Le Secrétaire intime/Chapitre 22

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Le Secrétaire intime
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XXII.

La lecture de ces lettres affecta Julien d’un sentiment douloureux.

« J’en ai assez vu, Monsieur, dit-il au professeur, si la princesse veut m’humilier par la comparaison qu’elle fait de mon caractère avec celui de M. Max…

— Je présume que la princesse, interrompit le professeur, ne fait aucune comparaison entre vous deux ; mais écoutez le reste de cette histoire :

« Le jour du bal entomologique, le chevalier Max arriva déguisé par mes soins, et la princesse, surprise au milieu des ennuis de la diplomatie qu’elle s’efforçait en vain de couvrir par le bruit des fêtes, ne reçut jamais son époux avec tant de joie. Il fut d’abord installé comme de coutume dans ce pavillon. Mais lorsqu’elle eut compris les menaces et les prières du duc de Gurck, elle pensa qu’au lieu de cacher Max il serait peut-être bientôt nécessaire de le faire paraître. Ce n’est pas que la princesse tienne à se justifier des horribles soupçons que les cabinets de ses voisins affectent d’avoir conçus à cet égard ; elle sait bien que ce sont là de misérables ruses ; et, quant à l’opinion publique, elle a trop appris à ses dépens le cas qu’elle en doit faire pour plier maintenant devant elle. Mais la crainte d’une invasion l’empêchera de braver trop ouvertement le ressentiment d’un prince plus puissant qu’elle. Elle ne veut pas exposer la liberté de ses sujets pour une question d’orgueil personnel.

« Il a donc été décidé que Max cesserait de se cacher, et vivrait tranquillement à la résidence sous un nom supposé, afin de se laisser reconnaître au besoin. Peu désireux de se montrer en public, il habite un lieu retiré, et ne se montre guère autour du palais. Personne jusqu’ici n’a fait attention à lui. Quinze ans d’absence l’ont tellement changé, qu’il serait difficile qu’on le reconnût s’il ne produisait des preuves de son identité. C’est ce qu’il fera auprès du duc de Gurck. Il a existé entre eux des rapports particuliers dans lesquels le duc ne s’est pas conduit d’une manière assez honorable pour désirer que Max soit encore vivant. Il baissera le ton dès que l’époux de la princesse lui aura dit deux mots en particulier. C’est ce qui doit arriver ce soir même ; car, après s’être amusée de l’arrogance de Gurck, Son Altesse commence à ne pouvoir plus la tolérer.

« Maintenant, Monsieur, que vous êtes au courant, lisez les dernières lettres que Max écrivait, il y a peu de jours, à Son Altesse :

« Sais-tu, ma chère enfant, que l’on cause beaucoup sur ton compte, et que de grands seigneurs, si humbles et si flexibles devant toi aux lumières du bal, tiennent des propos impertinents dans les allées sombres de ton jardin ? Comme ils ont peu de méfiance du pavillon, ils viennent souvent s’asseoir dans l’obscurité sur les bancs qui l’entourent, et, séparé d’eux par les persiennes du petit salon, j’entends leurs fades quolibets. Dieu me préserve de te les répéter et de te nommer les sots qui les inventent ! Si, les croyant tes amis, tu le confiais à eux, mon devoir serait de t’éclairer sur leur compte ; mais je sais le cas que tu fais d’eux tous, et je n’en fais pas plus de leurs discours que toi de leur personne.

« Il faut pourtant que je te fasse part d’une observation qui m’est venue en écoutant gloser sur ton entourage et tes habitudes. On dit que tes secrétaires intimes, tes écuyers et tes pages sont tes amants. Eh bien ! moi, j’ai bien autre chose à te reprocher, à propos de tes écuyers et de tes pages ! je trouve que tu ne les traites pas assez comme des hommes. Tu les choisis beaux et bien faits, et tu ne mettrais pas plus de soin à acheter un cheval qu’à enrôler un serviteur. Tu leur donnes des fonctions et des habits d’homme, mais tu leur fais jouer un rôle de lévrier ; ils courent devant toi ou dorment à tes pieds comme de vrais petits chiens, et tu n’y fais pas plus attention que s’ils n’étaient pas de la même espèce que toi et moi.

« Cela n’est pas bien, ma chère femme. Tu n’es pas orgueilleuse, je le sais ; tu n’agis ainsi que par simplicité et par étourderie. Mais tu es imprudente et cruelle peut-être sans le savoir. Songes-tu bien que ces hommes-là sont jeunes, qu’ils sont capables d’ambition et d’amour ? Si, dans l’espérance d’atteindre à une condition plus élevée, ils supportent le ridicule de leur condition présente, voilà des gens que tu avilis ou que tu aides au moins à s’avilir eux-mêmes. Si c’est par affection pour toi qu’ils se soumettent à tous tes petits caprices, songes-tu bien qu’il faut reconnaître cette affection par la tienne ou passer pour ingrate ? Tu es douce envers eux, je le sais, tu ne les humilies ni par tes paroles ni par tes manières. Tu les combles de présents, et tu flattes tous leurs goûts avec prodigalité. Ils doivent t’adorer, Quintilia ; car je sais combien tu mets de délicatesse et de grâce dans toutes tes relations. Mais ne pense pas que ce soit assez pour les rendre heureux, s’ils te chérissent comme ils le doivent. Tes douces paroles et tes aimables sourires, s’ils ont un peu de sérieux dans l’esprit et de fierté dans l’âme, ne peuvent les consoler de la continuelle mascarade à laquelle tu les condamnes. Tu exposes leur cœur à bien des dangers ; ils sont jeunes, imprévoyants, avantageux peut-être ; tu les attires vers toi, tu les admets à ton intimité, tu leur montres naïvement tout ce caractère extérieur de bonhomie, de gaieté et de folle camaraderie qui ferait tourner la tête à maître Cantharide lui-même si l’amour des insectes ne le retenait au fond du pavillon à l’abri de tes séductions innocentes ; et quand les pauvres fous se sont flattés d’avoir au moins ta confiance, ils s’aperçoivent que tu ne leur as montré que ton vêtement. Ils s’effraient de ne pas connaître le mystère de ta destinée. Ils se demandent si tu es un ange ou un démon, un de ces rochers de glace que le soleil ne fond jamais, ou un de ces torrents fougueux qui tombent à grand bruit, dévastant tout ce qui s’oppose à leur course fantasque et terrible. Alors, Quintilia, ces hommes, s’ils sont méchants, deviennent tes ennemis. C’est là le moindre inconvénient à mes yeux ; tes ennemis n’existent pas pour moi. Mais si ces hommes sont bons, ils deviennent malheureux. C’est ce qui est arrivé à Saint-Julien. Crois-moi, il t’aime ; que ce soit d’amour ou d’amitié, il t’aime assurément, et il souffre d’être si bien traité et si peu aimé ; car, d’après ce que tu m’as dit de lui, c’est un homme délicat et intelligent. Ne joue pas avec son repos, ma chère amie ; explique-toi avec lui ; si tu as pour lui plus de confiance et d’estime que pour les autres, ne le lui laisse pas ignorer. Si tu n’en fais pas plus de cas que de Galeotto ou de ta chevrette, ne lui laisse pas concevoir des espérances funestes ; car ton cœur est à moi, je le sais, et ma pitié pour les autres ne va pas jusqu’à vouloir partager avec eux, au moins ! »

Réponse :

« Nous nous sommes si peu vus hier soir que je n’ai pas eu le temps de m’expliquer avec toi complètement sur le compte de Saint-Julien. Voici une heure dont je puis disposer pour t’écrire, tandis que Saint-Julien lui-même griffonne autre chose sous ma dictée. Je veux te tirer d’inquiétude à ce sujet, afin de n’avoir plus à te parler ce soir que de toi.

« D’abord il faut que je convienne que j’ai peut-être des torts envers les autres. Je suis bien étourdie et souvent bien égoïste dans mon ennui et dans mes amusements. Cela vient de ce que je vis toujours seule au milieu de tous, n’aimant qu’un souvenir, ne contemplant qu’une forme absente, et ne pouvant partager les impressions de ceux qui vivent à mes côtés. Quand je sors de mes rêveries pour tomber au milieu d’eux dans la réalité, je suis comme une somnambule qui fait des choses bizarres et inattendues dans un état qui n’est ni la veille ni le sommeil. On m’accuse d’être très-fantasque, et vraiment je vois bien que cela est. J’ai mille caprices qui s’évanouissent avant d’être satisfaits. Dans les efforts que je fais pour chasser ma tristesse ou ma joie intérieure, je semble brusque et froide à ceux qui tout à l’heure me trouvaient expansive et douce. J’essaierai de me corriger, je te le promets. Mais j’aurai bien de la peine à être comme tout le monde, à m’apercevoir à toute heure de ce qui se passe autour de moi, à prévoir les inconvénients de chaque chose, à éviter le danger pour moi ou pour autrui. Il en est un que je ne puis jamais craindre, c’est celui d’être distraite de toi ; et cette grande sécurité où je vis pour moi-même, cette confiance que j’ai dans ma force contre tout ce qui n’est pas toi, me rend insensible en apparence aux souffrances des autres. C’est que je ne vois pas, c’est que je ne comprends pas ce qu’ils disent, ce qu’ils font et ce qu’ils pensent ; c’est que je ne sais moi-même ni ce que je dis ni ce que je fais en pensant à toi. Oui, cela est de l’égoïsme. Tu as raison de me gronder, j’aviserai à mieux réfléchir.

« Mais, pour le moment, je crois qu’il y a peu de mal de fait, s’il y en a. Ceux qui pouvaient devenir mes ennemis ou mes victimes sont éloignés. Je n’ai autour de moi que la Gina, que j’aime et qui le mérite, Galeotto et Saint-Julien. Le Galeotto, pour commencer, est, je t’assure, de la véritable espèce des chiens savants. Je ne suis point injuste, et il ne faut pas me dire que je me trompe ou que je lui fais injure en le traitant comme tel. C’est un petit être sans cœur et sans tête, joli, bien peigné, plein de caquet, de bons petits mots, équivalant à la danse des roquets sur leurs pattes de derrière. Il n’aime personne, ni moi, ni la Ginetta, qui cependant, je crois, l’aime un peu plus que son confesseur ne le lui a permis. Il aime les bonbons, les rubans, les plumes, la danse, les feux d’artifice, les chevaux barbes, les bagues de pierreries et les compliments. Je l’ai pris pour sa jolie personne, j’en conviens. Serait-il convenable que le manteau ducal de Mon Altesse fût porté par un nain difforme ou par un négrillon ? C’était la mode autrefois, mais c’était une vilaine mode. J’ai horreur des monstres, j’aime à m’entourer de belles choses et de beaux visages. J’aime le luxe en tout, j’aime les beaux appartements, les beaux costumes, les beaux chiens, les beaux pages, les belles fleurs, les belles pipes, les parfums, la musique, le beau temps, les grandes fêtes, tout ce qui flatte les sens d’une manière noble. En cela je tiens du Galeotto ; mais j’ai de plus que lui une tête et un cœur, et je mêle le goût des arts à mes fantaisies. Tu aimes cela en moi, et tu t’amuses quelquefois un jour entier à me dessiner un costume de bal. Aussi tu en as toujours l’étrenne. Quel plaisir de le tirer pour la première fois de son coffre, et de te recevoir au pavillon dans mon plus bel attirail de reine ! Tu me regardes avec tant de plaisir, il te passe par la tête tant d’amour, de fantômes, de poésie et de délire quand tu me possèdes à toi seul, dans tout l’éclat de ma richesse et de ma coquetterie ! car je suis coquette, tu le sais, et je ne le nie pas. Mais je ne montre à la foule que la parure dont tu as joui avant elle, et la foule qui m’admire n’a même en cela que ton reste.

« Mais me voici loin de Galeotto. Je te disais donc et je te répète que celui-là n’a rien à craindre auprès de moi, et vivra, tant que je voudrai, de pralines et de bouts rimés.

« Quant à Julien, c’est autre chose. Celui-là aussi, je l’ai choisi sur sa bonne mine ; mais comme j’ai trouvé en lui plutôt l’expression d’une âme noble que l’éclat d’une beauté d’apparat, j’en ai fait non un page, mais un secrétaire intime, c’est-à-dire un agréable compagnon d’études, un ami sincère et une espèce de confident de mes projets philosophiques, littéraires, scientifiques, politiques, etc. ; car que n’ai-je pas dans la tête ? Et tu travailles sans cesse à agrandir le cercle où mon âme avide s’élance, n’aimant que toi dans toute cette création, que j’aime à cause de toi !

« J’aime et j’estime Saint-Julien, sois en sûr. Je ne joue pas avec son repos, j’en serais désespérée. Je sais qu’il m’aime plus que je ne voudrais. Cela s’est fait je ne sais comment ; car je croyais ne lui avoir montré de mon caractère que ce qui devait établir entre lui et moi une amitié virile. Le mal est arrivé. Je tâcherai de le réparer et de lui faire comprendre ce qu’il peut et doit espérer et connaître de moi. Malheureusement il se mêle dans son amour des idées de blâme et de soupçon que je répugne à combattre moi-même. Nous verrons. Il faudra peut-être que tu m’aides ; nous en reparlerons. Adieu jusqu’à ce soir. Aime-moi, Max, aime-moi telle que je suis, aime mes défauts et mes travers. Si tu en avais, je les aimerais. »

Le billet suivant, plus récemment daté que les précédents, était le dernier de la collection.

« Ma chère femme, puisque je ne puis te voir avant cette nuit, je veux t’écrire un mot tout de suite. Julien m’a ouvert son cœur : il t’aime passionnément ; mais on a troublé son esprit de mille contes absurdes et odieux. Je lui ai conseillé de rester près de toi et de tâcher de changer son amour en une douce et bienfaisante amitié. Seconde ses efforts, sois indulgente et bonne avec lui. Ne te fâche pas si dans les commencements son langage ressemble plus à la passion qu’au sentiment. C’est un enfant, mais un enfant excellent, dont il faudrait fortifier l’esprit et tranquilliser l’âme. Je désire que tu le gardes et qu’il te soit un ami fidèle. Tu as tant d’esprit et de bonté, que tu peux certainement le guérir et le convaincre. Mais, écoute, chasse de ta maison à l’heure même ton petit page Galeotto, comme le plus venimeux aspic qui se soit jamais caché sous les fleurs. Chasse-le tout de suite, je t’en dirai la raison ce soir. Je crains que la Ginetta ne soit coupable aussi de quelque légèreté envers toi. Il y a une sotte histoire de montre et d’horloger à laquelle je ne comprends rien, et que je ne veux pas même te raconter avant d’avoir pris des informations à ce sujet. Les discours de Julien m’ont prouvé que la Gina t’es dévouée sincèrement, et que sa discrétion sur ce qui nous concerne est à toute épreuve. Mais la coquetterie de cette petite n’est peut-être pas sans inconvénients, et tu feras bien, si ce que je présume se confirme, de la gronder fort… et de lui pardonner. À ce soir.

« Spark. »

« Maintenant nous avons fini, Monsieur, dit le professeur ; veuillez me suivre.

— Où dois-je vous suivre, Monsieur ? dit Julien. Après tout ce que je viens de lire, je vois qu’à beaucoup d’égards j’ai été la dupe des plus sots mensonges et des plus absurdes préventions. Je ne puis plus croire à une vengeance indigne de Quintilia. Menez-moi vers elle, Monsieur, ou plutôt laissez-moi sortir d’ici. Je courrai me jeter à ses pieds, j’obtiendrai mon pardon…

— Monsieur, répondit maître Cantharide, dans une heure vous serez libre ; la princesse doit se rendre ici avec le duc de Gurck avant le feu d’artifice ; vous pourrez la voir lorsqu’elle sortira. En attendant, venez avec moi ; je compte que vous n’aurez pas la désobligeance de me refuser.

Saint-Julien suivit le professeur ; il espérait se débarrasser de lui dans le jardin ; mais, en traversant les allées que l’on commençait à illuminer, il vit qu’il était suivi de près par les quatre hommes qui l’avaient emmené. Il fallait se résigner et obéir de bonne grâce aux volontés obséquieuses du professeur.

On le fit entrer au palais par de petits escaliers. Il se flatta alors qu’on allait le reconduire à son appartement, et l’y tenir prisonnier jusqu’à son explication avec Quintilia. Il en tirait un bon augure ; mais, à sa grande surprise, on le fit entrer dans les appartements de la princesse, et le professeur, l’ayant accompagné jusqu’au cabinet de travail, lui remit une petite clé en lui disant :

« Veuillez ouvrir le coffre de sandal et prendre connaissance des papiers qu’il contient.

Puis il le salua profondément, et sortit après l’avoir enfermé à double tour dans le cabinet. Saint-Julien jeta la clé par terre avec dépit.

— Et que m’importe à présent ? s’écria-t-il. Qu’ai-je besoin de vous respecter, si vous ne songez plus avec moi qu’à vous faire craindre ! Ô Quintilia ! votre orgueil m’a perdu ! Pourquoi m’avez-vous traité comme un ancien ami, moi qui ne vous connaissais pas ? Max mérite tout votre amour par sa confiance ; mais à quel autre avez-vous donné le droit de croire ainsi en vous sans être ridicule ? Hélas ! il eût fallu vous deviner !… Vous avez été trop exigeante, en vérité ; mais vous deviez vous douter de l’affection qui, en dépit de mes soupçons, vivait toujours au fond de mon cœur ! Cette haine, cette soif de vengeance, cette folie qui m’a porté au crime, n’étaient-ce pas les conséquences d’une passion violente ?… Suis-je seul ici ? n’êtes-vous pas cachée derrière une cloison pour voir et entendre ce que je fais ? Quintilia, m’écoutez-vous ? Eh bien ! écoutez-moi, écoutez-moi, je suis un misérable !… Je suis au désespoir !… »

Julien n’en put dire davantage ; il se laissa tomber sur une chaise et fondit en larmes. Aucun bruit, aucun mouvement ne répondit à ses sanglots. Seul dans la demi-clarté que jetait la lampe d’albâtre, il promenait ses regards mornes sur ce cabinet qui lui rappelait de si heureux jours. C’est là qu’il avait passé le seul beau temps de sa vie. C’est là que pendant six mois il s’était abandonné aux douceurs d’une amitié si sainte et d’une admiration si fervente. Mais combien de souffrances et d’agitations ! quel siècle de peines et d’événements le séparait déjà de cet heureux souvenir ! Combien d’injures, de colères et d’injustices s’étaient accumulées sur sa conscience depuis un mois, un mois fatal, plus rempli à lui seul de soucis et de tergiversations que toutes les années de sa vie ! « Mais que lui dirai-je pour m’excuser ? pensait-il. Comment pourrai-je lui faire oublier la plus grossière insulte qu’un homme puisse faire à une femme de cœur ?… »

Dans ses perplexités, il lui vint à l’esprit de se conformer aux ordres de Quintilia en lisant les papiers renfermés dans le coffre. Peut-être y trouverait-il une lettre de la princesse pour lui, et cette idée le fit tressaillir d’impatience. Il courut au coffre et prit connaissance de toutes les lettres qu’il contenait. Il ne s’y trouvait pas une ligne pour lui.