dites moult voir ;
Assés y ha de mal, pour voir ;
Chaucuns se pense de mal dire :
Ne sai de cui doie pis dire.
Thiebers ha paour durement. (98-14.)


Vers 2191-92 :

Bien cuida sor moi escoter,
Mais il n’i sot preu assener. (195 B.)


Vers 2196-202 :

Ce sai-ge bien, ce dist Tyebert ;
Dès or vous soit pardoné ; sire,
Je ne l’ di par mal ne par ire. (7607-5, 195 B.)


Vers 2214-18 :

Point de son droit ne li laira :
Je cuic que bien s’en gardera. (68 C., 195 B.)


Vers 2215-16 :

Qu’il ne li merisse autre foiz,
S’il voit ne sente ne crochoiz. (195 C.)


Vers 2215-18 :

Que il n’i ait merel mestrait[5]
Se il voit chose qui lui plaist.
(7607-5, 68 C.)


Vers 2249-50 :

Que Renars le conchiera,
Car il penra et partira.[6] (98-14.)


Après le vers 2250, ajouter :

Porpense soi que il fera,
Et coment il engignera. (1955 B.)


Vers 2191-92 :

Ne sai que vaut la portisons,
Mais enqui nos en déduirons. (68 C., 195 C.)


Vers 2327-38 :

Voir, je n’y porroie monter
Que tost me porroie grever :
Mais faites [or] grant cortoisie.
Que vous ne mengiés ma partie. (98-14.)

Car faites or grant cortoisie ;
Si me jetés jus ma partie.


Vers 2347 :

Se sor crois non u sor moustier. (195 B.)


Vers 2349-66 :

Ce dit Renars : Or n’i a plus ;
Gitez-en donques ma part jus.
Thiebers respont : Mervoilles dites :
Pires iestes que nus erites.[7] (68 C., 195 C.)


Vers 2386 :

Qu’as poins vous viegne grande u menre.


Vers 2388 :

Ainsi Renars à Tybert tence.


Vers 2395-96 :

Diex, qui voit vostre repentance,
Vous en aljet la peneance.


Vers 2436 :

Ne m’en orroiz parler hui mès. (195 B.)


Pour le vers 2448 :

Car tuit s’avoient li chael[8]
A celui qui avoit la queste ;
Li venierres illuec s’areste ;
As chiens parole, se’s… (68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 2449-50 :

A celui qui avoit la trace,
Li venerres ilec s’en passe ;
As chiens parole, se’s esmuet.
Renars pense que faire puet.


Après le vers 2488, ainsi conçu :

Estez ilec, ne doutez rien,

ajouter :

Li chien tous aiment, ce sachiez,
Se tous jà de riens les doutez. (7607-5.)


Vers 2497

Bien s’en escape sans morsure. (195 B., 195 C.)


Après le vers 2498, le ms. 98-14 donne ceux-ci ; ils tiennent lieu de la branche de Renart, si coume il conchia le Corbel du Froumage, qui ne s’y troure pas, et les derniers se rattachent à la branche Si coume Renart manja le poisson aus charretiers, qui vient à la suite dans ce manuscrit :

Que or est plus pesme la guerre :
Pais ne treve n’y estoit querre.
Thiebers li Chas quant l’a véu
Grant joie au cuer en ha éhu ;
Il descent jus, ce est la voire,
A l’ostel vint chiés un prevoire

Où il avoit suris et ras ;
Moult fu joians de ses baras.
A Renart m’en vuel retourner,
Qu’au dit hostel se veult torner
Où il ambla un gras fromaige,
D’où il reçut mortel dommaige :
Par le pié fu pris au broion
Auxi com un autre larron.
Lors se commence à dementer
Que il le convient séjourner,
Ne jamais mal faire ne quiert
Mais bonnement et en pais iert.
Tiecelins l’oit, cuide voir die,
Qui delès un molin s’apuie ;
Il descent jus, qu’il estoit haut,
Mais onques ne fist piour saut.
Se dans Renars le puet tenir.
Tiecelins n’ose avant venir.
Renars l’a véu coarder,
Lors le prent à asséurer :
Amis, fait-il, sà vous traiés,
Quar moult sui navrés et plaiés.
Renars, qui vers lui se tourna,
Li faulz, qui trop s’asséura,
Si ne sout mot quant il sailli ;
Penre le vault, mais il failli,
Et nepourquant quatre des pennes
Li remeistrent entre les gainnez,
Et Thiecelins saut esbahis,
Qui dut estre moult malbaillis.
Thiecelins fu forment plaiés
Dont il fu forment esmaiés ;

Comme courouchiés et plains d’ire
A Renart commencha à dire :
Je fis que fol quant tous créoie
Pour ce que plourer tous véoie.
Honnis soit-il qu’en tous se croit
Et qui plus s’i fie qu’il doit.
Quant Thiecelins s’en fu volés
Renars en fu moult adolés
Et moult courouchiés, et plains d’ire ;
Ne sceit que faire, ne que dire.
Lors s’est Renars acheminés
Moult courouciés et aboomés,
Et s’en va par le bois fendant
En une lande, en un pendant,
Par-dessus une fosse oscure,
Là li advint une adventure
De quoy il li annuie et poise.
Il s’en vint à une faloise,
Là rit une chavée roiche.
Renars vint là, et s’en approiche
Pour querre mon, et por savoir
S’il y pouroit repous avoir.
Lors ne soust mot, si s’en avale,
Et se trouva enmi la sale
Dant Ysengrin son annemi,
Quatre Louvias gisent enmi.
Lors se commence à porpenser
Comment il se porra tenser,
Par quel engin eschapera.
Quant il fu hors merci cria,
Et dit bien li est advenu
Quant Ysengrin ne l’a tenu ;

Bien sceit que se trouvé l’éust
N’en eschapast que mors ne fust.
Si con Renars va cheminant
Si voit deus charrettes venant ;
Ainguilles et poisson menoient,
A une bonne ville aloient,
Et Renars s’est mis en pourcuit
Qu’il en aura, si com je cuit.
Enmi leur voie mors se fist,
Et li uns des charrettons dist :
Vés le Vulpil, or esgardés.
Dit li autres : Il est tués ;
Sur la charrette le mettons,
Sempres escorchier le ferons ;
Si en sera la pelz béue ;[9]
Quatre solz sera bien vendue.
Lors l’on gitté sur la charrette ;
Renars, qui tout le monde abette,
Des ainguilles charge son col,
Ne se tenra mie pour fol,
S’en maison les puet porter.
Lors se pourpense à recorder
Comment se porra maintenir
Et vis du charretil saillir,
Puis · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·


Vers 2501-02

Con foudre est entr’eus la guerre,
N’en veulent trieves ne pais querre. (7607-5.)




C’est de Tibert le Chat et des deux Prestres.[10]


Vers 2482 :

Cuide que plus ne li estorche.


Vers 2589-90 :

Esgratiné l’a ent le vis,
Puis saute un saut et gete un ris.


Vers 2605-06 :

Où la fame au provoire séoit ;
L’uis desferme au verroillet,
S’avéu… (195 C.)


Le vers 2660,

A paine en sommes eschapés, (7607-5.)

par lequel se termine la branche, est suivi du 16301, qui appartient à la branche Cest de l’Ours et de Renart et dou vilain Liétart.




Si conme Renart coupa à Tibert la queue.


Après le vers 2672, ajouter :

Qui s’en aloit soy porcachant.
Renars le va moult manechant,
Entre ses dens a dit : Bataille
A moi aura ains qu’il s’en aille.(98-14, 195 B.)


Vers 2714 :

Assés vaut force, et plus baras. (195 B.)


Vers 2747 :

S’en est entrez la teste avant. (7607-5, 1980.)


Vers 2763-64 :

Thiebert, qui le lait boit et hume,
Et Renars, qui en fait la frume. (98-14.)


Vers 2797-809 :

Tiberz s’est acorsés, si saut,
Et Renars tint la huce haut :
Tiberz desus le bort sailli,
Et Renars la huce flati
Que li peseit, et si l’enpeint. (195 B., 1980.)


Vers 2813-18 :

Li bous en la huce chaï,
Et Tiberz à terre est sailli.(7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 2823-31 :

Coupée ! dit Renars, par foi,
Ce n’aie-ge pas fet, que eins toi,

Je non, par le ber saint Liénart ! (98-14, 7607-5, 1980.)


Vers 1831 :

Pour cinc cens libres de Bernars. (195 B.)


Vers 2853-57 :

Ce poise moi, par saint Amant,
Que la moie queue est si grant ;
Ge voldroie qu’el’ fust copée.[11] (7607-5, 1980.)


Vers 2861-64 :

Droit jou et vous au gelinier,
Là où li chapon vont nigier ;
Car foi que je doi saint Richier,
Je voel que aiés à mengier. (195 B.)


Vers 2867-68 :

Si s’adrescent vers les chapons ;
Tout belement et tout embrons.[12](7607-5, 1980.)


Vers 2868 :

Qu’autre chose ne vont querant. (98-14.)


Vers 2878-93 :

Qui est et bon et gras et grant ;
Car les gelines, par mon front,
Trestoutes escouées sont ;
Tout ce te di-ge bien pour voir. (7607-5, 1980.)

Vers 2885 :

Si est plus sades à mengier. (98-14, 195 B.)


Vers 2911-14 :

Que que Renars dist la parole
Li Cos eschape, si s’enrôle. (98-14.)


Vers 2918-97 :

Meintenant ses chiens apela,
Et il meismes sailli sus.
El gelinier entre par l’ius.
Si tost com Tiberz l’a véu,
Fui s’en, n’i a plus atendu.
Tout coiement, tout à celée,
Renars est en fuie tournée
Parmi euls ; moult tost l’aperçurent
Li chien, et après lui coururent ;
Mès Renars se met à la fuie,
Et li vileins ses chiens li huie,
Et cil se metent à la trace.
Tibers, qui fu de male estrace,
Sailli hors par le pel froé,
Par là où il estoit entré ;
Renars après lui de randon ;
Mès li chien par le peliçon
L’aerdent, si l’ont geté jus ;
Embedui li saillirent sus ;
Moult l’atoumèrent malement ;
Mès Renars ne fu mie lenz,
Eins se redresce, si s’en fuit :
Ne l’ bailleront huimès, ce cuit.
Fuiant s’en vait sans demourée,
Et li chien font la retournée.

Renars s’en fuit de grant randon,
Trestot poignant à esperon
Tant com pié l’em porent porter.


Ces vers sont suivis des deux premiers de la branche Si coume Renart fist Primaut le frère Ysengrin prestre, ainsi conçus :

Or vous doi d’un prestre conter
Qui passoit de travers un plein. (7607-5, 1980.)


Après le vers 2925, ajouter :

Si l’a tantost ou feu gittée,
Si l’a emprise et alumée.(98-14.)


Vers 2925-26 :

Si l’a seur le brasier getée ;
Li feus prent, la flambe est levée.(195 B.)


Vers 2927 :

Tost y fu grande la clartés.


Vers 2932 :

De paour ha le sen perdu.


Vers 2957-62 :

Et Renars, qui fu en destrece,
Vers le pertuis les saus adresce
Par là où entrés y estoit ;
Li chien li viennent au destroit.


Vers 2979-87 :

Vint au pertuis de randonnée ;
Parmi est passés de randon,
Fuiant s’en va à esperon ;
Mais durement li a grevé.
Ce que il n’a Thiebert trové. (98-14)


Vers 2989-93 :

L’estrif qu’il a as chiens rendu ;
Fuit s’ent moult tost, col estendu ;
Encor a poour dou gaignon. (195 B.)


Après le vers 2992, lire ceux-ci, qui servent de tramition à la branche Si comme Remart fut Primaut le frère Ysemgrin prestre :

Fuiant s’en va sans autre plait ;
Paour ha eu des gaignons.
Atant de Renart vous lairons ;
N’en dirons or plus, c’est la voire :
Si vous conterons · · · · · (98-14.)


Le vers 2994 est suivi de ceux-ci, en simple alinéa ; ils forment le passage à la même branche

Atant de Tybert vous lairons,
Que riens plus ne vous en dirons
Cose qui soit sansé ne voire. (195 B.)






Si conme Rebart fist Primaut le frère Ysengrin prestre.


Vers 3000-02 :

Que clourre pooit à grant painne.


Vers 3005-15 :

La boiste ouvri, n’attendi plus ;
Chent oubliées y oust, ou plus.
Si les mengca sans contredit,
Que onques ayde n’i quist,
Toutes, fors… (98-14)


Vers 3005-15 :

Trove la boiste, si s’en fuit ;
Tout coiement, que mot ne dit ;
L’a ouverte, puis si menja
Les oublées que ens trouva
Totes, fors deus que il emporte.(7607-5, 1980.)


Vers 3029-31 :

Par ma foi, fait-il, de cest bois.
U alés-vous ? Porcachier vois,
Pour mangier sui ci atrotés. (195 B., 1980.)


Vers 3082-95 :

Sor le suel, as piez et as mainz,
Font une fosse ; ens sont entré

Trestout belement de lor gré.
Si s’en vienent derriers l’autel ;
Une aumaire ouevrent, n’i ot el ;
A grant plenté i ot oublées
Qui bien furent envolopées
En une moult belle toaille.
Primaus, qui durement baaille
De fain, s’en fu tost délivré.
(7607-5, 1980, 195 B.)


Vers 3084-96 :

Soubs le seul ont graté au piés,
Tant qu’il ont fait un grant fossé
Par où il sunt dedens passé.
Lors ont une boiste trouvée,
Derrière l’autel, plainne d’oublée,
Et Primaus, cui la fains destraint,
Hastivement la boiste estrainct ;
Si les oust plus tost devourées
Que on éust deus crois levées,
Tost oust la boiste délivrée.
Rcnart, fait has bonne journée. (98-14.)


Vers 3092-93 :

Les print ; près de lui les estraint :
Si les ot plus tôt dévorées.
L’aumaire · · · · · · · · · · · · · · · · · · (195 B.)


Vers 3129-30 :

Et le pain et le vin avec ;
Ambedui s’asient illec. (7607-5, 1980.)


Après le vers 3138, ajouter :

Je saurai moult petit d’engin

Se ne t’en dels à la parfin.
(7607-5, 1980, 195 B.)


Vers 3139-41 :

A toy honnir mettrai m’entente.
Puis dit haut, que moult l’attalente :
Primaut, quant si ies conraés. (98-14.)


Vers 3166-91 :

Qui vault la moitié d’un fellin,
Et tien, Renart, tu have drinc[13].
Primaus boit, et Renars li donne. (7607-5, 1980.)


Vers 3169 :

Biaux compaings, buvons à garsoi.


Vers 3188 :

Bien cuide estre pers au Lyon. (98-14.)


Vers 3188-89 :

Bien cuide Noblez le Lions
Valoir et tote sa mesnie. (195 B.)


Vers 3227-30 :

Mais pour ce ne sera laissiés
Li fais. Pour Dieu me consilliés ;
De ce ne devés-vous vous taire. (98-14.)


Vers 3255 :

Si va chancelant et cheant. (195 c.)


Vers 3259-64 :

S’a en une aumaire trouvé,
Un rasoir moult bien esprouvé. (98-14.)


Vers 3268-86 :

Si se retourne d’autre part,
Si que Primaus n’i entendie,
Dedenz le bacin a pisie. (7607-5, 1980.)


Le vers 3287 ; manque, et le 3288 est suivi de celui-ci :

Or esgardés com il fu sot !


Vers 3311 :

N’ies-tu ores bien atorné ? (1980.)

Il remplace le 3312e.


Après le vers 3336, ajouter :

A orgue, à double et à treble,
Et à grosse vois et à foible. (195 B.)


Vers 3341-42 :

Et Renars a de son giron
Sa bouche estopée del pon. (7607-5, 1980.)


Après le vers 3356, qu’on lit ainsi :

Diex ! con glorieus son elle a !

ajouter :

Certes, quant elle est bien sonnée,
On l’ot moult bien d’une liuée. (195 B.)


Après le vers 3364, ajouter :

Le va durement atiçant,
Et cils va les cordes tirant
Si fort que il s’en derront tous ;
Bien cuide faire moult que prous,
Et quant il ot assés sonné,
Tant que tot furent estonné
Cil qui dormoient par la ville,
Renars, qui tant savoit de guille. (195 B., 98-14.)


Vers 3412-50. On ne voit figurer ici ni le clerc Gilain ni la femme, mais le prêtre seul, qui allume sa chandelle :

Puis est de son ostel issu ;
Droit au moustier en est venu ;
Par un trou prist à regarder,
Si a véu Primaut chanter,
As elz qu’il ot clers le conut.
Tantost par les rues corut,
Si escria : Seignour, or tost !
Li Leus s’est el moustier repost !


Les vers 3453-64 manquent, et pour les vers 3465-78, on lit :

N’i a celui qui ne l’ menace ;
A lui sont venu li cuivert,
Et li prestres a l’uis ouvert. (7607-5, 1980.)


Vers 3483-86 :

Si le trouva bien estoupé ;
Durement se sent esgaré. (98-14.)


Vers 3486 :

Des vestemens s’est bien hordés. (195 B.)

Si a les vestemens ostés. (7607-5, 1980.)


Au lieu du vers 3514, on lit le suivant :

Il n’i quist onques autre porte.
(7607-5, 1980, 98-14.)


Vers 3517-4119 :

Vers le bois trestout eslessié,
S’en va fuiant, le col bessié,
Ne s’i est gaires arestu
Tant qu’en la forest est venu.
Si tost com il i fu entré
S’a son compaignon encontre,

Renart, qui moult d’engin savoit ;
Si tost comme Primaus le voit,
Si li dist : Renart, dont viens-tu ?
Di moi, pourquoi me lessas-tu
Dedens le mostier enserré ?
J’ai trouvé le trou bien serré ;
Tu l’estopas, si com je croi.
Dist Renars : Non fis, par ma foi ;
Mès li prestres, quant il t’oï,
Si l’estopa, que ge le vi,
De la terre qui fu en haut.
Je t’en croi bien, ce dist Primaut ;
Mais ge me muir ici de fain.


Ensuite vient le vers 4120, qui appartient à la branche Si comme Renart et Primaut vendirent tee vestemens au prestre por un oyson. (7607-5, 1980.)


Vers 3538-39 :

Aignel ne brebis soubs son toit ;
Tous les mengera, par sa foy.(98-14.)

Aignel ne brebis une seule ;
Toutes passeront par sa geule.(195 B.)


Vers 3529-30 :

De la chemise sa prestresse
Et chasuble et aube face.


Vers 3554 :

Ne m’en clamerai à provoire.
Ne · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · (98-14.)


Vers 3580 :

Et que la fosse estoupastes. (98-14, 195 B.)


Vers 3617-30 :

Et je m’en parti vistement ;
Attendu vous ai longuement.


Vers 3633-46 :

De vous ai grant paour éhu,
Ne vous eussent détenu.
Primaus li dit sans attendue,
Qui grant pitié en ha éhue
Pour ce que il le Tit plourer,
Qui laissast le duel demener.


Vers 3649-54 :

Que je tous di bien vraiement
Que j’en apport le garnement.


Vers 3673-74 :

Si me reposerai annuit,
Et demain, mais ne vous annuit. (98-14.)


Après le vers 3684, ajouter ceux-ci, qui servent de transition à la branche ci-après :

Atant la parole laissèrent ;
Toute la nuit se reposèrent. (98-14, 195 B.)






Si conme Renart et Primaut vendirent les vestemens
au Prestre por un oyson.


Vers 3702 :

Car iluec se devoit disner. (195 B.)


Vers 3713 :

Bien voi nous feriens savoir.


Vers 3866 :

Conques n’en fist autre dongier. (98-14.)


Vers 4139 :

Que moult ai esté mal péus. (195 B.)


Vers 4139-48 :

Bien puisses-tu ore venir
Que moult avoie grant désir
De mangier, que ge fein avoie :
Cestui mengerai toutevoie.
Quant il ot le herenc mengié
Si en a Renaît aresnié. (7607-5, 1980.)


Vers 4177 :

Et si feras le mort ainsis. (98-14.)


Vers 4178-91 :

Maintenant Primaus respondi :
Par ma foi, Renart, ge i vois ;
Mès atendés-moi en cest bois.

Je volentiers, se Dex me saut.
Atant s’en est alez Primaut,
Et corant, que plus n’i délaie.
La charete vit en la voie,
Qui vint descendant d’un laris,
Toute chargie de plais.
Com il la vit, si en fu liez. (7607-5, 1980.)


Vers 4213-21 :

Li uns d’aux a dit : Il se faint,
Li autres l’a du pié empaint,
L’autres le fiert parmi les rains
Du grant pel qu’il tient en sa mains :
Par un petit qu’il ne l’a mort. (98-14.)


Vers 4225-27 :

S’a véu sopirer Primaut ;
Maintenant à l’espée saut,
Si l’a trete, qui l’ volt ferir. (7607-5, 1980.)


Vers 4231 :

Moult par est batus durement,
Moult plaint les costez et le flanc. (98-14.)


Vers 4242-49 :

Dist Primaus : Ains sui mahaingnié ;
Si m’a frapé li chareton
Très parmi le dos d’un bâton ;
A pou que il ne m’a tué.


Vers 4257 :

Mès sitost con trère le vist. (7607-5, 1980.)


Vers 4261-73 :

Dist Renars : Ne vous esmaiez,

Quant vous en estes repairiez :
Vous en devés Dieu aloser. (98-14.)


Vers 4274-82 :

Mès or tous venez reposer
Un petitet, puis si irons
Pourchacier que nous mengerons.
Primauz respondi : Ami chiers,
Ce ferai-ge moult volentiers. (7607-5, 1980.)


Vers 4292 :

S’est couchiés en mi lieu de l’aire.
(98-14, 195 B.)


Vers 4327-35 :

Fet Primauz : Et si en alon.
Je volentiers, par saint Simon,
Fet Renars. Meintenant se liève.


Vers 4338-61 :

A la meson vont à esploit
Andui ensemble lez à lez ;
Par un pertuis i sont entrez
Qui estoit petit et estroit. (7607-5, 1980.)


Vers 4345-46 :

Si li huis estoient fermé,
Mais il estoient bien barré. (98-14.)


Vers 4364-68 :

Tantost vers les bacons s’adresce
Delez Renart, qui sages fu. (7607-5, 1980.)


Après le vers 4372, ajouter :

Venus estes à la charroie ;
Or del mengier, si irons boire. (195 B.)


Vers 4382 :

J’en mengerai tout à mon preu. (98-14.)


Vers 4414-16 :

Je ne m’en puis ici fichier.
Fichier ! si puet, se Dex me saut.
Par ma foi, non puis, dist Primaut.
(7607-5, 1980.)


Vers 4438 :

Se ne m’aïdes ge sui mort. (7607-5.)


Vers 4442-43 :

Il m’auroit maintenant tué,
Que jà raençon ni auroie. (7607-5, 1980.)


Vers 4442 :

Jamais vif vous ne me verrés.


Vers 4447-50 :

Atant s’en est torné Renart ;
D’un plançon a fait une hart. (98-14.)


Après le vers 4480, ajouter :

Tant a de toutes pars tiré
Et tant destors, est deschiré. (195 B.)


Vers 4481 comme au ms. 195 B. ci-dessus, et pour les vers 4482-85 :

Tout le cuir li ha désiré,
Et durement fu travailliés. (98-14.)


Vers 4485-86 :

Et a si durement crié,
Que li vileins est esveillé. (7607-5, 1980.)


Vers 4537-40 :

Ainsois le tint moult durement.

Haro ! fait-il, huche la gent.
Que je ne puis plus endurer !
Et celle court l’uis deffremer.


Vers 4548 :

Durement estoit en pourpens. (98-14.)


Vers 4555-56 :

Et est en la forest entré,
Si a tantost Renart trouvé. (7607-5, 1980.)


Vers 4571-78 :

Primaut, dist Renars, di-le-moy :
Qu’a fait li villains, par ta foy ?
Je li fis, fait-il…


Vers 4585-686 :

Elle vault plus que de porcel.
Primaut, fait Renars, par ma pel,
Chars de villain est en saison ;
Elle est autele con d’oison.
Après prent Primaus à parler
Et Renart moult à ramprosner.
Renars se prent à esbahir
Quant Primaus le vaut envaïr ;
Et dist Renars : Par sainct Denis,
J’ai enfans qui sunt de haut pris,
Qui bien tost, se il le savoient,
L’âme du corps vous osteroient. (98-14.)


Vers 4591-680 :

Jà, se Diex plet, n’en mengeron
Primaus forment se courouça
Et jure qu’il le comparra.

Il bâti Renart durement,
Sanz nul autre menacement.
Renars fu trestouz esbahiz
Quant Primaus l’ot si envaïz ;
Si li a dit trestot en haut :
Vos avez tort, sire Primaut ;
Sachiez, se m’aviez ocis. (7607-5.)

Ces vers sont suivis des trois derniers de la variante du ms. 98-14.


La même variante se retrouve, presque dans les mêmes termes, au ms. 195 B. ; la plus grande différence conasiste dans ces deux vers,

Si l’aura jà moult tost frapé,
Et si l’a moult fort ramprosné.

qui viennent après le cinquième.


Vers 4709-61 :

Renars li dist : Par sainct Symon,
Ce saura Nobles li Lions
Que tu m’as malmené ici.
Foi que je doi à sainct Remi,
Et Primaus dist isnellement,
Tenés m’amende vistement.
Renars ne volt autre riens née.
Ha, Renart ! fet-il, moult m’agrée.(195 B., 7607.)


Vers 4709-65. Le ms. 98-14, après avoir donné les quatre premiers vers de la variante ci-dessus, continue ainsi :

Qui en penra le vengement
Se ne l’ m’amendés hautement.
Primaus ne veult autre rien née :
Renart, fait-il, et moult m’agrée
Que nous acordons demanois ;
Or en venés droit en ces bois,

Si me faites le sairement.


Vers 4775-82 :

Atant s’estoit agenoilliez.
Sire Primaus d’andos les piez,
Et mist sor le piège sa mein,
Et dit : Si voié-ge demein. (7607-5, 1980.)


Vers 4790 :

Bon ami serons je et tu. (7607, 1980, 195 B.)


Vers 4806 :

Si t’aït Diex, ce dist Renart. (7607-5, 1980.)


Vers 4808-15 :

Sur le piège s’est eslaissiés,
Lever se voloit en estant,
Et dans Renars tout coiement.
Le pié que oust pri sur le tour,
Quant il se vault mettre au retor,
Par le pié se sent pris Primaut ;
Renars le sent, arrière saut,
Et Primaut durement s’escrie. (98-14.)


Vers 4010-12 :

Et la clef del piége destent,
Si a pris… (7607-5, 1980.)


Vers 4828-33 :

Et Primaut remeins en torment ;
Et sachiez que poinne souffri
Quant le pié illec li porri.
Et Renars s’en rêva arrière. (7607-5, 1980.)


Après le vers 4830, ajouter :

Moult i souffri malaise et painne ;

Entrés fu en male semainne.


Après le vers 4834, ajouter :

Mais il n’ayoit riens à mengier.
Tant s’estoit alès porcacier
Et parmi plain et parmi bois,
Que il ot viande à son cois :
Sor son col enporte un oison. (195 B.)


Après le vers 4842 :

Recéu l’ont lié et joiant
A lui, sa lame et sa mesnie.
Moult se repent et s’umelie
De ce que à Primaut a fet ;
A Dem-le-Dé se rent meffet ;
Du mal qu’a fet or se repent ;
Sa vie amende durement.

Cette fin, si peu d’accord avec le caractère de Renart, n’a d’ailleurs rien que de conforme è l’innocence que lui attribue le texte des manuscrits 7607-5 et 1980 dans le cours de cette branche. Selon ces manuscrits, c’étoit sans malice que Renart s’efforçoit de délivrer Primaut, et

· · · · · · · · · · · · · si l’a laissié
Comment cil qui en fu dolent,

lorsqu’on lit dans l’imprimé, au contraire, vers 4497 :

Qui n’en a pas le cuer dolent.

Ce n’est que pour se venger des mauvais traitements de Primaut, qu’il le fait tomber dans le piège où celui-ci est pris.




C’est de Renart et d’Ysengrin et dou Lyon com il départirent la proie.


Vers 4929 :

S’en va le pas cheant levant. (195 B.)


Vers 4958-74 :

Qui moult estoit plaisans et bel. (98-14.)


Vers 4994 :

Mais Renars, qui bien savoit l’estre. (195 C.)


Vers 5001-12 :

Tant va entor par aventure
Que il trueve une desclosture ;
Par là s’en est dedens entrés
Renars, qui tant estoit desvés,
Et dit que cui il doie nuire,
De l’un fera ses grenons bruire.


Vers 5069-79 :

Dou il ha tous les choux levés,
Sus et jus les ha reversés.
Renars voit ne se puet celer,
Un saut a fait sans arrester ;
S’est ferus en l’un des ruissiax.[14]
Or li croist fort annuis et maux. (98-14.)


Vers 5091 :

Quant en la roys le vit chéu.


Vers 5115-18 :

Et dist : Par Dieu, qui tout forma,
Que li villains n’eschapera.


Vers 5127-28 :

Est estendus de longe en longe,
De pasmison revint adonc.(98-14.)


Vers 5139 :

Il le taste et retaste, portaste.(195 B.)


Vers 5170-73 :

Laissiés-moy, car je vous en pri ;
Demandés-moy, je vous donrai,
Car de rien ne vous en faurai,
Mais le vous donrai demenois.
Tien ma foi, se tu ne m’en crois :
Vostres serai à tous jours mais.


Vers 5240-41 :

Bien tost t’en porroit mescheoir,
Car foi que doi à mes enfans.


Vers 5298-303 :

Quamque Renars veult et divise.
Renars le voit qu’il s’umilie,
Et voit qu’à servir ne s’oblie ;
Si dit : Bien sai tout mon voloir.(98-14.)


Vers 5380 :

Por coi ? Maldite soi hui l’eure.(195 B.)


Vers 5396 :

Sanz plus, por son seignor garrir.


Après le vers 5425, ajouter :

N’i aura dancie ne bale,
Ne solacie ne citole
Se viax se tant me faisiez.
(68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 5435-36 :

Tout orandroit vous chanterai
Del meillor conduit que je sai. (68 C., 195 C.)


Vers 5501-05 :

Mais Renars tant le Coc esgarde
Que de ceux ne se donne garde,
Tant que il sunt sur lui venu.


Vers 5569-85 :

Pour tout l’or de quatre cités.
A ycest mot s’en est tournés,
Mais n’oust gaires alé, por voir.


Vers 5655-64 :

Onques Ysengrins ne meffis
Par quoi déusse estre hays.
Dist li Roys : Ysengrins, amis,
Si me gart Dex et mes amis,
Ne cuit c’onques Renars féist
Cose dont vers vous mespréist :
Or faites moult grant cortoisie,
Que vers lui n’aiés félonnie. (98-14.)


Vers 5675-86 :

Dist Ysengrins : Quant le volés

Mes courrous li soit pardonnés
Ichi alluec, pardevant vous ;
Jamais n’aurai vers lui corrous.


Vers 5783-90 :

Nous vous vaulriens deprier
Que tu alasses espier.
Sire, volentiers, dist Renars.
Atant des compaignons se part. (98-14.)


Vers 5806 :

Voir, tost el que pain li donroit.
(195 B., 195 C., 68 C.)


Vers 5868-920 :

Mais ains aura péril de corps,
Que Renars li avoit ruée
Une pierre et grande et lée
Dessus le corps, par tel aïr
Que dedens lou refist chaïr.
Li Roys Nobles et li Lous sunt
A mal aise quant rien ne font ;
Moult se merveillent de Renart
Que ne repaire celle part.
Sire, dist Ysengrins au Roy,
Alons vers lui, je vous en proi,
Savoir ce que est, qu’il ne vient.
Et dist li Roys : Vous dites bien.
Atant sunt celle part tourné ;
Ambdui courrent tuit abrievé. (98-14.)


Vers 5879-80 :

Monsaingnour Noble enmi le pré
L’a véu, si li a mostré. (68 C.)


Vers 5927-56 :

En l’eaue le convint noier.
Or puet Renars tout sans dongier
De la proie son vouloir faire,
Que par lui n’aura mais contraire.
Quant Renars oust fait icel tour
Tantost se valt mettre au retor.


Vers 5969-6052 :

Que vous m’avés trop fait attandre ;
On vous deveroit à forches pendre.
Sire, dist Renars, n’en puis mais,
Que j’ai éhu un autre fais,
D’un villain qui là se dormoit :
Les bestes et le pré gardoit ;
Si ai tant fait par mon effors
Que il gist en cel fossé mors.
Dist li Roys : Por rien ne l’ croiroie
Se je meysmes ne l’ véoie.
Et Renars li a dit pour voir :
Dont y venés pour le savoir.
Dist li Rois : Renart, moult ies saiges ;
N’a en ma cort qui tant bien saiche. (98-14.)


Vers 5995-6000 :

Se la verté en séussiez,
Jà vers moi mau gré n’éussiez :
Or oiez, je le conterai,
Jà de riens voir ne mantirai,
A toz cez moz ce que li conte
Renars de chief en chief li conte. (68 C.)


Vers 6039 :

A un ort mesel de ma main. (195 B.)


Vers 6072-90 :

Et puis a dit que s’il pooit
Que jà Renars n’y partira :
A son pooir l’en gittera,
Si voist pourchacier autre part.
Lors dist au Roy : Se Diex me gart,
Tous li meillours que je y voie
Est que de ceste belle proie
Retenés à vo vuel trestout,
Et je le vuel trestout de bout.


Vers 6135-44 :

Et vostres filz qui est ainsnés
Aura le veel, se vous volés,
A son mengier, que moult bons est,
Que il est tenres et de let ;
Il n’aura que huit jors demain ;
Et entre moy et ce villain
Nous en irons sans atargier
Par ces bois quérir à mengier.(98-4.)


Vers 6172-200 :

Ou espoir ancor pis auroit.
Or demourés, que je m’en vois ;
Si vous porchaciés par ces bois,
Que ci ne vuel plus demourer,
Mais en vuel ma proie mener.
Puis que ainsi parti avés
Par moi contredit n’en serés.
Alés querre que mengerés,
Que de cesti ne gousterés.
Sire, dist Renars, ne le dites ;
Si m’aïst or Sains-Esperites,

Se seroit or trop grans duretés
S’Ysengrin un peu n’en donnés,
Que il par est trop familex. (98-14.)


Vers 6192-98 :

Et s’à moi n’en volez doner,
Se viaus non et par conpaignie,
A Ysengrin faites partie
Un poi tant qu’il se fust disnés ;
Car il est si mal atornés
Que il ne se puet porchacier ;
Mielz li venist, voir, qu’eschacier[15]
L’éussiés fait de l’un des piez :
Certez, çou sera grant péchiés. (195 B.)


Vers 6237 :

Jà soit ce qu’il en eust grant joie.(68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 6272 :

Ne se doit nulz faire si prume.[16](195 B., 195 C.)


Vers 6194-305 :

Mais Renars, qui le monde aguaite,
Sceit plus de barat trestouz seulz,
Chertés, que ne font trente-deuz. (98-14.)


Vers 6297-99 :

D’aucun qui moult plus de lui sace,
Ne seit nul à cui son coraige
Puist descovrir séurement.(195 B., 195 C., 68 C.)


LA COMPAIGNIE RENART.


Li Lyons c’on apele Noble
Estoit jadis en un vingnoble,
Au chief d’un bois, en une plaingne ;
Avoec lui ert en sa compaingne
Renars et Ysengrins li Leus.
Toz troi erent moult fameilleus.
Nobles li Lyons baailla ;
Et Renars moult s’en merveilla,
De sa destre poë le saine,
Quant il en voit issir l’alaine :
Sire, dist Renars, qui le flate,
Vous avez moult la pance plate ;
Vous n’avez hui guères mengié ;
Et dist li Lyons : Non ai-gié ;
Mès moult volentiers mengeroie
Se péussons encontrer proie :
Quar fesons une compaignie
Or endroit ci, par foi plevie.
Sire, dist Renars, je l’otroi ;
Chascuns a plevie sa foi
Que par léauté partiront
Itel gaaing comme il feront.
Tuit troi l’ont plevi et juré.
Tant ont ensamble randoné
Qu’au chief del bois truevent un tor
Dont ne préissent nul trésor,
Et une vache et un véel
Truevent pessant en un prael,

Trestoz troi les ont pris ensamble.
Sire, dist Renars, ce me samble
Que bon feroit partir no proie.
Dist Ysengrins : Je le voudroie.
Et je, dist li Lyons, ausi :
Ysengrins la partira si
Que chascuns, selonc ce qu’il vaut,
Ait droite part ainz qu’il s’en aut.
L’avantage vous en doins or,
Biaus sire, et vous aurez le tor,
Et Ysengrins aura la vache,
Et Renars, qui la proie chace,
Aura le véelet petit :
Il me samble que j’ai bien dit.
Dist li Lyons : Jà vous parra.
La poë hauce, se l’ frapa :
Aus graus en mi le front l’aert
Si doucement le nez li tert
Que le cuir de la grise pel
Li abat desus le musel,
Et Ysengrins le trest arriere,
Qui ne fist mie biele chiere.
Or tost, dist li Lyons, Renart,
Partez ; donez chascun sa part.
Sire, dist Renars, volentiers :
Vostres sera li tors entiers,
Et ma dame la Lyonesse
Ait la vache grasse et epesse :
Se l’ mengera souz sa cortine
Où ele gist en sa gesine ;
Et vostre filz, mi damoisel,
Si aura le petit véel.

Renart, dist li Lyons, biaus frère,
Di moi, par l’ame de ton père,
Qui t’aprist si bien à partir ?
Par sainct Estiene le martir,
Sire, ne l’ vous celerai jà :
Cil Bachelers que je voi là,
Qui si se fet fier et harouce,
Por ce qu’il a aumuce rouge.[17]

Icest exanple de Renart
Si nous enseigne tempre et tart
C’on doit sage clamer celui
Qui se chastie par autrui.



Explicit la Compaignie Renart.




Si conme Ysengrins parti la terre aus deus moutons.[18]


Vers 6376 :

D’iluec s’en est outre botez. (68 C.)


Vers 6391 :

Et que andeus[19] nos mengeras. (195 C.)


Vers 6436 :

De loing le vont escharnissant. (68 C.)




Si conme Renart fist avaler Ysengrin dedenz le puis.[20]


Vers 6503 :

Graisles par flans, vains, esbahis.(7607-5, 195 B., 195 C.)


Après le vers 6516, ajouter :

Lors s’areste, et a coloiet
Con cil qui moult a foloiet. (195 B.)


Vers 6581-82 :

Et cilz qui est alez en proie,
Cui la langue formant maistroie. (195 C.)


Voir ci-après, p. 113, la variante de la seconde version du manuscrit 195 B.


Vers 6633 :

Ains n’en sout mot, si fu aval.(98-14.)


Vers 6633-34 :

Einz n’en sot mot que il avale
Jà i aura encontre male.(68 C.)

Einz n’en sot mot jusqu’avalé
Se vit au fonz du pois alé.(195.)


Vers 6763 :

Ceanz a riche pocinaille. (7607.)


Vers 6769-70 :

Dist Ysengrins : Par sainct Silvestre,
Je vaulroie jà dedens estre. (98-14.)


Vers 6808-10 :

Que quant li biens est si pesanz
Si s’en avale çà dejus,
Et touz li maus reva lassus. (68 C., 195 C.)


Vers 6881 :

Renars li dist fière merveille,
Qui là n’avoit feu ne chandeille. (98-14.)


Vers 6902-04 :

Tu chiez ou puis d’enfer là jus :
Des diaubles sui escapés,
Et tu t’en vas as vis malfès :
Moult es en grant nerté cheois,
Et j’en sui fors, bien le sachois.
(98-14, 68 C., 7607-5, 195 B., 195 C.)


Après le vers 7002, lire :

Et Ysengrins li respondi :
Biaux doulz filz, Renart m’a tray. (98-14.)

Biauz fiuz, Renars, qui m’a traï,
Par Dieu le voir, qui ne menti.


Vers 7020-21 :

Atant li ont vitaille quis
Que porchacié ont et trovée
Qu’il a… (68 C., 7607-5, 195 C.)


Vers 6605-7016 :

Car parfonde ert à grant mervelles ;
Un truel i avoit as deus selles ;
Quant l’une iert plainne et l’autre vuide ;
Molt fu faite par grant estuide.
A terre a mise la geline
Renars, et sour le puis s’acline ;
Mais ne se set à quoi tenir,
Car ne puet à l’ewe avenir.
Renars est ore en moult grant painne,
En mainte guise se demainne :
Tramble et tressaut, sa barbe lèche ;
De soif li cuist la barbe et sèche.
Ne puet par nul engien savoir
Com il péust de l’euve avoir.
Liève la teste et les orelles,
Si a véues les deus selles
Pendues sor le puis à destre.
Diex ! dist Renars, çou que puet estre ?
Qui n’os boire et si muir de soi,
Et si n’i a palis ne soi,
Ne chose que l’ me contredie.
Je sui couars, que que on die ;
Mais la male flamme me parte
Ançois que de cest lieu me parte
Se je n’en boic ains que m’esvainnes,
Jà n’en querrai congié as moisnes.
Lors sali por la corde prendre
Là ù il vit le saiel pendre,
Et cuide que d’ewe soit plainne.
Oés con son péchié le mainne !
Si conme il se prist à la selle

Et la corde li destoreille
Qui ert entors le truel entorte,
Et ens ou puic parfont l’enporte.
Or puet boire, se il comande,
Car l’euve a toute en sa conmande.
Crans périls iert dou revenir ;
Or se puet cius por fol tenir
Qui les autres suelt afoler ;
Ne puet ramper, ne puet voler,
Ne porpenser par quel manière
Il se puisse venir arrière.
Diex ! dist Renars, que devenrai ?
En quel guise me contenrai ?
Il m’estuet ci doner paaige ;
Jà me suelt-on tenir por saige.
N’i a noient dou retourner,
Or me covient ci sejourner,
Çou est la fine vérités ;
Se par autrui n’en sui jetés
G’i remanrai je l’ sai de voir ;
Et s’on me puet apercevoir
Deschirés iert mes peliçons,
Des moisnes qui ont les friçons.
A peschier me covient aprendre ;
Ne puis de moi bon consel prendre
Dès que je sui en la rivière
Et ne m’en puis retraire arrière.
Or est Renars en grant angoisse ;
En maint endroit pense et déboise
Conment se porroit consillier
Sans sa gonelle despoillier ;
Mais ne se sot tant porpenser

Coment il la puisse tenser ;
Ne set li chaites que il face,
Mais la corde tient et enbrace
Et l’anse dou saiel qui flote ;
Poour a de perdre sa cote.
Or n’i a fors de l’esgarder,
Malvaisement se sot garder.
Que qu’il ert en celle misère
E-vous Ysengrins son conpère,
Que li fains ot dou bos geté ;
Et je vous di en vérité
Qu’il n’i vint pas por Renart querre,
Mais por sa garison porquerre
Au guicet vint, outre se met ;
De grant folie s’entremet,
Car moult saura de la trestorne
S’il sans damaige s’en retome.
L’abéie vet dédiant
Et entor la graigne espiant
Savoir se il trover péust
Cose qui mestier li éust.
Or vait par la cort desduisant
Li Leus à la lune luisant ;
Et si conme il vint près dou puis,
Si escouta, celer ne l’ puis ;
Dedens oï celui grignier
Qui les autres suelt engignier.
Lors ot Ysengrins moult grant joie ;
Bien cuide avoir encontré proie
D’annes u de brebis n d’oés,
Dont il farsisse bien ses joés ;
Mais n’i a riens de quanqu’il cuide ;

Ains ne l’ pot tenir frains ne bride :
Cele part vint tous abrievés,
Mais à mal port sui arivés.
Sor le puis se va acouter,
Et comença à escouter
Savoir se c’est oisel u beste.
Et Renars tint droite la teste ;
Si esgarda contre la lune,
Si com le demaine fortune.
Diex ! fait se il, biaul sire père,
Es-çou Ysengrin mon conpère,
Qui s’est apoiés là-deseure ?
Que vait-il querant à ceste eure ?
C’est il ; je l’ai bien connéu :
Vif dyauble l’ont esméu,
Qui ci iluec l’ont amené ;
Certes, je l’ tienc à forsené.
A icest mot l’en apela :
Ysengrin ! estes-vous çou là ?
Par la foi que tous me devés,
Por qu’estes si matin levés ?
Parlés à moi : vous n’avés garde.
Ysengrins l’ot, si se regarde ;
Basse la teste, si orelle ;
Mais ne voit riens, si s’esmervelle ;
Garde sor destre et sor senestre.
Ha, Diex ! dist-il, pou que puet estre ?
U es-tu, va, qui me demandes ?
Je te l’ dirai se tu commandes,
Fait cius qui tout le mont afole ;
C’est Renart qui à toi parole,
Qui est en paradis terrestre,

U nuls pechières ne puet estre.
Ysengrins a apercéu
Renart, si l’a bien connéu.
Renart, fait-il, ne te puis croire ;
Car maintes fois, çou est la voire,
M’as decéu par tes mençoignes ;
Or me recontes ci tes songes,
Et paroles ne sai de quoi.
Et Renars respont en requoi :
Sire Ysengrin, or m’entendés :
Savés con je suis amendés,
Et con j’ai cangié ma vie :
Por tout l’or qui est en Pavie
Ne vous feroie cose acroire,
N’à nul autre, s’el’ n’estoit voire.
Por noiant en avés doutance,
Que que j’aie fait en m’enfance,
Or sui preudons, ce vous plevis ;
Car hons qui est en paradis
N’a mestier de mençoigne dire,
Bien le devés savoir, biau sire.
Renart, fait Ysengrins, ne l’ dites ;
N’estes pas encore si cuites
De traïson ne de péchiés
Dont vous estes toz entechiés,
Qu’en paradis sachiés la voie.
Si sai, fait-il, se Diex m’avoie
A toute honor et à grant aise,
Car n’i voi riens qui me desplaise :
Tout a mes cuers quanqu’il desire,
De nule riens ne s’en consire,
Et trestuit li autre ensement

Qui chaiens ont herbergement.
A mengier avons tot ensamble
Gelines tant con boin nous samble.
Si en verras jà la provende
Que tu n’en soies en doutance ;
Or te regarde, si te cline,
Si troveras une geline.
Ysengrins l’ot, si se regarde ;
Baisse le chief, vers terre esgarde ;
Si a la geline travée :
Bien sai que c’est vretés provée,
Fait Ysengrins à soi-méismes ;
Moult est li paradis saintismes
U on menjue tel viande :
Fois est qui autre char demande.
A icest mot prent la geline,
Et menjue trusqu’à l’esquine
Tous, fors les os et la plume,
C’onques n’i fist semblant ne frume.
Au puis revint sans demorée
Quant la geline ot dévorée ;
Puis li a dit : Renart bial frère,
Aies merci de ton compère :
Ensegne-moi par ta franchise
En quel manière et en quel guise
Je poroie estre en paradis.
Ce dist Renars : Je l’ te devis :
Sés-tu conme entrer i poras ?
A tôt le monde pardonras
Premièrement, ci n’a que dire,
Courous et maltalens et ire ;
Puis si auras miséricorde,

Et te pendras à cele corde,
Et li angle t’enporteront,
Qui de toi grant joie feront.
Tant li dist Renars et consele,
Et tant li a mis en l’orelle
A Ysengrin, qu’il s’aparelle
Pour prendre la corde et la selle.
Il ne douta, si fist enfance ;
La nuit i prist male froviance.
A la corde se tient et lace
Ysengrins, et la selle embrace,
Puis s’agenoille sor senestre
Pour veoir paradis terrestre.
Ne sot mot, que qu’il s’agenoille,
Que la corde le destouroille
Plus tost que flos de mer ne monte.
Que vous feroie-jou lonc conte ?
Moult trast la nuit pute aventure :
Ou puis s’en va grant aléure,
Jà soit icou qu’à lui empoise,
Et cius se liève qui mains poise.
Renars monta et cil avale :
Ceste partisonz est moult male ;
Car cius en rit et cils en pleure,
Cilz va desous et cilz deseure ;
Cil qui onques ne s’entr’amèrent
En une hureté s’encontrèrent ;
Ysengrins commença à dire :
U irés-vous, Renart bial sire ?
Biax conpères, se Diex vous voie,
Dites quel part en iert la voie.
Cix respont, qui moult sot de frape,

Et qui de grant péril eschape :
Je m’en vois, car n’i puis mais estre ;
Tele est de paradis terrestre
Li costume, quant li uns vient
Et li autres son chemin tient ;
Je m’en irai, tu remanras
Aroec les moisnes as blans dras.
A cest mot en vint contremont
Cius qui engigne tout le mont ;
Joins piés saut sus enmi la place,
Pus s’en reva toute sa trace
Et lait et erre col eslassié
Tant que il vint en plassié.
Or est Renars à garison,
Et Ysengrins est en prison ;
Ou puis se crout dedens la selle
Pensis et tristes à mervelle :
Ne set que faire ne que dire ;
La corde tient et saiche et tire.
Mais por folie se travelle
Que ne li vaut une maaille,
N’i a fors dou bel contenir,
Tout çou li ert à avenir.
La nuis s’en va, li jors repaire,
La lune couche, l’aube esclaire,
Et li moisne sont esvillié,
Atorné et aparillié,
Et vont au puc de l’ewe traire,
Ains qu’il voisent en lor afaire.
Uns moisnes a la corde prise.
Et ou puis a la selle mise,
Et fait la cordelle laschier

Por l’euve qu’il en voet sachier ;
Et Ysengrins s’en va montant.
Que vous iroie-jou contant ?
Ceste avala, cele monta
Ou li Leus, en qui poor a.
Dou puc le getèrent li moisne ;
Délivrés est de toute paine.
Et quant il l’orent trait deseure,
Et il vit que d’aler fu cure,
De la cordelle se desserre,
Et de la selle saut à terre ;
De joie s’esqueut et défripe,
Et hors de la porte s’esquipe,
Et li moisne l’ont escrié,
Mais por noient l’ont déffié :
Jamais de lui n’auront saisinne,
Car il s’en va plus de ravine
C’ostoirs ne vole de randon
Quant il voit mallart abandon.
Moult par li est bien avenu
Quant ne l’ont mort u retenu,
Ne doute mais home qui vive :
De grant péril est trais à rive.(155 B.)






De l’Ours et du Lon et du Vilains qui monstèrent lor cus.


Vers 7045-46 :

Esta ileuc ! dist-il. Où vas ?
Par foi, por euc, non ferai pas.(195 C.)


Pour le vers 7082 :

Seignor, dist-il, quar me creez ;
Se mon consoil croire volez,
Jà voir de riens ne mesferez :
Anuit mès le laison…(68 C.)


Vers 7111-12 :

Quar sachiez, quant cuers li remue
Tost a trové une fallue.


Pour le vers 7142 :

Dex vos doint bon jor landemain !
Ele respont : Biax doz seignor.
Dame-Dex vos doint hui bon jor.


Explicit.(195 C.)




De Renart, se coume il conchia le Corbel du fronmage.[21]


Vers 7271 :

Qu’il en avoit le pris en France.(7607-5, 68 C., 195 C., 1980.)


Vers 7302 :

Il liève suz cheant levant.(7607-5, 1980, 195 C)


Vers 7364 :

Puis que escachier[22] vous véoie. (7607-5, 1980.)


Vers 7371-78 :

N’en plaint fors la male foison ;
Cist cous li vaut une poison.
Quant il s’en fu desjéunez

Si dist dès l’oure qu’il fu nez
Ne manja-il de tel formache
En nule terre que il sache.

On lit ici les vers 7379-80 ; puis les suivants :

Ançois se r’est mis à la voie ;
Tot belement que l’en ne l’ voie.
(7607-5, 68 C., 195 B., 195 C., 1980.)


Les vers 7581-82, qui terminent la branche, sont remplacés par ceux-ci :

Fuiant s’en va les saus menus ;
Ses anemis a confondus. (195 B.)

C’est une variante des vers 341-42.







C’est de Prestre Martin et du Lou Ysengrin[23]


Vers 7436 :

De l’eschaper n’est geus ne fuis.


Vers 7450 :

Une maçue prist pesant. (195 C.)


Vers 7498 :

Que Diex le jait de sa prison. (7607.)


Vers 7503 :

Desus son col resailli hors.


Les vers 7520, qui termine la branche, se lit ainsi :

Ici prant nostre contes fin.


Explicit de Renart et de Prestre Martin.(195 C.)




C’est de la Jument et de Ysengrin.[24]


Vers 7554 :

Ne jà n’auriez nule poine.


Vers 7596-97 :

Que qu’Ysengrins à vuidier cerche,
Et qu’il le pié netoie et terche.[25]


Vers 7599 :

Entre deus yeuz sor le musel.


Vers 7602 :

Une liuée vait poiant.[26]


Après le vers 7610 et dernier :

Explicit d’Ysangrin et de la Jumant. (195 C.)




C’est le songe Renart, si conme Ysengrin le bati.[27]


Dans le ms. 7607, la branche commence ainsi, vers 7611-15 :

Un jor avint par aventure
Renars fu venuz de pasture ;
Si fu lassez et traveilliez,
Delez sa fame s’est couchiez,
El maintenant fu endormiz.


Vers 7611-768 :

Un jour issi fors d’une lande
Ysengrins por querre viande,[28]
Et dans Renars tot ensement ;
Par temps feront encontrement.
Renars prent Dieu à réclamer
Que il le puist cel jor garder
Des mains son compère Ysengrin.
J’ai, fait Renars, tant mal voisin
Que ne me sai en cui fier.
A un grant tertre devaler,

Li vint Ysengrins devant lui,
Qui par temps li fera unui.
Rcnars voit ne le puet guenchir,
Ne nule part ne puet fuir,
Si li a dit tout à estreus :
Biaux compères, bien veigniés-vous,
Et Diex vous doinst honor et joie.
Et cilz li dit : Se Dex me voie,
Grant joie ai-je quant je vous voi.
Par Dieu le Père, en cui je croi,
Quant je te voi ne quier autrui ;
Del cors te ferai grant anui :
En mon ventre penras hostel ;
Tu ne t’en pués partir par el :
Moult averas isnel cheval
Se ne te fais livrer estal.
De toi me lèveront li flanc,
Par toi acquerrai hardement.
Que faites-vous ? Vias entrez
En ma geule : que demorés ?
Renars donne réusement.
Par tens sera Renars dolens :
Ysengrins aguise ses dens,
A Renart ne vault rien ses sens ;
Ains nulz ne fu si conchiés
Con Renart fu ne laidengiès.
Or est Renars en mal troton ;
De son dos volent li flocon,
Ainsi con de coute de plume ;
Tel dolour ha, que tous escume.(98-14, 7605, 195 B.)

Cette variante vient immédiatement après le vers 7016,
dernier de la branche Si conme Renart fist avaler Ysengrin dedenz le puis.


Vers 7814-15 :

Et se sentit presques garis.
Li cuers li rit et li sautelle. (98-14.)


Vers 7857-60 :

Je l’ottroy, ce dit Ysengrin.
Et Renars acuet son chemin.(98-14, 7607-5, 195 B.)


Vers 7881-85 :

Sor la haie li fait un cran,
Puis si l’aquieut de pran empran.
Renars sot moult dou fondement,
Senblant fait ne l’en soit neant,
Et que ne puist plus tost aler ;
Qant [il] se vit adès aler,
Renars vait traïnant ses rains,
Et cil le cuide…


Ici viennent les vers 7876-78, suivis de ceux-ci :

Ta gorge iert mise en mon mantel.
Renars l’oï, moult l’en fu bel. (68 C.)

Ces deux derniers vers se lisent aussi au ms. 7607-5. :


Vers 7891-98 :

Si a jeté le bacon jus.
Dit Ysengrins : Or n’y ha plus. (98-14, 7607-5.)


Vers 7904-29 :

Errant s’en va à son bouisson,
Là le mengea sans demourée ;
A Renart ha la hart gardée.
Li villains retourna arrière,

Qui moult faisoit dolente chière
Quant il ot perdu son bacon.(98-14, 7607-5, 195 B.)


Vers 7914-16 :

Et Ysengrins de l’autre part
Vint au bacon, si l’encharja ;
Ou bois parfont l’entraïna.
Renars le voit, moult s’en fait [liez].
Li vilains fu si aprochiez. (68 C.)


Vers 7937-52 :

Mais Ysengrins, qui prent et part,
A Renart en monstre la hart. (98-14, 7607-5.)


Le dernier vers de cette variante ce lit ainsi :

Li avoit otroié la hart. (7607.)


Vers 7966-70 :

Renars est liés, si com je croi.
Va s’ent Renars à grant baudour,
N’i voet plus faire de séjor ;
Vis li est qu’il soit escapés
As vis diaubles, as malfés. (98-14, 195 B.)


Les vers 7995-96 manquent an ms. 195 B., et après le vers 8004, on y lit ceux-ci :

Avés-vous dit vostre latin ?
Encor est-il assês matin ;
Ne verriés goûte à escrire ;
Se vous entendiés à lire
Pour mon père vostre sautier
Je vous donroie boin louier,
Çou qu’à nului faire ne seuil.

Le manuscrit 98-14 offre cette variante à peu près dans les mêmes termes ; elle ne diffère guère que par le cinquième vers, ainsi conçu :

Dites pour moy vostre psaltier.


Vers 7999 :

Et pour yche cois se taisoit. (98-14.)


Vers 8032-37 :

Frobert, tous enterrés dedeus.
Li Grésillons se traict arrière :
Renart, fait-il, passion te fiere 1
Tant ies ore de male part,
Pendus soies à male hart. (98-14, 195 B.)


Vers 8051-52 :

Or voi bien ne puis plus durer,
Uns malx a fait mon cors grever. (68 C., 7607, 1980.)


Vers 8065-81 :

Li Grisillons conut Renart ;
Si li a dit : Se Dex me gart,
Jà en auroiz à grant plenté.(7607-5.)


Après le vers 8158, ajouter :

· · · · · · · · · · · point de véue ;
Par vous n’ière mais encusés
Que rien que face ne verrés. (98-14, 195 B.)

Au reste, ces gabs de Renart sont très-abrégés dans le manuscrit 98-14, sans que la concision nuise en rien à la clarté.


Vers 8175-80 :

Cui attaint tout le porfent,
Qui il consieut as déni le fent ;
De bataille est en grant friçon ;

D’Ysengrin volent li flocon :
Renars fu sor le for muciez,
Si en fu moult joienz et liez.(98-14, 7607-5, 195 B., 68 C., 1980.)


Vers 8211-50 :

Lors li remembre de Renart,
Qui tant par est de pute part,
Que joians est de son anui ;
Il le vaulroit tenir leis lui.
Porpense soi par quel affaire
Li puist faire anui et contraire ;
Lors s’est apensés d’une chose
Dont il sa feme en son cuer chose
De ce que ferue li a
Renart ; moult par sens abaissa
Quant il le vit o lui gesir,
Et dist qu’il ne se puet taisir ;
Tele ire en a au cuer éu
De ce qu’il a o lui géu,
Que par peu li cuers ne li criève.
Maintenant de terre se liève ;
Si se remest moult tost arière,
Et vint tout droit à sa quarière,
Où sa feme trova séant ;
Meintenant la va lédeiant :
Dou pié la fiert com s’il fust ivre.
Hai ! fait-il, pute chaitive,
Pute vix, ordes, caude d’uevre.


Le reste, sauf quelques légères variantes, comme les vers 718-48 de l’imprimé, à la suite desquels on lit :

A ces paroles s’acheminèrent,

Onques de l’errer ne finèrent
Tant que il vinrent à la Cort ;
Or cuic qu’Ysengrins tenra cort.(7607-5, 68 C., 195 B., 195 C., 1980.)


Dans le ms. 98-14, les sept premiers vers de cette variante sont suivis de ceux-ci :

A l’ostel vint, si se repose :
Sa femme prist è ramprosner,
Et de Renart à reprover.
Hai ! fait-il, pute chaitive,
Moult est grans duelz quant estes vive.


Après le vers 8220, ajouter les deux suivants, qui terminent la branche :

Et le conciliera par gile,
Quant li fera mangier l’angile. (68 C.)






Si conme Ysengrin s’ala plaindre de Renart à la Cort le Roi.


Vers 8254 :

Et de la Court sceit les usaiges.


Vers 8283-84 :

Renars est cils qui toz mals brace,
Qui toutes malvistiés porcache. (98-14.)


Vers 8387-410 :

Et s’il quidast que non féist,
Sachiez volentiers le guerpist
Envers Renart de sa querelle.(7607-5, 195 C., 1980, 7607, 68 C.)


Après le vers 8410, ajouter :

Merde estes, se Diex m’ament :
De tous merde loier attent. (195 B.)


Vers 8435-37 :

Li Chamois ha sa raison dite :
Nous trouvons en descrés escripte,
En la rebrice publicate. (98-14.)


Vers 8462 :

Si c’on te claime bone sir,
Et tu ne fai bon droitour
Ne fou mie bone seignour. (98-14, 195 C.)


Vers 8467 :

Et se tu ne faces droit tort,
Tu ne soies bone signor.
Fabular çou que bonté sache. (195 B., 1980.)


Vers 8481 :

Dont ses conpainz est escopez. (7607-5, 1980.)


Vers 8492-95 :

Que que il doie demorer
Quar courrechiés fu durement.


Vers 8522 :

Et si est preudons et estables.


Vers 8571-72 :

Et si li toulra son savoir,
Et sa pensée et son avoir.


Vers 8625-37 :

Oïl, ce dit Renars, pour voir,
Je t’en ferai assés avoir.
Ycelle nuit à l’anuitier
Alâmes là pour agaitier
Comment y porriens venir.
Mais li glous ne se poust tenir :
Les gelines vit ou plaissier. (98-14.)


Vers 8689-92 :

Et gens venir de totes pars
Et je m’en alai tost et viaz,
Fuiant contreval les plaissiez. ( 195 C.)


Vers 8691-719 :

Vers les villains ving abregiés
Ainsi com je fusse enraigiés ;
N’y oust tant hardi ne tant cointe

Dès que je vers eux fis m’empointe
Que lors ne s’en tornast fuiant.
Et j’en alai un consiuant
Qui portoit une grant massue,
Devant moy à mes piés le rue,
Et uns autres le pestal liève,
Tel coup m’en donne qu’il me griève
Droitement tout emprès l’oreille,
Qu’il me fist la teste vermeille.
Et li gaignon moult erranment
Me renchaucent hardiement.
Illuecques refui moult batus ;
Mais je me sui tant combatus,
Que nuls d’aux n’ose avant venir ;
Ainsois se sunt mis au fuir,
Et me commencent à huer ;
Et je les pris à eschuer.
Vers le bois commenchai à tendre. (98-14.)


Vers 8711-18 :

Lors n’i ont cure de plaidier ;
As vaignons sont venu aidier,
Et li vaignon tot erramment
M’enchaucent plus hardiement.
Ilueques refui tant batus,
Mais je m’i sui bien combatus,
Que nuis d’iaus n’ose avant venir,
Ains se sont tuit pris au fuir ;
Mais durement m’i ont plaié,
Et li vilain m’ont esmaié,
Qui me coumenchent à huier,
Et je me sui mis au frapier.
Vers… (195 B., 7607-5, 1980.)


Vers 8733-875 :

N’y ha beste qu’il n’ait fait honte ;
C’est mal fait quant on ne l’en donte.
A cest mot se sunt tuit téu,
Li plus josne et li plus chenu,
Et Brichemers vint en estant.
Devant le Roy moult gentement.
Por les autres dist com saichans :
Seignour, fait-il, à nostre sens
Devons cest jugement enquerre
Selonc l’esgart de nostre terre,
Trouvei l’avons, mais qu’il tous place. (98-14.)


Vers 8761-62 :

Qu’il a lonc-tans attrainé ;
Se l’uns a l’autre tormanté.


Vers 8788 :

Où je n’alasse por aidier. (195 C.)


Après le vers 8840, ajouter :

Et dient : Icest est bon afere ;
Bon seroit entr’eus drus pès fére.


Vers 8851-52 :

Par cui cils plais soit entreciés ;
Mais se Roeniaus fust haitiés.(7607-5, 1980, 195 B.)


Vers 8907-18 :

Li Lyons respont : Je l’ottroy ;
Ainsi ert, fait-il, par ma foy.
Là convenra Renart respondre,
Mais il li convenra semondre. (98-14.)


Vers 8952-58 :

· · · · · · · · · · en esbatant ;
Isengrins le voit, si l’encline,
Et cils li respondit par signe.
Ysengrins li dit douchement :
Roonel, fait-il, à moy entent. (98-14, 195 B.)


Vers 8973-82 :

Dist Roonelz : Ne t’esmaier
De ce te sai bien consillier. (98-14.)


Vers 8999-9000 :

Ne porra garir, bien se gart,
Que j’aurai mis en un esgart. (98-14, 7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 9007-70 :

Dont ne me priserai-je gaires.
Atant Ysengrin s’en repaire
A tous ses amis est venus ;
N’i remeit chaus ne chevelus
Qu’il ne veignent trestuit ensamble
Là où Ysengrins les assamble.
Biau seignor, fait-il, oprenés :
A mon plait vous ai admenés ;
Vous estes mi ami privés,
Si vous pri, vous me secourrés.
Lors li ont dit communément
Que jà n’en seront recreant.
Devant que sera fais ses plains,
Bien les ha tous entre ses mains.
Et moult en vint de par Renart,
Que tuit se tinrent de sa part ;
Moult li jurent séurement

Que tuit venront hardiement
Renart à son besoing aidier ;
Jà ne s’en doit point esmaier.(98-14.)


Vers 9041-46 :

Bien a porprise et amainie
Avecques li de sa mainie,
Car trostoz cil de sa manière
Sont alié à sa banière.
Li preux porta le confanon
Icil qui avoit non Fuiron. (68 C., 195 C.)


Vers 9128-445 :

Sire, fait-il, ou tort ou droit,
Me convient faire voircment,
Et tout vostre commandement
Come cils qui muer ne l’ose ;
Mès je [voi] ci une autre chose.(7607-5, 195 B., 1980.)


Vers 9198-460 :

Pour le serement faire à droit.
Et dist Grimbers : A mon espoir,
Renart ne doit or si avoir
Tel presse de toute la gent,
N’affiert à baron si vaillant. (98-14.)


Après le vers 9168, ajouter :

Qui sont venu près de la vile.
Renars, qui moult savoit de guile,
Lor…(195 C.)


Vers 9297-316 :

Renart chacent, Brun cravantèrent,
Thiebcrt desoz lur piez foulèrent.

Tant firent [il] qui s’eschapèrent,
Et entr’eus deus s’cntr’ancontrèrent. (195 C.)


Après le vers 9436, la branche finit par ceux-ci :

Batuz refu Placiaus[29] i Dains,
Qui moult par estoit fous et vains,
Que Renart voloit conchier.
Or puent tuit aler brillier ;
Et li Lions et li Lieparz,
N’i a un seul qui ne s’en part
Moult corociez et moult dolanz,
Et dant Renars ne fu pas lanz
De corocier ses anemis,
Et il se r’est en Mal-Treu’[30] mis.
Moult li est or poi de menace :
Qui le viaut haïr si le hace.
Cil s’enfuient, Renars eschape :
Dès or, gart bien chascuns sa chape. (68 C.)

Le dernier vers manque au ms. 195 C., fol. 19, r° c. 1, où on lit : Li vient conmant Renars dut jurer le sairemant a la volunté Roonnel le maslin. Explicit conmant Renart.


Vers 9477-648. La branche finit par ces vers, immédiatement après le 9476e :

Si ennemi qu’illuec croupèrent
Courront avant, et l’escrièrent ;
El li gaignon qui muchié furent
A grant effort après corrurent.
Or ha Renars poour de mort,
En soi n’avoit nul reconfort :

Tous jours li estoit bien chéu ;
Mais or li est-il meschéu,
Or ne li ont mestier ses lobes :
Sa pelz s’envole par frelopes.
Tant ont li chien Renart tiré
Qu’en trente lieus l’ont-il navré :
A la parfin l’ont tant mené
Tant travillié et tant pené
Et tant foulé et débatu
Qu’en Maupertuis l’ont embatu.(98-14.)


Vers 9493-528 :

Tuit cil qui furent en l’agait ;
N’i remaint nul[ui] : cascuns i vait.(195 B.)






Si conme Renart conchia Brun li Ours du miel.


Vers 9693-94 :

De ce redoubla mes courroux ;
Et li Rois a dit oianz touz. (195 C., 1980.)

De ce a joie sanz corouz
Li Rois, et a dit oiant touz. (7607.)


Après le vers 9706, ajouter :

Que il a fait tantes molestes
Et conchiées tantes bestes. (68 C.)

Dans l’imprimé, ces deux vers (9735-36) sont prononcés par Bruianz li Tors.


Vers 9708-12 :

Que bien ne le puist amender
Se ne fust por le pais garder. (98-14.)


Vers 9827-29 :

Onc de mon cors ne fis folie,
Ne malvaistié ne vilenie,
Ne putaige ne estoutie ;
Ne mesfait n’andura à faire.


Vers 9853-54 :

Qu’il se parjurent et desvoient
Et tesmoignent ce qu’il ne voient. (195 C.)


Pour les vers 9881-81 :

Tele amende li ferai faire,
Mais qu’il ne tous doie desplaire,
Con vostre Cours resgardera,
Et qu’elle vous consillera. (98-14.)


Vers 9884-85 :

Le targement et le respit
Qu’il a fait de venir à Cort.(195 B., 196 C., 68 C., 1980.)


Après le vers 9916, ajouter :

Si qu’à une foiz s’en castit,
Maintes foiz a pris tel respit. (68 C., 195 B.)


Vers 9961-62 :

A la terre, lès sa moillier,
S’assist ; si prist à rooillier.


Après le vers 9968, ajouter :

Mais malgrei Ysengrin le Leu,
Fust faicte la pais en chest leu.


Vers 10004 :

Qui por pondre les engressoit. (98-14.)


Vers 10026-27 :

Que tu ne criens autrui menace,
N’autrui corroz, n’autrui paroles. (68 C.)


Vers 10065-66 :

Si que vos à vos euz verrez,
Si con verra toz mes barnez. (195 C., 1980.)


Vers 10113-14 :

En un moult bel sarclus de fust,

Tout le plus bel que onques fust. (98-14.)


Vers 10131-32 :

Quant li cors fu bien enterrés,
Li duels fu auques oubliés. (195 B.)

Quant le cors ont bien enterré
Et grant dolor ont demené.[31]


Vers 10147 :

Qui enpira Renart son plait,
Que Coupée granz vertuz fait. (68 C.)


Pour les vers 12013-14 :

Si oit giter de lui maint geu,
Et ne siet n’à table n’à feu. (98-14.)


Après le vers 10218 :

De deus fois boivre, c’est dou mains,

ajouter :

Por nient se regarderoit.
Qui plus de deus fois beveroit. (68 C.)


Vers 10222 :

Qui plus sont fel que vint gaignon. (98-14.)

Qui sont plus fel que Kermeton. (68 C.)


Vers 10256 :

Mais que yaut ce ? Ce n’a mestier. (68 C., 1980, 195 C., 7607-5.)


Vers 10272 :

Bien vos en croi, dist li lichières. (68 C., 195 C.)


Après le vers 10282, ajouter :

Où il voloit prendre des ès
Pour faire taubles de grans lès.(195 B.)


Vers 10289-90 :

Ichi dedens est li miels douls :
Or dou mengier, biax amis douls,
Et en faites tot vostre bel.(98-14., 195 C.)


Vers 10341-54 :

Quant il oy frémir la gent
Fremit et pense durement.(98-14.)


Vers 10425-26 :

Pasmez est chéuz li chaitis :
Li sans li cuerre tout le vis.(68 C.)

Pasmés chéis ou pavéis ;
Li sans li couroit jus dou vis.(195 B.)


Vers 10433-36 :

Que il respondre ne li sot,
Puis li respont tot à un mot :
Renars m’a einsi mal bailli.
A cest mot es piez li chaï.(195 C.)


Vers 10445-48 :

Mais je lor fis une saillie :
Dis en reting en ma baillie,
Et les cinc mis en mon estui,
Et la sisième menjai hui.(68 C.)


Après le vers 10560, ajouter :

Fors dis gelines d’un parage ;

Renars l’en avoit fait damage
De trois gelines et d’… (195 B., 68 C.)


Vers 10575-78 :

Mes n’i trueve froment ne orge,
Et li laz li fiert en la gorge :
Tire et sache Tibers li Chaz,
Mes par le col le tient li laz.


Vers 10702 :

Sans essoigne nul’ orendroit. (68 C.)


Vers 10736-44 :

Mes je sant moines a si fax
Que je criem ne me mésavaingne
Se ge faz tant moignes devainne.
Dist Grimbers : De ce n’ai-ge cure.
Vos estes en grant aventure
Demain de morir ou de vivre ;
Tant con vos estes à delivre
Conseilliez-vos à moi briément,
Si irons plus séurement. (68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 10790 :

Bien me déust-on escorchier. (68 C., 195 B.)

De ce ne li fis pas dangier.(195 C.)


Pour les vers 10817-20 :

Au derrain les servi de lobe ;
Je ne vaulsisse pour ma robe.(98-14.)


Vers 10828 :

Tant fist que il iere matin ;
Pas ne vot Renars lire latin[32]
Lessa…(7607-5.)


Vers 10830 :

Que à nelui riens ne mesface.(68 C.)


Vers 10843 :

Conte, prince ne chievetaine.(7607.)


Vers 10867-70 :

Quatre fois se commande à Dé,
Et se saingne pour le malfé.(98-14.)


Vers 10893-95 :

Dont n’estes-vos à moi confès
Et volez rancheoir après ;
Ensi as-tu Dieu renoié.
Cil dist…
(68 C.)


Vers 10899-900 :

Dans parjures, dans renoiés,
Vous ne serés jà castoiés.


Vers 10903-04 :

Si as dit ta confession,
Et si voés faire occision. (68 C., 195 B.)


Vers 10906-09 :

Toute soit malediste l’eure
Que tu chéis sor terre mère ;
Dolante puet estre la mère
Qui te porta à itele eure.(68 C.)


Viennent ensuite les deux derniers vers de la variante ci-après.
Vers 10907 :

Que tu fu onques né de mère.(98-14.)

Et ajouter :

Dolans en doit estre tes pères,

Qui te menra en itel heure,
Que tous li siècles te deveure.
Andoi s’en vont souef amblant.(195 B.)


Vers 10909-10 :

Alon-nos-ent en pès ensamble.
Tout li corps li fremist et tramble.(98-14.)


Vers 10921-22 :

Mais li chevals à Renars trote,
Li cuers li bat desus la cote.(195 B.)


Après le vers 10938, ajouter :

Et Chanteclers pas ne sonmoille,
Et Raonniaux se raparoille.(68 C.)

Et Canteclers ne s’i oublie,
Et Roeniaus, qui le r’espie.(195 B.)


Vers 10971 :

Par lor barat, par lor pooir.


Vers 10974-75 :

Ne porquoi il à moi contandent,
Et dient qu’il me feront let.(195 C.)


Vers 10992 :

De çou ne me puis escondire ;
Mais puisqu’il ne s’en est clamée,
Ne qu’il n’i ot force monstrée,
Ne huis brisié…(195 B.)


Vers 10992-94 :

Ce ne puis-ge pas esconduire,
Que je n’aie sa fame amée ;
Mais puis que ne s’en est clamée.(68 C.)



Vers 11003-08 :

Boins Rois, es-ce por foiauté,
Et l’onneur et le primauté,
Que j’ai vers tous tant maintenue,
Et si griés m’est ore rendue ? (195 B.)


Après le vers 11028, ajouter :

Fleurs ne couleurs de rectorique ;
Assés sariés jà de fusique
Se tous ensi nous escapiés,
Puis que ci estes entrepiés.
Nia mestier sains de chat ;
Hui prendra fin vostre barat. (195 B., 68 C.)


Vers 11033 :

Jà à nul jour n’aie confesse. (195 B.)


Vers 11033-35 :

Assés saverés de favelle
Se jà oyés autre novelle ;
Je ne me pris une cherise. (98-14)


Vers 11045-47 :

Por bien faire et por droiture.
Par raison, par san, par mesure ;
Ne devez pas le mal traitier,
Mais la pais faire et afaitier,
Se vos metez or malement. (68 C.)


Vers 11062 :

Et li Dains sire Planteniaus. (195 B.)

Le ms. 195 B. reproduit, à quelques légères différences près, la variante du ms. de Cangé, imprimée dans Méon. Les vers 120-22 y sont remplacés par ceux-ci :

Nobles respont : Et je l’otroi.

Se mais mesprens ne tant ne quant,
Ne en tuer ne en emblant.


Vers 11085-89 :

A la Court s’en va de randon ;
Se Renars est mis à bandon,
Il li feront honte et contraire ;
Et li Roys va sa plainte faire,
Si a parlé moult…


Vers 11094 :

Telz en rit or qui en plorroit.


Vers 11100 :

Belle li donne lès la joe.


Vers 11132-38 :

Des moulz que j’ai fait en m’enfanche. (98-14.)


Vers 11204 :

Que riens nule ne l’en garra. (195 B., 195 C.)


Vers 11218 :

Comme vous estiez desloiés.


Vers 11233-35 :

Jà n’averés destrier si fort
Que vous n’aiés grant desconfort ;
Jà aurés bonne livroison.


Vers 11239 :

Qui sont hautives et moussues. (68-14.)


Vers 11294 :

Nos somes tuit jugié à mort. (68 C.)


Vers 11316 :

Si voit venir tot l’ost le Roy. (195 C.)



Vers 11350 :

Qui moult l’amoit et chier le tint.(195 B., 68 C.)


Vers 11375-78 :

Trestout entors rit les fossés
Parfons et lés et réparés. (195 B.)


Après le vers 11376, ajouter :

Tout environ sont li fossé,
Parfont et haut et réparé.

Les deux variantes qui précèdent offrent un nouvel exemple de la règle des sujets et des régimes. Voir supra, p. 144.


Après le vers 11415, ajouter :

Trestout le tinrent à mervelles ;
Et vous, sire Tyebers li Cas,
Je vous fis prendre à un las :
Ains qu’ississiés de la prison,
I éustez tel livrison ;
Car tels cent cops i rechiustez,
Dont pas gré vous ne me séustez.(195 C., 68 C.)


Vers 11415-16 :

Vous y laissastes tele oreille,
Qui bien estoit en sange vermeille ;
Que pris vous y oust dans Lanfroy,
C’onques ne vous y porta foy. (98-14.)


Vers 11421-22 :

Ainsi vous di-je, Brichemer ;
Je vous fis jà fol resambler. (195 B., 68 C.)


Après le vers 11454, ajouter :

Bien le sace la Cors de fit. (195 B.)


Après le vers 11470, ajouter :

Et anchois que il soit rendus,
Vous sera-il moult chers vendus. (1980.)


Vers 11471-72 :

J’ai assés gelines et cos
A cui je quasserai les os. (98-14, 68 C.)


Après le vers 11503, ajouter :

Vers Maupertuis comenchent tuit
A lanchier et faire grant bruit.


Vers 11509-10 :

Onques n’y remès vassaour
Qui n’assaillissent par vigour. (98-14.)


Vers 11581 :

Or est Renars mal atiriés
Et ses affaires empiriés.
Or ont Renart loié et pris.
(98-14, 68 C.)


Vers 11607-18 :

Del puing un si grant cop li donne,
Que les os trestous li estoune. (195 B.)

Que li os del col l’en résonne. (68 C.)


Vers 11616 :

Illuec li lut male lechon. (98-14.)


Vers 11657-58 :

Que honte cuide avoir assés
Quant Renars sera trespassés. (98-14, 68 C.)


Vers 11668-70 :

Jà nuis ne morra de mort grief,
S’il le voit par bonc raison,

Qui n’ait de mort rédemption.(195 B.)


Vers 11768 :

Laisseroie, que ne l’aim mie.(98-14.)

Lairoie, pris m’en est envie.(7607-5.)


Vers 11821-24 :

Renars est si vers moi mesfaiz,
Et tant a de malvaitiez faiz,
Que nuis ne le porroit retraire :
Si en doit l’on jostise faire.


Vers 11843-44 :

Renars, fait-il, gardez vos mains ;
Car tous en r’irez saus et sains.(195 C.)


Vers 11874-76 :

Si faitement comme il venoient
Li airs du chiel en frémissoit,
Et la terre en retentissoit.
L’Empereres garde… (98-14, 7607.)






C’est si conme Renart fu Tainturier.


Vers 12103-04 :

Ysengrins illueques s’arreste,
Dame-Dieu jure et sa teste
Qu’à son vivant ne vit tel beste.
Moult par ha or janne la teste.(98-4)


Vers 12121-22 :

Mais Paris iray moi armois,
Que j’oré trestous pris François.(68 C.)


Vers 12147-48 :

Il fu preudom ; moult volentiers
Reçoit la gent de mon mestier.(68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 12153-55 :

Et si dirai de dame Isolt
Qui moult ama Tristan et Wlot.
Je sai gestes et romans tous. (98-14, 68 C.)


Le vers 12164, qui se lit :

Mais se Diex done je le tiegne,

est suivi de ceux-ci :

Sa vie sera moult petite,
Que de lui iert la terre quite.(68 C., 195 B., 195 C.)


Vers 12179-80 :

Mauvais traytres, faux prouvés,

Liés sui quant ne me ravisés.


Vers 12185 :

Ne fust si liés pour nul avoir(98-14.)


Vers 12189-98 :

· · · · · · · · · · · · · · · li desréés
Qui grant honte et dolor nous maine,
Dame-Diex li doinst male estraine,
Et male encontre à son lever !
Male mort le puisse acorer !
Annui aura, que qu’il demeure ;
Et si ne gardera jà l’eure.
Donques fout-il moult malmenez
Se vos fout-il lui ancontrez.
Par la foi que doi sainct Martin,
Ne sainct Fraubert, ne sainct Quentin,
Por tot l’avoir que Diex aver
Ne voler pas moy lui sambler.
(98-14, 68 C., 195 B., 195 C., 7607.)


Vers 12220 :

Je sai bien faire le cherin.(98-14.)


Vers 12220-37 :

Je sauré bien fère chopins ;
Et si sez bien fez chevaliers,
Dont moi sui à Cort tenu chiers,
Et se je aura mon viel,
Je vos dirai un rotruel ;
Et si vous dirai un tel son
Pour vous, qui me semblez preudon.. (7607.)


Vers 12229-30 :

Chiés un villain qui s’en déduit

Avoec lui et si voisin tuit. (98-14.)


Vers 12251-52 :

Si ont escouté le déduit
Que li villains mainne la nuit.
Quant li veilliers… (98-14, 7607.)


Après le vers 12282, ajouter :

Car tant come ele est plus aaise,
Tant quiert-ele plus sa mésaise.
(195 B., 195 C., 68 C., 7607.)


Après le vers 12474, ajouter :

Onques n’oi mès si grant esmai ;
Dolente, lasse ! que ferai,
Quant j’ai recéu tel ennui ! (195 B., 195 C., 68 C.)


Vers 12485-88 :

Qui de la chose est mehaigniez
Tote joie pert, ce sachiez,
Et hardemant, force et color ;
Perdue a tote sa valor. (68 C., 195 C.)


Vers 12506-08 :

C’est la coustume moult sovent.
Ne prist congié à son baron ;
Ne l’aime mais se petit non.(195 B., 195 C., 68 C.)




Si conme Renart fu Jugléenr.


Vers 12537-42 :

Et si li vit ou col la hart ;
Il li senbloit moult bien Renart,
Et si le vit as forches pandre ;
Ce fist la dame mari prandre.
Et cil li… (68 C., 195 C.)


Vers 12539-40 :

A unes fourches sur un tertre
Le vit pendre, et le fait veoir estre ;
Et dist que bien sambloit…


Vers 12570-82 :

Je sui, dist Renars, uns juglere ;
Je sai bien jugler en breton,
Et sai mainte bonne canchon ;
Chanson de geste sai bien traire,
Et si sai bien maint biau son faire.
Pour monseigneur sainct Nycholas,
Sire Pinté, che dit Renart,
Où volés-vous ainsi aler ?
Ce vous voloie demander ;
Et li prebstres li prist à dire :
Nous alommes la messe dire. (98-14.)


Vers 12612 :

Certes, tu feras que dolens. (195 B.)


Vers 12617-18 :

Basset dist li lerres prouvés :
Et vous soiés li mal trouvés. (98-14.)


Vers 12735-49 :

Poncés, assez avon oré,
Nos avon ci trop demoré ;
Vous amez moult cestui martir
Quant de lui ne volez partir.
Volez-vos devenir hermites,
Moinnes ou prestres, ce me dites ?
Vous ne povez d’ilec venir
Le martir vous vuelt détenir.
Ce sera moult à merveillier,
Se vous volez anuit veillier,
Que noviax estes espousez ;
Vo moillier vous atent assez,
Jà ert-il noire nuit oscure. (7607.)

Ce brusque changement de langage, après la chute de Poncet dans le piège, nous semble plus naturel et plus piquant que la continuation du baragouin de Renart, désormais sans motif.


Vers 12741-42 :

Se tu voudra, moi serviré,
Et je le ferai de bon gré. (68 C., 195 C.)


Vers 12771-72 :

Moult est malvaise vostre pense :
Je ne sui pas en la balance.


Vers 11795-96 :

Ainsois vous coperai la teste
Quant d’autre homme avez fait feste. (98-14.)

Vers 12855 :

Quar, voir, vos estes trop legière. (68 C.)


Après le vers 12947, ajouter :

Ce ne le vint mie à talant ;
L’une en a prise maintenant,
Ce fu par itel covenant,
Qu’il les leva desus la pautre
Que l’une ne mesferoit l’autre,
Par les mains les en liève… (195 C.)


La branche finit par ces deux vers, immédiatement après le 11982e :

Ains se tint entour sa taignière,
Garda avant, garda arrière. (98-14)


Explicit de Renart con il fu teinz en jaune.(195 C.)




Ci conmence le pélerinage Renart, si con il ala à Rome.


Après le vers 130004, ajouter :

Afobloiez sui duremant,
Ne soloie mie corre si lant. (195 C.)


Vers 13007-10 :

Je soloie si tost aler
Con chevaux ; pour esperonner,
Ne m’attainsist, tant fust isniaux,
Legiers iere comme uns oisiaux.
En chest pays n’avoit…


Vers 13058-66 :

Que j’ai oy dire au moustier
Qui par vraie confession
Se repent, il aura pardon :
Si vauroie que je trouvasse
A oui de cuer me confessasse.
Dist li villains : Renart, Renart,
Comme tu sceis d’engin et d’art ! (98-14.)


Vers 13075-76 :

Qui moult set bien conseil doner.
Dit Renars : Là i vicl-je aler.
Este-le-vos par…

Les vers 13075-76 de l’imprimé se lisent à la suite du 13078e.


Après le vers 13086, ajouter :

Que Dex maudie ton grenon 8
Je n’ai geline ne chapon,
Ne coc, ne beste, ne pucine,
Dont puisses faire ta cusine.
Va-t’an ! li cors Dé te maudie !
N’ai cure de ta compaignie.(195 C.)


Vers 13088-89 :

Puis n’Y fus-tu, se Diex m’aïst,
Que grant dommaige me féis.(98-14.)


Vers 13102 :

Et les oués quant les trouvoie.(7607.)


Vers 13102-04 :

Par ces haies me déduisoie
Là où savoie lor pertuis.

Après ceux-ci, viennent les vers 13022-34 de l’imprimé, qui nous semblent en effet mieux placés ici.


Vers 13135-36 :

Tant la menai et fis pener,
Qu’à grant honte la fis mener.(374 bis.)


Vers 13140-41 :

Certes, ne vous diroie hui
La quarte part de mes péchiez.(7607-5.)


Vers 13170 :

Tant ot luitié que las estoit.(7607-5, 1980, 195 C.)


Après le vers 13170, ajouter :

Tout maintenant est là r’alés,
Que il n’i est pas demorés.(195 B.)


Vers 13176-77 :

· · · · · · · · · · · · Mauais[33] vilain,
Que Dex li doint mal jor demain !
Car trop est cruex et félon ;
Ne me fist onques se mal non.
Ainz puis que so mon cuer déduire.(195 C.)


Vers 13177-79 :

Qui onques ne finai de luire,
Et de ses berbis adès suire.
Ces bestes ai-je amendées.(98-14.)


Vers 13190-94 :

Ta pel que toi laiesier ester.
Nus ne se doit laissier morir
Tant c’on se puisse garantir,
Et à la mort ies…(195 C.)


Vers 13224-29 :

Ne chaucemente, ne capel,
De vostre pel, je tous afi ;
Ensi seriés-vous bien gari.
On ne desdit pas pèlerin.(195 B.)


Vers 13233 :

Ensi con je vos ai conté
Que devant aux ont encontré
Bernart, qui estoit à senestre.(195 C.)


Après le vers 13264, ajouter :

Atant d’ilueques sont parti,
Et se metent en lor chemin.(195 B.)


Vers 13315-19 :

Voire ! par foi, ce dist Hersent,
Il m’i estoit aler vooir
Que ce puet estre et savoer,
Et puis le vos revanrai dire.
Si agaita par un pertuis
Qui fu près dou chernel de l’uis.


Vers 13325-29 :

Pinart si a mis le fais jus,
Et puis si est venus à l’uis.


Pour le vers 13385 :

Quant il plus se doit afforcier,
Tant fu-il plus de grant dongier
Que toz jors empire de corre.


Pour le vers 13390 :

Montons sus cel arbre foillu,
Tant que il soient trespassé,
Que ci nos suient abrivé.(195 C.)


Vers 13394-96 :

Se sur cest aubre ne montons,
Autrement ne tous puis tenser.
Dist Belins : Je ne sai ramper.(98-14.)


Vers 13425-26 :

Je vos di bien, se vos chaez
Que vos serois jà devorez.
Par foi, dist Bernars, por morir
Ne me porroie pas tenir
Que je sor costé ne me tor.
Par foi, ce dist Renars, seignor,
Or le faites, que…(195 c.)


Après le vers 13456, ajouter :

Tex est dou Sepucre venus
Por cui Dex ne fait pas vertuz. (195 C.)


Dans le ms. 274 bis, la branche se termine par ces mots :
Explicit la Confession de Renart
et la loyautez de son pélerinage.






C’est la Bataille de Renart et d’Ysangrin.


Vers 13471-595 :

Sans ce que ne’s anvoia querre,
Venus sont par mer et par terre
Tuit ensamble por lui servir,
Que bien lui volent obéir,
Por ce que chascuns bien savoit
De voir que il sa cort tenoit
A cez très hautes ennés festes,
Jugement de partot les bestes.
La gent le Roi ne fu pas qoie,
Par la sale mainent grant joie.
Tuit font feste enmi le palais,
Chantent notes, vielent lais.
Tuit i sont fors Renart le rous,
Dont a ouï mainte clamors,
Et mainte grant ire a éue
Li Rois qant sa gent fu venue.
L’un vers l’autre son chant avale,
Atant es-vos parmi la sale
Dont Grimbers venir et Renart ;
Mais s’or ne sel d’anging et d’art,
De ce que tant a fait la muse
A Ysengrin, qu’au Roi l’encuse,
Moult par tans, si com nos cuidons,
Iert de lui prise vengoisons,
Se or ne set Renars de frape,

Il iert chéuz en male trape.
Renars, à l’antrer de la porte.

(68 C., 195 C.)


Après le vers 13478, ajouter :

Et sire Ysengrin l’Ordené,
Que Renars avoit coroné,
Par cui il li covint lessier
La queue quant ala pessier ;
Pour çou ot Ysengrins li chenu
Renart avec lui retenu,
Que il n’ose à la Cort venir. (195 B., 7607.)


Après les deux premiers vers de la variante ci-dessus, ou lit ceux-ci :
Vers 13479-92 :

Grant feste firent à tabours.
A tant vint Ysengrins le cours ;
Entr’aux se fiert tout en apert ;
Son chief apporte descouvert. (98-14.)


Vers 13490-551 :

Tuit i sont fors Renars li ros,
Dont mainte clamor fut méue.
Li Rois, quant sa gent fu venue,
Conmande que il viennent tuit. (7607-5, 1980.)


Vers 13497-98 :

Biau sire, couvrés vostre coul ;
Estes-vous de l’ordre sainct Poul.


Vers 13501-04 :

Ains passe oultre chaucun baron
Jusqu’au Roy Noble le Lyon.
Clamés s’est de Renart le rous
Devant le Roy à nus genous. (98-14.)


Vers 13536-71 :

N’i venra se ne l’admenés.
Sire, dist Grimbert, je irai,
Et se je puis je l’amenrai.
Atant de la Court se départ :
Si vint droit au chastel Renart ;
Là ha Grimbert Renart trouré ;
Son messaige li a conté,
Et li dit que li Roys le mande
Que veingne à Court, ce li commande.
Renars respont comme affaitiés :
A la Court irai volentiers.
Es-les-vous à la Court venus ;
Là fu grans parlemens tenus ;
Chaucuns sur lui ses dens aguise. (98-14.)


Vers 15558-65 :

Atant ez-vos devant la sale
Dans Grimbers qui Renart meine.(7607-5, 1980.)


Vers 13576-83 :

Bien auroit d’ayde mestier ;
Car la messaige et Thiecelin,
Et Chanteclerc et Ysengrin,
Sunt tuit tourné à une part. (98-14.)


Vers 13623-30 :

Forment sa parole enarguë,
Et non porquant si le salue ;
Miels vousist estre aillors toz mus,
Que au Roi rendre ses salus.(195 B., 7607-5, 1980, 195 C.)


Vers 13649-76 :

Tous mes barons bas engigniés,
Par ton malice mehaigniés.

Ces deux vers tiennent lieu de l’une des fréquentes récapitulations des tours de Renart qu’on trouve dans l’imprimé, et que le ms. 98-14 a presque toujours évitées. :


Vers 13694 :

Se Diex santé et bien me doigne.


Vers 13702-926 :

Ne cil qui dient véritéz,
Mais ains ne vous vuel decevoir.
Sire, dist Grimbers, il dit voir ;
Par Dieu ! mestier vous a éhu.
Durement vous ont decéu
Cil qui ont esméu tel plait.
Par Dieu ! ne vaulroit avoir fait
Pour nulle rien ce que il dient ;
Tuit cil font mal qui mal en dient.
Thiebers li Chas et Bruns se plaint,
Et Chantecler point ne se faint ;
Pour ce ne l’ devés forjugier,
Ne par félonnie jugier. (98-14.)

Cette variante offre un nouvel exemple de coupure.


Vers 13785-87 :

La prestresse i est acorue ;
Ne sera mais chière tenue.
Quant voit que la c… a ostée,
Lasse ! fait-elle, maléurée !
Mes sires… (195 C.)


Vers 13863-64 :

Après se mist Renars en èse ;

Ne remest pas por sa mésaise.(7607-5.)


Vers 13892-97 :

Si le tenoit por son conpère ;
Por ce di qu’il n’est pas loiaus,
Là se contint com desloiaus :
Renars ne fait de riens à croire.(68 C., 7607-5, 1980, 195 C.)


Vers 13930-14140 :

De Renart, qui tant est desvés.
Et dans Rooniaus li Mastins,
Qui resceit de plusieurs latins,
S’est clamés que en mon messaige
Li fist Renars moult grant outraige,
Dont je sui forment courreciés ;
Par Dieu, mais j’en serai vengiés !
Renart, dist Nobles li Lyons,
Respont, et nous t’escouterons :
Se tu dis bien, nous y tenrons,
Se tu dis mal, nous nou feronz. (98-14.)

Autre exemple de coupure.


Vers 13984 :

Ansi destraint con nef qu’en hale.(195 B., 7607-5, 1980.)


Vers 14170-78 :

A cest mot Roonels acourt,
Et messire Pelés li Ras,
Et Pinte qui pont les oefs gras,
Et sire Chantecler li Cos :
Tuit giettent sur Renart leur los. (98-14.)


Après le vers 14190, ajouter :

Là n’ot mestier parole fainte.

De Renart font au Roi complainte.(7607-5, 195 C.)


Vers 14202-20 :

Et s’il mesdient mal feront ;
S’ainsi me volés entreprendre,
Vés me ci tout près de deffendre,
Ou par juïse ou par bataille ;
Il ne me chaut lequel, sans faille.


Vers 14233-312 :

Par moi seul vuel que soit fenis
Li plais de tous vos anemis ;
N’y ha mestier trouver d’alonges
Ne de chi contrever mensonges.


Vers 14325-34 :

Tu me féis jà un jour croire
(Bien sceis reste parole est voire),
Qu’ieres en paradis terrestre :
Bien me faisoies herbe pestre,
Que laians pooit-on trouver
Quamque on pooit demander,
Toutes manières de poissons,
Ainguilles et lus et saumons.


Vers 14381-82 :

D’illuec ne me poi désaherdre,
Ains m’i convint la coë perdre. (98-14.)


Vers 14433-34 :

Qu’en poi-je se je m’en foui
Quant j’oï venir si grant hui.[34] (7607.)


Vers 14433-42 :

Quant je tel bruit venir oy,
Qu’en poi-je mais se m’enfoy ?
Retenus fusse à bien poi,
Je m’enfuy plus tost que poi.
Vous demourastes entrepris ;
Si vous bâtirent ; je, qu’en puis ? (98-14.)


Vers 14435-39 :

Se je dou celier fors me mis,
Car trop nos avoient sorpris.(68 C.)


Vers 14519-42 :

Li Roys les ostaiges demande ;
Ne li est bon que plus attende.
Ysengrins les siens ha livrés
Et Renars les siens admenés.


Vers 14551-60 :

Engigneux est, et cilz est fors ;
Mais ses sens vault deux grans trésors.
Tant oust à escremir apris
Que de nullui n’en fu repris ;
Tant soust Renars liutes et tours
Et de batailles tous les tours.(98-14.)


Vers 14569-70 :

Tant desirre qu’as poinz le tiegne,
Jà ne cuide qu’à tans i viegne.(7607, 68 C., 195 C.)


Vers 14569-610 :

Ysengrins fu en moult grant painne :
D’armes porchacier moult sa painne ;
Et dans Renars tout auxement

Pourchaçoit armes durement.
Bien s’est Ysengrins atornés
Et Renars richement armés.
A la Court est venus Renart
Et Ysengrins de l’autre part.
Li baron furent assamblé :
Chaucuns a dit tout son pensé.(98-14.)


Vers 14582 :

Et broche à cuisse à sa ceinture.(195 C.)


Vers 14624-38 :

A Dame-Dieu de cuer deprie
Qui le gart de perdre la vie.


Vers 14663-66 :

Ce Leupart, Baucent et Brun l’Ours :
Renommé sunt en toutes cours.


Vers 14689 :

Ainsois qu’alast de mal en pis. (98-14.)


Vers 14719-20 :

De la clamor qu’avés traitie
De Hersent qu’il a esforcie. (195 C., 7607.)


Vers 14737 :

Or verra-on qui aura droit.


Vers 14755-58 :

Et dit qu’il ne fera hui mais
Acordance que au baston,
Que on le tenroit…


Vers 14786 :

Qui moult estoit sainctimes bom. (98-14.)


Vers 14803-04 :

Qu’à Ysengrin n’a rien méffait
Ne en parole ne en Tait,
N’à Thiebert le Chat auximent,
Iche mette en son serement.


Vers 14807-14 :

N’à Brun l’Ours, ne à Chantecler ;
Tout che chi li convient jurer.
Renars fist icest serement ;
Onques n’y mist dalaiement.
Longuement fu en orisons
Et en moult grans afflictions ;
Lors se leva delivrement.
Et Ysengrins tout maintenant
Se r’agenoulle et rebrace,
A nus genous fu en la place. (98-14.)


Vers 14817-18 :

Et oste un denier qu’il avoit ;
En pan de son giron estoit.(195 C.)


Vers 14828-30 :

Les sains baise trestous veans ;
Puis se leva, si s’en revat,
Enmi le camp sa coulpe bat.(98-14.)

Les sainz baisse, si liève atant ;
Parmi le champ fait orissons
Et fu en granz aflicions. (68 C. 195 C.)


Après le vers 14830, ajouter celui-ci :

Longement fut à oresons, (7607-5, 1980.)

qui est suivi du dernier de la variante ci-dessus.


Vers 14842 :

Chière fait de grant hardement.


Vers 14846 :

Tous cois se taist, ne veut mot dire. (98-14.)


Vers 14851-52 :

Son baston prent à si ferir,
Bien semble home qui sait guerrir. (7607-5.)


Vers 14885-92 :

Bien verronmes à la bataille
Qui en aura le pis sans faille,
Liquels de nous aura le pris.
Si m’aïst Diex, moult peu me pris
Se de vous ne me puis vengier.
Et dist Renars : Or oi dongier ;
Qu’alés toute jour menacent ;
Faites à un mot plus qu’en chent.(98-14, 7607, 195 B.)


Vers 14896-98 :

Met pis avant, fièrement gront,
Retraict et giette et entredeux ;
Auquel que soit, iert lais li geux.(98-14, 1980.)


Après le vers 14898, ajouter :

Jete retrete et entredeus :
Auquel que soit en iert li dels.

et vers 14899 :

Ainz qu’il s’en partent de l’assaut.(195 B., 7607-5.)


Vers 14912 :

Et que à grant tort me hacs. (98-14.)


Vers 14950-52 :

Pour alenti forment se tiennent,
Ysengrin de getter s’aflaite,
De férir Renart de retraicte.


Vers 14975-77 :

Moult durement estoit engrès,
Et Renars fu preux et apers ;
Encontre Ysengrin se hérice.


Vers 15029 :

Ysengrin maingne malement ;
Au mains li va les ieux cerchant ;
Mais après sa bone aventure
Li advint sa male aventure.


Après le vers 15044, ajouter :

N’est merveille s’il li meschiet :
Nuls ne fait mal qu’il ne li griet.[35]


Vers 15067-68 :

Grant dolour li fait et grant mal,
Traire li fait moult mal jornal.


Vers 15075-84 :

Li baron sunt d’illuec parti,
Toute la Cours se départi ;
Chaucuns moult grant joie faisoit
Que il cuident Renart mors soit,
Et Bruns li Ours et Ysengrin,
Et Chantecler et Thiecelin,
Et dame Pinte et Rooniax,
Et dans Roucelz li Escuiriaux. (98-14.)


Vers 15089-90 :

Et Roonels les mains li loie.
Or est Renars en male voie,
Que il fist moult foul serement :
F… avoit dame Hersent.


Vers 15119-24 :

Il ert de grant sainctité plains ;
Il n’estoit ne sos, ne vilains ;
En son cuer a bien porvéu,
Por le grant duel qu’il a éu. (98-14, 195 B.)


Vers 15127-33 :

 : Au Roy est venus erranment,
Si le salue douchement.
Li Roys se drecha en estant ;
Il n’est frères que il aint tant,
Moult le desirroit à veoir.
De coste lui le fist seoir,
Et il s’i assiet sans dongier.
Le Roy commence à losangier
Pour Dieu li ottroit… (98-14.)


Vers 15133-38 :

En son langage doucement,
Por Renart le va sermonent ;
En son langage vost parler,
Et le Roi moult bien honorer,
Que Renart voloit délivrer,
Se vers lui le péust trover :
Gentiz Rois, dist-il, entendez,
Et à ma parole escoutez :
Ne puet avoir ou Dieu estat
Qui ne pardone aucun pecat. (68 C., 195 C.)


Vers 15135 :

Ensi le rachata li frères. (7607-5, 1980.)


Les vers 15141-42 manquent, et au lieu des vers 15144-64, on lit les suivants :

Par tel conseil con sai donart
Si en laissiez venir Renart.
Por vostre amor sui ci venuz,
Et que Renars ne soit penduz.
Moult fort pria l’enperador
Qu’il ne créust losanjador ;
El siècle ne font el que mal,
La paine en auront infernal.
Porquant, se Renars est vaincuz,
Donez-le-moi, si ert randuz,
Bons Rois, et por t’arme espurgar ;
Encor porra bien Dieu amar.
Sire, por Dieu, le nos donaz ;
De Renart vos sui afigaz ;
Moine en ferons, Dieu servira,
Sa vie en l’ordre amandera.
Aviaz ! dist-il, emperador,
Diex ne viaut mort de pecator ;
Ament soi, si face aucun bien,
Sauver se puet, s’il lui ne tient,
Selonc l’estat dou gorpillage ;
Iert toz jorz mais ou moniage. (68 C., 195 C.)


Vers 15154-62 :

Si sera moinnes ordonnés ;
Rois, le me pooès ottrier,
Si en ferai moigne cloistrier ;
Se il est destruis ch’iert pechiés :

Prodomme en ferai, ce saichiés.
Pour Dieu, si le me faites rendre,
Que se vous le faisiés pendre
Vous n’y averiés point d’onor
Diex ha pittié du pecheour ;
S’il se confesse et repent bien
Lors est saufs, je n’en doubt de rien.


Vers 15190-94 :

Volentiers prent les disciplines,
Souvent li menbre des gelines.
Moult fait Renars granz orisons :
Et se tient en afflictions. (98-14, 195 B., 7607.)


Vers 15223-24 :

Cials mostrerai que fuire sai,
Qu’à ma geule les mengerai. (195 B., 98-14.)


Vers 15268-70 :

Et par paroles et par dis :
Sa teste jure et sa coronne,
Et le ber sainct-père de Romme,
Et la belle dame honorée
Que jà ceste n’iert pardonnée. (98-14.)


Dans les ms. 68 C. et 195 C., la branche finit par ces trois vers, qui viennent immédiatement après le 15283e :

Dedanz son cuer s’esleesça,
Et li enfant sire Renart
Firent grant joie d’autre part.


Vers 15289-90 :

Quant sain le voient repairier,
Riens ne les porroit corroucier.(195 B., 7607, 1980.)


Vers 15302 :

Bien en fait tou à Dame-Deu. (98-14.)


Après le vers 15297, la bnnche se termine ainsi :

A grant planté ont viandez,
Ras et soriz et peaus d’irangnez.
La dame ateint le botereax,
Renars lor croist forment le peax ;
Remez i ot à cise hart
Que orent pris li fil Renart,
Et bons pastez ourent d’anguillez :
Savez conment il furent prisez :.
Uns Hayron venoit de rivière
Qui s’asist desuer lor tesnière ;
L’anguille del cul li chaï,
Et la Renarde l’a saisi ;
Si l’escorcha, s’en fist pastez,
Don Renars l’en a moult loez.
Au darein mès orent limas
Qui furent mengiez au sabraz.
Renars menja ovec sa fame ;
Quant ot mengié, si li dit : Dame,
Moult [ai] lonc temps reclus esté
En l’abéie coroné ;
Guerpie l’ai du tot en tot,
Diablez i soient quant en n’i f… ![36]
Le f… vies el cors rantré,
A poine en serai mez sané.
Dame, il covient que ge vos f…,
Moines aient[37] la male goute !

Lors l’a prise par le trumel ;
Des cops li done sor l’anel,
Bien li dona à cele chande
Del v… et de la c… trande ;
Les illiez li fist si escumer
Ausi con goule de sengler.
Quant ot f… si descendi,
Mès la dame li defendi
Que hui mès ne [la] corbast ;
Par derrière la pel alast,
S’il ne voloit boivre sovent ;
Del cul li issoit moult fort Yent,
Quant il avoit estroit corbée,
Tote l’eschine l’a deslochée.
Si ferai dame, dist Renart ;
Si en beura chacun sa part.



Ici faut le romanz de Renart.
(7607-5.)

  1. C’est la branche de Renart com il fu geter en la charrete aus pessonniers. (68 C.)
  2. Chastoires, catoires. Ruches d’abeilles
  3. La cheuète, qu’on prononce queuète en picard, langage dans lequel ce mot est resté, signifie la nuque, le derrière de ta tête, petite queue.
  4. Arée, labourée, sillonnée, déchirée.
  5. Merel mettrait, c’est-à-dire un coup mal joué, figure empruntée au jeu de merelle ou marelle. On lit, ms. 7607-5, fol. 64, verso, col. 2, vers 13953 de l’imprimé :
    Mais bien a oï la meriele
    De ce dont Roieniaus l’apele.

    Li Dis dou Saingler, par Jehan de Condé, offre ces vers :

    … Teis a le nom de hardi
    C’on voit bien puis acouardi
    Quant voit mettraite la meriele
    Et mal partie la querele. (Mss. 7534-3.3 et 317.)
  6. Ces deux vers se trouvent également en variante dans le manuscrit 68 Cangé ; mais comme Cangé a tiré ses variantes du manuscrit 98-14, nous croyons devoir nous borner à citer ce dernier chaque fois que le même cas se représentera.
  7. Ce joli gab, qui ne se trouve pas dans le ms. 98-14, est présenté dans le 68 C. avec beaucoup de clarté et de concision.
  8. Chael, chaiel, chaiax, jeune chien. Ce mot désigne généralement les petits des quadrupèdes.
  9. Nous en boirons la peau, c’est-à-dire le produit.
  10. C’est des deux Provoirs qui aloient au sane, et de Tibert le Chat. (68 C.)

  11. Que faisons-nous, dit-il, de ce poids inutile,
    Et qui va balayant tous les sentiers fangeux ?
    Que nous sert cette queue ? IL faut qU’on se la coupe.
    La Fontaine, Fables ; liv. 5, fab. 5.
  12. Embrons, tête baissée.
  13. Have drinc, Ces deux mots sont anglais ; ils signifient : tu as bu.
  14. Réseaux ; roys, rets. La miniature représente Renart enveloppé dans une espèce de filet ou rets à mailles blanches.
  15. Voir ci-après, p. 123, une note sur ce mot escachier.
  16. Prume, premier. Nul ne doit se faire si fier.
  17. Ysengrin, que, quelques vers plus haut, le Lion a si bien traité,
    Que le cuir de la grise pel
    Li abat desus le musel.
  18. C’est d’Ysengrin et des deux Moutons, Bernart et Belin, qui le prennent pour juge. (68 C.)
  19. Andui, qu’on lit à tort à l’imprimé, s’emploie comme sujet, et andeus comme régime. Le vers 6386 porte avec raison andeus, et le 3690 ambedui. Voir Choix des Poésies originales des Troubadours, t. I, p. 258, et Observations sur le roman de Rou, par M. Raynouard.
  20. C’est la branche come Renars fut Ysengrin entrer ou Puis. (68 C.)
  21. C’est la branche come Renars dut jurer le sairement à Ysengrin (68 C.)
  22. Dans le Roman d’Eustache le Moine, (Paris, Silveslre, 1834), vers 1422-24, on lit :
    Wistaces se fit escachier ;
    Sa jambe ot lié a sa nace :
    Molt sot bien aler escache.

    Malgré la correction que propose l’éditeur, M. F. Michel, p. 104, il est difficile de ne pas reconnoître ici le mot échasse, qu’on prononce écache en Picardie. Le volume des Jongleurs et Trouvères, que vient de publier M. A. Jubinal, contient une fort jolie pièce intitulée : le Dit de l’Escachier.

  23. C’est d’Ysengrin et de Prestre Martin. (68 C.)
  24. C’est d’Ysengrin et de la Jument. (68 C.)
  25. Du verbe terser, terdre ; lat. tergere, essuyer, nettoyer.
  26. Poiant, péant ; du verbe poire ; lançant une pétarade,
    · · · · · · · · · · Le cheval lui desserre
    Un coup ; et haut le pied. Voilà mon loup par terre.
    La Fontaine, Fables, liv. XII, fab. 17.

  27. C’est la branche de Ysendrin et de Renart et dou Gresillon. (68 C)
  28. Le Renart latin publié par M. F.-J. Mone, Stuttgard et Tubingue, 1833, commence ainsi :
    Egrediens silvam mane Isengrimus, ut escam
    Jejunis natis quæreret at que sibi…
  29. Placiaus, du latin placidus, paisible, doux. Mèon a écrit Platiaus.
  30. Mal-Treu, synonyme de Malpertuis, mauvais trou.
  31. Cette double variante est remarquable par le changement de l’article li en le, et par le retranchement du s au participe enterrés, suivant la règle signalée par M. Raynouard touchant les sujets et les régimes. Voir Poésies originales des Troubadours, t. 1, p. 50, et Observations sur le Roman de Rou.
  32. Dans ce manuscrit les vers imparfaits ne sont pas rare ».
  33. Mauais, pour mauvais, est encore en usage en Picardie, chez les gens de la campagne.
  34. Hui, du verbe huier, crier, appeler.
  35. Ce proverbe, comme tous ceux que contient le ms. 98-14, est indiqué par une main dessinée à la marge.
  36. Nous nous serions abstenu de donner la suite de cette variante, si le texte n’eût présenté trop fréquemment de semblables détails.
  37. Dient au manuscrit.