Le Vœu (O. C. Élisa Mercœur)
Lorsque tu ne sens plus la flamme
Qui dévore mon faible cœur ;
Lorsque tu m’as repris ton âme,
Qu’une autre fasse ton bonheur !
Qu’elle ignore, heureuse et charmée,
Ce qu’on souffre en perdant ta foi…
On meurt quand on n’est plus aimée…
Puisses-tu l’aimer plus que moi !
Non, je ne puis, de la vengeance
Éprouvant le besoin fatal,
Lui désirer ton inconstance !
Ton oubli cause trop de mal !
De regrets mon âme abîmée,
Fait des vœux pour elle et pour toi…
On meurt quand on n’est plus aimée…
Puisses-tu l’aimer plus que moi !
De douleur lorsque je succombe,
Adieu ! toi qui m’as pu trahir.
Ton abandon creusa ma tombe ;
J’y descendrai sans te haïr.
Dans un froid cercueil enfermée,
J’oublîrai… même jusqu’à toi…
On meurt quand on n’est plus aimée.
Puisses-tu l’aimer plus que moi !
- ↑ Mademoiselle Dellatore, maîtresse de musique de Mademoiselle, avait fait demander à Élisa quelques vers par le docteur Alibert.