Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/Le Yasna

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. ).







YASNA



Formules d’introduction.


INTRODUCTION


Deux Mobeds qualifiés 1[1] entrent dans l’enceinte du sacrifice et lient leur kosti : l’un d’eux, celui qui doit jouer le rôle de Râspî, lave et consacre les instruments du sacrifice et les prépare conformément au cérémonial du Paragra (v. plus haut) : après quoi, il pose la main sur le Barsom et s’assied.


Le Mobed qui doit jouer le rôle de Zôt prononce un Ashem vohû :

 

1. Ashem vohû 2[2]. La sainteté est le bien suprême, et c’est aussi le bonheur. Le bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême !


Puis, debout devant la cuve à laver les instruments (la kundi), il prononce un Ahunvar :

 

Yathâ ahû vairyô 2[2]. Le désir du Seigneur est la règle du bien.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres faites en ce monde pour Mazda !

Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre 3[3].


Il lave ses deux mains l’une après l’autre, en disant à chaque fois :

 

Khshnaothra Ahurahê Mazdâo. Ashem Vohû. « Réjouissance à Ahura Mazda ! Ashem Vohû. »

 

Les mains lavées, il se tourne vers le feu, le visage vers l’Orient, et dit :

 

Nemase tê 4[4] …Prière à toi, ô Feu d’Ahura Mazda, divinité bienfaisante et très grande !

Khshnaothra… Réjouissance à Ahura Mazda ! Ashem Vohû.

Fravarânê 5[5]… Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani 6[6], saint, maître de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sàvaṅhi 6[6] et Vìsya 6[6], saints, maîtres de sainteté ;

2. offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification au Feu, fils d’Ahura Mazda ; à toi 7[7] ô Feu, fils d’Ahura Mazda !

 

Le Zôt.

 

Le désir du Seigneur … — que le Zaotar me le dise !..

 

Le Râspi.

 

Le désir du Seigneur… — que ce prêtre Zaotar me le dise !..

 

Le Zôt.

 

C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame 8[8] !

 

Ensuite le Zôt s’approche du siège bas où il doit s’asseoir (le hindôrà) : il monte en récitant deux Ahunvar, l’un en mettant le pied droit, l’autre en mettant le pied gauche, et se tient debout sur le siège. Alors le Zôt et le Râspì font, s’il y a lieu, le Khoshnùman 9[9] de la personne ou du Génie à l’intention de qui est offert le sacrifice ; puis, joignant les mains, toujours debout, et le pouce du pied droit placé sur le pouce du pied gauche, ils disent :

 

4 10[10]. Frastuyê… Je loue et appelle les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions dans ma pensée, dans ma parole, dans mon action.

Je m’empare de toute bonne pensée, toute bonne parole, toute bonne action ; et je m’abstiens de toute mauvaise pensée, toute mauvaise parole, toute mauvaise action.

5. Je vous donne, ô Amesha-Speñtas, sacrifice et prière. Je vous donne ma pensée, ma parole, mon action. Je vous donne mon âme et la vie de mon corps.

6. Je fais l’éloge de la sainteté 11[11] : « La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Le bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême ! »

 

Ici le Zôt plonge les mains dans la cuve, verse quelques gouttes sur le lien du Barsom, tourne le Barsom sur le Màhrù avec les deux mains, le prend dans la main gauche et dit :

 

7. Fravarânê… Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint, maître de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvañhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.

8. 12[12] Réjouissance 13[13] à Ahura Mazda, brillant et glorieux ; aux Amesha-Speñtas ;

à Mithra, maître des vastes campagnes, et à Râma Hvâstra ;

9. au Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides ;

à Vayu, le triomphant, qui écrase toutes autres créatures ; — à cette partie de toi, ô Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien ;
à la très droite Cista, créée par Mazda, sainte ;

à la bonne Religion mazdéenne ;


10. à la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

à la Loi ennemie des Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition de la bonne Religion mazdéenne ;

à la Propagande de la Parole Divine ;

à l’Intelligence qui retient la Religion mazdéenne ;

à la Connaissance de la Parole Divine ;

à l’Intelligence naturelle, créée par Mazda ; à l’Intelligence acquise par l’oreille, créée par Mazda ;


11. au Feu, fils d’Ahura Mazda ;

à toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux ;

au mont Ushi-darena, créé par Mazda, siège de sainte félicité ;


12. à toutes les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ;

aux redoutables, victorieuses Fravashis des saints ;

aux Fravashis des premiers fidèles ;

aux Fravashis des proches parents ;

Pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

 

13.
Le Zôt.
Le désir du Seigneur… que le Zaotar me le dise !..

 

Le Râspî.
Le désir du Seigneur… que ce prêtre Zaotar me le dise !..

 

Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !

 

Ashem vohû (3 fois).

 

14. Réjouir Ahura Mazda ! écraser Angra Mainyu ! C’est le désir le plus ardent des fidèles loyaux. — Ashem vohû (3 fois).


15. Yathâ ahû vairyὸLe désir du Seigneur est la règle du bien.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres faites en ce monde pour Mazda !

Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre (4 fois).

 

Le Zôt continue à tourner le Barsom sur le Màhrù : au quatrième Ahunvar, il répète par trois fois le mot final dadat vàstàrem « il secourt ».


Hâ I.


Le Nivâedhayêmi haûkârayêmi Ahurahê mazdâo.


Pour que le sacrifice remplisse son objet, il faut que ceux à qui il est destiné en soient informés, afin de le recevoir. Tout sacrifice doit donc commencer par une invitation aux dieux, « Quand on les y invite (amatshân tamâ barâ karìtûnand), ils acceptent le sacrifice ; si on ne les invite pas, ils en restent éloignés à la hauteur d’une lance » (Shâyast lâ Shâyast, IX, 10-13). Cette invitation est l’objet des quatre premiers Hâs.
Le premier Hâ est composé essentiellement du nom des divinités invoquées, précédé des deux mots nivaêdhayêmi hañkârayêmi dont il importe de déterminer le sens précis, parce qu’en fait ils constituent tout le Hâ. Ils sont traduits par Anquetil « je prie et j’invoque » ; par Burnouf « j’invoque et je célèbre » ; par M. Spiegel « Ich lade ein und thue es kund » ; par M. de Harlez « j’offre et j’accomplis ce sacrifice ». Je crois que M. Spiegel se rapproche le plus du sens exact pour le premier mot et M. de Harlez pour le second. Le commentaire pehlvi traduit nivìdînam û hangartìnam, ce qui n’apprend rien, n’étant que la reproduction pehlvie de l’original ; mais il ajoute en glose : ô danâ izishn nividinam, aigh bûn obdûnam ; hangartinam, aighash rὸishâ barâ obdûnam « à ce sacrifice nividinam, c’est-à-dire que je le commence ; hangartinam, c’est-à-dire que je le termine ». Or, comme le persan nivid est l’« annonce d’une nouvelle » et que l’annonce du sacrifice en constitue en effet le premier acte, nous concluons que nivaêdhayêmi est l’annonce du sacrifice au dieu, c’est-à-dire l’invitation : ainsi traduit Fràmjî Aspandyârjî : ijan karū « j’invite ».
On serait porté à attendre, par analogie, que hañkârayêmi doive également s’appliquer à un acte déterminé du sacrifice, et qui serait l’acte final ; mais on voit par d’autres passages que hañkâray signifie « faire complètement, accomplir », par opposition à un acte imparfait et mutilé (cf. Y. 71, 18 [70, 79-80]) : c’est dans ce sens que traduit Nériosengh : sampûrnam karomi « j’accomplis, je parfais » et plus explicitement encore Frâmjî : ijishne avalthine âkharlage sampuran karū « j’accomplis le sacrifice du commencement à la fin ». Par suite, en prenant pour exemple le premier des dieux invités, la formule signifiera : « J’invite [Ahura Mazda à ce sacrifice] et j’exécute d’un bout à l’autre [ce sacrifice] pour Ahura Mazda. » Les nécessités de la concision et de la syntaxe nous forcent d’employer une traduction un peu moins précise ; « J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Ahura Mazda. »


L’énumération des divinités invoquées comprend la plus grande partie du panthéon mazdéen. Elle suit un ordre assez systématique. Elle commence par le dieu suprême et le groupe des Amesha-Speñtas. Suivent presque immédiatement les groupes de génies qui président aux diverses divisions du temps : génies des cinq parties du jour (§§ 3-7), génies des mois et des trois divisions du mois (§ 8), génies des six fêtes de saison (§ 9). Viennent ensuite les génies des astres ; puis un certain nombre d’abstractions religieuses divinisées, et les diverses parties du monde en partant du lieu où se trouve le sacrifiant.


La plupart des divinités reçoivent le titre de ashavan, ashahê ratu, que nous convenons de traduire « saint, maître de sainteté ». Ce mot de ratu, que plus d’une fois nous nous contenterons de reproduire sans le traduire, est un des termes les plus importants de la langue religieuse. Il signifie proprement maître, au sens de maître spirituel, et s’oppose à ahu, le maître matériel ; c’est celui qui donne la règle. Il a trois emplois différents :
1o Il s’applique à des dieux, comme étant la source de la règle, et c’est le cas dans notre chapitre.
2o Il s’applique au prêtre, considéré comme directeur de conscience, comme indiquant au fidèle la règle qu’il doit suivre, autrement dit comme dastô-bar (dastùr) 1[14] ; dans un sens plus spécial, il désigne un degré élevé de la hiérarchie ecclésiastique (voir Appendice B et Hâ XIX, Introduction).
3o Il désigne le chef qui est supposé placé à la tête de chaque classe d’êtres, comme Ahura est à la tête des dieux, et Zarathushtra à la tête des hommes. Voir Y. 13 et Vispéred I.


Les trois Hâs qui suivent, II-III-IV, sont le complément du premier Hâ. Ils font en détail ce que le Hâ I a fait d’une façon générale. Le Hâ I a annoncé aux dieux le sacrifice qui va leur être offert ; le Hâ II appelle spécialement leur attention sur deux offrandes du sacrifice, la libation et le Baresman ; le Hâ III sur les autres offrandes. Le Hâ IV marque un pas nouveau dans la marche du sacrifice : il consacre ces offrandes à ces dieux.
La liste des divinités invitées est naturellement la même dans les quatre Hâs. Mais la litanie du Hâ II contient quelques variantes d’expression, principalement dans les épithètes.

Zôt et Râspi ensemble :

 

1. J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au créateur Ahura Mazda, brillant et glorieux 2[15] ; le plus grand, le meilleur, le plus beau (des êtres) 3[16] ; le plus ferme, le plus intelligent, le plus parfait de forme 4[17] ; suprême en sainteté 5[18] ; sage pour le bien 6[19], qui donne la joie à plaisir 7[20] ; qui nous a créés, qui nous a formés 8[21], qui nous a entretenus ; qui est l’Esprit très Bienfaisant 9[22].


2 (5) 10[23] J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Vohu Manô 10[23], à Asha Vahishta 10[23], à Khshathra Vairya 10[23], à Speñta Ârmaiti 10[23], à Haurvatât 10[23] et Ameretât 10[23] ;
Au Corps du Taureau, à l’Âme du Taureau 11[24] ;


Au Feu 12[25] d’Ahura Mazda, le plus prompt à venir 13[26] des Amesha-Speñtas 14[27].
3 (7). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Génies des veilles 15[28], maîtres de sainteté ;

À Hàvani 16[29], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Sàvanhi et à Vîsya 15[28], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Mithra 17[30] maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom 18[31], et à Ràma Hvàstra 19[32].
À partir d’ici le Zôt récite seul ; le Râspi jette des parfums sur le feu.

 

4 (10). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Rapithwina 20[33], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Frâdat-fshu et, à Zaṅtuma 15[28], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Asha Vahishta 21[34] et au Feu d’Ahura Mazda.


5 (13). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Uzayêirina 22[35], saint, maître de sainteté.
J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Fràdat-vîra et Dahyuma 15[28], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au grand, au souverain Apām Napât 23[36] et aux eaux créées par Mazda.
6 (16). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Aiwisrûthrima Aibigaya 24[37], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Frâdat-vîspām-hujyàiti 15[28], et au Zarathustrôtema saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Fravashis des justes 25[38] et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes 26[39] ;

et au Bonheur de l’année 27[40] ;

et à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur 28[41].
7(20). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Ushahina 29[42], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Berejya et à Nmânya 15[28] saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au pieux Sraosha 30[43], dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta 31[44], et à Arshtàt 32[45], qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.
8 (24). J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] aux Mois 33[46], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] à la Nouvelle Lune 34[47], sainte, maîtresse de sainteté.

J’annonce et j’accomplis [ce sacrifice] à la Pleine Lune 34[47] et au Vîshaptatha[47], saints, maîtres de sainteté.
9 (26). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Fêtes de saison 35[48], saints, maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Maidhyôi-zaremaya 35[48], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Maidhyôi-shema 35[48], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Paitish-hahya 35[48], saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Ayàthrima 35[48] où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Maidhyàirya 35[48] ; saint, maître de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Hamaspathmaêdaya 35[48], saint, maître de sainteté 36[49].
J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Années, saintes, maîtres de sainteté.


10 (33). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois 36[49], qui s’approchent d’ici à l’heure de Hàvani 37[50]; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra 38[51].
11 (34). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Ahura et à Mithra 39[52], grands, impérissables et saints ;

et aux Étoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant 40[53] :

à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse 41[54] ;

à la Lune, qui contient le germe du Taureau 42[55] ;

au Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Ahura Mazda ;

à Mithra, maître des pays 43[56].
Ici le Zôt invoque le jour et le mois ; les manuscrits donnent pour exemple le premier Jour du premier mois, c’est-à-dire le jour Ormazd du mois Farvardin :

 

[(36-37). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Fravashis des justes.]


12 (38). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à toi 44[57], ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux bonnes eaux 45[58] et à toutes les eaux créées par Mazda 46[59], à toutes les plantes créées par Mazda.

 

13 (40). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à la Parole Divine 47[60], sainte, qui exprime le désir du Seigneur 48[61] ;

à la Loi ennemie des Daêvas 49[62], la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition 50[63] ;

à la bonne Religion Mazdéenne 51[64].
14. (41) J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au mont Ushidarena 52[65], créé par Mazda, siège de sainte félicité, et à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité 53[66], créées par Mazda ;

à la Gloire des Kavis, créée par Mazda 54[67]
 ;
à la Gloire insaisissable 55[68] créée par Mazda ;

à la bonne Richesse (Ashi) 56[69], à la bonne Sagesse (Cisti) 57[70], à la bonne Pensée (Erethé) 58[71], au bon Penser (Rasāstāt) 59[72] ;

à la Gloire et au Bien-Être, créés par Mazda.


15 (44). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à la bonne Bénédiction du juste 60[73] et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante 61[74].
16 (45). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables 62[75] ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent saint, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même 63[76] ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.


17 (46). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] au Grand Maître de sainteté 64[77] ; aux maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saisons, des années, maîtres de sainteté ; au maître Hàvani 65[78].

 

18 (47). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] aux Fravashis des saints, redoutables et victorieuses ; aux Fravashis des premiers fidèles 66[79] aux Fravashis des proches parents 67[80], à la Fravashi de mon âme à moi-même.
19 (48). J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à tous les maîtres de sainteté.

J’annonce et j’offre [ce sacrifice] à toutes les divinités 68[81] bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde 69[82], à qui il faut offrir le sacrifice et la prière 70[83] avec une sainteté parfaite 71[84].
20 (50). O Hâvani, saint, maître de sainteté !

O Sâvaṅhi, saint, maître de sainteté 72[85] !

O Rapithwina, saint, maître de sainteté !

O Uzayêirina, saint, maître de sainteté !

O Aiwisrûthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté !

O üshahina, saint, maître de sainteté !


21 (56). Si je t’ai offensé 73[86] en pensée, en parole ou en action, avec intention ou sans intention 74[87] ; pour cela, je te loue [de nouveau] ; je t’invite [de nouveau au sacrifice], si je t’ai manqué en quelque chose dans le sacrifice et la prière.


22 (60). Vous tous Ratus, très grands, saints, maîtres de sainteté ; si je vous ai offensés en pensée, en parole ou en action, avec intention ou sans intention ; pour cela, je vous loue de nouveau ; je vous invite de nouveau [au sacrifice], si je vous ai fait tort en quelque chose du sacrifice et de la prière.
Zôt et Râspi ensemble :

 

23 (65). Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura :

En l’honneur de Hâvani, saint, maître de sainteté ; pour lui sacrifier, le prier, le réjouir, le glorifier ;

En l’honneur de Sâvanhi et de Vîsya, saints, maîtres de sainteté ; pour leur sacrifier, les prier, les réjouir, les glorifier ;

En l’honneur des Génies du jour, des veilles, des mois, des saisons, des années, pour leur sacrifier, les prier, les réjouir, les glorifier.


Appendices.





APPENDICE



A. Ahura Mazda. — Speñta Mainyu et Añgra Mainyu. — Vohu Manô, Asha Vahishta, Khshathra Vairya, Speñta Ârmaiti, Haurvatàt, Ameretât.


Appendice A. — Ahüra Mazda et les Amesha-Spentas

Ahura Mazda. — Speñta Mainyu et Añgra Mainyu. — Vohu Manô, Asha Vahishta, Khshathra Vairya, Speñta Ârmaiti, Haurvatàt, Ameretât.


Ahura Mazda est le dieu suprême du Mazdéisme  ; les divinités secondaires, Amesha-Speñtas et Yazatas, sont sa création. Il est le créateur par excellence  : dâtar, dadhvaô. Il est tout pouvoir et toute science, et ces deux caractères lui ont donné son nom : Ahura 1[88] « le Seigneur », Maz-dào 2[89] « le grand sage ».
Il n’a créé que le bien et les choses bonnes : le mal vient d’un autre être, Añgra Mainyu.
Dans cette conception dualiste, Ahura Mazda s’appelle Speñta Mainyu, que nous traduisons « l’Esprit Bienfaisant ou l’Esprit du Bien » 3[90], ou Mainyu Spénishta « l’Esprit très bienfaisant, le plus bienfaisant des Esprits », par opposition à Añgra Mainyu, Aharman ou Ahrìman, l’Esprit du Mal, littéralement « l’Esprit Destructeur » 4[91].
Ahura Mazda, comme source du bien, est la source de l’asha, il est l’être ashavan par excellence. Asha et ashavan sont des termes presque intraduisibles par la multiplicité d’idées qu’ils expriment. Asha (pour arta 5[92]) désigne le bien, la vertu sous ses deux formes, morale et religieuse, et aussi la félicité suprême, que l’on obtient au ciel par l’asha. Ashavan désigne l’être d’asha, le fidèle idéal, le juste, et aussi le bienheureux du paradis, un ashavan sur terre faisant un bienheureux au ciel. Nous avons employé en général les mots « sainteté » et « saint » qui sont assez généraux pour pouvoir s’appliquer à la plupart des cas, et donner en même temps une idée de la hauteur d’idéal que le mot asha comporte, sans nous défendre, quand la traduction ordinaire aurait prêté à obscurité ou erreur, d’employer d’autres expressions pour asha : la vertu, le bien, ou le salut, la félicité ; pour ashavan : le juste, l’homme de bien, ou le bienheureux.
La définition la plus complète d’Ahura Mazda est donnée par la formule du Vendidad II, 1, qui résume tout ce qui précède :
Ahura Mazda, mainya spénishta, dâtare gaêthanãm astvaitinãm, ashâum : Seigneur omniscient. Esprit très bienfaisant, créateur des mondes corporels, saint !
Ahura Mazda réside dans le ciel suprême, le Garô-demâna, dans la Lumière infinie (Anaghra raocâo), qui est son lieu et son corps 6[93], Angra Mainyu réside dans les Ténèbres infinies. La création a été amenée par une attaque d’Angra Mainyu sur la lumière : Ahura la repousse en prononçant les vingt et une paroles de l’Ahuna vairya (v. Hâ XIX), qui le frappent d’impuissance et le font retomber dans les ténèbres. Pendant son trouble, Ahura, avec la lumière cosmique, crée les six Amesha-Speñtas pour l’aider dans la création et le gouvernement du monde.
Ahura Mazda est un ancien dieu du ciel, à la façon de Varuṇa, de Zeus, de Jupiter ; et si largement que se soit développé le côté spiritualiste et moral de sa nature, au détriment de ses attributs naturalistes, il reste encore de ceux-ci des traces suffisantes pour qu’il soit nécessaire d’en tenir compte, même dans une exposition des conceptions du dernier état. C’est comme ancien dieu du ciel qu’il a pour corps et lieu la Lumière infinie, ce que les anciens Perses exprimaient en appelant Zeus, c’est-à-dire Auramazda, la voûte entière du ciel 7[94] ; qu’il a pour fils Âtar, le Feu (Y. 11, 4, 18 et passim) ; qu’il fait couple avec la lumière solaire, Mithra (v. Y. I, n. 39) qu’il a pour œil, le Soleil (Y. I, 11, 35) ; pour épouses les Eaux (Y. XXXVIII, 1) et aussi Speñta-Àrmaiti, la Terre, en souvenir du vieil hymen cosmogonique de la Terre et du Ciel (voir page suivante).


Les Amesha-Speñtas ou « Immortels bienfaisants » sont des abstractions divinisées, les quatre premiers représentant des vertus cardinales, les deux derniers, des vertus de la nature. Le système zoroastrien a attribué à chacune de ces abstractions l’empire sur une partie déterminée de la nature (v. Palet Irani, 7-12).
1o Vohu Manô, ph. Vahûman, p. Bahman, est le premier créé des Amesha-Speñtas 8[95]. Son nom signifie « Bonne Pensée » ; l’auteur du traité d’Isis et Osiris le définit exactement Θεόζ εύνοίαζ. Mais Vohu Manô représente la Bonne Pensée au sens intellectuel aussi bien qu’au sens moral, et les formules du Sìrôza invoquent avec lui non seulement la Paix, Âkhshti, mais aussi l’Intelligence, Khratu, sous ses deux formes, l’Intelligence 9[96] naturelle et l’Intelligence acquise par l’étude (àsnô Khratu, gaoshὸ-srùta Khratu). Ahura s’est consulté avec Vohu Manô dans toutes ses créations 10[97].
Vohu Manô tient les portes du Paradis : c’est lui qui reçoit les justes qui y entrent 11[98] : les récompenses du Paradis sont dites « les biens de Vohu Manô » 12[99] parce qu’elles sont données en retour de la Bonne Pensée.
Sur terre, Vohu Manô a sous sa garde le juste (Vd. XIX, 23, 77), et les troupeaux ; le juste, parce que le juste est l’incarnation même de Vohu Manô, les troupeaux pour quelque analogie qui nous échappe (cf. introd. au Mâh Yasht).
2o Asha Vahista, ph. Ashvahisht, p. Ardibahisht (de la forme parallèle perdue * Areta-Vahishta), « la Sainteté ou la Vertu parfaite » ou plus prudemment l’Asha parfait ». L’auteur d’Isis et Osiris le définit un peu étroitement, Θεόζ άληθείαζ : la vérité est, en effet, une des formes et un des sens de l’Asha, mais ne l’épuise pas.
Dans l’ordre matériel, il règne sur le feu et est invoqué avec Âtar, le dieu du feu (v. Y, I, 4, 12).
3o Khshathra vairya, ph. Khashtarvar ou Shatrôvêr, p. Shahrêvar, litt : « la Royauté qui fait son désir » (ou peut-être « qui fait le désir » [de Dieu]), est le Génie du bon gouvernement, Θεόζ εύνομίαζ. Comme tel, on invoque avec lui la Charité et la Miséricorde (Sirôza, 4.)
Dans l’ordre matériel, il règne sur les métaux (emblème et instrument de la royauté guerrière).
4o Speñta-Ârmaiti, ph. Spandârmat, p. Asfandârmad « la bienfaisante Ârmaiti ». Ârmaiti est littéralement « la Pensée parfaite » (bundak manisnih) : c’est la vertu de celui qui ârem mainyêtê (voir Y. XLVXLIV, 11) « qui pense parfaitement bien » et le sens qu’il faut attacher à cette perfection est donné par son adversaire Tarômaiti « l’orgueil, l’arrogance », le vice de celui qui tarem mainyêtê (ibid.), « qui pense par dessus les bornes ». Ârmaiti est la piété soumise et modeste (la définition grecque Θεόζ σοφίαζ ; semble trop large).
Speñta-Ârmaiti est le seul Amshaspand féminin. Dans l’ordre matériel elle est assimilée à la terre, qui elle aussi est femme ; elle est fille d’Ahura Mazda et son épouse aussi ; elle a de lui le premier homme, Gayô Maretan, souvenir des mythes anciens sur le mariage du Ciel et de la Terre, Ouranos et Gê, Jupiter et Tellus 13[100]. Comme divinité féminine, elle est le type divin de la femme vertueuse.


5o et 6o Haurvatât, ph. Khordat, p. Khordâd, et Ameretât, ph. Amurdat, p. Murdâd, ont été primitivement « la Santé » et « le Non-Mourir » (Longue Vie) ; ils règnent sur les eaux et les plantes qui repoussent la maladie et la mort 14[101].

Angra Mainyu, par raison de symétrie, a créé six Daêvas principaux pour lutter contre les six Amesha-Speñtas. Leurs noms sont dans l’Avesta Akem-Manô, Iñdra, Sauru, Nâoṅhaithya, Tauru, Zairi. Parmi ces Daêvas, Akem-Manô (Akoman) « la Mauvaise Pensée » est le seul qui réponde exactement à son adversaire : les cinq autres semblent être d’anciens démons que l’on a utilisés pour les nécessités du système et qui n’ont point de rapport direct avec les Amesha-Speñtas qu’ils combattent. Quelquefois on remplace Nâoṅhaithya par Tarmat (Tarômaiti, l’orgueil), Ârmaiti étant, avec Vohu Manô, un des noms d’Amesha-Speñta qui peuvent se retourner.


B. Les Génies des veilles (Gâhs)


I. Les Génies des veilles, Asnyas ou Gâhs : Hâvani, Rapithwina, Uzayêirina,Aiwisrûthrima Aibigaya, Ushahina

II. Les auxiliaires des Gâhs : Sâvanhi, Frâdat-fshu, Frâdat-vîra, Frâdatvispâm-bujyàiti, Berejya. — Visya, Nmânya, Zantuma, Dahyuma, Zarathushtrôtema



Appendice B. — Les Génies des veilles (Gahs)


I. Les Génies des veilles, Asnyas ou Gâhs ; Hàvani, Rapithwina, Uzayêirina, Aiwisrùthrima Aibi-gaya, Ushahina. — II. Les auxiliaires des Gâhs : Sâvaṅhi, Fràdaṭ-fshu, Fràdaṭ-vîra, Fràdaṭ-vîspām-hujyàiti, Berejya. — Vîsya, Nmànya, Zañtuma, Dahyuma, Zarathushtrôtema.

I. Les Gâhs. — La journée est divisée en cinq parties ou veilles dites en zend Asnya 1[102], plus tard Gâh 2[103]. Ce sont :

1o Hâvani 3[104], Hâvan, le Gâh du matin (prâtassamdhyà, N.), commence à l’aurore (Bd. XXV, 9).

2o Rapithwina 4[105], Rapitvin, le midi (madhyâhnas samdhyà).
3o Uzayêirina 5[106], Uzirin, le Gâh de l’après-midi (aparâhnas samdhyâ) ; va de Rapitvîn à l’apparition des étoiles (Bd. l. l.).
4o Aiwisrûthrima Aibigaya 6[107], Aîpsrùsrîm Aibya, première moitié de la nuit (purvârdharâtrasamdhyâ) ; de l’apparition des étoiles à minuit.
5o Ushahina 7[108], Ushahin, seconde moitié de la nuit, de minuit à la disparition des étoiles.
Voir les subdivisions naturelles de la journée, vol. II, Vd. XXI, n. 9.
À chacune de ces parties du jour correspond une prière particulière que l’on trouvera à la section des Gâhs.
Cette division quintuple ne vaut que pour l’été ; en hiver, on ne compte pas le gàh Rapìtvìn, de sorte que l’hiver a deux Gàhs et deux prières de Gàh pour le jour comme pour la nuit, tandis que l’été en a trois pour le jour et deux pour la nuit. Cette différence, qui s’explique aisément par la longueur inégale du jour dans les deux saisons, est expliquée d’une façon originale dans le Bundahish par le fait que Rapìtvìn, le Génie de midi et par suite de la chaleur, est sur terre en été et sous terre en hiver, comme le prouve le fait qu’en hiver il fait plus chaud sous terre qu’en été et inversement (Bd. XXV, 12-14).


II. Les auxiliaires des Gâhs. — Avec chacun de ces cinq Asnyas, le Yasna invoque trois séries de divinités qui sont mises en rapport systématique avec eux. Ce sont :
1o Cinq génies auxiliaires ou Hamkâr qui veillent respectivement :
1o À l’accroissement du grand bétail : Sâvanhi ;
2o Du petit bétail : Frâdat-fshu ;
3o Des hommes : Frâdat-vìra ;
4o Des fruits : Frâdat-vîspām-hujyâiti ;
5o Des blés : Berejya 8[109].
2o Cinq génies représentant les divers degrés d’une hiérarchie à déterminer : Vîsya, Zañtuma, Dahyuma, Zarathushtrôtema, Nmânya.
Les trois premiers noms et le dernier sont évidemment en rapport avec quatre noms de circonscriptions territoriales qui se représentent souvent dans l’Avesta, mais dans un ordre légèrement différent : nmânem, vîs, zañtu, dahyu. Cet ordre est le vrai, car il suit l’importance croissante des termes et c’est d’ailleurs l’ordre dans lequel se présente aussi notre série dans le sacrifice complet, le Vendidad Sadé (voir page 10, note 16). À la tête de chacune de ces circonscriptions se trouve un chef, et la hiérarchie ascendante des chefs est : nmànôpaiti, vîspaiti, zañtupaiti, daińhupaiti (pour dahyupaiti ; Vd. VU, 4t ; IX, 37 ; Yt. X, 17, 18, etc.).
Le premier terme de la progression, nmânem, est bien connu : c’est la maison. Mais la suite fait difficulté, le pehlvi ayant transcrit vîs et zañtu (vis, zand) sans les traduire ; il rend dahyu par matâ, pays. Dans quel sens et quelle extension faut-il entendre cette expression de « pays » et quels sont les deux intermédiaires entre la maison et le pays ? Nériosengh donne sur

ce point (Y. XIV, I ; XIX, 50) des renseignements qui malheureusement ne pourraient que nous induire en erreur. Pour lui, le terme le plus haut de la série, la dahyu, n’est qu’un village (grâma) et vîs et zañtu sont les minces intermédiaires qui peuvent se trouver entre la maison et le village. Il définit les quatre termes d’après le nombre de couples ou de ménages qu’ils représentent : nmânem est la maison qui contient sept couples 9[110] ; la vîs en contient quinze ; le zañtu en contient trente ; la dahyu en contient cinquante. Le village aurait été l’horizon politique le plus lointain qu’atteignît l’œil des créateurs du Zoroastrisme. Nériosengh, ou plutôt le commentateur qu’il reproduit, a certainement été la victime d’une illusion qui vient de ce que le mot dahyu a subi, de la langue ancienne à la nouvelle, une déchéance profonde et est devenu le nom du village, deh. Dans l’Avesta il a certainement un sens plus large, et c’est le même probablement qu’il a en vieux perse. Dans les inscriptions achéménides, en effet, dahyu est le nom donné aux grandes provinces, on peut dire aux royaumes, dont la réunion formait l’empire du Roi des Rois. La Perse, la Médie, la Susiane, l’Assyrie, etc., toutes les satrapies sont des dahyus. Si le mot a la même force en zend, le dahyupaiti « le chef de dahyu », sera soit un satrape, soit un roi, selon qu’il y a ou non un pouvoir centralisé, selon que le Roi des Rois est un souverain à la façon des Achéménides ou à la façon des Arsacides. Or, quand on voit Mithra invoqué dans le carnage par les dainhupaitis luttant les uns contre les autres ou contre les hordes envahissantes (Yt. X, 8) ; ou le dainhupaiti Aurvasâra en guerre contre le roi des Aryens Husravah (Yt. XV, 3 1) ; ou Ahriman, pour tenter Zoroastre, lui promettant le bonheur de Vadhaghna, le dainhupaiti (Vd. XIX, 6, 23) ; ou Mithra nommé le dainhupaiti universel et l’institution du dahyupat rapportée à Hoshang qui fut le premier roi et qui régna sur toute la terre (voir p. 14, note 43), il devient clair que les ambitions et les grandeurs du dainhupaiti ancien ne sont pas celles d’un maire de village et que la dahyu est dans l’Avesta, comme dans

les inscriptions perses, une vaste unité, un pays au sens large du mot 10[111]. Si l’on se reporte à la hiérarchie sassanide, qui très vraisemblablement reproduit en gros la division ancienne, on trouve l’empire divisé en grandes provinces répondant aux anciennes satrapies, et administrées par des satrapes nommés marzbân « qui garde le marz ». Le nom de ces provinces, dont nous ne connaissons que l’équivalent arabe, balad « pays », était sans doute marz. Nous avons donc dahyu balad (marz ? ) et daṅhupaiti marzbân. Passons au zañtu.
Le balad (ou marz) était divisé en arrondissements ou districts, appelés en arabe kûra (χώρα), en persan shehr, le mot qui en persan moderne a pris le sens de ville, mais qui anciennement désignait toute une région. Or, dans les Gâthas, le mot zañtu est remplacé par le mot shôithra (v. Yasna XXXI, 16, texte et notes), qui est précisément l’original du persan shehr 11[112]. Nous pouvons donc poser : zañtu-shôithra kûra, shehr ; zañtu-paiti shahrîg 12[113].
La kûra était subdivisée en cantons, dont le nom semble avoir varié suivant les provinces, rûstâk, tasûg ou astân 13[114], mais qui, en tout cas, se présentent naturellement pour répondre à nos vîs. Le mot vîs qui, par l’étymologie, répond aussi bien en grec οίκοζ, maison, qu’au latin vicus, réunit les deux emplois, car on le trouve employé au sens de maison ; mais dans la nomenclature technique, il répond soit au vicus, soit à un élément encore plus considérable. Nous convenons de le rendre par « bourg » sans attacher à ce mot un sens trop limitatif. Nous traduirons donc nmânem, vis, zañtu, dahyu par « maison, bourg, district, pays », le pays représentant les vastes unités nationales, gouvernées par les satrapes du Grand Roi sous les Achéminides, par les marzbân sous les Sassanides, par les dynasties nationales, les mulûk’-el-tevàif, sous les Arsacides.
Au-dessus du daiṅhupaiti, l’Avesta connaît une autorité : c’est le Zarathushtrôtema « celui qui ressemble le plus à Zoroastre », c’est-à-dire le chef de la religion, celui qu’on appellera plus tard Mobed des Mobeds. Nous verrons ailleurs les conclusions à tirer de ces faits pour l’âge de la composition de l’Avesta.
Nous pouvons à présent nous demander ce que représente la série de Génies invoqués avec les Gâhs et dont les noms sont en corrélation si évidente avec la série que nous venons d’étudier que l’on serait tenté d’en faire les Génies de la maison, du bourg, du district, du pays, de la religion. Peut-être, en effet, ferions-nous bien de nous en tenir là. Mais le Commentaire pehlvi nous donne de ces personnages une interprétation différente et qui, peut-être artificielle, n’en est pas moins précieuse par les lumières qu’elle nous donne sur l’organisation sacerdotale (Yasna 1, 21, 8, 11, 14, 17) :
Nmànya : est « le génie qui veille sur les hommes qui remplissent les fonctions de dâtôbar » (de dâvar ou juge).
Vìsya : le génie du Magûpat (Mobed ou prêtre).
Zañtuma : le génie du Rat.
Dahyuma : le génie du Magû-andarzpat.
Zarathushtrôtema : le génie du Magûpatân-Magûpat.
La hiérarchie ou l’ordre de dignité dans la classe sacerdotale est donc : Dâtὸbar, Magûpat, Rat, Magû-andarzpat, Magûpatân-Magûpat.
Nous savons par les historiens que la justice était rendue par les Mages (Maçoudi, II, 156 ; Agathias, II ; Lettre de Tansar) : : nous voyons ici que les fonctions civiles (Dâtôbar) étaient considérées comme le degré inférieur de la fonction sacerdotale.
Le Magûpat est le Mobed moderne, c’est-à-dire le prêtre qualifié pour toutes les cérémonies du culte.

Le Rat correspond au Dastûr moderne 14[115] qui, aujourd’hui, au sens propre du mot, est le prêtre d’un temple du feu, le chef de toute une communauté.
Le Magû-andarzpat n’a point d’équivalent connu aujourd’hui. Son existence est néanmoins confirmée par les textes arméniens de l’époque sassanide, qui parlent d’un fonctionnaire nommé Mogats handerdzapet « l’handerdzapet des Mages » 15[116]. Il est difficile de déterminer ses fonctions ; le mot handerdzapet est employé dans la traduction arménienne de la Bible pour traduire les mots οίκονόμοζ, προστάτηζ, ταμίαζ, ό έπί τών πραγμάτων (Lagarde, Études arméniennes, p. 84), ce qui ferait du Magû-andarzpat une sorte de ministre des affaires ecclésiastiques. Sans doute l’emploi que le mot emprunté a pu prendre en arménien n’est pas un sûr garant de celui qu’il avait en pehlvi 16[117] : mais l’analyse du pehlvi concorde avec cette donnée : andarz en pehlvi signifie « conseil », andarzpat est donc « le maître du conseil », et Magû-andarzpat « le conseiller, l’instructeur des Mages ». Andarzpat reparaît avec le même sens dans un autre titre «  « l’andarzpat des cavaliers 17[118] », que les chroniqueurs arabes rendent muaddib alasâvira « l’instructeur des cavaliers ». Cette traduction est confirmée, en même temps qu’elle l’éclaire elle-même, par la traduction barbare de Nériosengh, bhalâpanâpati, où bhalâpand ne peut s’expliquer que comme un substantif formé, à la façon hindouie, de bhala « bon » : bhalâpand est l’action de rendre bon, de perfectionner, de corriger et le Magû-andarzpat sera une sorte de surveillant général des Mages 18[119].
On voit par la lettre de Tansar que chacune des quatre classes avait un instructeur, un mu’allim, chargé d’instruire les enfants de cette classe aux métiers et aux sciences qui lui sont propres. Par exemple, il y avait un mu’allimi asdvîrat, chargé d’aller dans les villes et les villages pour y initier les gens de guerre au port d’armes et aux différents exercices de leur métier.
Le Zarathushtrôtema est le chef suprême, le Maubadân-Maubad, le premier personnage dans l’État après le Roi des Rois.

Ces cinq degrés correspondent-ils à la division territoriale ? Il est bien difficile d’admettre qu’il y eût un Dâtôbar par maison : mais le Dâtôbar mis à part, il ne serait pas impossible qu’il y eût dans le reste symétrie entre les deux séries ; qu’il y eût, au moins dans la période sassanide, un Magûpat par bourg, rûstâk ou vis ; un Rat 19[120] par district, kûra ou zañtu ; un Magû-andarzpat par grande province, balad ou dahyu 20[121] ; comme il y avait un Zarathushtrôtema pour tout l’empire (cf. Y. XIX, 18).


3o L’on a enfin mis en rapport avec les divers Gâhs un certain nombre de divinités qui ont semblé avoir plus ou moins d’affinité avec chacun d’eux. Ainsi Mithra, dieu du soleil, et son acolyte Rama Hvâstra ont été joints à Hâvani, le Gâh qui commence au soleil levant ; Asha Vahishta et Âtar, Génies du feu, à Rapithwina, le Gâh de la chaleur du jour. Le rapport des deux Gâhs suivants avec les groupes qui leur sont adjoints est moins clair. Sraosha, avec ses acolytes Rashnu et Arshtât, est rattaché par son rôle nocturne à Ushahina, le Gàh qui va de minuit à l’aurore (Vd. XVIII, 23, 51).
Le tableau suivant permettra d’embrasser les rapports complexes que nous venons d’analyser.


GÉNIES DES GÂHS ET LEURS AUXILIAIRES
1o Ushahina Berejya   Nmânya
  (moitié de la nuit
depuis minuit).
(génie qui fait
croître
les grains).
Sraosha
Rashnu
Arshtât
(génie de la maison).
(dâtôbar, juge).
 
2o Hâvani Sâvanhi   Vîsya
  (matinée). (le grand bétail). Mithra
Râma Hvâstra
(du bourg)
(magûpat, prêtre).
 
3o Rapithwina Frâdat-fshu   Zantuma
  (midi). (le petit bétail). Asha Vahista
Âtar
(du district)
(rat, évêque) 21[122].
 
 
4o Uzayêrina Frâdat-vîra   Dahyuma
  (après midi, soirée). (les hommes). Apâm Napât (du pays)
Magû-andarzpat,
inspecteur du culte 21[122]
 

 
Aiwisrûthrima Aibigaya Frâdat-vîspãm-hujyâiti   Zarathushtrôtema
 
  (première moitié de la nuit). (les fruits). Fravashayô
Ama
(de toute la
communauté religieuse)

(Magûpatân-Magûpat,
chef suprême de la religion).


Appendice C. — Les Génies du mois


Le mois. — Le mois dure trente jours ; l’année, qui est solaire et composée de trois cent soixante-cinq jours, contient douze mois faisant 360 jours (30 × 12 360), plus cinq jours complémentaires. L’année 1[123] commençait à l’équinoxe du printemps, soit le 21 mars. Les douze mois sont consacrés chacun à une divinité spéciale dont ils portent le nom :


1. Farvardin, commençant le 21 mars en zend le mois des Fravashis
2. Ardibahisht, 20 avril, Asha Vahishta
3. Khordâd, 20 mai Haurvatât
4. Tir, 19 juin Tishtrya
5. Murdâd, 19 juillet Ameretât
6. Shahrévar, 18 août Khshathra Vairya
7. Mihr, 17 septembre Mithra
8. Âbân, 17 octobre Apô
9. Âdar, 16 novembre Âtar
10. Dai, 16 décembre Dathush
11. Bahman, 15 janvier Vohu Manô
12. Asfandârmad, 14 février Spenta Ârmaiti


C. Les Génies du mois



Appendice C. — Les Génies du mois


Le mois. — Le mois dure trente jours ; l’année, qui est solaire et composée de trois cent soixante-cinq jours, contient douze mois faisant 360 jours (30 × 12 360), plus cinq jours complémentaires. L’année 1[123] commençait à l’équinoxe du printemps, soit le 21 mars. Les douze mois sont consacrés chacun à une divinité spéciale dont ils portent le nom :


1. Farvardin, commençant le 21 mars en zend le mois des Fravashis
2. Ardibahisht, 20 avril, Asha Vahishta
3. Khordâd, 20 mai Haurvatât
4. Tir, 19 juin Tishtrya
5. Murdâd, 19 juillet Ameretât
6. Shahrévar, 18 août Khshathra Vairya
7. Mihr, 17 septembre Mithra
8. Âbân, 17 octobre Apô
9. Âdar, 16 novembre Âtar
10. Dai, 16 décembre Dathush
11. Bahman, 15 janvier Vohu Manô
12. Asfandârmad, 14 février Spenta Ârmaiti

Les 30 jours de chaque mois sont consacrés à une divinité spéciale : le 1er, le 8e, le 15e et le 23e sont consacrés à la même divinité, qui est la divinité suprême, appelée de son nom d’Auhrmazd pour le ler jour, de son épithète de Dai 2[124] « créateur » dans les trois autres. Cette quadruple invocation coupe le mois en 4 semaines, les deux premières de 7 jours, les deux suivantes de 8 :


  1. Auhrmazd, en zend Ahura Mazda
  2. Bahman, Vohu Manô
  3. Ardibahisht, Asha Vahista
  4. Shahrévar, Khshathra Vairya
  5. Asfandârmad, Spenta Ârmaîti
  6. Khordâd, Haurvatât
  7. Murdâd, Ameretât
       
  8. Dai pa Âdar,    
  9. Âdar, Âtar
  10. Âbân, Âpô
  11. Khôr, Hvare khshaêtem
  12. Mâh, Mâonha
  13. Tîr, Tishtrya
  14. Gôsh, Géush
         
  15. Dai pa Mihr,    
  16. Mihr, Mithra
  17. Srôsh, Sraosha
  18. Rashn, Rashnu
  19. Farvardin, Fravashis
  20. Bahrâm, Verethraghna
  21. Râm, Râma
  22. Bâd ; Vâta
         
  23. Dai pa Din,    
  24. Din, Daêna
  25. Ard, Ashi (Vanubi)
  26. Ashtâd, Arshtât
  27. Âsmân, Asman
  28. Zamyâd, Zem
  29. Mârasfand, Mâthra Spenta
  30. Aniran, Anaghra

Les 5 jours épagomènes ou complémentaires qui terminent l’année solaire (16 mars-20 mars) sont consacrés aux cinq Gâhs ou Gâthas, c’est-à-dire aux cinq séries d’hymnes révélées à Zoroastre et qui sont adorées comme divines. On les appelle pour cette raison les Gâhs ou Andargâhs ils portent chacun le nom de l’une de ces Gâthas :


  Akunvat gâh Ahunavaiti Gâtha
  Ushtvat gâh Ushtvaiti
  Spantômat gâh Speñta Maînyu
  Vohushatr gâh Vohu Khshathra
  Vahishtôisht gâh Vahishtôishti 3[125]

Dans toute cérémonie religieuse l’invocation du jour 4[126] et du mois 5[127] est un élément indispensable : c’est une façon de dater la cérémonie. L’ensemble des invocations aux trente jours forme le Sirôza (voir au vol. II).

Outre la division en jours, le mois connaît une division en trois sections, déterminées par trois moments : Añtare-mânha, Perenὸ-mâoṅha et Vîshaptatha « la nouvelle Lune, la pleine Lune et la Lune décroissante » : ces trois moments sont célébrés par la récitation du Yasht de la Lune (voir page 12, note 34).


D. Les Fêtes de saison (Yâiryas, ou Gâhânbars) : Maidhyôi-zaremaya, Maidhyôi-shema, Paitish-hahya, Ayâthrima, Maidhyâirya, Hamaspathmaêdaya. Hâ2. Barsam Yasht (zaothra âyêsî yêshti). SROSH DARUN (Has 3-8) Ha 3. Srôsh Darûn. I (baresmana paiti-bereta). Ha 4. Srôsh Darûn. II (ima humatàca) Ha 5. Srôsh Darûn. III (ithâ ât yazamaidê). Ha 6. Srôsh Darûn. IV (dadhvâonhem Ahurem mazdâm). Ha 7. Srôsh Darûn. V (ashaya dâdhâmi). Ha 8. Srôsh Darûn. VI (ashaya dâdhâmi). ROM YASHT (Has 9-11) Ha 9. Hôm Yasht. I (Hâvanîm â ratûm). Ha 10. Hôm Yasht. II (ima humatâca). Ha 11, 1-15. Hôm Yasht. III (thrâyo apâm idha patentu). Ha 11, 16. (Fravarânê). Ha 11, 17-19. (Sp. 12). (Frastuyê). Ha 12, 1-8. (Sp. 13, 1-27). (Frastuyê). Ha 12, 8 ; 13. (Sp. 13, 27 ; 14). (Âstuyê). Appendice. (Le Hvaêtvadatha). LES STAOTA YÊSNYA (Has 14-58) Ha 14. (Sp. 16). (visâî vê Ameshâ Spentâ). Ha 15. (Sp. 15). (sastica). Appendice. (Le rite du datûsh). Ha 16. (Sp. 17, 1-55). (Ahurem Mazdâm... yaz. hudbâonbem). Ha 17. (Sp. 17, 56-74). (Ahurem Mazdàm... yaz. Ameshâ Spentâ). Appendice. Les feux (I. Les cinq feux : Berezisavanh, Vohu-fryâna, Urvàzishta, Vâzishta, Spénishta. — II. Les trois feux sacrés : Âdar Khordàd, Adar Gushasp, Adar Burzîn Mihr. — III. Le feu Bahram) Ha 18.Spentâ Mainyû (égal Hâ 47).


Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 36-442).
comme divines. On les appelle pour cette raison les Gâhs ou Andargâhs ils portent chacun le nom de l’une de ces Gâthas :


  Akunvat gâh Ahunavaiti Gâtha
  Ushtvat gâh Ushtvaiti
  Spantômat gâh Speñta Maînyu
  Vohushatr gâh Vohu Khshathra
  Vahishtôisht gâh Vahishtôishti 3[128]

Dans toute cérémonie religieuse l’invocation du jour 4[129] et du mois 5[130] est un élément indispensable : c’est une façon de dater la cérémonie. L’ensemble des invocations aux trente jours forme le Sirôza (voir au vol. II).

Outre la division en jours, le mois connaît une division en trois sections, déterminées par trois moments : Añtare-mânha, Perenὸ-mâoṅha et Vîshaptatha « la nouvelle Lune, la pleine Lune et la Lune décroissante » : ces trois moments sont célébrés par la récitation du Yasht de la Lune (voir page 12, note 34).


Appendice D. — Les Fêtes de saison (Yâirya ou Gâhânbâr 1[131])

Maidhyôi-zaremaya, Maidhyôi-shema, Paitishhahya, Ayâthrima, Maidhyâirya, Hama-spathmaêdaya.


L’année était divisée en quatre saisons correspondant aux nôtres. Cette

division ne paraît guère que dans les textes post-avestéens 2[132] ; mais il y a dans l’Avesta même des traces de son existence ancienne 3[133]. La division normale de l’année est, dans l’Avesta, en deux saisons, été et hiver : l’été, hama 4[134], qui comprend les sept premiers mois (du 1er  Farvardîn au 30 Mihr, soit du 21 mars au 16 octobre) ; et l’hiver, zayana 4[134], qui comprend les cinq autres mois et les cinq jours complémentaires (du 1er  Âbân au jour Vahishtôisht, soit du 17 octobre au 20 mars). Cette division a une valeur religieuse, non seulement pour le rituel 5[135], mais aussi pour les pratiques, qui varient selon la saison 6[136].
À côté de cette division en douze mois et en quatre saisons, l’année est encore divisée en six périodes inégales par six fêtes dites en zend Yâirya ou fêtes d’année, plus tard Gâhânbâr 7[137]. Cette division et ces fêtes ont une double signification, mythologique et agricole, la première donnée par le témoignage de la tradition, la seconde par les noms, les dates et quelques indices directs.
D’après les textes religieux, les Gâhânbârs ont été établis par Ormazd même pour fêter les divers actes de la création. On supposait que l’œuvre de la création avait duré un an et s’était accomplie en six actes successifs : la création du ciel, des eaux, de la terre, des plantes, des animaux et de l’homme 8[138]. Chacun de ces actes avait occupé une certaine période, au terme de laquelle Ormazd avait célébré avec les Amshâspands une fête de cinq jours, dite Gâhânbâr. Les six Gâhânbârs sont :
1o Le Maidhyôi-zaremaya, Mêtôkzarmê ; commémoratif de la création du ciel ; célébré le 15 Ardibahisht 9[139] : soit le 45e jour de l’année.

2o Le Maidhyôi-shema, Mêtôkshem ; commémoratif de la création des eaux ; célébré le 15 Tîr, 60 jours après le précédent : soit le 105e jour de l’année.
3o Le Paitishhahya, Pêtishah ; commémoratif de la création de la terre ; célébré le 30 Shahrêvar, 75 jours après le précédent : soit le 180e jour de l’année.
4o L’Ayâthrima, Ayâsrim ; commémoratif de la création des plantes ; célébré le 30 Mihr, 30 jours après le précédent ; soit le 210e jour de l’année.
5o Le Maidhyâirya, Mêtyàriya ; commémoratif de la création des troupeaux ; célébré le 20 Dai, 80 jours après le précédent : soit le 290e jour de l’année.
6o Le Hamaspathmaêdaya, Hamaspatmêdim ; commémoratif de la création de l’homme ; célébré durant les cinq derniers jours d’Asfandârmat et durant les cinq jours complémentaires, et terminant 75 jours après le précédent ; soit le 365e et dernier jour de l’année.
Il est naturel de penser que cette conception mythologique et cosmogonique des fêtes annuelles est d’ordre secondaire : et en effet leurs noms, leurs dates et leurs épithètes prouvent que ce sont avant tout des fêtes agricoles.
Maidhyôi-zaremaya signifie « la mi-printemps », zaremaya signifiant « printemps » 10[140] ; il s’agit du printemps de trois mois dans la division de l’année en quatre saisons ; en effet la fête tombe le 45e jour de l’année, laquelle commence à l’équinoxe du printemps ; elle tombe donc bien au milieu du printemps (5 mai).
Maidhyôi-shema signifie « la mi-été » ; mais il ne peut s’agir ici de l’été au sens commun du mot, de l’été de trois mois, qui commence le 91e jour, finit le 180e et dont le milieu serait le 135e jour de l’année

(3 août) : il s’agit du grand été de sept mois ; en effet, le grand été durant 7 30 jours, soit 210 jours, la mi-été doit tomber le 105e jour (le 15 Tîr 4 juillet), qui est précisément la date du Maidhyôi-shema. Le Maidhyôi-shema est dit vâstrô-dâtainya « où l’on coupe les foins » 11[141] : c’est la fête qui clôt la saison où se fait la fenaison.
Paitishhahya signifie « qui apporte le blé » ; c’est la fête qui clôt la saison où se fait la moisson ; célébrée le 30 Shahrêvar, soit le 16 septembre.
L’Ayâthrima vient le 30 Mihr (16 octobre), 30 jours après le précédent, soit 75 + 30 ou 105 jours après la mi-été ; il marque donc la fin du grand été. Il est dit fraourvaêshtrima, littéralement « qui descend » c’est-à-dire « où le temps de la chaleur descend » 12[142] (adhasparivartitaushnnkâlâgâmmam 13[143]), et varshni-harshta « où sont lâchés les mâles 14[144] » , la saillie ayant lieu entre le 16 septembre et le 16 octobre.
Il nous reste à présent deux Gâhânbârs pour les cinq mois d’hiver et ses 155 jours.
Maidhyâirya doit marquer la mi-hiver ; mais l’hiver ayant un nombre de jours impair, la fête du Gâhânbâr devrait durer du 72e jour et demi au 77e et demi ; pour la symétrie et pour avoir un nombre rond on l’a reculé au 80e jour (20 Dai – 4 janvier). Il porte l’épithète de saredha « où règne le froid ».
Le dernier Gâhânbâr, le Hamaspathmaêdaya, est le seul qui,

semble-t-il, ne se rapporte pas à un fait naturel 15[145] ; il est dit aretô-karethna « où l’on célèbre sacrifice » (pun îzishn kartârîh) : il s’agit des fêtes célébrées durant les dix derniers jours de l’année en l’honneur des Fravashis des ancêtres (Yt. XIII, 49 sq.), qui, à ce moment de la création, acceptèrent de descendre sur terre (Grand Bundahish).

Le tableau suivant permet d’embrasser les rapports des Gâhânbârs avec l’année.

Mois. Gâhanbâr Jour

de l’année.

HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Printemps

Vahâr

1 Farvardîn
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Printemps

Vahâr

2 Ardibahisht
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Printemps

Vahâr

11-15 Ardibahisht
Maidhyôi-zaremaya

(mi-printemps)
1-5 mai

40e-45e
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Printemps

Vahâr

3 Khordâd
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Été

Hâmîn,

4 Tir
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Été

Hâmîn

11-15 Tir
Maidhyôi-shema

(mi-grand été)
31 juin — 4 juillet

100e-105e
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Été

Hâmîn

5 Murdâd
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Été

Hâmîn

6 Shahrêvar
HAMA

Grand été de 7
mois et 210 jours.

Été

Hâmîn

26-30 Shahrêvar
Paitishhahya

12-16 septembre

175e-180e
HAMA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Automne

Pâtis

7 Mihr
HAMA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Automne

Pâtis

26-30 Mihr
Ayâthrima

12-16 octobre

205e-210e


ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Automne

Pâtis

8 Âbân
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Automne

Pâtis

9 Âdar
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Hiver

Zamistân

10 Dai
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Hiver

Zamistân

16-20 Dai
Maidhyâirya

(mi-grand hiver)
31 décembre — 4 janvier

285e-299e
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Hiver

Zamistân

11 Bahman
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Hiver

Zamistân

12 Asfandârmaî
ZAYANA

Grand hiver de 5
mois et 155 jours.

Hiver

Zamistân

26 Asfandârmaî-

Gâtha Vahishtôishti
Hamaspathmaêdaya

11-20, ou 16-20 (selon que l’on fait durer la fête cinq ou dix jours : cf. vol. II, 503, note 11).

355e-365e

troupes » (sarva sainyadâti), par allusion sans doute à la création des multitudes humaines ou des Fravashis. En effet, le Grand Bundahish, p. 23, l’explique comme « le temps où parut le mouvement de l’armée du monde, car les Frôhars des hommes partirent [alors] formant une armée (pun hamspâhih) » (cf. Bd. VI, 3). Il semble, au premier abord, que cette traduction soit purement étymologique, spathma ayant été traduit d’après l’assonance de spâda : mais l’origine de spâda est trop obscure pour qu’il soit prudent de nier tout rapport entre les deux mots.




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HÂ 2


Ce Hâ fait connaître aux dieux deux des éléments du sacrifice, la libation ou eau consacrée (zaothra, zôhr) et le baresman (barsôm). Les manuscrits liturgiques lui donnent le nom de Barsam Yasht « offrande du Barsôm » (N. : baresmaiaçnî) .

La formule essentielle est âyêsê yêshti « j’appelle au sacrifice» (voir note 1)  : le prêtre commence par appeler au sacrifice les deux offrandes elles-mêmes, puis avec ces offrandes il appelle les dieux.

L’énumération divine, comparée à celle du Hâ I, présente quelques variantes que nous marquons en note. Elle sert de modèle au Hâ VI, tandis que celle du Hâ I est suivie dans les Hâs III, IV et VII.


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Le Zôt passe en revue du regard tous les objets du sacrifice  : jusqu’aux mots imat baresman « ce baresman » il se tient penché et fait tourner le barsôm sur le Mâhrû.


Zôt et Râspî ensemble.


1. J’appelle la libation au sacrifice 1[146] : j’appelle le baresman au sacrifice.

[147]J’appelle le baresman au sacrifice ; j’appelle la libation au sacrifice.


J’appelle au sacrifice la libation avec son baresman ; j’appelle au sacrifice le baresman avec sa libation.

J’appelle au sacrifice ce baresman avec cette libation 2[148] ; j’appelle au sacrifice cette libation avec ce baresman.


J’appelle au sacrifice ce baresman avec sa libation : j’appelle au sacrifice ce baresman (imat baresma) avec sa libation, avec son lien pieusement lié 3[149].


Au mot baresman, le Zôt s’assied, les pieds croisés ; il dépose le barsôm sur le Mâhrû 4[150] et pose sur le barsôm les deux doigts de la main gauche.


2 (10). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Ahura Mazda, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice les Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants 5[151].


3 (12). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Hâvani, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom ; et Râma Hvâstra.

Le Zôt seul.

4 (16). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Rapithwina, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Frâdat-fshu et Zantuma, saints, maîtres de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Asha Vahishta et le Feu, fils d’Ahura Mazda.


5 (19). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Uzayêirina, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le grand, le souverain Apâm Napât, génie des femmes, brillant, aux chevaux rapides 6[152], et les eaux créées par Mazda.

6 (23). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Aiwisrùthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Frâdat-vîspâm-hujyâiti et le Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les bonnes, puissantes, bienfaisantes 7[153] Fravashis des justes, et les Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et le Bonheur de l’année ; et la Force bien faite et de belle taille, Verethraghna, créé par Ahura, et l’Ascendant destructeur.

7 (26). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Ushahina, saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Berejya et Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le pieux Sraosha, à la belle taille 8[154], victorieux, qui accroît le monde ; et Rashnu Razishta, et Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde. 8 (31). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Mois, saints, maîtres de sainteté ;

j’appelle au sacrifice la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman, j’appelle au sacrifice la Pleine Lune et Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.


9 (34) 9[155]. Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Paitishhahya, saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Années, saintes, maîtres de sainteté.

10 (43). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hàvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.


11 (44). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Ahura et Mithra, grands, impérissables et saints ;

j’appelle au sacrifice les étoiles, la lune, le soleil [qui brille] sur les arbres à baresman, et Mithra, maître de tous les pays 10[156]. [157]Ici l’invocation du jour et du mois ; on donne pour exemple le premier jour du premier mois.

[(36-37). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Fravasliis des justes].


12 (42). Avec cette libation et ce baresman je t’appelle au sacrifice, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

-\vec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les bonnes, les excellentes Eaux 11[158], créées par Mazda, saintes ;

j’appelle au sacrifice toutes les eaux saintes, créées par Mazda ;

j’appelle au sacrifice toutes les plantes saintes, créées par Mazda.


13 (50). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Parole Divine, sainte, très glorieuse 12[159] ;

j’appelle au sacrifice la Loi donnée contre les démons, la loi de Zarathushtra ;

j’appelle au sacrifice la longue Tradition ;

j’appelle au sacrifice la bonne Religion Mazdéenne.

14 (54). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, qui est un dieu 13[160] ;

j’appelle au sacrifice toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda, saintes, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice la redoutable 14[161] Gloire des Kavis, créée par Mazda.

J’appelle au sacrifice la redoutable 14 Gloire insaisissable, créée par Mazda. Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la bonne Ashi, brillante, grande, forte, de belle taille, pleine de bonté 15[162].

J’appelle au sacrifice la Gloire, créée par Mazda ; j’appelle au sacrifice le Bien-Être, créé par Mazda.

15 (58). Avec cette libation et ce baresman, j’appelle au sacrifice la bonne Bénédiction du juste ;

j’appelle au sacrifice le juste lui-même, saint ;

j’appelle au sacrifice la Pensée de malédiction du juste, Divinité redoutable et puissante.

16 (59). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice ces eaux, ces terres, ces plantes ; j’appelle au sacrifice ces lieux, ces contrées, ces campagnes, ces demeures, ces étables 16[163].

J’appelle au sacrifice le Maître des terres 17[164], Ahura Mazda.

17 (60). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le plus grand de tous les Maîtres 18[165] et les Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des saints.

Zôt et Râspi ensemble.

18 (62). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice toutes les divinités saintes ;

j’appelle au sacrifice tous les Maîtres de sainteté ;

à l’heure où préside Hâvani, à l’heure où président Sâvanhi et Vîsya ;

à l’heure où président tous les grands maîtres


19. Ou peut-être : « à l’heure où préside le plus grand de tous les maîtres » (Auhrmazd).



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a




HÂ 3 [SRÔSH DARÛN]




Dans les manuscrits liturgiques ce Hâ est intitulé « Srôsh Darûn, commencement »[166] : ce Hâ sert en effet de début à l’office particulier connu sous ce nom et destiné à assurer à l’âme des morts, dans son passage à l’autre monde, la protection de Sraosha.

Le Hà précédent nous présentait le Barsom et l’eau Zôhr préparés pour être offerts ; celui-ci nous présente les autres offrandes, qui sont pour la plupart de nature à être consommées (de la nature du Darûn, le pain consacré).

L’énumération divine est celle du Hâ I ; la formule essentielle est celle du Hâ II.


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Le Râspî met sur la table le Darûn avec le Goshôdâ (gaush hudhâo) ; puis il place trois êsm bôi près de l’autel du feu.

Le Zôt passe en revue du regard tous les instruments du sacrifice, prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le Barsom.


Zôt et Ràspî ensemble :


1. Le baresman étant déposé[167], avec la libation, à cette heure où préside Hâvani ;

j’appelle au sacrifice l’aliment du Myazda 3[168] Haurvatât, Ameretât et le Bœuf bienfaisant 4[169] ;

pour réjouir Ahura Mazda et les Amesha-Spentas ;

pour réjouir le pieux Sraosha 5[170] dévot, victorieux, qui accroît le monde.


2 (5). J’appelle au sacrifice le Haoma et le Parahaoma 5[171] : pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma 6[172]

J’appelle au sacrifice le bois et l’encens 8[173],

pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda 9[174].


3 (9). J’appelle les Haomas au sacrifice, pour réjouir ces bonnes eaux 10 10[175], et les bonnes eaux créées par Mazda.}}

J’appelle au sacrifice l’eau de Haoma 11[176].

J’appelle au sacrifice le [lait] vif de la Vache 12[177], la plante Hadhanaêpata 13[178], pieusement préparée 14[179],
pour réjouir les eaux, créées par Mazda.

4 (15)[180]. J’appelle au sacrifice ce baresman avec sa libation, avec son lien pieusement lié, pour réjouir les Amesha-Speñtas.

J’appelle au sacrifice 15 les paroles de bonne pensée, de bonne parole, de bonne action 16[181] ;

j’appelle au sacrifice la récitation des Gâthas ;

J’appelle au sacrifice les Commandements bien accomplis 17[182] ;

j’appelle au sacrifice cette foi et cette vertu 18[183], cette Maîtrise et cette adoration des Maîtres 19[184],

pour réjouir les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ; pour réjouir mon âme à moi-même.

5 (21) 20[185]. J’appelle au sacrifice les Génies des veilles, maîtres de sainteté ; Hâvani, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom, et Râma Hvâstra.


Le Zôt seul ;


6 (24). J’appelle au sacrifice Rapithwina, saint, maître de sainteté. J’appelle au sacrifice Frâdat-fshu et Zantuma, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice Asha Yahishta et le Feu d’Ahura Mazda.

7 (27). J’appelle au sacrifice Uzayêirina, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice le grand, le souverain Apâm Mapât et les eaux créées par Mazda.

8 (30). J’appelle au sacrifice Aiwisrùthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Frâdat-vîspam-hujyàiti et le Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice les Fravashis des justes, et les Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et le Bonheur de l’année ; et la Force bien faite et de belle taille, Veretbraghna, créé par Ahura, et l’Ascendant destructeur.

9 (34). J’appelle au sacrifice Ushahina, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Berejya et Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice le saint Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et Rashnu Razishta ; et Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.

10 (38). J’appelle au sacrifice les Mois, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Pleine Lune et Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.

11 (40). J’appelle au sacrifice les Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Ayâthrima, où la chaleur tombe et où a lieu la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté. J’appelle au sacrifice Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice les Années, saintes, maîtres de sainteté.

12 (47). J’appelle au sacrifice tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.


13 (48). J’appelle au sacrifice Ahura et Mithra, grands, impérissables et saints ;

et les Étoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant ;

Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

la Lune, qui contient le germe du Taureau ;

le Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Ahura Mazda ;

Mithra, maître des pays.


Ici l’invocation du jour et du mois ; on donne pour exemple le premier jour du premier mois.


[(36-37). J’appelle au sacrifice Ahura Mazda, brillant et glorieux.

J’appelle au sacrifice les Fravashis des justes.]

14 (52). Je t’appelle au sacrifice, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

J’appelle au sacrifice les Bonnes Eaux et toutes les eaux créées par Mazda, toutes les plantes créées par Mazda.


15 (54). J’appelle au sacrifice la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

la Loi donnée contre les Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

la longue Tradition ;

la bonne Religion Mazdéenne.

16 (55). J’appelle au sacrifice le mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité ; créées par Mazda ;

la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; la Gloire insaisissable, créée par Mazda ;
la bonne Fortune (Ashi), la bonne Sagesse (Cisti), la bonne Pensée (Erethé), le bon Penser (Rasãstât) ;

la Gloire et le Bien-Être, créés par Mazda.


17 (58). J’appelle au sacrifice la bonne Bénédiction du juste et le juste lui-même, saint ; et la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante.


18 (59). J’appelle au sacrifice ces lieux et ces contrées ; ces campagnes, ces demeures, ces étables ; ces eaux, ces terres, ces plantes, cette terre et ce ciel ; le vent saint, les étoiles, la lune, le soleil, la Lumière infinie créée d’elle-même ; toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.


19 (60). J’appelle au sacrifice le Grand Maître de sainteté 21[186] ; les Maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ; le maître Kâvani.
Le Zôt et le Râspî ensemble :
20 (61) 22[187]. J’appelle au sacrifice l’aliment du Myazda, Haurvatât, Ameretât et le Bœuf bienfaisant ;

pour réjouir Sraosha, le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance 23[188], « à l’arme étourdissante » (cf. Yasna LVII, n. 4). 24[189] qui est souverain 25[190], Divinité invoquée par son nom.


21 (62). J’appelle au sacrifice le Haoma et le Parahaoma, pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma, Divinité invoquée par son nom.

J’appelle au sacrifice le bois et l’encens, pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, Divinité invoquée par ton nom.

J’appelle au sacrifice l’aliment du Myazda (§§ 20-21 répétés 3 fois).
22 (65) 26[191], J’appelle au sacrifice les redoutables et victorieuses Fravashis des saints, les Fravashis des premiers fidèles, les Fravashis des parents les plus proches, la Fravashi de mon âme à moi-même.

23 (67) 26, J’appelle au sacrifice tous les Maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice toutes les Divinités bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde, à qui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté parfaite.


24 (68) 27[192]. Fravarânê… Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint, maître de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification, aux Génies des veilles, des jours, des mois, des fêtes de saison, des années.

2528[193].
Le Zôt.

Le désir du Seigneur… — que le Zaotar me le dise !

Le Râspî.

Le désir du Seigneur… — que ce prêtre Zaotar me le dise !

Le Zôt.

C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !




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HÂ 4 [SRÔSH DARÛN]


Ce Hà reprend l’ensemble des offrandes matérielles et spirituelles énumérées dans les deux Hâs précédents et les consacre aux divinités du sacrifice. L’énumération divine est celle du Hâ I ; la formule essentielle est pairi dademahî âca âvaêdhayamahî. Le premier terme signifie « nous donnons », le second est traduit par la tradition nividînam, c’est-à-dire comme nivaêdhayêmi (Y. 1, 1) ; le pehlvi ajoute ziyam gûft, ce qui semble signifier « comme je l’ai [déjà] dit » ; cf. Yp. X, 11 : le sens serait donc : « nous vous les annonçons, comme nous l’avons déjà fait, et nous vous les offrons ». Mais la véritable offrande n’a lieu que dans le Hâ VII où elle est exprimée par le terme dadhâmi « je donne » : il faut d’autre part qu’il y ait une nuance entre pairi dademahî et dadhâmi d’une part, entre nivaêdhayêmi et âvaêdhayamahî de l’autre. Au point du sacrifice où nous en sommes, les dieux se trouvant d’une part, les offrandes de l’autre, il n’y a de place que pour un acte : c’est l’attribution des unes aux autres, l’annonce que celles-ci sont destinées à ceux-là ; c’est ce que nous convenons d’exprimer par le verbe « consacrer ».

L’intention de la formule est yasnâica vahmâica khshnaothrâica frasastayaêca « en sacrifice, prière, réjouissance et glorification ».

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Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom.

Zôt et Râspî ensemble :

1. Ces bonnes pensées, ces bonnes paroles, ces bonnes actions ;

ce Haoma, ce Myazda, ces libations, ce baresman pieusement lié ;

ce bœuf bienfaisant, cette Haurvatât, cette Ameretât 1[194] ;

cette vache bienfaisante 2[195], ce Haoma et ce Parahaoma, ce bois et cet encens ;

cette foi et cette vertu ; cette Maîtrise et cette Adoration des Maîtres ; cette récitation des Gâthas et ces Commandements bien accomplis ;

toutes ces choses, nous les donnons et les consacrons.


2 (4). Toutes ces choses, nous les consacrons à Ahura Mazda, au pieux Sraosha, aux Amesha-Speñtas, aux Fravashis des justes, aux âmes des justes, au Feu, fils d’Ahura Mazda ; au Grand Maître 3[196] et à toute la création du Bien ;

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


3 (5). Ces bonnes pensées, ces bonnes paroles, ces bonnes actions ;

ce Haoma, ce Myazda, ces libations, ce baresman, pieusement lié ;

ce bœuf bienfaisant, cette Haurvatât, cette Ameretât ;

cette vache bienfaisante, ce Haoma et ce Parahaoma, ce bois et cet encens ;

cette foi et cette vertu ; cette Maîtrise et cette Adoration des Maîtres ; cette récitation des Gâthas et ces Commandements bien accomplis ;


4 (8). toutes ces choses, nous les consacrons aux Amesha-Speñtas, les bons souverains, les bienfaisants, toujours vivants, toujours plus forts 4[197] qui habitent avec Vohu-Manô 5[198].


5 (10). Toutes ces choses, nous les consacrons, pour qu’elles multiplient

dans cette maison 6[199] et pour que grandissent dans cette maison troupeaux et hommes, nés et à naître, saints — dans la maison d’où viennent ces choses.

6 (11). Nous les consacrons aux bonnes Fravashis des justes, [qui sont] redoutables et victorieuses, au secours des justes.

7 (12). Nous les consacrons au créateur Ahura Mazda, brillant, glorieux, esprit dans le monde des esprits 7[200], et aux Amesha-Speñtas ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

8 (13). Nous les consacrons aux Génies des veilles, maîtres de sainteté ; à Hâvani, maître de pureté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Sâvanhi, et à Vîsya, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux. Divinité invoquée par son nom ; et à Râma Hvâstra ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


Le Zôt seul :

9 (16). Nous les consacrons à Rapithwina, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Frâdat-fshu et à Zantuma, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Asha Vahishta, et au Feu, fils d’Ahura Mazda ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification. 10 (19). Nous les consacrons à Uzayêirina, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons au grand, au souverain Apâm Napât, et aux eaux créées par Mazda ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

11 (22). Nous les consacrons à Aiwisrûthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Frâdat-vîspâm-hujyâiti et au Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons aux Fravashis des justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; et à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

12 (25). Nous les consacrons à Ushahina, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Berejya et à Nmânya, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons au pieux Sraosha, à la belle taille, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta, et à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


13 (29). Nous les consacrons aux Mois, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à la Pleine Lune, et au Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


14 (31). Nous les consacrons aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification. Nous les consacrons à Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Paitish-hahya, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons aux Années, saintes, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

15 (38). Nous les consacrons à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


16 (39). Nous les consacrons à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints ;

aux Étoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant ;

à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

à la Lune, qui contient le germe du Taureau ;

au Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Ahura Mazda ;

à Mithra, maître des contrées ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


Ici l’invocation du jour et du mois ;


[(40-41). Nous les consacrons à Ahura Mazda, brillant et glorieux ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons aux Fravashis des justes ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification. 17 (42). Nous les consacrons à toi, Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons aux Bonnes Eaux et à toutes les eaux créées par Mazda ; à toutes les plantes créées par Mazda ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


18 (44). Nous les consacrons à la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

à la Loi donnée contre les Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition ;

à la bonne Religion Mazdéenne ;

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

19 (45). Nous les consacrons au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda ;

à la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; à la Gloire insaisissable, créée par Mazda ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à la bonne Fortune (Ashi), à la bonne Sagesse (Cisti,) à la bonne Pensée (Erethé), au bon Penser (Rasâstât) ;

à la Gloire et au Bien-Être, créés par Mazda ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


20 (47). Nous les consacrons à la bonne Bénédiction du juste et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage. Divinité redoutable et puissante ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.


21 (48). Nous les consacrons à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent pur, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

22 (46). Nous les consacrons au Grand Maître de sainteté ; aux Maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ; au maître Hâvani ; en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

23 8[201]. Nous les consacrons

Le Zôt et le Râspî ensemble :

pour réjouir Sraosha le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance, qui brandit l’arme, qui est souverain,

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma,

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda,

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

24. Nous les consacrons aux Fravashis des saints, redoutables et victorieuses ; aux Fravashis des premiers fidèles ; aux Fravashis des parents les plus proches,

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

25. Nous les consacrons à tous les maîtres de sainteté, en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à toutes les divinités bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde, à qui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté parfaite.

Nous sacrifions 9[202] aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants.

26. Yênhê hâtâm 10[203] : Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres en retour de leur sainteté, à ceux-là — à eux et à elles — nous offrons le sacrifice 9.





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HÂ 5 [SRÔSH DARÛN]




Ce Hâ est emprunté au Yasna Haptanhâiti (Yasna XXXVII) et est conçu dans le dialecte des Gâthas. Il est intercalé ici comme paraphrase du premier paragraphe du Hâ VI, et l’on pourrait en pratique, en supprimant le § 1 du Hâ VI, considérer V et VI comme un Hà unique dont l’objet est d’offrir le sacrifice (yazamaidê) à Ahura et aux Amesha-Spentas (Hâ V = VI, 1) et aux autres divinités que l’on a en vue (VI, 2-20). L’énumération divine dans le Hâ VI est celle du Hâ II : la formule est yazamaidê « nous sacrifions ».


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Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom. « Regarder avec attention tout l’appareil du sacrifice » 1[204].


1. Ici nous sacrifions à Ahura Mazda, qui a créé le Bœuf, créé le Bien (l’Asha), créé les bonnes eaux et les bonnes plantes ; créé la lumière et la terre, et toute chose bonne 2[205] ; par sa souveraineté, sa grandeur et sa bonté protectrice 3[206]. 2 (4). Nous lui sacrifions, en tête de ses adorateurs 4 4.[207] qui vivent avec le bœuf 5[208].


3 (6). Nous lui sacrifions, par ses noms de Seigneur, ses noms de Grand Sage 6[209], ses noms bien-aimés et très bienfaisants ;

nous lui sacrifions, de tout notre corps et de toute notre âme.

Nous lui sacrifions, et aux Fravashis des justes, hommes et femmes.

4 (9). Nous sacrifions à Asha Vahishta 7[210], le très beau, l’immortel bienfaisant, qui est lumineux 8[211], qui est toute chose bonne 9[212] ;

nous sacrifions à Vohu-Manô et au bon Khshathra 10[213] ; à la bonne Religion 11[214] et la bonne Maîtrise 12[215] et la bonne Armaiti 13[216].

Yêńhê hâtâm 14[217].


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HÂ 6 [SROSH DARÛN]




Voir l’introduction du Hà précédent.

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Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom.


1. Nous sacrifions au créateur 1[218] Ahura Mazda.

Nous sacrifions aux Amesha-Speiltas, les bons souverains, les bienfais ants.

2 (3). Nous sacrifions aux Génies des veilles, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Hâvani, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Sâvanhi et à Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom ; et à Râma Hvâstra.


Le Zôt seul :


3 (8). Nous sacrifions à Rapithwina, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Frâdat-fshu et à Zantuma, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Asha Vahishta, et au Feu, fils d’Ahura Mazda.

4 (11). Nous sacrifions à Uzayêirina, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté. Nous sacrifions au grand, au souverain Apàm Napât, génie des femmes, brillant, aux chevaux rapides, et aux eaux créées par Mazda. 5 (15). Nous sacrifions à Aiwisrùthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Frâdat-vîspâm-hujyâiti et au Zaratliushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes.

Nous sacrifions aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes.

Nous sacrifions au Bonheur de l’année.

Nous sacrifions à la Force bien faite et de belle taille.

Nous sacrifions à Verethraghna, créé par Ahura.

Nous sacrifions à l’Ascendant destructeur,

6 (18). Nous sacrifions à Ushahina, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Berejya et à Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions au pieux Srosha, à la belle taille, victorieux, qui accroît le monde, sainte maître de sainteté.

Nous sacrifions à Rashnu Razishta.

Nous sacrifions à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.

7 (23). Nous sacrifions aux Mois, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions à la Pleine Lune et au Vishaptatha, saints, maîtres de sainteté.

8 (26), Nous sacrifions aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Années, saintes, maîtres de sainteté.

9 (34). Nous sacrifions à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hàvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.

10 (36). Nous sacrifions à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints.

Nous sacrifions aux Étoiles, et à la lune, et au soleil [qui brille] sur les arbres à Baresman, et à Mithra, maître de toutes les contrées.


Ici l’invocation du jour et du mois :


[(37-38). Nous sacrifions à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Nous sacrifions aux Fravahis des justes.]

11 (39). Nous te sacrifions, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

Nous sacrifions aux bonnes, aux excellentes Eaux créées par Mazda, saintes.

Nous sacrifions à toutes les eaux saintes, créées par Mazda.

Nous sacrifions à toutes les plantes saintes, créées par Mazda.


12 (41). Nous sacrifions à la Parole Divine, très glorieuse.

Nous sacrifions à la Loi ennemie des Daêvas.

Nous sacrifions à la loi de Zarathushtra.

Nous sacrifions à la longue Tradition.

Nous sacrifions à la bonne Religion Mazdéenne.

13 (45). Nous sacrifions au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, qui est un dieu.

Nous sacrifions à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda, saintes, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à la redoutable Gloire des Kavis, créée par Mazda.

Nous sacrifions à la redoutable Gloire insaisissable, créée par Mazda.

Nous sacrifions à la bonne Ashi, brillante, grande, forte, de belle taille, pleine de bonté.

Nous sacrifions à la Gloire et au Bien-Être, créés par Mazda.

14 (48). Nous sacrifions à la bonne Bénédiction du juste et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage. Divinité redoutable et puissante.

15 (49). Nous sacrifions à ces eaux, ces terres, ces plantes.

Nous sacrifions à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables ; et au maître des contrées qui est Ahura Mazda. 16 (50). Nous sacrifions à tous les Grands Maîtres, aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.


Zôt et Râspî ensemble :


17 (51). Nous offrons en sacrifice Haurvatât et Ameretât 2[219] ;

nous offrons en sacrifice le bœuf bienfaisant 2 :

nous [les] offrons en sacrifice au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux, qui accroît le monde, saint, maître de sainteté.

18 (52). Nous offrons en sacrifice le Haoma et le Parahaoma :

nous [les] offrons en sacrifice à la Vertu et la Fravashi de Zarathushtra, le Spitâma, le saint d’ici-bas 3[220].

Nous offrons en sacrifice le bois et l’encens :

nous [les] offrons en sacrifice à toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

19 (54), Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes.

20 (55). Nous sacrifions à toutes les saintes Divinités :

nous sacrifions à tous les maîtres de sainteté :

à l’heure où préside Hâvani ;

à l’heure où président Sâvanhi et Vîsya ;

à l’heure où président tous les grands maîtres.

21. Yênhê hâtâm[221].

Yathâ ahû vairyô.


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HA 7 [SROSH DARUN]



Dans ce Hâ, les offrandes sont données aux dieux (dadhâmi).

L’énumération des divinités et des offrandes suit le type du Hâ III, la formule est ashaya dadhâmi « je donne pieusement ». L’intention même de la formule est la même que dans le Hà III : khshnûmainê « pour réjouir ».

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Le Râspî.


Le désir du Seigneur… — que ce prêtre Zaotar me le dise !…


Le Zôt.


C’est la règle du bien… — que l’homme de bien qui la connaît la proclame 1[222] !


Le Zôt prend de l’eau dans la cuve et la verse sur le barsom.


Le Zôt et le Râspî ensemble :


Ashem vohû [3 fois).

1. Je donne pieusement l’aliment du Myazda, Haurvatât, Ameretât, et le bœuf bienfaisant, pour réjouir Ahura Mazda, et les Amesha-Spentas ; pour réjouir le pieux Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde. 2. Je donne pieusement le Haoma et le Parahaoma, pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma.

Je donne pieusement le bois et l’encens pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda.

3 (4). Je donne pieusement le Haoma pour réjouir ces bonnes eaux, et les bonnes eaux créées par Mazda.

Je donne pieusement l’eau de Haoma ; je donne pieusement le [lait] vif de la vache ; je donne pieusement la plante Hadhanaêpata, pieusement préparée ;

pour réjouir les eaux créées par Mazda.

4 (8). Je donne pieusement le baresman avec les libations et le lien pieusement lié ;

pour réjouir les Ameshas-Speñtas.

Je donne pieusement les paroles de bonne pensée, de bonne parole, de bonne action ; je donne pieusement la récitation des Gâthas ; je donne pieusement les Commandements bien accomplis ; je donne pieusement cette foi et cette vertu ; cette Maîtrise et cette Adoration des Maîtres ;

pour réjouir les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde, pour réjouir mon âme à moi-même.

5 (13). Je le donne pieusement aux Génies des veilles, maîtres de sainteté ;

à Hâvani, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Sâvanhi et à Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux. Divinité invoquée par son nom ; et à Ràma Hvâstra.


Le Zôt seul :


6 (16). Je le donne pieusement à Rapithwina, saint, maître de sainteté. Je le donne pieusement à Frâdat-fshu et à Zañtuma, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Asha Vahishta et au Feu d’Ahura Mazda.

7 (19). Je le donne pieusement à Uzayêirina, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté. Je le donne pieusement au grand, au souverain Apâm Napât et aux eaux créées par Mazda.

8 (22). Je le donne pieusement à Aiwisrûthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Frâdat-vîspâm-hujyâti et au Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement aux Fravashis des justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur.

9 (26). Je le donne pieusement à Ushahina, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Berejya et à Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement au pieux Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta ; et à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.


10 (30). Je le donne pieusement aux Mois, saints, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à la Pleine Lune et au Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.


11 (32). Je le donne pieusement aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyôi-zarema, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement à Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

Je le donne pieusement aux Années, saintes, maîtres de sainteté.

12 (39). Je le donne pieusement à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.


13 (40). Je le donne pieusement à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints.

Je le donne pieusement aux Étoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant :

à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

à la Lune, qui contient le germe du Taureau ;

au Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Ahura Mazda ;

à Mithra, maître des pays.


Ici l’invocation du jour et du mois :


[(41-42). Je le donne pieusement à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Je le donne pieusement aux Fravashis des justes.]


14 (43). Je te le donne pieusement, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

Je le donne pieusement aux Bonnes Eaux et à toutes les eaux créées par Mazda, à toutes les plantes créées par Mazda.


15 (45). Je le donne pieusement à la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

à la Loi donnée contre les Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition ;

à la bonne Religion Mazdéenne.

16 (46). Je le donne pieusement au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda ;

à la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; à la Gloire insaisissable, créée par Mazda.

Je le donne pieusement à la bonne Fortune (Ashi), à la bonne Sagesse (Cisti), à la bonne Pensée (Erethé), au bon Penser (Rasâstât) ;

à la Gloire et au Bien-Être, créés par Mazda.

17 (49). Je le donne pieusement à la bonne Bénédiction du juste et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante.

18 (50). Je le donne pieusement à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent pur, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.

19 (51). Je le donne pieusement au Grand Maître de sainteté ; aux maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ;

au maître Hâvani.

20 (52). Je donne pieusement


Le Zôt et le Râspî ensemble :


l’aliment du Myazda, Ilaurvatât etAmeretât, et le bœuf bienfaisant, pour réjouir Sraosha, le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance, qui brandit l’arme, qui est souverain. Divinité invoquée par son nom.

21 (53). Je donne pieusement le Haoma et le Parabaoma, pour réjouir la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma, Divinité invoquée par son nom.

Je donne pieusement le bois et l’encens pour te réjouir, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, Divinité invoquée par ton nom (§§ à répéter 2 fois).

22 (55). Tout cela je le donne pieusement aux redoutables, victorieuses Fravashis des justes, aux Frasvahis des premiers fidèles, aux Fravashis des parents les plus proches.

23 (56). Je le donne pieusement à tous les maîtres de sainteté.

Je le donne pieusement à toutes les Divinités bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde, à qui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté parfaite.


24 (58) 1[223]. Qu’en retour de notre piété vienne à nous Celui dont ses adorateurs avec leurs présents recherchent les bienfaits 2[224] !

3[225] Pour le chanter et redire ta parole, ô Ahura Mazda, nous venons, contents et soumis, La récompense que tu nous promets, ô Mazda Ahura, si nous suivons ta religion,
25 (62). donne-la-nous dans ce monde et dans le monde de l’esprit.

Oui, que nous venions sous ta maîtrise et celle d’Asha, à toute éternité !
26 (65). Yathâ ahû vairyô : Le désir du Seigneur est la règle de la sainteté.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres (shyaothnanâm) faites en ce monde pour Mazda !

Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre (2 fois).

A chaque shyaothnanâm 4[226], le Ràspî prend un Esm Bôi dans la pelle et le met sur le feu.

26. Nous sacrifions à l'Ahuna Vairya ; nous sacrifions à la Parole droite 5[227].

nous sacrifions à la bonne Bénédiction du juste 6[228] ; nous sacrifions à la Pensée de malédiction du sage, divinité redoutable et puissante 7[229].

Nous sacrifions à Haurvatât et Ameretât ; nous sacrifions au bœuf bienfaisant :

nous sacrifions au Haoma et au Parahaoma ; nous sacrifions au bois et à l’encens :

en glorification 8[230] de la bonne Bénédiction du juste.


27. Yêńhê hâtâm.


28. yathâ ahû vairyô.


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HÂ 8 [SRÔSH DARUN]


Ce Hâ est essentiellement consacré à la consommation de l’offrande solide, le Myazda, représenté par les gâteaux de pain appelés darùn et plus spécialement frasasti.

Il débute par une formule identique à celle qui termine le Hâ précédent et qui laisse attendre un Hâ construit sur le même type, mais où l’offrande, au lieu d’être « pour réjouissance » khshnûmainê, serait « en glorification » frasasti. Mais cette nouvelle litanie n’est qu’indiquée et l’on passe à la consommation du Myazda. Les indications liturgiques ne parlent que du Zaotar comme consommant le darûn ; mais le texte prouve clairement que tous les fidèles y sont admis. Cette communion est une sorte d’épreuve religieuse. Il faut que le fidèle se sente en état de grâce pour y toucher et il semble, d’après l’adjuration solennelle faite par le Zaotar (§§ 3-4), que les effets du Myazda trahissent celui qui le consomme en état de péché.

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Le Zôt et le Râspî ensemble :

Ashem vohû (3 fois).

1. Je donne pieusement l’aliment du Myazda, Haurvatât et Amerelât, le bœuf bienfaisant, le Haoma et le Parahaoma, le bois et l’encens ;

Mettre sur le feu du bois et de l’encens 1[231].
pour glorifier 2[232] Ahura Mazda, l’Ahuna Vairya, la Parole droite 3[233] ; la bonne Bénédiction du juste, la redoutable Pensée de malédiction du sage ; Haoma, la Parole Divine, et le saint Zarathushtra.
En retour de notre piété qu’il vienne à nous 4[234] !

Le Râspî, debout, tourné vers le couchant, met sur le feu le troisième Esm bôï ; puis, se tenant debout à la gauche du Zôt 5[235], il dit :

2 (4). Mangez ce Myazda, ô hommes, si vous vous en êtes rendus dignes par votre vertu et votre piété.
Le Zôt :
3 (5). O Amesha-Speñtas, ô Religion de Mazda, Dieux bons et Déesses bonnes, et vous, Libations !

Celui qui, parmi ces adorateurs de Mazda, se disant adorateur de Mazda 6[236] et jouissant de la part réservée au Bien 7[237], n'est qu’un Yâtu 8[238]destructeur des mondes du Bien, démasquez-le 9[239], ô vous, Eaux, Plantes et Libations !

4 (9). Et celui qui, parmi ces adorateurs de Mazda, étant en âge et capable de répéter 10[240], ne reçoit pas, ne prononce pas ces paroles 11[241] [après moi], celui-là est convaincu d'être un Yàtu 12[242].

Ashem vohû vahishtem astî (3 fois).


Le Zôt retire la main gauche du barsom, brise avec la main droite un petit bout du darûn, le prend avec le gôshôdd, lève le padân avec la main gauche et avale. Puis il se lave et s’essuie la bouche, se lave la main et la repose sur le barsom, dit quatre Ashem vohù et deux Yathà ahu vairyô 13[243].


5 (10) 14[244]. Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu veux 3 sur tes créations  ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien  !

6 (12). Donnez puissance au bon, impuissance au méchant  !

Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut  !

Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit 15[245] emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant ! contrarié 16[246] ne pouvant rien de ce qu’il veut  !

7 (15). Moi, Zarathushtra, je veux pousser les premiers 17[247] de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays à penser, à parler, à agir conformément à celle religion, qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra.


Zôt et Ràspî ensemble :


8. J’appelle de mes vœux expansion et bien-être 18[248] sur tout le monde du bien.

J’appelle de mes vœux angoisse et mal aise 18 sur tout le monde du mal.

9 19[249]. Ashem vohû. La Sainteté est le bien suprême, etc… (3 fois).

Réjouissance à Haoma, saint de naissance ;

pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification !

Yathâ ahû vairyô 20[250].



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HÂS 9, 10, 11 — HÔM YASHT


Les trois chapitres qui suivent forment un tout absolument un ; à la différence des précédents, ils se rapportent à un seul et même Génie, Haoma, dont la glorification poétique 1[251] et le culte font leur objet. Le premier chapitre est exclusivement consacré à sa glorification : dans les deux autres, la liturgie se mêle à la poésie : elle domine dans le troisième, qui se termine par la cérémonie essentielle du culte de Hoama, le prêtre buvant le Haoma préparé (Hâ XI, 9-1 1). C’est le second acte du sacrifice considéré dans son ensemble ; nous venons d’assister au premier, la consommation du Myazda (fin du Hâ VIII).


Le premier chapitre du Hôm Yasht est le plus important de l’Avesta pour l’histoire comparative des croyances de la Perse avestéenne et de l’Inde védique : c’est là que se retrouvent la plupart des mythes et des personnages communs aux deux systèmes, et c’est le texte qui établit le plus clairement la parenté ancienne de ces deux systèmes, quel que puisse être d’ailleurs le caractère exact de cette parenté, — parenté d’origine ou parenté d’alliance, — et si profondes que soient les modifications qu’ils ont subies l’un et l’autre. L’offrande de Haoma est le centre du sacrifice mazdéen, comme l’offrande de Soma est le centre du sacrifice védique. D’un côté, comme de l’autre, il s’agit d’une plante enivrante qui concentre en elle toutes les vertus naturelles et surnaturelles de la nature végétale et dont la sève, goûtée par le prêtre, confère à lui et à la communauté toutes les félicités terrestres et célestes. Les deux plantes ont le même nom, car Haoma est la forme que Soma devait prendre en zend, et il est possible qu’à une époque très ancienne la plante employée ait été la même des deux côtés. Enfin, non seulement les deux cultes sont essentiellement identiques dans leur objet et leur intention, mais le développement mythique qui s’est produit autour de Soma se retrouve dans ses grandes lignes autour de Haoma, et nous rencontrons les mêmes personnages debout autour de l’un et de l’autre. Les prêtres mythiques de Soma et les créateurs de son culte se nomment dans les Védas Vivasvat, Yama, fils de Vivasvat, Trita Âptya : les premiers prêtres de Haoma sont Vîvanhañt, le père de Yima ; Âthwya ; Thrita (voir §§ 4, 7, 10, texte et notes).

Le culte de Haoma est donc antérieur au Zoroastrisme, qui en a parfaite conscience : car Zoroastre nous est présenté comme le fils d’un prêtre de Haoma, qui ne vient que le quatrième dans la succession des grands adorateurs du dieu-plante, et la légende ne fait ici que consacrer un souvenir historique.


Si par le fond, le Hôm Yasht remonte aux plus anciennes traditions de la religion iranienne, par la forme il appartient aux couches les plus récentes. Il contient un passage qui permet, je crois, d’en déterminer la date maximum avec une certaine vraisemblance. C’est le passage sur l’usurpation du roi impie Keresâni (§ 24) ;

« Haoma a renversé du trône ce Keresâni qui s’était levé dans l’ambition du pouvoir, qui disait : « Désormais le Prêtre du feu n’ira plus à son gré « par le pays enseigner la loi ! » Il allait détruire toute prospérité, il allait abattre toute prospérité[252]. »

On a souvent rapproché ce Keresâni, renversé par Haoma, du Kriçânu des Védas, le gardien jaloux du Soma céleste, l’archer qui lance sa flèche contre le faucon divin qui a enlevé Soma pour l’apporter aux hommes (Rig Véda, IV, 27, 3). Le rapprochement est frappant et peut-être exact ; peut-être y a-t-il eu un temps où les Iraniens connaissaient un Keresâni mythique, qui retient Haoma dans le ciel et l’envoie aux hommes. Mais une chose certaine, c’est que ce nom de Keresâni, quelle qu’ait été sa valeur ancienne, est appliqué par l’auteur de ces lignes à un personnage purement humain, qui doit trouver sa place dans le cadre de l’histoire de la Perse, telle qu’il se la représentait, soit authentique, soit légendaire. Nous devons donc nous demander quelle est, dans les idées parsies, la domination usurpatrice qui a pu un instant étouffer le Zoroastrisme et qui, si elle avait duré, l’aurait anéanti ? J’avais émis jadis 3[253] l’hypothèse que Keresâni représenterait peut-être le grand ennemi des Mages, l’auteur de la Magophonie, Darius, fils d’Hystaspe. Mais quelque liberté que la tradition prenne avec l’histoire, elle ne pouvait aller jusqu’à faire de Darius un maître passager renversé par le Magisme. La grande usurpation, la seule qui ait failli détruire le Zoroastrisme, celle à laquelle la tradition parsie, aussi haut qu’on peut la suivre, c’est-à-dire dès l’époque sassanide, attribue la décadence de la religion et la perte de la plus grande partie des livres sacrés, c’est celle d’Alexandre le Rûmî, qui, dit-elle, brûla l’exemplaire complet de l’Avesta contenu dans la bibliothèque royale de Persépolis, et massacra les Dastûrs, les Juges, les Herbads, les Prêtres et les Sages de l’Iran, avant d’être enfin précipité dans l’enfer 4[254]. Nous entendrons donc la phrase citée plus haut : « Haoma a renversé Alexandre, prescripteur de la religion de Zoroastre. » Mais l’idenlification que nous proposons de Keresàni et d’Alexandre ne repose pas seulement sur une induction historique : elle peut aussi invoquer le témoignage direct d’une ancienne tradition. Le Bahman Yasht, texte pehlvi du haut moyen âge, passant en revue les rois bienfaiteurs et restaurateurs de la religion, cite dans le nombre « les rois arsacides qui chassent du monde l’hérésie qui y dominait et détruisent l’impie Alexandre, le Kilisyâk ». Or, le mot Kilisyâk est précisément le terme qui, dans la traduction pehlvie du Hôm Yasht, rend Keresâni. Kilisyâk, il est vrai, est un nom commun, non pas un nom propre : mais rien ne prouve non plus que Keresâni soit, ni pour l’auteur ni pour la tradition, un nom propre ; l’emploi du démonstratif tem avec Keresânim porte plutôt à penser qu’il est déjà dans l’Avesta une simple épithète. D’ailleurs Kilisyâk se retrouve comme traduction du mot keresa, dont sont probablement dérivés et Keresâni et Kilisyâk, et qui désigne un être malfaisant, exorcisé par Zoroastre en compagnie des brigands et des démons 5[255], de sorte que nous arrivons à la conclusion que Keresâni est employé directement, sous sa forme pehlvie, comme désignation d’Alexandre.

Il suit de là que notre texte est postérieur à la mort d’Alexandre, et plus exactement à la chute de la domination grecque ; car cette domination a survécu dans l’Iran de près de deux siècles à son fondateur et ce n’est que vers l’an 140, après les victoires de Mithridate le Grand, le véritable fondateur de l’empire arsacide, que l’Iran a été définitivement affranchi des Grecs. Mais si notre texte, comme il semble assez probable, a en vue, non pas seulement la chute des Grecs, mais aussi la restauration de la religion, il faudra descendre bien plus bas encore que l’an 140. Le triomphe des Arsacides ne fut pas le triomphe immédiat du Zoroastrisme, et l’hellénisme resta à la mode bien longtemps après la chute du joug hellénique. La renaissance zoroastrienne semble avoir été inaugurée dans le premier siècle de notre ère par l’Arsacide contemporain de Néron, Vologèse, qui est probablement le principal des Arsacides auxquels fait allusion le passage cité plus haut du Bahman Yasht : c’est à lui du moins que le Dînkart attribue la première réunion des fragments dispersés de l’Avesta (Haug, Pahlavi-Pazend Glossary, p. 150). Nous conclurons donc que notre passage, et par suite tout le Hôm Yasht. qui offre une unité trop parfaite pour qu’il y ait à le scinder, est postérieur à la chute de la domination grecque en Iran, et fait allusion à une situation qui nous renvoie, soit à l’an 140 avant notre ère, soit à l’an 50 de notre ère.

Le chapitre ii du Hôm Yasht (Hâ X) contient une expression qui, sans permettre d’arriver à une date absolue, prouve d’une façon nouvelle et toute différente l’âge récent du Yasht dans l’ensemble de la littérature avestéenne. Il y est fait l’éloge de ceux qui offrent à Haoma du gava-irista, c’est-à-dire « ce qui est mêlé à la viande » (Y. X, 13, 38). On verra dans le commentaire (note 41) que cette expression énigmatique renvoie, par abrégé, à une formule d’un usage fréquent et signifie « l’ensemble des offrandes énumérées dans la formule qui clôt les Yashts ». Ce passage suppose donc l’existence littéraire de cette formule et du gros de la littérature où elle paraît, et l’on peut dire d’une façon générale que le Hôm Yasht suppose l’existence des Yashts proprement dits.

Enfin le Hâ X décrit un certain nombre d’opérations qui ne sont accompagnées ni d’indications liturgiques dans les manuscrits à kiryâs, ni en fait d’aucun acte dans la célébration du sacrifice. Ces opérations sont accomplies au cours d’un Hâ postérieur, le Hâ XXVII, et nous n’avons ici qu’un rappel littéraire et anticipé de ces opérations ; preuve que le morceau n’était point nécessaire pour l’accomplissement du sacrifice et qu’il constitue une addition poétique, qui d’ailleurs aurait été mieux placée après le Hâ XXVII.


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HÂ 9 — HÔM YASHT 1




Zôt et Râspî ensemble :


1. A l’heure où préside Hâvani 1[256], Haoma s’en vint auprès de Zarathushtra qui était à laver l’autel du feu 2[257] et à chanter les Gâthas 3[258].

Zarathushtra lui demanda :

Qui es-tu, ô homme ? toi qui, de tout le monde des corps es la plus belle créature que j’aie jamais vue, avec ton bel être d’immortel 4[259] ?


2 (5). Et le saint Haoma qui éloigne la mort 5[260], me répondit :

Je suis, ô Zarathushtra, le saint Haoma qui éloigne la mort.

Prends-moi 6[261], ô Spitâma ; prépare-moi pour me boire ; chante en mon
honneur des chants de louange que chanteront les Saoshyañts 7[262] de l’avenir.


3 (9). Et Zarathushtra dit : Prière à Haoma !


Le Zôt seul :


Quel est le premier mortel, ô Haoma, qui te prépara pour le monde des corps ? De quel bienfait fut-il payé 8[263] ? Quelle faveur lui en advint ?


4 (11). Et le saint Haoma, qui éloigne la mort, me répondit :

Vîvañhant 9[264] est le premier mortel qui me prépara pour le monde des corps. De ce bienfait il fut payé, cette faveur lui en advint, que lui naquit pour fils Yima Khshaêta 10[265], le bon pasteur 11[266], le plus glorieux 12[267] des mortels jamais nés, qui avait entre tous le regard du soleil 13[268] ; qui sous son règne affranchit de la mort les troupeaux et les hommes, de la sécheresse les eaux et les plantes, rendit les aliments inépuisables sous la dent qui les dévore 14[269].
[270]
5 (17). Sous le règne du brave 15[271] Yima, il n’y avait ni froidure, ni chaleur 16[272] ; il n’y avait ni vieillesse ni mort, ni envie 17[273] créée des Daêvas.

Père et fils marchaient tous deux dans la taille de quinze ans 18[274], tant que régna l’homme aux bons troupeaux, Yima, le fils de Vîvañhańt 19[275].


6 (21). Quel est le second mortel, ô Haoma, qui te prépara pour le monde des corps ? De quel bienfait fut-il payé ? Quelle faveur lui en advint ?


7 (22). Le saint Haoma, qui éloigne la mort, me répondit :

Âthwya 20[276] est le second mortel qui me prépara pour le monde des corps.

[277]
De ce bienfait il fut payé, cette faveur lui en advint, que lui naquit pour fils Thraêtaona, d’une maison puissante 21[278] ;


8 (25). Qui tua Azdii Dahâka, aux trois gueules, aux trois têtes, aux six yeux, aux mille sens 22[279] ; Druj démoniaque très forte 23[280] ; méchant 24[281] funeste au monde ; la Druj la plus forte qu’Angra Mainyu ait créée contre le monde des corps, pour la destruction du monde du Bien.


9 (28). Quel est le troisième mortel, ô Haoma, qui te prépara pour le monde des corps ? De quel bienfait fut-il payé ? Quelle faveur lui en advint ?
10 (29). Le saint Haoma, qui éloigne la mort, me répondit :

Thrila, le plus bienfaisant des Sâmas 25[282], est le troisième mortel qui me prépara pour le monde des corps.

De ce bienfait il fut payé, cette faveur lui en advint, que lui naquirent ces deux fils, Urvâkhshaya et Reresâspa ; l’un justicier, ordonnateur de la loi 26[283] ; l’autre 27[284], héroïque 28[285] jeune homme, bouclé 29[286], porteur de massue 30[287] ;
11 (34). lequel tua le serpent cornu 31[288] qui dévorait les chevaux, dévorait les hommes ; le serpent venimeux et jaune, sur qui ruisselait un poison jaune, sur une épaisseur d’un pouce 32>[289].

Sur son dos Reresâspa était à cuire son repas dans l’airain 33[290]. A l’heure de midi le monstre brûla 34[291], il bondit 35[292], fit sauter l’airain 36[293], renversa l’eau bouillonnante 37[294], et tout effrayé recula le vaillant 38[295] Keresâspa.
[296]
12 (40). Quel est le quatrième mortel, ô Haoma, qui te prépara pour le monde des corps ? De quel bienfait fut-il payé ? Quelle faveur lui en advint ?
13. Le saint Haoma, qui éloigne la mort, me répondit :

Pourushaspa est le quatrième mortel qui me prépara pour le monde des corps. De ce bienfait il fut payé, cette faveur lui en advint, que tu lui naquis, ô pur Zarathushtra 39[297], dans la maison de Pourushaspa, toi, destructeur des Daêvas, porteur de la loi d’Ahura.


14 (44). Dans le fameux Airyana Vaêjah 40[298], c’est toi qui, le premier, ô Zarathushtra, prononças d’une voix retentissante 41[299] l’Ahuna Vairya 42[300], qui se récite à quatre reprises 43[301], et plus encore 44[302].
15 (46). C’est toi qui fis se cacher sous terre tous les Daêvas, ô Zarathushtra, qui auparavant sur cette terre fondaient sous forme virile 45[303] ; toi en qui a paru la plus forte, la plus vigoureuse, la plus énergique, la plus rapide, la plus victorieuse créature des deux Esprits.
16 (48). Et Zarathushtra dit : Prière à Haoma !

Haoma est bon : Haoma est bien créé, il est créé juste ; il est créé bon 46[304] et guérisseur. Il est beau de forme, il veut le bien 47[305], il est victorieux. De couleur d’or, de tige flexible, il est excellent à boire et le meilleur des viatiques pour l’âme 48[306].
17 (54), O Haoma d’or, je demande de toi 49[307] la sagesse 50[308], la force et la victoire ; la santé et la guérison ; la prospérité et la grandeur ; la force de tout le corps et la science universelle 51[309] ; et que je puisse aller par le monde, en maître souverain, écrasant la malfaisance, détruisant la Druj.
18 (60). Que je puisse écraser la malfaisance de ceux qui infligent le mal 52[310] ; hommes et Daêvas, Yâtus et Pairikas 53[311] ; des
[312]
oppresseurs 54[313], des aveugles et des sourds des bandits 55[314] bipèdes 56[315], des Ashemaoghas bipèdes 57[316] des loups quadrupèdes ; de la horde au large front de bataille 58[317], aux incursions perfides 59[318].
19 (61). Le premier don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est le Paradis 60[319] des justes, resplendissant et bienheureux.

Le second don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est la santé de ce corps.

Le troisième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est longueur de vie 61[320].


20 (67). Le quatrième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que j’aille 62[321] sur cette terre, satisfait 63[322], fort et prospère 64[323], écrasant la malfaisance, détruisant la Druj.

Le cinquième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que j’aille sur cette terre en victorieux, triomphant dans la lutte 65[324], écrasant la malfaisance, détruisant la Druj.


21 (69). Le sixième don que j’implore de toi, ô Haoma qui éloignes la mort, c’est que nous soyons les premiers à voir le voleur, à voir le brigand 66[325], à voir le loup ; que jamais [ennemi] ne soit le premier à nous voir, que toujours nous soyons les premiers à voir 67[326].
22 (71). Aux guerriers qui pressent la course de leurs coursiers 68[327], Haoma donne vitesse et force 69[328].

Aux femmes en désir d’enfant 70[329], Haoma donne un bel enfant qui sera juste.

Aux chefs de maison qui sont assis à enseigner les Naskas 71[330], Haoma donne prospérité et sagacité. — Cf. Yasna LXII, n. 9..
23 (74). Aux jeunes filles qui sont restées longtemps vierges 72[331], Haoma, à la belle intelligence, aussitôt invoqué donne un époux.
24. Haoma a renversé du trône ce Reresâni qui s’était levé dans l’ambition du pouvoir, qui disait 73[332] : « Désormais le Prêtre du feu n’ira plus à son gré par le pays enseigner la loi 74[333] ! » Il allait détruire toute prospérité, il allait abattre toute prospérité.
25 (78). Bonheur à toi, Haoma, qui par ta seule force peux ce que tu veux 75[334] !

Bonheur à toi, qui connais tant des Paroles droites 76[335] !

Bonheur à toi, qui ne révèles que des Paroles droites, à toi-même révélées 77[336].
26 (81). Car Mazda t’a apporté l’antique Ceinture brodée d’étoiles 78[337], faite dans le ciel, la bonne Religion, vouée au culte de Mazda 79[338]. Et de cette
ceinture tu es ceint sur les hauteurs des montagnes 80[339], (et ceint) jusqu’à la fin des temps 81[340] de la récitation des paroles saintes 82[341].


27 (83). O Haoma, maître de la maison, maître du bourg, maître du district, maître du pays, maître de la prospérité et de la sagesse !

Je t’implore pour ce corps, je te demande pour lui la force, et la victoire et la prospérité riche en jouissances 83[342].
20 (85), Dérobe-nous à la malice de ceux qui nous font mal, détourne de nous l’âme des furieux 84[343].
S’il y a dans cette maison, s’il y a dans ce bourg, s’il y a dans ce district, s’il y a dans ce pays un mortel méchant 85[344], prends la force de ses pieds, égare 86[345] son intelligence, paralyse sa pensée 87[346].
29 (90). Qu’il n’ait force dans le pied pour l’avancer 88[347], ni force dans la main pour l’étendre 89[348] ! Que son œil ne tombe point sur la terre 90[349] ! Que son œil ne tombe point sur la vache 90[349], l’homme qui veut mal à notre âme 91[350], l’homme qui veut mal à notre corps !
30 (93). Frappe pour le juste, qui veut détruire 92[351] le corps de l’effrayant serpent jaune, ruisselant de venin 93[352], ô Haoma d’or !

Frappe pour le juste, qui veut détruire le corps du bandit malfaisant 94[353], qui aime meurtrir 95[354] et qui torture, ô Haoma d’or !
31 (9). Frappe pour le juste, qui veut détruire, tête et corps, le tyran méchant et insultant 96[355], ô Haoma d’or !


Frappe pour le juste qui veut détruire l’Ashemaogha impie 97[356], destructeur du monde 98[357], qui de notre religion donne 99[358] la pensée et la parole 100[359], et ne la réalise pas dans les œuvres 101[360].
32 (101). Frappe pour le juste, qui veut détruire le corps de la courtisane 102[361], livrée à la magie 103[362], qui abrutit 104[363] et protège 105[364] celui dont 106[365] l’âme oscille 107[366] comme un nuage poussé par le vent, ô Haoma d’or !

Oui, pour le juste qui veut la détruire, ô Haoma d’or !



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HÂ 10 — HÔM YASHT 2

Le Râspî jette de l’encens sur le feu.


1. Qu’ils s’enfuient d’ici 1[367] ! Que s’enfuient les Daêvas et les adorateurs des Daêvas 2[368].

Que le bon Sraosha 3[369] demeure ! Qu’ici demeure Ashi Vanuhi 4[370] ! Qu’ici se plaise Asbi Vanuhi, dans cette maison qui est à Ahura, qui est à Haoma, saint de naissance !


2 (4). Je célèbre à haute voix ton mortier inférieur 5[371], où sont déposées les tiges 6[372], ô dieu à la belle intelligence !
Je célèbre à haute voix ton mortier supérieur 5, avec lequel je le frappe de toute ma force d’homme 7[373], ô dieu à la belle intelligence !


3 (6). Je célèbre les nuages et la pluie qui font grandir ton corps sur le sommet des montagnes.

Je célèbre les hautes montagnes où tu as poussé 8[374], ô Haoma !
4 (8). Je célèbre la terre sillonnée de voies 9[375] et large, docile au désir du Seigneur 10[376] et pleine de bonté 11[377], qui te porte, ô saint Haoma !

Je célèbre la terre où tu pousses 12[378], odorant et fortifiant 13[379], belle plante omnisciente 14[380].

O Haoma, tu pousses sur la montagne. Puisses-tu croître dans tous les sens 15[381], car tu es clairement la source de la sainteté 16[382] !
5 (11). Grandis par ma parole 17[383] !

Le Râspî se joint ici au Zôt et jette de l’encens sur le feu.
dans tous tes troncs 18[384], dans toutes tes branches 18[384], dans toutes tes tiges 18[384] — dans tous tes troncs, dans toutes tes branches, dans toutes tes tiges !


Le Zôt seul :


6 (13). Haoma grandit quand on le loue, et aussi l’homme qui le loue en devient plus victorieux.

La moindre offrande de Haoma, la moindre louange de Haoma, la moindre gorgée de Haoma suffit à tuer mille Daêvas.
7 (15). Tout le mal fait par les démons 19[385] disparaît à l’instant de la maison où l’homme fait le service de Haoma 20[386], où il loue Haoma guérisseur. Santé et guérison paraissent 21[387] dans son bourg et dans sa maison.
8 (18), Toutes les autres ivresses vont avec Aêshma à l’arme meurtrière 22[388] :

l’ivresse de Haoma va avec la joie sainte du cœur 23[389] : l’ivresse de Haoma est légère 24[390].

Celui qui traite Haoma [tendrement] comme un petit enfant, Haoma pénètre son corps pour la santé.
9 (23). Haoma, donne-moi de ces vertus salutaires, avec lesquelles tu sais guérir ! Haoma, donne-moi de ces forces de victoire, dont tu abats victorieusement les ennemis !

Je viens à toi 25[391], ô Haoma, en ami et en chantre : car Ahura Mazda a proclamé l’ami et le chantre au-dessus même d’Asha Vahishta 26[392].
10 (26), C’est un dieu bon qui t’a formé, vaillant et sage 27[393] ; c’est un dieu bon qui t’a déposé, vaillant et sage, sur la hauteur de la Haraithi 28[394].
11. De là des oiseaux divins 29[395] t’ont porté dans tous les sens sur le Shkata
Upairisaêna 30[396], sur le Staêra qui a sa tête dans les étoiles 31[397], sur le Kusrâ-
dha Kusrô-patâdha 32[398], sur la passe de Pawràna 33[399] et sur les Montagnes Blanches 34[400].
12 (31). Et en tous ces lieux 35[401] tu pousses en espèces multiples, ô Haoma savoureux 36[402], couleur d’or.

Les vertus de santé se mêlent en toi, pris dans la mesure du bon sens 37[403]. Égare l’esprit de celui qui m’insulte 38, trouble l’esprit de celui qui se dresse devant moi, l’insulte aux lèvres 38[404].
13 (35). Prière à Haoma qui fait que le pauvre se sent aussi grand que le plus riche 39[405] !
Prière à Haoma qui fait que le pauvre se sent aussi grand que s’il possédait la science parfaite 40[406]

Tu rends maint homme plus prospère et plus sage ; l’homme qui te donne, ô Haoma d’or, l’offrande de bœuf et celles qui suivent 41[407].
14 (39). Ne sois pas comme l’étendard de peau de bœuf ! ne te sépare pas rapidement de moi 42[408] !

Que les pensées 43[409] se répandent en moi, qu’elles aillent faisant le désir du Seigneur !

O saint Haoma, saint de nature, je le donne ce corps 44[410] qui me semble si beau.
15 (42). Je fais tomber en t’agitant 45[411] la maison de la méchante à l’esprit égaré 46[412], qui s’imagine tromper l’Athravan et Haoma, et qui elle-même est trompée et périt.

Celle qui reste assise à manger la part de Haoma 47[413] Haoma ne la rend pas mère d’Athravans, ni mère de beaux enfants 48[414].
16 (45), Il est cinq choses auxquelles je suis et cinq auxquelles je ne suis pas.

A la bonne pensée je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A la bonne parole je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A la bonne action je suis, à la mauvaise ne suis pas.

A l’Obéissance 49[415] je suis, à l’Indocilité ne suis pas.

Je suis au bon, au méchant 50[416] ne suis pas ;

et ainsi de ce jour, jusqu’àla fin des temps, l’heure où sera décidé entre les deux esprits.
17 (52). Et Zarathushtra dit :

Prière à Haoma, créé par Mazda !

Haoma, créé par Mazda, est bon. Prière à Haoma !

Je célèbre tous les Haomas, ceux qui sont sur le sommet des montagnes, ceux qui sont dans les profondeurs des plaines et ceux qui sont tenus en souffrance 51[417] dans le lien des Jainis 52[418]

Je te fais passer de la coupe d’argent dans la [coupe] d’or 53[419] : puissé-je ne rien répandre à terre d’une liqueur si précieuse !

18 (56). Voici tes Gâthas 54[420], ô Haoma ; voici tes chants de louange. Voici ta collation 55[421], voici tes paroles Arshukhdha 56[422], qui donnent la santé, qui donnent la victoire, qui guérissent en guérison 57[423].
19 (60). Et toi, donne-moi tes ivresses en retour !

Que tes ivresses me pénètrent, qu’elles me pénètrent en m’illuminant ! Ton ivresse est légère 58[424].

Pour devenir victorieux le fidèle le loue 59[425], selon celle parole des Gâthas :
20 (62). « Av bœuf m prière, du bœuf notre prière 60[426] ».

Au bœuf la parole, en lui la victoire 61[427].
En lui l’aliment, en lui le vêtement 62[428].

Que le laboureur travaille pour nous nourrir 63[429] !
21. Nous sacrifions à Haoma d’or, qui pousse haut 64[430].

Nous sacrifions à Haoma l’invigorant, qui fait croître le monde 64[430].

Nous sacrifions à Haoma qui éloigne la mort 64[430].

Nous sacrifions à tous les Haomas 65[431].

Nous sacrifions à la Vertu 66[432] et à la Fravashi de Zarathushtra, le Spitàma, le Saint d’ici-bas 67[433].

Yêńhê hâtâm.





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HÂ 11 — HÔM YASHT 3




« Jeter de l’encens sur le feu 1[434] »


Zôt et Râspî ensemble :


1. Il est trois êtres d’une sainteté manifeste qui crient malédiction 2[435] ; le bœuf, le cheval et Haoma.

Le bœuf crie contre son maître 3[436] :

Puisses-tu être sans enfants et de mauvais renom, toi qui ne fais point libéralité de moi 4[437] et ne m’engraisses que pour la femme, pour ton fils et pour ton ventre 5[438] à toi-même !
2 (7). Le cheval crie contre son cavalier :

Puisses-tu être impuissant à conduire, à monter, à retenir 6[439] les chevaux de guerre, loi qui ne pries pas pour que je sois rapide 7[440] dans la rencontre des multitudes, dans la mêlée des héros 8[441].
3 (11). Haoma crie contre celui qui doit le boire 9[442] :

Puisses-tu être sans enfant et de mauvais renom, toi qui me retiens sans me préparer 10[443], comme un voleur condamné à mort 11[444]. Pourtant je ne suis pas un (voleur) condamné à mort, moi, Haoma, le saint, qui éloigne la mort.
4 (16). Mon père, le saint Ahura Mazda, m’a assigné pour ma part, à moi Haoma, la mâchoire 12[445], avec la langue et l’œil gauche 13[446].
5 (17). Si quelqu’un me ravit, me dérobe ou m’enlève 14[447] la part que m’a

donnée le saint Ahura Mazda, [à savoir] la mâchoire, avec la langue et l’œil gauche ;
6 (18), dans sa maison ne naîtra ni prêtre, ni guerrier, ni laboureur 15[448]. Dans sa maison naîtront des êtres néfastes 16[449], des idiots 17[450] et des brouillons 18[451].


7 (20). Coupe-lui vite sa tranche de l’animal, part du robuste Haoma, de peur que Haoma ne t’enchaîne, comme il enchaîna le bandit touranien Frañhrasyan, au tiers central de la terre, bien qu’il fût enveloppé d’un fort d’airain 19[452].

8 (23). Et Zarathushtra dit :

Prière à Haoma, créé par Mazda ! Haoma, créé par Mazda, est bon. Prière à Haoma !

Le Vendidad Sadé intercale ici le Vispéred III, 1-5, qui appelle toute la communauté à assister à la consommation du sacrifice.

Le Zôt s’assied : « le Râspi prend dans la main gauche [le vase qui contient] le Parâhôm, se met à la place du Farbartâr 20[453], tient [le vase] à quatre doigts du Barsôm 21[454] et dit 22[455] » :

9 (24), Pour un de nous, deux de toi 23[456] ; trois et quatre ;
cinq 24[457] et six ; [sept] et huit 25[458] ; neuf et dix, venant de vous 26[459].


« Le Zôt tient la main [gauche] sur le lien 27[460] du Barsôm. Le Frabartàr 28[461] met le [vase à] Paràhôm dans la main droite du Zôt 29[462]. » Le Zôt, regardant le Parâhôm qui est dans le vase, dit :


10 (25). O saint Haoma, saint de nature, je te donne ce corps qui me semble si beau 30[463] ; à toi, le rapide Haoma, pour que j’aie science 31[464], paix de conscience 32[465] et sainteté 33[466].

Et toi, donne-moi, saint Haoma, qui éloignes la mort, le Paradis des justes, lumineux et bienheureux.


Le Zôt et le Râspî ensemble :


11. Ashem vohû… (3 fois).


Le Zôt soulève le Padân de sa bouche avec la main gauche, en ayant soin de ne pas la rendre impure, boit un tiers du Parâhôm et regarde vers le Râspî. Le Râspî jette de l’encens sur le feu et dit un Ashem vohù.

Le Zôt relève une seconde fois le Padân, boit la moitié du Parâhôm qui reste, et regarde vers le Râspî. Le Râspî jette de l’encens sur le feu et dit un Ashem vohù. Le Zôt relève une troisième fois le Padân, boit le reste du Paràhôra et regarde vers le Ràspî, qui, une troisième fois, jette de l’encens sur le feu et dit un troisième Ashem vohù.

Le Zôt lave trois fois le vase à Hôm, le remplit d’eau et le remet en place. Puis il se lave la bouche et l’essuie, et met la main droite sur le vase à Hôm et la main gauche sur le Barsôm 34[467]. Alors le Zôt et le Râspi récitent ensemble en Bâj le Khoshnûman, qui indique la destination du sacrifice (cf. page 2, note 5).

Le Zôt prend ensuite le vase à Hôm, rempli d’eau, et récite quatre Ashem vohù.


11. Ashem vohù : La sainteté est le bien suprême, et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême !


Au premier Ashem vohù, il verse une goutte d’eau sur la place où était le vase ; au second sur un pied du Mâhrû ; au troisième, sur l’autre pied ; au quatrième, il verse le tout dans le vase qui contient le vars. Puis, le vase vidé, il le retourne et le dépose près de l’assiette à jîvâm, au pied du Mâhrû 35[468] et dit le vasasca (Y. VIH, 5-8) :


Vasasca : Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien !


13. Donnez puissance au bon, impuissance au méchant !

Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut !

Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit, emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant ! contrarié, ne pouvant rien de ce qu’il veut !
14. Moi, Zarathushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays, à penser, à parler, à agir conformément à cette religion, qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra.


Zôt et Râspî ensemble :


15. J’appelle de mes vœux expansion et bien-être sur tout le monde du bien.

J’appelle de mes vœux angoisse et malaise sur tout le monde du mal 36[469].


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HÂ 11, 16 ; HÂS 12-13 (SP. HÂS 12-14)



Bien que nous conservions la numérotation de l’édition Geldner pour l’uniformité des renvois, nous divisons autrement les textes qui suivent jusqu’au Hâ XIV, en partie sur l’autorité des manuscrits, en partie sur celle du travail le plus ancien que nous possédions sur le texte des Gâthas et qui représente une tradition antérieure à nos plus anciens manuscrits. C’est un essai pehlvi sur la signification des Gâthas (Cimi Gâsân) 1[470] qui fait de ces textes l’introduction de la littérature gathique et les divise en trois Hâs, le Fravarânê, le Frastuyê et l’Âstuyê.

Le premier de ces textes, qui est la profession de foi mazdéenne proprement dite, est constitué parle § 16 du Hâ XI de Geldner.

Les §§ 17-18-19 du Hâ XI, que M. Geldner rattache encore au Hôm Yasht, forment un Hâ indépendant dans la plupart des manuscrits et c’est ainsi que M. Spiegel les imprime. Ils forment la profession de foi active, le Frastuyê, qui est reproduite en original au début de tous les Yashts et en parsi au début des Patets 2[471]. Mais le Cimî Gâsan, en désaccord avec les manuscrits, les rattache à ce qui suit, et nous le suivons parce qu’il est plus ancien que nos manuscrits et surtout parce que le staomi ashem qui les termine forme un tout indissoluble avec le nâismî daêva qui ouvre le Hâ XII de Geldner.

L’Âstuyê commence au milieu du § 8 du Hâ XII et va jusqu’à la fin du Hâ XIII.




HÂ 11, 16. — FRAVÂRÂNÊ



Ashem vohû : La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême ! (3 fois 1[472].)


16. Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint maître de sainteté  ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification 2[473] aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.
Le Zôt.
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise !
Le Râspi.
Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise  !
Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
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HÂ 11, 17-19 ; HA 12, 8 (SP. HÂ 12, 13-27).— FRASTUYÊ



Zôt et Râspî ensemble :


G. XI, 17 (Sp. XII, 1). Frastuyê. Je loue et appelle les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions dans ma pensée, dans ma parole, dans mon action 1[474].

Je prends 2[475] toute bonne pensée, toute bonne parole, toute bonne action ; et je m’abstiens 2[475] de toute mauvaise pensée, toute mauvaise parole, toute mauvaise action.

18 (4). Je vous donne, ô Amesha-Spentas, sacrifice et prière ; je vous donne ma pensée 3[476], ma parole, mon action ; je vous donne mon âme 4[477] et la vie de mon corps 5[478].

Je fais louange de la Sainteté 6[479] :
« La Sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint d’une sainteté suprême ! » (3 fois).
Le Zôt seul :
G. XII, t (Sp. XIII, 1). — Je conspue 1[480] les Daêvas.

Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushlra, ennemi des Daêvas, sectateur de la Loi d’Ahura ;

louant les Amesha-Speñtas, sacrifiant aux Amesha-Speñtas.

Je fais goûter 2[481] tous les biens du monde à Ahura Mazda, le dieu bon, aux bonnes mesures 3[482] ; saint, brillant et glorieux, de qui viennent toutes les choses excellentes ; à lui de qui vient le bœuf, de qui la Sainteté (l’Asha), de qui la Lumière 4[483], de qui la félicité jointe à la Lumière 5[484].
2 (2). Je désire la bonne Spenta-Ârmaiti 6[485] ; qu’elle soit à moi 7[486] !

Ma louange 8[487] repousse loin du troupeau le larron et le brigand 9[488] ; ma louange repousse des villages mazdéens désastres et désolation 10[489].
3 (9). Je donne de toute mon âme 11[490] à ceux qui à souhait viennent [à la loi], qui à souhait vivent [dans la loi], vivant du bœuf sur cette terre 12[491]. Ma louange appelle sur eux les biens que la prière apporte à la sainteté.

Puissé-je jamais n’amener sur les villages mazdéens désastres et désolation, fût-ce pour sauver ce corps et cette vie 13[492] !

4 (14)[493]. Je récuse l’empire 14 des Daêvas méchants, étrangers au bien, qui ignorent la loi 15[494], qui donnent le mal, les plus malfaisants des êtres, les plus sordides 16[495], les plus étrangers au bien ;

des Daêvas et des adorateurs de Daêvas, des magiciens et des magiciennes, et de tous les êtres mauvais, quels qu’ils soient ;

de leurs pensées, de leurs paroles, de leurs actions, de leurs manifestations ; je récuse l’empire de tout ce qui est démoniaque et destructeur.
5 (18). Comme Ahura Mazda a enseigné 17[496] Zarathushtra, dans tous les entretiens, dans toutes les entrevues où se sont entretenus Mazda et Zarathushtra ;
6 (20). et comme Zarathushtra a récusé l’empire des Daêvas, dans tous les entretiens, dans toutes les entrevues où se sont entretenus Mazda et Zarathushtra ;

ainsi, moi, adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, je récuse aussi l’empire des Daêvas, comme l’a fait le saint Zarathushtra.
7 (23). Ce qu’aiment les eaux, ce qu’aiment les plantes, ce qu’aime le bœuf bienfaisant, ce qu’aime Ahura Mazda, qui a créé le bœuf, qui a créé l’homme juste ; ce qu’a aimé Zarathushtra, ce qu’a aimé le roi Vîshtâspa 18[497], ce qu’ont aimé Frashaoshtra et Jâmâspa 19[498], ce qu’aime chacun des Saoshyants, des loyaux ouvriers et des justes 20[499], c’est là ce que j’aime, c’est là ma loi.

Le Ràspî 21[500].
Je suis adorateur de Mazda.
8 (25). Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, en louange et déclaration 22[501].





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T. I.




HA 12, 8 ; 18 (SP. 13, 27 ; 14). — ÂSTUYÊ



8 (27) Àstuyê. Je loue la bonne pensée, je loue la bonne parole, je loue la bonne action ; je loue la bonne Religion de Mazda, qui repousse les querelles et fait baisser les armes 23 23.[502] ; qui suit le Hvaêtvadatha ; qui est sainte 24[503] ; qui est la plus grande, la meilleure, la plus belle des créatures, présentes, [passées] 25[504] et futures ; qui est suivante d’Ahura, suivante de Zarathushtra.

A Ahura Mazda je fais goûter toutes les choses bonnes 26[505].

Voilà la louange (âstûitish) de la Religion de Mazda 27[506].
G. XIII, 1 (Sp. XIV, 1). — 1. Je proclame Ahura Mazda Ratu du chef de maison 1[507], Ratu du chef de bourg, Ratu du chef de district, Ratu du chef de pays.

Je proclame Ratu des femmes la Religion Mazdéenne 2[508], Ashi Vanuhi 3[509], et Pârendi 4[510], et la Femme sainte 5[511], et la Terre qui nous porte 6[512].
2 (4). Je proclame le Feu d’Ahura Mazda Ratu de l’ami qui t’incarne le mieux 7[513].

Je proclame Ratu du laboureur 8[514] celui qui parmi les gens de bien peine le plus et laboure le mieux 9[515].

Je proclame Ratu du guerrier celui qui manie le plus légèrement l’arme pour la bonne cause 10[516].
3 (7). Je proclame Ratu du prêtre celui qui connaît le mieu 11[517] la Religion mazdéenne et qui l’enseigne [le mieux].
J’établis pour Ratus les Amesha-Speñtas et les Saoshyants 12[518] les plus sages 13[519] les plus véridiques, les plus empressés 14[520], les plus intelligents 15[521].

Je proclame la plus haule puissance de la Religion mazdéenne 16[522] Ratu du Prêtre, du Guerrier et du Laboureur.
4 (10). O Amesha-Speñtas, bons souverains et bienfaisants, je vous donne ma vie ; je vous donne tous les biens de la vie 18[523].


Zôt et Râspî ensemble ;


(12). Les deux Esprits ont pensé, ont parlé, ont agi :



5 (13) 18[524] « mais comme toi, Ahura Mazda, n’as pensé, n’as dit, n’as donné et n’as fait que le bien, ainsi te donnons-nous [le bien], ainsi l’enseignons-nous [aux autres], ainsi t’adorons-nous en t'abordant [avec le bien] ; ainsi te prions-nous [pour le bien], ainsi te mettons-nous en dette pour [le bien], ô Mazda Ahura !
Le Zôt.


6 (16). « Nous venons à toi, t’appartenant comme à un bon parent, appartenant à la bonne Sainteté, à la bonne Maîtrise, à la bonne Armaili. »


7 (18). Nous sacrifions àlaFravashi du Bœuf bienfaisant et du saint Gayô Mare tan 19[525].

Nous sacrifions à la Vertu et à la Pravaslii de Zaralhushlra, le saint d’ici bas 20[526].

Yênhê hâtâm 21[527]. Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres, en retour de leur sainteté, à ceux-là — à eux et à elles — nous offrons le sacrifice.


Le Zôt et le Hàspi ensemble ;


Yathâ ahû vairyô (4 fois).


En récitant les deux premiers Ahunvar, le Zôt prend les deux extrémités de l’Evanghin du Barsom et fait deux nœuds droits à la façon de ceux du kosti. Puis il récite les deux autres Ahunvar.


Ashem vohû (3 fois).


8. Nous sacrifions à l’Ahuna Vairya.

Nous sacrifions à l’Ashem 23[528], très bon, très beau, immortel, bienfaisant.

Nous sacrifions au Hà de la Profession de Foi 24[529].

Nous sacrifions à la Profession et la Louange de la Religion mazdéenne 25[530].

Yêńhê hâtâm.




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APPENDICE


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Le Hvaétvadatha


Le Hvaêtvadatha, ou Khêtùk-das, désigne aujourd’hui chez les Parsis le mariage entre cousins. Il est rare qu’un Parsi prenne femme ailleurs que dans sa famille : épouser une cousine est la chose convenable et la chose normale.

Le mot hvaêtvadatha paraît cinq fois dans l’Avesta 1[531] : la version pehlvie transcrit le mot sans le traduire, de sorte qu’on serait réduit, pour en déterminer le sens précis, aux lumières incertaines de l’étymologie, s’il n’était naturel de reporter au mot dans le passé le sens qu’il a dans le présent. Mais le témoignage concordant des historiens classiques et musulmans d’une part et de la littérature pehlvie du haut moyen âge de l’autre, semblerait indiquer que le hvaêtvadatha, vanté et glorifié par l’Avesta, n’est point le mariage entre consanguins du second degré, mais l’union incestueuse entre ascendant et descendant ou entre frère et sœur. Depuis que les Parsis sont en rapport avec les Européens, ils n’ont cessé de protester contre une accusation qui entache si gravement la pureté qui fait la gloire de leur religion. Ils récusent les témoignages étrangers, qui, en tout état de cause, ne doivent jamais être reçus qu’avec précaution : car l’ignorance et la médisance sont à la fois imaginatives et crédules, et une religion ne doit jamais être jugée que directement sur ses axiomes et ses œuvres propres : cependant les textes pehlvis, émanés de leurs ancêtres, confirment d’une façon trop frappante les témoignages classiques pour ne pas leur prêter une autorité à laquelle ils n’auraient point droit d’eux-mêmes. Mais la question n’est pas de celles auxquelles on peut répondre par un oui ou par un non ; je crois que les Parsis ont raison dans leur protestation, quand elle se contente de couvrir l’Avesta, et qu’ils ont tort quand elle va au delà.


Un fait certain, c’est qu’aujourd’hui le mariage incestueux est inconnu, non seulement en fait, mais en droit, et que le Khêtûk-das n’a lieu qu’entre cousins. D’autre part, le Khêtùk-das, ainsi entendu, n’est point particulier aux religionnaires parsis : leurs compatriotes persans le connaissent également, quoique depuis l’abolition du Mazdéisme il ne soit plus fondé que sur les mœurs et non sur la religion, et que les révolutions sociales et ethniques, amenées par l’Islam et les invasions mogoles et turques, l’aient réduit considérablement. A l’heure présente, il n’est plus guère pratiqué que dans les provinces qui ont conservé, comme l’ont fait les Parsis, le régime patriarcal et l’unité de la famille — par exemple dans l’Adarbaijan, — ou chez les familles riches, auxquelles le recommandent d’accord l’orgueil de caste et l’intérêt ; car en même temps qu’il préserve la pureté du sang, telle qu’on l’entend là-bas, il empêche la dot et les cadeaux de noce d’aller à l’étranger. Le Persan de vieille roche peut dire qu’une cousine est une fiancée donnée par la nature, et il y a un proverbe qui le dit à sa façon ; ---- ------ ---- -- ------ --- « les mariages entre cousins sont faits au ciel » 2[532].

Il est clair que ce Khêtûk-das sporadique de la Perse musulmane est un survival d’un état où il était général, comme il l’est à présent chez les Parsis, et que la Perse zoroastrienne tout entière le pratiquait dans les mêmes termes, c’est-à-dire entre parents du second degré. Mais la littérature pehlvie contient des passages nombreux qui prouvent que le Khêtûk-das pouvait être encore quelque chose d’autre et de plus étrange. M. West a réuni un nombre considérable de textes de ce genre 3[533], et bien que sur l’interprétation de quelques-uns d’entre eux on puisse différer d’opinion, il en est d’une clarté et d’une précision qui ne laisse rien à désirer et devant laquelle ne tiennent pas les doutes que Darabji, le fils du grand prêtre Peshotanji Sanjana, a soulevés dans un habile essai de réfutation, où les observations ingénieuses ne manquent pas, mais dont la méthode n’est pas suffisamment rigoureuse 4[534]. Le Dînkart contient entre autres un long passage, consacré à la défense du Khêtûk-das contre les attaques d’un Juif. Une grande partie des arguments donnés par le Dînkart s’applique parfaitement aux mariages entre cousins : ce sont les arguments physiologiques du breed in and in et les arguments moraux que l’on devine : sécurité des relations entre époux qui se sont connus de tout temps et ont grandi dans le même milieu et les mêmes mœurs. Mais l’auteur, sans ignorer le mariage entre cousins, met au premier rang, comme constituant les trois formes les plus parfaites du Khêtûk-das, le mariage entre père et fille, le mariage entre mère et fils, le mariage entre frère et sœur. C’est à trois unions de ce genre que l’humanité doit et la vie et l’exemple même du Khêtûk-das. Le premier de ces Khêtûk-das, le plus sacré, est celui d’Auhrmazd avec sa fille Spendârmat (Spenta-Ârmaiti), la Terre 5[535] ; de ce Khêtûk-das entre père et fille est né le premier homme, Gayômart (Gayô Maretan). Quand Gayômart mourut, son sperme tomba dans le sein de la terre, Spendârmat 6[536], c’està-dire dans le sein de sa mère ; et de là naquit le premier couple, Mashya et Mashyôî 6 : c’est la seconde sorte de Khêtuk-das, le mariage entre mère et fils. Mashya et Mashyôî s’unirent à leur tour et engendrèrent une série de couples qui suivirent leur exemple, de sorte que toute l’humanité est sortie du Khêtûk-das. Ce fut là la troisième sorte de Khêtûk-das, l’union entre frère et sœur 7[537].

Darabji observe que ces trois exemples sont des exemples mythiques et ne prouvent point une pratique humaine concordante. L’observation est juste ; mais la première question à résoudre n’est point de savoir si le Khêtûk-das incestueux a été normalement pratiqué, mais s’il est sanctifié et recommandé, et de cela le texte du Dînkart et nombre des textes recueillis par M. West ne permettent pas de douter. Je dois dire que ces textes ne prouvent que pour la période pehlvie et non pour l’Avesta, et il n’est pas permis d’en induire que le Hvaêtvadatha de l’Avesta soit le mariage incestueux. Il y a plutôt des raisons indirectes de croire le contraire, de sorte que l’inceste serait l’idéal des commentateurs et non celui du livre sacré. Les commentateurs ont cherché une allusion au Khêtûk-das, tels qu’ils l’entendent, dans un passage des Gâthas où paraît « Spenta-Armaiti, fille d’Ahura » (Yasna XLV, 4) ; mais il suffit de se reporter au texte pour voir qu’il n’y a là qu’un jeu d’esprit de casuiste en quête d’une preuve scripturale. Un fait plus grave, c’est que la légende ancienne de Zoroastre, c’est-à-dire de l’homme même à qui les apologistes du Khêtûk-das en attribuent l’institution (Dînkart, VII, dans West, p. 412), n’en offre pas d’exemple. Zoroastre épouse, non point sa mère, Dughdo, ni même une parente, mais une étrangère, la fille de Frashaoshtra, qui est de la famille des Hvogvas, tandis que lui-même est un Spitâma 8[538]. Il donne sa fille Pourucista à un étranger, Jâmâspa, le frère de Frashaoshtra 9[539]. S’il a prêché le Khêtûk-das incestueux, il s’est gardé de le pratiquer. Cf. cependant Yasna LIII, 3, n. 12.

Mais d’autre part si notre Avesta ignore le Khêtûk-das incestueux, la pratique même de ce Khêtûk-das, autorisée ou non par la religion, paraît dans l'Iran dès une époque ancienne. Hérodote attribue à Cambyse l’institution du Khêtûk-das entre frère et sœur (III, 31) ; cela prouve à tout le moins qu’au temps d’Hérodote déjà, c’est-à-dire au v° siècle avant notre ère, les Perses passaient pour le pratiquer. Cfésias, cinquante ans plus tard, connaît le Khêtûk-das entre mère et fils 10[540] ; à la même date, Antisthène reproche à Alcibiade d’imiter les Perses avec sa mère, sa fille et sa sœur 11[541], c’est-à-dire que dès le ive siècle, dix ou douze siècles avant le Dînkart, les trois formes impures de Khêtûk-das leur étaient attribuées à l’étranger. A partir du iie siècle avant notre ère la série des témoignages devient continue. Je ne relèverai que deux des plus importants : l’un de Catulle, qui semble faire du Khêtûk-das entre mère et fils un privilège ou une loi de la caste sacerdotale :

Nam Magus ex matre et gnato gignatur oportet,
Si vera est Persarum impia relligio ;


l’autre de Philon le Juif (ier siècle), qui en fait un privilège de noblesse : « en Perse, les grands épousent leur mère et on regarde les enfants nés de ces unions comme les plus nobles et on dit qu’ils seraient dignes du trône » 12[542].

Dans quelle mesure ce Khêtûk-das fut pratiqué et dans quelle mesure la religion le justifia, ce sont là deux questions indépendantes et sur lesquelles les données manquent également, pour la période ancienne. Les exemples particuliers que les classiques nous transmettent sont naturellement les exemples illustres, généralement des exemples royaux : Cambyse épousant ses deux sœurs ; Artaxerxès Mnémon. Les Persans l’ont confondu avec Artaxerxès Longue-Main épousant sa fille Atossa 13[543] ; au temps d’Alexandre le dynaste bactrien Sisimithrès épousant sa mère : mais l’abondance des témoignages généraux et leur caractère affirmatif 14[544] mettent hors de doute que ces pratiques royales n’étaient point une chose isolée, la fantaisie de perversions individuelles et toutes-puissantes. L’histoire ancienne de la famille est partout trop obscure pour qu’il soit permis de nier a priori l’antiquité de la pratique en Iran.

Sur l’attitude des Mages à l’égard de cette pratique, nous n’avons aucune donnée. D’ailleurs la religion de l’Avesta, à l’époque achéménide, était loin d’être toute-puissante dans la Perse propre et il est impossible d’affirmer que le clergé zoroastrien ait apporté la sanction religieuse à ces formes du Khêtùk-das, encore moins les ait encouragées. Mais si on arrive à des époques plus récentes, le Dînkart et la littérature pehlvie, qui représentent l’esprit sassanide, prouvent que, dans les premiers siècles de notre ère, le mariage incestueux était devenu un sacrement, trop rare, mais d’autant plus méritoire. Le mariage du grand roi Yima avec sa sœur Yimak devint l’idéal du Khêtùk-das 15[545]. Les exemples historiques sont, il est vrai, moins nombreux sous les Sassanides que sous les Achéménides : le seul, à ma connaissance, est celui de Qobad (448-531) épousant sa fille, Sambyce (Agathias, II). Mais vers la même époque, les invectives d’Eznig, accusant Zoroastre d’avoir inventé des mythes incestueux « afin qu’en voyant cela, sa nation se livrât aux mêmes turpitudes » 16[546], prennent une valeur particulière de leur concordance singulière avec les théories du Dînkart. Parmi les martyrs qui souffrirent sous Kosroès Parvîz en 614 se trouve un certain Mihrangushnasp qui, avant sa conversion au Christianisme, avait épousé sa sœur « selon la coutume scandaleuse que ces mécréants tiennent pour légitime » 17[547]. Enfin, deux siècles plus tard, un siècle ou deux avant la rédaction finale du Dînkart, paraît un Zoroastrien, Bah Afrîd, réformateur du Magisme, qui, entre autres réformes, interdit à ses adhérents le mariage avec mères, filles, sœurs et nièces 18[548].

Mais en fait, par la nature même des choses, ces unions durent être infiniment rares et nous rencontrons nombre de faits qui prouvent que le mariage usuellement recommandé était bien le Khêtùk-das des Parsis modernes. Le fondateur de la dynastie sassanide, celui qui fait du Zoroastrisme la religion de l’État, Ardashîr (226-241), recommande le Khêtùk-das à ses officiers, mais en termes généraux qui font penser à celui des Parsis modernes plus qu’à tout autre : « Épousez vos proches parentes, afin de resserrer les liens de la famille 19[549]. » Le patriarche arménien, Narsès (ive siècle), interdit en Arménie les mariages entre parents jusqu’au cinquième degré, parce que, dit son historien, les Arméniens persisés épousaient leurs parentes pour préserver la pureté du sang et maintenir l’héritage dans la famille 20[550] : rien n’indique là que l’on dépassât les bornes du Rhêtûk-das moderne des riches Persans et des Parsis. Les règlements sur le mariage, promulgués dans des circonstances analogues par le patriarche des Nestoriens de Perse, Timothée, interdisent au père et au fils d’épouser les deux sœurs « parce que c’est la coutume des païens et des Mages » (quia iste Ethnicorum et Magorum mos est) ; ils interdisent à l’oncle d’épouser la femme de son neveu « ce qui est une coutume des Mages » : mais dans les articles prohibant les mariages incestueux, il ne prononce point le nom des Mages, ce qu’il n’eût point manqué de faire si la pratique eût été courante 21[551].

Par quelles associations d’idées le Magisme se trouva-t-il conduit à accepter et à glorifier l’extrême Khêtùk-das ? — Je crois que la théorie du Khêtûk-das incestueux naquit, par outrance de raisonnement, de la pratique du Khêtùk-das normal.

Le Khêtûk-das entre cousins existait sans doute de temps immémorial ; il était né tout naturellement des nécessités, des préjugés et des intérêts de la vie patriarcale, les causes mêmes qui le maintiennent encore aujourd’hui dans une partie de la Perse musulmane. Or, cette coutume laïque offrait au conservatisme religieux des avantages qui la rendaient éminemment recommandable. Les mariages mixtes sont dangereux pour le fanatisme religieux et l’exclusivisme national . À ces unions impies qui mêlent religions, castes et races et altèrent l’idéal moral et physique du Zoroastrien, les docteurs se trouvèrent amenés à opposer, avec un enthousiasme croissant, la pureté et l’unité réalisée par des unions qui mêlent comme le même sang et la même âme. Mais l’union entre cousins ne réalise qu’à moitié cette unité parfaite : il y a loin déjà de la source commune et la diversité s’est introduite ; le produit sera plus pur et plus homogène, si l’époux et l’épouse sont sortis du même sein, et plus encore si l’époux est né de l’épouse ou l’épouse de l’époux. Le sang s’altère en s’alliant à un autre sang ; il n’est plus que de moitié dans le produit qu’il engendre ; pour se conserver, il faut qu’il se mêle à lui-même : le fils qu’un père engendre de sa fille lui doit son être tout entier, et s’il s’agit de dons divins à transmettre, comme le droit royal ou la sainteté suprême, la légitimité de la transmission résulte de l’identité absolue du léguant et du recevant.

Les spéculations cosmogoniques conduisaient à des conclusions analogues. Tout raisonnement sur les origines de l’humanité conduit nécessairement à un inceste de frère et sœur : mais tout commencement est une exception, et la plupart des cosmogonies, en posant l’inceste initial, ne font pas de l’exception du début la loi ou l’idéal de la suite. Les docteurs mazdéens eurent le tort de raisonner, et les accidents de la vieille mythologie naturaliste les amenèrent à mettre entre le Créateur et le premier inceste fraternel une nouvelle série incestueuse. Le mariage d’Ahura et de Spenta-Armaiti n’était à l’origine que la reproduction du vieil hymen cosmogonique entre le Ciel et la Terre, entre Dyaus et Prithivî, Ouranos et Gê, Jupiter Pluvius et Tellus 22[552] : mais le monothéisme zoroastrien avait fait de Prithivî une création, une fille de Dyaus, et par là leur innocente union se trouvait transformée en inceste. Si ces inductions sont justes, la théorie du Khêtùk-das incestueux n’aura été qu’une création de logiciens poursuivant l’idéal impossible de l’unité du sang. Mais par là même le droit à l’inceste n’a jamais dû être que le droit des très nobles ou des très saints : la chose ressort presque textuellement des termes de Catulle et de Philon : ce n’est qu’à un sang pur et sacré qu’il importe de se renouveler en s’alimentant à sa propre source. L’exaltation avec laquelle les Docteurs glorifient le Rhêtûk-das incestueux montre combien il était rare et peut-être répugnant à la conscience nationale. Il semble parfois que leur objet, en vantant ce Khêtûk-das extrême, soit simplement de faire respecter l’autre et de faire ressortir plus violemment l’horreur du mariage entre étrangers. Tout le mal dans l’humanité est venu, dit un Rivàyat pehlvi, de ce que les hommes n’ont pas suivi l’exemple donné par les ancêtres de la race, Mashya et Mashyôî, et de ce qu’ils vont prendre femme dans d’autres maisons, d’autres villes, d’autres pays, licite un mot d’Auhrmazd à Zoroastre, que parmi les quatre plus belles œuvres qui soient est le Rhêtûk-das avec mère, fille ou sœur, et il annonce qu’à l’arrivée de Sôshyans toute l’humanité pratiquera le Khêtûk-das 23[553]. Le Khêtûk-das simple était au fond sans doute tout ce qu’il demandait. Les religions encore mal établies, ou menacées, ont de ces excès de doctrine qui demandent le plus pour obtenir le moins : nous en verrons dans la législation du Vendidad des exemples exorbitants qu’il serait naïf de prendre au sérieux, et pour beaucoup de docteurs ces mots « l’idéal serait d’épouser sa fille » signifiaient simplement : « mariez-vous dans la famille ».



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HÂ 14 (SP. 15)



Ici commencent les Staota Yêsnya ou Stôt Yasht qui s’étendent jusqu’au Hâ LIX et forment un sacrifice indépendant à eux seuls. Voir à l’Introduction l’analyse du Yasna.

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1 1[554]. Me voici, ô Amesha-Spentas, prêt à vous louer, vous appeler, vous invoquer, vous sacrifier, vous proclamer, me saisir de vous, pour sacrifice et prière à vous, les Amesha-Spentas, pour paix de conscience et béatitude à nous, les saints Saoshyants 2[555].


2 (3). A vous, Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants, je donne ma vie, je donne tous les biens de la vie.


3 (5). Avec cette libation et ce Baresman,

j’appelle au sacrifice toutes les divinités saintes ;

j’appelle au sacrifice tous les Maîtres de sainteté,

à l’heure où préside Hâvani, à l’heure où président Sâvafihi et Vîsya, à l’heure où préside le plus grand de tous les Ratus.


Le Zôt et le Râspî ensemble :


4 (7). Fravarânê : Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura :

pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint, maître de sainteté ;

pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté ;

pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification aux Génies des veilles, des jours, des mois, des fêtes de saison, des années.


Yathâ ahù vairyô 3[556].






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HÂ 15 — [SP. HÂ 16]


Le Zôt et le Râspî ensemble ;


1. Avec instruction (sastica) 1[557] ;

Le Zôt, en prononçant le mot sastica, repousse le nœud de l’Evanghin (cf. Yt. LIX, 28) sur la corne droite du Mâhrû.

Le Zôt seul :
avec assistance (vantaca) 1[557] ;

En prononçant le mot vantaca , le Zôt frappe au pied du Mâhrû avec la coupe vide qui a servi au Parâhôm et qui était renversée près du Mâhrû (v. page 114, § 11), et la redresse 2[558].

avec joie (rafnanha) 1[557] ;

j’invoque les Amesha-Speñtas par leurs bons et leurs beaux noms.

Je leur offre le sacrifice, dans l’amour de la bonne Sainteté, dans l’amour de la bonne Religion mazdéenne.
2 (4) 3[559]. Yênhê mê ashât hacâ vahishtem yêsnê paitî…
« Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, nous donne le bien en retour de notre sainteté., à ces êtres, qui ont été et qui sont 4[560] je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service. »
2 (7). « Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune 5[561]. »

Le Zôt et le Râspi prononcent ensemble les mots yênhê me ashât hacâ. En prononçant yênhê mê, le Zôt prend la soucoupe à jivâm et en verse quelques gouttes dans la coupe qui a servi au Parâhôm ; aux mots ashât hacâ, il y verse deux parts de jivâm ; après les mots yêsnê paitî, il prend le zôr-tâê 6[562], le trempe dans le jîvâm et le passe sur l’Evanghin du Barsom jusqu’au mot ustememcît « à la fin » (§ 3).

3 (8). Que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien, du commencement de ce sacrifice à la fin !

Oui, que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien 7[563] !

Yathâ ahû vairyo.
Le Zôt.
Le désir du Seigneur… — que l’Âtarvakhsha 8[564] me le dise !
Le Râspî.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !


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APPENDICE



La kiryâ indienne que j’ai suivie dans ce Hâ a laissé tomber un nirang compliqué, qui se trouve dans les manuscrits liturgiques et, qu’il m’aurait été impossible d’interpréter sans l’assistance amicale de M. Tahmuras. M. Tahmuras a bien voulu relever le texte du nirang dans le Vendidad Sadé et le Yasna Sadé de la Bibliothèque Mulla Firoz (Mf2, Mf1) : je prends comme base le texte Mf1 qui est le plus complet et le plus correct :

Au mot sastica :

Zôt Râspîg sastica kâla 2 barâ gavishn ; Barsôm madam vakhdûnishn U bâra 2 nîm lakhvâr kunishn, 8 pun dûkân kûn (lire dûkânakô) min dashan ham ôshmûrtan, êvak tâk râsttar u satpartar pun datûsh kartan, barâ afrâztnishn ; Barsôm var i (Pt4 et Mf2 ol) Mâhrûî asarûnishn.

Littéralement : « Le Zôt et le Râspî disent tous deux sastica. Prendre le Barsôm, le diviser en deux, compter huit tiges en partant de la droite, prendre pour datûsh une tige plus droite et plus forte que les autres, la dresser ; lier le Barsôm sur le Mâhrû. »

Pour éclaircir ces indications obscures, je ne saurais mieux faire que traduire en la résumant une lettre de M. Tahmuras :

« J’ai eu quelque peine à trouver l’explication de la kriyâ dont vous me demandez le sens, par la raison que cette kriyâ n’est pas accomplie par les Mobeds Shahansais et par suite je ne pouvais trouver personne pour me l’expliquer. En continuant mes recherches, j’ai trouvé qu’elle est suivie par les Mobeds Iranis et dans l’Inde même par ceux de la secte Kadmi. Je vous envoie les éclaircissements qu’ils m’ont fournis ......

« Avant de prononcer le mot sastica, le prêtre lève le Barsôm avec la main gauche, puis il le fait dû-gânak, c’est-à-dire qu’il divise le Barsom en deux parties, ce qu’il fait comme il suit. Tenant le Barsom dans sa main gauche, lié comme il est, il compte les tiges deux à deux, en commençant par celles qui sont plus près de sa droite. Il sépare une première paire qu’il lève 1[565] en murmurant en bâj le mot yazdân (les dieux) ; une seconde paire, en murmurant vahân (les gens de bien), une troisième, une quatrième, une cinquième en murmurant Humat (bonne pensée), Hûkht (bonne parole), Hvarsht (bonne action) ; total dix tiges 2[566]. Cela fait, il tire une tige unique, la onzième, et l’insère dans le nœud de l’Evanghin, presque à angle droit avec le Barsom. Il continue alors à compter les tiges par paires, en murmurant dans l’intervalle les mots Shast, Haft, Bist, Yand-o-deh (Yanzdeh ?) ; puis après une formule pazende analogue à celle du Mînônâvar, il replace le Barsom sur le Mâhrû et reprend l’Avesta, vañtaca, etc. S’il y a vingt et une tiges, comme dans le Yasna ordinaire, on aura cinq paires d’un côté, cinq paires de l’autre et une tige insérée verticalement dans le nœud (voir aux planches). D’après les prêtres Iranis cette tige droite s’appelle datûsh. Je crois que ce mot n’est autre que le zend dathushô ; car en prononçant le mot dathushô au Hâ XXIV, le prêtre touche précisément la gauche de la tige dite datûsh avec la coupe de hôm et d’urvarâm » (voir plus bas, Hà XXIV, 12 ; le datûsh reparaît encore Hâ XXVII, et Hâ LIX, 28 où son rôle prend fin et où il rentre dans les rangs).

Le reste du nîrang est en accord avec la kiryâ.

Après les mots : « dans l’amour de la bonne Religion mazdéenne » : sûkarak lakhvâr râst vakhdûnishn, jiv lakhvâr khalkûnishn « redresser la coupe et y verser le lait par portions » (cf. p. 138, la kiryâ du § 2, 7).

Après les mots : « je confère toutes les faveurs de la fortune » : Frâgâm û jâm ( ?) ol vari girâhi Barsôm bûrtan « porter le Frâgâm et la coupe ( ? lire jîvâm ?) contre le nœud du Barsom », c’est-à-dire toucher le nœud de l’Evanghin avec le Frâgâm et le Zôr taê ( ? cf. p. 138, la kiryâ du § 2, 7).


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HÂ 16 (SP. HÂ 17)



1. Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté ; divinité qui fait le bien, très grande, très bienfaisante, qui fait prospérer le monde ; créateur des créatures bonnes.

Et avec ces offrandes 1[567], avec ces libations, avec ces paroles droites 2[568], nous sacrifions aussi à toutes les saintes divinités du monde céleste 3[569].


2 (5). Nous sacrifions à Zarathushtra, saint, maître de sainteté.

Et avec ces offrandes, avec ces libations, avec ces paroles bien dites, nous sacrifions à toutes les saintes divinités de ce monde 4[570].

Nous sacrifions à la Fravashi du saint Zarathushtra.

Nous sacrifions aux paroles de Zarathushtra 5[571].

Nous sacrifions à la Religion de Zarathushtra.

Nous sacrifions à la foi et à la loi de Zarathushtra.


3 (10). Nous sacrifions aux premières créations du monde 6[572], saintes, amantes de la sainteté.

Nous sacrifions à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Nous sacrifions à Vohu Manô.

Nous sacrifions à Asha Vahishta.

Nous sacrifions à Khshathra Vairya.

Nous sacrifions à Spefita-Armaiti.

Nous sacrifions à Haurvatât.

Nous sacrifions à Ameretât 7[573].
4 (19). Nous sacrifions au Créateur Ahura Mazda 8[574].

Nous sacrifions au Feu, fils d’Ahura Mazda.

Nous sacrifions aux Bonnes Eaux, saintes, créées de Mazda.

Nous sacrifions au Soleil aux chevaux rapides.

Nous sacrifions à la Lune, qui contient le germe du Taureau.

Nous sacrifions à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse.

Nous sacrifions à l'âme du Taureau, qui donne le bien 8[574].
5 (26). Nous sacrifions au Créateur Ahura Mazda.

Nous sacrifions à Mithra, maître des vastes campagnes.

Nous sacrifions au pieux Sraosha.

Nous sacrifions au très pur Rashnu.

Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes.

Nous sacrifions à Verethragna, créé d’Ahura.

Nous sacrifions à Râma Hvâstra.
Nous sacrifions au Vent bienfaisant, qui fait le bien 9[575].
6 (34). Nous sacrifions au Créateur Aliura Mazda.

Nous sacrifions à la bonne Religion Mazdéenne.

Nous sacrifions à Ashi Vanuhi,

Nous sacrifions à Arshtât.

Nous sacrifions au Ciel.

Nous sacrifions à la Terre bienfaisante.

Nous sacrifions à la Parole sainte.

Nous sacrifions à la Lumière infinie, créée d’elle-même 10[576].
7 (42). Nous sacrifions aux beaux palais 11[577] de la Sainteté, où habitent les âmes des morts, les Fravashis des saints, le Paradis des saints, lumineux et bienheureux 12[578].
8 (45). Nous sacrifions au miel et à la graisse 13[579], à l’eau qui court, à l’arbre qui pousse ;

pour lutter contre Àzi 14[580], créé par les démons, et pour repousser Mûsh,
cette Pairika 15[581] ; pour les anéantir 16[582], pour les détruire ; pour repousser la malfaisance, et l'Ashemaogha, impie, et l’oppresseur aux mille morts.
9 (50). Nous sacrifions à toutes les eaux ; nous sacrifions à toutes les plantes.

Nous sacrifions à tous les dieux bons, nous sacrifions à toutes les déesses bonnes.

Nous sacrifions à toutes les divinités du ciel et de ce monde, qui donnent le bien et qui sont saintes.
10 (53). Nous te sacrifions, à toi qui es la demeure même, ô Spenta Ârmaiti 17[583] ;

et nous te sacrifions, à toi qui es le maître de la demeure, ô saint Ahura Mazda ; que sains y soient les troupeaux, sains y soient les hommes, sain y soit tout ce qui vient du Bon Principe ; et que toutes les créatures, quelles qu’elles soient 18[584], me demeurent en cette demeure de longs jours, été et hiver 19[585] !
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HÂ 17 (SP. 17, 56-74)



Ce Hâ est la reproduction du Hâ VI : il en diffère seulement dans l’invocation au feu, où il passe en revue les différentes espèces de feu (Hâ XVII, 11), au lieu de se contenter d’une invocation générale (Hâ VI, 11). De plus il ajoute une invocation aux Génies religieux qui président sur les divers cercles régionaux de l’empire (§ 18).

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Le Zôt et le Râspî ensemble :


1 (56). Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants.
2 (58). Nous sacrifions aux Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Hâvani, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom ; et à Râma Hvâstra.
3. Nous sacrifions à Rapithwina, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Frâdat-fshu et Zantuma, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Asha Vahishta et au Feu, fils d’Ahura Mazda.
4. Nous sacrifions à Uzayêirina, saint, maître de sainteté ;

Nous sacrifions à Frâdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions au grand, au souverain Apàm Napât, génie des femmes, brillant, aux chevaux rapides, et aux eaux créées par Mazda.
5. Nous sacrifions à Aiwisrûthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté ;

Nous sacrifions à Frâdat-vîspâm-hujyàiti et au Zarathusthrôtema, saints, maîtres de sainteté.
Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; et à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur.
6. Nous sacrifions à Ushahina, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Berejya et Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta ; et à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.
7. Nous sacrifions aux Mois, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions à la Pleine Lune et à Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.
8. Nous sacrifions aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions au Maidliyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions au Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions au Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à l’Ayàthrima, où la chaleur tombe et où a lieu la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions au Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions au Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Années, saintes, maîtres de sainteté.
9. Nous sacrifions à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trentetrois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.
10. Nous sacrifions à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints ;

nous sacrifions aux étoiles, à la lune, au soleil [qui brille] sur les arbres à baresman, et à Mithra, maître de tous les pays.

[Ici l’invocation du jour et du mois ; on donne pour exemple le premier jour du premier mois.]

10 (60). Nous sacrifions à Ahura Mazda, brillant et glorieux.

Nous sacrifions aux Fravashis des justes.
11 (62). Nous te sacrifions, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, saint, maître de sainteté 1[586].

Nous sacrifions au feu Berezisavanli 2[587].

Nous sacrifions au feu Vohu-fryâna 2.

Nous sacrifions au feu Urvâzishta 2.

Nous sacrifions au feu Vâzishta 2.
Nous sacrifions au feu Spénishta 2.

Nous sacrifions au feu Nairyô-sañha 2, divinité qui réside dans le nombril des rois.

Nous sacrifions au Feu, maître de maison de toutes les maisons 3[588], créé par Mazda, fils d’Ahura Mazda, maître de sainteté, — avec tous les feux.


12 (70). Nous sacrifions aux bonnes eaux, aux eaux très bonnes, créées par Mazda et saintes 4[589].

Nous sacrifions à toutes les eaux saintes, créées par Mazda 5[590].

Nous sacrifions à toutes les plantes saintes, créées par Mazda.
13. Nous sacrifions à la Parole Divine, sainte, très glorieuse.

Nous sacrifions à la Loi donnée contre les démons, la loi de Zarathushtra ;

Nous sacrifions à la longue Tradition.

Nous sacrifions à la bonne Religion Mazdéenne.
14. Nous sacrifions au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, qui est un dieu.

Nous sacrifions à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda, saintes, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à la redoutable Gloire des Kavis, créée par Mazda.

Nous sacrifions à la redoutable Gloire insaisissable, créée par Mazda.

Nous sacrifions à la bonne Ashi, brillante, grande, forte, de belle taille, pleine de bonté.

Nous sacrifions à la Gloire, créée par Mazda.

Nous sacrifions au Bien-Être, créé par Mazda.
15. Nous sacrifions à la bonne Bénédiction du juste.

Nous sacrifions au juste lui-même, homme de bien.

Nous sacrifions à la Pensée de malédiction du juste, divinité redoutable et puissante.
16. Nous sacrifions à ces eaux, ces terres, ces plantes ; nous sacrifions à ces lieux, ces terres, ces campagnes, ces demeures, ces étables ; nous sacrifions au Maître des contrées, Ahura Mazda.
17. Nous sacrifions au plus grand de tous les maîtres ; aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.


18 (71) 6[591]. Je loue, j’invoque, je fais miennes 7[592] les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des saints.
Nous sacrifions aux Fravashis des Nmânyas, des Vîsyas, des Zantumas, des Dahyumas, des Zarathushtrôtemas 8[593].
19 (73). Nous sacrifions à toutes les divinités saintes.

Nous sacrifions à tous les maîtres de sainteté,

à l’heure où préside Hâvani ;

à l’heure où président Sâvanhi et Vîsya ;

à l’heure où préside le plus grand des Ratus 9[594].

Yênhê hâtâm.









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APPENDICE

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Les Feux 1[595]


I. Les cinq feux : Berezisavanh, Vohu-fryâna, Urvâzishta, Vâzishta, Spénishta. — Nairyôsanha. — II. Les trois feux sacrés : Âdar Khordâd, Adar Gushasp, Adar Burzîn Mihr. — III. Le feu Bahrâm.


Le Feu, fils d’Ahura Mazda, unique dans sa nature, se présente sous des formes multiples, les unes célestes, les autres terrestres. Aussi les textes en donnent-ils des classifications diverses. Il y en a surtout deux que l’on rencontre, et que l’on peut définir, l’une la classification naturelle, l’autre la classification sociale.


I


La classification naturelle est celle du Hâ que nous venons de traduire : elle distingue les feux d’après leurs manifestations différentes et leur lieu d’origine. Ce sont le Berezisavanh, le Vohu-fryâna, l’Urvâzishta, le Vâzishta, le Spénishta. Voici comment les définit le Commentaire pehlvi :

Berezisavanh : buland sût « de haute utilité » ; nom général du feu Bahram (Varahrân pun êvkartakih).

Vohu-fryâna : shapir farnâftar, uttamasakhâyam, « l’excellent ami » ; cf. Y. XIII, 2 [XIV, 4] : c’est le feu qui brûle dans le corps de l’homme (où il se manifeste par la chaleur vitale).

Urvâzishta : firàkh zîvishn « de large vie » : traduction artificielle et étymologique du mot, décomposé en urvâ-zishta ; le vrai sens semble être « chaud » ; du moins, urvâzishtãm (Y. XLIX, 8), traduit par urvâzishn, est glosé garmôk « chaleur », Urvâzishta est le feu qui brûle dans la plante (qui s’enflamme par le frottement).

Vâzishta : vâzisht « le très rapide ? », nom du feu qui frappe le démon Spanjaghra (c’est-à-dire de l’éclair ; cf. Vd. XIX, 40, 135).

Spénishta : afzûnîk « bienfaisant, accroissant » ; nom du feu céleste qui, dans le Garôtmân, brûle devant Auhrmazd.

Nériosengh, le Bundahish et les Rivâyats donnent les mêmes définitions, sauf qu’ils intervertissent les définitions de Berezisavaňh et de Spénishta : ils font de Berezisavaňh le feu qui est devant Auhrmazd ; et Spénishta devient le feu dont on se sert sur terre et le feu Bahrâm (Bundahish), le feu qui se trouve dans les pierres précieuses (Nériosengh), le feu qui est dans les pierres (Rivâyat de Shâpûr Barûjî). La paraphrase de Zàd Sparam, XI, 1 sq., qui a interverti l’ordre de Berezisavaňh et de Spénishta, afin de commencer par le feu le plus auguste, celui du Paradis, mais a conservé à l’un et à l’autre la définition du Commentaire pehlvi, est décisif en faveur de ce dernier.

Le Bundahish et Nériosengh donnent de cesfeux une autre classification, fantasquement scientifique, fondée sur leurs appétits. « De ces cinq feux, il y en a un qui boit et qui mange : c’est celui qui est dans le corps de l’homme ; un autre qui boit et qui ne mange pas : c’est le feu des plantes qui vivent et croissent par la pluie ; un autre qui mange et qui ne boit pas : c’est celui dont on se sert dans l’usage et le feu Bahrâm ; un autre qui ne boit ni ne mange : c’est le feu de l’éclair ; et aussi le feu Berezisavah (lire Spénisht). » Bund. XVII, 2-3.

Cette classification a eu un grand succès chez les Talmudistes qui l’ont empruntée des Mages avant la clôture de la période des Tanaïm, c’està-dire avant la fin du iie siècle de notre ère, l’ont modifiée et appliquée aux légendes bibliques et post-bibliques (J. Darmesteter, Les six feux dans le Talmud). A la suite de ces cinq feux l’Avesta invoque « Nairyô-saňha, qui réside dans le nombril des rois » 2[596], c’est-à-dire « qui se transmet de roi en roi par l’hérédité » (N.). Le Bundahish ne le comprend pas dans son énumération et l’Avesta même ne lui donne pas le nom de feu. Dans le Vd. XXII, 7, 22 sq. il paraît comme messager d’Ahura : cela donne à penser que c’est comme messager d’Ahura qu’il est à demeure dans la personne des rois, représentants de Dieu, et qu’à ce titre c’est une forme de la Gloire Royale : aussi le Sirôza, § 9, l’invoque-t-il à la suite des trois formes du Hvarenô. Son nom signifie « Commandement humain ; qui commande aux hommes ». Dans les Védas, Narâçãsa, pour Narâm çãsa, est le nom d’Agni, le feu du sacrifice, conçu comme portant au ciel les vœux de l’homme et à l’homme les ordres du ciel.

Nairyô-saňha est donc un Ized d’origine ignée et c’est à juste droit que l’Avesta lui donne place après les feux.


II


A côté de cette classification naturelle, il y a une classification sociale des feux. La société avestéenne connaît trois classes ; prêtres, guerriers, laboureurs, et chacune de ces classes a un feu spécial qui veille sur elle. Les noms de ces feux ne nous sont donnés que par les textes pehlvis et parsis : « Il y a, dit le Grand Bundahish, trois feux qu’Auhrmazd a créés au début pour la protection du monde : les feux Farnbag, Gûshnasp et Bûrjîn Mitro ; ils sont dans le monde en corps glorieux (p. 127)… Le feu Farnbag est le feu du prêtre (asrav âthravan), le feu Gûshnasp est celui du guerrier, le feu Bûrjîn Mitro celui du laboureur » (p. 130). Les textes parsis les nomment feu Khordâd, feu Gushasp, feu Burzin Mihr. « Adar Rhordâd, dit un Rivâyat du xviie siècle, celui de Shâpûr Barùjî, est préposé à l’intelligence et aux Dastûrs ; Adar Gushasp est le général en en chef des armées d’Iran ; Àdar Burzîn Mihr est préposé aux laboureurs 3[597].

L’Avesla ne donne pas les noms correspondants ; mais il n’en connaît pas moins ces trois sortes de feu et dans l’invocation du Sîrôza consacrée à Atar, il en donne une sorte de classification anonyme :


A Atar, fils d’Ahura Mazda ;

à la Gloire et au Bonheur, créés par Mazda ;
à la Gloire des Aryas, créée par Mazda ;
à la redoutable Gloire desKavis, créée par Mazda.


A Atar, fils d’Ahura Mazda,

au roi Husravah ;
au mont Âsnavant, créé par Mazda ;
au lac Caêcasta, créé par Mazda ;
à la Gloire des Kavis, créée par Mazda.


A Âtar, fils d’Ahura Mazda ;

au mont Raêvant, créé par Mazda ;
à la Gloire desKavis, créée par Mazda.


Cette invocation à Âtar, trois fois répétée, vise en réalité trois Âtars différents, dont le caractère spécial est établi pour chacun d’eux et par la tradition et dans le texte même par les invocations particulières qui suivent la formule initiale.

Dans la première invocation il s’agit, dit Nériosengh, du « feu Adaraphrâ, qui a pour objet la science des docteurs : car c’est lui qui fait les docteurs savants et habiles ; c’est aussi lui qui lutta avec Zohâk » 4[598]. Dans la seconde il s’agit « du feu Gushasp, dont l’occupation est la science guerrière ; il est dans le pays d’Âdarbaijân et c’est lui qui rend les guerriers plus rapides et plus braves » 5[599]. Dans la troisième, « il s’agit du feu Burz Mihr : son occupation est la science de l’agriculture ; c’est lui qui rend les laboureurs plus actifs, plus experts dans l’agriculture… Et c’est lui aussi qui lutta contre les rois en compagnie de Gushtasp » 6[600]. Chacune des trois invocations se termine par celle de la Gloire Royale ou du Hvarenô des Kavis, parce que le Roi étant le patron des trois classes, sa Gloire est composée de la Gloire de ces trois classes : aussi quand Yima, après sa faute, est abandonné du Hvarenô, le Hvarenô s’enfuit de lui en trois fois(Yt. XIX, 34-38).

Le premier feu, l’Âdaraphrâ de Nériosengh, qui incarne la vertu des docteurs, est désigné dans les textes pehlvis et parsis par les noms Adar Khurrâd, Adar Khordâd, Adar Frôbâ, et Adar Farnbag. Ces quatre noms se ramènent à deux séries : Khurrâd-Khordâd, et Frôbâ-Farnbag. Khurrâd et Khordâd directement dérivés de Hvarenô et représentent * Khurn-dât (* Hvarenô-dâtem) « le feu donné parle Hvarenô ». Farnbag, qui paraît sur une gemme représentant un pyrée en feu, avec la mention « feu des Mages » (Noeldeke), signifie « le Dieu du Farn », c’est-à-dire du Hvarenô, Farna étant l’équivalent perse de Hvarenô (voir Y. 1, note 1). Frôbâ (dans le Shikan Gumânî ; IV, 107 : Farôbag) est une fausse lecture de Farnbag, le pehlvi ayant le même signe pour rendre ô et n le Phrâ de Nériosengh est une corruption encore plus avancée de Frôbâ.

Le culte de ce feu était naturellement localisé dans un temple ou dans des temples. « Le feu Farnbag, dit le Rundahish, fut d’abord établi par Jim sur le mont Gadâômand dans le Khvârizm. Quand Jim eut été scié en deux (v. Yt. XIX, 46), le feu Farnbag arracha la gloire de Jim aux mains de Zohâk (v. Yt. XIX, 46-50). Le roi Vishtâsp, quand fut révélée la Religion, le transporta du Khvârizm sur le mont Rôshan, où il est encore. » On n’a pas encore identifié ces deux localités : le déguisement pehlvi de la première, Gâdâômand, signifie « le mont où est le Hvarenô 7[601] » et par suite cache sans doute un nom iranien Farrukh. On met la seconde, le mont Rôshan, dans le pays de Kâbûl d’après une lecture incertaine du texte publié : le Grand Bundahish la met dans un pays dont le nom est aussi incertain, mais semble être Kârikân matâ, « le pays de Kârikân » ; le pehlvi Kârikânserait en persan Kâryân ; or Kâryânest précisément le nom d’une ville de Perse, célèbre jadis par un feu sacré qui, disait-on, était le feu de Jamshîd transporté du Khvârizm (Maçoudi, IV, 76 ; cf. Yaqout, 471) 8[602]. Selon une autre tradition, c’est à Dârâbjird 9[603] fut transporté le feu sacré ; Maçoudi l’y vit en 332 de l’hégire (944) : on l’appelait âzar jûi « le fleuve de feu. »

Une parcelle de ce feu passa pour avoir été emportée aux Indes par les Parsis fugitifs ; car le Rivàyat de Shâpûr Barûjî met le feu Khordâd en Inde sur la montagne de ...... que l’on appelle ........ 10[604] : nous avons affaire évidemment au feu sacré du volcan Javalamukhi, près de Kangra, qui est toujours un objet de pèlerinage pour les Hindous et qui a dû être, il y a quelques siècles, un centre parsi.


La seconde invocation du feu est suivie dans le Sîrôza de l’invocation du roi Husravah, du mont Âsnavant et du lac Caêcasta. Cette triple invocation prouve qu’il s’agit du feu des guerriers, Gushasp. « En effet, rapporte le Bundahish, comme Kai Khosrav (Kavi Husravah) détruisait un temple d’idoles près du lac Caêcast, le feu Gûshnasp se plaça sur la crinière de son cheval, dissipa les ténèbres et fit la lumière jusqu’à ce que le temple fût détruit : alors Kai Khosrav établit le feu sur un autel sur le mont Âsnavand ». Le Caêcasta nous transporte dans l’Adarbaijân, comme nous y conduit d’ailleurs directement Nériosengh : Caêcasta est le nom iranien du lac Urumia, qui longtemps porta dans la géographie persane le nom de Khanjast, simple corruption orthographique de Cijast (- - - - - - au lieu de - - - - - - ; v. Rawlinson, On the site of the Atropatene Ecbatana, p. 79, t. X du Geog. Soc. London). Le mont Àsnavaût doit donc être cherché dans les parages du lac Urumia.

Le Shah Nâma (éd. Vullers, II, 441) et le Rivâyat de Shâpûr rapportent l’apparition du feu Gushasp à la prise du château de Bahman, que Firdausi met près d’Ardabîl ; ce qui, tout en nous transportant assez loin du lac Urumia, nous laisse toujours dans l’Adarbaijân. Sous les Sassanides, il brûlait dans une des capitales de l’Àdarbaijân, Shîz 11[605] ; chaque roi devait à son avènement au trône s’y rendre en pèlerinage et à pied, en partant d’Al-Madain (Ctésiphon ; Ibn Khordadbeh, tr. de Gœje, p. 18). C’était le temple le plus riche de la Perse 12[606] : Théophanès compare ses trésors à ceux de Crésus : Héraclius prit la ville, détruisit le temple « et éteignit le feu sacré allumé par l’éclair)> (Cedrenus, Xyl., 18 ; apud Rawlinson), Ce dernier trait, transmis par les Grecs, nous ramène à la légende du Bundahish, et plus loin encore à l’origine naturaliste du mythe, l’éclair étant le feu guerrier. Le nom de Gushasp., plus anciennement Gûshnasp (Bund. V. s.), plus anciennement encore Vishnasp, forme conservée par les Arméniens, répond, comme l’a montré M. Spiegel, au sanscrit vrishanaçva, « le dieu aux chevaux mâles », épithète védique d’Agni.


La troisième invocation se rapporte au troisième feu, celui des laboureurs, le Burzin Mihr. Selon une tradition recueillie par Firdausi et les Rivâyats, ce feu fut apporté du ciel par Zoroastre, qui l’avait pris du feu qui brûle devant Ormazd (le Spénishta) 13[607]. Le Bundahish nous apprend que Gushtâsp l’établit sur le mont Rêvand, que l’on appelle aussi Pushti Vishtâspân ou Dos de Gushtâsp. Ce mont Rêvand est naturellement le mont Raêvant 13 cité dans le Sîrôza, à la troisième invocation d’Âtar. Il est situé dans le Khorâsân (Bund.) et proche de la ville moderne de Jumain 14[608]. Un Rivâyat lui donne aussi le nom de Minô karkôh : il est probable qu’il s’agit d’un feu détaché du Rêvand ; car karkôh a tout l’air d’être identique au Karkôya de Yaqout, « ville du Saistân où se voit un temple du feu que les Guèbres ont en grande vénération » 15[609].

« Ces trois feux, Khordâd, Gushasp et Burzîn, brûlent sans flamme et ne craignent pas l’eau » (Rivâyat J. D.). Autrement dit c’étaient des feux naturels, feux de volcan ou feux de naphte, désignés d’avance par leur apparition merveilleuse et leur éternité à la vénération des fidèles.


III


Ces deux classifications ne s’entre-croisent pas et l’on peut considérer les trois feux sacrés comme rentrant tous trois dans le Berezisavaňh, le premier des cinq feux dans la classification naturelle. Le Commentaire pehlvi définit ce feu « le feu Bahrâm en général » ; le Bundahish (en tenant compte de l’interversion avec Spénishta), le définit « le feu dont on se sert sur terre et le feu Bahrâm ». Peut-être quant à leur origine ces trois feux étaient-ils considérés comme venus du feu d’Ormazd, du Spénishta), et la chose est certaine au moins pour le Burzîn Mihr (voir note 13). Mais une fois sur terre, ils rentrent tous dans la classe du feu Bahrâm. Le feu Bahrâm, proprement le feu de victoire 16[610], est le feu dans toute sa pureté et dans toute la puissance attachée à sa pureté, par opposition au feu tombé en déchéance par l’usage domestique et industriel. Dans chaque province, il devait y avoir un feu Bahrâm, qui est pour cela dahyupat « chef de pays », et le feu commun, après avoir servi à ses usages profanes, remonte à sa pureté en retournant au feu Bahrâm. D’après les Rivâyats le feu de cuisine qui a servi trois fois devait être porté à un feu dit Âdarân ou Adarân shâh « Bois des feux » et dont il y avait un dans chaque ville ou chaque bourg ; on y portait les autres feux de la maison tous les sept jours. L’Âdarân lui-même était porté tous les ans, ou au moins tous les trois ans, au feu Bahrâm, qui est le résultat de 1001 feux, pris de quinze espèces de feux différents (Anquetil, II, 531, note 2). On verra au Vendidad (Vd. VIII, 81-96) les cérémonies suivies pour former le feu Bahrâm.







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HÂ 18




Le Zôt et le Râspî ensemble ;


1. Ashem vohû (3 fois).

« Toi qui as créé le bœuf et les eaux et les plantes, Ameretât et Haurvatât, et l’énergie et la force, ô très Bienfaisant Esprit, Mazda, donne-les-moi, car j’ai suivi l’enseignement de Vohu Manô » 1[611].


Le Zôt prend le Zôrtâê, le trempe dans le vase à jîvâm et le passe sur l’Evanghin du Barsom, en disant ;


2 2[612]. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente, par les œuvres et les paroles de Sainteté, Mazda Ahura, avec Khshathra et Ârmaiti, nous donnera Haurvatât et Ameretât (2 fois).


Le Zôt remet le tâê en place et dit :


3. « Pour cet Esprit très Bienfaisant la chose suprême, c’est que le fidèle agisse avec la langue, les paroles, la bouche de Vohu Manô et avec les mains d’Ârmaiti. Là est la sagesse, et c’est ainsi que le fidèle est un sage et père du monde de l’Asha.

4. « En cela tu es bien l’Esprit du Bien que pour nous tu as formé la vache riche en dons, et à elle tu as donné la pâture et l’abri d’Armaiti, alors, ô Mazda, que tu t’es consulté avec Vohu Manô.

5. « Cet Esprit du Bien, ô Mazda, les méchants le blessent et non pas les bons. Si pauvre qu’il soit, le fidèle désire faire du bien et, riche, il désire faire le mal au méchant.

6. « Or donc. Esprit du Bien, Ahura Mazda, fais jouir le juste de tous les biens

du monde  : car ce n’est pas selon ton désir que le méchant les distribue, étant en toutes ses œuvres l’hôte de Mauvaise Pensée.


7. « Esprit du Bien, Aliura Mazda, par ton feu tu décides entre les adversaires, selon la supériorité de piété et de sainteté, et maint de ceux qui le voient embrassent la foi. »


Le Zôt reprend le tâê du jîvâm et répète deux fois avec le Ràspî la strophe 2. Puis il ajoute  :


Ashem vohù (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Speñta-Mainju
.
Yèhhê hâtàm.


9. Yathâ ahù vairyô (4 fois).

Ashem vohû (3 fois).


Le Zôt dresse les genoux l’un contre l’autre, le pouce du pied droit sur le pouce du pied gauche, trempe l’Evanghin avec le tâê, en prononçant les quatre Ahunvar  : il reprend alors la position accroupie et remet le tâê sur le jîvâm. Le Râspî, en prononçant les quatre Ahunvar, prend quatre bois parfumés (îsm bôî) dans la pelle et les porte sur le feu. Puis tous deux disent  :


Nous sacrifions à l’Ahuna vairya.

Nous sacrifions à l’Ashem 3[613] très bon, très beau, immortel, bienfaisant.

Yèñhé hâtàm.





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HÂS 19, 20, 21 — BAGHÂN YASHT



Les trois Hâs qui suivent sont consacrés à la glorification et au commentaire des trois prières les plus saintes, les plus efficaces et les plus fréquemment récitées de tout le rituel  : le Yathâ ahû vairyô, l’Ashem vohû et le Yênhê hâtâm. Ils présentent un intérêt particulier pour l’histoire de la littérature avestéenne ; car ils représentent tout ce qui nous reste d’un Nask perdu, le Bak Nask 1[614], qui contenait vingt-deux chapitres de commentaire sur les vingt-deux sections des Gâthâs. Les trois premiers chapitres du Bak Nask ont été sauvés par leur incorporation dans le Yasna  : ce sont nos trois Hâs. Le manuscrit Pt4 les désigne sous les titres de « Baghân Yasht, 1er, 2e, 3e Fargard ». Le Nask doit sans doute ce titre de Bak Nask ou Baghân Yasht 2[615] au titre donné dans le texte même aux prières qu’il commente, bagha, probablement « prière divine » 3[616].


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HÂ 19 — BAGHÂN YASHT 1




Le Yathâ ahû vairyô, dit aussi Ahuna vairya, d’après les deux mots essentiels du début (d’où A hunvar, Honover), est la prière mystique par excellence. Elle est antérieure à la création matérielle ; Auhrmazd en a prononcé les vingt et une paroles au moment où Ahrîman envahissait la lumière infinie et la création spirituelle : « Quand il eut prononcé le premier tiers, Zanâk Mînôt plia le corps de terreur ; au second tiers, il tomba sur les genoux ; quand la prière fut achevée, il fut confondu et impuissant à nuire aux créatures d’Auhrmazd 4[617] . . .  » L’Avesta tout entier en dérive, en théorie, et chacun des vingt et un Nasks est sorti d’un des vingt et un mots de la prière 5[618].

Le texte en lui-même n’a point de prétentions mystiques de ce genre : il n’en mérite pas moins sa fortune, car il résume quelques-uns des principes essentiels de la morale mazdéenne.

L’Ahuna vairya est composé de trois phrases indépendantes :


yathâ abù vairyô athà ratusb ashâإcît bacà
vahbéusb dazdà mananbô sbyaotbenanàm aûbéusb Mazdài
khshatbremcà Aburâi à yim dregubyô dadat vâstârem.


« Le désir du Seigneur est la règle du bien.

« Les biens de Vohu Manô aux œuvres faites en ce monde pour Mazda ! « Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre. »


La première phrase pose dans la volonté du Seigneur la loi du bien ; la seconde promet les récompenses du Paradis à ceux qui vivent selon la loi de Dieu ; la troisième investit d’une sorte de droit divin le prince qui use du pouvoir pour soulager le pauvre.


La première phrase résout dans le sens théologique la question débattue par Platon si le bien est bien en soi ou parce que Dieu le veut tel. Le sens littéral est : « comme est le désir du Seigneur, ainsi est la règle en fait de sainteté » ; ainsi du moins traduit le pehlvi 6[619], prenant ratu au sens abstrait et traduisant ahû vairyô comme une sorte de composé. Mais on peut aussi prendre ratu dans son sens concret ordinaire de » celui qui donne la règle, le directeur de conscience, le maître spirituel, le Dastùr (Dastôbar) » ; en ce cas, vairyô sera qualificatif, comme il l’est dans khshathrem vairîm, et ahû vairyô sera « le Seigneur qui fait ce qu’il désire », c’est-à-dire le Maître absolu. Le sens de la phrase sera : « Comme il est le Seigneur tout-puissant, ainsi est-il le maître spirituel », ce qui présente sous forme concrète le même principe que l’autre traduction donne sous forme abstraite, à savoir l’identité en Ahura du maître temporel ou ahu 7[620] et du maître spirituel ou ratu.

Il n’y a sur terre de société bien ordonnée que celle qui reconnaît ces deux autorités. Dans la société sassanide, qui réalise l’idéal avestéen, l’une est représentée par le prince, le Khutâi (ahu), l’autre par le prêtre dirigeant, le Rat (ratu), ou Dastùr (Dastôbar), ou Maubad (Magûpat) : le barbare ou l’impie n’a point de chef (asârô), point de guide spirituel dont il suive les avis (asraoshô). Au sommet de la hiérarchie des ahu se trouve le Roi des Rois ; au sommet de celle des ratu le Maubadàn Maubad. Le Constantin du Mazdéisme, Artashir (Ardéchir), expose, en mourant, à son fils Shàhpùhr (Sapor), cette théorie de l’alliance du trône et de l’autel : « Sachez, ô mon fils, que la religion et la royauté (Din et Mulk) sont deux sœurs qui ne peuvent exister l’une sans l’autre ; car la religion est la base de la royauté et la royauté la protectrice de la religion 8[621]. » Dans la légende épique, Jamshid, le souverain idéal, réunissant en lui le Pape et l’Empereur, s’écrie à son avènement : « Par la gloire divine, je suis à la fois Prince et Prêtre (hamam Shahriyâri uham Maubadi) ; j’empêcherai les méchants de faire le mal et je guiderai les âmes vers la lumière 9[622]. »

La seconde phrase ne présente de difficulté que dans l’ellipse du verbe d’appartenance ; littéralement : « les dons 10[623] de Vohu Mauô pour actions du monde à Mazda », c’est-à-dire que Vohu Manô, qui est l’appariteur du Paradis (Vend. XIX, 31), donne ses récompenses à celui qui dans le monde fait ce qu’Ahura désire 11[624].

La troisième phrase est imitée d’un vers des Gàthas :

tat Mazdà tavâ khshathrem yâ erezhjyôi dâhî drigaovê vahyô (LIII, 9 d).

« Cette royauté est tienne, ô Mazda, qui améliore le sort du pauvre honnête » (cf. Y. XIX, 14, 35). Le premier terme peut signifier : « cette royauté est à toi », ou bien : « vient de toi », c’est-à-dire que le bon roi fait régner Ahura ou bien qu’il règne par Ahura. Le commentaire a les deux explications. Le passage du Y. XIX, 14, 35 (cf. note 50) nous décide en faveur du premier sens.

Kn tête des Yashts et des Gâhs et dans un grand nombre de passages du Yasna (Introd. § 13 ; Y. VIII, 9 ; XI, 16 ; XIV, 4 ; LVII, 1 ; LIX,32 ; LXV, 19 ; forme écourtée Yt. VII, 1 et 28. XXVI, 11 ; l’Atravakhsha remplace le zaotar Y. XV, 4 ; et Vp. III, 6), l’Ahuna Vairya est réduit à la première


phrase et promulgué sous forme de dialogue entre les deux prêtres officiants, celui qui joue le rôle de Zôt et celui qui joue le rôle de Ràspî  :
Le Zôt.
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise 12[625] !...
Le Râspî.
Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise !...
Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
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1. Zarathushlra demanda à Ahura Mazda  :

Ahura Mazda, Esprit très Bienfaisant, créateur des mondes corporels, saint  !

Quelle est la parole, ô Ahura Mazda, que, tu m’as prononcée avant l’existence du ciel, avant les eaux, avant la terre, avant le Bœuf 13[626], avant les plantes, avant le Feu, fils d’Ahura Mazda, avant le Juste 14[627] avant les démons, les brutes 15[628] et les hommes, avant tout le monde des corps, avant toutes les choses bonnes, créées par Mazda, issues du Bien 16[629].
3 (4) . Ahura Mazda répondit  :

La prière divine 17[630] de l’Ahuna Yairya, ô Spitàma Zaralhushtra, voilà la

parole que j’ai prononcée avant l’existence du ciel, avant les eaux, avant la terre, avant le Bœuf, avant les plantes, avant le Feu, fils d’Ahura Mazda, avant le Juste, avant les démons, les brutes et les hommes, avant tout le monde des corps, avant toutes les choses bonnes, créées par Mazda, issues du Bien.

5 (6). Et cette prière divine de l’Ahuna Vairya, ô Spitâma Zarathustra, chantée (une fois) sans intercalations 18[631] et sans somnolence 19[632], vaut cent autres des cantiques maîtres 20[633], chantés sans intercalations et sans somnolence. Chantée avec intercalations ou avec somnolence, elle vaut dix autres des cantiques maîtres.

6 (9). Et celui qui dans ce mien monde corporel, ô Spitâma Zarathushtra, lit 21[634]cette prière divine de l’Ahuna Vairya, la lit et la récite par cœur 22[635], la récite par cœur et la chante la chante 23[636], et l’offre dans le sacrifice 24[637], trois fois par dessus le pont Cinvat je ferai passer son âme dans le Paradis 25[638], moi Ahura Mazda ; oui, jusqu’au Paradis, jusqu’à la Sainteté suprême, jusqu’aux lumières suprêmes.

7 (13). Et celui qui dans ce mien monde corporel, ô Spitâma Zarathushtra, récitant la prière divine de l’Ahuna Vairya, en passe 26[639] la moitié, le tiers, le quart ou le cinquième, moi, Ahura Mazda, j’éloigne 27[640] son âme du Paradis d’une distance égale en long et en large aux dimensions de cette terre, et cette terre est aussi longue que large 28[641].

8 (16). Et cette parole qui contient l’Ahu et le Ratu 29[642](le Seigneur et le Maître), je l’ai dite avant la création du ciel, avant les eaux, avant la terre, avant les plantes ; avant la création du Bœuf quadrupède, avant la naissance du Juste bipède, avant que j’eusse formé le corps de ce soleil, après avoir créé les Amesha-Speñtas 30[643]. 9 (21). L’Esprit Bienfaisant m’a prononcé cette parole, pour toutes les créations du Bien, présentes, passées, futures, afin qu’elles agissent en toute action au monde y5o ;<ril/«c(/a(shyaothenanâm anhéush Mazdài) ^'.

10 (24), Et c’est la parole suprême entre toutes les paroles qui jamais ont été dites, sont dites, et seront dites  : c’est une parole si puissante que tout le monde des corps, s’il l’apprend et l’ayant apprise la retient, est préservé de la mort^L

11 (27). Et cette parole de nous 33 [644] a été proclamée pour être apprise et récitée, en l’honneur de n’importe quel des êtres [divins] 34 [645] avec sainteté parfaite 35 [646].

12 (28). La phrase yathà dit qu’il faut prendre un Seigneur et un Maître (ahûmca ratûmca) et enseigne qu’Ahura Mazda fut tel pour les créatures qui les premières ont pensé [au bien]

La phrase yathâ^^ enseigne qu’il est le plus grand des êtres ; la phrase athâ^’ fait de lui celui qui enseigne les créatures

Spentas ». On serait disposé à traduire apè comme aipi, après  : « après la création des Amesha-Speàtas ».

31. CitatioQ de la prière  : deuxième vers.

32. « L’homme qui le récite dans le sacrifice devient immortel » (Comm. P.).




36. Voir plus haut, page 162.

37. Gayomart et les premiers hommes (voir note 65).

38. yalhàaliù vairyù  : « comme il est le Seigneur tout-puissant » (v. page 162)  ; il est dans le monde ce que le Roi des Rois est parmi les hommes ; voir la note suivante.

39. allia ratusli  : « Ainsi est-il le maître spirituel » (v. page 162). Cf. Dinkart, IX, 47  : « Celui qui se livre comme serviteur au Dahyûpal (dans le Comm. P. arf § 36  : malkàân malkà) et comme disciple au JÜastôbar, celui-là fait soumission à .\uhrmazd comme l’ont fait les premières créatures » [ash andar Auhrmazd êrili, cigkn farlîiin dàm kart, kart ijahvûnêt, man tan pun bôndakik ol olà i üalujàpal, pun /idvislitî/i ol oldî din-dastôbar yakbûnêt).

40. atliâ abiuài dàinâii clnastl ; litt. « atbà enseigne en lui les créatures ». cliiasli dans tout ce commentaire verbal,, est très difficile à traduire ; car tantôt il désigne le sens du mot commenté et revient presque à « c’est-à-dire » ; tantôt il est pris, comme ici, au sens propre d’enseigner. 163 ANNALES DU MUSÉE GUIMET

13. Mazda est la source des biens de la vie  : c’est la troisième vérité^* [de la prière]  : vanhéush

En récitant dazdà mananhô « les biens de [Vohü\ Manô », elle enseigne à l’homme les biens que donne la [Bonne] Pensée.

Instruisant dans la [Bonne] Pensée autant il parfait en pensée, autant il parfait ce monde en actions

14 (34). Eu renseignant aux créatures^^ le mot Mazda fait de lui la lin des créatures^*.

Il fait régner Ahura (khshathrem ahurâi)*®, c’est-à-dire  : «cette royauté est tienne, ô Mazda, etc... » [celui qui] secourt le pauvre :, c’est-àdire que [cette royauté] est amie du Spitàma^'.

41. tkaèslia, vic'iv, litt. arrêt, décision.

42. Début de la seconde phrase qui signifie qu’Ahura donne aux justes tes biens du Paradis.

43. àdrefijayelil • glose  : dranjishn î frdrùn yamallùnêt « s’il dit bonne récitation », probablement « s’il récite de bonnes choses ».

44. JHnkart, t. §§ 15-16  : « Les récompenses de Vahûman deviennent la propriété de celui qui instruit dans le bien (cf. note 45), récite le bien (cf. note 43) et enseigne à l’homme de bien à éviter le péché ; car élever dans le bien, réciter le bien, et enseigner à l’homme de bien à éviter le péché, — choses qui résident en ce monde avec l’homme de bien et dans le ciel avec les Amshaspands, — tout cela marche surtout par Vahûman ; et pour cette raison, celui qui a les vertus (hùnar) de Vahûman a ses mérites et même mérite vaut même récompense. »

45. yalha pradliakhshtàrem mananlio  ; man frâj dakhshakili pun Vahûman, aîgh mandûm i frârûn pun dakhshak barâ vakhdûnêl « celui dont caractère avec Vahûman, c’est-à-dire celui qui donne à quelque chose bon caractère ». — Accusatif absolu  : « en tant qu’éducateur ».

46. Rappel de manaiihù sliyaotbeiianàm anhéusli.

47. Mazdài, dans la phrase « Aux actions faites dans le monde pour Mazda » ; c’est la première mention directe d’.Ahura Mazda dans la prière.

48. ilha tem yat ahmài dàmàn ; sous-entendu clnasli ; litt. « l’enseigne comme celui à qui les créations » ; le sens est donné par la glose  : « ils reviennent purement en l’appartenance d’Auhrmazd ».

49. Commencement du troisième vers.

50. D'inkart, l. L, 17  : « Ceux qui agissent ainsi donnent la royauté à Auhrmazd  : c’est ce qui parait du vers  : tat Mazda tavâ khshathrem ». C’est le début du vers des Gàthas cité plus haut (p. 163)  : « Cette royauté est tienne, 6 Mazda, qui améliore

le sort du pauvre honnête ».

51. De Zoroastre ; la charité qui constitue le bon roi est donc surtout celle qui s’exerce au profit du pauvre religieux  : on se demande si le darvish de l’Avesta est déjà le derviche de l’époque postérieure. [En tout] cinq vérités®^  : parole promulguée tout entière, parole qui est toute d’Aliura Mazda

15 ( 38 ). Très bon, Ahura Mazda alpronoucé l’Ahuna Vairya ; très bon, il l’a accompli

Aussitôt que parut le .Mauvais, il dit non ! au démon, en ces paroles de négation  :

« Non, ni nos pensées, nos enseignements, nos inlelligences ; ni nos vœux, nos paroles et nos actes ; ni nos religions, ni nos âmes ne sont d’accord. »

16 ( 44 ). Et cette parole dite par Mazda a trois mesures, quatre classes, cinq maîtres et a son accomplissement dans la libéralité

Quelles sont ces trois mesures^' ? — Bonne pensée, bonne parole, bonne action.

17 ( 46 ). Quelles sont ces quatre classes^® ? — Prêtre, guerrier, laboureur, artisan qui suivent jour et nuit®® un saint homme ®‘, droit de pensée,

52. paûca tkaésha ; ces cinq vérités sont  : 1“ Ahura est le maître temporel (§ 12) ; 2“ il est le maître spirituel (§ 12) ; 3“ il est la source de tous les biens mondains (§ 13) ; 4“ il est l’objet des actions des créatures (§ 14) ; 5® il règne quand le roi protège le pauvre (§ 14).

53. L’Aliuna vairya est la parole d’Aliura même, par opposition au Yênhê liiitàm qui émane de Zoroastre (Y. XXI, 1)  ; cf. § 20 et Y. XX, 3, note 10.

54. On peut hésiter entre les deux sens  : « il l’a prononcé tout entier » ou bien « il l’a mis en action ». Le pehlvi (aîghasfi rôishâ barâ yahvûnt) et le récit du Bundahish (v. s. page 161) décident en faveur du premier sens.

55. aûtare-àmrùta... aya aùtare-ukti ; cf. antare-mrû, c’est-à-dire inter-dico, litt. « dire à intervalle, dire qu’il y ait intervalle entre » (Y. XLIX, 3 ; note 13)  ; cf. vî-mni « dire qu’il y ait distance » (Y. XIII, 4, 14). — Les paroles d’Ahura sont la stance des Gàthas  : Y. XLV, 2 ; voir là le commentaire.

56. « La libéralité d’un bon roi » (zakî shapîr khùtàî ràtîh ; Dhikart, XLIV).

57. afshman, patmdn.

58. pîshtra, pêshak (litt. « métier »).

59. àtliravan, ratkaeshtar, vâstryù-fskuyàs, liùitisli ; généralement l’Avesta ne cite que les trois premières classes, correspondant aux ti'ois classes nobles de l’Inde (Brahmana, Khshatrya, Vaiçya). De même les proclamations d’Ardashîr, le roi selon le cœur de l’Avesta, s’adressent (aux ministres), « aux docteurs qui sont les soutiens de la religion » ( — dastôbarân dîn burtàrdn ?), aux cavaliers qui défendent l’Etat (asdvira ; pluriel brisé d’asûvdi', aspôbâra ; synonyme de ratkaeshtar « qui se tient sur char »), aux laboureurs, qui lui donnent la fécondité » (Maçoudi, II, 162).

60. vîspaya irina, traduit yôm lailyd « jour et nuit »  : on serait tenté d’écrire en un mot ’vîspayaîrina, de vîspa ayare.

61. Qui suivent un Ratu, un Dastûr.

droit de parole, droit d’action ; qui suivent la parole d’un Maître, instruit dans la religion, dont les actions accroissent la sainteté dans le monde 62[647].
18 (50). Quels sont ces maîtres ? — Ce sont le Nmânya, le Vîsya, le Zañtuma, le Dahyuma, et Zarathushtra 63[648] est le cinquième. Cela dans tous les pays, sauf Raji la Zoroastrienne 64.

Dans Raji la Zoroastrienne, il n’y a que quatre maîtres.

Quels sont ces maîtres ? — Le Nmânya, le Vîsya, le Zañtuma, et Zarathushtra est le quatrième 64[649].
19 (53), Comment (parut) la bonne pensée ? — Dans le Saint qui le premier eut la pensée [d’Ahura] 65[650].

La bonne parole ? — Dans la Parole Sainte 66[651] ?

La bonne action ? — Dans les premières créatures qui chantèrent l’Asha 67[652].
20 (56). Mazda a prononcé cette parole ; pour qui l’a-t-il prononcée ? — Pour le saint terrestre et le saint céleste.
Pourquoi a-t-il prononcé cette formule ? — Pour que le bon ait le pouvoir 68[653].

Pour combien de justes ? — Pour celui qui fait le bien et même pour celui qui ne peut ce qu’il veut 69[654].
21. Nous sacrifions à la prière divine de l’Ahuna Vairya.

Nous sacrifions à l’Ahuna Vairya chanté, récité, entonné, offert en sacrifice 70[655].

Yêñhê hâtâm.








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HÂ 20 — BAGHÂN YASHT 2




Commentaire sur l’Ashem vohû.


ashem vohû vahishtem astî, ushtâ astî ;
ushtâ ahmâi hyat ashâi vahishtâi ashem.


« La sainteté est le bien suprême, et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême 1[656] ! »

Cette prière, étant la plus courte, est aussi la plus fréquemment récitée. Elle est à peu près pour un Parsi ce que le kalima est pour un Musulman. Elle est quelquefois désignée sous le nom d’Ashem vahishtem, d’après le premier et le troisième mot, et par là mise en rapport plus étroit avec l’Amshaspand Asha vahishta qui d’ailleurs personnifie le même principe. On trouvera une glorification enthousiaste de l’Ashem vohû dans le Yasht de cet Amshaspand (Yt. III, 14 sq.).



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a

1. Ahura Mazda a prononcé : Ashem vohû vahishtem astî, « la sainteté est le bien suprême ».

Vohû vahishtem « le bien suprême » ; c’est-à-dire : « à chacun son dû 2[657]. Les mots vohû vahishtem astî « est le bien suprême » résument toute la justice 3[658].
2. ushtâ astî ushtâ ahmâi « c’est le bonheur : bonheur à, celui, etc… », c’est-à-dire que le juste doit faire du bien à tout juste 4[659] ; que tout juste doit se conduire en honnête homme envers tout juste 5[660].
3. yat ashâi vahishtâi ashem « qui est saint de la sainteté suprême » résume toute l’Écriture pour qui est tout à l’Écriture 6[661].

Il entend la Royauté exercée pour le Bien 7[662] ; — il entend le bien à l’égard du juste qui fait appel 8[663] ; — il entend le bien que vous faites, vous les Saoshyants 9[664] ; trois vérités ; parole promulguée tout entière, parole qui est toute d’Ahura Mazda 10[665].

4 11[666]. Mazda a prononcé cette parole ; pour qui l’a-t-il prononcée ? — Pour le saint terrestre et le saint céleste.

Pourquoi a-t-il prononcé cette formule ? — Pour que le bon ait le pouvoir.

Pour combien de justes ? — Pour celui qui fait le bien et même pour celui qui ne peut ce qu’il veut.


5. Nous sacrifions à la prière divine de l’Ashem vohû.

Nous sacrifions à l’Ashem vohû, chanté, récité, entonné, offert en sacrifice.

Yênhê hâtâm.



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a




HÂ 21 — BAGHÂN YASHT 3




Commentaire sur le Yênhê hâtâm.

Le Yênhê hâtâm est destiné à faire ressortir le mérite du culte rendu aux Amesha-Spentas.


Yênhê hâtâm âat yêsnê paitî vanhô
Mazdâo Ahurô vaêthâ ashât hacâ
yâohhàmcâ tàscâ tâoscâ yazamaidê 1[667].

« Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres en retour de leur sainteté, à ceux-là — à eux et à elles — nous offrons le sacrifice. » Et plus librement  :

« Ceux pour le culte desquels Ahura Mazda promet le bonheur aux fidèles, en récompense de leur sainteté, à ceux-là, dieux et déesses, nous offrons le sacrifice. »

C’est-à-dire que le culte d’Ahuraet des Amesha-Spentas amène la prospérité de ceux qui le pratiquent.

Cette prière est imitée de la première strophe de la Gâtha Vohukhshathra, Y. LI, 22  ; cf. XV, 2  :

Yêhyà moi ashât bacà vahîshtem yêsnê paitî
vaêdà Mazdào Aliurô yoi âoňharecà heñticâ
là yazâi hvâîsh nâménîsh paîrîcâ jasai vantâ.

« Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, nous donne le bien, en retour de notre sainteté. aux êtres, en retour de leur sainteté, à ces êtres, qui ont été et qui sont 2[668], je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service. »

Elle peut s’adapter également au culte des Fravashis (Vp. XVI, 3 Sp. XIX, 7  ; Yt. XIII, 148). C’est la formule liturgique par excellence, comme résumant le sacrifice (Yêsnîm vacô), et elle se présente comme conclusion d’un grand nombre des Hâs du Yasna et de toutes les Gàlhas en particulier. A la différence de l’Ahuna Vairya et de l’Ashem vohû qui émanent d’Ahura (Y. XIX, 14 ; XX, 3), elle émane de Zoroastre (§ 1). Comme résumant le sacrifice, le Yêñhé hâtâm est désigné sous le nom de yasnô-kereti (Yt. LVII, 22).


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1. Parole du saint Zarathushtra qui résume le sacrifice 3[669] : Yênhê hâtâm âat yêsnê paitî... « Celui dont le culte... etc. »
2. « Celui dont le culte...  : » celui, c’est-à-dire Mazda ; par le culte de Mazda, on entend les lois d’Ahura 4[670].
hâtâm yasnem « le culte des êtres… » ; on entend par là les biens de la vie que souhaitent les êtres 5[671]

« Celles dont le culte » : c’est-à-dire les saintes, Ârmaiti en tête ; on entend par là la prière aux Amesha-Speñtas 6[672].

[En tout] trois vérités. Toute cette formule se rapporte au sacrifice.

A quel sacrifice 7[673] ? — Le sacrifice aux Amesha-Speñtas.
3 (4). Et Ahura Mazda dit :

« Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive !

« Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons] 8[674] ! »

4 (6). Quel retour annonçait-il en adressant cette parole 9[675] ?}}

Il annonçait bienfaisance pour bienfaisance au juste présent, passé et futur.

Il répondait au bien parle bien ; il répondait parle bien au juste, très bon à l’égard du juste très bon.
5. Nous sacrifions à la prière divine du Yêñhê hâtâm, qui accompagne tout bon sacrifice. 10[676].

Yêñhê hâtâm


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HÂ 22 — HÔMAST YASHT

Cf. Shâyast-lâ-Shâyast, 313, n. 8.



Le manuscrit liturgique porte en tête de ce Hâ le titre Hômâst Yasht bûn, où Hômâst (ou mieux Hôm-ast) représente sans doute une corruption, orthographique ou phonétique, de Hômyast « sacrifice de Hôm » ; cf. dans le Dînkart, IX, xii, 1, yasn écrit asn. En effet ce chapitre et les suivants jusqu’aux Gâthas, et l’on peut dire même jusqu’à la fin de la Gâtha Ahunavaiti, sont consacrés à la préparation du Haoma.

Ce Hâ correspond dans le sacrifice de Haoma au Hâ III : il contient l’appel au sacrifice des offrandes qui font partie du sacrifice de Haoma et des divinités qu’on y convie. L’énumération de ces divinités comprend deux parties ; la première est l’énumération normale des premiers Hâs (§§ 4-19 = Hâ III, 4-19) ; la seconde est l’énumération plus rare qui est reproduite dans l’Introït du Yasna (§§ 8-12 ; v. s. pages 3-4).

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« Déposer [sur un plat] du Hôm et de l’Urvaràm » 1[677].

Le Zôt prend le zôr-tâê, le trempe dans le jivâm, et le passe sur l’Evanghin du Barsom, en disant, avec le Râspî :

1. Ashem vohû. La sainteté est le bien suprême… (3 fois).
Le baresman étant déposé 2[678], avec la libation, pour le créateur Ahura Mazda, brillant et glorieux, et pour les Amesha-Spentas ;

j’appelle au sacrifice ce Haoma, pieusement préparé 3[679].

J’appelle au sacrifice le [lait] vif de la vache, pieusement préparé 3.

J’appelle au sacrifice cette plante de Hadhanaêpata, pieusement préparée.
2 [5]. Des Bonnes Eaux, j’appelle au sacrifice ces libations, unies au Haoma, au [lait] de la vache, au Hadhanaêpata 4[680] ;

Des Bonnes Eaux, j’appelle au sacrifice l’eau de Haoma 5[681].

J’appelle au sacrifice le mortier d’argent ;

j’appelle au sacrifice le mortier de cuivre 6[682].
3 (3). J’appelle au sacrifice cette plante-ci qui sert de baresman ; et l’Adoration des Maîtres 7[683], prompte à accourir 8[684] ; et l’Étude et la Pratique de la bonne Religion Mazdéenne ; et la Récitation des Gâthas, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir, [l’Adoration] du saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice ce bois et ces parfums, pour toi, ô Atar, fils d’Ahura Mazda.

Et j’appelle au sacrifice toutes les bonnes choses, créées par Mazda, issues du Bien ;

Le ZôL remet le zôr-làê sur le jîvâm.

4 (12). Pour réjouir Aliura Mazda, pour réjouir les Amesha-Spentas, et le pieux Sraoslia, et le Feu, fils d’Aliura Mazda, et le grand Maître de sainteté.

5 (13)“. J’appelle au sacrifice les Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté. J’appelle au sacrifice Hàvani, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom ; et Ràma Ilvâstra.

Le Zôt seul  :

G. J’appelle au sacrifice Rapithwina, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Fràdat-fshu et Zantuma, saints, maîtres de sainteté. J’appelle au sacrifice Asha Vahishta et le Feu d’Ahura Mazda.

7. J’appelle au sacrifice Uzayêirina, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Fràdat-vira et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté. J’appelle au sacrifice le grand, le souverain Apàm Napât et les eaux créées par

Mazda.

8. J’appelle au sacrifice Aiwisrùthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté. J’appelle au sacrifice Fràdat-vîspàm- hujyàiti et le Zarathushtrôtema, saints,

maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice les Fravashis des justes, et les Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes  ; et le Bonheur de l’année  ; et la Force bien faite et de belle taille, Verethraghna, créé par Ahura, et l’Ascendant destructeur.

9. J’appelle au sacrifice Ushahina, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Berejya et Nmânya, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice le saint Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et

Rashnu Razishta, et Arsbtàt, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.

JO. J’appelle au sacrifice les Mois, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Pleine Lune et Vîsbaptatha, saints, maîtres de sainteté. 11. J’appelle au sacrifice les Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté. J’appelle au sacrifice Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Paitish-hahya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Ayâthrima, où la chaleur tombe et où a lieu la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté. J’appelle au sacrifice Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté.

9. Les §)5 5-19 zr Y. 111, 5-19. J’appelle au sacrifice les Années, saintes, maiires de sainteté.

12. J’appelle au sacrifice tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hàvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra.

13. J’appelle au sacrifice Ahura et Mithra, grands, impérissables et saints ;

et les Etoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant  ;

Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

la Lune, qui contient le germe du Taureau ;

le Soleil, aux chevaux rapides, œil d’-Miura Mazda ;

Mithra, maître des pays.

Ici l’invocation du jour et du mois  ; on donne pour exemple le premier jour du premier mois  :

[J’appelle au sacrifice Ahura Mazda, brillant et glorieux.

J’appelle au sacrifice les Fravashis des justes.]

14. Je t’appelle au sacrifice, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux.

J’appelle au sacrifice les Bonnes Eaux et toutes les eaux créées par Mazda, toutes

les plantes créées par Mazda.

15. J’appelle au sacrifice la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

la Loi donnée contre les Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

la longue Tradition ;

la bonne Religion Mazdéenne.

16. J’appelle au sacrifice le mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda ;

la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; la Gloire insaisissable, créée par Mazda ;

la bonne Fortune (Ashi), la bonne Sagesse (Cisti), la bonne Pensée (Erethé), le bon Penser (Rasàstâtj  ;

la Gloire et le Bien-Être, créés par Mazda.

17. J’appelle au sacrifice la bonne Bénédiction du juste et le juste lui-même, saint ; et la Pensée de malédiction du sage. Divinité redoutable et puissante.

18. J’appelle au sacrifice ces lieux et ces contrées ; ces campagnes, ces demeures, ces étables ; ces eaux, ces terres, ces arbres, cette terre et ce ciel ; le vent saint, les étoiles, la lune, le soleil, la Lumière infinie créée d’elle-même ; toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté.

19. J’appelle au sacrifice le Grand Maître de sainteté ; les Maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ; le maître Hàvani.

Même rite qu’au commencement du Hû.

Le Zôt et le Râspî ensemble  :

20 (14), Asbem vobû. La sainteté est le bien suprême... (3 fois). Le baresman étant déposé, avec la libatron, pour le créateur Ahura Mazda, brillant et glorieux, et pour les Amesha-Spentas ;

j’appelle au sacrifice ce Haoma, pieusement préparé.

J’appelle au sacrifice le [lait] vif de la vache, pieusement préparé.

J’appelle au sacrifice cette plante de Iladlianaêpata, pieusement préparée.

21 (ITL Des Bonnes Eaux, j’appelle au sacrifice ces libations, unies au Haoma, au [lait] de la vache, au Hadhanaêpata ;

des Bonnes Eaux, j’appelle au sacrifice l’eau de Haoma.

J’appelle au sacrifice le mortier d’argent ; j’appelle au sacrifice le mortier de cuivre.

22 ( 20 ). J’appelle au sacrifice cette plante-ci qui sert de baresman ; et l’Adoration des maîtres, prompte à accourir  ; et l’Étude et la Pratique de la bonne Religion Mazdéenne ; et la Récitation des Gâthas, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir, [l’Adoi’ation] du saint^ maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice ce bois et ces parfums, pour toi, ô Atar, fils d’Aluira Mazda.

Et j’appelle au sacrifice toutes les bonnes choses, créées par Mazda, issues du Bien ;

Le Zôt remet le zôr-tâê sur le jivâm.

23 (24) Pour réjouir Ahura Mazda, brillant et glorieux  ; les AmeshaSpentas  ;

Mithra“, maître des vastes campagnes, et Râma Hvâstra'® ;

24 (26). le Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides ;

Vayu, le triomphant, qui écrase toutes autres créatures ; — cette partie de toi, ô Yayu, qui appartient à l’Esprit du Bien*^  ;

la très droite Cista*'^, créée par Mazda, sainte ;

la bonne Religion mazdéenne’^  ;

2o (29). la Parole Divine'®, sainte, qui exprime le désir du Seigneur  ;

10. Ici commence une nouvelle énumération, celle-là même qui sert d’introduction au Yasna (v. pp. 3-4). Elle comprend Ahura et les Amesha-Spentas ; quatre divinités de caractère naturaliste et plus spécialement solaire (Mithra et Râma Hvâstra ; le Soleil, Vayu) ; une série de divinités liturgiques et abstraites ; enfin le Feu, témoin de tout sacrifice, et les Fravashis.

‘11. Voir Y. I, note 17,

12. Jbid., note 19.

13. Voir l’Introduction au Yt. XV.

14. Voir Y. I, note 57 ; Cista est invoquée avec la Religion (Daêna), le jour Dîn (Sîrâza, 24).

15. Voir Y. 1, note 51 et Sirôza, 24.

16. Mâtlira Spentâ  ; v. Y. I, note 47. Les divinités qui suivent sont invoquées en sa compagnie le jour qui lui est consacré, ou jour Maliraspand (Siroza, 29). la Loi ennemie des Daêvas 17, la loi de Zarathushtra ;

la longue Tradition 18 de la bonne Religion mazdéenne ;

la Propagande 19 de la Parole Divine ;

l’Intelligence qui retient la Religion mazdéenne 20 ;

la Connaissance de la Parole Divine 21 ;

l’Intelligence naturelle, créée par Mazda ; l’inlelligence acquise par Toreille, créée par Mazda 22 ;

26 (21). le Feu, fils d’Ahura Mazda,

toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux ;

le mont Ushi-darena, créé par Mazda, siège de sainte félicité ;

27 (31). toutes les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ;

les redoutables, victorieuses Fravashis des saints, les Fravashis des premiers fidèles, les Fravashis de mes proches parents : divinité invoquée par son nom 23.

17. Voir Y. I, note 49.

18. Ibid., note 50.

19. zarazdàtôisli màtlirahê speûtahê : raoàk daliislinilii Mdnsaraspand « l’action de faire circuler la Parole Divine » ; cf. Y’t. IX, 26.

20. uslii-darethrem daénayâo : ôshdâshtdrih Mdnsaraspand « l’action de tenir dans son intelligence la Parole sainte ».

21. vaêdhim ; Cf. Y’asna XIII, 3, et note 11.

22. Les connaissances de l’homme sont le fruit soit de l’intelligence naturelle, soit de l’étude : l’une est dite âsnù khratu « l’intelligence naturelle » ou peut-être mieux « l’intelligence bien née, bien faite » (âsna — *à-zana *â-zua ; cf. à-zâta « noble » ; àsna est traduit en sanscrit suçila « de bonne nature » ) ; l’autre est gaosliô srùla khratu « l’intelligence entendue par l’oreille ». — « Qui n’a point l’intelligence naturelle, dit le Grand Bundahish, ne peut rien apprendre de l’intelligence acquise ; qui a l’intelligence naturelle sans l’intelligence acquise, l’intelligence naturelle ne lui sert de rien ». « La connaissance, dit le Dlnkart (éd. Peshotan, ch. lxxx ; p. 409 dans West, Pahlavi Texts, II), naît de l’union de l’intelligence naturelle et de l’intelligence acquise ; la première est femelle, la seconde est mâle » (sans doute comme fécondant l’autre). — L’explication du nom des Mages, donnée par les Parsis à Chardin, conserve un souvenir étrange et confus de cette distinction : « magouch, c’est-à-dire homme sans oreilles, pour insinuer que leur Docteur avoit puisé toute sa science dans le ciel et qu’il ne l’avoit pas aprise par l’ouïe comme les autres hommes » (Voyages., III, 130, éd. d’Amsterdam).

23. Sous le nom à’Artdfarvart (Ashaonàm fravashayô).




HÂ 23 — SRÔSH DARÛN



Ce Hâ continue l’appel au sacrifice : mais il est consacré exclusivement à l’appel des Fravashis : c’est donc le développement de la dernière formule du Hâ précédent. Il manque dans le Vendidad Sadé et par suite ne fait point partie du sacrifice quotidien. Il fait partie du sacrifice aux morts, le Srôsh Darûn, et vient dans cet office après le Hâ III.

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Le Zôt seul :


1. J’appelle au sacrifice les Fravashis qui ont été autrefois dans ces maisons, ces bourgs, ces districts, ces pays ; qui tiennent en ordre le ciel[685], tiennent en ordre les eaux, tiennent en ordre la terre, tiennent en ordre les troupeaux, tiennent en ordre l’enfant dans le sein de sa mère et l’enveloppent de sorte qu’il ne meurt pas.

2 (3). J’appelle au sacrifice, j’appelle[686] la Fravashi d’Ahura et celles des Amesha-Spentas, avec toutes les saintes Fravashis des Génies célestes.

J’appelle au sacrifice, j’appelle la Fravashi de Gayô-Maretan[687], de Zarathushtra, le Spilâma, de Kâvi Vîshtàspa'^, el d’lsatvàstra% lils deZaraÜiiisli Ira, avec toutes les saintes Fravashis des premiers fidèles.

3(ô), J’appelle au sacrifice toutes les saintes Fravashis qui sont en aucun lieu de cette terre, après la mort ; Fravashis de femmes vertueuses ou de jeunes filles en bas âge’, de fidèles actifs®  ; qui ont demeuré dans cette maison et qui en sont sorlies" et qui attendent'" et méritent bon sacrifice et bonne prière.

4 (6j. J’appelle au sacrifice les redoutables, victorieuses Fravashis des saints ; les Fravashis des Premiers Fidèles ; les Fravashis des proches parents  ; la Fravashi de mon âme à moi-même.

J’appelle au sacrifice tous les Maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice toutes les Divinités célestes et terrestres qui donnent le bien, à ()ui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté par faite.

Le Zot prend le plat qui contient la tige de Hôin et ù.' urvaydui et la coupe k jtvàm qui est près du Màhrù et les tient au-dessus du Barsom en disant “  :

Fravarânê. — Je me déclare adorateur de Mazda, sectateur de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, fidèle à la loi d’Aliura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à llâvani, saint, maître de sainteté.

4. Le roi protecteur de Zoroastre et de sa religion.

5. Le fils aîné de Zoroastre, représentant de la race sacerdotale (Bd. XX.\.ll, 5).

6. kê asti, exemple unique de ka au sens relatif dans l’Avesta  : il réunit le sens relatif et le sens interrogatif en vieux perse comme en persan [Etudes iraniennes, 1,178).

7. aperenàyûkê  : ou est aperenàyùka jusqu’à sept ans, ftige où l’on entre par le nauzût dans la communauté religieuse.

8. vâstryàvarezi « faisant œuvre ».

9. Litt. « qui demeurent, qui sortent de cette maison » (izyêiftti, bard ozalunl hava-nd). Peut-être  : « qui demeurent dans cette maison et y vont et viennent » (comme elles font aux jours du Hamaspathmaèdaya  : Yt. XllI, 49).

10. paitishmarenti  : ûmîtînit, mizd û pâtdahishn « espèrent (récompense et retour] »  ; cf. Yt. V, Il  ; XIII, 49-5-2.

11. Ms. PV  : tashtak rnanash Hôm u Urvarâm dar uzay-ic zagasli jdm (lire ytuâm ?) dar ijàdâ yansagûnishn Ivatâ Apastâk Idlâ dârishn « prendre dans la main le plat où sont le Hôm et V Urvarâm et celui où est \e jioâm ( ?)et le tenir en haut avec Avesta » ^c’est-à-dire les tenir au-dessus du Barsom en récitant l’Avesta qui suit).

Le Zôt remet en place le plat et la coupe en disant :
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise !
Râspi.
Le désir du Seigneur.. — que ce prêtre Zaotar me le dise !
Zôt.
C'est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
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a

HÂ 24

Ce Hâ correspond dans le sacrifice de Haoma au Hâ IV dans le Srôsh Darûn, Il consacre aux dieux les offrandes du sacrifice de Haoma (âvaêdhayâmahi ; cf. Hâ IV).

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Le Zôt tire le Hâvan de la cuve et le retourne sur la table qui est devant lui.

Zôt et Ràspî ensemble :
1. A Ahura Mazda nous consacrons les Haomas.
Le Zôt seul :
Ces Haomas, ces Myazdas, ces libations, ce baresman pieusement lié ; ce bœuf bienfaisant ; ce [lait] vif de la vache, pieusement préparé ; cette plante Hadhânaêpata, pieusement préparée ;
2 (5) des Bonnes Eaux, ces libations, unies au Haoma, au [lait] de la vache, au Hadhânaêpata, pieusement préparés ;

des Bonnes Eaux, l’eau de Haoma ;

le mortier d’argent, le mortier de cuivre ;
3 (8). cette plante du baresman, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir ; et l’Étude et la Pratique de la bonne Religion mazdéenne ;
et la Récitation des Gàthas, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir ; [l’Adoration] du Saint, maître de sainteté ;

ce bois et ces parfums, qui sont pour toi, ô Feu, fils d’Aliura Mazda ; et toutes les choses bonnes, créées par Mazda, issues du Bien ;

[toutes ces choses] nous les donnons et les consacrons.

Toutes ces choses nous les consacrons :
4 (12). à Ahura Mazda ; au pieux Sraosha ; aux Amesha-Spentas ; aux Fravaslîis des saints et aux âmes des saints ; au Feu d’.Ahura Mazda ; au Grand Maître et à toute la création du Bien ;

pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification.
5 (13). Xous les consacrons pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification cà la Fravashi du saint Zarathushtra, le Spitâma, qui des deux mondes aima le plus la sainteté ; ainsi qu’à toutes les Fravashis des saints, des saints qui sont morts, des saints qui sont en vie, et des héros encore à naître, des Saoshyants qui travailleront an renouveau du monde 1[688].
6 (15). Ces Haomas, ces Myazdas, ces libations, ce baresman pieusement lié ; ce bœuf bienfaisant ; ce [lait] vif de la vache, pieusement préparé ; cette plante Hadhânaêpata, pieusement préparée ;
7 (18). des Bonnes Eaux, ces libations, unies au Haoma, au [lait] de la vache, au Hadhânaêpata, pieusement préparés ;

des Bonnes Eaux, l’eau de Haoma ;

le mortier d’argent, le mortier de cuivre ;
8 (21). cette plante du baresman, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir ; et l’Étude et la Pratique de la bonne Religion mazdéenne ;

et la Récitation des Gàthas, et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir ; [l’Adoration] du Saint, maître de sainteté ;

ce bois et ces parfums, qui sont pour toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda ; et toutes les bonnes choses, créées par Mazda, issues du Bien ;

[toutes ces choses] nous les donnons et les consacrons.

Toutes ces choses, nous les consacrons ;
9 (25). Aux.Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants, toujours vivants, toujours plus forts, qui habitent avec Vohu Manô, dieux et déesses. Cf. Yt. IV, n. 5.
10 (27). Nous les consacrons pour qu’elles multiplient dans cette maison,

et que grandissent dans cette maison troupeaux et hommes, nés et à naître, — dans cette maison d’où elles viennent.

H (28). Nous les consacrons aux bonnes Fravashis des justes, [qui sont] redoutables et victorieuses, au secours des justes.

12(29). Nous les consacrons au Créateur (dathushô) Aliura Mazda, brillant et glorieux.

« Ici (c’est-à-dire en prononçant le mot dathushô) on touche la tige datûsh (Voir pages 139-140) avec la coupe qui contient le llôm et l’Urvaràm et l’on remet cette coupe sur Vurvîs ; on fait passer le hnvan du côté gauche au côté droit et on le retourne*. »

13-27^ Nous les consacrons aux Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté ;

à Hâvani, saint, maître de sainteté. . etc., etc.

28-32 Nous les consacrons

Zôt et Râspî ensemble  :

à Ahura Mazda, brillant et glorieux, et aux Amesha-Spentas ^ ...

33^ Nous les consacrons aux Fravashis des saints, redoutables et victorieuses ; aux Fravashis des premiers fidèles  ; aux Fravashis des parents les plus proches  ; à la Fravashi de mon âme à moi-même  ;

en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

33. Nous les consacrons à tous les maitres de sainteté, en sacrifice, prière, réjouissance et glorification.

Nous les consacrons à toutes les divinités bienfaisantes du monde spirituel et de ce monde, à qui il faut offrir le sacrifice et la prière avec une sainteté parfaite.

2. Ce nh'ang est propre au rituel irani et kadimi et inconnu au service usuel dp Flnde. Voici le texte  : danâ jîvâk tashtak manash Hôm u Urvarâm andar pun dnlûsli lakiwâr anakhtûnishn, pun urvîs bara anakhtûnishn  ; hâvan min kûstak î hôi ol ktislak dashan yâîtînishn, pun rûi frâj nikîni kunishn.

3. §§ 13-27 Yasna IV, 8-22.

4. §§ 28-32 = Yasna XXII, 23-27.

5. §§ 33-34, presque identiques à Yasna IV, 24-25.


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HÂ 25



Ici commencenL les opérations matérielles de la préparation de Haoma, le Zôt mettant dans le hâvan le Hôm, l’Urvarâm et l’eau Zôhr : tous les éléments du Parâhôm sont ainsi mis en présence.


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Zôt et Râspî ensemble :


1. Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants.


Le Zôt retourne le hâvan sur la table et le redresse, trois fois de suite ; puis il passe la main à l’intérieur du hâvan pour l’essuyer, y met la tige de Hôm et dit avec le Râspî 1[689] :


Nous offrons ce Haoma, pieusement préparé.


Il verse du jîvâm dans le hâvan et dit :


Nous offrons ce [lait] vif de la vache, pieusement préparé.


Il met l’urvarâm dans le hâvan et dit ;


Nous offrons cette plante de Hadhânaêpata, pieusement préparée. Il verse dans le hâmn de l’eau de la coupe à zôhr et dit  ;

2 (5). Des Bonnes Eaux, nous otîroiis ces libations unies au Haoma, au [lait] delà vache, au Hadhânaêpata, pieusement préparés.

Des Bonnes Eaux, nous offrons l’eau de Haoma ^

Nous offrons le mortier d’argent ; nous offrons le mortier de cuivre.

3 (9). Nous offrons cette plante de Baresman ; et l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir  ; l’Étude et la Pratique de la bonne Loi mazdéenne ; la Bécitation des Galbas ; l’Adoration des Maîtres, prompte à accourir ; (l’Adoration) du Saint, maître de sainteté :

nous offrons ce bois et cet encens, à toÉ ô Feu, tils d’Ahura Mazda  ; nous offrons toutes les bonnes choses, créées par Mazda, issues du bien.

Ici le khashnûman voulu. On donne pour exemple celui du Mînô nâvar^.

4 (12) \ Nous sacrifions à AhuraMazda, brillant et glorieux  ; aux AmeshaSpentas ;

à Mithra, maître des vastes campagnes, et à Ràma Hvàstra ; au Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides ;

5 (16). à Vayu le triomphant, qui écrase toutes autres créatures  ; — à cette partie de toi, ô Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien  ;

à la très droite Cista, créée par Mazda, sainte  ; à la bonne Religion mazdéenne  ;

6 (18), à la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ; à la Loi ennemie des Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

à la longue Tradition de la bonne Religion mazdéenne  ; à la Propagande de la Parole Divine  ; à l’Intelligence qui retient la Religion mazdéenne ;

2. Annonce anticipée  : l’eau de Haoma ne sera versée qu’à la fin dn Hâ suivant.

3. Pl^  : kuld khasnûman min zag î yahvîmît vicârtan at kkashnûmanî ahlavân patash yahoûnît gûftan  ; « faire le khashnûman d’après le cas ; s’il s’agit du khashnûman des bienheureux, dire comme il suit ».

4. L’énumération des divinités est dans les §§ 4-8 celle du Y.XXll, 23-27 ; la partie du § 27 relative aux Fravashis manque ici  : elle est développée dans le Hà qui suit. à la Connaissance de la Parole Divine ;

à l’intelligence naturelle, créée par Mazda ; à l’Intelligence acquise par l’oreille créée par Mazda ;

7 (19). Au Feu, fils d’Ahura Mazda ;

à toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux ;

au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité.

8 (23). A toutes les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde.






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a




HÂ 26



Ce Hà est la continuation du précédent auquel le rattachent les meilleurs manuscrits (J2, K2, Pt4). Il est au Hâ précédent dans le même rapport que le Hâ XXIII au Hâ XXII : il est le développement de l’invocation aux Fravashis qui termine le Hâ XXII et qui devrait terminer le Hâ XXV (voir la dernière note de ce Hâ). Comme le Hâ XXIII, il manque dans le Vendidad Sadé.

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Zôt et Ràspi ensemble :


1. Les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes,


Le Zôt seul :


Je les loue, je les appelle, je les fais miennes 1[690].

Nous sacrifions aux Fravashis des Nmànyas, des Vîsyas, des Zantumas, des Dahyumas, des Zarathushtrôtemas 2[691].

2 (3)3[692]. Entre toutes ces Fravashis et avant toutes 4[693], nous sacrifions à celle d’Aliura Mazda, le plus grand, le meilleur, le plus beau (des êtres) ; le plus ferme, le plus intelligent, le plus parfait de formes ; suprême en sainteté 5.

3 (7). Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes bravashis des justes ; celles des Amesha-Speñtas, les bons souverains, qui ont le bon œil 6 ; grands, empressés 7, vigoureux, souverains 8, impérissables et saints 9.

4 '10) 10. Nous sacrifions à la Raison, à la Religion, aux Sens, à l’Ame et à la Fravashi 11 des premiers fidèles, des premiers disciples 12, saints et saintes d’ici-bas, qui ont lutté pour le bien 13.

Nous sacrifions à l’âme du Taureau bienfaisant 14.

5 (14). Nous sacrifions à la Fravashi de ceux qui ont aimé le bien ; à celle du saint Gayô-Maretan 15.

Nous sacrifions à la Fravashi du saint Kavi Vîshiàspa ;

.Nous sacrifions à la Fravashi du saint Isatvâstra 16, fils de Zarathushtra :

6 (18). Nous sacrifions à la Raison, à la Religion, aux Sens, à l’Ame et à la Fravashi des fidèles, nos proches, saints et saintes d’ici-bas, qui ont lutté pour le bien ; avec toutes les Fravashis des saints qui sont morts, des saints


5. Dans le texte toutes ces épithètes sont au féminin et se rapportent à la Fravashi d’Ahura ; cl’. Yasna 1, 1.

6. L’œil qui fait le bien, par opposition au mauvais œil. vcrczi-dùîtliraiiàin:Mmak flôisr « dont le regard est désir » (ou « amour » ).

7. Empressés aux bonnes œuvres; voir Yasna XI 11, note 14.

8. âhùirya, qui a la nature d’un aluira, d’un souverain.

9. § 3 = Yt. XIII, 82.

10. ^ 4 = Yt. XTIl, 149.

11. Les cinq éléments de la personnalité humaine : alm, daèna, haodhù, urvan, fravashi ; voir le commentaire de ces termes au Yt. XIII, Introduction et 149.

12. Voir plus haut, p. 17, note 66.

13. Traduction con jecturale, yôi ashài vaonarc ; le peblvia inan shapîr fjnhrd aklav yakvûnt kavâ-nd « qui ont été des hommes de bien, des justes », ce qui est soit une glose, soit une fantaisie étymologique qui ferait vaonarez= : *vohu-nare : cf. Y. XX.XIX, note 4..le traduis « ont lutté » d’après le verbe usuel van « frapper >■ ; il semble qu’il y ait eu aussi un verbe van « aider » (cf. vanta, a)/yâr)li), ce qui pourrait donner « qui ont aidé le bien » (FAsba).

14. Le Taureau aêvùdàta, rapproché de Gayô-Maretan (§ suivant), , parce qu’il est le premier-né des animaux, comme Gayô-Maretan est le premier-né des hommes.

15. Cf. Y. XXIII, note 3.

16. Cf. Y. X.XllI, note 5. qui sont en vie, et des héros encore à naître, des Saoshyants qui feront le renouveau du monde

7 (21). Nous sacrilions aux âmes des morts d’ici-bas, aux Fravashis des saints.

Nous sacritions aux Fravashis de tous les proches parents qui sont morts dans cette maison, maîtres et disciples hommes et femmes, saints et saintes d’ici-bas.

8 (23), Nous sacrifions aux Fravashis de tous les maîtres saints  ; nous sacrifions aux Fravashis de tous les saints disciples.

Nous sacrifions aux Fravashis de tous les sainf s  : nous sacrifions aux Fravashis de toutes les saintes.

9(27). Nous sacrifions aux Fravashis de tous les enfants en bas âge, nés de parents vertueux saints.

Nous sacrifions aux Fravashis des saints de ce pays'-®.

Nous sacrifions aux Fravashis des saints hors de ce pays.

10 (30). Nous sacrifions aux Fravashis des saints  ; nous sacrifions aux F ravaslîis des saintes.

Nous sacrifions à toutes les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des saints depuis Gayô-Maretan jusqu’à Saoshyant le victorieux^'.

Zôi et Hiispî ensemble  :

1 1 (34). Nous sacrifions à toutes les Fravashis des saints.

17. Cf. Y. XXIV, 5, texte et note.

18. aèllirapaiti et aètlirya. Le mot aèltirapaili, êrpat, qui à présent dési'’ne les rangs inférieurs du clergé parsi, désigne dans l’Avesta le maitre qui instruit (litt.  : le maitre de l’aélLra  ; le sens proj)re de aèllira est inconnu  ; d’après le sens dn composé aèllira-paili on peut conventionnellement le traduire par enseignement  ; le disciple est dit aèthr^a ou liàvisbta).

19. dalimù-kerelanàui, /.yo7«», c’est-à-dire vün sliapîri'in zoniliûnt [\\\. Xlll,

23, 02).

20. àdaliju ;,^\ Ij ^ [Mihr Nij(hjisk,\\\ Études iraniennes, II, 304).

21. Depuis le premier homme Jusqu’au dernier. Le Zôt prend dans sa main droite la soucoupe aux neuf trous 22 [nô surnkh tns/d), la remplit dans la cuve et la met sur la coupe à jîvâm 24.


Nous sacrifions aux âmes des morts, aux Fravasliis des saints.

Yêhhê hâtâm.


Le Hâspi met de IVs// ? fjôi sur le feu 25.


Le Ras pi

Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaolar me le dise  !

Le Zôt.

Est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame  !

Le Zôt, en disant ces mots, frotte le pilon intérieurement contre la cuve‘^'.

22. En bouchant les trous avec la main. Cette soucoupe est le filtre  : voir Y. XXVll, 7.

23. Qui contient de l’eau pure, « l’eau de Ilaoma » (Apem liaoiuyàm ; Y. XXll, 2, note 5).

24. L’édition imprimée a « sur la coupe placée près du Màhrù » ; mais le vieux Yasna gujerati de Dastùr Hôshang a plus explicitement /îadm ? ! ? vûl) uparl rnûki.

25. êsm htn annklilùnl ynkoyamûnît var î âtdsli yndrîmishn (Pt*).

26. Ou plutôt l’Âtarvakhsh  : car le Raspi vient de revêtir cette qualité en mettant la bûche sur le feu.

27. .Avant de le retirer  : voir le début du Ilà suivant.



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HÂ 27




Ce Hâ est consacré à la formation du Parâhôm : le Hôm et l’Urvarâm sont pilés (§§ 1-5), mêlés d’eau zôhr (§ 5), pressés et filtrés : le liquide qui coule est le Parâhôm.

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Le Zôt retire le pilon de la cuve 1[694] et dit avec le Râspî :


1. Ceci est pour prendre, comme le plus grand de tous, pour Seigneur et pour Maître 2[695], Ahura Mazda.


En disant « pour seigneur » (ahùmca), le Zôt touche la table avec la tête du pilon ; en disant « et pour maître » (ratùmca), il la touche avec le bout du pilon.

Il frappe le pilon contre le hâvan, du côté du Levant, et ils disent ; }}


pour frapper (snathâi) le damné Angra Mainyu ;


il frappe le pilon contre le hàvan, du côté du Midi, et ils disent :


pour frapper Aêshma 3[696], à l’arme meurtrière ; il frappe le pilon contre le hàvan, du côté du Couchant, et ils disent  :

pour frapper les démons du Mâzana^ ;

il frappe le pilon contre le hàvan, du côté du Nord, et ils disent  :

pour frapper tous les démons et les damnés de Yareiia'^.

Tous deux en hâj  :

[Brisé soit Ganâ Mainyô ! Malédiction mille fois sur Ahriman® !]

2 (3). Pour l’agrandissement (fradathâi) d’Aliura Mazda, brillant et glorieux  ;

pour l’agrandissement des Ameslia-Spentas ;

pour l’agrandissement de Tishlrya, étoile brillante et glorieuse ;

pour l’agrandissement du Juste ;

pour l’agrandissement de toutes les créatures saintes (dàmanâm ashaonâm) de l’Esprit du Bien.

« A chaque fVadatliàî lever le pilon de quatre doigts, de telle sorte qu’au cinquième fradathài le Zôt ait la main à la hauteur de l’oreille ; aux mots dàiuanàm ashaonâm, mettre le pilon à l’entrée du hàvan®. »

3. Yathâahû vairyô.Le désir du Seigneur est la règle du bien.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres faites en ce monde pour Mazda !

11 fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre [4 fois).

« Au premier Yalhà ahù vairyù, tourner le pilon dans la bouche du hàvan', dans le sens du mouvement du soleil*  : frapper un coup® au mot shyaothenanàm, un coup au mot aiihéush, un coup au mot Mazdài*®.

4. Voir Yt. V, 22, texte et note.

5. Shlkasta Ganâ-Mninyô har Akérman lennut sad-kazàr-hàr.

G. Indication mal placée dans le ms. PU qui la reporte à la lin du chapitre  : pun kuld fradatliài apar hàvan 4 anfiùshl harâ afràzishn îlîtn aîgh pini panj fradathài gôs/i hâldi xjadà apar ijakhsanûnêl  ; pan dàinanàin nsUnonùm aparhdvan ol hahd î hàvan anakhlîinishn.

7. C’est-à-dire lui faire faire le tour du hàvan, sur le bord intérieur. — Voir le texte du A'allià aliii vairyù, page 161 .

8. PL‘  : aparhàvan pun yaiàhûvalryôk farlîun apar liàvau pun bahà î hàvan cigûn khorshél gardêt harà garlhiiahn (supprimer une fois le mot apar hàvan).

9. Pour broyer le Hôm et VUrvaràni.

10. Pun yalàhûvairyûk farlîun pun shyaothcnanàin évàk /n/r, pun anhéush Hak hdr^ pun Maz«lài êvak-hàr kôftan . « Au second Yatlià aliù vairyù, frapper deux coups à chacun des mois cités.

« Au troisième, frapper trois cou[)s" ; au mot khsliallircuicà, lever le pilon à la hauteur de l’oreille.

« .Au quatrième Yatlià aliù vairyù, broyer le Hnm et V (frvnymn^^- d’une façon continue. »

4 Mazda at moi. « 0 Ma/da, dis-moi les paroles et les œuvres excellentes afin que par la Bonne Pensée et la Sainteté [du Fidèle] qui vous paie sa dette de louange, vous puissiez, ô Ahura, en votre puissance, faire paraître à votre gré le monde de la résurrection » ( / fois).

I.e Zôt broie le Hôm et Vürvarnm et sonne '®.

•a. Â Airyémâishyô'A « Qu’Airyaman qui comble les vœux vienne ici pour la joie des hommes et des femmes de Zaralhushtra ! Pour la joie de Yoliu Manô ! Avec la récompense désirée que la Religion mérite  !

11. Pun datigar ijalâhûvah'ijôk ham Uùnpiin dand vnjak kulà éoak dô hàr.

Pan salîgar yatâ/nivan’ijâk hnm pun dand vdjilid kulà evak 3 bdv.

Suit une indication moins claire  : Uûn man farlîun gahvùnél 3 bdr, pun daligar 6 bdr, pun salîgar 0 bdr kôflak yahvùnrt, ce qui semble signifier  : « s’il a frappé trois fois au premier, il frappe six fois au second, neuf fois au troisième », ou mieux, en lisant U au lieu de Uûn (il n’y a qu’un trait à laisser tomber) : « il y en a qui frappent trois fois au premier, six au second, trois au troisième ».

12. Pun klisliallirciiicà salîgar apar hdvan gôshbdldl bard afrdzishn.

Pun yaldhûmîrgôk clbdrûm Hôm û Urvarâm hamdî kôpishn.

Dans la liturgie hindoue « aux trois premiers Abunvars, le Zôt broie le Hôm ; au quatrième il sonne du hdvan ». « Il sonne du hdvan » signifie qu’au lieu de frapper le fond du bâvan, il frappe les côtés, ce qui produit un long son métallique. (De là vient que les traductions indigènes rendent parfois liàvana par « sonnette ».)

13. Strophe finale de la Gàtba Abunavaiti (AA XXXIV, 15).

14. « Les paroles et les actes conformes à l’idéal des Gàthas [gdsdnîk) ». Cette citation est comme une introduction et une invitation à la récitation de la Gàtba Abunavaiti qu’elle termine et qu’elle résume.

15. Le Mazda at mùî est déjà cité dans le A’endidad comme un des Cathrusliàmrùta (X, 12).

16. Hôm U Urvarâm kôftan hdvan shikàflan. L’opération est répétée quatre fois comme la strophe. D’après la liturgie hindoue, le Zôt broie le Hôm aux trois premières fois et sonne à la quatrième. — D'après le iJddisldn (XLVHl, 31), cette sonnerie qui accompagne le pressurage de Haoma et la récitation des paroles sacrées annonce symboliquement l’arrivée sur la terre des trois prophètes de l’avenir (Osbétar, Oshétarmâh, Sôshyans).

17. Y’asna LIV ; prière très efficace, qui termine les Gàthas, dont elle représente ici la récitation complète. — Voir l'Introduction au A'asna LIV. Je demande pour la sainlelé la faveur convoitée qu’Ahura Mazda accorde grandement. ( / /ois)'’^.

Le, Zôt broie le Hôm et l’IIrvarâiii et sonne du liàvan

Ashem vohû. La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême (S fois).

« A chaque Aslicm vohù, le Zùl verse un peu de zâhr^'‘ dans le hdvan au mot voliù*'. Puis il fait tourner trois fois le pilon dans le hdvan dans le sens du soleil, en récitant » ”  :

b. Voici les llaomas filtrés ô Mazda, Khshathra, Asha, ô Maîtres ! Que le bon Sraosha, qui suit le grand directeur de l’Asha-^, vienne ici avec toi  !

7. Nous enseignons la docile observance-® de l’AhunaVairya pieusement

18. Cité déjà comme un des CîtthnisliAinn'ila dans le Vd. 12.

19. Même texte que note 10 ; même liturgie hindoue.

20. zôhr, zaollir.i, la libation consacrée.

"21. As/ipni ]'ulrîih 3 gu flan. Pan. halâ êvahê zôhr andahc pan Voliù dar hdvan hunijshn. — L’opération, trois fois répétée, symbolise, d’après le Dddistdn, .XLVlll, 32, les trois actes du drame atmospbéi ique  : l'action de Tisbtrya, saisissant les eaux pour faire les nuées ; la formation de la pluie ; les effets bienfaisants qu’elle produit.

22. aparhüvan cigîm khorshêl gardé ! dar hdvan 3 bdr garlinishn.

23. C’est-à-dire « devenus Parûhôm ». — pairisli-harcshyaùlè  : dans le passage correspondant du Vispéred XII (XIV), 1, Iiaomanàm harcsliyaiiianàiu est traduit « le Hôm Paràbôm ». On pourrait traduire aussi, si liaresb est une forme de futur, « les Haomas prêts à être filtrés »  ; harcz, proprement « verser », d’où « filtrer » (cf. Iiaoiiuj-aiîliai-czàiia « filtre de llaoma »)  : c’est le filtrage qui transforme le Hôm en Paràliôm  : il a lion à la strophe suivante.

24. yô aslialiê iiiâzàraya lia<‘altc est pris de Yasna XLHI, 12, où il est traduit  : Srush ahll VishUïsp manash zak î mas rat Ivald daslôbarih î Zartûsht « le pieux Srôsli, c’est-à-dire Gushtàsp, qui va avec le grand chef spirituel, c’est-à-dire avec la direction de Zoroastre ». Sraosha personnifie donc ici le fidèle qui suit docilement la direction du Ratu, du Dastùr. — Cf. le commentaire du passage original.

25. liéca idlia yô llmà (Geldner yôltlmà) astu ; la lecture yô tlmà (.P, S', K") est appuyée par le pehlvi zakic lelamâ lak  : nivakîh lelamâ min Ink.

26. liuuiaya iipaiihào cislimaidê ; upanbào est ohscur  : je le traduis d’après le pehlvi pdnakih ; mais il semble que pànakîh ne soit qu’une traduction étymologique, upanbào étant ramené à pà, ce qui ne pourrait se justifier qu’avec une lecture buiua>a-paiibùo (cf. bava-panbàisb, Y. V, 3), ou eu corrigeant eu bu-panhào. Le pas- récité ; du Hâvana pieusement mis en action-^, et des Paroles bien dites*®.

« Le Zôt prend du Hôm et de t’Urvarâm sur le bout du pilon et en verse- une goutte dans le vase à jîvâm [jiv-dân) »

Et plus docilement encore soient-ils observés de nous ! (athâ zî né humayôtara arihen).

Le Zôt tient entre le pouce et l’inde.v de la main droite 1e pilon avec la tige de Hôm et la tige d’Urvarâm et, en prononçant le mot athà, touche le Barsom ; au mot zi né le vase àjîvârn, au mot humayô la coupe à Hôm placée devant le Mâhrù, au mot tara la table ; au mot aniien, il remet dans le hâvan le pilon, le Hôm et l’Urvarâm

Yathâ ahû vairyô (-4 fois).

« Au premier /l/mnuar, au mot s'iyaothnanàm verser lezô/irdans te filtre ; au mot klishathremcâ, presser ; presser de même au second, au troisième et au quatrième Ahunvar »

8. « O très bienfaisant Ahura Mazda, et Ârmaiti ; et toi, Asha, qui fais croître le monde ; et vous, Vohu Manô et Khshathra ! Écoutez-moi, pardonnez-moi, et donnez-moi partout l’empire (âdâi kahyâcit paitî)

« Répéter cette stance trois fois ; à chaque fois, au mot paitî, presser » [le Hôm et l’Urvaràm].

sage parallèle du Vispéred traduit nivakîh « bonté, bien »  ; Frâmji traduit nîkUi des deux côtés.

27. frashulayâo  ; indique le mouvement de va-et-vient du pilon dans le mortier.

28. Les formules de l’Avesta  : voir Y. XVI, note 2.

29. Bôm U urvarâm pun apar hâvanyansagûntan, srishkê dar jiv-ddn ramîtûnishn.

30. Le ms. Pt* a seulement  : apar hâvan Ivatâ Hôm u urvarâm pun sar i Barsom anakhlûntan pun var î zôhrak dar hôi, « mettre le pilon avec le Hôm et l’Urvarâm au-dessus du Barsom  ; avec la coupe à Zôhr dans la main gauche ( ?) ».

31. Pun zagî fartûmpun shyaothnanàm zôrdar Hôm pâlak kunishn ; pun khshathremcâ barâ afshârisfm  ; pun zag î datîgar usatigar u ciliârûm ham îtûn barâ afshârishn. La kh-yâ imprimée porte  : « Pendant les Ahunvar, \q Zôt pile le Hôm et TUrvaràm, il sonne au quatrième. Après quoi il verse quelques gouttes de Hôm du hâvan dans le filtre, presse le Hôm entre les doigts et dit  ; ... »

32. Cette strophe et les trois suivantes forment la fin de Yasna XXXlll, où ces opérations sont indiquées à nouveau. Voir là le commentaire et les autres indications rituelles. 9. « Délivrez-moi, ô Ahura ! O Ârmaiti, donnez-moi la force ! O très bienfaisant Esprit, Mazda, puissé-je vertueusement saisir par Asha la force triomphante et par Yohu Manô la Maîtrise !

10. « Donnez-moi que je puisse, par la force qui est vôtre, faire à plaisir la joie [des hommes] ; par les dons de Khshathra, ô Ahura, et par la dévotion de Vohu Manô ; et toi, ô Spenta-Armaiti, forme nos caractères par Asha  !

11. « Et Zarathushtra, lui, fait don de son âme. II donne à Mazda la conduite de sa pensée dans le bien  ; à Asha, celle de ses actions, et à Khshathra et Sraosha celle de sa parole. »

Ashem vohù [3 fois).

En récitant ces trois Ashem vohû, le Zôt lève la coupe à zô/ir au-dessus du filtre placé sur le hâvan, y verse trois gouttes et dit  :

Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint, maître de sainteté  ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvahhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté  ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification aux Génies des veilles, des jours, des mois, des fêtes de saison et des années.

Le Zôt remet la coupe à Zôhr au pied du Mâhrû et pose le filtre par-dessus.

33. 3 gùftan pun A'u/âpaiti bara afskdrishn.

33. Dans le rituel irani « le Zôt tient la coupe à Zôhr au-dessus du Barsom datûsh (voir pages 139-140), puis la dépose sur la pierre urvîs »  : \tashtak rnanash zôhrak andar pun rôishâ î Barsôm datûsh yakhsanûnishn, pun urvis barâ anakhtûnishn).




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GÂTHA AHUNAVAITI



La Gâtha Ahunavaiti, ainsi nommée de l’Ahuna vairya, qui l’ouvre, contient sept lias, composés sur le rythme 3 (7 9) ; c’est-à-dire que la strophe est formée de trois vers, et que chaque vers compte seize syllabes divisées par la césure en deux hémistiches de sept et de neuf syllabes 1[697].

La première strophe de la Gâtha Ahunavaiti est répétée deux fois à la fin de chacun des sept Hâs qui composent la Gâtha. Ce refrain est suivi de l’Ahuna vairya répété quatre fois, de l’Ashem vohû répété trois fois, de l’invocation du Hâ, désigné par ses premiers mots, enfin d’un Yêńhê hâtâm.

Les trois premiers Hâs, composés chacun de onze strophes, forment un groupe liturgique indépendant, qui est invoqué dans le Vispéred sous le titre de Tishrô paoirya, c’est-à-dire « les trois premières (Gâthas) 2[698]. »

Le mysticisme des commentateurs a établi entre les Gâthas et les objets de la religion ou du monde des rapports que le texte ne justifie pas toujours. Ainsi les sept Hâs de la Gâtha Ahunavaiti se rapportent, selon le Cîm î Gâsân (§ 14), aux sept Amshaspands et aux objets terrestres qu’ils représentent :

Ahya yâsà (Y. XXVIII) à Auhrmazd et à l’homme de bien ;

Khshmaîhyâ (Y. XXIX) à Vahûman et au troupeau ;

At tâvakhshyâ (Y. XXX) à Ardibahisht et au feu ;

Tà vé urvàtâ (Y. XXXI) à Shahrêvar et aux métaux ;

Hvaêtumaiti (Y. XXXII) à Spendârmat et à la terre ;

Yathàish (Y. XXXIII) à Khordâd et à l’eau ;

Yâ-shyaothanâ (Y. XXXIV) à Amurdâd et aux plantes.

Le second Hà est le seul qui se prête bien à ce rapprochement ; pour les autres, on a profité de quelque rencontre de détail pour établir la symétrie.

Les trois premiers Hâs, les tishrô paoirya, sont le symbole des trois éléments matériels du corps, — eau, vent et feu ; — les onze strophes qui les composent sont le symbole des onze éléments spirituels. Leur récitation rend présents au moment les trois prophètes de l’avenir Oshêtar, Oshêtarmâh et Sôshyans.


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Yathâ ahû vairyô 1[699] : Le désir du Seigneur est la règle du bien.

Les biens de Vohu Manô aux œuvres faites en ce monde pour Mazda !

Il fait régner Ahura, celui qui secourt le pauvre (4 fois).


Ashem vohû 2[700] : La sainteté est le bien suprême, et c’est aussi le bonheur. Le bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême (3 fois).


Nous offrons le sacrifice à l’Ahuna vairya.

Nous offrons le sacrifice à l’Ashem très bon 3[701], très beau, immortel, bienfaisant.


Yêńhê hâtãm 4[702] ; Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres, en retour de leur sainteté, à ceux là — à eux et à elles — nous offrons le sacrifice.

Le Zôt et le Ràspl ensemble 5[703] :

Bénie 6[704] est la pensée, bénie la parole, bénie l’action du saint Zarathushtra. Les Amesha-Speñtas ont révélé les Gâthas 7[705].

Prière aux saintes Gâthas !






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HÂ 28. — GÂTHA AHUNAVAITI 1



Ce Hâ pourrait être défini « le programme de l’apôtre ».


1-3. L’apôtre demande à Dieu la piété et l’intelligence, afin d’accomplir dans sa pureté la loi d’Ahura et d’obtenir en retour la félicité dans les deux mondes (§ 2). Il se donne à Ahura et aux Amshaspands et invoque leur assistance (§ 3).

4-5. Car il veut enseigner aux hommes à chercher le bien. Quand verrat-il la loi divine reconnue de tous ? Quand aura-t-il convaincu et converti les brutes ?

6-8. La vérité révélée assurera le triomphe du prince qui l’adoptera (§ 6). Que Dieu fasse réussir le roi Vîshtâspa et les autres partisans de Zarathushtra ! Qu’il nous donne des princes qui feront de sa loi la religion de l’État (§ 7) ! Puisse l’apôtre gagner à la foi nouvelle Frashaoshtra, qui y gagnera la vie éternelle (§ 8) !

9-10. Pour rien au monde le fidèle ne voudra blesser Asha et Vohu Manô. Ahura aime une royauté qui veut le bien : il comblera les vœux de ceux qui connaissent les deux Amshaspands.

11. Le poète termine en demandant qu’Ahura lui enseigne les lois éternelles.


Le Cîm î Gâsân fait de ce Hâ le Hâ d’Auhrmazd et de l’homme de bien, ce qui pourrait se dire aussi bien de tous les autres. S’il faut absolument le rattacher à un des Amshaspands, on devrait en faire le Hâ d’Asha et de Vohu Manô (la Sainteté et la Bonne Pensée) qui reparaissent à chaque strophe et font comme le motif de tout le Hâ.

Consulter Dînkart, IX, 5 [Sûtkar], 28 [Varshtmânsar), 50 (Bak).

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Le Zôt prend le tâè, en asperge le Barsom et dit avec le Râspî :

1. Ahyâ yâsâ. — Dans ma prière, les mains tendues, je demande cette joie : [d’accomplir] toutes les œuvres de sainteté, [qui font] la loi primitive de Mazda, l’Esprit du Bien 1[706] ; et de [recevoir] l’intelligence de Vohu Manô, pour que je sache satisfaire Géush Urvan 2[707] (2 fois) ;


Le Zôt seul :


2. Moi qui viens à vous, ô Mazda, avec Vohu Manô 3[708], afin que vous me donniez dans les deux mondes, celui des corps et celui de l’esprit 4[709], les biens que l’on obtient par Asha 5[710], et avec lesquels vous faites le bonheur de ceux qui vous réjouissent 6[711] ;

3. moi qui me donne à vous 7[712], ô Asha 8[713], et à celui qui est le Premier [de tous] 9[714], Vohu Manô, et à Ahura Mazda, auxquels appartient l’indéfectible

Khshatra 10[715], et à l’accroissante Ârmaiti 11[716] : venez à mon appel, pour ma joie !


4. moi qui donne le Paradis à l’âme, avec l’aide de Vohu Manô 12[717] et leur récompense [divine] aux œuvres 13[718] [faites] en connaissance de Mazda Ahura 14[719], autant je le désire et le puis, je veux apprendre aux hommes à chercher l’Asha 15[720].


5. Quand te verrai-je connu 16[721], ô Asha, et toi, Vohu Manô ? [Quand verrai-je] le trône d’Ahura 17[722] ? [Quand verrai-je] obéissance au très Bienfaisant Mazda 18[723] ? Quand notre langue donnera-t-elle aux brutes 19[724] la foi 20[725] en cette Parole, la plus grande de toutes ?
6. Viens avec Vohu Manô, ô Asha : donne-nous les dons qui durent éternellement 21[726] !

Les paroles de vérité révélées à Zarathushtra, ô Mazda, et aux miens 22[727], ô Ahura, feront la joie de la puissance 23[728] qui anéantirait la malice de nos ennemis 24[729].
7. Donne-moi, ô Asha, cette récompense, cette faveur 25[730], qui suit Vohu Manô 26[731]. Donne-leur désir 27[732], ô Ârmaiti, à Vîshtâspa et aux miens. Donne-nous des princes 28[733], ô Mazda, qui chantent et organisent votre parole 29[734].
8. La [loi] excellente, qui est la chose excellente entre toutes, qui est en amitié avec Asha Vahishta 30[735], je supplie Ahura que je puisse gagner à elle le héros Frashaoshtra et mes disciples 31[736] ; à qui tu donneras à toute éternité [les biens] de Vohu Manô 32[737] !

9. Nous ne voudrions pas ne pas vous suivre ô Ahura Mazda, ni pour aucun bien du monde blesser Asha et l’Excellent [Vohu] Manô, nous qui voulons aller vous donner des chantres

Vous aimez une royauté désireuse de faire le bien.

10. Ceux qui connaissent l’Asha et ce que fait Vohu Manô^®, ô Mazda Ahura, remplis bien leur vœu dans sa plénitude. Les hymnes, à vous chantés sans relâche, procurent aliments et vêtements^*.

11. Toi dont le regard protecteur veille*® à toute éternité sur Asha et sur Vohu Manô, ô Mazda Ahura, parle-moi, enseigne-moi de ta bouche céleste^® les lois du monde primitif’^'.

33. anâish nôit vào ; an-aîtûnisfmîh râi (P.), anâgantâ yushmàsu (N.). Anâisli est donc traduit comme composé : an-âisli, âîsh étant une formation invariable de i, « aller » (peut-être une formation de parfait, comme vîdush, n. 14 ; vâunush, n. 31) ; cf. Yasna XXXII, 15_ a, n. 60. Glose : « c’est-à-dire que je n’agis pas contrairement à l’ordre du Dastûr » (N.).

34. Glose : rjânci ê là bôyahûnam î Ashvahisht dushkhvâr madammûnêt « je ne désire pas même un bien qui ferait peine à Ashvahisht ».

35. yôi vé yôithemà dasemê stùtàm ; traduction conjecturale : yôithemâ est traduit comme venant de yat « aller » ; dasemê, formation nominale de das « donner » (P. ya/ibûnêt) ; cf. sscr. dàç. — La glose pehlvie voit dans ces chantres promis par Zoroastre ses trois fils de la fin des temps : « c’est-à-dire que je ferai venir (aîtînûnît) en conversation avec Oshêtar, Oshêtarmâh et Sôshyans ». — Le rapport avec dasemê yôi vé yaêthmà (Y. XI, 9) semble accidentel, dasemê étant là le nombre ordinal ; voir l. l., note 26.

36. « Ceux qui connaissent parfaitement la droiture et la vertu » (P.). — vôistâ n’est point une seconde personne de parfait de vid, c’est un nom d’agent (sscr. vet-tà) ; yeng est le relatif indéclinable.

37. erethwéng : frârûn, P., ekahelayâ « d’un coup » N. ; adjectif adverbial. — perenâ apanâish, pûr anbârit « faites pleine provision » ; de apa-nî.

38. asùnâ… sravâo, a-sûtak… srdyishn. Glose : « celui qui ne se lasse pas du sacrifice à vous, vous lui faites obtenir aliments et vêtements » (P.). Ce passage est la source de Y. LV, 2 [LIV, 6] : « les Gâthas sont pour notre âme et un aliment et un vêtement » ; pour asûnà, cf. Y. XIX, note 19.

39. yé âîslï nipâoiihê ; âish, pun nikîrishn, « en regardant (â 4— ish ; ish — sscr. îksli ; cf. XXXI, 2, |n. 5 ; XXXIII, 1 ; XLVII, n. 20) ». Glose ; « c’est-à-dire que [tu protèges] la droiture et la vertu ». Le Commentaire a en réalité « je protège » et entend : « Si mon regard protecteur veille…, c’est-à-dire « si je protège la droiture » ; mais nipâonhê est certainement une seconde personne ; cf. Yt. X, 78.

40. éeâonhà : pun puma ; le rythme prouve que malgré cette.accumulation de voyelles le mot ne forme que deux syllabes : éeâonhà — sscr. âsâ, lat. ore. — manyéush « de ta nature spirituelle ».

41. « Les choses selon lesquelles le monde premier fut », c’est-à-dire la loi dans sa pureté première, ce que l’on appelle la religion des Gâthas, ddii gdsdnîgîh.
Zôt et Râspi ensemble :


12. Dans ma prière, les mains étendues, je demande cette joie : [d’accomplir] saintement toutes les œuvres [ordonnées] au début par Mazda, l’Esprit du Bien ; et [de recevoir] l’intelligence de Vohu Manô, pour que je sache satisfaire Géush Urvan {2 fois).

Yathâ ahù vairyô (4 fois).

Ashem vohù {3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Ahyâ yâsâ.

Yênhê hàtâm.

Le Zôt remet en place le Zôr-tâe.





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a

HÂ 29. — GATHA AHUNAVAITI 2



Le Mazdéisme a proclamé les devoirs de l’homme envers l’animal, en particulier envers le bœuf, qui l’assiste dans son travail, qui le nourrit de sa chair et l’habille de sa peau. L’avènement du Zoroastrisme est représenté comme l’avènement de la justice pour les animaux 1[738], une sorte de 89 de l’espèce bovine.


« Lorsque mourut le Taureau (c’est-à-dire le Taureau unique, Gaush aêvôdâta, créé par Auhrmazd, et d’où devaient sortir toutes les espèces animales ; cf. p. 9, note 11),… au moment où l’âme du Taureau sortait du corps, Gôshûrûn « l’Ame du Taureau », se tint devant lui et poussa vers Auhrmazd une plainte aussi retentissante que si mille hommes criaient à la fois : A qui as-tu laissé le gouvernement des créatures, maintenant que la destruction est lâchée dans le monde, que les plantes sont desséchées, les eaux empoisonnées ? Où est l’homme dont tu disais : Je le créerai pour qu’il prêche la sollicitude [pour les êtres] ?

« Auhrmazd répondit : Tu es malade, Gôshûrùn, de la maladie d’Ahriman et de la méchanceté que les démons ont déployée sur toi. Si j’avais pu créer cet homme en ce moment, Ahriman ne se serait pas livré à cette violence,

« Gôshûrùn s’avança jusqu’à la sphère des étoiles et répéta sa plainte ; jusqu’à la sphère de la lune et répéta sa plainte ; jusqu’à la sphère du soleil et répéta sa plainte. Alors on lui montra le Frôhar de Zoroaslre, et Auhrmazd dit : Je le créerai dans le monde pour prêcher la sollicitude [pour les êtres]. Gôshûrûn, satisfaite, accepta alors de nourrir les êtres et consentit à une nouvelle création des animaux dans le monde » (Bd. IV).

Ce passage du Bundahish est le meilleur commentaire du Hâ qui nous occupe, quoique le cadre mythologique soit plus accusé et plus développé dans le Bundahish que dans la Gâtha. L’analyse du Yarshtmâmar Nash dans le Dînkart définit ce Ilâ plus sobrement, comme étant « la plainte adressée par Gôshûrûn à Auhrmazd, au moment de la création, dans le conseil des Amshaspands » ; elle voit par l’esprit toutes les oppressions et les souffrances [ainîkih u anâkih) qui l’attendent sur la terre, coups, blessures, égorgement, enlèvement, mauvaise étable, mauvais soins, et supplie Auhrmazd de ne point la créer dans le monde et pour cette cruelle oppression.


Analyse. — La plus grande partie du Hâ est dialoguée : les interlocuteurs sont Géush Urvan ou l’Ame du Taureau (§ 1), Ahura Mazda (§ 2), Asha (§ 3), Vohu Manô (§ 4) et Zarathushtra : dans le reste, c’est le poète qui parle.


1. Géush Urvan se plaint aux Amshaspands. Les hommes maltraitent le bœuf, le battent, l’enlèvent, le tuent à plaisir. Pour qui a-t-il été créé ?

2. Ahura Mazda se tourne vers Asha, personnification du Bien, et lui demande quel Maître spirituel (ratu) il a établi pour enseigner aux hommes leur devoir envers les animaux et quel Maître temporel (Ahura) pour protéger ces animaux contre la violence.

3. Asha fait ressortir l’aveuglement du mauvais maître qui ne sait pas le châtiment qui l’attend, tandis que celui qui fait le bien auquel la loi le convie, sera récompensé et tout-puissant.

4. Mazda, en effet, observe le poète, fait le compte de tous les actes des démons et des hommes ; il est l’arbitre du bien et du mal ; faisons donc selon son désir (§ 4). L’homme de bien ne mourra pas, — la mort n’est que pour le méchant ; — son âme recevra la récompense suprême et il s’entretiendra au ciel avec Ahura (§ 5). Or, Ahura, en donnant sa loi, nous a donné le vrai moyen de lutter contre le mal  : malheureusement, les hommes ne la suivent pas, ils n’obéissent pas au Maître spirituel ni au Maître temporel (c’est-à-dire aux deux autorités légitimes). C’est seulement pour le laboureur bon qu’Ahura a créé le bétail.

7. Ahura a donné la graisseau bétail, pournourrirl’homme  : età l’homme il a donné sa loi, pour lui apprendre à ménager la vie animale. Mais quel est l’homme, demande Ahura, qui, inspiré de Vohu-Manô, révélera cette loi aux hommes ?

8. J’ai trouvé l’homme unique qui la recueillera, répond Vohu Manô ; c’est Zarathushtra, lequel chantera aux hommes ce qu’il y a à faire pour lutter contre le mal.

9-10. A ces mots Géush Urvan gémit sur l’impuissance de son protecteur, sur la faiblesse de l’apôtre qui devrait être maître absolu. Quand les puissants de la terre mettront-ils leur force à son service ? Elle appelle au secours de Zarathushtra Asha, le Bien, Vohu Manô, la Bonne Pensée, Rhshathra, le Pouvoir, et avant tout Ahura.

11. Zarathushtra paraît et demande à ses quatre protecteurs leurs récompenses célestes.

Consulter Dlnkart, IX, 6 (Sûtkar), 29 (Varshtmânsa ?'), 51 (Bak) \ Dàdistan, XXII.


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Le Zôt seul *  :

1. Khshmaibyâ géush urvâ. — L’Ame du Bœuf- pleurait vers vous*  : « Pourquoi m’avez-vous créé et qui m’a formé ^ ? Me voici en proie* au

1. « Ici et à toutes les Gâthas verser du lait sur le Barsôm » (Danâ jîvâk ukulâ jîvâk gâsêjiv ol barsôm yadrûnishn\ Pt‘).

2. Géush Urvan, Gôshûrûn ; voir l’Introduction du Hâ.

3. Vers les Amshaspands.

4. Le pehlvi a  : « pour qui ai-je été formé ? » ce qui est certainement le sens latent. La réponse directe à cette question se trouve au § 6  : « C’est pour le bon laboureur que t’a formé ton créateur ».

5. àhishàyâ, est traduit am âhûkinit pun hamâk (N. âbadhayati sarvatra jneyam)^ « m’afflige de toute manière ». àhishàyâ (lire âhushàyâ ?) est un instrumental féminin de âhishâ (àhushâ ?), ayant la force verbale de âhûkînîtan, d’où le régime mâ. violent®, au bandit^ au brutal, fi qui me déchire®, à qui me dérobe..le n’ai de prolecteur que vous : assuroz-moi donc bonne pâture®. »


2. Alors le Créateur du Bœuf*® demanda à Asha** : « Quel est le Ratu que tu as donné au troupeau *^ pour que les maîtres, lui donnant leurs soins actifs, le nourrissent et l’accroissent’® ? Et quel bienfaisant Seigneur*® [as-tu établi], pour repousser de lui les violences des méchants*® ? »


3. Asha a su parler*’* au mauvais maître qui fait souffrir le troupeau*®. Il ne sait pas, [le mauvais maître], l’éclatante [récompense] qui adviendra aux justes*® : car il est le plus puissant des êtres, celui qui vient aussitôt, à l’appel, faire le bien*®.

4. Mazda sait faire le compte suprême*® de tout ce qu’ont fait et que


6. aêslimô, l’homme colère qui bat les animaux.

7. hazascâ, le brigand qui les enlève : cf. Yasna XII, 2, note 9.

8. remô, rlshkûn, le brutal « qui les tue sans mesure » (c’est-à-dire au delà du besoin ; am apatmân kûshît) ; cf. note 33. — dareshcà, sikûntâr(p. sîkûn(an~ persan darldan) : « c’est-à-dire qu’il leur fait bôtôkzyat » ; cf. Patel Irânî^ § 14.

9. vohù vàstryà : le sens revient à : « faites que je sois bien traité ».

10. Ahura Mazda.

11. Asha Vahishta, Ahura s’adressé à lui d’abord comme étant l’incarnation du bien.

12. Litt. « Comment de toi le Ratu au bœuf ? », le Ratu étant le maître spirituel qui règle les devoirs de l’homme envers les animaux (rat î gôspandân mon) ; s’oppose à Ahurem, le Seigneur, qui a la force matérielle pour défendre le troupeau (voir la fin de la strophe) ; ratu-ahura = ratu-alm (cf. p. 162j.

13. Litt. « de sorte que les maîtres lui donnent multiplication de bœufs et activité avec fourrage ».

14. paiti-mravat, c’est-à-dire le châtier [pasukh gûft aîghash pâtfrâs obdûnênd ; cf. XXI, note 9). — C’est Asha Vahishta qui règle le degré des châtiments de chaque crime dans l’enfer.

15. nuit sarejâ advaêshô « le maître (sardâr P., svâmin N.) qui n’est pas ne faisant pas souffrir ».

16. La récompense qui les attend dans l’autre monde, el par suite le châtiment qui l’attend, lui (Glose : ûolâshân darvand pâtfrâsî pun ravân ci vacand obdûnand lâ khavîtûnand : « ces méchants ne savent pas quel châtiment de l’âme et combien grand on leur inflige ».

17. yahinài zavéùg jimâ keredushà : litt. « à qui est action [kartdr’ili) venant à l’appel » ; c’est-à-dire « quand on l’appelle pour lui dire : fais bonnes œuvres, il les fait » [amatash karitûnand âigh : kdr u karfak obdûn, obdûnad). — keredushd, thème féminin, auquel se rapporte l’adjectif composé zavéng-jimà.

18. sahvâré mairislitù « celui qui compte le mieux les choses » (sakhundn amdrînîtdr feront*® démons et hommes : il est l’arbitre souverain^® : faisons donc comme il désire^*.

5. L’âme et les mains tendues^^, adorant Ahura entre vous [tous] mon âme ira avec la vache Azî^^, et j’éclaircirai mes doutes auprès de Mazda*® : car pour l’homme à la vie droite il n’y a pas de mort*®, ni pour le vaillant travailleur : elle n’est que pour les méchants.

6. Ahura, qui le connaît, a dit de sa bouche le moyen de salut contre la Destruction*’^ : mais les hommes n’ont point pris de Seigneur (ahu) et de Maître (ratu) conformément à la loi sainte**.

P.) ; sahvàré est déjà employé au sens général du persan moderne sakfiun « chose, affaire ». Glose : « il sait faire le compte des péchés et des bonnes œuvres » (P.) : Allusion à la balance des comptes qui doit décider du sort des âmes. Cf. Y, XXXll, 6 d, note 23 ; Yt. I, 7.

19. pairi-cithit… aipî-cithît, pêsh… akhar « avant… après… » ; cithit est une formation pronominale (cit —j— it ?).

20. hvô vîcirô, zak barâ vicitâr « il est celui qui choisit » (c’est-à-dire qui décide de ce qui est juste ; A’âr udinâ barâ vicînît).

21. « C’est-à-dire que son désir soit le nôtre » (P.).

22. ustànâish ahvâ zastâish : ûstân ahûih.. u ûstân zastîh, c’est-à-dire de toutes ses forces d’esprit et de corps.

23. frinemnâ, nominatif pluriel : « nous, priant » ; au vers suivant la construction change et le sujet devient « mon âme », mé urvà. — « Entre vous [tous] », c’està-dire « je prie surtout Auhrmazd entre tous les Amshaspands » (P.)

24. Litt. « mon âme [sera] de la vache Azî », c’est-à-dire elle me donnera sa récompense. La vache Azi est la vache de trois ans (trivârshiki), l’âge où elle est le plus précieuse et donne le plus (rânyô-skereti ; Y. XLIV, 6 c). Il s’agit à la fois de la récompense terrestre et céleste : le bon laboureur aura sur terre la vache Azî, et dans le ciel son âme aura aussi sa vache Azî, c’est-à-dire une récompense qui est là-haut ce que la vache Azî est sur terre.

25. hyat mazdàm dvaidi ferasàbyo ; litt. « quand, dans le doute, avec questions à Mazda ». — dvaidî ; pun gûmànig (substantif abstrait, formé de dva « deux », avec le sufûxedi ; cf. advào (a-dvâo) « absence de doute » : Y. XXXI, note 6.

26. « Celui qui vit avec droiture, il n’y a pas de mort pour son âme » (P.).

27. vyânayâ : P. vicârishn, N. viçuddhim ; peut-être de vy-â-nî « écarter >> ; — vafusb : P. vashûpishn, N. vinâçana ( « il a dit qu’il y a remède au mal qui vient d’Ahriman ». Ce moyen de salut est la soumission à la religion d’Ahura (voir la strophe 7) et aux autorités établies par elles, l’ahu et le ratu.

28. « On ne peut pas échapper [au mal qui vient d’Ahriman] parce que les hommes ne considèrent pas le Seigneur (le Khûtà ou Abu, le maître temporel) comme Seigneur… et ne traitent pas non plus comme il convient le maître spirituel » (le Dasiôbar ou Ratu) ; cf. Vd. 1, 20. C’est pour le bon laboureur-^ que t’a formé ton créateur.

7. Cette Parole de Prospérité^®, Ahura l’a faite, d’intelligence avec Asha®’. 3Iazda a donné la graisse aux troupeaux, et à ceux qui s’en nourrissent®^ l’Esprit du Bien a donné ses instructions®®. Quel est l’homme qui, inspiré de toi, ô Voliu Manô, révélera aux hommes les deux lois ?

8. VoHU Mano. — « J’ai trouvé un homme qui écoutera tes instructions®^. C’est Zarathushtra, le Spitâma, qui désire avec nous, ô Mazda, et avec Asha®® ; qui chantera ce qu’il y a à faire®®, et à qui sera donnée belle demeure pour sa parole ®\ »

9. Alors l’Ame du Bœuf gémit sur l’impuissance®® [de Zarathushtra] à lui donner la joie®® et à faire largesse ; [elle gémit] sur la voix de l’homme sans force « lui que je voudrais [dit-elle] maître de l’absolu pouvoir^’.

29. « Actif et modéré » [tûkhshdk u patmdmk) : cf. la strophe suivante. — Ce vers est la réponse à la question de la strophe 1 ; cf. note 4 et Dinkart, IX, 29, 8 ; il est, suivant la glose marginale, dans la bouche d’Ahura.

30. L’Avesta, avec les biens qu’il apporte aux fidèles.

31. Le bien personnifié. « Les récompenses que promet ta Parole sainte, il les donne à ceux qui accomplissent les bonnes œuvres de religion » (P.).

32. hvôurushaêibyù : lire ainsi au lieu de bvô urusbaêibyô [Rev.’1882, 1, 182).

33. « Pour qu’ils s’en nourrissent avec mesure » (P.) et ne tuent pas plus qu’il ne faut (voir note 8). — Cf. Y. XLVll, n. 10.

34. Et acceptera de les porter aux hommes ; cf. Vd. 11, 1 sq. — Glose marginale : pasukh gavishni Vahûman « réponse de Vahûman ».

35. « C’est-à-dire que son désir est pour les bonnes œuvres parfaites » (P.).

36. Aigh cdrak i Drûj dar gêhân bard yamalalûnêt « c’est-à-dire qu’il dira dans le monde le moyen d’échapper à la Drûj » (P.).

37. « A cause des bonnes paroles qu’il dit, on lui donne belle place là-bas dans le ciel » (P.). — hudemem, eu-Sop.ov, « belle demeure » ; ph. hû-damûnili (zend budemem = sscr. su-damam ; ph. damûn, cf. sscr. damùnas).

38. an-aêsbem « n’avoir point son désir », être a-tûvdn (P.) ; régit à la fois le datif khshàménê et l’accusatif ràdcm.

39. bbsbàménè, traduit par décomposition étymologique shdt-minishn, dnanda-manas ; en réalité d’un verbe kbsban, synonyme de kbsbnu.

40. « La religion n’étant pas en progrès » (P.). Zoroastreest encore sans partisans, sans protecteur, sans pouvoir. Comment pourra-t-il faire triompher les prescriptions d’Ahura ? Ce sont les mêmes plaintes que le poète met ailleurs dans la bouche même de Zoroastre : voir Y. XLVl, 2.

41. Revêtu du pouvoir de Mobed des Mobeds (P.). Quand viendra celui qui lui donnera toute-puissante assistance  ?

10. «Vous donc, Aliura, Asha et Khshathra, donnez-leur votre secours'^* ; venez avec Vohu Manô, qui leur donnera belle demeure*^ et joie. Mais c’est de toi, ô Mazda, que j’attends qu’il reçoive tout d’abord*^ »

11. Zarathüshtra'^®. — Asha, Vohu Manô et Khshathra, oü viendrezvous à moi^^ ? O Mazda, donnez pleine récompense à ma haute vertu^M A présent^®, ô Ahura, notre désir^®est d’obtenir les libéralités d’un être tel que vous.

12. ALya yàsâ. Dans ma prière, les mains tendues, je demande cette joie, etc. “ (2 fois).

Yatliâ abù vairyô [4 fois).

Asbem voliù [3 fois).

Nous sacrifions au Ilâ Khshmaibyâ géush urvâ.

Yênhê hâtâm.

42. Invite à Vîshtâspa.

43. khshathra représente la royauté, le pouvoir matériel, que l’on souhaite de voir au service du prophète. — aogô, ayyârih. — « Donnez-tewr »  ; à Zoroastre et ses suivants.

44. Selon le Commentaire, dans l’autre monde [gâs tamâ).

45. Secours et récompense  : tu es son premier et plus sûr protecteur.

46. Les mots gaviskni Zartûhsht dans le commentaire sont une glose marginale passée dans le texte.

47. at mà mashâ  : ïtûnô li yâmatûnînét « où faites-vous ainsi venir à moi. » Il est difficile de retrouver un verbe et une forme verbale dans mashâ  : mashâ semble être un adverbe indiquant le mouvement rapide ; cf. môshu « rapidement », sscr. makshu. « Où viendrez-vous à moi » signifie « Où recevrai-je les récompenses dont vous disposez  ? « [zak mizd aîghjlvâk yakôyamûnlt).

48. â paiti-zânatâ « reconnaissez », au double sens du français (« c’est-à-dire, pour ma pure vertu donnez-moi un retour » pâtdahishn ; P.).

49. « A présent que je connais mieux vos merveilles, je désire plus vivement votre bonté. Selon d’autres  : à présent que j’ai établi la loi, mes disciples et moi désirons une récompense » (Comm. P.).

50. nâo avare, probablement pour âvare (YasnaXXX, note 6), de var « désirer »  ; cf. âvareta « chose désirée, bien »  : est traduit lanâ kdmak.

51. Première stance de la Gâtha Ahunavaiti (XXVIII, 1), refrain final de tous les Hâs de la Gâtha.


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a

HÂ 30. — GÂTHA AHUNAVAITI 3


Exposition du principe du dualisme : on trouvera une exposition parallèle au Hâ XLV.


1-2. Proclamez les lois d’Ahura à qui le désire, et que les hommes écoutent et comprennent ; car du choix qu’ils feront entre les deux religions dépend leur sort dans l’autre monde.

3-6. Il est deux Esprits, contraires de pensée, de parole et d’action ; l’un a choisi le Bien, l’autre le Mal ; l’un apporte la vie, l’autre la mort, et ainsi ont-ils fait depuis le premier homme jusqu’à la fin du monde. Ceux qui veulent satisfaire Ahura suivent l’Esprit du Bien ; les démons et ceux qu’ils trompent ont suivi l’Esprit du Mal.

7-8. Que viennent au secours du fidèle Khshathra, Vohu Manô et Asha ! Le Pouvoir et le Paradis à ceux qui livreront la Druj aux mains d’Asha !

9-10. Quant à nous, notre choix est pour Ahura : nous sommes de ceux qui travaillent à l’avènement du monde futur par le triomphe d’Ahura ; nous voulons briser la Druj et mériter sur terre bon renom pour entrer au Paradis.

11. Ahura a donné sa loi pour le bonheur des hommes et pour leur épargner la souffrance : car longue torture attend le méchant et longue félicité le juste.


Une expression du troisième vers semble avoir donné naissance à la légende des Zervanites qui fait d’Auhrmazd et d’Ahriman deux frères jumeaux conçus dans un même sein (voir note 10).

Consulter Dînkarl, IX, 7 (Sûthar), ‘2Q[Varshtmânsar), 52 (Bak).

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1 . At tâ vakhshyâ. — Ces lois de Mazda', qui les connaît les dise à qui les désire^ ; ces louanges d’Ahura, ces liturgies de Vohu Manô ^  : œuvre sainte et de bonne pensée, ceux qui dans la lumière céleste^ la verront se réjouiront.

2. Ecoutez de vos oreilles la doctrine excellente “ et examinez bien d’une intelligence claire, afin que nous choisissions chacun pour nous, homme et femme, [la loi] à préférer®. [Car] au jour de la grande affaire’, nous recevrons le prix de renseignement que nous aurons suivi *.

3. Les deux Esprits primitifs ® ont eux-mêmes proclamé leurs deux na-

1. Mazili'itlia, contracté de Mazdà-datlià (Auhrmazd-dàt P.) ; litl.  : « les dons de Mazda », c’est-à-dire la parole sainte « l’Avesta et le Zend » (P.).

2. « Le sage doit les enseigner » (P.)  ; cf. XLV, 1 ; LI, 8.

3. Les staotà en l’honneur d’Ahura et les yêsnyâ inspirées de Vohu Manô (récitées dans un esprit de piété) ; sur les Staotà yêsnyà voir à l’Introduction l’analyse du Yasna.

4. Les dieux. « Les dieux, voyant l’Esprit du sacriflce, se réjouiront » (P.). Paraphrase du Dinkart, IX, 30, 1  : « PEsprit du sacrifice de l’homme sage, instruit, et qui pense le bien, se mêle vite à la lumière du soleil et vient combler les vœux et faire la joie des Amshaspands ». — Le sens littéral est  : « [il y en a] qui [sont] pensant le bien avec sainteté ; et il y a vue dans la lumière céleste avec joie ».

5. valiishtà  : est rendu ici, non pahlûm, mais p&vvakhshtnishn « qui fait grandir» ;

cf. p. 171, note 68.

6. âvarenào vîcitlialiyà  : kâmak lanâ barâ vicînishn.

7. para mazé yâonliô  : j)un zak mas kdr, pun pasàkht pun tant pasîn </. à la grande affaire, à l’épreuve [duVar ; v. note 39], au jour de la résurrection ». La grande affaire, la plus grande des affaires (mazishtem yâonliàm), la plus grande de toutes les choses (vîspé-niazislilem) sont des expressions employées pour désigner la résurrection  : Y. XXXVI, 2, note 5 ; LVIIl, 7 ; XXXIII, 5.

8. Ou peut-être  : « que nous aurons fait suivre ». Litt. « montrant (baodhantô] à nous en retour (paili) pour cet enseignement ». — Glose  : ô zak âmûkhtishn lanâ nikizênd pdtdahishn, aîgliamân mandûm î frârûn âmûkhtan râi pâtdahishn obdûnênd '< pour cet enseignement de nous, on nous montre récompense ; c’est-à-dire qu’on nous donne récompense pour notre apprendre quelque chose de bien ». — sazdyâi, de sas(“ sanh)-di ; cf. sàsna.

9. « Auhrmazd et Zanâk Mînôî » (P.). tures  : l’un bon, l’autre mauvais, de pensée, de parole et d’action “  ; et de ces deux esprits, l’Esprit Sage a choisi le Droit  ; ainsi n’a pas fait l’Esprit d’erreur.

4. Et les deux Esprits se rencontrèrent sur le premier créé des êtres [apportant] la vie et la mort et ainsi en sera-t-il jusqu’à la fin du monde  : les méchants au Mauvais [Esprit] et l’excellente pensée à [l’Esprit] Juste

O. De ces deux Esprits, l’Esprit méchant a préféré de faire le mal  ; le bien a été préféré par l’Esprit très bienfaisant^ qui a pour vêtement la pierre

10. \à jémà livafnà asrvàtem  : zakt gûmàî ( ?) bnafshâ srîit, aighshân vinâs ukarfak bnafshâ barà gûft « ils ont fait entendre eux-mêmes leurs gûmni, c’est-à-dire qu’ils ont dit eux-mêmes le péché et la bonne œuvre ». La glose prouve que gîimâl désigne les deux lois contraires et probablement signifie « le couple des lois », jéuia étant le sanscrit yama « jumeau ». — Le groupe gûmâi réparait Y. X. 32 (baèshaza iriritbare ~ bishazishnîh gûmâi), où il est rendu par le sanscrit yukta « uni, en couple » (arogya-yukta). Comme iritb est généralement traduit par gujnikhtan, peut-être gûmâi doit-il se lire gimiz.

La doctrine zervanite, qui fut la doctrine officielle sou ; Yazdgard II (438-457), et suivant laquelle Auhrmazd et Ahriman sont nés tous deux du Temps sans bornes, Zrvan, et sont « deux jumeaux conçus dans le sein d’une même mère » (cf. ürmazd et Ahriman, p. 327), s’appuyait sans doute sur notre vers, et reconnaissait dans yéiuà les « deux esprits jumeaux » ; carie Dinkart (IX, 30, 4) polémise au sujet de ce vers contre la doctrine zervanite, qu’il attribue au démon Aresh (Y. XXXI, 5 b, note 24). « Le démon Aresh dit aux hommes  : Auhrmazd et Ahriman ont été deux frères dans un même sein [2 akhi pun êvak ashkôm)  ; de ces deux, préférez l’Amshaspand du mal [Amahlaspand zakî saritâr dôshêt) ». Le Dinkart signale ensuite le mensonge d’Aresb « sur l’origine distincte de la lumière et des ténèbres » [u jûl bûnîh î rôshan utôm).

11. « Zanâk Minôi dit  : A moi, ô Spênâk Mainôg (Spenta_ Mainyu), appartiennent les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions, et mon vêtement est un vêtement de ténèbres, très épais, avec des coins descendants, plus obscurs plus on descend ; les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions sont mon aliment et j’aime ceux qui y vivent  : » Dinkart, l.L, § 5. Le Dinkart met cette profession de foi dans la bouche d’Ahriman à cause des mots hvafnà asrvàtem « ils ont fait entendre eux-mêmes ». Cf. note 16.

12. atcâ hyat « et ainsi [arriva] que » — paoirim dazdè, fartûm dahishn  : « c’est-àdire que les deux Esprits vinrent sur Gayômart » (voir dans le Bundahish, 111, le aécit de la lutte qu'Ormazd et Ahriman se livrent autour de Gayômart).

13. « Auhrmazd est occupé à augmenter la vie, et Ahriman à faire périr ».

14. C’est-à-dire « avec les autres hommes après Gayômart », P. — « De la quantité de mort qu’il y avait dans Gayômart sortit la mort pour toutes les créatures jusqu’au jour de la résurrection » [Grand Bundahish, p. 100).

15. Ahriman inspirant les méchants et Auhrmazd ceux qui pensent le bien. très solide [du firmament] et par ceux qui veulent satisfaire Aliura en professant ouvertement Mazda dans leurs œuvres.

6. Les démons et ceux qu’ils trompenf'n’ont point choisi le Droit  : c’est eux que vient consulter tout ce qui a préféré les pensées de mal, et ils fondent avec fureur’®, pour le mettre à mal*®, sur le monde des mortels

7. Que vienne donc à lui Khshathra avec Vohu Manô et Asha Qu’à ton corps donne la force l’indomptable^® Ârmaiti  ! Qu’ils soient tous avec toi tels qu’ils furent avec le premier homme

8. Et le jour où sur ces pécheurs viendra la vengeance alors, ô Mazda,

16. jé khraozhdisteftjf asénô vaste  : zak sdkht sang nuhûft (cf. Yt. XIII, 3). — « Et Auhrmazcl dit  : A moi les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions, ô Zanàk Mainôg, et j’ai pour vêtement le ciel, qui a été créé, le premier de ce monde matériel, avec cette pierre qui est au-dessus de toutes les pierres, et incrusté de toutes pierreries [dsmân li ît vastrag man fartûm frâz brêhinit min zak î stihân stî man pun zak sang madani harvisp sang barâ yabbUnt yakoyamûnêt aîghash hamâk gohar dar pôsît yakoyamûnêt)  ; les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions sont mon aliment », etc.  ; cf. note Il (Dinkart, IX, 30, 7). — Ce vers est un des derniers souvenirs naturalistes du caractère primitif d’Ahura, dieu du ciel ; v. page 22.

17. « Comme Zohâk » (N.). — l‘y»î cî* îsÉ ûdcbaomà, oldshdn man shêdâân frlft yakoijamûnêt. âdebaomà semble être une formation nominale de â-delm « tromper » (voir Y. XXXI, 17, note 66), thème âdebao-man « la tromperie », pris au sens passif et collectif (« ce qui est trompé »).

18. Ou en prenant aêshma pour nom propre  : « ils fondent en compagnie d’Aêshma » (le démon de la colère).

19. bànayea, vhnd.rinU « le rendre malade » (le corrompre matériellement et moralement).

20. Nériosengh entend ceci de l’autre monde  : ils détruisent l’autre monde pour les hommes (en perdant leur âme).

21. Le juste  : old î gdsdnîk ashpun nîvakîh patash kartan madam ydmatûnand « ils viennent à l’homme qui suit la loi des Gâthas pour lui faire du bien » (P.).

22. A'^ohu Manô, la Bonne Pensée, la vertu ; Asha, la Sainteté ; Khshathra, le Pouvoir dirigé vers le bien. « Auhrmazd envoie pour sauver le monde la Royauté et la Connaissance de la Loi » [D\nkart, IX, 30, 10).

23. ànma, pun astûhih « avec non-abattement » [stûh ~ p. sulùh)  ; ànma est donc une formation négative, *a-nama, probablement « qui ne plie pas » ; et en effet, nôit tarshtô frànàmaitè « il ne plie pas de terreur » (Y. LVIl, 18), traduit « lâ pun tars frâj dndmit » est glosé « aîgh stûb lâ yahvûnît, c’est-à-dire qu’il ne devient pas abattu » ; cf. Y. XLIV, 20 d. — Cf. Y. XXXIII, 12 o.

24. Pour qu’ils lui inspirent « les mêmes désirs [de vertu] et les mêmes actions ».

25. Au jour de la résurrection. — Vers prononcé par la Terre, selon le Grand Bundahish (p. 41), au moment où Ahriman fondit sur elle. tu donneras Khshalhra avec Voliu Manù'^*^ à ceux qui, selon ton instruction, ô Ahura, livrent la Druj aux mains d’Asha

« Ici jeter du Hôm et de rUrvarùm dans le Hàvan »

9. Et nous, puissions-nous être à toi Etre de ceux qui travailleront au renouveau du monde tenant compagnie à Ahura Mazda et Asha^M Et que notre pensée soit là où demeure la Connaissance  !

10. Alors sera abattue, sera brisée l’armée de la Druj et bien vi te accourent à la belle demeure de Vobu Manô, de Mazda et d’Asha tous ceux qui ont mérité bon renom

26. Khsbathra, la domination, avec Vohu Manù, c’est-à-dire avec les biens du Paradis qu’il ouvre (Vd. XIX, 31, 102).

27. Qui écraseront les hérétiques [Drûj î a/iarmôkîh). — C’est sans doute d’après le dernier vers de cette strophe que le Clrn t Gdsân consacre le Ma à Ardibahisht.

28. Acte symbolique de cet écrasement des impies (Pt*  : Hôm u Urvarâm dar kâvan ramilûnishn).

29. toi hyama  : cf. Y. XL, 4.

30. frashem kerenàun ahùm « qui feront le Frashkart ». L’objet de la lutte soutenue par le bon principe est d’amener la Frasliô-kcreti, le renouveau du monde, l’avènement d’un monde d’où le mal et la mort seront bannis. Ceux qui y travaillent sont des Saosliyaût et sont dits frasho-caretar  ; cf. Y. XXIV, 5 et Yt. XIX, 94 sq.

31. Mazdàoscâ ahuràonliù âmùyastrà baraiià ashàcà  ; litt. « tenant compagnie, ainsi qu’Ahura Mazda et Asha » (la copule cà joue le rôle d’une préposition avec cas oblique ; le pluriel Mazdàonbô est soit un pluriel de majesté, soit un dvandva  : Mazda et les Amshaspands). — àmùyaslrà, Iiamâk anjumanikih, doit se lire âiuôistrà (lecture de L’, exigée par le rythme et l’étymologie  : môistra *uiaèt-lra de mit).

32. Litt. « qu’il soit ayant sa pensée là où demeure Cisti » (la Connaissance de la fin des choses, voir Y. 1, note 57). Cette connaissance est incarnée dans le Dastùr  : « c'est-à-dire qu’il tient sa pensée dans la règle du Seigneur » (P.). — Paraphrase du Dînkart, IX, 30, 15  : « Celui qui tient sa pensée docile à la règle du Seigneur pense toujours le bien et sa sagesse grandit ».

33. « A la résurrection » (P.).

34. Litt. « Ainsi alors a lieu le bris de l’armée ( ?) de la Drùj ». Je traduis spayatbrabyà « armée » d’après le pehlvi spâh  : l’homonymie partielle des deux mots et leur différence d’origine [spâh — spàda) rendent suspecte cette traduction, qui pourrait ne reposer que sur cette homonymie même (cf. p. 41). Le mot semble plutôt de spay « précipiter », qui se dit précisément de Pacte de précipiter dans l’enfer (Vd. III, 35, 119), et l’on serait tenté de voir dans spayatbra « le lieu où l’on précipite » et d’en faire un nom de l’enfer. A la résurrection l’enfer doit disparaître [liund. XXX, 29).

35. « Pour recevoir leur récompense » (P.).

36. Au Paradis. Le pehlvi semble prendre busbitùisb au figuré  : ceux qui habitent bien avec Vohu Manô (c’est-à-dire vivent vertueusement).

37. Ceux qui se sont fait une bonne réputation sur terre parleur vertu reçoivent au ciel la récompense spirituelle. Cf. LXII, 6, texte et note. 11. Voilà les doctrines^® et les instructions que iMaz la a données aux hommes, pour leur bonheur et pour qu’ils n’aient pas à souffrir  ; car il y aura toujours longue torture pour les méchants^®, et pour les justes il y aura succès et plus tard félicité^'.

Le Zôt et le Râspî ensemble  :

12. Dans ma prière, les mains tendues... (XXVIII, 1  ; 2 fois).

Yathà ahù vairyô [4 fois).

Asbem vobù (5 fois).

Nous sacrifions au Hâ At tâ vakhshyâ.

Yônhê hâtàm **.

38. urvàtà ; voir Y. XXXI, notel.

39. hviticà éneiti. La traduction pelilvie manque et nous sommes réduits à des combinaisons étymologiques. La glose indique pourtant qu’il s’agit de résister à l’épreuve finale du feu  ; aîgh od am pun pasâkht gazishn là galivûndt « c’est-à-dire pour que dans l’épreuve je ne sois pas mordu ». A la résurrection, les hommes passent dans un ruisseau de métal en fusion, qui ne mord que sur les méchants  : les justes ont la sensation de marcher dans un bain de lait chaud (Bund. XXX, 19). C’est une sorte de Var Nlrang (Y. XXXI, note 15) de la fin du monde ; cf. Y. XXXll, 7, note 27.

Nous rapprochons éneiti de anaiti z= a-kînili « non-vengeance » (Zend-Pahl. Glossarg)  : hviti, synonyme positif de éneiti, est peut-être *hu-itl « bonne marche » (employé au propre Yt. X, 68, ici au figuré ; l’inverse du sanscrit dnrita).

40. « Dans l’épreuve finale du feu (P.).

41. Il réussit dans l’épreuve et passe de là au bonheur éternel.

42. Ici finit le groupe des Tishrù paoirya et s’intercale, dans le Vendidad Sadé, le Vispéred XIII.




Hâ 31 — GÂTHA AHUNAVAITI 4



L’idée dominante de ce Hâ est le débat de la Vérité et de l’Erreur, de l’Orthodoxie et de l’Hérésie : comment reconnaître l’une et se garder de l’autre ?


1-4. Prêchons la doctrine d’Ahura : si le peuple n’en reconnaît pas la vérité au premier mot, elle sera établie par une preuve visible. Par l’épreuve du feu (le Var Nirang) 1[739], Ahura tranche le débat entre les docteurs de la vérité et ceux de l’erreur et abat la Druj.

5-6. Éloge de celui qui fera connaître clairement la doctrine divine.

7-1 1. Proclamation de la divinité d’Ahura, qui a fait le monde, qui a fondé l’Asha (le Bien), qui est la source de la Bonne Pensée, qui est tout ce qu’il y a de bon dans le monde (7-8), qui a formé nous et l’univers et la religion (11). Il aime le bon laboureur et hait l’oisif qui n’agit point, si bien qu’il puisse connaître la loi (9-10).

12. L’Esprit de Vérité et l’Esprit d’Erreur se disputent le cœur de l’homme : mais c’est l’Esprit Divin que suivra l’homme pieux et modeste.

13-16. Ahura connaît toutes les actions des hommes, bonnes et publiques, mauvaises et secrètes.

Le poète lui demande quel est le retour dont seront payés celui qui aide le juste et celui qui aide le méchant ; celui qui fait régner le méchant et opprime le bon laboureur inoffensif et celui qui fait régner Ahura et développe le bien-être du pays.

17-20. Que le croyant ne compromette donc pas sa conscience en conversant avec le mécréant (17)  : n’écoutez pas ses doctrines, ce serait la mort du pays ; traitez-le à coups d’épée (18)  : écoutez celui qui connaît le bien. Ahura tranche par le Yar Nîrang entre les deux adversaires, et l’hérétique, qui veut tromper le fidèle, ira dans l’enfer (19-20).

21-22. Le pouvoir et la richesse reviendront à celui qui se montre ami d’Ahura en acte et en esprit  : le bon Roi est celui qui est au bien, en pensée, en parole et en action  : il est l’incarnation de Mazda.

Cf. Dinkart, IX, 8 (Sûfkar), 31 (Varshtmânsar), 53 (Bak). Le Cimî Gâsân attribue ce Hâ à Shahrêvar (§14) et fait de ses vingt-deux stances le symbole des vingt-deux jugements (dàdistân)  : c’est le H :\ du juge  : quand on le récite bien. Injustice est mieux rendue (§ 6).

1. Tâ vé urvâtâ. — Étudiant vos doctrines *, nous prêchons des paroles stériles^ à ceux qui, par les enseignements de la Druj^, font périr le monde du Bien  ; excellentes pourtant pour ceux qui voudraient propager la loi de Mazda'^.

1. Les doctrines d’Ahura. urvâtâ est généralement glosé ûZanda l’Avesta

et le Zend », c’est-à-dire la loi dans son ensemble, comprenant la loi même et l’interprétation traditionnelle, l’une et l’autre révélées. Il est traduit en pehlvi, une fois dîn « religion » (Y. XXXIV, 8 b), généralement âfrlgâmh, te mot qui rend frasasti « glorification, action de rendre célèbre », en sanscrit « connu, célèbre »  : urvâtâ semble donc être la loi en tant que proclamée, peut-être la loi dont on fait profession de foi, dont on fait le fravarâne (urvâtâ — *vr-âta, de var « croire » ; cf. note 5). — urvâtâ est un pluriel neutre, que la tradition considère comme un duel (« les deux âfr’igànîh  ; tâu prasiddhâu »), afin d’y retrouver les deux lois, l’Avesta et le Zend.

2. agusthâ vaeâo « des paroles non écoutées ». La glose ajoute un renseignement curieux sur les habitudes de la propagande religieuse à l’époque des Sassanides : « en cas de doute, les répéter trois fois ; mais s’il est bien clair que [celui qu’on veut convertir] n’apprendra pas (ne se laissera pas enseigner), les dire une seule fois ». Probablement, après cette sommation unique, on passait la parole au pouvoir séculier.

3. Qui, enseignant l’hérésie ou une fausse religion, réduisent le domaine de la religion dans le monde.

4. Le pehlvi traduit  : « excellentes pourtant pour eux. s’ils voulaient, etc... «.C’est ainsi également que l’entend le Dinkart, IX, 31, 1. 2. Si au premier regard l’homme ne croit pas®, la foi® sera plus parfaite établie par des preuves visibles^ Tous viendront à vous®, reconnaissant en vous le maître®, ô Ahura. C’est de Mazda que viennent et notre vertu et notre vie‘®.

3. Avec la connaissance*' que tu donnes divinement au moyen du feu et que tu révèles par Asba*^ entre les adversaires en lutte*®, avec l’épreuve*^ que tu donnes aux arbitres*®, dis-nous, fais-nous connaître, par la langue

5. yèzi àish (=pun nikîrislin ; cf. Y..\.XVIII,l't ;XXXIII, 1) nôit urvànê (lâ airnammit  : urvânè = *vr-ànê, forme infînitivale de var « croire » (Y. XXXII, note 23) ; cf. note 1 .

6. advâo ~ a-dvâo  : a-gûmânlh « non-doute », litt. « non-duplicité », cf. dvai-di « doute » (Y. XXIX, 5, note 25).

7. Litt. « foi meilleure montrée » (aihîdareshtà, de aibi-dares ; rnadam nikizishnîh), c’est-à-dire établie par des preuves matérielles et visibles (pun andâzakî glti), comme l’épreuve du Var ; voir la strophe suivante.

8. Lit. « tout [est] à aller (àyèi) à vous ».

9. « Reconnaissant les merveilles d’Auhrmazd » (P.).

10. Douteux  : le sens littéi’al serait  : « Mazda est de ces deux arrivées, que nous vivons [et] vertueusement (yà ashàt hacâ jvàmahi). Dlnkarl, IX, 31, 3  : « La vie des créatures d’Auhrmazd [dàmàn î Auhrmazd zindaklh, répondant à yâ.. jvâmahi) et toutes les autres bonnes choses [apérlkic hatnàk nlvaklh, répondant à ashàt hacâ  ?) viennent d’Auhrmazd ».

11. khshnûtem, s^nâM<drî/<  ; cf. Y. XXXll, note 29 et Ll, 9.

12. Asha, Génie du feu et incarnation de la vérité (p. 24).

13. rânôibyô  : P. patkdr-dàrân « ceux qui tiennent querelle », les parties en présence dans un procès ; N. prativddinâm.

14. urvatem, prakdçatvam « la manifestation »  ; cf. note 1.

15. cazdohhyathyô, pratidvandvindm uireAta ?’,» celui qui décide entre adversaires».

Il s’agit du Var Nlrang ou de l’épreuve p ?r le métal en fusion, épreuve instituée par Zoroastre ; c’est au moyen de cette épreuve et en s’y soumettant victoiâeusement, qu’Adarbâd Mahraspand, précurseur heureux de Savonarole, fît reconnaître et triompher la doctrine orthodoxe, battue en brèche par les hérésies, sous aapor IL Elle continua à être en usage jusqu’à la fin des Sassanides (ülnkart, dans VArdd Virdf Haug, pp. 144-145, note). Cette épreuve, qui est la forme iranienne de l’ordalie germanique du fer rouge, consistait à verser le métal en fusion sur le cœur de l’accusé  : en cas d’innocence, il lui semble que c’est du lait qu’on verse sur lui s’il est coupable, le cœur brûle et il meurt (Shdyast Id Shdyast, XV, 16-17).

Cette épreuve est dite le Var Nlrang, c’est-à-dire l’épreuve de la poitrine ; le nom zend est garemù-varô, litt. « la poitrine chaude » (Afrlgdn, 1, 9 ; dans la traduction sanscrite kiàdaya-dimja « l’épreuve du cœur ») ou tout simplement varù (Yt. XII,

3 sq.). Les Gâthas y font plusieurs fois allusion  : même Hà, §19 ; XXXIV, 4 a ; XLVIl 6 b. Il ne faut pas la confondre, bien que les formules soient parfois très semblables et que le principe soit le même, avec le métal fondu où tous les hommes sont même de la bouche, ce que nous ferons croire à tous ^les vivants*® :

4. et quand nous invoquerons *^ Asha et Mazda Aliura, quand j’appellerai la pieuse Armaiti et l’excellent Vohu Manô, viendra aux miens la souveraineté puissante*® par la force de laquelle nous détruirons la Druj *®.

« [Ici] broyer le Hôm et rUrvarâm^o, sonner avec le Uâvan, jusqu’à la fin de la strophe, verser de l’eau et presser » 21 .

5. Dis-moi d’une façon décisive^Me bien que vous me donnez par la sainteté^® ; et donne-moi de savoir par Vohu Manô, en dépit de l’Envie^^ ce qui sera, ô Mazda Ahura, et ce qui ne sera pas^®.

plongés à la résurrection et qui a pour objet de les purifier en consumant leurs souillures  : XXX, note 39 ; LI, 9.

Une expression fréquente dans la littérature pehlvie et employée dans notre passage même à propos du Var Nirang est «qu’elle manifeste le bôkht érakht, ce que Nériosengh rend çuddham açuddham « le pur et l’impur», c’est-à-dire l’innocence et le crime (cf. Y. XXXII, note ‘28 ; XLVII, note 18. Le Var formait le sujet d’une partie du dix-huitième Nask (le Fargard Varistân du NaskSakâtûm  ; Dinkart,N\\\, i‘2) .

16. Révèle-nous ta loi et nous en démontrerons la vérité en nous soumettant au Var Nirang. Adarbâd Mahraspand convertit ainsi beaucoup d’incrédules (üinkart, dans VArdâ Virâf de Haug, l. /.).

17. Cette invocation fait sans doute partie de l’ordalie, les dieux étant les témoins et les juges qui décident de l’issue de l’épreuve.

18. Le Khshathra puissant ; c’est-à-dire la force effective, la force de l’État, qui, en se mettant au service du Mazdéisme, écrasera le démon.

19. Formule employée dans l’exorcisme contre la maladie  : Vd. XX, 8.

20. Opération placée ici pour répondre symboliquement aux derniers mots prononcés.

21. Hôm II urvarâm kâftan uhâvan shikâftan od vîcîst rôishd yahvûnêt âp dar kartanu afsliârtan ; Pt*.

22. vicidyài vaocâ « dis pour décider ». — méûcâ daidyâi au vers suivant est symétrique à vicidyài ; méncâ est écourté, pour le vers, de manacâ.

23. La récompense donnée en retour delà vertu.

24. yêhyâ ma ereshish « [de savoir] ce dont m’est envie ». Ereshi est personnifié comme démon de l’incrédulité dans le Dînkart, IX, 31 (cf. Y. XXX, note 10), qui résume une polémique entre Zoroastre et Aresh, relative à l’immortalité, et à laquelle ce vers ferait allusion. Le Commentaire pehlvi traduit  : « Donne-moi de connaître par Vahùman, c’est-à-dire donne-moi la connaissance de la vertu, avec laquelle moi à Aresh, c’est-à-dire que par cette connaissance vertueuse je puisse réfuter Aresh ». Voir Dlnkart traduction AVest, page 246, note 7.

25. « La bonne Religion est la connaissance parfaite de tout ce qui est, a été et sera » [Üinkart, IX, 31, 5) ; elle contient en effet une théorie du passé, du présent et de l’avenir de l’humanité et du monde. 6. Celui-là a l’excellence, qui me dira en toute connaissance et toute clarté-® la Parole de Santé^^ de Sainteté, d’immortalité : car Mazda règne dans la mesure où grandit Vohu Manô^®.

7. C’est lui qui tout d’abord a pensé le monde^®, lui qui*® a mis la félicité dans la lumière céleste*’. Le monde est à Celui qui par son intelligence*^ a fondé la Sainteté (l’Asha) et l’Excellente Pensée. Tu as fais divinement paraître les deux mondes** et tu es toujours le Souverain universel.

8. J’ai reconnu en toi, tout d’abord, ô Mazda, la matrice de VohuManô*^ ; oui, dès que mes yeux t’ont saisi, [j’ai reconnu que tu es] le père de Vohu Manô, que tu es clairement tout le monde du bien*®, souverain sur tous les actes commis dans ce monde*®.

9. A toi fut Ârmaiti*’, à toi l’Intelligence créatrice du Bœuf, à l’heure, ô Ahura Mazda, où tu ouvris (à l’homme) la route du ciel*®, selon qu’il est bon laboureur ou ne l’est pas*®.

26. haîthîni : ashkàrak, rôshnak.

’il. De Haurvatât. Le pehlvi ne connaissant plus à haurva que le sens de « tout » fait de haurvatât « l’universalité » et explique que par la Parole sainte tous les êtres entrent dans l’appartenance d’Auhrmazd. — Blnkart, § 12 : « De la délivrance de toutes les créatures par la Parole sainte ».

28. Il règne dans l’homme dans la mesure que Vohu Manô, la Bonne Pensée, est développé en cet homme ; autrement dit : il règne dans et par le juste.

29. Litt. « Premier il est venu concevant » (P. mat-ash patmân fartûm « est venu de lui le plan d’abord » ). Le Dînkart voit là une allusion à la création spirituelle et idéale qui, suivant le Bundahish, a précédé la création matérielle : « Auhrmazd crée d’abord l’univei’S spirituel, puis il fait l’univers matériel et mêle le spirituel au matériel ».

30. Le pehlvi supplée un relatif que le rythme réclame également ; probablement yêhyâ.

31. Qui a mis là le séjour des bienheureux ; cité Y. XII, 1, cf. notes 4 et 5.

32. hyô dàmish « le monde est sien, est à lui… ».

33. Le monde spirituel et le monde matériel.

34. Le lieu d’origine ; la source de la Bonne Pensée.

35. « Il est clair que c’est toi qui as créé le monde du Bien » (P.).

36. « Tu tiens le compte du bien et du mal » (P.).

37. Considérée ici comme le Génie de la terre, car dans cette strophe et la suivante il s’agit du bon et du mauvais laboureur.

38. mainyéush : cf. la glose à pathàm : râsi tamâ « le chemin là-bas » (à l’autre monde) ; — abyâi, peut-être « pour lui, en considération de lui » (le Bœuf, géush).

30. vàstrya, varzUâr, présente le même sens et le même développement de sens 10. Et des deux, c’est le bon laboureur qu’il préfère, c’est le maître juste qui fait grandir Voliu Manô^°. L’hypocrite, qui ne fait point d’œuvre, ô 31azda, ne reçoit rien de toi, si bien qu’il ait étudié [la loiJ^L

11. C’est par ta pensée qu’à l’origine, ô Mazda, tu as formé nous et le monde et la religion et les intelligences ; que tu as mis la vie dans le corps que tu as créé les œuvres et la doctrine et que tu inspires leur désir à ceux qui y aspirent^®.

12. L’Étre de mensonge et l’Être de vérité. Celui qui sait et Celui qui ignore^®, élèventla voix pour entraîner^^ le cœur et lapensée de l’homme : mais là où réside Ârmaiti, c’est l’Esprit divin qui est consulté

que « laboureur » (vâstra d’où vàstrya est donc *varez-tra ; vâstra au sens d’herbe, foin, est probablement un mot indépendant) ; cf. Yasna XIII, note 9.

40. Considéré ici comme Génie des troupeaux (cf. § 21 c ; note 79). — fshéng’hîm, parallèle à fshuyantèm : fshu semble être une inversion de *push (sscr. pusli, le verbe de la croissance matérielle) ; fshénghim représente une forme nominale pushanh-îm.

41. La foi qui n’agit point est-ce une foi sincère ?

avàstryô davàscinà : akàrijakartre pratârayitre le pehlvi traduit avàstrya avarzitdr aharmôk « l’Aharmôk qui ne fait pas œuvre » ; il transcrit davàscinà comme un nom propre et semble entendre : « l’Aharmôk qui ne fait rien ne reçoit pas même la récompense de Davàs ». Ce Davàs, qui semble devoir l’existence à un raffinement de scoliaste, a fait fortune dans la littérature postérieure ; d’après le Nask Spend (cité dans le Skâijast, XII, 29 ; cf. Ardâ Vîrâf, XXXII), c’était un puissant seigneur, maître de trente-trois pays, qui de sa vie n’avait fait une bonne œuvre : Zoroastre le vit dans l’enfer, tout le corps dans les tortures, sauf le pied droit qui était exempt : c’est avec ce pied qu’une fois il avait jeté une botte de foin à un bœuf affamé (Shâyast, XII, 29 ; Ardâ Vlrâf, XXXII, où il est donné comme le type de Vashyakân, de l’indolent = avarzilâr). Davàs est le prototype lointain du sultan Mahmoud de V. Hugo.

42. thwâ manaâhà kliratùshcà : la tradition semble entendre « par ta pensée et ton intelligence », ce qui concorderait avec le rôle de « l’Intelligence céleste », mainyava khratu, considérée comme le grand instrument de la création (c’est le sujet du Mînôkhard)-. mais la forme fait difficulté : peut-être kkratùshcâ serait-il un génitif pour kbratéushcà.

43. « Dans Gayômart » (P.).

44. Les bonnes œuvres et la bonne doctrine.

45. yatkrà-varenéùg : vasâo dàyêtê : yathrâ se rapporte aux œuvres et à la doctrine.

46. Auhrmazd et Ahriman (P.).

47. « Zoroastre » (P.) — zeredàcà manaiihâcà ânush-hakksk. Dans leYt. d’Abàn, 18^ voit.\hura adresser ses prières à Anâhita afin qu’il puisse entraîner (hâcayênè) Zarathushtra à penser, parler, agir conformément à sa loi (auu-matéè, etc.). Ahriman, de son côté, essaie de le séduire : Vd. XIX, 6 sq.

48. Mais l’homme dont la pensée est pieuse et sage (àrmaiti) se détourne d’Ahri- 13. Les œuvres que l’on fait au grand jour’’% et celles, ô Mazda, que l’on fait en secret et les grandes fautes que l’on commet pour échapper au châtiment d’une petite les unes et les autres, toutes ensemble tu les surveilles, tu les vois toutes de tes yeux.

14. Je te demande, ô Ahura, ce qui vient et adviendra®^ : quelle est la dette [de récompense] qui sera payée pour les dons faits aux justes et quelle, ô Mazda, pour les dons faits aux méchants, à l’heure où elle sera soldée

15. Je te demande quelle est la punition^® de celui qui donne l’empire au méchant®’; du malfaiteur, ô Ahura Mazda, qui n’accepte point de rançon pour la vie®® ; de celui qui opprime le laboureur ®® qui n’a maltraité ni troupeaux ni hommes

man et va demander ses enseignements à Auhrmazd. — Le pehlvi semble entendre yathrà au sens de yâ tathrà. « Armaiti interroge l’Esprit divin et va résider là-bas », c’est-à-dire que « celui qui s’instruit avec perfection de pensée, sa place est là-bas » (au ciel).

49. « Les bonnes œuvres » P. — yà frasà àvisliyà ; litt. « les choses consultées ouvertement », sur lesquelles on se consulte au plein.jour.

50. Les mauvaises œuvres.

51. yé va kaséush aênanliù â mazislitàm ayamaitê hûjem « ou qui essaie ? [ûzmàyêt] très grande délivrance de petite faute », c’est-à-dire « quand quelqu’un fait une petite faute et ensuite en fait une grande pour que celle-là ne se révèle pas ».

52. tliwisrâ:gûmêzak; bien et mal mêlés.

53. àzî âiti jeiighaiticà:probablement les suites futures des actes d’aujourd’hui.

54. yào ishudü dadeûtê dàthranàm hacà asbaonù « quelles dettes sont données des dons du côté du juste »; cf. Vd. XIX, 29, 96. — Dlnkart, IX, 31, 18 : « sur la grande récompense de celui qui donne au juste de sa fortune ; quant à celui qui donne au méchant, dans une intention criminelle, il secourt les ténèbres et non la lumière ». Cf. Yasna XXXII, 8, note 38.

55. yathà tâo aûhen hénkeretà hyat « quand elles seront en accomplissement ». — Ou peut-être : « et comment elles seront soldées ».

56. mainish ; pâtfrâs.

57. Peut-être : « au Méchant », à Ahriman ; cf. le début de la strophe suivante. — hunàitè, obdûnand « fait » ; le verbe employé en parlant de la préparation de Haoma.

58. Litt. « qui ne fait pas obtenir vie en récompense » (hanare, mizd-, de ban « mériter » ). Glose : « même quand on lui offre de l’argent, il ne laisse pas vivre l’homme » ; il s’agit du prince sanguinaire ou du bandit qui tue pour le plaisir de tuer, ou peutêtre du juge qui n’accepte pas de composition, cf. XLIV, 20, note 66.

59. vâstryèbê aênanbù ; « oppresseur du vàstrya » ; vàstrya, varzitâr’; cf. note 39.

60. paséusb vîràatcà adrujyaùtô « qui ne fait point de mal du côté du troupeau et de l’homme ».

Le Dlnkart, IX, 31, 19 résume cette strophe comme il suit ; « le pire prince est le 16. Et je te demande comment il en sera de celui®’en la demeure de qui règne le [Dieu] sage®^, qui ne jalouse point®* le développement du bien ®^ dans le district et le pays ®^, qui te ressemble, ô Mazda Ahura, dans ses actions.

17. Lequel des deux a la foi la plus forte, du juste ou du méchant ®® ? Que celui qui sait ne parle pas à celui qui ne sait pas, de peur que l’ignorant ne le trompe ®® ! Fais-nous connaître, ô Ahura Mazda, les signes de Vohu Manô ®^ !

18. De la bouche du méchant, que nul de vous n’écoute la Loi et les instructions ®® ! Il apporterait à la maison, au bourg, au district®®, au pays, le malheur et la mort : traitez-le à coups d’épée’’®.

19. Mais écoutez celui qui a l’idée du Bien et qui le connaît dans les deux mondes ô Ahura ; celui qui sait dire la vérité et dont la langue est libre Avec ton feu rouge, ô Mazda, tranche entre les deux adversaires*.

malfaiteur, de mauvaise religion, qui, même pour argent ne fait pas de bien ; qui tue l’innocent ; — cruel châtiment dans l’enfer de celui qui fait roi un tel méchant ».

61. Quelle sera sa récompense ?

62. Au figuré : « c’est-à-dire celui qui idéalement établit Auhrmazd roi en sa personne » (P.).

63. asperezatà, akôshilàv, « celui qui dans le monde ne s’oppose pas au prince qui fait le bien » P. — cf. sperezvào « jaloux » ; Y. LXV, 8, 30.

64. De l’Asha, du bien moral et religieux. — shôithrahyâ vâ dahyéusb va : sbôitbra répond à zantu dans la nomenclature territoriale ; voir note 69. Cf. page 20.

65. verenvaitè mazyô ; c’est-à-dire, a la foi la plus énergique, la plus agissante [lûkhshâkihâtar].

66. Que le croyant ne converse pas avec l’hérétique, qui pourrait l’induire en erreur. — màevîdvào aipi-débâvayat : je traduis débàvayat d’après àdebaomà (Y. XXX, note 17), comme dérivé d’un verbe deb-u tromper (z. dab, sscr. dabb) ; le pehlvi semble y voir un dérivé de bù, dé-bu, et entend « de peur qu’ensuite il ne devienne ignorant » (U ne tombe dans l’erreur).

67. Les signes de la Bonne Pensée, les signes auxquels on reconnaît la doctrine orthodoxe.

68. « N’écoutez pas l’Avesta et leZend de la bouche des hérétiques » (P. Aharmôkân).

69. demànem, visem, sbôitbrem, dahyùm ; répond à la momenclature usuelle ; nmànem, visem, zaûtùm, dahyûm (v. p. 29, et plus haut note 64).

70. Le principe de saint Louis sur les controverses entre juifs et laïques.

71. Qui sait en quoi il consiste dans nos rapports avec les êtres de ce monde et avec ceux du ciel.

72. bizvô-vasô, le contraire de bîtô-bizvô ; qui ose parler (apêhim) et qui sait parler.

73. Dans l’épreuve du Var, appliquée ici, semble-t-il, aux controverses publiques 20. Celui qui aura voulu tromper le juste à celui-là plus tard gémissements’®, longue demeure dans les ténèbres, nourriture infecte"® et paroles d’insulte. Voilà le monde, ô méchants, où vous conduisent vos œuvres et votre religion.

21. Mazda Ahura a donné la plénitude ” de Haurvatât et d’Amerelât’® et d’Asha, et la souveraineté de Khshathra, et la graisse de Vohu Manô, à celui qui lui est ami en acte et en esprit.

22. Le bon roi est celui qui exerce le Bien en pensée, en parole, en action, conformément à la leçon du sage®®, et c’est lui, ô Aliura, l’être qui t’incarne le mieux®’.

23. Dans ma prière, les mains tendues… (Y. XXVIIl, 1 ; 2 fois).

Yallià aliii vairyô (4 fois).

Ashem toLû [3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Ta vé urvâtâ.

Yènhê hâtàm.

sur le dogme ; « il met à jour le droit et le tort » [bôkhl êrakht). Le Dinkart applique ceci à l’épreuve finale qui a lieu à la résurrection. Voir plus haut, note 15.

74. L’hérétique, confondu par l’épreuve.

75. klisliayô, shîn (—açrupâla, Minokkard, VI, 13 ; XLIV, 29 ; cf. Eludes iraniennes, II, 169-171).

76. « On lui donne visbàcà » P. c’est-à-dire les aliments empoisonnés que reçoivent les damnés dans l’enfer ; hvarethanàm hê heretanâm vîshayàatca vishagaitayâatca, Yt. XXll (éd. Westergaard), 36. Autres allusions dans les Gâthas ; XLIX, Il c ; LUI, 6 4. — avaètàs, anâk ravishn] cf. avùi, Y. XLV, note 9.

77. bùrôish ; litt. « a donné de la plénitude… ».

78. L’empire sur les eaux et les plantes.

79. vazdvaré, pîvarttvam ; c’est-à-dire les biens dont il dispose, la graisse étant l’emblème du troupeau (cf. note 40 et Y. XXIX, 7). Ce passage prouve bien que déjà dans les Gâthas les Amshaspands ont leur empire matériel. — vazdvaré, afghan vâzda, vâzga « graisse » [Chants populaires des Afghans, XXIV, note).

80. citbrâ î budbàoiibè yatbanà vaèdemnâi manaiibà — vobù bvô kbsbatbrâ asbeni vacanbà sbyaotbanàcâ baptî. Litt. « celui-là, avec bonne royauté, pratique (bapti, obdûnênd) l’Asha en pensée, en parole, en action, les choses manifestées au sage [= par le sage] comme il enseigne [cigûnash âkâsîh yakbûnêt » ; cf. XLlll, n. 46).

81. vàzisbtù… astisb, le corps qui te porte le mieux [bûrlâr Idn) ; imité Y. XIII, 2, note 7. — Cf. Dinkart, l. L, § 26:« Dans le monde tout est au mieux quand chacun pense, parlent agit conformément à l’instruction du maitre ; le bon roi est celui qui avec bonnes paroles a aussi honnête action; et dans le monde terrestre, c’est dans ce roi qu’Auhrmazd réside le plus » [Auhrmazd dar glll indhmânîh pun tant old khùtdl vêsh).

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HÂ 32 — GÂTHA ÂHUNAVAITI 5



1-5. Les prétendues vertus sociales et laïques ne sont rien par elles-mêmes sans la foi, sans les vertus religieuses et morales, représentées par la religion de Mazda. Le bon parent (hvaêtush), le bon confrère (verezéna), le bon serviteur (airyaman) 1[740] se présentent à Ahura, lui demandant les récompenses qu’il promet à ses suivants ; il les repousse, parce qu’ils sont infidèles : « Vous n’êtes que des Daêvas ; vous adorez le Mensonge et l’Orgueil, vous arrêtez la marche de la Parole Sainte (3) ; vous égarez les hommes, qui s’éloignent de Vohu Manô (la Bonne Pensée) et perdent l’intelligence des choses divines (4) ; vous les perdez dans les deux mondes en faisant régner Ahriman (5).

6-7. Mais Ahura tient le compte des œuvres et les mondains seront punis : ils ne savent pas les tortures qui attendent à la fin du monde, dans le bain de métal fondu, ceux qui auront fait régner les doctrines du mal.

8-9. Yima leur avait en vain appris qu’on doit donner aux justes la part de sa table. La fortune est une bonne chose, quand on en use bien : mais eux nous dépouillent.

10-15. Invectives contre les diverses sortes de persécuteurs ; contre celui qui jette le mauvais œil, celui qui donne au méchant et qui insulte le juste ; contre celui qui rend la campagne inculte (10) ; celui qui abuse de la force, celui qui dépouille les justes de leurs biens ou de leur foi (11) ; celui qui gaspille la vie animale on la vie humaine, qui ne veut le pouvoir que pour faire le mal, qui préfère l’argent au droit (12) ; celui qui se plaît à faire couler les larmes et empêche d’enseigner la Religion (13) ; celui qui vend la justice ; celui qui tue les animaux pour le plaisir de tuer (1 4) ; qui, ayant le plein pouvoir, n’en use pas pour développer la vie (15).

15-16. Les oppresseurs, aveugles et sourds à la loi d’Ahura (les Kavis et les Karapans), seront anéantis : ceux qui suivent cette loi seront portés par les anges au Paradis. La plus excellente des choses, c’est l’enseignement du bien donné avec clarté et intelligence.

Dhikart, IX ; 9 [Sùtkar)\ 32 ( Varshtmcinsar) ; 54 (/ ? rtiA’). — Le Chn l Gâsûn (p. 14) fait de ce Hâ celui de Spendurmal, la Terre, et de ses seize stances (§ 7) le symbole des seize contrées énumérées dans le Vcndidad 1.

1. Ahyâcâ hvaêtush. — Ils lui demandaient [ses faveurs]’comme parents, comme confrères, comme serviteurs^. « Nous, Daêvas, [disaient-

1. ahyâcâ… yâsat, sous-entendu znk jânî 6.

2. Trois démons, dit le Dînkart, se présentent devant Ahura et lui demandent ses récompenses : « l’un dit qu’il est parent fidèle, l’autre confrère fidèle, l’autre vassal fidèle : nous sommes, disent-ils, les esprits qui font régner la loyauté entre parents, entre vassaux et confrères… ta religion et ta loi sont les nôtres et nous faisons ton désir ; qui t’est ami, nous l’aidons ; qui t’est ennemi, nous le mordons ( ?) : nous te demandons une place dans le Paradis, la récompense des justes » [êvak aigh khvêshUi t adrûjishn havâam.., êvnk-ic aîg/i [v]ârûn^ih î adrùjishn, êvak algh a’irmâmh î adrûjishn havâam gùflan pun danâ atgh : zak ma’tnôg havâ-cm amat nafshâ alrrnân U vârûn êvak Ivatâ tant mitrô là drûjênd… Dinkart, IX, 32, 2).

Ces trois termes hvaêtu, verezéna, airyaman, marquent les trois relations sociales les plus importantes de la vie dans le système des Gàthas :

1® hvaêtu est le parent (ph. p. khvêsh), c’est le lien naturel.

2“ verezéna est traduit en pehlvi vârûn ou vâlûn, qui en dérive et qui a disparu en persan : mais il est traduit en sanscrit svapankti « qui est du même groupe », et quelquefois il est glosé en pehlvi hamsâyak ; hamsâyak signifie littéralement « qui vit sous la même ombre » ; il signifie en persan moderne « voisin » hamsâya (Y. XXXlll, 4 é, cf. note 15 ; XLVI, le ; LXIV, 25, éd. Sp.). Mais le mot « voisin » doit se prendre naturellement dans un sens technique et plus précis que le mot français : ce sont les vicini du droit germanique, c’est-à-dire les membres de la même guild, de la même corporation, ce que rend bien le sanscrit svapankti. La confraternité de sva-pankti peut être, soit celle du clan, soit celle de la corporation, l’une et l’autre ils], notre âme, comme la sienne ^ mérile les joies d’Ahura Mazda. Nous voulons être tes messagers, repousser de loi ceux qui te veulent du mal. »

2. Mais Ahura Mazda, en pleine maîtrise de Voliu Manô du fond de Khshathra et en amitié avec le bel Aslia ®, leur répondit :

« C’est la bonne Spenta-Armaiti que nous aimons’: qu’elle soit en nous !

3. « Mais vous, Daêvas, vous êtes tous l’engeance d’Akem Manô^ ; et celui qui vous sacrifie grandement appartient à la Druj et à l’Orgueil et

si puissante en Orient, l’une et l’autre entraînant voisinage, et la corporation étant le clan en ville ; verezéna semble être resté dans le vieux persan barzan « quartier ». Je traduis verezéna par « confrère », mot qui se prête aux deux directions indiquées.

3“ airyaman est traduit âdeçika « l’obéissant », traduction qui concorde avec la constitution du mot qui est le concret d’àrmaiti ; il marque un lien d’homme à homme, un lien d’hommage ; « ami » qui est le sens du sanscrit aryaman est trop égalitaire, bien que dans un passage (Yasna XL, 4, 10) il soit remplacé dans la nomenclature par hakhemà, hamkhâk\ « homme-lige, vassal » serait peut-être l’équivalent le plus exact ; nous traduisons « serviteur », en prenant le mot au sens le plus relevé.

La traduction littérale du premier vers est : « Il demandait à lui comme parent ; [il demandait] à lui comme confrère, en compagnie du serviteur ». — yàsat, au singulier, chacun des trois mécréants étant supposé parler à part (voir la citation du Dlnkart).

3. Litt. « La joie d’Auhrmazd de lui (Zoroastre) [appartient] à notre pensée, démons » ; c’est-à-dire que « notre pensée est aussi vertueuse que celle de Zoroastre » et nous avons droit aux joies qu’Ahura lui donne.

4. téng : dàrayô ; pluriel d’un adjectif verbal [tèng-] dàri.

5. sâremnô vohù mananhà : « dans la maîtrise de Vahûman, c’est-à-dire que Vahùman loge en lui » ; sàremno, dénominatif de sàra « tête, primauté ».

6. Incarnant la bonne pensée, la souveraineté juste, la sainteté, les vertus des trois premiers Amshaspands.

7. Ce que j’aime avant tout, c’est la piété docile et soumise, et non les vertus civiles dont vous vous réclamez. — Dinkart, l. A, § 6 : « pour s’abstenir des [œuvres des] démons il faut héberger en soi Armaiti [madam pâhi’îjî min shêdâân râi bûndak minishnih pun tan mâhmdnînUan). — C’est à cause de ce vers que le Shâyast consacre ce Hâ à Spenta-Armaiti et à la terre.

8. Vous paraissez là où est Akem Manô « la Mauvaise Pensée » (l’adversaire de Vohu Manô).

9. Suppléer hô devant dmjascà pour le vers et pour le sens. Pehlvi : « celui qui vous sacrifie beaucoup devient plus faux [drôjantar) et plus orgueilleux ». Le culte des vertus mondaines encourage la déloyauté et l’orgueil. à sa suite progresse l’erreur qui fait cesser la sainte parole’* sur les sept parties de la terre

4. « Car vous égarez l’esprit 13 dans les deux mondes 14 et pervertissez les hommes 15 : et les hommes se mettent à dire les choses qu’aiment les Daêvas 16, s’éloignent de Vohu Manô 17, dépérissent de l’intelligence d’Ahura Mazda 18 et de la sainteté.

5. « Vous trompez les hommes et sur le bonheur de la vie et sur l’immortalité quand le mauvais esprit, avec vos pensées mauvaises, ô démons, avec vos actions et vos paroles mauvaises, rapporte l’empire au Méchant »

6. Les criminels seront punis à l’heure et par les instruments qui ont été

10. shyaornàm aipî daibitànà : « en progrès ensuite [sont] les mensonges ».

11. yàisli asrùtlùm « par lesquels il y a non-audition » ; cf. Y. XXXIII, n. 25.

12. « Sur la septade de la terre », sur les sept karshvares de la terre : voir Vispéred X, 1, texte et note.

13. yatyùslitâ (Geldner yùslità) framîmatbà. — f l’aniimatbà est traduit frâj minishn varünêt « vous détournez la pensée », traduction étymologique, le scoliaste ayant cru reconnaître dans la syllabe mî un parent de man ; mais le sens général est exact, quoique 1’ « esprit » ne soit pas exprimé directement : mîmatbà semble un redoublement de mjitb (le sanscrit mantb « agiter » ), pour *inîmanlbatbâ ( ?) ; yùsb est « vous », comme au § 3 ; néanmoins le pehlvi qui, au § 3, rend correctement yùsb par lakûm, le rend ici par ayûjishn « union », comme s’il avait afiaire à un dérivé de yuj ; mais comme il entend par là le couple des deux mondes, le monde céleste et le terrestre, il est possible qu’il n’y ait là qu’une étymologie, les deux mondes étant représentés par le duel tà : cf. tà au vers 5 a.

14. En ce qui touche leurs devoirs envers les êtres du ciel et ceux de la terre.

15. Litt. « en quoi les hommes (deviennent) faisant le pis » (acisbtâ daùtù ; superlatif, quant au sens, de duzh-dào, akù-dào).

16. IJlnkart, l. L, 4 : « ils en viennent à considérer comme le bien parfait ce qui fait plaisir aux démons » (frâj pun ahlâyîhic pdhlûm zak t shêddn dôsidt mlnênd).

17. sizbdyamnà ; P. sîshd aigkshân min rakiük ; N. teslidm dekât Gvahmanas dure dsie.

18. C’est-à-dire qu’ils perdent l’intelligence (Dlnkart : frâj khart barâ nasânênd) ; cf. strophe 9.

19. Glose : « Quand vous dites que c’est par vous que se fait la bonne vie et le nonmourir ».

20. Quand vous faites régner Ahriman par le mal que vous faites, vous détruisez le bonheur des hommes dans ce monde et dans l’autre. — Ici s’arrête le discours d’Auhrmazd. Les vieux manuscrits ont au § 3 la glose marginale pasukhi Aulirmazd « réponse d’Auhrmazd » et aux §§ 4-5 frâj gavishni Aulirrnazd « discours d’Auhrmazd » : ils mettent les strophes suivantes dans la bouche de Zoroastre. dits-*. 0 Aluira, lu sais d’un excellent esprit" faire juste compte*’, et quand toi et Asha aurez l’empire, les hommes seront instruits et sauront.

7, Ces pécheurs ne savent pas le châtiment éclatant *’qu’ils attirent sur eux par leurs enseignements *®, le châtiment annoncé, au moyen du pur métal mais toi, Ahura Mazda, tu connais bien leurs crimes

8. Ces pécheurs avaient pourtant entendu Yima, fils de Vîvanliat, qui enseigna aux hommes de nous donner une part de la viande qu’ils mangent

21. pouru-aènào énàkhshtà:énàkhshtâ est rendu, par fausse étymologie, Mn hoyaIninUiU « vengeance est désirée », ënîi étant rapproché de acnah; énàklishtà est sans doute un désidératif de àz. — Ils seront punis « à l’heure où les âmes rentreront dans les corps »:en ce moment « l’airain fondu, versé à Ilot sur la terre, torturera les méchants, laissera les justes indemnes » [Dhikorl, l. L. 25).

22. Avec justice parfaite.

23. liàtà marànè… vùistà « tu sais compter les choses » (marànê, infinitif de mar ; cf. iirvànè, Y. XXXI, 2, n. 5); de là le nom d’Ahura, hâta marenish, Yt. I, 7. — Cf. Mazdâo sahvâré mairishtù, Y. XXIX, 4 a, n. 18.

24. séùghù vidàm « il y a enseignement de sachants ». Glose:« Quand vous aurez la souveraineté parfaite, chacun connaîtra la vertu ».

25. àj « ’)i (K® ; Geldner aojùl ; le pehlvi zanishn prouve la lecture âjoi, traité comme àz dans le upâzananàm iipâzoît du Vendidad, madam zanishn madam zanêt) hàdrùyâ ; zanish rôshan. Glose ; « ils ne savent pas quel châtiment et combien grand attend leur âme ». àjùl était sans doute analysé en â-jùi; voir note suivante.

26. yà jôyâ séùghaitè : man zanish amùkhütid, « quel châtiment ils enseignent », c’est-à-dire que « pour les choses qu’ils enseignent leur âme sera frappée ». jùyà est un dérivé de ja = jan ; jùya est pour jâ-ya ; âjôi (note précédente) est à-jôl de à-ja.

27. « Qui les mordra ». Il s’agit du métal fondu qui doit torturer et consumer les impuretés humaines à la résurrection ; voir plus haut, Y..XXX, 11, note 39. — hvaènà ayaiihâ est rendu dans Nériosengh uttamena lohena : il semble donc voir dans hvaêna un dérivé de hu ; je traduis « pur » par conjecture : hvaêna a le suffixe des noms de matière : serait-ce « le métal de bonne qualité » ?

28. Ou peut-être « les criminels » : irikhtem : P. raspak ; N. krûrakarmakritdm (qui accomplissent des actes cruels). C’est erekhtem qui forme le second terme de l’expression ùôkht. êrakhl (voir Y. XXXI, note 15), où il s’oppose à hôkhl « pur, innocent ».

29. Yé mashyéng cikhshnushô ahmakerig gâush l)agâ hvâremnù : manasli 6 anshûlâân cdshit aîgh landîgdn basryd pnn hajishn vashtamûmt « qui enseigna aux hommes à manger avec distribution (N. daxinayd) de viande aux nôtres ». — cihhshnushù, de khshnu « savoir, faire savoir » ; cf.khshnùt « connaissance » Y. XXXI, note 11. On serait tenté de traduire : « qui réjouit les hommes (de khshnu « réjouir », d’où khshnaothra), en nous donnant une part de la viande qu’il mange » ; c’est ainsi qu’entend le Dînkart, l. /., § 12 [a.sh. shnâymU mariûm) ; dans un cas comme dans l’autre, hvâremnù se rapporte à Yima : « il enseigna (ou il réjouit) les hommes, Ceux d’entre eux qui sont ainsi à moi, ô Mazda, seront plus tard tes élus

9. La parole du mauvais maître^* fait périr par ses enseignements l’intelligence des vivants Ils m’enlèvent les biens de la fortune, qui sont pourtant une chose désirable [quand ils appartiennent] à Yohu Manô^^. C’est pour ces paroles de ma pensée^® que vers vous, ô Mazda et Asha, je pleure.

10. Cet bomme-là fait périr ma parole qui jette le mauvais œil et le charme sur le bœuf etsurlesoleiP’; et aussi celui qui donne au méchant^® ;

mangeant avec ciislribution de viande à nous ». La paraphrase de Dînkart est très obscure : elle semble indiquer qu’il ne faut pas gaspiller et jeter la viande, ni tuer inutilement, mais seulement pour son besoin et celui de ses serviteurs (Cf. Y. XXIX, note 8 et plus bas stance 14).

30. aèshàmcit [yôi] à ahml thwabmi Mazda vîcitliôi aipi : « de ceux-là, ceux qui [sont] en moi (— à moi), seront, ô Mazda, en ton choix plus tard ». ahnii « en moi » est glosé dar zak gâsân « dans les Gâthas » et li pun gàsânîgili barâ dôsliH « ils m’aiment dans la religion des Gâthas ». Fràmji ; « Ceux qui aiment la parole de mes Gàthas, toi aussi, Hormazd, tiens-les pour bons. »

31. Les mauvaises doctrines.

32. La détruit ; cf. strophe 4. — jyàtéush « la vie, ce qui a vie » [zivishnômand) est un collectif.

33. apayaùtà, àpûrt ; cf. Il b, n. 42, apayèiti = skôcrûnad.

34. A la Bonne Pensée, c’est-à-dire quand ils sont aux mains de croyants qui en font bon usage [amat pun frârûnih yakksanûnand) et en suivant les indications de Zoroastre [khvâstak pun dastôbar i li apâgat dàsklan). L’hérésie et l’incrédulité vident la caisse religieuse.

35. ta ukhdhà mauyéush maliyà ; la bonne parole et la bonne pensée étant méprisées : « de ce que la religion des Gâthas ne marche pas, je me plains ».

36. « Il fait que la Religion ne marche pas » [aigkash aravâkik ô dîn gahbûnêt) ; car il fait précisément le contraire de ce que Zoroastre ordonne.

37. Litt. « qui parle en regardant très méchamment de ses deux yeux le bœuf et le soleil » (cf. Y. IX, 29, 91). Cette strophe est récitée comme exorcisme contre le mauvais œil [Rivàyat J.D. p. 40 a).

38. dàthéùg drejjvatù dadàt « qui donne des dons au méchant « . Cf. XXXI, 14, n. 54 et XLVI, notes 67, 78. — « Quand l’on fait une largesse ou une libéralité, dit le Saddar, chap. xxix, il faut la faire à des gens qui en sont dignes. Il faut se demander : Cet homme à qui je fais ce don est-il digne ou non ? Et il faut bien prendre peine pour ne pas donner à l’indigne. Car dans la Loi (zz : l’Avesta), si quelqu’un lait une libéralité à l’indigne, on appelle cela œuvre sotte et don sans profit. Chaque jour grandit pour le donateur le châtiment et la torture, et l’objet donné, c’est comme s’il l’avait détruit. » et celui qui désole la campagne^’* ; et celui qui insulte le juste^".

1 1. Et me font aussi périr les méchants qui cherchent leur vie dans [les abus de] la force^*:celui qui enlève leurs biens à la maîtresse et au maître de maison’^— ; et ceux qui dépouillent de Vohu Manô le juste excellent’’h ô Mazda;

12. et ceux qui vont meurtrissant les hommes et s’écriant que c’est la plus belle des choses^:ceux-hà Mazda les maudit et ceux qui massacrent les animaux de gaîté de cœur^®, elle Karapan qui préfère l’argent au droit et cherche le pouvoir pour faire le mal;

39. vàstrâ TÎvàpat:vâstar vîydpânînU « qui rend les champs incultes ». viyâpân, persan Inâbân; cf. p. 119, note 10.

40. vadaré vôizbdat ashâunê : pmkafatayâ nindâm dadnti muktâtmanâm : Cf. Y. IX, notes 92, 96.

41. Cette traduction ne rend que le sens général qui est établi par les gloses ; « ils disent : si l’on veut vivre, ce n’est que dans notre voie… ils font le mal dans la qualité de chef et de suivant [pun pêshôpâih û pasûpâih vinâs obdûnênd). Le détail est douteux, à cause de l’énigmatique cikoiteresh.

42. apayèiti raêkbiianhô vaèdêm : shôcrûnad zâk rêkhn vindisim, « il enlève possession des biens » (raèkbuô, ph. rêkhn-, Fr.\mji : matâ « biens » ; c’est le védique rèknas). Ils confisquent le bien des particuliers « pour le donnner à leurs amis » aïyh khvdstak bard 6 hamîh [ ? lire hamkhah : Framjî : poldnâ ydrônê^ yahbûnêt).

43. De sa vertu. Il s’agit de l’Ashemaogha « qui ébranle le caractère du juste affermi dans la vertu » (nihdfak î shapirdn pun frdrûn\h anakhtûnt bard ramttûnU) P.

44. J à ràoûbayeii sravaiibà | vabisbtàt sbyaotbauât maretànù ; litt. « par laquelle parole ils font le mal aux hommes de par excellente action » ; le pelilvi, renversant verbe et substantif, traduit : « man rêsh srdyind pahlûm kuniskn ô anshûtddn, ceux qui chantent que faire le mal est la plus belle action à l’égard des hommes » : il s’agit « des tyrans qui se jouent de la vie humaine » [sdsldrdn apatmdn kûshishnî/i ; Nériosengh a lu kôkhshishnïh « les luttes continuelles des tyrans » et traduit anydyindm apramdnayuddhatvam).

45. akâ mraot : P. zanishn yûft’, N. vighdtam abravU, « leur annonce le coup ».

46. urvfikbsbukbtî « en parlant gaiement » [urvdkhmanîh yamlalûnand). Ils tuent le bétail sans besoin et en riant ; cf. stance 14, note 59.

47. Litt. « Et ceux par qui l’argent est préféré au droit, le karapan » (le tyran sourd à la parole divine ; v. Yasna, IX, n. 55) ; grcbma, l’argent mal gagné ; le ph. garde le mot yrakmak (grahrnak min ahldyi/i dôshît-tar ;… aîghskân khvdstak shapir maduiiimùnil aîgh kàr u karfak « ils aiment le grahrnak plus que la vertu ; c’est-à-dire qu ils considèrent l’argent comme meilleur que les bonnes œuvres » ). N. a laiicd, corruption, concussion (phi. pdrak, 13 a).

48. Litt. « et [il préfère] la fraude (ou la Druj) cherchant le pouvoir ». Glose ; « et ils désirent le pouvoir avec fraude ». « Broyer le Hôm et rUrvarâm ; sonner avec le Hâvan ; verser le zôhv, liltrer sur le filtre à Hôm placé sur le vase à lait^ »  » •

13. et ceux qui désirent le pouvoir pour en faire argent^", hantés des plus viles pensées^’; et ces destructeurs de ce monde qui ne désirent que gémissements ô Mazda, et qui empêchent l’apôlre de ta parole d’enseigner le Bien

14. Celui qui vend le pouvoir pour l’argenl^^ a livré son intelligence aux Kavis^“ ; et aussi le juge fourbe®^ qui vient au secours du méchant et celui qui faisant égorger le bœuf raille et dit que la boucherie est le secours qui écarte la mort

49. Hôm U urvardm kôflan, ukàvan skikdflan, zÔ7’dar karlan, pun hôm-pdlak kartan man rnadam rôlshài jtvddn ijakoijamCinêt.

50. Litt. « Le pouvoir que désire le grebma » (note 47).

51. Litt. « dans la demeure delà très mauvaise pensée » ; c’est lui-même ()ui est cette demeure. Glose : « il se dit : Je donne cent, je recevrai deux cents » : yrehma est ici l’usure.

52. Le pehlvi l’entend du monde spirituel : « ils détruisent le lieu de là-bas », (ou « sa place là-bas » ) ; le Uinkart, l. L, § 22, entend les deux mondes : « ils détruisent leur âme et détruisent le monde ».

53. yaécà… jigerezat kùmé ; litt. « et ceux que on gémit à leur souhait », c’est-àdire « dans leur domination, ce qu’ils désirent, c’est que les hommes soient en lutte l’un avec l’autre ».

54. Litt. « il garde (— il empêche) l’apôtre de ta parole » (c’est-à-dire le chef de la religion « pêshpdl pun dm) de la démonstration de l’Asha ». Glose : c’est-à-dire que « l’Aharmôk l’empêche de faire bonnes œuvres » ; ou peut-être : « il empêche l’Aharmôk de faire bonnes œuvres » (en empêchant les missionnaires de l’éclairer).

55. aliyâ grebmô à-hùithôi ; traduction conjecturale : old yuan pun grahmak masïh, « celui pour qui grandeur est dans le grahmak, c’est-à-dire qui donne pouvoir pour corruption ». Litt. « de lui corruption dans l’âhôitba », àhôitha signifiant masih, mahattvam.

56. Les tyrans aveugles à la vérité (voir Y. IX, note 55).

57. Traduction tout à fait hypothétique : varecâo hicà fraidivâ ; le texte pehlvi a : varjândn apdrùn ddndkdn u frdî-ddtistdn, man pun apdrûnth anband ( ?) pun babâ yak/isanûnd. varecâo désigne ici l’habileté mauvaise (apdrùn ddndkdn-, cf. Vd. XX, 1 où varjômand, non qualifié, est dândk) : fraidivâ — frâi ddlistdn P., prabhûta nydya N., ce qui semble désigner les excès de la justice : le texte de la glose pehlvie est mal établi : le mot que je transcris anband (d’après une glose marginale du Yasna de Burnouf) peut être hûbôd-, et le sanscrit samcayam prouve que Nériosengh lisait anbdr : J* et Pt* ont bùn au lieu du babd&Q Spiegel : mais le dvdra de Nériosengh prouve babd-, rien ne répond à bîcâ et l’on serait tenté de corriger en varcâonhicâ, si les manuscrits n’étaient tous d’accord dans la coupe.

58. En rendant jugement en sa faveur.

59. saocayat, traduit gûft « il dit » ; je le traduis d’après saoca « raillerie » [afsôs, 15. Puisqu’ils ne se convertissent pas*^®, les sourds et les aveugles seront anéantis®— ; et ceu.A-là aussi qui, ayant le plein pouvoir, ne donnent point la vie®\.. Mais les tiens seront portés par les deux [anges] dans la demeure de Vohu Manô®®.

1 6. La plus excellente des choses, c’est l’enseignement vertueux [donné] avec intelligence®®, par l’homme capable, ô Mazda Ahura, d’éclaircir mes doutes®’; car au méchant viendra la soutîrance et [viendra] la récompense qu’il mérite à celui qui désire proclamer [la loi].

17. Dans ma prière, les mains tendues… (Y. XXVIII, 1 ; 2 fois).

Yathà ahù vairyô (4 fois).

Ashem vühù (3 fois).

Nous sacrifions au Hà Ahyâcâ hvaêtush.

Yénhê hâtàm.

Yt. XXII, 13 ; cf. Etudes iraniennes, II, 131), et d’après urvâkhshukLti (plus haut, stance 11, note 46).

60. anàîsli (~ an-àish) : an-yâlûnishn râi, amat harâ 6 danà din là yâtûnand : « pour ne pas venir, c’est-à-dire s’ils ne viennent pas à cette religion » : cf. Y. XXVIII, 9, note 33.

61. Voir Y. IX, note 55.

62. à vi nénàsâ, hard avin ijahvûnand « deviennent invisibles, s’évanouissent ».

63. Qui, ayant ta pleine puissance, n’en usent pas pour protéger ou développer la vie du monde.

64. « Haurvatât et Ameretât » qui nourrissent les âmes des bienheureux au Paradis : Yt. 1, 25.

65. M Dans le Garôthmân », le Paradis ; cf. Vd. XIX, 31, 102.

66. yé ushuruyê syascit dahmayà (Geldner dahiuahyà ; l’enseignement de l’homme de bien) ; punfrâkh ôshih àmûkhtiskn zak i dàhraihâ i veh martihâ « l’enseignement (syascit) avec large intelligence vertueusement ». La traduction adverbiale dàhmllid, véh marlikd, favorise la lecture dahmayà contre dahmahyà ; frdkli ôshih est une traduction étymologique, ushuru, dans lequel ru est sans doute un simple suffixe, étant décomposé en ushi et vouru.

67. yèhyà mà aithishclt dvacthà : aitliish est rendu dshkdrak’, faudrait-il corriger en haithish, dshkdrak étant la traduction ordinaire de haithya ? Ce qu’il y a d’étrange, c’est que le dernier vers de la strophe semble présenter une faute d’orthographe du même genre : ahhayà est traduit arjdnigih, ce qui semble renvoyer à banayâ ; ce sont deux fautes, si faute il y a (car il faudrait en supposer une encore au Hâ L, 3 a), qui s’e.xpliqueraient assez bien dans l’hypothèse que dans la copie d’où dérivent nos manuscrits cette strophe a été écrite sous la dictée.




HÂ 33 — GÂTHA AHUNAVAITI 6



1-4. Accomplir la loi dans sa pureté primitive, c’est faire le mal au méchant, faire du bien au juste, repousser par le sacrifice l’Indocilité à la loi, l’orgueil, la mauvaise foi, la dureté.

5. Invocation à Sraosha pour obtenir son secours à l’heure de la mort, afin de passer au Paradis ; à Vohu Manô pour obtenir son assistance à l’heure de la résurrection (§ 6) ; à Ahura, pour obtenir la vraie loi et les dons qu’il promet à ceux qui la suivent (§§ 7-8). Ahura donne aux hommes l’exacte mesure de bonheur qu’ils méritent : qu’il nous donne tous les biens de la fortune, richesses héritées, acquises, et à venir (§§ 9-10) !

11-14. Invocation à Ahura et aux Amshaspands ; qu’ils lui pardonnent ses fautes, le délivrent de ses ennemis, lui donnent la force pour faire le bien aux hommes ! Il leur remet toute la direction de sa conduite, pensées, paroles et actions.


Ce Hâ est d’un caractère beaucoup plus abstrait et plus vague que les précédents et se traîne davantage dans les généralités édifiantes. D’après le Cim î Gâsân (§ 8), ses quatorze strophes symbolisent l’action des Amshaspands sous ses deux formes, matérielle et spirituelle. Il a été utilisé par la liturgie (stances 4 et 11) et certains vers, entre autres le début des stances 4 et 6, donneraient à penser qu’il a été écrit dès le début pour le sacrifice.


Consulter Dînkart, IX, 10 (Sûtkar) ; 33 (Varshtmânsar) ; 55 (Bak).


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a 1. Yathâ âish ithâ. — Regardez’et accomplissez les lois données au début du monde^, les œuvres très pures qu’ordonne le Ratu*, tant pour le méchant que pour le juste ^ et pour celui en qui se rencontrent en égale mesure le mensonge et la pureté®.

2. Celui qui avec l’œuvre de sa parole, de sa pensée ou de ses mains, afflige le méchant et qui se fait instruire dans le bien®, celui-là donnera Ahura Mazda son gré et son plaisir.

3. Celui qui fait le bien® au juste, au parent, au confrère, au serviteur® et veille activement au bien du troupeau celui-là appartient au Bien, est un ouvrier de la Bonne Pensée".

4. C’est donc toi que j’honore de mon culte, ô Mazda, non*^ l’Indocilité

1. J athâ àish ithâ vareshaitê ; litt. « comme vu, ainsi il accomplit »:âish, pun mkîrishn, cf. Y. XXVIII, 11, n. 39 ; XXXI, 2, n. 5.

2. La loi première, « la religion des Gâthas ».

3. ratush shyaothanâ « les œuvres duRatu », c’est-à-dire conformes aux instructions du Dastûr, du guide spirituel (D’mkart, IX, 33, 2. pun dastôbar kartan î kuld Adr). — Zoroastre, assailli à sa naissance par les démons, prononça ce vers et demi au moment où ses bras sortaient du sein de sa mère, et l’Esprit de ces mots repoussa le démon (Dinkart, IX, 24, 9).

4. « Pour le méchant qui veut devenir juste ; pour le juste qui veut devenir plus juste encore » (P.).

5. Litt. « et celui pour qui viennent en égalité les [actes] de mensonge et les [actes] purs ». — mithahyâ, pluriel neutre de l’adjectif mîthah-ya, dérivé de mithô. hémem yâsaitê, ham mat yakôyamûnït, viennent en égalité. « M. Roth a reconnu, avec beaucoup de sagacité, dans ce passage l’origine de V hamêstagân des Parsis. L’Aamêstagânesl le lieu intermédiaire entre l’enfer et le paradis où attendent le jour de la résurrection les âmes dont les fautes et les bonnes œuvres s’équilibrent exactement à la balance de Rashnu [Ardâ Virâf, VI, 5, Il ; Hâdôkht Nask, I, 35, éd. Haug). Hamêstagân ne vient donc pas de ham îstâdan (Lexique à Y Ardâ Viraf, p. 37), mais de ham yàs. — Le pehlvi hamyêstânig dans la glose signifie « qui est du *ham-yâsa « qui a l’égalité d’action ». — Le vers est cité pour la définition de V hamêstagân dans le Vendidad pehlvi, p. 95.

6. vanhâuvâ astim côithaitê « enseigne sa personne dans le bien »; ou peut-être « se fait instruire par l’homme de bien ».

7. râdeùtî, védique râdh. Il fait à Ahura l’offrande la plus agréable.

8. vahishtô:voir XXX, 2 a, note 5.

9. Voir Y. XXXll, 1, note 2.

10. vîdàs.. thwakhshanhâ gavôi « voyant avec activité (tùkhshdkth) au troupeau »; cf. Y. XLIII, note28.

11. vanhéushcâ vâstrè mananhû « est dans le travail de Vohu Manô », c’est-à-dire « lui fait du bien ». — vâstra, v. Yasna XllI, 9.

12. Ou plus littéralement : « Aussi je repousse de toi par mon culte, ô Mazda,

[741]
et la Mauvaise Pensée 13[742] ; ni l’Orgueil contre parents 14[743], la Perfidie proche contre confrères 15[744], ni l’Insulte aux serviteurs 16[745], et le mauvais traitement du troupeau 17[746].


« Broyer le Hôm et t’Urvarâm, sonner du hâvan jusqu’à la fin de la strophe 18[747] »


5. J’appelle Sraosha à mon secours à l’heure où viendra la grande affaire 19[748] : fais-nous atteindre l’empire de Vohu Manô toute la durée de la longue vie 20[749] ; [fais-nous atteindre] par la vertu les voies pures où demeure Mazda Ahura 21[750].


6. Moi, le Zaotar, saintement pur, j’appelle [les dieux] du Paradis 22[751] : pour cela [Vohu] Manô viendra m’aider 23[752], quand s’accomplira l’œuvre projetée 24[753] ;

car il est deux choses que je désire de toi, ô Ahura Mazda : te voir et t’entrelenir.

7. Je viens h vous : que voire bouche m’enseigne, ô Mazda, les choses excellentes -■• ; les choses que les très purs proclament par Asha et Vohu Manô*^ Faites apparaître pour nous les dons que demandent nos prières-’ ! 8. Faites-moi connaître votre loi, afin que je marche en Vohu Manô-’^ ; le sacrifice, ô Mazda, dû à un dieu toi que vous, et les paroles de louanges qui vous sont dues, ô Asha’" ! Donnez-moi la force d’Ameretàt et les festins de Ilaurvatàt".

9. C’est toi, ÎMazda, et cet Esprit^-, qui donnez l’accroissement de vertu et de pouvoir^^ Ce sont eux qui mesurent le bonheur" : Ahura l’apportion sera possible » : c’est Vohu Manô, c’est-à-dire la vertu des hommes, qui la rend possible. Cf. Minohhnrd, LU, 6-7.

25. à ma àidùm vahishtà àhvaithyàcâ (G. à hvailbyàcà) Mazdà dareshatcâ. Traduction conjecturale ; littéralement : « ô Mazda, qu’il me montre de sa bouche des choses excellentes à moi qui viens (vers vous) » : àidùm, accusatif de Aidu ou ài-dva, cf. asrùdùm, Y. XXXll, 3. note 11 ; - âhvaithyà câ, ptin puma « avec la bouche » ; semble un dérivé de àonh àh ; — dareshatcâ, nihlzis/tn (de dares-sh ; pour dareshatacà ?

« montrez »). Glose : « quand je viens à vous, dites-moi ce qu’il faut dire avec 

la bouche, montrez-moi ce qu’il faut faire avec la main » : la glose semble opposer àhvaithyàcâ et dareshalcà.

26. Vers que l’on récite en se coupant les ongles, par jeu de mot sur sniyè : voir Vendidad, XVII, 7.

27. Litt. « que paraissent parmi nous manifestes les libéralités suppliantes ! » [atghatân râl’ih ô lanà padtâk yahvûndt, « c’est-à-dire que votre libéralité se montre à nous » !).

28. Glose : « pour que je me donne à vous ». — arethà, n vos lois, l’Avesta et le Zend ».

29. « Pour que la Bonne Pensée réside en moi » (P.). 30. yasnem, staomyà. — C’est-à-dire enseignez-moi votre culte, votre liturgie : cf. XXX, 1.

31. Donnez-moi en retour la force et l’abondance, l’une donnée par Ameretât, Génie de l’immortalité, l’autre par Haurvatàt. — draom», «i"» ; quand draonô est employé au sens propre, il est traduit sûr ; au sens technique, il est transcrit darûn. 32. at toi Mazdà tém mainyiim asbaokhshayafitào saredyayâo : sujets absolus, toi et tém mainyûm, « toi et cet Esprit (Vahùman »), gouvernant le duel ashaokhshayaùtào ; n. 33.

33. ashaokhshayaùtào est un participe duel ; asha est virtuellement au génitif comme saredyayâo.

34. hvàthrâ maèthà maya : litt. « le bonheur demeure selon la mesure », c’est-à-dire « dans la mesure qu’il faut » [cand apàyat), dans la mesure méritée. tera^’ avec rexcellenl Vohu Manô ! Ils font l’œuvre ensemble en perfection ^", leur âme étant en accord’".

10. Tous les biens du monde, venus du passé, venant du présent ou à venir’^ ô Mazda, qu’il le plaise de nous les donner ! Puissé-je aussi grandir en bonne pensée, en pouvoir, en sainteté et en bien-être du corps ^’. Le Zôt met dans le Hâvan ce qui a pu rester sur lu pilon de Hùm et d’Urvaràm, essuie le pilon et dit en bâj avec le Ràspi :

Brisé soit Ganâ Mainijô ! Mali’diction mille fois sur Aliriman ! Puis il prononce à haute voix la strophe suivante qu’il répète trois fois : H. très bienfaisant (yé sévishtô) Ahura Mazda, et  :’maiti ; el loi, Asha, qui fais croîtrele monde ; et vous, Yohu Manô et Khsbalhra"’ 1 Écoulezmoi (sraotâ), pardonnez-moi^’, et donnez-moi partout l’empire^- (paitî) [3 foisy.

En prononçant le mot yé sévishtô, le Zôt jette dans le filtre tout le Hôm et YfJr- 35. Lilt. « qu’il l’apporte (le bonheur) ! ».

36. Litt. « de ces deux en perfection œuvre commune » (tâkurenem, ham karldrih • cf. sscr. *sa-karauam).

37. Cf. Yt. Xix[ 16.

38. Litt. « qui ont été, qui sont et qui seront » : glose : « qui ont été — héritage des ancêtres ; qui sont — amassés par moi-même ; qui seront — d’ores en avant ». 39. Donnez-nous les biens de Haurvatàt, et aussi ceux de Vohu Manô, de Khshathra, d’Asha et d’Ameretât. — Ce dernier vers est récité dans le KhorsIiH Numiish du matin : cf. Y. LXVllI, 23.

40. Invocation à Ahura et aux quatre Amshaspands spirituels. 41. " Pardonnez-moi les fautes que j’ai pu commettre » (P.). 42. àdâi kahyàcît paili, apam yahlnmél katdrcdipatih slialitdik i lulamd zaldci tamd « donnez-moi toute sorte d’empire, c’est-à-dire la souveraineté ici et là-bas ». paili est donc considéré, non comme la préposition, mais comme un abstrait de paili « maitre ... — A-dà s’emploie probablement, comme dans les Védas, au sens de .< recevoir, prendre » (cf. note 48 ; el XXVll, 1 ; XXXV, n. 11, où dad, sans préfixe, semble employé dans ce sens) : âdài serait un subjonctif moyen. 43. Cette strophe est déjà dans la liste des Thrishâmrùtas du Vd. X, 8. Voici comme le Slvhjasl là Shâyast essaie d’expliquer cette triple répétition (XIIl, 9) ■ « La triple répétition de la strophe yé sévishtô et la présentation du zôhr répondent aux quatre classes : aux mots Ahura Mazdào et Ashem fràdat le Zôt tient le zôhr à la hauteur du cœur et à sraolà il le lient à la hauteur du bras : c’est afin que les guerriers aient plus de cœur dans la bataille contre les étrangers et que les laboureurs aient le bras plus robuste pour labourer et cultiver. » vardm piles qui sont dans le Hàvan : il verse le zâkr de la coupe à zâ/n- " dans le Hâvan et du IIAvau dans le fdlre : puis il prend le fdtre dans la main et presse entre les doigts le /loin et l’Urvaràm dont la sève coule dans la coupe à Pârnhom" ; il retourne le Hàvan.

1 2. Délivrez-moi, ô Ahura^* (us moi uzâreshvâ Ahurâ) ! Ârmaiti, donnez-moi la force" ! très bienfaisant Esprit, Mazda, puiss6-je vertueusement saisir^* par Asha la force triomphante*’ et la Maîtrise par Vohu Manô^".

13. Donnez-moi que je puisse, par la force qui est vôtre’", faire à plaisir En prononçant les mots us moi uzàreslivâ, le Zôt essuie le fdtre, le met sur le Hàvan retourné (v. le niranrj précédent), met par dessus la coupe à zôhr vide et verse dans celle-ci la coupe à Parâhôm qu’il lave ensuite dans la cuve et dépose en la retournant au pied du Màhrû.

44. Tenir compte des indications liturgiques du S/idijasI là Shâyasl, note précédente.

45. Voici les indications de Pt* : vâcUt srishdmrutîg gavis/in. pun kulâ paiti hôm u urvarâm harà afshàrlslm ; skûrak dar miydn hôm pdlak anakhtûnishn. Rdsp’tg harâ rôishâ 4 angûst madain vakhdûnishn , olyadd hôi zôt yadrûnishn, jivdân inadam rôishd zôhr anakhlùnishn . « Répéter la strophe trois fois. A chaque fois, au mot [final] paitî, presser le hôm eil’i(r vardm ; mettre le fdtre à Hôm au milieu du vase [qui doit servir à recevoir le Paràhôm]. Le Râspi prend la coupe [de la maiu droite du Zôt], en la saisissant par la tête entre quatre doigts [c’est-à-dire entre le pouce et trois doigts] et la met dans la main gauche du Zôt. Mettre e jivdân (le vase à lait) par dessus la coupe à zôhr. » — Une partie de ces indications est prématurée : les opérations mentionnées depuis les mots Rdspig bard rôishâ ne sont accomplies que plus tard après la récitation de la stance 4 du Hà suivant, au moins dans la liturgie indienne. Voir Y. X.VXIV, 4.

46. uzâreshvâ : algham bôjâi.

47. Cf. Y. XXX, 7 6. — Le pehlvi semble avoir lu ârmaitim ; " [0 Ahura], donnemoi Armaiti et la force ».

48. vanuhyâ zavôâdâ ; zavô « saisie, action de saisir » [griftdr : cf. Y. II, note 3), dépend de âdâ « je prends, je fais pour moi », cf. note 42 ; vanuLjâ, adverbe de vohu.

49. ashâ hazô émavat : la force qui triomphe d’Ahriman.Le pehlvi, grammaticalement inexact, mais correct pour le sens, traduit : ahldyih madam ô slahmak Zanâk Minôi amâvand havd-t : « Asha est puissant sur le violent, sur Ahriman ». Cf. Y. XLIII, 4, n. 16.

50. fsératùm, sarddrih ; voir page 64, note 12. 51. yâ vé aljifrâ : a’igham pun kdr d’ind î lakûm patiik’ih yahvûndt apam yahbûnêt, « c’est-à-dire puissé-je avoir la force par les bonnes œuvres qui sont de vous et donnez-la-moi !

»

la joie [des hommes] - ; par les [dons] de Khshathra, ô Ahura, et par la dévotion de Vohu Manô ; et loi, Spenla-Àrmaid, forme nos caractères par Asha^

14. Et Zarathushtra, lui, t’ait don de son ànic. Il donne à Mazda la conduite "’ de sa pensée dans le bien’" ; à Asha, celle de ses actions^, et à Khshathra et Sraosha celle de sa parole". Zôt et Râspî ensemble :

45. Dans ma prière, les mains tendues... (Yasna XXVIIl, i ; 2 foh). Yatliâ aliù vairjô [4 fois).

Ashem voliù (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Yathâ âish ithâ. Yêûhêhâtâm.

52. Faire leur bonheur futur.

53. C’est-à-dire imprime en notre caractère la sainteté d’Asha. La strophe passe en revue les vertus des quatre Amshaspands abstraits. 54. paurvafatêm, la £ ;uidance (état de celui qui est devant, paurva)- cf Vi«néred IX, 4(X, 19).

55. Litt. <c la conduite de la bonne pensée », avec allusion à l’Amshaspand qui la représente, Vohu Manô. Le pehlvi n’est incorrect que grammaticalement en traduisant : « il donne sa conduite à Mazda et Vohu Manô ». 56. <( C’est-à-dire que je fais [seulement] les actions qui plaisent à Ashvahisht » (P.). 57. C’est-à-dire que sa parole prêche l’obéissance à la loi divine (sraosha) et la fait régner dans le fait (khsliathra). Le pehlvi traduit : « donne à Khshathra l’obéissance de la parole », ce qui signifie sans doute « fait obéir à la parole sainte par la force du pouvoir ».

58. Les strophes 12-13-14 forment le début de l’Atash Xyàyish ot la fin du Màh Yasht.

3i




HÂ 34 — GÂTHA AHUNAVAITI 7


1-4. Le fidèle offre à Ahura les pensées, les paroles, les actions qui réalisent les vertus des Amshaspands : les œuvres du juste dont l’âme est pénétrée de la sainteté (§ 2), du sage parfait qui en toute chose sert Ahura et les siens (§ 3). Ainsi, à l’heure du jugement dernier, il pourra affronter sans crainte l’épreuve du bain dans le métal brûlant où passent tous les hommes (§ 4).

4. Il met son pouvoir au service d’Ahura en entretenant ses pauvres et lui demande un signe d’évidence auquel faire reconnaître la vérité (§ 6) : car le vrai don à Ahura, c’est d’enseigner sa loi (§ 7). Horreur de l’hérétique, du négateur, qui égare le peuple (§ 8). Celui qui, connaissant le bien, ne le suit pas, est pire que les bêtes brutes (§ 9) ; le sage est celui qui fait embrasser aux autres les œuvres du bien (§ 10).

11-15. Zoroastre termine en demandant à Ahura de lui enseigner les règles du culte et la voie du bien où les justes trouveront un jour la récompense suprême ; il lui demande l’intelligence dans la vertu et la connaissance des œuvres et des paroles excellentes par lesquelles le fidèle pourra travailler à amener à la fin des temps le triomphe d’Ahura et le renouveau du monde (la Frashô-kereti).


Dînkart, IX, 11 (Sûtkar) ; 34 (Varshtmânsar) ; 55 (Bak).

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1. Yâ shyaothanâ. — Les œuvres, les paroles, les sacrifices qui donnent l’Immortalité’ et Asha et Khshatlira et llaurvalàt-, ô Mazda, c’est à toi avant tous antres ’ que nous les donnons, ô Aluira. 2. Car toutes les œuvres que nous t’offrons, sont œuvres de la Bonne Pensée et du Bon Esprit* ; ce sont les œuvres de l’homme de bien, dont l’âme a la sainteté pour compagne^ Je t’aborde, ô Mazda, avec les prières dues à tel que toi, et avec les hymnes des chantres". 3. A toi, ô Ahura, nous donnons le Myazda’ ; à Asha, sa prière* ; à Khshathra tous les mondes entretenus par Vohu Manô’^ Car celui-là est le sage parfait qui en toute chose sert vous et les vôtres’", ô Mazda. l.Litl. « par lesquelles œuvres, paroles, sacriUces, je donne l’Immoi-lalité... >> c’est-à-dire : « j’agis, je parle, je sacrifie de telle sorte que mon âme en deviendra immortelle ». — C’est d’après ce vers que le Skdyast consacre cet hymne à Ameretât.

2. Les œuvres qui manifestent les vertus de ces trois Génies. 3. pourutemâîsh, pêshtar.

4. Litt. « à toi toutes les choses données sont par [Bonne] Pensée (Vahûman) et [sont] Bon Esprit » ; (Maiiiyusli vanbush = Spcùtù Mainyusli). Glose : « c’est-à-dire j’ai offo t de telle sorte que je fais toutes choses selon la loi des Gàthas {pun gdsdntgUi ; idîntifiées à la volonté du Spenta Mainyu) et selon la vertu ». 5. yèbyà m-và aslià hacaitè ; ou bien(ains ; l’entend le pehlvi) : « dont l’âme a pour compagne la félicité » (des saints).

6. Les prières ici-bas, les chants au ciel : « ici-bas je t’adresse des prières et dans le ciel je te chante » (Nériosengh). — jrarôtnsli slùlàm : le pehlvi traduit dar garôlmdn sidijêm «je te chante dans le Paradis, » traduction incorrecte grammaticalement, exacte pour le sens. Litt. le sens est : « avec les {farô de ceux qui te louent » ; or le Paradis est dit gai-ô-demànem « la demeure du jfarô » (si le mot est composé) ou « du gar » (s’il est juxtaposé). Il est donc vraisemblable qu’il faut chercher dans garô {^ar l’idée d’hymne, de chant, et que ^ar est le sanscrit gjir « chant ».^ 7. Le Myazda est spécialement dans le sacrifice l’offrande susceptible d’être consommée : le sens général est « aliment » : c’est peut-être dans ce sens propre qu’il est pris ici, car la glose pehlvie porte : bar pun khvêshik l lak ynkhsûnam, « je t’approprie les fruits » [phalam svddlihmtayd dadlidmi), ce qui semble signifier qu’il reporte et donne idéalement à Ormazd tous les produits de la terre. 8. Autrement dit, nous faisons la charité qui consiste à accorder sa demande au fidèle pauvre : la charité s’appelle ashô-dnd ^i don au juste » (représenté dans notre texte par Aslia).

9. Kbshatbra, personnification de la bonne royauté, a pour fonction de gouverner avec justice et d’entretenir les pauvres : « les mondes entretenus par Vohu Manô » sont les pays gouvernés avec justice et bonté.

10. ddndkihi bundak pun olà aîsh man pun kuld rnandûm zak obdùnad l ijazdân apasfi sût « la sagesse parfaite est dans l’homme qui en toute chose fait ce qui fait du bien aux Dieux ». — libsbmàvasu. locatif pluriel de Isbsbmâvat « tel que vous ». Le Hùspi vient près de la cuve, s’y lave la main gauche, reçoit de la main du Zùt le (iltre à Ilôni place sur le llftvaa avec la coupe ; zôlir (ju’il supporte (v. page 248), s’approche du feu et y met une bûche à’csm bôé en récitant avec le Zôt la strophe qui suit. Puis il revient près du Zôt, touche le Barsom avec la coupe à zukr et la rend au Zot qui la remet sur le Hàvan et met par dessus la coupe kjîvdm. Il met le filtre dans la cuve.

4. [Aussi] grâce à la vertu, nous affronterons avec joie ton feu puissant ", ô Mazda, ton feu rapide et fort, qui fait éclater son assistance en faveur de qui le réjouit, et qui châtie à plaisir ’-, ô Mazda, celui qui t’aftlige.

5. Par quelles œuvres ferai-je, ô Mazda, que mon pouvoir soit vôtre, que ma fortune soit vôtre" ? — En entretenant vos pauvres’^ [qui vivent] en sainteté et bonne pensée. Nous vous avons proclamé ’^ au-dessus de tous les Daêvas brutes et des hommes.

6. S’ilestvrai que cetfaulre] monde existe"’, ôMazda,ôAshaetVohuManô, donnez-moi un signe, afinque jepuisse habiterpleinementdans ce monde’^ 11. « A l’heure où aura lieu l’épreuve du feu (le var ntrang) sur celui qui a fait le bien >> [pun zak daman aniat var sai’ddfi zak man kar ukarfak obdûntyakoyamûnil). Il attend avec confiance l’épreuve finale du feu à la résurrection. Voir Y. XXXI, noie 15.

12. àtréni... cithià-avarihein ; voir XXXVI, note 1. — zastàishtàish,yj«rt tuvân k/wdh’ishn’ih « avec désir puissant ». — Pour la k’mjd, voir le nîrang correspondant dans le Hà précédent, note 45.

13. Litt. « quel pouvoir à vous, quelle fortune, quand par mes actions, ô Mazda, je suis à vous ? » Glose : « que ferai-je... de sorte que par moi votre pouvoir soit augmenté et que ma fortune soit tenue en votre possession » (c’est-à-dire qu’il en soit fait l’usage que vous feriez vous-même) ?

14. Déjà le derviche moderne ? Cf. Y. XIX, n. 51. 15. Peut-être : « nous vous avons proclamés », en parlant des pauvies. Ainsi l’entend le pehlvi : car il ajoute en glose : « c’est-à-dire vous êtes plus riches que les Daêvas... » Nériosengh d’ailleurs construit dans le vers précédent : « en vous entretenant, ô pauvres ». — khrafstràish, v. Y. XXVIII, note 19. 16. yèzi athù slà haithim « si ainsi [cej monde [est] évidemment. » slà, synonyme de sti ». Glose : « s’il est clair que la résurrection se produira ». 17. Glose : « dites-moi un signe qui enlève les doutes » ; afin que ceux qui l’entendent soient convaincus et ne se laissent pas égarer par les Ashemaoghas ; voir strophe 8.

18. ahyâ anhéusk vîspàmacthû : litt. « de ce monde toute habitation ». Nériosengh : « que nous habitions complètement dans ce monde ; c’est-à-dire que nous faisons toute chose en sorte que nous puissions bien elTectuer la résurrection » ; autrement afin que j’y arrive en vous offrant le sacrifice et chantant votre gloire’^. 7. (juels senties dons que le font, ô Mazda, ceux qui font connaître Voliu Manô-" ?

— Us enseignent le bien, dans l’aisance comme dans la détresse, et font grandir l’intelligence-’.

— Je ne connais nul tel que vous : dans ma vertu, protégez-moi donc-- ! 8. Mais ces hommes qui sont la perdition pour la foule - leur œuvre nous fait peur ; [nous tremblons] quand prévaut le trompeur-^, le négateur- ^ de ta religion, ô Mazda, dont la pensée ne suit pas l’Asha et loin de lui est Yohu Mauô.

9. Ceux qui sachant, ô Mazda, que Spenta-Armaiti est ton amour, se laissent aller au péché, faute de posséder Yohu Manô-^ ceux-là sont aussi oin de la Vertu que les brutes fauves-.

dit, pour que uous sachions notre devoir et puissions préparer dans notre mesure l’œuvre de la résurrection.

49. urvàidyâo stavas, « louant tes urvâidya : urvâidya » est traduit élymologiquement comme étant urvâta-da^ vdfrigdn dah’tshnih. La véritable étymologie est *vràd, védique vràdh.

20. Litt. « oii sont tes dons, ô Mazda, [de] ceux qui font connaître Yohu Manô ? » : (vaèdemnâ, ûkds dahishnih ; cf. XLIII, n. 46). Le Dinkart semble entendre : « qui sont connus de Yohu Manô » : « Mon Yohu Manô vient et observe les pensées des êtres corporels ; il me rapporte trois fois par jour les bonnes paroles et les bonnes actions de celui qui donne et de celui qui ne donne pas (ràd ... arâd) ». 21. Litt. « les enseignements du bien en aisance et en détresse ; faisant intelligence ». raèlihnào, traduit « le bien », désigne le bien matériel , la richesse (Y. XXXII, n. 42) ; il est pris ici au figuré ; il s’agit de la fortune en bonnes œuvres (kûr u karfak). La traduction sanscrite, satyàija, repose sur une fausse lecture du pehlvi, rashn au lieu de rêkhn. — usheuru, voir page 242, note 66. 22. « Je ne ne connais personne d’où vienne tant de bien que de vous, quand on fait le bien » (P.). — Vers cité Y. LYIII, 5.

23. Les .shemaoghas qui enseignent l’erreur et perdent les âmes. 24. nâidhyàoiîlieni, auquel semble répondre yj)’nc/i«n/ !a-Â :a ?vnà ; est traduit en pehtvt ndkït dahislin (pardécomposition étymologique en nâ-dh) [hâvisht] : « qui trompe ( ?) [le disciple] ». Cf. LYII, 10.

25. àstâ : anastîk aimanûnît « croit en la non-existence » ; cf. XLVI, n. 80. 26. Ceux qui, sachant le bien, font le mal, faute d’une volonté vertueuse. C’est le video meliora proboque Détériora seqiwr. — avazazat : bard shabkùnand « laissent échapper ». — vanhéush évistî mananhù, min avindishn’ih i Vahûman, « par non-obtention de Yohu Mano », parce que Yohu Manô n’est pas en eux ». 27. aèibyù mash ashà syazdat « Asha est très loin d’eux ». syazdat ^z : sïshd, lequel traduit sizhdyamnà et est glosé min rukiiik « à distance » (Y. XXXII, 4 ; note 17). 10. Mais le sago dira d’embrasser les œuvres de Yoliii Maiiô-*. 11 sait que Spenla-Ârmaiti est le lieu de repos du juste-’, et tous ces êtres [de mal]"’, ô Ahura iMazda, par ton empire, sont refoulés [sous terre] ^’.

11. Et toi, lu donnes les aliments de IlaurvalcU et d’Amerefàt ’* : par l’Empire de Vohu Manô croit Asha avec Armaili ". Par eux tu donnes vigueur et force ; ô Mazda, tu repousses la malice . 12. Comment ordonnes-tu les choses ^^ et que désires-tu ? En fait de louange, en fait de sacrifice ? Proclame-le, ô Mazda, pour que je l’endende ; que je sache comment lu ordonnes les lois du Bien. Enseigne-nous les voies saintes ", qui sont celles de Vohu Manô ^^

13. Dis-la-moi, ô Ahura, celte voie de Vohu Manô où la conscience des Saints*", à la suite de leurs bonnes œuvres*’, va goûter les joies de sa sain- 28. Il ne se contentera pas de connaître le bien, mais le pratiquera et le fera pratiquer.

29. liithàm : snkhaiiivdsam ; en sa qualité de déesse de la terre. Glose : ddm i vêhk /iàrishni kàr u karfak « la création qui donne bonne nourriture des bonnes œuvres » Framjî : « à l’homme de pensée parfaite (=r d’Armaili) Spendàrmat donne en récompense bonne nourriture «.

30. « Zan ;k Mînôî avec les pécheurs » (P.). 31. â vôjatlirà : N. nikhdtdyate [P. frôt kôshîhU ; de kôskUan « faire efTort » ; ?) « est avec effort poussé en bas »).

32. « Tu les donnes en récompense » aux justes ; ici et au ciel. 33. Ces deux lignes résument les rapports des six Amshaspands (l’Empire := Khshalbra).

34. vidvaôsliâin tliwôi alii : de là le nom d’Ahura : TÎdvaêslitvô (Yt. I, 8). 35. l ;a| toi ràzai’c, katdr and i lak virdyèshn. Glose marginale ; « demande de Zoroastre ; il désire la sagesse « [frashni Zarlmht, khart khvakUhn). 3(3. Les deux éléments du culte, la prière et le sacrifice, 37. <( La voie des Pôryolkêsh », des premiers fidèles (p. 17, n. Gti) ; la loi dans sa pureté primitive.

38. vaiihéiish livaè(éfig- nianahhô, man piin Vahûman khvéshi/i « qui sont dans la propriété de Yahùman » ; c’est-à-dire que l’on s’approprie par la vertu {puti frd- 7-ànih ô nafsha shdijal kartan).

39. Cette voie « qui conduit au ciel » (F).

40. ilaônào Saoshjaùtàm <■ les daêna des Saoshyaflts » : cf. le sort de la ilaêna du juste, Yt. XXlt. Dacna, « la religion », désigne subjectivement l’àme de l’homme dans ses rapports avec la religion, qu’elle suit ou ne suit pas : cf. XLVI, note 47.

— Vers récité par Zoroastre en naissant [Dinkart, IX, 24, 8). 41. yà hukeretà, quae benefacta fuerunt. teté, la récompense que lu annonces aux Sages ^-, la récompense, ô Mazda, que tu sais donner.

14. Donnez, ô Mazda, la récompense désirée à la vie incarnée, et aux actions de vertu, et h ceux qui travaillent avec la vache Azî". Donnez-leur votre science parfaite, ô Ahura, la science d’une intelligence qui fait grandir l’œuvre du Bien.

15. Mazda, dis-moi les paroles " et les œuvres excellentes ; afin que par la Bonne Pensée et la Sainteté [du fidèle] qui vous paie sa dette de louange *, vous puissiez, ô Ahura, par votre puissance, faire paraître à votre gré le monde de la résurrection *". (A répète ?’ 4 fois ■*’.) Zôf- et Râspî ensemble :

d6. Dans ma prière, les mains tendues... (Yasna XXVIII. i ; 2 foie). Yathâ ahù vairyô (4 fois).

Ashem vohû (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Yâ shyaothanâ.

Nous sacrifions à la Gâtha Ahunavaiti, sainte, maître de sainteté. Nous sacrifions à l’ensemble ** de la Gâtha Ahunavaiti. Yêiîhê bâtâm ".

42. « Dans le Garôthmân » (P.). — hyat civislità : maiiat crhhît : forme obscure. 43. Allusion aux trois classes, d’après la tradition, astvaitè iishtânâi u la vie qui a corps "Serait Vasrû, le prêtre (comme étant la vie incarnée ?) ; les actions de vertu ou de Vohu Manô sont l’œuvre du guerrier, de Y arlêslilàr ; ceux qui travaillent avec (ou pour) la vache Azî (v. Y. XXIX, 5) sont les laboureurs, vâstryôsh. Ces allusions sont assez douteuses, car astvaitè ushtànâi « la vie qui a corps » semble désigner l’humanité en général (v. Y. XXXI, H h), et le sens général serait : « Récompense les hommes qui ont agi vertueusement et été bons laboureurs ». 44. « La religion des Gàthas » ; cf. Yasna XLVI, note 6. 45. ishudem stùtô, litt. « qui loue le montant de sa dette » ; cf. XXXVI, note 12.

— P. « il paie sa dette en louange ».

46. Le sens général est : Révélez-moi ce que je dois dire et faire, afin que moi ayant accompli mes devoirs envers vous, vous puissiez produire la vie future. 47. Strophe déjà citée comme Cathrushàinrùta dans le Vendidad X, 12 (cf. Shâyast là Shâijast, XIII, 11) ; employée comme telle au Yasna XXVII, 4, où elle résume et introduit la Gâtha Ahunavaiti.

48. handàtâ, liamdaliislmîh (P.), samagrdm. dâlim (N.), s’oppose à l’invocation partielle des H :s qui composent la Gâtha.

49. Ici, dans le Vendidad Sade, se place le Vispéred XIV.




YASNA HAPTANHÂITI. — HÂS 35-41




Le Yasna Haptanhâiti, ou Yasna des sept chapitres, est écrit dans le dialecte des Gâthas, mais sans être rythmé : c’est une Gàtha en prose.

Bien que le Dînkart n’analyse pas indépendamment les diverses parties du Yasna Haptanhâiti, ses sept Hâs ne forment pas un développement continu et il est probable qu’ils ont été réunis ensemble, pour une raison d’ordre purement extérieur, la similarité du style, comme les Hâs des diverses Gâthas ont été réunis ensemble par la similarité du mètre.


Consulter Dînkart, IX ; 12 (Sûtkar) ; 35 (Varshtmânsar) ; 57 (Bak) ; Cîm î Gâsân, 16-26.



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a

HÂ 35. — YASNA HAPTANHAITI 1




Deux idées dominent ce Hâ :

1o  Le fidèle, qui enseigne le bien, s’approprie le mérite de toutes les bonnes œuvres qui seront accomplies sous son inspiration (§§ 2, 8).

2o  La meilleure des bonnes œuvres, c’est, à l’égard du ciel, d’adorer Abura ; à l’égard de la terre, de bien traiter le bétail (§§ 3, 4, 7).

Que chacun, dans ce sens, pratique lui-même et enseigne aux autres ce qu’il sait en toute certitude être le bien (§ 6). Prenez pour instructeur suprême Ahura (§ 9), dont le culte est au-dessus de tous les cultes.


Le § 4 est une introduction générale au Yasna (qui ne commence qu’au § 2.


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Zôt et Râspi ensemble :


1 1[754]. Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants. iNous sacrifions à toute la créalioii du Bien, spiriluollc ei malériolle ; dans l’amour de la bonne Sainteté, dans l’amour de la bonne Religion Mazdéenne.

Zi’it el Râspî euseiuble ’ :

2(4). Humatanâm.—De toutes les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions, d’ici et d’ailleurs, faites ou à faire, nous nous emparons, nous les transmettons-’, afin d’être au nombre des Bons*. (A rcrile ?’ 2 fois.) 3(*). Il est une chose que nous désirons, ô Ahura Mazda, sainte et belle % objet de nos pensées, de nos paroles, de nos actions, l’œuvre la meilleure qui puisse être pour les hommes dans l’un el dans l’autre mondée 4(10). Cette œuvre, la meilleure de toutes, nous l’accomplirons en ordonnant ’ à tous, h ceux qui sont instruits et ceux qui ne le sont pas, aux maîtres el à ceux qui ne sont pas maîtres ", d’assurer au bétail sécurité cl bon fourrage ".

5 (13) ’". La souveraineté qui nous vient du meilleur des souverains, nous 2. Ici commence le premier Hà (v. note 1). La première strophe, § 2, est répétée par les deux prêtres (éd. Tahmuras ; contra Geidner), comme le sont les débuts des cinq Gâthas.

3. Nous les enseignons : les bonnes œuvres qui seront accomplies par nos disciples nous appartiennent. — Dinkart, W, 57, 1 : m le juste s’approprie toutes les bonnes œuvres, faites et à faire, en enseignant le l)ien au.x. justes ». 4. D’après Nériosengh, «afin d’obtenir le bien dans les deux mondes» (pehlviu/’/ûn pâ/ilùm ô nafshâ vakhdîinam « prenant pour moi le bien »). — Binkart, IX, 35, 1 : « celui qui s’approprie bonne pensée, bonne parole, bonne action, celui-là s’approprie la sainteté et la récompense des saints ». 5. asLà srirà, <■ qui est sainteté belle ».

6. Parce qu’ils en sont récompensés dans les deux mondes (P.). 7. Autrement dit, la meilleure des bonnes œuvres consiste à bien traiter le troupeau. — Stance prononcée par le Taureau Evakdàt en mourant [Bundniûsh, III). 8. surunTalascii asurunvatascà u ceux qui ont entendu, c’est-à-dire étudié, et ceux qui n’ont pas entendu, c’est-à-dire non étudié » [munie os/nnamùn/ik aig/iash êrpatislàn kart ijnkoijninùtii’l umanir anoshmaniûnùk airjhns/i là kart ynkôyamùnct . — khshayaùtascà akLshayaùtascà, les propriétaires et leurs hommes. 9. ràmàea vàstremcà ; ràina, traduit étymologiquement ràmishn « plaisir, joie », glosé apê-bimi » absence de crainte, sécurité », désigne en fait l’objet qui assure cette sécurité, l’étable, pdliist (§ 10 du pehlvi ; — *pasusli-asta). Le devoir suprême à l’égard du troupeau est de lui assurer bonne élable et bonne nourriture. 10. Bishàmrùta (Vd. X, 8) ; cité ’Vd. XVIII, 3 ; Vp. VI11,2 ; .Yfringàn Gàhànbàr, 8. la prônons, nous la donnons, nous l’exerçons", comme appartenant à Mazda et à Asha Vahishla ’-.

6 (16). Ce qu’homme ou femme sait clairement être bien, qu’il le dise comme il le sait" ; qu’il le pratique et qu’il l’enseigne à d’autres, qui le pratiqueront à leur tour tel quel.

7 (19). Or, ce que nous regardons comme la meilleure des choses, ô Mazda, c’est le sacrifice et la prière à Ahura, et c’est de nourrir le bétail’* ; et cela nous le pratiquons et nous l’enseignons de toute la puissance de notre désir.

8 (22). Car soit dans la maîtrise du bien, soit dans l’association au bien ’"^, tout homme peut trouver sa part de vie bienheureuse " dans l’un et l’autre monde. (A répHer 3 fois ’*.)

9(24). Et ces paroles ’", ô Ahura Mazda, nous les prononçons avec la 11. dademahicà cishmaliicà hvàmaliic». — dademahl ^n i/ahbùnaM bnafshâ « je donne à moi-mêmp », c’est-à-dire je prends, dad est parfois employé au sens du sanscrit à-dà « prendre » (Y. XXVII, 1 ; cf. Y. .VXXIII, note 42). — cishmalii = ; cdshrirn o aîshdn aifjh yalibùnci « je fais goûter à d’autres ; c’est-à-dire qu’il leur donne ». — àmaàz^obdûnain aîgh ddrishn barn obdùnam « je fais, c’est-à-dire je tiens » hvàmixhi, kcn-om’i , vient sans doute de hvan, qui a donné hvanu, kartdr (Y..IIl,note "15). 12. Nous exerrons pour le bien notre part de pouvoir, comme le fait le Maître suprême, Ahura, et la Vertu suprême, Asha.

13. Litt. << comme homme ou femme sait clairement, qu’ainsi il fasse connaître cela étant bon (athà hal vohù tat éeàdù : éeùdù, dkùs’tkd yahbùnad ô aîshân aîgh bard cashmad, « qu’il le fasse connaître à d’autres, c’est-à-dire qu’il l’enseigne »). — éeàdù est un impératif parallèle aux verbes qui suivent, verezyôtù, vàtôyùtù, où tù s’est affaibli en dû, probablement sous l’influence d’une radicale douce disparue. 14. « Le sacrifice et la prière, en ce qui vous touche (les dieux, le monde céleste) ; le bon traitement du bétail, en ce qui touche le monde terrestre » (P.). 15. Litt. « autant que nous désirons ».

16. ashahyâ... sairi, asliahyù verezénè ; le premier terme désignant celui qui a l’initiative du bien, le second celui qui s’y associe. Dinkart, IX, 35, 8 : <■ Il y a deux voies de demander et d’obtenir la vie : l’une par la maîtrise du bien... l’autre par l’association au bien ».

17. jijishàm yabishtàm àdà : litt. « donnée » ou plutôt « prise [voir n. 11) de vie la meilleure » (zîvishnâmandih... pdhlùm dahiskn : cf. fJ’inkart, IX, 35, 8 : zivislinilt-khvalùsltnih itpal’irishn).

18. Bishânirùta : Vd. X, 4 ; cf. Shdyasl, XIII, 23 : on dit deux fois la strophe Asbahyà aàt sairi « une fois pour l’éloge de l’Asha, une fois pour la destruction du démon. »

19 L’ensemble des paroles saintes : din î Anhrmnzd <c la religion d’Auhrmazd ». |ilus pai’failo pensée de sainteté. Et parmi eux -" c’est loi qiio nous prenons (avant tous] pour recevoir-’ de loi et pour nous instruire --. 10. Car plus qu’Aslia, plus que Vohu Manô et que le bon Khshathra, ta glorification est au-dessus de toute glorification, les paroles qui te sont adressées au-dessus de toutes paroles-’, le sacrifice qui t’est otlert au-dessus de tout sacrifice.

Yênhê hâtâm (i» fois) -

•20. Parmi les Amstiaspauds.

-2i. >i C’est, (le toi, entre tous les Amshasiiaiids, ((iic nous recevons le plus ■• Ju l’onnaissaiiee, la vi'riti'>].

’22. fradaklishtàreui « démonslratein- ». C’est Alnira qui inslniil de la façon la plus convaincante. . Id, r ! c.

’23. Peut-être : " tes paroles sont an-dessiis de lonti’s les paroles ". — Lire tlnvà Rvec .1% K’.

24. Récité denx Ibis, dit le S/nii/n.ii, MU, 21, nne fois pour l’éloge d’Auhrmazd et des Amshaspands, une fois pour la destruction d’.Miriman et de ses monstres.




HÂ 36. — YASNA HAPTANHÂITI 2




« Les six stances du Hâ Ahyâ thwâ âthrô, dit le Cim i Gâsàn, § 17, se rapportent aux six épreuves du feu, le cathrayâim âthraiâm du Nask Hûspàram 1[755]. » Ce Hâ, en effet, est consacré à l’invocation du feu, considéré comme agent de l’ordalie et principalement dans la grande épreuve à laquelle, à l’heure de la résurrection, seront soumis les bons et les méchants (V. XXXI, n. 15).


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1. Ahyâ thwâ âthrô. — C’est ton feu tout d’abord que nous venons servir, ô Ahura Mazda ; c’est toi, [ô Feu], et ta forme céleste 2[756], ô Spénishta !

Qui maltraite le feu, tu le maltraites 3[757].

2 (4) Que l’homme vienne donc, autant qu’il peut, réjouir le feu d’Âhura Mazda’ ! lU^^jouir celui qui sait le mieux réjouir, prier celui qui sait le mieux prier, et puisse le Feu venir à son secours à l’heure de la grande épreuve ^ 1

3(7). Àtar, tu connais" Aluira .Mazda, tu connais cet Esprit. Tu es Spénishta et sous un autre de les noms, Vàzishta ’. Atar, fils d’Aliura Mazda, sous tes deux formes * nous venons te servir. 4 (10). Nous t’abordons avec la bonne Pensée, avec la bonne Sainteté, avec les œuvres et les paroles de la bonne Connaissance". 5(l2)-(i(i4i. Nous le prions, nous te réclamons la dette ’", ô Ahura Mazda.

Avec toutes les bonnes pensées, toutes les bonnes paroles, toutes les bonnes œuvres nous venons à toi : — nous proclamons ton corps le plus beau des corps, ô Mazda" : — [nous venons à toi] vers ces espaces lumineux ’-, celte hauteur des hauteurs, là où l’on dit qu’est le soleil. Yênhêhâtâm.

mallraite le feu en lui apportant du bois vert, en y laissant tomber des matières impures, en réteignant.

4. Voir l’Atash Nyàyish, JAll, 8 lin. — .vàtàjà, pun tavdn. 5. A l’épreuve flnale ; v. Y. XXXI, note 15 ; XXX, note 7 : .< L’œuvre la plus grande qui soit, l’épreuve par laquelle à la résurrection les créatures deviennent pures, se fait au moyen du feu » [D’mkart, I.X, 35, 12). 6. vôi, forme obscure traduite àM%, comme si elle venait de vid : : peut-être n’estce qu’une étymologie. On serait tenté de voir dans vôi le sanscrit vài, certes : « certes tu es d’Âhura .Mazda [le lits] ; certes tu es de cet Esprit » c’est-à-dire tu as la forme -spirituelle et céleste (" quand il siège comme feu Varahràa »). 7. Spénisht.-», le feu qui brille devant .hura ; Yàzishta, le feu de l’éclair (Y. XVII, 11, 66-67) ; Vàzislita semble ici pris pour le feu matériel par opposition au feu céleste, de sorte que la formule revient à : tu as deux formes, une forme céleste ou spirituelle, une forme terrestre ou matérielle. 8. Ou : dans les deux mondes. Glose : a’ighasli hé/ir l tninôî u gît ! azash lakhvdr ijakfisûnam « c’est-à-dire que j’éloigne de toi l’impureté spirituelle et matérielle ». 9. cisti, voir Y. I, note 57.

10. isliùidyâmahi ; algh afàin pun Ink yahvûnàt « c’est-à-dire que dette soit sur toi » : nous le mettons en dette par nos bonnes œuvres auxquelles il doit récompense ; cf. XXXIV, note 45.

11. La lumière infinie où il réside et qui est son corps : voir plus haut,, page 22.

— Cf. LVIIl, 8, fin.

12. imào raocào ; dépend de pairijasàmaidè « nous venons à toi » (^fin du § 51. Glose : » que notre âme arrive à la sphère du soleil ■ c’est-à-dire au troisième paradis.



HÂ 37. — ASNA HAPTANHÂITI 3


« Les cinq stances de l’Ithâ ât yazamaidê sont de remercîment et de louange pour la production des bonnes créatures par Auhrmazd » (Cim i Gâsân, § 18). Elles font, pour cette raison, partie des grâces récitées avant manger et nous les avons déjà, à ce titre, rencontrées dans le Srôsh Darùn où elles sont commentées (HÂ V, pages 63-64).

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1. Ithâ at yazamaidê. — Ici nous sacrifions à Ahura Mazda, qui a créé le Bœuf, créé le Bien (l’Asha), créé les bonnes eaux et les bonnes plantes ; créé la lumière et la terre, et toute chose bonne ; par sa souveraineté, sa grandeur et sa bonté protectrice.

2 (4). Nous lui sacrifions, en tête de ses adorateurs qui vivent avec le bœuf.


3 (6). Nous lui sacrifions, par ses noms de Seigneur, ses noms de Grand Sage, ses noms bien-aimés et très bienfaisants ;

nous lui sacrifions, de tout notre corps et de toute notre âme.

Nous lui sacrifions, et aux Fravashis des justes, hommes et femmes.

4 (9). Nous sacrifions à Asha Vahishta, le très beau, l’immortel bienfaisant, qui est lumineux, qui est toute chose bonne ;

nous sacrifions à Voliu-Manô et au bon Khshathra ; à la bonne Religion et la bonne Maîtrise et la bonne Ârmaiti.

Yênhê hâtâm.

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a




HÂ 38. — YASNA HAPTANHAITI 4




Ce Hâ ouvre avec des invocations à la Terre et à un certain nombre d’abstractions religieuses ; le reste est composé d’invocations aux diverses espèces d’eaux au nombre de dix-sept. Les eaux y sont du moins invoquées sous dix-sept épithètes, où la tradition voit le nom de dix-sept sortes d’eaux différentes. La plupart de ces épithètes sont des άπαξ λεγόμενα intraduisibles : nous nous sommes donc contenté de les reproduire comme autant de noms propres, en donnant dans le commentaire la valeur technique qu’elles ont ou qu’elles ont prise. Nous reproduisons en appendice un chapitre du Grand Bundahish[758] qui suit de très près, complète et éclaire le Commentaire pehlvi.


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I. Nous sacrifions à cette Terre avec les Femmes ; à cette Terre qui nous porte et aux Femmes qui sont tiennes, ô Ahura Mazda[759] ; nous sacrifions à ces femmes dont le désir est dans la sainteté[760].

2 (4). Nous sacrifions aux Prospérités et aux Désirs réalisés, aux Questions et aux Pensées pieuses ^ ; et avec elles à la bonne Dévotion (Ashi), avec elles à la bonne Fortune, la bonne Prospérité, la bonne Célébrité, la bonne Parendi *.

3 (7). Et nous sacrifions aux eaux Maêkaintis ’, aux eaux Hébvaiiilis-, aux eaux Fravazah’ ;

aux eaux Ahuriennes*, aux eaux d’Ahura% aux eaux Havapanha", aux eaux Huperelhwa’, aux eaux Hvôghzhalha^ aux eaux Hùshnâthia ■’, au Cagema des deux mondes ’".

3. izliào, yaoslitayô, feraslitayô, àrmatayù : il semble qu’il faille grouper CBS quatre abstractions deux à deux, les deux premières étant la suite et la récompense des deux autres, izlia est « l’accroissement, la prospérité >> [afz-ùn). — yaoshti est obscur : je le traduis hypothétiquement, en lisant yaoklislitayô (lecture de .P)^ d’après yaot ;lishtavaùt = ; kàmakômnnd du Vendidad XX, 1. — feraslitayô désigne les questions que l’on adresse pour s’instruire à Ahura ou au Docteur et qui sont une des œuvres les plus méritoires du fidèle et les mieux récompensées (Vd. XVIII, 32 ; YasnaXLIIl, 10). — Les àrmatayù sont les pensées de l’homme pieux et soumis. 4. asliini, isliein, àziiilini, frasastini, Parendim. 1. maêkaiiitish, « les eaux qui sont dans la plante » pashang i pun uruar ijakôyarnûnU ; probablement la sève : peut-être la rosée (cf. note 15 et n» ! du Bundahish). 2. héhvaiiiUsh, giràti tajislin « les eaux qui coulent de la montagne », c’est-à-dire les rivières. — Bund. n°2.

3. fravazanhô « eaux de pluie » [vàràn’ig). — Bund. n" 3. 4. Ahurànîsli : armèshl u câliig u aparlkic mid ci andmcusht’irj ,< eaux stagnantes, eaux de puits, et autres indéfinies ». — Bund. n° 4. 5. Aburahyà, shûsr « sperme ». — Bund. n° 5.

6. havapaiiliâo, inês/iak « urine » ( ?). — Bund. n» 6 (gômêz). 7. huperethwâoscà, kùvatargUi « de bon passage » (traduction étymologique) ; glose : » aighamân nam dar tan ravâk yahvûndt, c’est-à-dire que l’humidité circule dans notre corps » ; correspond sans doute au n° 8 du Bund. « l’humidité qui est dans la peau des animaux et des hommes ».

8. hvùghzhathàoscà, ars « les larmes ». — Bund. n° 9. 9. hùsLiiâlhràoscâ : hus/mdyis/makih aighamân khû’i min lan bard tjdlûndl <c qui nagent bien (traduction étymologique), c’est-à-dire que la sueur nous sortedu corps ». La sueur. — Bund. n" 10.

10. ubôibyà ahubyà caçenià : znkl dar kuld 2 ahunn kdmak niaùlid « l’eau grandement désirée dans les deux mondes ». Nous voyons par le Bund. n° 11 que cette eau est le raoghna « huile, beurre ou graisse » qui parait dans l’alimentation des bienheureux (cf. ’i't. XXll, 18). La traduction de cagemâ est une fantaisie étymologique, le mot étant décomposé en la racine abusive cajj « désirer » (cf. XLVI, 2, n. 7) et ma assimilé à maz « grand », à moins que mas’ihd ne représente le redoublement de gam, kam conçu comme un intensif.

T. I. 34 4 (10). Quelque hoiis noms que vous ait donnés Ahura Mazda, ([ui donne le bien, sous les noms qu’il vous a donnés, nous vous offrons le sacrifice ; sous ces noms nous vous adorons, sous ces noms nous vous prions, sous ces noms nous vous réclamons votre dette ’" *".

o (13). El vous, eaux Azi", vous, eaux-mères’-, eauxAgenya’ eaux nourricières du faible enfant " ;

ou que nous vous appelions Vîspô-pailisli, ou eaux Excclleiilcs et Très Belles"’, je vous apporte, ô bonnes eaux, d’une offrande au long bras les dons de retour et les prières ’"'",, eaux Mères, eaux de la Vie ’". 10 ’i". ishùidyàuialiî ; v. XXXVI, noie 10.

11. îi/islioa, l ;/i(ii/ûk « la salive •>. — Jîund. u" 7. It2. inàlei-àshcà, 7iii(i dar hambandhhnîk zakaràn nakadàn tôklimaU « le liquide, [formé ?] dans ruiiioii de la semence du mâle et de la femelle ». — Buud. n" 12. 43. agenjào, klnin, « le sang » (le liquide de feu, d’*ajfni ?). — Bund. n»-13. 44. drijpidàjaiihù : danjôshdâyag avànUnr ( ?) mid dar pùsdnn « nourrice du faible ; avânltàr ( !) ; le liquide de la matrice ». —Bund. n°44. 45. vîspô-paitisli, peut-être Vispô-pitisli (, !•), << l’eau qui pousse dans l’arbre ou le tronc d’arbre » {k/iàn, traduit le z. varesliaji, Y. X, 42) ; il s’agit sans doute de la sève, ce qui force à voir autre chose dans maêkaiùtish, n» 1. — Bund. n" 15. 46. vahislitào sraêshtâo, mid î tan tôkhmak i min urvar ; « l’eau tan tôkkmnk qui sort des plantes » : — Bund. n" 46. C’est l’eau que l’on appelle dans les textes plus récents oUf’oT « eau de plante » et dont on se sert pour se laver les mains [Patet Jrani, 14 ; Barthélémy, Gujastak Ahalish, pp. 49-50). C’est le jus des plantes qui remplace le gâmêz : cf. Dndistân, XLVIII, 9, selon lequel (on se lave les membres» avec le liquide pur d’animaux ou de végétaux purs » pun pdk nam î minpàkàn gôspanddn urvnràn).

46’"". ràtùish dareghô-ltàzàusli ; autrement dit " abondante » ; — nàsliù, forme énigmatique ; traduite yazalùnênd " ils vont » ; variantes : nàishù, nàslié. — paitivjàdào paili-seùdà(», jûl dah/shn jùt fjnvhhn, dons à dons, paroles à paroles. 47. niàtanj jitavô, sliir « le lait ». — Buud. n" 17. — Les §i ; 3-4-5 se retrouvent, engagés dans la liturgie, Y. LXVll.




APPENDICE


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Les dix-sept Eaux d’après le Grand Bundahish




Il est dit dans la Loi qu’il y a dix-sept espèces de liquides  :

1o  L’humidité qui pose sur les plantes (nami madam urvarn yatihûnêt : Z. maêkaintîsh ; cf. p. 265. n. 1).

2o  L’eau qui coule des montagnes (zag i girân tajishn), « c’est-à-dire les rivières » (z, hébvaintîsh ; n. 2).

3o  L’eau des pluies (vârânig  : z. fravazanhô ; n. 3).

4o  L’eau des pluies, des eaux stagnantes et autres indéfinies (zag î câhik, zag î armêsht apârik anâmcashtig  ; z. ahurânîsh  ; n. 4).

5o  La semence (shûsr) des animaux et des hommes (z. ahurahyâ ; n. 5).

6o  L’urine (gômez) des animaux et des hommes (z. havapanhâo  ; n. 6).

7o  La salive des animaux et des hommes (z. azîsh ; n. 11).

8o  L’eau qui est dans la peau des animaux et des hommes (midi dar pôsti gôspandân imartumân ? z. huperethwâo  ; n. 7).

9o  Les larmes (ars) des animaux et des hommes (z. hvôghzhathâo  ; n. 8).

10o  La sueur (khûi) des animaux et des hommes (z. hûshnâthrâo ; n. 9).

11o  L’huile qui est désirée dans les deux mondes (z. cagemâ ; n. 10). li’L'oau qui est foruu’c dans rtiiiion di’s animaux cl dans celle des êtres humains (/,. mâterâshcâ ; n" 12). 13" Le sang des animaux et des hommes (z. agenyào ; n. 13). 14° L’eau qui est dans la matrice des animaux et des femmes et qui sert à nourrir le fœtus (z. drigudâyahhô ; n. 14). 15" L’eau qui est sous le tronc des plantes, ainsi qu’il est dit : Chaque tronc contient des gouttes d’eau qui apparaissent quand on met une tige à quatre doigts du feu : (z. vîspô-paitîsh ; n. 15). 1 6" L’eau mêlée aux plantes que l’on nomme tan tôkhmak fz. vahishtào sraêshtâo ; n. 16).

17" Le lait des animaux et des hommes (z. mâtarô jîtayô ; n" 17).




HÂ 39. — YASNA HAPTANHAITI 5



Invocation à l’ânie des animaux ; à l’âme des justes ; aux Ame shaSpentas.

Le fidèle se donne tout entier à Ahura.


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1. Ici nous sacrifions à l’âme du Bœuf et au corps du Bœuf 1[761].

Nous sacrifions à nos âmes et à celles des troupeaux qui nous font vivre ; à ceux pour qui ils existent et à ceux qui existent pour eux 2[762].

2 (4). Nous sacrifions aux âmes des animaux sauvages et des animaux domestiques 3[763].

Nous sacrifions aux âmes des justes de tout temps, hommes et femmes, dont la bonne religion lutte, luttera, ou a lutté [pour le bien] 4[764]. 3 («). iNoiis sacrilionsaux Amesha-Spentas, dieux bons, déesses bonnes’* ; toujours vivants, toujours plus forts" ; qui habitent avec Vohu Mauô ". 4 (10) ^ Comme loi, Ahura Mazda, n’as pensé, n’as dit, n’as donné et n’as fait que le bien, ainsi le donnons-nous [le bien], ainsi t’enseignonsnous [aux autres], ainsi t’adorons-nous en l’abordant’" [avec le bien] ; ainsi le prions-nous [pour le bien], ainsi te mettons-nous en dette " [pour le bien], ô Ma/da Ahura ! [’2 fois.)

5 (13). Nous venons h toi, l’appartenant comme à un bon parent ’-, appartenant à la bonne Sainteté, à la bonne Maîtrise ’ à la bonne Ârmaili i’J fois).

Yênhê liâtâm.

Autrement dit : vanaiftlî.de van, « frappent » ; vénglien » acquièrent », d’après vinJ, vand ; vaoïiai’é « ont été bons », d’après valiu et nare ( ? 11 faut pourtant remarquer que vananàiii, XLIV, n. 47, esl rendu shapirilt). 11 est clair que ces deux dernières traductions reposent sur des fantaisies étymologiques, amenées par la préoccupation de retrouver dans le texte des allusions aux trois classes. 5. Voir page 175, note 1.

ti. Voir page 57, note 4.

7. Voir page 57, note 5.

8. Cf. Yasna Xtll, 5-6.

9. cislimalii, càsluim ô ais/iàit.

10. Ou mieux : Ainsi allons-nous t’adorant : attjù tinvà âisli jazamaidè, ilioi lak put) i/(Uiuiis/in amat dar gr/tiln gltal xjdtûnam u glinl vazalûnam yaz/iahhùnam « ainsi l’adorons-nous en allée, c’est-à-dire venant dans le monde et en sortant » : cf. p. 274, n. 14 ». — Sur àisli, v. Yasna XXVIll, note 33. 11. isliùidjàiualiî ; voir Yasna XXXVI, note 10. 12. vanliéuslj livaètéusli hvaèlàCà u avec parenté de bon parent ». 13. Fsératu : voir page 64, note 12.




HÂ 40. — YASNA HAPTANHAITI 6




Le fidèle demande à Ahura la récompense qu’il donne dans ce monde et dans l’autre à ceux qui suivent sa religion.

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1. Ahû at paitî adàhû. — Te donnant ici dans nos actes, o Mazda Ahura, grandeur et perfection 1[765] ; faisant libéralité à ta [Religion], protectrice de l’Intelligence 2[766], d’où vient pour nous le bien 3[767] ; la récompense que tu nous promets, ô Mazda Ahura, si nous suivons ta Religion ;

2 (4). donne-la-nous dans ce monde et dans le monde de l’esprit. Oui, que nous venions dans ton amitié 4[768] et celle d’Asha, à toute éternité !

3 (7). Donne, ô Mazda, à ces hommes, ces hommes de bien, amoureux du bien % ces vaillaiils ouvriers, la longue prospérité", la solide amitié ’. El à nous, donne-nous la joie

4 (10). Puisse être à nous parent, voisin, ami qui suive noire impulsion " ! El nous, ô Mazda Ahura, puissions-nous être h vous’", saints, droits, libéraux de nos biens ".

Yênhê hâtâm.

5. Les partisans de Zoroastrc.

6. C’est-à-dire la félicité de la résurrection {afzùn tani /jashi). Sens littéral : « donne ces hommes à la longue prospérité... » 7. I^a solide (l)czvaitc), la durable amitié d’Ahura et êtres célestes. 8. l’eut-étre : « donne-nous qui nous donne la joie », c’est-à-dire de puissants protecteurs (aLnià-rafnaiiliô, zaki lanà râmimlàr). 9. yàish hislicaïuaidè, litl. " dans les choses où nous les poussons » ; bishc-estle redoublement dehac(sao), qui est le verbe de l’inspiration, de l’impulsion : v. XXXI, •12, note 47.

10. vé... hYàmà ; cf. Y. XXX, 9.

11 Envers Ahura et son clergé.




HA 41 (SP. 41, 1-17). —YASNA HAPTANHAITI 7




Même sujet que le Hâ précédent.


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1. A Ahura Mazda et Asha Vahishta, nous donnons, faisons donner et annonçons 1[769] louanges, invocations, prières 2[770].

2 (3). Puissions-nous obtenir de toi, ô Mazda Ahura, bonne royauté 3[771] à tout jamais 4[772] ! Puisse un bon roi, homme ou femme 5[773], régner sur nous, ô le plus sage des êtres dans les deux mondes !

3 (6). Toi à qui l’on obéit et qui donnes l’abondance 6[774], nous t’adorons, dieu accompagné d’Asha 7[775] ; et toi, donne-nous âme et corps’, ù le plus sage des êtres dans les deux mondes ! (i ? /ois’.) 4 (0). Puissions-nous mériter ’" ! Puissions-nous vivre, ô Mazda Ahura ! Puissions-nous, forts et le cherchant ", être dans ta joie longtemps", et puisses-tu nous donner longtemps joie et bonheur, ô le plus sage des êtres ! 5 (12) ". Pour le chanter et redire ta parole, ô Ahura Mazda, nous venons, contents et soumis ’*. La récompense que tu nous promets, ô Mazda Ahura, si nous suivons ta religion ;

6. donne-la-nous dans ce monde et dans le monde de l’esprit. Oui, que nous venions sous ta maîtrise et celle d’Asha, à toute éternité ! 7. Yciiliè hàtàm (2 fois).

Huiuatauàm. — De toutes les iîoilues pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions, etc.. (XXXV, 2 ; i* /bw).

Le Raspi : Yallià atiù vairyô {4 fois).

Aslieiu vohù [3 fois).

8. Nous sacrifions au puissant Yasna Haptanhâiti, saint, maître de sainteté.

Yênhê hàtâm.

8. Litt. : « sois pour nous àme et corps », gayascâ »steàtàosiA, j an ûtan (cf. Dinknrt, IX, 35, 20 : a fat jdii min land il u tanic « l’âme te vient de nous [les Amstiaspandsj, ainsi que le corps »). — Glose : « c’est-à-dire puissions-nous ne pas perdre la vie [avant l’heure ?] aighamdn apagayèliê al yahvûndt ». 9. Strophe déjà citée comme Bisliàinrùta dans Vendidad X, 4. 10. Mériter « salaire et récompense ».

11. aèsliàcà, k/wdsldr, « cherchant toi et ta religion ». 12. « A la résurrection ».

13. Les §§ 5-6 sont cités Y. Vil, 24-25 ; ils paraissent aussi en partie dans le Hà précédent (§§ 1-2), avec la variante hatiliemà « dans son amitié », au lieu de sarem « sous ta maîtrise ».

14. Aogemadaècâ usmahicâ visàmadaécà. Ce vers sert de début et le premier motsertde titre à un sermon zend-pehlvi, l’Aoçeinaidè (v. vol. II), qui l’interprète ainsi, eu intervertissant les deux derniers termes : «je viens [dans le monde], j’accepte [le mal], je suis résigné [à la mort] ».




HÂ 42 (SP. HÂ 41, 18-36)



Ce Hâ contient une série toute nouvelle d’invocations, consacrée presque tout entière à de grands objets naturels qui n’ont pas encore reçu leur yazamaidê. Ce Hâ est conçu dans le dialecte vulgaire.

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1 (Sp. XLI, 18). Nous vous offrons, ô Amesha-Spentas, l’ensemble du Yasna Haptanhâiti.

Nous sacrifions aux sources d’eaux.

Nous sacrifions aux gués des eaux.

Nous sacrifions aux embranchements des routes et aux confluents des routes.

2 (21). Nous sacrifions aux montagnes d’où les eaux coulent ; nous sacrifions aux lacs, réservoirs des eaux 1[776].

Nous sacrifions à l’abondance des grains 2[777] et nous sacrifions au dieu protecteur et formateur 3[778]. 3(23). Nous sacrifions à Mazda el à Zanithushlra ; nous sacrifions au ciel et à la ferre.

Nous sacrifions au venl puissant, créé par Mazda. Nous sacrifions au sommet Taèra de la llarailhi Baroza ’.

Nous sacrifions à la lerre el à toutes les choses bonnes. 4(2C). Nous sacrifions à la Bonne Pensée’ et au.x âmes des justes. Nous sacrifions à la Vàsi Pancà-sadvara’^.

Nous sacrifions à l’âne saint’ qui se tient au milieu de la mer VouruUasha Nous sacrifions à la mer Vourukasha.

5 (30). Nous sacrifions à Haoma d’or, qui pousse haut. Nous sacrifions à Haoma l’invigorant qui fait croître le monde. Nous sacrifions à Haoma qui éloigne la mort ■’. 6 (33). Nous sacrifions à l’écoulement des eaux ; nous sacrilioiis au vol des oiseaux.

Nous sacrifions à l’arrivée des prêtres, qui viennent du lointain "’, désireux de sanctifier le pays .

Nous sacrifions à tous les Amesha-Spenlas.

Yerihê hâtam.

4. Sur la Haraithi l>ai-eza ou Hara liarezaiti, Hlhurz. voir p. 101, n. 28 ; sur le Taèra, voir p. 102, n. 31 et Yt. XV, 7.

5. Voliu Manu, qui introduit les âmes des justes au Paradis : Vd. XIX, 31. 6. Sorte de Léviathan, plus formidable même que le Karô masyô (Yt. .XIV, 29).

— liunda/tin/i, WWl, 7 : « A propos du Vas Panc ;sadvaràu il est dit qu’il se meutdans la mer Fràkh-kart (Vouru-kasba) et sa longueur est telle que, courant d’une course rapitle de l’aurore au coucher du soleil, il fera seulement la longueur de sa taille. Il est dit aussi que les créatures des eaux vivent sous sa tutelle. » 7. Kliarem asliavancni, autre animal fabuleux, décrit au long dans le Bundahish, XIX : il a trois pieds, six yeux, neuf bouches ( ?), deux oreilles, une corne, le corps blanc ; il se nourrit d’une nourriture invisible el il est saint. Il est grand comme le mont Elvand ; sous sou pied, il y a place pour un troupeau de mille moutons ; son oreille couvrirait tout le Màzandaràn ; sa corne, qui a mille embranchements, détruit l’action des créatures mauvaises ; quand il plonge le cou dans la mer, elle tremble et le mont Gnàvad (v. p. 156) frémit. Son cri rend enceintes dans la mer toutes les créatures ormazdéenneset fait avorter celles d’.larimau ; son urine purifie toutes les eaux de l’Océan.

8. Sur la mer Vourukasha, voir Vendidad V, 15. 9. Les trois formes de Haoma : le Haoma jaune, le dieu Haoma, le Haoma blanc (voir p. 108, n. 64).

10. Le clergé ambulant : voir p. 94, n. 75.




GÂTHA USHTAVAITI



La Gâtha Ushtavaiti, ainsi nommé du Hâ qui l’ouvre (Hâ Ushtâ ahmâi), contient quatre Hàs, composés sur le rythme 5 (4 + 7) : c’est-à-dire que la strophe est formée de cinq vers 1[779] et que chaque vers compte onze syllabes, divisées par la césure en deux hémistiches de quatre et de sept syllabes.

La première strophe de la Gâtha(XLIII, 1) est répétée à la fin de chacun des quatre hâs qui la composent, comme pour l’Ahunavaiti : ce refrain est suivi de trois Ashem vohû, de l’invocation du Hâ et d’un Yênhê hâtâm ; mais il ne contient pas l’Ahuna vairya qui est propre à l’Ahunavaiti (v. page 203).

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HÂ 43 (42). — GÂTHA USHTAVAITI 1



1-3. Récompense promise à l’homme qui fait du bien à l’homme et à Dieu. Il recevra les joies de la vie éternelle. Celui qui nous enseigne dans le bien recevra le bonheur dans ce monde et dans l’autre.

4-6. Puissance et bienfaisance d’Ahura qui étend sa force secourable dans les deux mondes, qui décide entre le bien et le mal par le feu brûlant du Var nirang (v. XXXI, n. 13) ; qui, dès le début, a fixé le sort de bonheur et de misère qui adviendra aux bons et aux méchants à la fin du monde, alors qu’il se manifestera victorieusement avec Khshalhra, lo Pouvoir juste, et Vohu Manô, la Pensée vertueuse. 7-10. Le Prophète a rencontré Vohu Manô, qui lui demande à qui il est cl ce qu’il veut. Il veut écraser le méchant, assurer le bonheur et le triomphe du juste en louant Mazda et se donnant à lui. 11 veut servir le feu d’Ahura et se consacrer au bien tout entier. Mais que Mazda le guide, lui donne la sainteté à laquelle il aspire, la parfaite communion avec le Bien. Pour obtenir cette sainteté, répond Mazda, qu’il l’interroge : plus il interrogera Dieu, plus il sera fort.

H-14. Il est difficile, se plaint Ahura, d’amener les hommes à la vérité : c’est à cette œuvre que le Prophète veut se consacrer. Mais que Dieu ne lui reproche pas l’indocilité des hommes tant qu’il n’aura pas, pour faire triompher sa loi, l’appui d’un lidèle puissant qui suive les inspirations du Prophète (Vîshlâspa).

Nul comme Zoroaslre n’a enseigné Ahura aux hommes : qu’il obtienne donc son vœu de l)onheuràla vie future ! Qu’il soit récompensé d’avoir instruit les hommes !

15-16. Il demande un signe auquel on puisse reconnaître le bon du méchant. Puissent les mortels en qui vient prendre corps la sainteté obtenir vie et force !

Cette Gâtha étant, au moins dans ses premières hgnes, celle de l’espoir et de la joie méritée, est récitée par l’âme des justes, dans les trois jours qui suivent la mort et où elle attend l’instant d’être emporté par sa daêna au Paradis (Vt. X.I, 2)’ ; cf. l’Introduction au Hâ XLVI. Cf. Dînkarl, IX, 13 [Sûlkar) ; 36 [Varshtmânsar) ; 58 (Bak). Le Ràspî lave la main droite du Zôt, le Zôt prend en main le tâê et tous deux disent :

Prière aux saintes Gâthas !

1. 11 s’agit probablement du seul Hà Ushtaviati et non des quatre Hâs delà Gâtha. 1. Ushtâ. — Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive* ! Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons]M Vigueur et force de loi je désire ^ Si je soutiens le Bien^, donne-moi en récompense, ô Ârmaiti, la gloire, la fortune et la vie que donne Vohu Manô ® fois).

Le Züt seul :

2. Donne-lui la félicité suprême®. Que l’homme qui fait le bonheur reçoive le bonheur’de ta reconnaissance®, ô Mazda, Esprit très bienfaisant ! [Qu’il reçoive], pour avoir bien observé les règles de Vohu Manô, la joie de la longue vie qui dure toujours !

3 *®. Que cet homme atteigne le bonheur suprême " qui nous enseignera les voies pures de la bienfaisance ! [Qu’il l’atteigne] dans le monde des corps

1. ushtà ahiuài jahmài ushtà kahmàicit ; formule rendue obscure par l’absence du verbe et par l’hypersymétrie grammaticale ; litt. « bien à celui à qui bien à quiconque », c’est-à-dire : « le bien advient » ou optativement « le bien advienne à qui fait le bien à quiconque ». D’après le Dinkart, IX, 36, 1, cette Gàtha a pour objet « la grande récompense de l’homme qui, par sa bonne conduite, fait du bien à l’homme et à la sainteté de la religion ». — Cf. le commentaire avestéen de ce vers, dans le Baghàn Yasht, Y. XXI, 3-4.

2. Ou peut-être : « que Mazda lui donne d’être tout-puissant ! » — Les deux premières ligues de la Gàtha sont citées comme paroles d’Ahura dans le Yasna XXI, 3 4 : les gloses marginales ont conformément, au premier vers, pasukii gavislinih i Auhrmazd « réponse d’Auhrmazd » (voir l’explication de cette glose, Y. XXI, note 9) ; au second vers, jân î Zartûsht « récompense de Zoroastre ».

3. Noter, comme exemple du procédé étymologique, l’enclitique gat (cf. grec yi) traduite ptm xjâmatîinislin « à venir ; je désire de toi qu’ils viennent ». — utayùitî tevisliim ; dvaudva imparfait, le premier terme étant seul au duel.

4. ashem dercdyâi ; litt. « de soutenir l’Asha, donne-moi cette récompense » ; cf. pour la construction, la stance 13, note 41.

5. C’est-à dire la vie éternelle [aUjham apagayèliè al yahvàndt).

6. Litt. « à Ini de toutes choses la meilleure ».

7. Litt. « que l’homme de bonheur soit donné le bonheur… par lajoie (urvàdaiihà), etc… » ; hvâthrùyà (peut-être une fausse lectui’e pourhvâthravà), khvârlk-ômand.

8. lliwà cîcîtli^và « par ta connaissance ».

9. yà dào aslià.. inàyào : construire yâ-dào (cf. yà-varena) ; litt. « lesquelles mesures de Vohu Manô sont données justement ». Ces mesures de Vohu Manô sont la religion, din.

10. Cette strophe sert de début à la Dahma Âfritish, Y. LX, 1.

11. Litt. « ce qui est meilleur que le bien » (vanhéusli vahyô).

280 ANNALES UU MUSÉE GUIMET

et dans celui de l’esprit oui.dans les mondes même ** où réside Ahura ; l’homme généreux, pareil à toi, connaissant le bien et bienfaisant, ô Mazda.

4. J’ai reconnu ta puissance et ta bienfaisance, ô Mazda, dans la force secoiirable que tu étends sur les deux mondes dans la justice que tu rends entre le méchant et le juste, avec ton feu brûlant puissant pour le bien, et parce que tu m’envoies [celui qui est] la force de Vohu Manô

5. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je t’ai vu premier [des êtres] à la naissance du monde ; et quand tu as fixé la récompense [qui] par ton génie [sera donnée] aux œuvres et aux paroles — le mal pour les méchants et bonne fortune pour les bons, — à la révolution finale du monde ** ;

6. Cette révolution où tu viendras, bienfaisant Esprit Mazda, avec Khshathra et avec Vohu Manô par les œuvres de qui le monde grandit en Bien et avec ceux qu’enseigne le maître parfait^®, possédé de ton intelligence que rien ne trompe,

12. Dans ce monde et dans l’autre.

13. liaithyéù(j àstish « évidemment dans les mondes… »

14. liyat ta zastà yâ tù hafsliî avào ; litt. « quand sur ces deux mondes (tà = zak kulâ 2) tu fais (liafshi ; cf. Y. XXXI, 22, bapti — obdûnênd) secours par la force qui est tienne » (zastâyâ tù, pun tavân lak bnafshâ\ tù, forme obscure ; mais le vers est incomplet, il manque une voyelle ; lire yâ tavâ ?).

15. Dans l’épreuve du Var nîrang où « il manifeste le bôkht et Vêrakht » (voir Y. XXXI, note 15).

16. Litt. « parce que viendra à moi la Force de Vohu Manô » (Vanhéusli hazé maiianbù), c’est-à-dire « Sôshyans », le héros de la résurrection, qui triomphe d’Ahriman : cf. pour bazù pris eu bonne part, Y. XXXI1I, 12 c.

17. Litt. « que tu fais les œuvres et les pai’oles ayant leurs récompenses » (mizbdavàn).

18. dàmùisb urvaêsè apémê, dâ7n afdûrn ic varlêl’, peut-être : « jusqu’à la dernière révolution » : car les châtiments durent « jusqu’à la dernière révolution du monde, où a lieu la Rénovation à souhait du monde » [od zak î afdûrn ahvdn vartiskn amat Frashkarf, pun kâmak dar ahvân yahbûnihêt’, Üâdlstân, XLI, 6). — Cité dans le Khorshîd Nyâyish du soir, Y. LXVIII, 23.

19. Cité Vp. II, 5, 11.

20. aêibyù ratùsb séùg ; baiti ârmaitisb ; olâshân maii rat àmôzêt pun bundak mînishnik Sôshyans « ceux qu’enseigne un maître avec sagesse parfaite : Sôshyans », Sôshyans étant le Dastûr suprême des derniers jours. Ces élèves de Sôshyans sont sans doute les trente immortels, hommes et femmes, qui viennent l’assister dans son œuvre et dans celui dorospril’-, oui, dans los mondes mémo on rYiside Ahura ; l’homme généreux, pareils toi, connaissantlo bien et bienfaisant, ô Mazda. 4. J’ai reconnu ta puissance et ta bienfaisance, ô Mazda, dans la force secourable que tu étends sur les deux mondes"*, dans la justice que tu rends entre le méchant et le juste, avec ton feu brûlant ’^ puissant pour le bien, et parce que tu m’onvoies [celui qui est] la force de Vohu Manô ’^ 5. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je t’ai vu premier [des êtres] à la naissance du monde ; et quand tu as fixé la récompense [qui] par ton génie [sera donnée] aux œuvres et aux paroles ", — le mal pour les méchants et bonne fortune pour les bons, — à la révolution finale du monde ’^ ;

6. Celte révolution où tu viendras, bienfaisant Esprit Mazda, avec Khshathra et avec Vohu Manô par les œuvres de qui le monde grandit en Bien et avec ceux qu’enseigne le maître parfait^", possédé de ton intelligence que rien ne trompe.

12. Dans ce monde et dans l’autre.

13. haithyéùjj ; âstish « évidemment dans les mondes... » 14. Lyat ta zastà yà tù hafsliî avâo ; litt. « quand sur ces deux mondes (ta z= zak kuld 2) tu fais (hafshi ; cf. Y. XXXI, 22, bapti == obdûnênd) secours par la force qui est tienne » (zastà yâ tù, pun tavdn lak bnaf.shà ; tù, forme obscure ; mais le vers est incomplet, il manque une voyelle ; lire yà tavà ?). 15. Dans l’épreuve du Var nîrang où « il manifeste le bôkht et Vêrakht » (voir Y. XXXI, note 15).

16. Litt. « parce que viendra à moi la Force de Vohu Manô » (VanUéusb Lazé mananhù), c’est-à-dire « Sôshyans », le héros de la résurrection, qui triomphe d’Ahriman : cf. pour Lazô pris en bonne part, Y. XXX1II,12 c. 17. Litt. « que tu fais les œuvres et les paroles ayant leurs récompenses » (inizbdavrm).

18. dàmôish urvaêsè apémê, dâm afdàm ic varlêt ; peut-être : « jusqu’à la dernière révolution » : car les châtiments durent « jusqu’à la dernière révolution du monde, où a lieu la Rénovation à souhait du monde » [od zak ? afdthn ahvàn vart/shn amat Frashkart. pini kàmak dar ahvàn yahbûnihêl ; Dàdutdn, XLI, 6). — Cité dans le Khorshid Nyâyish du soir, Y. LXVIII, 23.

19. GitéVp. II, 5, 11.

20. aèibyô ratùsli sôùjfbaiti ârmaitisb ; oldshân mati rat dmôzêt pun bundak mhiis/inih Sôshyans « ceux qu’enseigne un maître avec sagesse parfaite : Sôshyans », Sôshyans étant le Dastùr suprême des derniers jours. Ces élèves de Sôshyans sont sans doute les trente immortels, hommes et femmes, qui viennent l’assister dans son œuvre 7 . J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je rencontrai Vohu Manô cl il me demanda^’ : Qui es-tu ? A qui es tu" ? Et quels signes, en ces jours de nos entreliens, te donnerai-je pour ton monde et ta personne -’ ? 8. Et je lui répondis tout d’abord : [Je suis] Zaralhushtra. Ce que je désire, c’est d’écraser ouvertement le méchant ; c’est d’apporter au juste la force et la joie ", c’est de lui donner à la fin des temps -’ la toute-puissance, tandis que je te loue, ô .Mazda, et te fais mien - 9. J’ai reconnu la bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je rencontrai Vohu Manô. 11 -’me demanda : Que désires-tu savoir -’ ? [Bund. XXX, 17). il se peut qu’il faille commencer la phrase avec aèiliyù qui désigaera les hommes en général. « Alors un maître parfait enseignera les hommes... » 21. D’après le Zanlusht Nfima la mission de Zoroastre débute par une entrevue avec Bahman (Vohu .Manô) qui précède les entrevues avec Ormazd et les Amshaspands. Dans le Diukart.VII (p. 88), qui malheureusement abrège la légende, Vahùman adresse à Zoroastre la même question qu’ici : inan zak liacàl ? Zarlûhaskt havâam u Qui es-lu ? ^ Je suis Zoroastre. » — Observer la construction neutre et impersonnelle de pairijas construit avec l’accusatif et l’instrumental : « quod me curn Vohu Manô conveuit, il me rencontra avec Vohu Manô » ; cf. XLIV, 1 e, jatlià né à voliù jimat mananhà ; Y. VIII, note 12 et XLVI 3 d (même construction avec pairî dadaiti). 22. Auquel des deux principes appartiens-tu ? Cf. Y. X, 16, 45 sq. 23. Le sens général est : Quel signe attends-tu de moi comme preuve que je suis le bien ? Qu’attends-tu de moi dans la conduite du monde et dans celle de tapi’opre destinée ? La construction de ayàréet de ferasyài (cf. J% K’, elle rythme) est obscure. daklisliùi’à, dakhs/ial ; « signe » ; dislià « je montrerai » (’dis-sli-àz^ nimût yakoyainûtiêt ; aigh cigûn dakhshak ohdùnam) ; ayàré, yôm « jour » ; liampûrsih « entretien, conférence ».

24. Litt. « que je sois joie puissante au juste ». Ce juste est le protecteur de Zoroastre, le roi Gushtàsp.

25. àbùshtisli, mot inconnu. Le pehlvi décompose étymologiquement en àliùuslità, et traduit amat zak ynhvùnêl nivokih aîg/i lan i pas’in ijahvîinét « quand se produit ce bien, c’est-à-dire quand se produit la résurrection » ; d’après la glose, qui donne le sens, et faisant abstraction de l’étymologie qui cherche la justification de ce sens, on peut songera voir dansâbùsliti un dérivé debù, indiquant l’avenir. On peut aussi construire « que je donne tes àliùshti de la toute-puissance », àbùsliti indiquant la venue à l’existence, la production ; on traduira dans ce cas : « et de lui faire obtenir la toute-puissance ». — Lire dayà avec J* et K% pour le vers. 26. yàvat ; dans la mesure où je te loue.

27. Auhrmazd. Ahya ferasém est traduit old [.uhrmazd] pursit. ferasém étant substantif, il faut construire : « question de lui ». Glose marginale : frashni Auhrmazd « question d’.uhrmazd ».

28. Litt. <’ pour qui désires-tu savoir » ; glose : aighal pàhriz man opinai amat T. 1. 36 — Donner à ton feu l’offrande de prière 29. Ma pensée sera au bien, de toute la force de mon désir 30.

10. Mais toi, donne-moi la sainteté que j’appelle de mes vœux 31, dans ma parfaite communion avec la Piété parfaite 32.

— Demande donc ce que tu as à nous demander 33. Autant tu demanderas, d’autant tu seras fort 34 ; le Souverain te fera aussi fort que tu désires 35.

11. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je rencontrai Vohu Manô et que vos paroles me furent révélées pour la première fois 36. « C’est chose difficile, me disiez-vous, de faire progresser [la religion] parmi les hommes 37 » et c’est cette œuvre, que vous m’avez déclarée la plus excellente, que je veux entreprendre.


khavttûnî « c’est-à-dire de quoi faut-il que tu saches prendre soin ». Pour cet emploi de vid au sens de « voir à, veiller », v. Y. XXXIII, 3 b, note 10.

29. Glose marginale  : pasukh gavishni Zartûsht « réponse de Zoroastre... — L’accusatif râtàm « action de donner » dépend du verbe vashi dans la question  : « [je désire] donner... »

30. Litt. « autant que je désire ». — ashaliyà mâ... manyài « je pense de bien en moi », ma étant employé comme le français me dans « je me meurs ». Cf. la note suivante.

31. ashemhyat mâ zaozaomi « l’Asha que je me demande en prière »  ; voir la note précédente. C’est-à-dii*e, enseigne-moi toute la religion.

32. Ou « avec Armaiti ».

33. Glose marginale de PU  : farmâyislmi Aukrmazd « paroles d’Auhrmazd ». — Ces questions font le sujet du Hâ suivant. C’est une bonne œuvre que d’adresser des questions sur les choses de la religion aux dépositaires de la vérité  : voir le développement de cette idée Vd. XVlll, 60, 122 sq.  ; cf. Y. XXAVlll, note 3.

34. Répéter dans ce vers le verbe dyât du vers suivant.

35. Glose  : «c’est-à-dire que si tu parles religion, tu obtiendras force ». — khshayàs  : shalUâ, Aukrmazd.

36. didainhê, pun niklzishn nikizêt, « est révélé en révélation» ; le sens littéral est  : « quand révélation vôtre par vos paroles tout d’abord » ; ces paroles sont l’Avesta (f/tn). didainhê suppose une forme Mîdahyâ ou *didaha, qui se présente comme une forme redoublée de dah, être sage, savoir (v. XLV, n. 36) et a le sens verbal de dis « montrer », nikîz étant la traduction ordinaire de dis (cf. Vlll, 3,8  : disyala— nikizêt aigh padtâk harâ obdûnand XLIV, notes 23 et 40) et de dares (XLIV, 15 rf ; XLIX, 2 c ; L, 5 c).

37. sâdrâ... zarazdâitish, vitang... ravâk-dahishnih « difficile est la propagande » ; glose  : « c’est-à-dire qu’il est difficile défaire marcher la religion ». Cf. Yt. V, 26 ;yà 12. Tu me disais alors : « Va vers le bien avec énergie ^ » Mais loi, ne me fais pas reproche de l’indocilité [des hommes] ’^ tant que ne s’est pas levé pour venir à moi le saint Sraosha, qui suit le grand directeur*", et qui tranchera entre les deux adversaires selon la justice et pour le bien. 13. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je rencontrai VohuManô. J’ai fait connaître votre loi : accordez-moi mon désir ", à la vie future •*- ; car nul autre que moi ne vous a enseigné [aux hommes] * [nul] de tout ce monde du désir" que l’on dit dans votre empire ^ 14. Pour le bien que l’homme fait à son ami en l’instruisant*", donnezmè daènàm zaraseà dàt ; zarascâ dàt := : ’zarazdâitimca kereniiyàt. Peut-être /.araz-dâ est-il *zarad-dâ « donner son cœur », credo [Etudes iraniennes, II, 120), zaras-[cà] étant né par analogie de zaraz-[dà].

38. fràkhshnenê, kahad. Forme obscure, semble dérivée de frac (sscr. prâc) combiné avec le suffixe ishn- plus tard si fréquent en pehlvi : cf. pehlvi-persan ^l_,3. 39. at tù moi nuit asrushtà pairjaoghzlià : asrushti, l’indocilité à la loi, l’opposé de sraosba ; tù = tùm ; pairjaojfbzbâ, impératif de pairi-aogbzh « dire par-dessus » [madam gûfl ; litt. « ne me parle pas par-dessus dans l’indocilité » : le sens précis de madam gùft Ao’iièXve. quelque chose comme reprocher ou accuser : cf. la note suivante. 40. Litt. « Avant que vienne à moi, en se levant, le saint Sraosha accompagné du grand directeur » ; on a vu plus haut (Y. XXVII, note24)quele saint sraosha désigne ici, pour la tradition, le Adèle obéissant par excellence, Vishtàspa [Srôsli àhli Vishtàsp) et que le grand directeur, le grand Ratu, est Zoroastre [mas rat Ivatâ Zartûsht), Vishtàsp étant à Zoroastre ce que Srôsh est à Ormazd : cf. Y. XLIV, n. 50 ; LVI, n. 33. mas rat traduit le zend màzàraya ; le ms. Pt’ a mas rât et Nériosengh avait le même texte, car il traduit mahâdntrà. La lecture mas rât se concilie plus facilement avec l’analyse de màzàraya ^ màzâ de maz « grand », et rài « fortune, biens » ; cf. védique màhayat-rayi ; mais la glose Zarlltftht prouve qu’il faut lire mas rat ; rat suppose un mot ra, synonyme de ratu, comme khra, synonyme de khratu (p. 124, n. 15). 41. Litt. « de faire connaître votre loi (aretbà vôizlidyài ; cf. note 4), donnez-moi ceci de mon désir. » Glose : « celui qui fait connaître votre loi, donnez-moi la récompense de celui-là » ; N.).

42. Litt. « mon désir de la longue vie », c’est-à-dire au temps de la résurrection. 43. ycm vâo naècish dàreslit itê ; litt. « moi que nul autre ne va vous montrer ». dàresht itè, corrigé dans Mf en dàreshtitê, est probablement pour dâresLti itê, pun niktzishn sdtùnét « ne va montrer » de (dares).

44. vairyào stôisli ; le monde animé, moral, responsable. 45. Glose : dans tout ce monde « il n’y a eu personne tel que moi ». 46. Pour le bien que je fais aux hommes en leur enseignant la vérité (vaêdamnô, âkâsdahislm ; vaèd a le sens causal ; cf. Y. XXXI, 22, n. 80 ; XXXIV, n. 20 ; LI. n. 64 ; isvâ, sût). moi, ô Mazda, la joie qui est vôtre *’, en abondance. Car Ivhshalhra, saintement inspiré, t’a dit : « Je veux élever les maîlres de l’enseignement *’, avec tous ceux qui diront (a parole". »

15. J’ai reconnu ta bienfaisance, ô Mazda Ahura, quand je rencontrai Vohu Manô. Que l’intelligence du champion du bien ail un signe de reconnaissance ^", pour que les hommes ne cherchent pas cà faire plaisir aux pervers et ne traitent pas les justes en méchants ’". 16. Ahura, ô Mazda, Zarathushtra aime l’Esprit très bienfaisant et toute créature en qui il descend^-. Puisse la Sainleté incarnée dans les corps avoir la force de vie" ! puisse la Piété parfaite avoir l’Empire dans la sphère du Soleil "* ! et puissent les bonnes œuvres recevoir leur récompense par Vohu Manô ’ !

47. Le bonheur dont vous disposez.

48. uzereidyàiazéiQ. Peut-être faut-il prendre « élever » au sens de « faire paraître », non au sens de « faire monter en pouvoir ou en dignité ». C’est ainsi que l’entend le pehlvi : aîgh Zartùslit yahbûn « c’est-à-dire, donne-moi Zoroastre ». C’est Khshathra, la Royauté, qui demande à Aulirmazd de lui envoyer un sage, un Dastùr [dànâk, daslôhar, glose de saredanâo, qui est traduit lui-même sardâr, maître ; le sens littéral est « les maîtrises, les autorités »). 49. Les élèves de ce sage, de ce maître, les apôtres qu’il forme [dîn bûrtârdn). 50. A quel signe reconnaître le juste et le méchant ? C’est une question qui préoccupe souvent le prophète Cf. le Hû suivant, note 37. — tlakhsb.ij usliyâi tusLnà luaitish vahisbtà ; je traduis ilakhsliat comme un verbe à cause du nominatif maitish : que la pensée excellente ait un signe à TinteUigence » ; tushnà, pehlvi lùsht, est énigmatique ; je traduis hypothétiquement d’après Nériosengh, qui traduit le pehlvi lûsht par muhunjoddhd ; tushnà serait donc « qui est en lutte [avec les méchants ] ».

51. nà pourusli : et t.zXim. — cikhsbnusliô, adjectif verbal désidératif de kksbnu (ci-khsbnu-sh). — anjfrénjf àilaré, pûn zandk yakksanknand. 52. Litt. « Ce Zoroastre aime (vereùlè, 3= sg. moyen de var, conjugué sur la 7" classe) l’Esprit (mainyùm) ; ô Mazda ;, en quiconque vient (yastè) le Très-Bienfaisant » (spénisbtô). Le pehlvi voit Vohu Manô « la Bonne Pensée » dans Mainyu : mais spénisbiù, dans le second vers, fait plutôt penser à l’Esprit du Bien en personne. 53. astvat asbem, » Asha incarné » dans le corps du juste : ushlàuà aojôùjjbvat X fort parla vie ».

54. Litt. « qu’Armaiti soit en empire qui voit le soleil » ; elle va régner dans la sphère du soleil, c’est-à-dire au Paradis [sûnjapade prasddo ’sli, N.) ; cf. XXXVL 6. 55 Au Paradis dont Vohu Manô est l’introducteur.

Zôt et Râspi ensemble :


17. Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive ! Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons] !

Vigueur et force de toi je désire. Si je soutiens le Bien, donne-moi en récompense, ô Armaili, la gloire, la fortune et la vie que donne Vohu Manô. (A répéter 2 fois.)

Ashem vohu (3 fois).


Nous sacrifions au Hà Ushtavaiti.


Yènhê hâtàm.





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a




HÂ 44 (SP. 43). — GÂTHA USHTAVAITI 2




Ce Hâ semble le développement du vers 10 du Hâ précédent où Ahura conseillait au Prophète de l’interroger pour être maître de la religion. Il est composé d’une série de questions portant sur les mystères du monde matériel et du monde moral et religieux. Zoroastre, après avoir repoussé la tentation d’Ahriman, récite ce Hâ, qui est donc comme une sorte de résumé de la révélation (Vendidad XIX, 10).


Analyse. — 1. Qu’Ahura lui révèle la vérité, pour qu’il apprenne aux hommes à le servir et à penser vertueusement.

2-5. Quel est le bien suprême dans le monde ? Quel est le fondateur de l’Asha ? Qui a frayé leur route au soleil et aux étoiles ? Qui a réglé les phases de la lune (§ 3) ? Qui a fixé la terre sans supports ? Mis en route vents et nuées (§ 4) ? Qui a fait la lumière et les ténèbres, le sommeil et la veille (§ 5) ?

5-7. Qui fera paraître un jour l’arbitre de justice (§ 5) ? Comment rendre claire aux hommes la puissance que la vertu donne (§ 6) ? Qui donne l’aspiration au bien ? Qui a créé l’amour paternel (§ 7) ?

8-10. Comment on reconnaît le bien (§ 8) ? Comment il fera régner la religion, au moyen d’une Royauté droite (§ 9) ? Comment la religion fait prospérer le monde et comment la richesse suit la sagesse (§ 10) ?

11-15. Quand les sentiments de piété parfaite pénétreront-ils les hommes ? A quel signe reconnaître les méchants ? Pourquoi on ne reconnaît pas à sa démarche l’infidèle qui veut nous égarer (i ; i 2) ? Quand seront écrasés les incrédules, rebelles à la religion ; et ceux qui l’enseignent sans la pratiquer (§ 13) ; et les hérétiques endurcis qui ne reviennent pas de l’erreur et sont en guerre contre la vérité (î^ 14) ? El à l’heure finale, qui Ahura récompensera-t-il ? Qui chàtiera-t-il ?

16. Quel est le victorieux qui protégera la doctrine que le Prophète prêche ? Quand verra-t-il son œuvre accomplie (5 ; 17) ? Quand les hommes rechercheront-ils sa parole, lui apporteront-ils leurs dons et le salaire auquel il adroit (§ 18) ? Quelle peine doit atteindre sur terre même l’homme qui ne paie pas le prêtre (§ 19) ? Un mécréant peut-il être uu bon roi ? Comment sera puni celui qui s’oppose au bien (§ 20) ?

Dlnkarl, IX ; 14 (Sùtkar) ; 37 {Varsklmdnsar) ; 5"J [Bah). 1. Tat th’wâ peresâ. — J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Accordez ma prière comme j’accorde la vôtre ’. Mazda, je veux te ressembler et enseigner mes amis à te ressembler-, afin de te donner pieuse et amicale assistance ’ et de nous rencontrer avec Vohu Manô

2. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Quelle est la première des choses dans le monde du bien^ ? Le bien qui comble les désirs de qui le poursuit " ? Car celui qui t’est ami, ô Mazda, 1. uemanhô àjatlià nenié tihshmàvatô ; litt. « de ma prière, juste comme la votre». C’est-à-dire : je vous accorde votre prière, en faisant ce que vous ordonnez : accordez-moi la vôtre. Vers cité Y. LVIII, 3 : v. /. /. et Y. X, 20, texte et note 60. 2. Litt. « Mazda, que [l’homme] semblable à toi instruise l’ami semblable à moi », c’est-à-dire je veux le ressembler et former mes disciples sur mon idéal. Glose : « je suis content quand, dans mes actes, je suis devenu, autant que possible, semiilable à toi ». — sahyàt est traduit d’après paitish-sahyàt, stance 9 c [nôk nôk àmùkhlêt). 3. Litt. « A nous pour [te] donner [c’est-à-dire de sorte que nous te donnions] par sainteté des coopérations (hâkurenà, hamkavlàr ; v. Y. XXXIII, n. 36j amies » ; il s’agit des adhérents actifs que Zoroastre veut gagner à Aulirmazd. 4. D’avoir les pensées d’un juste ; pour la construction, v. le Hà précédent, note 21. 5. " Quel est le bien le plus désirable ? » (P.).

6. Litt. « pour que prospère dans son désir celui qui toujours à nouveau recherche change toujoiiis le mal eu bien’ el règne spirituellement dans les deux mondes.

3. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Qui* fut le procréateur", le père premier de l’Asha ? Qui a frayé un chemin au soleil’" et aux étoiles ? Qui fait que la lune croît el décroît" ? Voilà les choses et d’autres encore que je veux savoir, ô Mazda. 4. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Qui, sans supports’-, a tenu la terre sans tomber" ? Qui a fait les eaux et les plantes ? Qui a mis en roule rapide ’* les vents et les nuées ? Quel est le créateur de Vohu Manô’ ô Mazda ?

5. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Quel bon artiste a fait la lumière et les ténèbres ? Quel bon artiste a fait le sommeil et la veille ? Qui a fait l’aurore, le midi et la nuit ? Qui fait paraître l’arbitre de la justice ""’ ?

6. J’ai une chose à te demander ; dis-moi la vérité, Ahura. [Dis-moi] les choses qu’il faut dire pour rendre claire cette vérité ", que ce bien ». Glose : ■< celui qui recherche toujours ces deux choses, l’Avesla et le Zend ».

7. ashâ speftlô irikhtein : pun fràrûnlh afzdijinU olâc i rXplak, vindskartâr « augmente en vertu le méfait ». — irikhtcm est la forme zend de êrakht, dans bôkkt u êrakht{. page 228, n. 15) ; — vîspôibyô, pun harvist zamân, « en tout temps ». — Au vers suivant hârô, sardàr, svâmî.

8. kasuà, formé de kah et de l’enclitique nâ(=na) ;cf. yathanâ. 9. zàthà, sscr. janitâ ? — Peut-être : « Qui fut la naissance ? » (P. zdk ; N. jananï). 10. hvéii{î, forme parallèle de hvare ; voir p. 166, n. 30 ; cf. Y. XLV, n. 36. 11. Litt. « quel est celui par qui... » — Imité dans le Màh Yasht, § 2. 12. adénaliàoscà (Geldner adé nabâoscà) : pun adârisluiUi aîghash dâshtàrê î glll iô’U « n’ayant rien qui la tienne, c’est-à-dire qu’elle n’a point de support matériel ». 13. deretà.. avapastôish « les a fixés contre la chute » . 14. ô khvcshkdrik « vers leur fonction », pour remplir leur tâche. = dvàmaibyascà, u abr ; — yaoget, c’est-à-dire *yaoklit, 3° personne d’aoriste ; cf. n. 21. 15. Litt. « quelle création est celle de Vohu Mano ? » (il n’y a pas d’e-vemple certain de dàmi au sens de créateur).

16. Litt. « [quel est celui] par qui [paraîtra] celui qui décide (cazdôùjfhvaùtem, vicartdr ) les mesures (mauaothrîsL, palmdn) de la justice » (arethahyâ, dinà), c’est-à-dire la répartition de la justice finale. Glose : « qui a fait l’époque oii viendra (j/àmalùnêt ) Sôshyans ? »

17. yâ fravakiishyâ yczi là atlià haithyà « quelles choses sont à dire (ou peut-être : « quelles choses je dirai » ; voir le début du Hà suivant), si ces choses sont ainsi


par les œuvres d’Asha se fortifie Ârmaiti, et qu’aux tiens Vohu Manô donne l’empire 18[780]. Pour qui as-tu formé la vache Azî, riche en dons 19[781] ?
7. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura.

Qui a créé avec Khshathra l’aspiration de la Piété parfaite 20[782] ? Qui a mis l’amour au cœur du père quand il obtient un fils 21[783] ? — Avec ces créatures, je veux énergiquement t’aider 22[784], ô Mazda, ô bienfaisant Esprit, créateur de toutes choses.
8. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura,

[Dis-moi] par cinq fois ta doctrine 23[785], ô Mazda ; et les paroles que révèle dans ses entretiens Vohu Manô 24[786] ; et comment on sait parfaitement dans le monde ce qui est bien 25[787] ; et comment mon âme pourra aller et trouver la joie du bien dans les deux mondes 26[788].
9. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura.

Comment j ’établirai dans sa pureté la Religion pure " ?

— En l’enseignant sans cesse à une royauté sage -^

— Par une royauté droite celui qui te ressemble, ô Mazda, ira vile habiter avec Asha et Vohu Manô ^°,

10. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Dis-moi la Religion, qui est la plus excellente des choses qui sont, et qui. par la sainteté, fera prospérer les mondes qui la suivent’". Qu’elle fasse donc le bien avec les paroles et les actions d’Armaiti. A sagesse de moi, richesse de toi et joie ^’, ô Mazda.

11. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura, (Juand Ârmaiti viendra-t-elle à ceux à qui je prêche ta loi’- ? C’est toi, avant tous les autres", dont je demande la sollicitude ; et avant tous autres je me garde’* de la malice de l’Esprit [mauvais]. 12. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Des hommes avec qui je converse ’^ lequel est bon, lequel mauvais ? Celui-ci ou tel autre est-il mauvais ? Le méchant qui m’envie ton bienfait’", 27. Glose : « Commenlje ferai régner la religion ? » 28. Réponse d’AhUra, selon la glose marginale (pa^MAA frâj gavishnVd Auhrmazd).

— Principe de l’union du trône et de l’autel (cf. p. 163). 29. hademôi, ham damûnih [ . page 217, note 37) ; « est habitant en cohabitation avec Asha... c’est-à-dire en amitié » [ham klididh) ; n^ishiish, pun tiz’th (fémininplu. riel de àsiskta, employé adverbialement).

30. Litt. « qui suivie me fera prospérer les mondes par la sainteté ». Glose : « car cette religion produit la fortune par la vertu ». 31. mahyâo cistùish tLwà îshtish mazdà. Exemple typique du style des Gâthas : litt. « de sagesse mienne, fortune tienne, en joie, ô Mazda », c’est-à-dire en récompense de ma sagesse, tu me donneras fortune et joie(usen, part, présent pris adverbialement, « en se réjouissant » ; cf. mizen, note 66). — Cf. Y. XLVI, note 8. 32. Quand les sentiments de piété parfaite les pénétreront-ils ? 33. Avant les Amshaspands. Glose : « donne-moi le bien, toi le premier d’entre les Amshaspands ».

— azem fravôivîdê « je suis à être veillé » : pour vid, « voir à, prendre soin », v. XXXIII, n. 40.

34. vîspéiig anyeùg’. . . spasyâ « entre tous autres je me garde » (spasyà, ^asjodn»îam ; spas, sscr. spaç, lat. spec-io).

35. yàis percsà : man hampûrsêl.

36. yé inà... tliwà sayà paiti-eretè, « qui s’oppose pour moi à ton bienfait » ; ce bienfait est la religion d’Auhrmazd (pun and i lak dln) ; paitî-eretê, patyâr’mit, cf. paityàra, nom des réactions d’Ahriman contre le bien. pourquoi no puis-je reconnaître sa malice à sa démarche’ ?

3. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. 

Quand chasserons-nous, quand chasserons-nous la Druj ’^ ? Et les indociles qui se rebellent [contre la religion] ’", ou qui enseignent le bien sans le pratiquer^" et n’aiment point les entretiens de Vohu Manô^’. 14. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Quand livrerai-je la Druj aux mains de la Vérité’-, pour la faire périr par les paroles de ton enseignement ; pour frapper du coup de destruction

  • ^ ô Mazda, les méchants qui ne reviennent pas de l’erreur et cherchent

à détruire la vérité *^.

37. cyanhat hvô nôit ayém aftgrô manyêtê, ?rtin ma amat bnafshâ oldshân pun yâtûnishn là zanâk mhidm, aîg/i ma rài amat oldshân kkazitûnam ashân pun shaidâ là shnâsam « pourquoi est-ce que dans leur aller je ne les reconnais pas comme pernicieux ; c’est-à-dire pourquoi, quand je les vois, je ne les reconnais pas pour démons ?

» (ayém « l’aller » ; de ay-a). Cf. XLIII, note 50. 

Se rappeler les vers d’Euripide [Hippolyte, 923, éd. Boissonade) : $£j ! ypTi’i jîpsTïvj’. TÙv ç’),(i)v T ;-/. ;j.r,p ;:v caçî ? Tt y.EwOa’. y.ai b.iyiui^’.i çpîvwv,

tc-.’.ç t’ àX-rfi-fii ècT’.v, ï ; -zt [A-r ;, ipOvO ? • •/.. ■ :. X. Et ne devrait-on pas à des signes certains

Reconnaître le cœur des perfides humains ?

(Racine, Phèdre, IV, 2.)

38. nîsli nâshâmâ ; les deux mots sont traduits comme étant de la même racine, ni (ni-i ?), phi. yazal ^=.vazal, N. nirgachu s'en aller >> ; nâsliâmâ est à ni comme le persan bâsh àbû, c’est-à-dire suppose un thème futur nàyish. — Drajem : » la Druj de la tyran nie», drûji sâslàrh.

39. asrushtôisli perenâonhô, pun anyôkshilâr’ih paikârênd pun akart-êrpatistàn’ih « ils luttent avec non-écouter, c’est-à-dire avec enseignement non suivi. » Ils ne suivent pas les leçons du maître spirituel et s’insurgent contre la religion. 40. noît agilahyâ âdivjèinti hacémnà : là ahlâyih amatshân nikizênd apdkinênd, aigh mandûm î frârûn amatshân yamalalùnd hic là obdûnênd « même quand ils montrent le bien, ils ne le suivent pas ; c’est-à-dire que quand ils disent le bien, ils n’en font rien : ;. Malgré l’accord des manuscrits, je crois qu’il faut lire âdisyêiûtî au lieu de âdivyêintî, nikiz étant la traduction normale de dis (cf. Y. XLIII, n. 36). M. « Ils n’aiment pas les conversations vertueuses » (P.). 42. La Druj de l’hérésie {Aharmôkih} : « les docteurs (dht bùrtârdn) la feront périr » (P.).

43. sinâm, nnsânishn.

44. â îsh dvafshéiig mazdâ anâshê âstâscâ ; litt. « ceux-là dans l’erreur, ô Mazda, ne revenant pas et détruisant », c’est-à-dire : « après avoir reconnu qu’ils sont trompés 15. J’ai une chose à le demander : dis-moi la v6rit(^, Ahura. A l’heure où, prolecleur du Bien, lu régneras dans ce monde, où se réuniront les troupes immorlellos", suivant les lois que lu as révélées, ô Mazda, qui chàlieras-lu, el à qui as-lu donné le bonheur" ? 16. .l’ai une chose à le demander : dis-moi la vérité, ô Mazda. Quel est le victorieux qui protégera la doctrine"* ? Manifeste clairement que je suis le liuide pour les deux mondes ^". (jue mon Sraosha vienne avec Yohu Manô^", pour [proléger] moi et quiconque tu veux, ô Mazda ^’ ! 17. J’ai une chose à le demander : dis-moi la vérité, Ahura. {alJiai- hltarîlùnd (ihjli fnfl i/id-ih/amîojiin), ils ne vont pas à la religion {an-i/àh’inis/i)t !li luivii-nd, (lighhard o danù din là ydtànd) et font négation, c’est-à-dire rendent ineflicace la parole d’autrui » {andstbar, aUjh gavis/ini aishdn akdr obdànd). anâshâ est traduit comme an-àisL (Y. XXVIIJ, 9, note 33) ; une série de manuscrits, mais inférieurs, litanùish : la forme anâsliè est obscure et rompt le rythme. Sur àstàscâ, voir XLVl, n. 80.

45. asLà-pôi, en protection de l’.^sha (dans le pehlvi corriger yjarf/rf/iiVi enpdnakîh, d’après 16 b).

46. Lyat hém spâdâ anaocanhà jamaètê : je traduis anaocanhà d’après Nériosengti [anctçvaram), mais avec doute. la lecture pehlvie étant incertaine {a-ôk ; ôk^aocà) et anaçvararn suggérant trop facilement une confusion avec anaoshan^iâ. Ces troupes sont les troupes des âmes : « quand les âmes rentreront dans les corps. » Ce vers nous donne peut-être la définition du liamaspathmaêdhaya z= hama-spàda-maètha « réunion des armées [des âmes] » ; Lama répond à hém, spath à spâdha (cf. dath r : dadh), maèdha (r3 mactha) à jam ; cf. page 41.

47. kuthrà aj’âo Itahmâi vananàm dadào : man min olnshnn pdlfràs obdîinîhit, ô rnan shajnrih yahbùnihU pàlakhshahîh « qui de ceux-là sont châtiés et à qui est donné le bien, la domination ? » Litt. « où as-tu donné châtiment (ayâo = : pntfrds) et à qui le bien {xananàm, shaplrîh ; cf. XXXl.X, n. 4).

48. C’est-à-dire « quel est celui qui châtiera les criminels suivant ta loi » ? Il s’agit ici d’un pouvoir terrestre.

49. cithrà mùi dâm ahùmbish ratùm cizhdi ; litt. « enseigne-moi clairement guide dans la création, couple de mondes » : dam est grammaticalement obscur ; on peut hésiter entre un accusatif féminin de dà rr d’ifdshn dàmân, el un locatif neutre dàm (pour daman ? cf. hvabml dâm Vp. XIV, 2 ; tluvahmi àdàm, .XLVlll, 7 ;XLIX, 10). D’après le Vp. XIV, 2, il semblerait que cithrà, dàm et ratùm forment une série corrélative : nous suivons la glose de notre passage : « il est clair que je dois être considéré comme daslùbav ici et là-bas » (pour ce qui touche ce monde et ce qui touche l’autre). 50. Sraosha est pris ici comme nom commun, « le fidèle Obéissant », et désigne le Sraosha de Zoroastre, le roi Vishtàspa : « c’est-à-dire que Vishtâsp viendra à la religion ». Cf. Y. XXVll, n. 24 ; XLlll, n. 40.

51. Cette strophe est récitée parle prêtre qui marche en tête des funérailles (Vd. VIll, 20) et appliquée à Sraosha, dieu et. psychopompe. Quand vcrt-iu-jo l’heure, ô Mazda, où sera accomplie voire œuvre^^ ? Où les hommes rechercheront ma parole" .’ Où je serai maître de Haurvatàt et Ameretâl, récompense de la sainteté promise par votre loi ^’. 18. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Comment mériterai-je honnêtement ce salaire : dix cavales pleines et un chameau ^% afin que je te donne ^’^ tout ce que je connais de Ilaurvalàt et d’Ame retàl, ô Mazda.

19. J’ai une chose à te demander : dis-moi la vérité, Ahura. Celui ^* qui ne donne point son salaire au [prêtre] méritant, le salaire que le fidèle donne à l’homme aux paroles droites^", quel sera son châtiment tout d’abord""’.' Je sais ce qu’il sera à la fin des temps. 20. Jamais, ô xMazda, les Daêvas ont-ils été de bons rois"’ ? Quel est le châtiment ’^-, je te le demande, pour ceux qui s’opposent"’ 52. zarem, zamân « temps » : âskeitîni, Aa ?Vflri/t « action » ; sens littéral : « à quelle époque (kathà zarem) ferai-je de vous votre accomplissement » ; — glose : « c’est-à-dire, quand sera accomplie l’œuvre religieuse de vous » ? 53. « C’est-à-dire : quand régnera la religion ? » (P.). 54. Où je recevrai les biens matériels que le fidèle doit au prêtre en retour de ses services ; voir la strophe qui suit.

55. Évaluation de la daxinâ du prêtre ou, comme on disait en Iran, de son mrmat : nous n’avons pas malheureusement de données pour la conversion en argent de ces valeurs en nature. Dans les premiers siècles qui suivent la conquête arabe, le j !ÎJ-ma/ du prêtre pour un office complet était de 350 à 400 dirhems [Dddistdn, LXXXVIII, 1-2).

56. Tout ce qu’il a et tout ce qu’il fait appartenant à Ahura. — Lire talbyô (PI’, Mf ; cf. Y. .XX1V, 1 b, et le pehlvi lak).

57. C’est-à-dire tout ce qu’on lui a donné. — apivaitî, locatif verbal « en ma connaissance ».

58. yastat ; il est difficile ici de ne pas voir dans yastat une combinaison du relatif avec l’enclitique, bien que le pehlvi le traduise, comme d’ordinaire, comme une forme verbale de yat « venir ».

59. Tià, sitapîr gabrd ; — ereszhukhdhâi, l’homme aux paroles droites ; peut-être celui qui prononce les Ars/iùkhI (c’ost-à-direl’Avesta ; cf.XVI, n. 2). Geldnerliterezhukhdliâ, ce qui donnerait : « Celui qui ne donne point son salaire au [prêtre] méritant qui lui donne les Paroles bien dites » (c’est-à-dire qui récite pour lui l’Avesta). 60. ici-bas.

61. Un mécréant peut-il faire un bon roi ?

62. kàm se rapporte à mainish de la strophe précédente, vers d. 63. yôi pesfayéiûtî « ceux qui empêchent les hommes de faire les bonnes œuvres » (P.). — pesh est probablement le doublet de peret « lutter, faire obstacle ». fau bien] ? Ceux par qui le Sourd et l’Usij livrent le bétail au brutal  ; l’Aveugle qui reste impassible devant le crime"’ et tous ceux qui, pour rien au monde "^^ ne voudraient faire œuvre de bien. Z6t et R ;Yspî ensemble :

21. Le bien soit à quiconque fait du bien à âme qui vive ! (Jue Mazda le loul-puissantlui donne [ses dons] ! etc. (XLIII, 1). Asiiem voliù [3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Tat thwa peresâ.

Yêiîliê hâtâm.

64. Qui laifisent maltraiter les animaux (cf. Y. XXIX, 1) ; sur le Sourd ou karapan, voir Y. IX, note 55 ; usij, a-a ; ’f^-{ii.viz’t, autre désignation de mécréant ; purement transcrit dans le pehlvi. Le mot usij dans les Védas est une épithète du prêtre, que l’on est généralement convenu de traduire « zélé » ; il semble aussi employé comme nom propre de prêtres mythiques (Berciigne, Religion védique, I, 57 sq. ; II, 322sq.). usij sera peut-être devenu en Iran le mauvais prêtre. 67. yâcà kavà .^nménè nrùdôyatâ : ânménê, a-stùb « non troublé » (voir Y. XXX, 7 i, note 23) ; urùdôyatà, rdnakih dâtâr « donneur de faute » (cf. urûraodha, P. rdnakinU, N. pratyaskhalayam ; Y. I, 59). Litt. « et l’aveugle (Y. IX, note), par qui est péché sans trouble ».

66. mîzen, locution adverbiale, comme usen (note 31) : pun ic mizdu même pour récompense ». Ils ne feraient le bien, selon l’expression anglaise, neilher foi’ love, nor for money. Cf. Y. XXXI, 15, note 58.




HÂ 45 (SP. 44). — GÂTHA USHTAVAITI 3



1-2. Révélation de la doctrine mazdéenne. Existence de deux Esprits, le Bon et le Mauvais, opposés de pensée, d’âme, de religion (cf. Y. XXX, 1-6).

3-5. Cette doctrine est la première des choses dans ce monde : celui qui ne la suivra pas, telle que le Prophète la conçoit et l’exprime, malheur à lui à la fin du monde ! C’est la pensée d’Ahura, fondateur de l’Asha, père de Vohu Manô et d’Ârmaiti : ceux qui la suivront iront au Paradis.

6. Qu’Ahura m’entende et m’éclaire ! Il doit ses bienfaits à ses adorateurs. Nous voulons lui offrir nos hymnes de prière (§ 8), le réjouir de nos pensées vertueuses (§ 9), le magnifier par nos sacrifices de piété (§ 10).

11. Arrière les méchants ! Traitez superbement les superbes !


{{t|Dînkart, IX ; 16 (Sûtkar) ; 38 (Varshtmânsar) ; 60 (Bak).


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1. At fravakhshyâ. — Je vais parler, prêtez l’oreille ; écoutez, vous qui de près, vous qui de loin venez pour vous instruire 1[789]. Mazda m’a révélé toutes choses-. Le maître d’erreur’ ne fera pas une seconde fois périr lo monde ’, le .Méchant dont la langue professe les doctrines du mal ! 2. Je proclamerai les deux Esprits premiers, desquels celui qui est le Bon dit à l’Esprit destructeur : « .Non, ni nos pensées, nos enseignements, nos intelligences ; ni nos vœux, nos paroles et nos actes ; ni nos religions ni nos âmes ne sont d’accord ". »

3. Je proclamerai ce qui est la première des choses dans le monde d’Ahura’, telle que me l’a dite Mazda Ahura qui la connaît. Ceux qui d’entre vous n’accompliront pas la parole divine, telle que je* la conçois et l’exprime, malheur^ à eux jusqu’à la fin du monde ! 4. Je proclamerai ce qui est la meilleure des choses dans le monde 2. nù îm TÎspâ cîthré zî MazJàonhô dùm (la lecture de Geldner mazdàorihôdùm a contre elle l’accord des bons manuscrits et rinterprétation pehlvie) : ■■ car les Mazda ont rendu toutes choses manifestes » iMazdàonliô est un pluriel de majesté, à moins qu"il ne désigne Mazda et les Amshaspands). Le vers se prêterait aussi à la traduction « car les Mazda ont créé toute chose », le mot cilliré « manifeste » se disant des choses qui paraissent au jour : cf. le persan paidd kardan a rendre manifeste, créer » : c’est ainsi qu’entend la glose pehlvie : « c’est-à-dire quWuhrmazd a créé tout ce monde >> : mais le contexte favorise la première traduction et la glose semble reposer sur une fausse construction de nîgk zzz zi dans la traduction directe — dùm, pour dùii (de du doublet de dà ; cf. dàm, ya/tbùiièt, notes 13, 33 et Y. IX, note 68). 3. dusii-sastlsli ; zandb mlnôi (P.), .hriman.

4. . la fin du monde : il l’a déjà perdu une fois, au début, en y faisant invasion et y portant le mal. — dailntîui, dalitjavtar zamân : dans les textes postérieurs dhitim. 5. alià varanâ... àveretô ; àveretô, aimanûnhiit « il fait croire » ; cf. Y. XXXI, n. 5. 6. manào, sénglià, lihratavô ; varanà, ulibdlià, sliyaotlianà, daénào, urvànô. Glose : « c’est-à-dire que je pense le bien et tu penses le mal ; j’enseigne le bien et toi le mal ; je tiens mon intelligence dans le bien et toi la tienne dans le mal ; mon désir est bon, le tien est mauvais ; ma parole est bonne, la tienne mauvaise ; je fais le bien et toi le mal ; ma religion est celle des Gàthas (gdsdn’tgî/i], la tienne est celle des magiciens {ydtûkih ; cf. LXI, note 8 ; Vltl, 3-4) ;... une âme qui est dans la religion et une âme qui n’y est pas ne vont pas ensemble ». — Vers cités Y. XIX, 15. 7. Il s’agit sans doute dune façon générale de la religion révélée : cf. le Hà précédent, 2 a, notes 5 et 6 : la glose pehlvie veut y voir la formation du caractère, khim virâstan (cf. Dhikarl, IX, 38, 4 : une des excellences que conseille la religion, c’est de « former son caractère par les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions ». Le caractère, selon le Shikand Gùmdnik, I, 26, est la grande vertu du prêtre : ■< il consiste à ne point pécher par crainte ou fausse honte »). 8. Suppléer le sujet azem pour rétablir le vers.

9. avôi, anâk ; cf. p. 233, n. 76.


d’Ahura. Mazda connaît bien l’Asha 10[790], lui qui l’a établi. Père de l’actif Vohu Manô, Armaiti aux bonnes œuvres est sa fille 11[791]. Il ne saurait s’égarer 12[792], Ahura qui voit toutes choses. Cf. Yt. I, 18.
5. Je proclamerai ce que m’a dit le Très Bienfaisant, parole excellente à entendre aux mortels. Ceux qui l’écouteront de moi et l’enseigneront 13[793], ceux-là iront auprès de Haurvatât et d’Ameretât 14[794] ; par les œuvres de Vohu Manô, ils iront auprès d’Ahura Mazda 15[795].
6. Je proclamerai ce qui est la plus grande de toutes les choses, chantant la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage 16[796]. O Spenta Mainyu, que Mazda Ahura m’entende ! S’inspirer de la Bonne Pensée, c’est le prier 17[797] : qu’il m’instruise donc par son intelligence parfaite 18[798] !
7. Ce sont ses bienfaits qu’avec leurs présents recherchent ses adorateurs 19[799], ceux qui ont vécu et ceux qui vivront 20[800] : l’âme du juste aspire à

l’immortalité 21[801] et à la force, tandis que sera en peine le méchant 22[802] ; tel est l’empire de Mazda Ahura sur la création 23[803].
8 24[804] Nous voulons donc lui offrir nos hymnes de prière 25[805] : car de mes yeux j’ai reconnu en lui 26[806] l’être de bonne pensée, de bonne parole, de bonne action, connaissant qu’Ahura Mazda est la sainteté même. Déposons donc nos prières devant lui dans le Garô-demâna 27[807].
9. Nous voulons le réjouir avec la Bonne Pensée, car il fait pour nous à son gré le bien-être et le malaise 28[808]. Qu’Ahura Mazda nous donne d’exercer l’empire 29[809], de voir prospérer nos troupeaux et nos hommes, grâce à la sagesse qui suit la piété de Vohu Manô 30[810] !
10. Nous voulons par les sacrifices d’Ârmaiti magnifier 31[811] Celui qui a

été nommé du nom de Seigneur Omniscient". L’homme qui le prêche avec Asha et Vohu Manô, en son pouvoir seront Ilaurvatàt et Amerelât ; ils lui donneront force et vigueur ^^

1 1 . Arrière ’^ les Daêvas et les hommes ! Soyez superbes pour les superbes, pour tous autres que le fidèle humble^’. Au saint, sage ou prince^, appartient la bienfaisante Religion : celui-là est [de la Religion] l’ami, le frère, le père, ô Mazda Ahura !

12. Le bien soit à quiconque fait du bien à àme qui vive ! (Y. XLIII, 1 ; [2 fois). Ashem votiù (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ At fravakhshyâ.

Yèiîhè hâtàm.

32. Ahurô mazdào, pris ici clairement dans le sens étymologique : khûlâ dànâk. 33. côisht, câshit « le fait connaître » (de cish ; cf. jaoget, cùret, etc.). — khshathrùi, au sens propre, mais avec allusion à l’Amshaspand de ce nom, de sorte que celte strophe réunit les sept divinités suprêmes. — dàm, yahbûnêt, v. notes 2, 13. 34. Les Daévas et les méchants. — yastâ... aparô, matshân... akhar. 35. yôi im taré manyantà « ceux qui pensent insolemment >> ; de là l’abstrait tarôniaiti, nom du démon qui personnifie l’orgueil ; s’oppose à yé arém manyàtà « celui qui pense comme il convient », personnifié dans la déesse Armaiti. 36. saoshyaùtô déng : patôish : défig- patôisb, dastôhar pal [khûtâ], représente le couple « prêtre et prince », ahu et ratu (voir l’Introduction au Y. XIX). — déng patùish rappelle verbalement le védique dampati « maître de maison » ; mais ce n’est qu’une apparence : déng est traduit daslôbar, c’est-à-dire comme le zend dé, dans dé Jâmâspa (XLVI, 17 ; XLLK, 9 ; L, 18) ; les deux formes se concilient dans un primitif daL daiih, qui se retrouve :

l^Dans l’abstrait neutre daûli-ô, dândkîh « sagesse » (Yt. VI, 6) ; védique dansas ; 2° Dans l'adjectif dai>-ra daùg-ra, dànâk « sage » (Y. XLVI, 17)^ :*danh-ra, védique dasra ;

3° Dans le superlatif danh-ishta, ddndktûm (Y. XIII, note 13), védique dansislitha ; 4° Dans l’abstrait dàstvâ, dastôbarXh « règle «(origine derfa.s^oèrn’zn’dastva-hara ; cf. Y. XLVI, n. 30) ;

5° Peut-être dans didainhê « révélation » (Y. XLIII, note 36) ; dào « sage » (dans Mazdào, hudào, duzlidàonba, etc.) ; dalima ; mais le sens de dahma est d’un autre ordre [shapîr, uHama « vertueux »).




HÂ 46 (SP. 45). — GATHA USHTAVAITI 4



1-2. Où se tournera le Prophète, repoussé de ses parents, de ses serviteurs, de ses voisins, persécuté par les tyrans du pays ? Impuissant, isolé, pauvre, il crie vers Mazda : J’ai prêché ta doctrine, donne-moi la fortune !

3-4. Il n’aspire qu’à enseigner la loi d’Ahura. Le tyran défend aux fidèles d’assister le juste : il périra par sa violence.

5-8. Les puissants ne devraient jamais faire aucune faveur aux méchants : justes envers tous, ils devraient traiter le juste comme un parent. Qui assiste le méchant est un méchant, qui assiste le juste est un juste (§ 6), Le Prophète appelle de ses cris un protecteur qui le couvre de la haine des méchants (§ 7) et frappe ceux qui mettent leur fortune au service de l’erreur (§ 8).

9-12. Quel est le premier qui lui apportera ses dons ? Ceux qu’il pourra entraîner au culte d’Ahura verront s’ouvrir devant eux le Pont Cinvat qui conduit de terre au Paradis (§ 10) ; au contraire, les méchants qui subornent le pouvoir pour perdre les âmes gémiront devant le Pont Cinvat et iront habiter le monde de la Druj (§ 11). Quiconque fait plaisir à Zarathushtra est homme de bien et aura place au Paradis (§ 13) ; fût-il Touranien, s’il parle comme le saint Fryâna et fait prospérer la piété dans le monde, il appartient à Vohu Manô et Ahura lui doit le bonheur (§ 12).

14-17. Quel est donc l’ami de Zarathushtra ? Quel est l’homme de bien par excellence ? C’est le vaillant Vîshtâspa, le prince qui a converti sa maison au vrai culte. Que les Spitâmas, que la famille de Zoroastre suive l’exemple du prince et vienne apprendre de lui à distinguer le bon du méchant, afin de recevoir la béatitude et les faveurs d’Ahura (§ 15) ! Ainsi Frashaoshtra (le Hvôgva qui a donné sa fille à Zoroastre) ira recevoir sa récompense au Paradis (§ 16) ; son frère, le sage Jâmàspa, le ministre de Vîshtâspa, redira, d’après Zoroastre, les règles de la religion nouvelle (§17).

18-19. Celui qui enrichit Zoroastre, Zoroastre lui fera goûter en retour les récompenses de Vohu Manô (le Paradis) : anéanti soit qui veut l’anéantir ! L’homme qui agit en toute chose conformément aux vœux de Zoroastre sera rémunéré dans les deux mondes (§ 19). Cette Gâtha étant, au moins dans ses premières lignes, celle du désespoir et de l’impuissance, est récitée par l’âme des méchants, dans les trois jours qui suiventla mort et où elle attend dans l’angoisse et les tortures le moment oh sa daêna l’emportera dans l’enfer (Yt. XXII, 20) ; cf. l’Introduction au IlàXLIII.

Dinkart, IX ; 17 [Sûtknr) ; 39 ( Varshtmànsar) ; 61 [Bak). l.Kâm nemôi zâm. — Vers quelle terre me tournerai-je i ? Oii irai-je porter ma prière-’? Parents et serviteurs m’abandonnent’; ni mes voisins ne me veulent de bien, ni les tyrans méchants du pays. Comment parviendrai-je à te satisfaire *, ô Mazda Ahura •’ 1. kàm nemôi zàm, katâr zamlk ânâmam ; le passage se retrouve cité Yt. XXII, 20, avec la glose ol a’tgh jivâk ozalûnam « en quel lieu irai-je ? » [Ai’dd Viràf, XVII, 7: katdm zamik ozalûnam).

2. kutlirà nemô ajèni « où irai-je en prière »; c’est-à-dire (Yt. XXII, 20) : nîvak’ik min man bôyahûnam « à qui demanderai-je le bien ? » 3. Peut-être : « me chassent ». — pairî hvaètéush airyamanascâ dadaitî, construction neutre et impersonnelle comme celle de Toln’ijimatmanaûliâ(v. Y.XLIII, n. 21) ; pairi-dà (cf. paiti-ric) est traduit barà yahhûnl havà-am et glosé liarù kart kavci-am « je suis mis dehors » [bai’d kart = : bé kard, c’est-à-dire dûrîkrila : Minokkard, XXVII, 40). — Cf. Psaume XXXIX, 12.

4. A célébrer ton culte et le propager, le gouvernement étant hostile. 2. Je me vois impuissant’, ô Mazda ; je me vois pauvre de troupeaux et pauvre d’hommes. Vers toi je pleure ; jelte les yeux sur moi ", ô Ahura ! J’allends ■ de toi le bonheur que l’ami donne à l’ami : à enseignement de Vohu Munù, fortune d’Asha*.

3. Quand viendront ceux qui doivent faire les grands jours ’^ ? Quand, pour soutenir par leurs œuvres et leur enseignement ’" le monde du Bien, se lèveront les intelligences des Saints " ? A qui viendra, pour la prospérité, Vohu Manô ’- ? Pour moi, ô Seigneur, c’est ton enseignement que je désire ’^

4. Dans le district et le pays, le méchant’* empêche les artisans de sainteté de faire don de la vache ’^ : mais l’homme de violence ’^ périra par 5. anaèsbô, P. akhvâstâr, N. aprârlhaijitd « qui n’obtient pas ta chose désirée ». Cf. Y. XXIX, notes 38 et 40.

6. avaênâ, dand khazUûna’igham cdrali bôyahûn « regarde ceci, c’est-à-dire cliercliemoi un moyen de salut ».

7. rafedlirein cagvâo : litt. « désirant la joie » ; cagvào rr *cakivàns_, de kâ, datif caliusliè (Yt. XI II, 24).

8. C’est-à-dire « donne-moi la fortune due à la vertu » ; comparer, pour le sens et pour la construction, Y. XLIV, 10, mahjâo cistùisb tliwâ ishtish « à sagesse de moi, fortune de toi ». — àkhsô, âmâhhtishn « enseignement », de âkas *âk[a]sô. 9. uklishànô asnàm, litt. « les agrandisseurs des jours » c’est-à-dire « ceux qui y multiplieront les bonnes œuvres » {dar yôm kâr u karfak afzây’in’md), autrement dit les saints qui travaillent au renouveau du monde, les frashkart-karldr (frasbù-caretar). 10. verezdàisli séùgfhàisli, pun varziskn û d ?nûkhtishn ; verezda, doublet de varshta. il. Les Saoshyants ; voir Y. IX, note 7.

12. C’est-à-dire « à qui sera donnée la récompense qui est donnée à la vertu ? » — ùtbài, sût ; même construction que note 3.

13. Litt. « c’est toi que je désire pour l’enseignement » ; c’est toi, malgré tous les obstacles, que je choisis et que je suis.

14. Litt. « de district et de pays... le méchant » : il s’agit sans doute du méchant chef de district, du méchant chef de pays (sbôitbra rr zaùtu ; voir p. 232, notes 64, 69).

15. asbabyà vazhdréng-, ahlâyth varz’itdr, man kdr u karfak obdûnand « l’agent de vertu ; celui qui fait les bonnes œuvres ». — vazbdréùg est donc pour ’varzb-dreflg’ de *varez-lra (cf. Y. XXXI, 39).

pàt {jâo frôretôish : ash natarûnd gôspand min farnâmishn a’ighash min yahbûnt 6 a’ishan ghal patWnînd « ils le gardent de l’offrande de bœuf, c’est-à-dire l’empêchent d’en faire don ». Le méchant empêche les fidèles de faire des libéralités à l’apôtre. 16. duzhazôbào, P. dûsh stahmak, N. balàtkàri. ■ — ahémustô, P. frôt mûri, N. adhô imntas ; forme obscure : faut-il la remplacer par bamistô que Nériosengh traduit m’rityas (Y. VIII, 6, 14) ? ses propres actes. Celui qui, ô Mazda, l’empêchera de régner et d’opprimer ’^, celui-là fera pour les troupeaux les provisions de la sagesse ’ 5. Celui d’entre vous qui, ayant le pouvoir, ne donne rien à l’homme qui fait souffrir, à celui-là revient la gloire de sagesse et de bonté -". 11 se comportera avec droiture et avec le juste et avec le méchant-’, mais il sait distinguer-- et donnera le nom de parent à celui qui sait se sauver du mal - ô Mazda Ahura !

6. Mais celui qui ne vient pas au devant du désir du juste, celui-là travaille pour la Druj -’, il ira dans le monde d’épouvante - Car celui-là est un méchant qui est bon pour le méchant : celui-là est un juste qui montre 17. yastém khshathrât môithat jyâtéush va : les deux derniers termes signifient « empêchera de faire le mal » ; les deux premiers ne sont pas clairs : je coupe yastém en yase-tem ; le pehlvi, comme d’ordinaire, voit dans yastém une forme verbale, signifiant « arrivé ».

18. pathméfij}-.. carat « fera les provisions », c’est-à-dire « qu’il sait traiter le troupeau sagement » [pâhrizi rjôspandân dànâkihâtar kunishn). Quand le laboureur n’est pas opprimé, il peut avoir son grenier toujours bien garni pour les provisions d’hiver. Le Bak Nask [Dlnknrt, IX, 61. 4), prenant ces derniers vers au figuré, y voit la nécessité d’établir dans la province un bon gouverneur ; « car un bon gouverneur de province enseigne aux provinciaux la vertu et les bonnes œuvres » [ma nêvak mald sai’dàr dmûkhtdr ynhvùnêl i hîmar u kivfak ol matàikàn). 19. Cf. n. 67. drità ayaùteni, dnrlâr yàtùnît, glosé man pun râsh kartan yâlûnîl « qui vient pour faire blessure ». drità, locatif de *driti ( ?), cf. persan dard, « souffrance ». 20. Litt. « il est, de réputation, sage ou de bonté », avec renversement des cas dans la construction. Glose : « celui qui châtie les malfaiteurs doit être tenu pour sage et bienfaiteur ».

21. raslinà jvàs, pun ras/in zlvhns/in « faisant vivre avec Rashii ». Glose : « c’est-à-dire qu’il faut traiter tout homme avec justice ». — Cf. le début du Mihr Yasht, 2, sur la nécessité d’observer le contrat avec le méchant comme avec le juste. 22. vicirô hàs ; éclairé par le Y. XXIX, 4, où vîcirôz= 6am viclnlt « il choisit ». 23. Juste pour tous, il aime comme un parent l’homme de bien. — khrùnyàt, gokkrûnîh, glosé darvandili » l’état de méchant » ou de « damné » ; — uzùithyôi, Inld ûzlt « s’élève au-dessus ». Cf. Dlnkarl, IX, 39, 11 : pun nêvak nafshâ ddriskn manasli nafshàravân min darvand’ih bûjU yakôyamûnêt u tenir pour bon parent celui qui a sauvé son âme de l’infidélité ».

24. « U fait la création de la Druj » ; cf. Vd. XVIII, 30 sq. 25. baithyâ jjàt : N. Iràsanhjaçca, P. asmihît (lire sahmilictl) aîy/ta^k Mm nimnyêhît npask maklûlûnihf’t : « il est terrifié, on le tue ». Faut-il supposer une faute de texte qui serait la contre-partie de celle que nous avons supposée XXXII, 16, n. 67 et XLVIII, 9, n. 21 : il faudrait lire ici, non haithyâ, qui devrait être dshkàrdk, ma.s aithya ; cf. aithivant, rêshgm, duskhavant a [lieu] de souffrance », épithète de l’enfer dans le hàdkêkhi jusk, II, 2, 37 et VAogemaidê, § 28.


de l’amour au juste 26[812], tant que durent les lois premières que tu as établies, ô Ahura 27[813].
7 28[814] Quel protecteur m’as-tu donné, ô Mazda, à l’heure où le méchant m’enveloppe de sa haine ? Quel autre que ton Feu et Vohu Manô par l’œuvre desquels j’entretiens le Bien 29[815], ô Ahura ? Révèle-moi donc la Religion comme notre règle 30[816].
8. Celui qui livre mon monde à l’ennemi 31[817], si je ne puis moi-même le châtier en acte 32[818], puisse venir pour le frapper en personne 33[819] un roi qui protégera le monde en y faisant régner la bonne vie, au lieu de la mauvaise 34[820], — pour le frapper en tout moment 35[821], ô Mazda.

9. Quel est celui qui le premier m’apportera ses libéralilés "^, tandis que j’élève à ton amour un pieux souverain, bienfaisant dans ses actes’" ; [qui sera pour moi] ce qu’Asha fut pour toi, [qui fera] ce que le Créateur du Bœuf dit h Asha^- ; pour moi qui désire obtenir par Vohu Manô tes deux mondes ’^

10. Celui qui, homme ou femme, ô Mazda Ahura, me donnera la chose que lu sais la plus excellente au monde ’" ; celui qui à l’homme pieux *’ apportera sa piété et une royauté fidèle à la Bonne Pensée" ; tous ceux (enfin) que j’entraînerai*^ à vous adresser leur prière ; à tous ceux-là s’ouvrira un chemin à travers le Pont Cinvat**.

§16 : darvandàn). — Le Dinkart applique ce passage à la répression de l’hérésie de Manès (Mânih ; mis à mort, par ordre de Bahràm, l’an 276). 36. aredrô côilLat pournyù « qui le premier me fait jouir de ses libéralités ? » ou bien « qui, libéral, me fait jouir le premier ? », c’est-à-dire quel est le premier qui se fait mon disciple [aîgham fartûni hdvishiih man obdûnand). — aredrô ^ rdtik, la daxinà brahmanique, le casuel du prêtre, le meilleur signe de la foi du fidèle (racine ared zzz véd. ràdli « offrir »). La construction du reste de la strophe est très obscure et la traduction incertaine.

37. yatkà tb^TÙ zeTÎshd’m uzemôhi. amat pun anal lak dôshishn Idld ûzam ; l’on ne peut se fier à la traduction de uzemùLi qui traduit deux fois uz, une fois comme préposition, lâlâ, l’autre fois comme verbe : on pourrait songer à un verbe uz « aimer » d’où uzemem, dôsl’ih « amitié » (Y. XLIV, n. 21) ; zevishtim (cf. XXVIII, 9 ; L, 7) est un dérivé de zusli « aimer », comme le prouve le pehlvi : evi = : avi, aoi et zevisbiim est par suite pour zaoshlim avec épenthèse (cf. civishî, LI, 15 c).

— Ahurem, étant traduit k/iùtàî, et non Au/trmazd, doit désigner un souverain humain ; c’est Vishtàspa, auquel fait allusion la strophe précédente. 38. yàasiiâ toi « comme Asha à toi » ; glose : « Comme Ashvahisht se donna à toi pour disciple, qui se donnera à moi ? » — Ce que le Créateur du Bœuf a dit à Asha, c’est de trouver un bienfaisant souverain (ushtà Ahurem^ pour protéger les animaux contre la violence (Y. XXIX, 2). Ce vers semblerait indiquer que l’auteur de ce Hâ avait le Hà XXIX sous les yeux.

39. Ishenti ma là toi A’ohù Mananbà ; pour l’accusatif ma, voir XLIIl, notes 30, 31 ; selon Nériosengh, ta désigne la loi, «l’Avestaet le Zend » ; mais la glose pehlvie 7«ij(f indique qu’il s’agit des biens des deux mondes, dus en retour de la bonne pensée (Abuna vairya, vers 2).

40. « Ta religion » {pun din l lak) : c’est-à-dire^ celui qui m’apportera sa foi. 41. « A Zoroastre ».

42. Qui gouvernera selon les bons principes.

43. Littéralement « ceux que je pousserai à prière de toi (bakshâi ; cf. XXXI, 12, n. 47).

44. frô tàisb vispàisli Cinvatô frafrà peretùm « pour tous ceux-là passage au pont T. I. 39

11. Sourds et aveugles se sont unis au pouvoir 45[822] pour détruire par leurs mauvaises œuvres le monde des mortels 46[823]. Mais leur âme et leur conscience 47[824] gémiront quand ils arriveront devant le Pont Cinvat, pour habiter à tout jamais dans le monde de la Druj 48[825].
12. Si parmi les fils et les descendants d’un Touranien 49[826], la vertu paraît avec les paroles d’un Fryâna 50[827], de sorte qu’ils fassent prospérer de toute leur énergie le monde d’Armaiti 51[828], avec eux réside Vohu Manô 52[829]et Mazda Ahura leur réserve le bonheur 53[830].
13. Car celui qui, entre les mortels, réjouit de ses libéralités Zarathushtra Spitâma, celui-là mérite nom d’honnête homme 54[831]. Mazda Ahura lui a
donné une place dans l’autre monde 55[832], [parce que] pour lui 56[833] il fait grandir le monde en bonne pensée. Cet homme, ô Asha, nous le considérons 57[834] comme votre bon ami.
14. O Zarathusbtra, quel est le juste ton ami 58[835] ? Quel est celui qui veut la réputation 59[836] de vertu suprême 60[837] ?

C’est le roi Vîshtâspa, le guerrier 61[838]. Ceux de sa maison 62[839], ô Mazda Aliura, qu’il convertit par ses louanges 63[840], je leur fais appel avec les paroles de Yohu Manô 64[841].
15. Fils de Haêcataspa, descendants de Spitàma 65[842], je vous dirai 66[843] comment distinguer à qui donner et ne pas donner 67[844], afin que par vos actes vous receviez la béatitude avec les dons nombreux d’Ahura 68[845].
16. Et toi, Frashaoshtra, va là-bas recevoir tes dons 69[846] ; va, fils de

Hvôgva, recevoir ce que nous désirons tous deux ’" ; va, pour y trouver le bonheur"’, là où est Ârmaiti accompagnée d’Asha, là où est la Royauté conforme aux désirs de Vohu Maiiô’-, là où Mazda réside dans la demeure des vœux comblés".

i7. Aussi ", je prêcherai vos lois"’, rien qui ne soit conforme à vos lois,

— ô sage JAmâspa’", fils de Ilvôgva. Que vos adorateurs vous ofFrenl leurs prières avec soumission" et suivent la loi juste et sage suivant laquelle Mazda Ahura a distingué le bien et le mal ’

(v. XXVIil, 8, n. 31). — aredrâisli idi « va avec les dons », ce qui pourrait signifier aussi bien « va porter tes dons » que « va recevoir », n’était que la chose se passe au Garôtmân où Fou reçoit plutôt qu’on n’apporte (glose : aighash ràtîh dar (jarôlmdn kunishn « c’est-à-dire que libéralité lui est faite dans le Garôlmùn ») ; cf. Dinkarl, l. l., 24, lamd aigh zaki rdldii ravdn « là-bas oiisont les âmes des libéraux ». 70. Les récompenses, les dons (lùisli aredràis). — usvalii, duel de vas. 71. uslilâ stôi « pour être heureux ».

72. Littéralement « la lloyauté (l^lisbatlireiii ; avec allusion à l’Amshaspand Klisliatbra ) dans le désir (ishlà, locatif de isliti) de Vohu Manô ». 73. varedemàm, pun kàmak dar damûn ; donc de varc-dcmâ (cf. demâ-na) « demeure à souhait (svechayd slhdne) », où tous les désirs sont satisfaits. 74. Lire jallià, variante confirmée par le pehlvi ilîtn : yallii-â serait tamd ; cf. slance 16, c, d, e.

75. LesloisdesÂmshaspands. La strophe est obscure dans le détail : le sens général est éclairé par l’analyse du Binkarl-.madamandm’z'iolZarlûhasklpun gûftanloimarlûmôn obdànt l patmùn s/iadkûndnd apatmdntk fkhoêshhiitanl rdllh Ivatdêr-mUus/m’ih udânàkpa’mdn î pun karfak « conseil à Zoroastre de dire aux hommes de faire actes modérés, de renoncer àl’immodération ; de s’approprier libéralité avec humilité et sage mesure de bonnes œuvres ». — palmdn est la traduction de af’sliuiâuî ; afsLinan est employé dans la prosodie au sens de « ligne mesurée, vers » (v. Vispéi’ed, XIV, 1), et l’on pourrait l’entendre à la rigueur dans ce sens en faisant d’afsbmàni une désignation des Gàthas : mais le sens général et le Dinkart rendent bien plus vraisemblable que ce mot est employé ici au sens général et moral dcpatmàm, mesure, règle, loi. Je fais rapporter vé, non à Jàmâspa, mais aux Amshaspands énumérés dans la stance précédente ; séiisbànî est traduit comme un impératif 1" personne de sanb. 7G. dé Jàmâspa, daslôbar Jdmàsp. Jàmâspa, frère de Frashaoshtra, était le ministre elle sage de Vishtâspa : c’est un des premiers prosélytes de Zoroastre. — Sur dé, voir Y. XLV, n. 36.

77. badà véslà vabménjf seraosbâ ràdaiibô ; il faut sans doute dire vé stâ ou du moins décomposer ea vé-stà, le pehlvi ô zak i lakûm ngàyishn sdlùnêt « vont vous prier » supposant le pronom de la 2" personne : il analyse sans doute : « vos adorateurs (râdaiibô, ceux qui font des offrandes, cL XLV, n. 49) [sont] se tenant en vous (vé-stâ) avec sentiment de docilité (seraosbâ) » : vcslâ serait un composé devé etslâ (traduit ici avec le sens de i d’après le sens général plus que le sens propre). 78. dâthemcâ adâlbcmcà, traduit comme plus haut (n. 67) dahislm adahishn, avec

18. Qui se laisse purement guider par moi fait la plus belle des choses du monde 79[847]. Celui qui m’enrichit, je lui fais goûter les biens de Vohu Manô. Détruit soit qui cherche à me détruire 80[848] ! O Mazda, ô Asha, je cherche à complaire à votre vœu et c’est Là le choix de mon intelligence et de ma pensée.
19. Celui-là qui pieusement réalisera dans sa conduite ce que désire le plus Zarathushtra 81[849], celui-là aura récompense méritée dans les deux mondes 82[850], avec tous les biens qu’il m’a donnés et avec la vache Azî 83[851].

C’est toi qui me l’as dit, toi, Mazda, qui sais le mieux 84[852].

Zot el IliVspî ensemble :

20. Le bien soit à quiconque fait du bienl... (Y. XLIII, 1 ; 2 fois). Ashem vohù [2 fois).

Nous sacrifions au Ilâ Kamnamaêzâm.

Nous sacrifions à la Gâlha Ushtavaiti, sainte. Nous sacrifions à l’ensemble de la Gâlha Ushtavaiti. Yênhê Lâtàm.

Taêdishtô ; le sens est aussi clair que possible, sàs étant la ’ !<’ personne de l’aoriste de sanh, sujet Ivcni ; cf. XLIII, 11 c, où moi sàs est traduit correctement 6 li guft u tu m’as dit ». Ici sàs est traduit comme usas (de us, vas) : zak ci li khorsandih amnt anâ i lai ; Auhrmazd âkds havâ am clin î lak : « ma joie est quand je te connais, Auhrmazd (quand je connais ta loi) » ; double impossibilité, de lexique pour sàs, de construction pourtvcm vaêdislilô ; cf. XIA’III, 2 a : vaocà moi >â tvém vîdvâo Ahurâ.




GÂTHA SPEÑTA MAINYU. — HÂS 47-50


La Gâtha Spentâ Mainyû est composée de quatre Hâs : le rythme du vers est le même que dans la Gâtha précédente 1[853] (4 + 7), mais la strophe contient 4 vers au lieu de 5. Le type est donc 4 (4 + 7).


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HÂ 47 (SP. 46). — GÂTHA SPENTA MAINYU 1




1-2. Éloge des vertus zoroastriennes, des biens qu’elles procurent et du fidèle qui les pratique.

3. Devoirs de l’homme envers les animaux qui ont été créés pour son bien.

4. Pauvre ou riche, le fidèle doit agir pour le bien de l’homme de bien et pour le mal du méchant. Qu’Ahura donne aux bons les biens du monde, car les méchants en font mauvais usage (§ 5).

6. Jugements d’Ahura qui tranche entre le bien et le mal avec le Var nirang.

Dinkart, IX ; 17 (Sûtkar) ; 40 (Varshtmânsar) ; 62 (Bak). — Ce Hâ a été déjà récité une fois (Hâ XVIII, 2-7), avant le Baghân Yasht.

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a Zôt et Hâspi ensemble :

Prière h vous, saintes Gàlhas.

1. Spentâ Mainyû. — Parl’EspritduBien et la Pensée Excellente ’, par les œuvres et les paroles de Sainteté -, Mazda Ahura, avec Khshalhra et Àrmaili, nous donnera Ilaurvalàt et Amerelàl’ {^2 fois). Le Zôt soûl :

2. Pour cet Esprit très Bienfaisant la chose suprême*, c’est que [le fidèle] agisse ’ avec la langue, les paroles, la bouche de Vohu Manô, et avec les mains d’Àrmaiti ^ Làestla sagesse’, et c’est ainsi que le fidèle est un sage* et père du monde de l’Asha^

3. En cela tu es bien l’Esprit du Bien que pour nous lu as formé la vache riche en dons, et à elle tu as donné la pâture et l’abri d’Ârmaili ’", alors, A Mazda, que tu t’es consulté avec Vohu Manô ".

4. Cet Esprit du Bien, ô Mazda, les méchants le blessent et non pas les 1. C’est-à-dire par l’efTet et en récompense de mes bonnes pensées. 2. C’est-à-dire : « pour les bonnes actions que j’ai faites et les bonnes paroles que j"ai dites » (Comm. P.).

3. Les vertus représentées par les quatre premiers Amshaspands (Pensée Excellente = Vohu Manô, Sainteté = Asha Valiishta, KLshatlira, Amiaiti) nous vaudront les biens représentés par les deux derniers.

4. La grande chose qu’il désire ou qu’il inspire, « l’idéal des Gàthas » {gâsântgîh). 5. Litt. « c’est qu’il agisse » (verezyàt) ; le fidèle, « l’homme qui suit l’idéal des Gàthas » [gabrà igdsânig).

6. Cf. Dtnkart, IX, 40, 4 : « Je te dis, ô Spîtâmàn, de parler avec la langue comme tu penses avec ta pensée, et d’agir de tes mains selon la perfection de la pensée ». 7. Litt. « par cette sagesse, celui-là est ua sage ». 8. mazdào, dànâk.

n. « C’est-à-dire que par sa vertu il entretient le monde ». — Dtnkart, l. /., 5 : « Celui qui agit ainsi est sage et il est par sa sagesse père de l’Asha ». 10. C’est une façon de dire que l’homme de bien donne au troupeau bon fourrage et bonne étable. — D’tnkart, l. L, 7 : « Le troupeau est fait pour le bien de l’homme, et l’abri et le pâturage sont pour le bien du troupeau » ; cf. YasnaXXVIII, 7. — La vache riche en dons, rànyô-skei-etim ; v. XXIX, n. 24 ; XLIV, n. 19. — Noter le changement de personne : « tu es l’Esprit de Bien, lui qui a formé » (j’é... bém tashat). 11. Dans son œuvre du créateur ; car, « après qu’il eut créé Vahùman, tout ce qu’il fit, il le fit en se consultant avec Vahûman » (Comm. P. ; cf. p. 23).


bons 12[854]. Si pauvre qu’il soit, le fidèle désire faire du bien 13[855] et, riche 14[856], il désire faire le mal au méchant.
5. Or donc. Esprit du Bien, Ahura Mazda, fais jouir le juste de tous les biens du monde 15[857] ; car ce n’est pas selon ton désir que le méchant les distribue 16[858], étant en foules ses œuvres l’hôte de Mauvaise Pensée 17[859].
6. Esprit du Bien, Ahura Mazda, par ton feu tu décides entre les adversaires 18[860], selon la supériorité de piété et de sainteté 19[861], et maint de ceux qui le voient embrassent la foi 20[862].
Le Zôt et Râspî ensemble :
7. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente, par les œuvres et les paroles de Sainteté, Mazda Ahura, avec Khshathra et Armaiti, nous donnera Haurvatàt et Ameretâta (2 fois).

Ashem vohù… (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Speñtâ Mainyû.

Yêńhê hâtàm.
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HÂ 48 (SP. 47). — GÂTHA SPENTA MAINYU 2



1. A l’heure de la défaite finale du démon, un hymne universel s’élèvera vers Ahura,

2-4. Comment sur cette terre, comment le juste abattra-t-il le méchant ? car c’est là le but de la vie du monde. — En suivant la doctrine d’un maître sage qui ressemble à Ahura (§3). — Le bon idéal et le méchant idéal (§ 4).

5. Devoirs du roi, du prêtre, du laboureur : gouverner, purifier, nourrir les hommes.

6-7. Éloge du bœuf qui nous nourrit : c’est pour le nourrir en retour qu’Ahura a fait pousser les plantes. — Nécessité de réfréner la brutalité (envers les animaux).

8. Le prophète demande quels sont les biens qu’Ahura donne au bon roi (§ 8). Quand viendra le jour où Ahura sera le maître universel ; où Zoroastre pourra accomplir les vertueuses et nécessaires destructions (§ 9) ; où les hommes recevront la parole de ses disciples et rejetteront la doctrine perverse qui fait les mauvais rois (§ 10) ; où la Vertu et la Piété triompheront ; et qui paralysera les oppresseurs (§11) ? — Ce seront les Bienfaiteurs du pays, créés pour réprimer les méchants et qui feront régner la doctrine d’Ahura (§ 12).


Dînkart, IX ; 48 (Sùtkar) ; 41 (Varshtmànsar) ; 63 (Rak).


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a 1 . Yêzî adâish. — A l’heure ofi Asha abattra la Druj’, à l’heure où viendra ce que niait le mensonge -, à l’heure où il n’y aura plus de nnort pour les démons ni pour les hommes, alors, par les bienfaits, grandira l’hymne en ton honneur^ ô Ahura !

2. Dis-moi, toi qui le sais, ô Ahura, avant que se présente devant moi le Pont de la terre *, comment le juste pourra abattre le méchant , ô Mazda : car c’est là clairement ^ la belle consommation du monde ’. 3. Pour le disciple ^ la meilleure des doctrines est celle qu’enseigne un maître sage, — Asha et Ahura". — un maître bienfaisant qui connaît mèmeles doctrines secrètes’", un maître qui te ressemble, ô Mazda, par l’intelligence de Vohu Manô ".

Celui qui livre [toute] sa pensée soit au bien, soit au mal, en toute sa religion ’-, — actes et paroles, — celui-là suit en perfection le plaisir et le 1. « A la résurrection », quand « Ashvahisht détruira Andar ». (Comm. P.). 2. hyat Asasliutâ jâ daihitànà fraolilità ; amat zak ijâmatùnêt manshânpun frlftàrih frâj gûfl niijli là yâmntùm’t << quand viendra cela dont il fut par eux déclaré mensongèrement qu’il ne viendra pas ». — daihilànà, abstrait, correspondant au thème d’infinitif en tana du perse ; cf. pour l’allongement de la première voyelle Hàjj^ma- (ÛDa.

3. A la résurrection, « tous les hommes, d’une voix unanime, chanteront un hymne retentissant à Auhrmazd et aux Amshaspands » [Bimdahhh, XXX, 23 ; cf. Sanhédrin, 11, fol. 91 Ij).

4. LePontCinvat qui conduit de la terre au paradis ou à l’enfer, yàméng ; perethâ, zak i pun dam’ik vitarg ; méùg signifie donc ’< terre » ; c’est le védique -gman, avec la chute de g initial devant m, comme dans le pehlvi mat en regard du perse gma-ta (de gain), comme dans le persan Hamadûn, en regard du perse Hàjrmatâna.

5. Comment Ormazd abattra Ahriman « par mes actions ». 6. -vistâ, padtàk.

7. « Il est clair que la vie future se produira ». 8. Taèdeninài « celui qui s’instruit » [hâvisht, le disciple). 9. Celle qu’enseignerait Asha même ou Ahura.

10. Il connait les doctrines occultes qu’enseignent les hérétiques [Aharmôkili) afin de pouvoir mettre en garde contre elles les ignorants et de les réfuter [ash cârak hard yamalalûnêt).

11. Doué des dons naturels de l’intelligence et les tournant au bien {aîghash âsn khrat n’ivak pun fràrûnUi yakhsûnîl).

12. daênâni ;, sa conduite religieuse, « constituée par les paroles qu’il dit et les actions qu’il fait » (cf. p. 254, n. 40)


désir de l’Esprit 13[863]. Chacun à la fin, homme ou femme, sera en ton intelligence 14[864].
5. Puissent sur nous régner de bons rois, ne point régner de mauvais ! [Qu’ils régnent] avec les œuvres de la bonne Connaissance 15[865], ô Armaiti !

La pureté est, après la naissance, le premier bien pour l’homme 16[866].

Que le laboureur travaille pour nous nourrir 17[867] !
6. C’est le bœuf qui nous donne le bien-être, c’est lui qui nous donne la vigueur et la force, selon le désir de Yohu Manô 18[868]. C’est pour lui 19[869] en récompense que Mazda Ahura a fait pousser les plantes, à la naissance du monde commençant.
7. Abattue soit la colère ! anéantissez la brutalité 20[870], vous tous qui tenez

fermement à Vohu Maiiô-’ et à ce désir de sainteté où se repose le croyant" qui remet le monde en la main, ô Ahura".

8. Quels biens donnes-tu, ù .Mazda, h la bonne royauté -’ ? Quelle est ta récompense, Ahnra, pour ceux qui me suivent -"’ ? Et quels dons, ô Asha, puis-je attendre de loi -, en m’altachant aux œuvres de Vohu Manô-’ ? 9. Queje sache quand viendra l’heure de la royauté universelle’" ; l’heure, ô Mazda et Asha, où tous mes doutes s’éclairciront *’ ! Où je pourrai honnêtement faire l’œuvre de vertueuse destruction de Vohu Manô’". Que le sainf sache la récompense à lui réservée !

21 « C’est-à-dire que vous vous tenez dans la vertu : aig/mlàn lanî nafskâ (= tan i khvêsh, khvèslUan) piin fràrûnih ynklisûnislin ». — didragfhzhôduyê, 2" personne pi. présent moyen du désidératif de tlarez.

22. Traduction conjecturale : ashà vyâm yèhyà hithàush nà spefttô : je rends vyàm d’après la traduction persane k/ivàhixh qui est aussi la traduction de vaya dans le Hddhôkht Nask, II, 16 ; d’un verbe vi « désirer », d’où vi-tar « qui veut du bien, vêh boyahûn » (Yt. I, 13) ; upa-vî « avec plaisir » [madam k/wskU (Vd. VII, 1", 45’,.

— hilhâush, traduit comme hilLa, XXXIV, 10).

23. hoi dàmàm tliwahmi à dam, litt. « à lui la création dans ta prise » ( ?; cf. page 292, n. 49] ou •< dans ta création ». Le pehlvi a : ■< ainsi cette création [est] la création ».

24. kà toi... vanhéusli islitish klishathraliyà ; ishti, litt. .< désir, objet désiré » (kkvahishn). est généralement employé au sens de « fortune ». 25. kâ toi ashôish tliwahyào maibyô : ashi au sens de récompense ; cf. Y. IX, note 8. Peut-être, au sens ordinaire de piété, en sous-entendant ishti du vers précédent : « Quels biens réserves-tu à la piété des miens envers loi » ? 26. kà twôi... âkào aredréiig isbyâ : « Quels dons (aredréfig — ràl) manifestés de toi désirerai-je » ?

27. javarô, construit avec le génitif : /jun yakhs[anyinltôrîb. 28. yèzî cahyâ khshayathà « quand vous régnerez sur n’importe qui ■> {amalnlnn pun ciknmcm pâtakhshahih).

29. mââithish dvaèthà ; cf. XXXII, 16 ; dvaèthà = gùmàn’ig’ili, cf. XXIX, n. 25 ; àithish : =. àshkàrâk, cf. XXXU, /. /., n. 67. Le commentaire semble entendre : « les doutes de mes disciples ».

30. eresh moi erezhùcàiu vailhéush vafusb mananhô. Glose : « en vivant honnêtement, je puis détruire la troupe des méchants » (mnnt pun fràrûnih zlvîm am gvndag I saritarôn tuvânyalivûnU rashiiftan) ; ce qui donne pour sens littoral : « à moi, en vie droite, la droite destruction de Vohu Manô » (la destruction du méchant faite par la vertu), erezbùcfun, traduit rcUl z’ivuhnUi « droite vie », est l’accusatif d’un féminin abstrait, erezhùeà, dérivé de *erezhv-ac, qui est le védique rijvac « qui va droit ».

31. Le Saoshyant (au sens général ; Y. IX, n. 7). i 0. Ouand viendra l’heure, A Mazda, où les hommes recevront la parole de mes disciples^- ? Où ils rejetteront l’ordure de cette perversité ", avec la méchanceté des Karapans ’* qui désole le monde et l’intelligence qui inspire les mauvais rois.

l. Quand, ô Mazda, viendra Asha avec Ârmaiti"’ ? Quand viendra Khshathra, et la Bonne Demeure " avec ses œuvres ? Quels sont ceux qui paralyseront ’Mes méchants qui nous torturent ? Ceux à qui viendra la sagesse ’■' de Yohu Manô ?

12*". — Ce seront les Bienfaiteurs du pays*’, qui réjouissent le monde avec Vohu Manô ’- et par les œuvres de sainteté de ton enseignement. Ces hommes ont été créés pour repousser la violence ". 32. mànarôish narô vîseiitê : mânari, old i H gahrà « l’homme de moi, l’tiomme mien » ; formé du thème pronominal ma et de nara, sur le même type que yâ-varena, tà-varena, hâ-kurena ; la voyelle est celle d’ahuri. — Glose : <i quand viendra le temps où mes disciples feront régner la loi dans le monde ? » 33. magahyâ : inaga signifie littéralement « pureté sans mélange » et désigne soit le bien, soit le mal absolu : il est glosé tantôt, comme ici et Y. IJll, 7 «, nvêzak sarltarih « méchanceté pure », tantôt avêzab skapîrîh « bonté pure » (Y. XXIX, H h ; li, 11 c) ; pour le sens propre, cf. Dàdistân, XXXII, 13 : les damnés, après le bain de métal fondu, sont pardonnes et deviennent môglûm avêzaknn. 34. Voir Y. IX, n. 5.5. — Litt. « cette perversité, par laquelle malfaisance les Karapans désolent le monde et par laquelle intelligence sont les mauvais rois ». 35. urupayêiiitî, probablement « mettent au pillage » (persan ruhûdan) ; le pehlvi traduit, par jeu éX^jmoXogique^rànhiênd pânali’ih « chassent protection, c’est-à-dire ne protègent pas le monde ».

36. Quand régneront la Vertu et la Piété ?

37. Le bon gouvernement et la sécurité, avec leurs œuvres de travail et de paix.

38. râmàm dàoùtê « leur imposeront l’immobilité » (râmâm, traduit armêsIMh « l’état de la personne qui ne peut pas bouger » ; glosé a-kârîh « impuissance, inertie ».

39. cistish ; voir page 16, note 57.

40. Réponse aux questions qui précèdent.

41. Sàoshyaùtô dahyunàm.

4’2. yôi khshnùm Vohù mananhâ hacâofitê « qui vont avec (c’est-à-dire qu’accom pagne) la joie par Vohu Manô » (la joie que produit autour d’elle l’honnêteté dans le gouvernement).

43. hamaêstârô Aèshem mahyà ; traduit hamestârlh t old } khishmûn « en lutte contre le violent » ; il faut lire sans doute aêshmahyâ en un mot, à moins que aèshem-ma ne soit un adjectif, pour *aêshemema.

Zôt et Râspi ensemble :


Par l’Esprit du Bien et la Pensée excellente... (Y. XLVII, 1 ; 2 fois).

Ashem vohù... (3 fois).


Nous sacrifions au Hâ Yêzî adâish.


Yèńhè hàtâm.







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a




HÂ 49 (SP. 48. — GÂTHA SPENTA MAINYU 3



1. Protéger le monde contre le mal qui le rend malade. Ce qui cause cette maladie, c’est l’iniquité du juge (§ 2). Souhaits de félicité pour le juge honnête, de damnation pour le juge inique ; le fidèle ne reconnaît d’autre maître que la vertu et brise tout lien avec les méchants (§ 3).

4. Les hommes de colère qui se plaisent au mal sont des démons, des docteurs de la religion du mal.

5-7. Prospérité promise à celui qui fait régner Ahura, qui promulgue ses lois et suit la religion chantée par le Prophète (§ 6). Qui agira envers Zoroastre comme un parent, comme un serviteur, en lui apportant ses dons et célébrant ses pratiques ?

8-9. Que Dieu donne à Frashaoshtra l’enthousiasme pour le bien (§ 8) ! Éloge des premiers soutiens du Prophète, Frashaoshtra et Jàmâspa, qui ne laissent pas le pouvoir aux mains des méchants (§ 9).

10-11. Ahura protège les justes : les mauvais princes iront recevoir dans l’enfer la nourriture des damnés.

12. Qu’adviendra-t-il du Prophète qui bénit Dieu et implore de lui le bien suprême ?


Dînkart, IX ; 19 (Sûtkar) ; (Varshtmânsar) ; 64 (Bak).


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1. At mâ yavâ. — Tant que dure la maladie, mon grand leur’ est celui qui enseigne le bien à la perversilé*. Que celui qui m’afflige ^ devienne bonne créalure*, ou puiss6-je trouver par Yobu Manô comment le faire périr ^ !

2. Celui qui rend ainsi mon âme malade c’est le juge pervers et perfide, que la justice blesse’, qui dans le monde ne déploie pas Spenla Armaili * et qui ne consulte pas Yohu Manô^, ô Mazda’ !

3. Et nous, notre désir intime, ô Mazda’", c’est la félicité pour le juge 1. at ma yavâ béfidvô pafrê mazislitô ; traduction conjecturale. Le sens général est donné par la glose : « c’est-à-dire que jusqu’à la résurrection il faut protéger le monde ». l^a traduction littérale rend liéndvù par badtûm zamdn « le temps de misère », j)afrè par panoAi/i « secours», mazislitô par mahist ; on ne voit pas si mazishtù se rapporte à héftdvù ou est un sujet : je le prends dans ce dernier sens, en traduisant pafrè comme un parfait de pai-^ cf. sscr. par « sauver, proléger ». badllim zamân semble un équivalent, non une traduction de béfulvô qui, au vers suivant, est traduit vimàrih <c maladie ». traduction confirmée par le Vd. XXII, 5, 19, où Itaiidein est traduit v’imâr et s’oppose à drùm « en bonne santé » [durusl). D’après le Grand Bundahish, p. 40, l’Esprit du Ciel, au moment où Ahriman envahit le ciel, s’écria : bndlîun zamân hnm pànakih apàyat hartan « il faut venir au secours du temps de misère », c’est-à-dire prononça le premier vers de ce Hà. — Si mazishtô se rapporte à Ijéfidvû, il faut le prendre au sens qu’il a LUI, 8 d, mahist min apàr’ik anàki/i, c’est-à-dire « le plus grand de tous les maux », ce qui donne une construction peut-être plus conforme à la traduction du Grand Bundahish. Le sens sera : « tant que dure la pire des maladies, mon protecteur est celui... ». 2. yé dusheretlirisli cilihsUnusbà aslià. — dusLerelLrish est rendu dushnikn’îh « mauvais regard » ; cikLslinuslià, cdsliît, semble le parfait de khsbnu-sli ; cf. p. 238, n. 29. 3. à moi arapà : zak i li arâmînîlàr « celui qui ne me réjouit pas ». 4. vanulii âdà j^aidi « viens en bonne créature » [shapir dahishn), c’est-à-dire « que Vahùman vienne en eux », de sorte que « celui qui ne me réjouit pas me réjouisse », change et me fasse du bien.

5. C’est-à-dire « puissé-je trouver par la vertu un moyen contre les Aharmôk ».

— aosbô vid, cf. Vd. XIX, 3, 7.

6. abyâ ma béùdvabyà mânayèiti : zak’i II pun olà kumsiin vhnàrlli mânhvl « celui qui [avec ses actions] fait demeurer en moi maladie » ; peut-être plutôt « me rend comme malade » : cf. l’expression et la construction mànayen abè « on dirait de... » 7. asbât râresbô ; cf. XLVII, 4, n. 12. Glose : « c’est-à-dire que quand on rend un jugement juste, il en reçoit une blessure «. Dhikart, IX, 42,3, définit cette stance : « de la grave maladie de la Religion par suite du mauvais juge » [madam girdn vîmàrihl dîn min olài darvand dàlôbar).

8. Il ne déploie pas les vertus d’Ârmaiti. — dôresbt, nikizênd, de dares (*dàrsb-t) ; cf. côret :^ *càrt ; yaoget :3 *jôkbt.

9. Il ne se demande pas ce qui est juste.

10. abmàt varenài nîdàtem, « chose déposée à nous en notre désir ». T. I. 41 bienfiiisanl o la Dru j pour le juge oppresseur ". Je ne veux d’aiilre maître que Vohu Manô ’- et je renie toute amitié avec les méchants ’^ 4. Ceux dont riiitelligence mauvaise et la langue attisent la colère et la brutalité ", qui ne rendent pas œuvre de bien à ceux qui fout œuvre de bien, qui se plaisent’^ dans le malfaire et non dans le bien, ceux-là sont des Daèvas, les docteurs "’ de la Religion du Mauvais. 5. Mais, ô Mazda, le miel et la graisse " pour celui qui, pénétré de Vohu Manô, prend pour maître la Religion ’*, et qui, éclairé de toute la sainteté d’Àrmaiti ’^ en toute chose, ô Ahura, règne pour toi ^. 6. Il promulgue vos commandements -’, ô Mazda ; il promulgue la sainteté suivant la pensée de votre intelligence--, tandis que nous chan- 11. ashem sùidyâi tliacsliài ràshayônliô drulilisli : asLem « la sainteté », c’est-à-dire l’état de saint au Paradis, s’oppose à drulîlisli, personnification de l’enfer, comme sùidyâi « faire le bien «’s'oppose à râsliayènhè « faire souffrir ». La traduction littérale est : « sainteté au juge pour faire le bien, Druj pour faire souffrir » : pour la construction de l’infinitif, cf. XLIII, -1, note 4. 42. ta vanlicush sarc izyâi niananhô ; « ainsi je désire la maîtrise de Vohu Manô ». 13. afitaré mriiyè, litt. inter-dico, répond à vî mniyè de la formule Y. XII, 4 ; cf. Y. XIX, 15, 40. Glose : « c’est-à-dire que je m’éloigne de leur amitié » {nigh min dôstih Ivatâ olâshân jûtàk yahvùnain).Cî.An{av(t-Àmràia, antare-ukhti, Y. XIX, 15, 39, note 55. 14. aèshemera.. râmemcâ ; cf. XLVIII, 7, n. 20 ; ràma est une forme parallèle de remô (XXIX, 1 h ; XLVIII, 7).

15. vas, kàmak ; substantif identique à la racine verbale. 16. toi claêvénj ; dà (Pt*) yâ’dregvatô daênû. — dâ est traduit dastôbar, comme déùjj (Y. LXV, 11, note 36) ;|litt. « ceux-là sont des Daêvas, docteurs en ce qui est la religion du Mauvais ».

17. Celui-ci aura tes récompenses, izlià, s/iMnîk, litt. « douceur ». 18. yé daèiirim voliù sârsbtâ mananliâ, « qui, par Vohu Manô, prend pour chef la Religion » ; glose : « c’est-à-dire qu’il fait vertueusement ce que révèle la Religion ». — sârshtà, traduit substantivement sardârlk « maîtrise », est une forme verbale dérivée (peut-être pour sàrslà) ; cf. sâremnô, Y. XXXII, 2, note 5, et sarejâ, sardâr, XXIX, 3, note 15.

19. Litt. « bien instruit, quoi que ce soit, en la sainteté d’Armaiti » ; glose : « c’est-à-dire qu’il fait savamment toutes les bonnes œuvres ». 20. Litt. « par toutes ces choses en royauté tienne », c’est-à-dire qu’il exerce la royauté dans l’esprit d’Ahura. Le pehlvi voit dans tâish vispâisli « tous ces hommes » et glose : « tous ceux qui régnent avec justice tiennent de toi la royauté ». 21. fraèshyà ; le pehlvi a : « je commande (farmcnjîm) les choses de vous, c’est-à-dire vos œuvres » ; fraèshyà, de fra-isb ; cf. stance 8, fraèslità (fra-ishtar) =z/’a ?’mâiipat, imperator.

22. Glose : « suivant la pensée de la Religion ». tons de choisir le droit ", c’est-à-dire la religion qui est la vôtre, ô Ahura.

7. Écoutez-moi, ô Mazda, avec Vohu Manô ! Ou’Asha m’écoute ! prêtez l’oreille, ô Ahura ! Quel est celui qui se montrera mon serviteur, mon parent, en m’apportant ses dons -’, et qui donnera belle célébrité à mes pratiques ’" ?

8. Donne à Frashaoshtra l’ardeur pour le bien -". Ce que je demande de toi pour les miens, ô Ahura Mazda, c’est le pouvoir exercé suivant la loi de ta bonne Royauté. Puissions-nous avoir le commandement jusqu’à la fin des temps !

9. Qu’il écoule mes enseignements, l’utile Frashaoshtra, fait pour le bien ", l’homme aux droites paroles qui ne donne pas l’empire au méchant ^^ A la religion s’adjoint la récompense suprême", ô vaillant et sage Jâmâspa ^ qui es uni à l’Asha.

10. Et toi, ô Mazda, lu protèges dans ta création" Vohu Manô et les 23. eresh vicidyài ; cf. Y. XXX, 3 c. Il suit nos instructions. 24. dàtaisli aiihaj. Lilt. « qui sera serviteur, qui parent par ses dons» ? 25. vé veiezénài aniibini dàt frasastim. Malgré le rapprochement de hvaêfush et d’aiI•^•aman, verezéiia ne peut désigner ici le troisième terme de la société {voir Y. XXXII ; note 2). Aussi est-il traduit en pehlvi, non pas vâlîin, mais varzislm « action, conduite « ; glose : « c’est-à-dire qui tiendra tes actes en glorification » ? Ce passage est éclairé par l’imitation des Yashts (IX, 26 et XVII, 46 ; cf. Y. LUI, note 19) où Zoroastre demande à la divinité la faveur de pouvoir convertir Hutaosa, « afin, dit-il, qu’elle accepte de moi la Religion de Mazda et la prêche, et donne belle célébrité à mes pratiques » (yâ mê varezànâi vanuhîm dàt frasastim). 26. urvâzishtàm, transcrit nrvdzishn, glosé garmôk ; glose : « c’est-à-dire donnelui la chaleur pour faire les bonnes œuvres ». urvàzishta est un des noms du feu, celui qui est dans les plantes : Y. XVII, 11, 65. — Frashaoshtra, voir XXVlll, note 31. 27. fshéûg-hyô « qui entretient, qui fait prospérer » (voir Y. XXXI, note 40) ; suyè tashtô, peut-être mieux : « artisan du bien » [sût tâsliUâr ; cf. dàtô, cistô = dàtdr, cas/tUàr, Vd. II, 3, 10).

28. didàs, participe présent de dà, avec redoublement rare en di ; — dreg^vàtâ, instrumental à sens locatif ? (traduit ô darvandân « aux méchants »). 29. Les récompenses du Paradis. Litt. « les vies religieuses (les daèoào ; v. p. 254, n. 40) s’unissent à la récompense suprême ».

.30. yàbi dé Jàniâspa ; kàrik dastôhar Jdmâsp, « vaillant Dastûr Jàmàsp ». Sur Jàmàspa, voir Y. XXVIII, n. 31 ; sur dé, v. XLV, n. 36. 31. Traduction conjecturale comme celle de toute la strophe, thwahmi àdàm : cf. XLVIII, n. 23. âmes des justes et Àrmaili avec ses chantés et sa bieafuisance ". Mais une royauté emportée vers le mal périra".

11. Les méchants, les mauvais princes, aux mauvaises actions, aux mauvaises paroles, à la mauvaise religion, à la mauvaise pensée, leurs âmes vont recevoir la nourriture immonde" ; certainement ils iront habiter la maison de la Druj.

12. (Ju’adviendra-t-il donc de Zaralhushtra ^’, qui implore ton secours, ô Asha ? De moi qui vous béni3 dans mes cantiques, ô Ahura Mazda, avec Vohu Manô, implorant de vous ce qui est votre bien suprême ! Zôt et Ràspî ensemble ;

•13. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente ... (Y. XLVII, 1 ; 2 fois). Ashem votiù (5 fois).

Nous sacrifions au Hâ At ma yavâ.

Yènlic hâtàm.

32. iiemuscà jà àrmailisli izhàcà ; nemù, la prière accordée et par suite la bonté qui accorde [niijdyishnômnndih anâ agh mandùm yakbùnêl). Ce vers est récité dans la purification du Baraslinôm (Vd. VIII, 12).

33. màzà klisliathrà vazdanLù avamirà. L’analyse du Dbikart, IX, 42, 11, porte : « De la punition du méchant qui use du pouvoir pour s’approprier quelque chose contre la justice » {mculam patfrdsî darvand manash pun khàinyi/i addtî/id mandùm yansagùnand). La traduction pehlvie a : « celui qui porte sa pensée vers une royauté mauvaise périt » {man minishn ô hhùtdylh vàzinét apdrùn fret mûri yahvùnêt). Les deux traductions s’accordent pour le sens général, mais ni l’une ni l’autre ne donne les éléments d’une analyse grammaticale. Je traduis très hypothétiquement en suivant pour màzà le Hà XLllI, 12 (note 40) et traitant vazdaillià comme un dérivé de vaz avec sens péjoratif ^cf. pehlvi vdziiiél aparùn). lilisliatlirà comme le sujet, avamirà comme un adjectif verbal.

34. La nourriture infernale : voir Y. XXXI, 20, n. 76 ; LUI, 6 d ei Yt. XXII, 36. 35. De moi, Zarathushtra.

36. La réponse sous-entendue est indiquée par le Dtnkarl, IX, 42, 13 : « Réponse des Amshaspands à Zoroastre à propos de la récompense qu’il sollicite et comment ils le satisfont ».




HÂ 50 (SP. 49). — GÂTHA SPENTA MAINYU 4



1. Qui invoquer comme protecteur, hormis Asha, Ahura, Vohu Manô ?

2-3. Qui a droit à la Vache Rânyô-skereti (symbole de tous les biens) ? — L’homme de bien, qui recevra au ciel le retour du bien qu’il a fait (§ 2) ; le bon roi qui conquiert la terre des infidèles (§ 3).

4. Qu’Ahura et les Amshaspands mettent dans la bonne voie les hommes de bonne volonté (§ 4) ! Qu’ils donnent la joie à ceux qui prêchent leur parole (§ 5) ! Qu’ils donnent à leur Prophète l’intelligence et le don de parole pour enseigner les hommes dans le bien (§ 6).

7-11. Invocation à Ahura, Asha, Vohu Manô : leur adoration fait passer le Pont Cinvat (§ 7). Il leur offre sacrifice, prière, bonnes œuvres (§ 8-10) : il demande en retour les prospérités du Paradis et tout ce que peuvent souhaiter les loyaux serviteurs du bien.

Dinkart, IX ; 20 (Sûtkar) ; 43 (Varshtmânsar) ; 65 (Bak).


____________


1. Kat moi urvâ. — Mon âme désire un secours : quel secours obtenir et comment 1[871] ? Mais qui trouver qui protège mes troupeaux et moi-même 2[872] ? qui, vraimenl^ ? aiilre qu’Asha, ol que toi, Aliura Mazda, que j’invoque, €l que Vohu Manu ?

2. Qui a droit à la vache riche en dons ô Mazda ? — Celui qui prend plaisir à la voir aux mains du bon laboureur ^

[J’ai vécu] une vie honnête, dans la sainteté, en faisant beaucoup de bien ’^ : fais-moi donc place ’ et donne-moi tes dons dans [l’autre] monde ’.

3. Elle appartiendra, ô Mazda, en retour de sa sainteté, à celui que Khslia- (hra en fait jouir par Vohu Manô, celui qui nous agrandit, par la force de la piété, de la terre voisine que le méchant cède’. 4. Aussi je veux vous offrir le sacrifice et vous louer, ô Mazda Alinra, avec Asha et l’Excellent [Vohu] Manô et Khshathra, qui mettront dans la 3. azdà : traduction hypoltiétique, d’après le védique addhâ qui se construit surtout avec l’interrogalif ou le négatif de veda : koaddhà, nalsir addhù veda. Le pehlvi a un dérivé obscur a :rf(".

4. Litt. « Comment désirerait-il la vache rànjô-skereti » (la vaciie Azi ; v. XXIX, 5, n. 24) ; c’est-à-dire : >< Qui mérite la richesse » ? Peut-être, comme Azi, désigne-t-elle les biens célestes autant que les biens terrestres. — Glose marginale : « Question de Zoroastre » [frasltn i Zartûsht).

5. Réponse d’Auhrmazd {pcisuUi gavishm/d Auhrmazd). — Vàstravaitim ; litt. « celui qui la désirerait ayant labour pour nous ».

6. pourusbù hvaré pisLjasù : traduction conjecturale. Le pehlvi voit dans pishvasù un désidératif de pà et dans hvaré, non pas le nom du soleil la forme ordinaire dans les Gàthas est livcng-, sauf le passage unique XXXII, "10), mais un mot signifiant bien-être, khvdrih ytraduction ordinaire de IivàtLra), autrement dit un dérivé de hu : il traduit pim kahad k/ivàrih pânak’th boijaliùnct, pun kabad mvak’ih « il désire protection avec beaucoup de bien-être, c’est-à-dire avec beaucoup de bien ».

7. nisbàsj’à, « ayant assis moi ».

8. âkà sténg- en deux mots [àshkârâk sli). — Paraphrase du Dinkart. IX, 43, 3 : « Sur le désir de fortune en récompense de la vertu, et sur ceci que celui qui désire, ensuite de sa vertu, un bien que l’empêche d’obtenir la violence des méchants ou tout autre force mauvaise, reçoit dans le ciel une récompense plus grande et plus belle que ce bien ».

9. La vache Azi appartiendra au guerrier, au bon roi (Khshathra) qui la mérite par sa vertu (Vohu Manoj et dont la vaillance conquiert pour nous les biens de linfidèle. Dinkart, t. /.,4 : « Sur celui qui mérite le troupeau, le guerrier qui suit la bonne loi et qui a de la force (ddt fràrûn 6j] pour assister le désir des Dieux, faire du bien à l’Iran et abattre la malfaisanee d’Aniràn ». — aDhaiti « sera » ; selon le pehlvi, arjdiùg « est mérité » ; cf. XXXII, 16, n. 67. [bonno] voie ceux qui désirent [le bien] ’" pour l’envoyer au Paradis leurs dons et leurs cantiques ".

5. A vous, ô Mazda Ahura, noire dévotion parfaite*^ ; et vous, donnez la joie" à celui qui prêche votre parole. Manifestez-nous votre protection, dont les désirs sont puissants, et qu’elle nous mette en pleine félicité ’= !

♦). Moi qui, pour dire votre parole, lève la voix, ô Mazda ; moi, l’ami qui vous apporte piété et prière ’°, moi, Zarathushtra, donnez-moi la libre voie de l’intelligence et de la parole ’", pour que j’enseigne en Voliu Manô ceux qui sont rangés sous moi ’*.

7. Vous, les vaillants adorables ’^ je m’arme de votre prière pour me rendre au Pont -". Mazda, Asha et Voliu Manô, conduisez-moi là et venez à mon secours.

10. îshô slàoiibat à paitlii « qui mettra les désirs dans la voie » ; glose : « qui mettra dans la bonne voie ceux qui désirent les bonnes œuvres ». 11. Litt. « pour faire entendre (seraosliànè) au Garô-demàna leurs dons ouvertement ».

12. Litt. : « . vous dévotion en perfection ». 13. vaorâzatliâ : urvàkhm’inU ; pour *va-vrâz-atlià, forme redoublée de urvàz. Glose : « s’ils font progresser votre religion, vous les réjouissez aussi ». 14. aii)i-dereslità : madam n’tkizit ; de aihi-dares (cf. p. 282, n. 36) ; — zastàishtû, pun tuvdn khvàhishnih ; cf. XXXIV, 4, n. 12).

15. yà nàoLvàlhi-è dàyàt. Cf. XXVllt, 2, n. 6. 16. Litt. « Ami avec piété et prière ».

17. Donnez-moi une intelligence nette et une parole facile (P. farhakhliJi « l’habileté » de parole ; raithim, râs).

IS. Pour que je sache leur parler et les convaincre, ràzéùg- « la rangée », c’est-à-dire l’ensemble de ses disciples [hàvishlih) ; semble être un nominatif ou, avec construction impersonnelle (cf. XLIti, 7, n. 21), un accusatif d’un thème neutre râzanb (cf. dénjfi^danli ; p. 299, n. 36). se rapportant à sàbit « soit instruit » [dmûkhtiskn yakvûnit). — Cette stance et les suivantes (7-11) se retrouvent Y. LXIV, 2-7, comme introduction à l’offrande àAnâhita.

19. zevishtyéfijf aurvatô, man dôsliak apài/ishnlg u arvand havà-t « vous qui êtes désirables d’amitié et vaillants », zevislitjénjr= :*zaoslityàn, v. XLVI, n. 37. 20. Litt. je me joins à votre prière dans l’aller au Pont [CinvatJ. Le Dinkart semble faire dépendre zevislityéùff de yaojà, ce qui donnerait « je pousse les vaillants aimables à vous adresser la prière ». — jayàish, pun ydmatùnis/inih, thème jaya déjà := jaiu

21. yâishazàthà ; yàisli se rapporte peut-être àjayàisli ; « dans les aller au Pont,... par lesquels vous me conduisez » [soit au ciel, soit dans l’enfer].

8 22[873]. Chantant vos paroles d’abondance 23[874], je vous aborde, ô Mazda, les mains tendues ; je vous aborde, ô Asha, avec offrandes et prières ; je vous aborde avec les vertus de Vohu Manô.


9. Oui, avec ces sacrifices, je vais à vous en chantant vos louanges, ô Mazda, ô Asha, et avec les œuvres de Vohu Manô ; ainsi, en retour de ma dévotion, serai-je maître de mes vœux 24[875] ; ainsi saisirai-je le désir du sage 25[876].


10. Toutes les œuvres que je ferai et celles que j’ai faites auparavant 26[877], et qui réjouissent les yeux de Vohu Manô 27[878] à la lumière du soleil, à l’accroissement du jour 28[879] et à l’aube 29[880] [je les donne] en prière à vous, ô Asha, ô Mazda Ahura !


11. J’aurai force pour vous louer avec ma bouche 30[881], ô Mazda, avec toute la sainteté que je puis et désire. Donnez-moi en retour dans ce monde la prospérité 31[882] de Yohu Manô : donnez tout ce que peuvent souhaiter vos loyaux serviteurs 32[883].
Zôt et Râspi ensemble :


12. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente ... (Y. XLVII, 1 ; 2 fois).|85}}

Ashem vohù (3 fois).


Nous sacrifions au Hâ Kat môi urvâ.

Nous sacrifions à la Gâtha Speñta Mainyu.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gâtha Speñta Mainyu.

Yènhè hàtâm.



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a




HÂ 51 (SP. 50). — GATHÂ YOHUKHSHATHRA




La Gâtha Vohukshathra est composée d’un Hâ unique. Le rythme est exprimé par la formule 3 (7 + 7) ; autrement dit, la strophe compte trois vers, chacun de quatorze syllabes, réparties entre deux hémistiches de sept syllabes.


Analyse. — 1. Éloge de la royauté libérale qui distribue ses faveurs avec justice.

2-4. Éloge des vertus cardinales du Mazdéisme : elles assurent le bonheur et la fortune de ceux qui s’en inspirent et il faut les suivre dans leurs directions.

5. Le juste qui a le pouvoir doit ses libéralités à un bon maître spirituel (§ 5). Ahura donne le bien ou le mal suprême, — le paradis ou l’enfer, — l’un à celui qui lui donne, l’autre à celui qui ne lui donne pas (§ 6). Il doit les biens terrestres à ceux qui suivent les enseignements de la vertu (§ 7). Que le fidèle fasse donc connaître la punition et la récompense finale réservée au méchant et au juste (§ 8) et l’épreuve du feu qui décidera entre les deux (§ 9).

10. L’homme qui veut écarter le fidèle de la loi est un fils du Démon (§ 10). Le Prophète appelle à lui l’homme de vertu, implore son amitié (§ 11). Les puissants méchants lui ont refusé leurs secours : leur âme gémira au Pont Cinvat (§ 12-13) ; nulle œuvre généreuse ne vient d’eux ; ils iront donc habiter l’enfer (§ 14).

13. Au contraire le paradis est promis aux purs qui ont pensé et fait le bien i§ 1 3), à ceux qui onl pris Zoroasire sous leur protection : au roi Vislitàsf a, digne du trône par sa pieuse sagesse (§ 16) ; à Frashaoshlra, qui a donné au Prophète sa fille Hvôgvî ; à Hvôgvî même, l’épouse pieuse, la maîtresse de maison du Prophète (§ 17) ; à Jâmàspa, le sage et vertueux conseiller du roi(§ 18) ; à Maidyôi-mâoiiha, l’apôlrede la nouvelle loi (§ 19). 20. Appel et promesses à tous les fidèles (§ 20). Rappel des vertus qu’incarne la religion (§21). Adorez les Amshaspands (personnification de ces vertus) : leur culte assure le bonheur de ceux qui le pratiquent (§ 22). Cette Ciàlha est, comme on voit, divisée en deux parties : l’une édifiante et qui tourne dans le cercle ordinaire, l’éloge des vertus cardinales et les promesses de rétribution finale, mais, semble-t-il, avec référence plus spéciale aux chefs de la terre et aux puissants ; la seconde, d’un intérêt légendaire, relative aux ennemis et aux amis du Prophète. C’est, avec la Gàtha suivante, la partie des Gàthas qui contient le plus d’allusions à la légende de Zoroa ?lre.

Dinkart, IX ; 21 [Sûlkar) ; 44 ( Varsh/mdnsar) ; 66 [Bak). Le Râspi jette des parfums sur le feu’.

Zôt et Ràspi ensemble :

Prières à vous, saintes Gàthas !

1. Vohû khshathrem. — Sur une royauiéqui veut le bien-, je confère toutes les faveurs de la fortune ^

1. bô’i ol àtash ijahhùniskn fPt*).

2. voliù kbsLalbrem -Nairini, combinaison de vobù thshathrem « bonne royauté » et l ;hshatlireni vairiiu « royauté qui fait le désir >> (c’est-à-dire qui fait la chose désirable, le bien), nom du troisième Amshaspand, le Génie du bon gouvernement (p. 24).

3. bàffcm, bakr « part » ; liairishtem » qui est conféré le plus ». Peut-être mieux : « Une royauté qui veut le bien est une source de bienfaits ». Cette traduction cadre mieux avec la suite, la première cadre mieux avec la glose marginale : pasukh gnvishn i Auhrmazd « réponse dAuhrmazd », c’est-à-dire » don en retour » (cf. XXI, n. 9). C’est en suivant la justice qu’elle distribue l’abondance’ : cl dans nos actes, ù Mazda, c’est la chose excellente ^ qu’il faut réaliser. Le Zùl seul.

2. Si je suis vos [lois] suprêmes, ô Mazda Ahura, et celles d’Aslia et les lionnes, ôÀrmaiti, donne-moi la royauté de la richesse’*. A la prière que je vous adresse avec Yohu Manu, répondez en donnant vos bienfaits ■ ! 3. Que vous prêtent l’oreille ceux dont vous dirigez les aciions ’ par la langue et les paroles de Vohu Manô’, ô Ahura et Asha, et dont vous, ô Mazda, le premier entre tous’", êtes le grand instructeur. 4. Où est la Maîtrise parfaite " ? Où est la Merci ’- ? Où viendra Asha ? Où Spenta Àrmaiti ? Où l’excellent Vohu Manô ? Où ton Khshalhra, ô Mazda ’^ ? 5. Toutes demandes que fait, pour qu’il sache bien traiter le troupeau ’^, 4. Lilt. « à lui distribuant (vi-dusliemiiài, barâ dahishn, J’, K* ; cf. n. 19) l’abondance, la justice s’introduit » ; glose : « l’homme qui veut (être) bon roi donne selon la justice » (c’est-à-dire donne seulement ii qui le mérite : cf. XXXI, 14, n. 54 ; XXXIJ, 10, n. 38 ; XLYI, n. 67, 78).

5. vaLislitem, c’est-à-dire la Religion ’nmat dtn ravdk kart] : comparer la paraphrase puritaine : the one thing needful.

6. Litt. « ces choses [c’est-à-dire ma conduite] sont ce qui est votre première chose, ô Mazda (paourvim, glosé gàsdnîgih, la religion desGàthas ; cf. XXVIII, notes 1, 41), et celles qui sont à Asha, et à toi, Armaiti : donne-moi [donc] royauté de richesse » [c’est-à-dire le pouvoir et la fortune]. 7. Litt. « à prière de vous par Vohu .Manô, donne du bien » (savanliô, génitif partitif ) ; c’est-à-dire, je vous prie avec des sentiments de vertu, récompensez-moi. Le pouvoir de Ivhshathra est présenté ici comme la réalisation et la récompense des vertus d’Asha, Àrmaiti, Vohu Manô.

8. yôi vé shyaothauàisL sàrcùlê ; cf. sàreninù, XXXIl, 2, n. 5 ; litt. « qui vous ont pour maîtres en leurs actions » ; car vous leur faites connaître ce qui est péché et ce qui est bonne œuvre.

9. Vous les dirigez par vos enseignements de vertu. 10. « Le premier entre les Amshàspands >> ; cf. Y. XXXV, 9, 25, notes 21-22. 11. Fséralusli : voir p. 6i, n. 12 ; la direction religieuse dans sa perfection. 12. Un des attributs de Khshathra : voir .S(ro :a, §4. 13. Où sont les vertus cardinales des Amshàspands ? Comment les réaliser ? 14. ashàt bacà vifulaf ; traduit d’après viùd :zr pahv’iz karlan (Y. X, 8, 21) : on pourrait aussi entendre : « atin d’obtenir du troupeau en retour de sa vertu », traduction avec laquelle semble mieux s’accorder la glose : a’ighat Ivatd kdr û knrfak kartan gôipandàn gahvûnit « c’est-à-dire qu’avec accomplissement de bonnes œuvres troupeaux sont à toi ». l’homme cracliori loyal, iiilelligenl dans sa prière, l’homme qui, selon son pouvoir, donne à un maîlre droit’", l’homme dévot et plein de sagesse".

6. Ahura Mazda, en sa royauté, donne le bien suprême ’* à celui qui lait dons à son gré, et le mal suprême ’* à celui qui ne lui donne rien ’■', — à la révolution linale du monde ’".

7 -’. Toi qui as créé le bœuf, et les eaux et les plantes, Amerelàt et Haurvaiàl", et l’énergie et la force, ô très Bienfaisant Esprit, Mazda, donne les moi, car j’ai suivi l’enseignement de Vohu Manô - 8. Que le fidèle dise tes paroles pour qu’on les connaisse- ; [qu’il dise] le châtiment -= [réservé] au méchant, le bonheur [réservé] à celui qui soutient le Bien -•’ ; heureux celui qui dit et fait conn^iître ta parole ! 9. Avec la connaissance que tu donnes entre les adversaires-’ en lutte au moyen de ton feu brûlant, avec le signe que tu donnes, ô 3Iazda, dans 15. Qui sait demander intelligemment, vàstrjù sliyaothanàisL eresLvô, varzUdr pun kunà/in, rdst [pim huzvàn] « agissant en actes, droit [en paroles] ». 16. yé tlàthaèihyù ei-esli-ratùm klisbayàs ; le pehlvi entend « qui selon son pouvoir se donne à un maître droit » : cf. le Dinkarl, note suivante. 17. Dmkart, IX, 4i, 7 : « Celui qui se donne, avec liumilité et dévotion [pun êrili û tarsarjâsih = asliivào), à un directeur de religion droit {old î rdst dîn daslôbar).

18. valjyô vai-iLéusli « ce qui est meilleur que le bien », opposé à atiàtaslivô« pis que le mal ». • .-

19. yascâ Loi vàrâi ràdal, cf. XXXllI, 2. 11 s’agit des dons faits à Ahura (dans la personne de ses prêtres) ; s’oppose à yé Iiùi nôit vidâiti (= vi-dàlii ; cf. note 4). 20. apemè anliéusli urvaèsè : ou mieux « jusqu’à » ; — « c’est-à-dire que, jusqu’à la résurrection, il lui inilige châtiment exemplaire » (cf. XLIII, 5, note 18) 21. Cité Y. .WIII, 1 et LXV, 15.

22. Les génies des Eaux et des Plantes.

23. Maiiaûbà voliù séùifhc-, litt. .< dans enseignement par Vohu .Manô », c’est-à-dire : car j’ai suivi, ou : si j’ai suivi la bonne doctrine. ^ 24. Litt. « que l’homme dise les paroles (« ta Religion ») à qui les sait (vidushè ; cest-à-dire à qui les saura ainsi).

25. aliùyà, zatdr « l’action de frapper » ; dérivé de atia ; al ;a, méchant, est traduit sarîtar ; au neutre, zanis/m» le frapper », XLIl, 5rf (Sp.). 26. yé Asbeni dàdrè ; cf. Ashem deiedyài (XLIII, 1). 27. Avec répreuve du Var nlrang par laquelle lu décides entre l’innocent et le coupable. — rànùihyâ, patkdrddrùn ; klishiuiteoi, shnûklitânh ; cf. X.XI, 3, texte et notes. les lieux mondes au inoy(Mi de ; rainiiii l’oiulu-’*, lu aflliges le méchanl et fais le bonheur du juste -’.

10. L’homn :ie qui me perd, ù Ma/da, en m’écarlanl de celle loi ’", cet homme est dans le monde [d’Ahura] un fils de la Druj  ; il est de ceux qui appartiennent au Mauvais^-- Et moi j’appelle ta moi Asha" ; oui, loi-inème, bonne Ashî ^

I. Oui sera un ami pour Zaralhushlra, le Spilàma, ô Mazda ? — Qui de 

vous s’entretient avec Asha ? Avec qui de vous Spenla Armaili ’" ? Qui de vous a la sagesse de Vohu Manô^’ ? Qui est droit en toute pureté ? 28. ilalilisliloni tlàvôi, lill. « pour donner, de façon à donner un signe ». — ahvàliù redoublement de alm. Il s’agit « de la double épreuve avec le métal fondu (XXXI, n. 15), qui a lieu dans ce monde et dans l’autre ; dans ce monde, elle manifeste en justice l’innocent et le coupable ; dans l’autre monde elle sert au tourment du méchant et à la joie du juste » {madarn pasdkhl i marlùm stUkpun ic lani jiaa’ni pmi (ilnsli û dsîni vUàkht : pun stî bôkhl u êrakht madam dîna palash padtàk yahvûnt ; pun tan ! pashi darvandàn réshUù/an ahlavàn râmînUan ; Dînkart, IX, 44. ’1 1 , 29. i-àshayanhè... savayô : peut-être : « en aflligeant le méchant, tu fais le i)onheur du juste » (ràsliayanhè étant pris pour un datiC verbal). 30. I.ilt- « en m’écartant de ceci ».

31. hvô dàniùisli drùjù luinusli ; lilt. « celui-là est du monde le fils de la Druj ». Iiunush, hùniushk, est le sanscrit sùnusli, mais se dit des petits des è’res ahrimaniens : kavp Zariùhashtdarsûràk i làmushkàn zakallûnlnki gurg a/gant « le Karpjeta Zoroastre dans le trou des petits d’un loup tués » [Dhikart, VII). Le Commentaire pehlvi de notre passage ajoute cette glose : « faire le mal aux créatures d’Auhrmazd, c’est s’assimiler au hùnushk deZanâk Minôi ». Ce hûnmhk à’ khnm&n est Arzîtr, l’Arezùra de l’Avesta (Vd. III, 7, 23) : un texte pehlvi sur les merveilles advenues le jour Khordàd du mois Farvardin, place ce jour le meurtre d’Arz^r, le hùnushk tKhYim3.n, par Gayomart (Gayôkmart krvAri Aharman hàtiushkhacà zakallûnt ; cf. Minôkhard, X.VII, t4 et Albîrîjnî, Clironologg, p. 100, où le nom est déformé en khrûr, par chute du : dans l’original pehlvi). hùnushk s’emploie au pluriel pour désigner l’engeauce des démons : shèdàdn udrùjànu hùnushkàn » les démons, les Dnij (démons femelles) et [leurs] petits ».

32. . .liriman.

33. Je veux appartenir au bien.

34. vaiihuyà ashl gat le : vanlnijà semble un nominatif féminin de vanliu pour vaniihi ; sur Aslii vaiinhi, la fortune qui récompense le vertu, v. Yt. XVll ; l’adverbe gat est traduit étymologiquement yàmalùn ; XLIII, 1 c, note 3. 35. Pour cette stance et tout le développement qui suit, cf. XLVI. 14 et suite et le Hà LUI.

36. àfrashià, ham pursêl. Qui de vous s’inspire de la justice ? s’inspire de la piété ? 37. ké va varil :éusli mananliô acistà : acistà, frirjanak ; nominatif du nom d’agent

  • à-cistar, parallèle à àfrasiilà ; revient à « qui a la cisti, algh farjdm i mandùm pun
12. Point ne me veulent de bien les Vaêpis et les Kavis dans le passage de l’hiver 38[884] à moi Zarathushtra le Spitàma, tandis que souffre mon corps et que je passe à travers la méchanceté39[885] du froid 40[886].
13. Et le méchant et le pur rendront un compte exact de leur religion 41[887], [le méchant], dont l’âme gémira en face du Pont Cinvaإ 42[888], parce qu’il a par ses actes et par sa langue détruit les voies du Bien 43[889].
14. Des Karapans ne vient ni amitié généreuse, ni aucune excellence d’œuvre 44[890] ; ils n’enseignent à bien traiter le troupeau ni dans leur pratique

ni dans Unir tloclrinc^el leur docli’iiit^ à la fin leur donnera pour demeure la demeure de la Druj "’.

I ;j. Mais la récompense que Zaralluishlra a promise aux purs ■ , ce Garôdemàna

    • où Ahura Mazda est venu le premier, c’est le prix de Vohu Manô

el des bienfaits d’Asha .

16. La sagesse d’une pensée sainte^" le roi Vîshtâspa l’a réalisée dans une royauté de pureté^’, par ses démarches de Vohu Manô ^■. C’est un souverain sage et bienfaisant "^ : il fera notre bonheur. 17 ^*. Frashaoshira, le Hvôgva, m’a donné la créature bien-aimée’^ en dons, [ni] perfection en fait d’œuvre » (urvàllià, dôst’ih ; subst. fém. ; vàslra, knr cf. p. 123, n. 9).

45. gavôl ârôisli âséfiilà, gouverné par la négation du vers précédent ; ils pratiquent 1’ ■< apatmàn kàshishnlh », ils tuent sans mesure (cf. XXIX, n. 8). 46. Cf. XLVI, 11.

47. mag-.iva1)yô, traduit ainsi d’après niajya = avlzliakili à la strophe suivante. 48. Le Paradis : p. 2-^1, n. 6.

49. ashàicà savàlsU oivislii, traduit pun ahlàijth sût câshît « enseigné par bienfaits de vertu », litt. « a été enseigné à Asha par bienfaits ». civîsbi est donc considéré comme un aoriste passif de cisli = *côisli-i (et ivi est une orthographe de ôi ; cf. zevislitya pour zaoishtyà, XLVI, 9, n. 37.

50. yàm cisllm ashà niaùtà <i la sagesse qu’il pense par sa vertu ». 51. Liltéralement « Ta obtenue par une royauté... ». tàm kavâ Visbtàspô magabyâ klisliatUrà nàsat. — Traduction conjecturale : je fais rapporter tàm à yàm rislim dans le second vers. Le pehlvi traduit « Le roi Vishtàsp est digne de la royauté par sa pureté [sans parler de droit héréditaire » ; ou peut-être « sans orgueil, sans oppression : ji’illc min aparmànd] ». Da même le D’uikarl : « Comment le roi Visiitàsp est digne de la royauté par sa grande vertu et son activité, sans parler de droits héréditaires : inadam khàlùijik arjdiiiklhi kat Vishtàsp rabâ hànar u kartàrih rdi jtitic min apar mànand ».

52. vanhéush paJehlsb inanarihù, ses démarches, sa conduite vertueuse. Le pehlvi semble traduire padebisU par patih « souveraineté » , glosé fràrûn shâlUàlh « royauté vertueuse » ; y a-t-il confusion avec pâli ou plutôt glose étymologique ? 53. Je traduis mazflào Aburô comme épithète de Vishtàspa. Cependant le pehlvi a Auhrmazd : « Ahura .Mazda est bienfaisant » : cf. la fln de la strophe suivante. 54. Sa fille Hvogvi. Le Dhikarl donne très nettement les trois idées de cette strophe : « Éloge de Frashôshtar pour avoir donné sa fille Hvôb en mariage à Zoroastre ; éloge de Hvôb pour sa parfaite soumission à Zoroastre [pun bîaidak tarsa. gâijîk zijash Zarlùhasht) ; conseil à Zoroastre de donner à Hvôb pouvoir comme maîtresse de maison {andarz ol Zartùsht pun pàlôkhskdi kartan i Hvôb pun kalakhdnûkik).

55. Sa fille Hvogvi. Peut-être « qu’il me donne ». — daèilôisbt, litt. « il m’a montré » ou « qu’il me montre » [nikizisJin nik’izàl ; de dis, v. XLUl, n. 36). Qu’elle fasse le désir de la bonne religion "" ! Et qu’elle saisisse le pouvoir selon le désir de Mazda Ahura et d’Asha" !

18. Le sage Jàmâspa, le llvôgva, désire la sagesse et la Gloire ^"j il aime une royauté sainte ’"et les sciences de VohuManô^". Donne-moi [pour lui], ô Ahura, tes dons de réjouissance , ô Mazda. 19. Celte récompense -la recevra aussi Maidyôi-mâonha, le Spitâma"’, qui désire faire connaître la loi dans l’univers *. Il dit la loi de Mazda et la pratique, plus précieuse pour lui que la vie 56. Quelle accomplisse ses devoirs de femme selon la religion mazdéénne (« c’est-à-dire que Hvôb donne sa personne en qualité d’épouse »). 57. Traduction conjecturale. Il est difficile de concilier l’analyse grammaticale du texte avec l’interprétation du D’mkart (note 5-4) et du Commentaire : khshayàs Mazdâo ahurô ashahyà àzhdyâi j|erezdini ; traduit : pun shalitnih î Auhi’inazd Zfik î ahldyîh àrzàk vakhdùnnt katakhânakili « avec pouvoir d’Auhrmazd qu’elle saisisse le désir d’Asha, — pouvoir de maîtresse de maison ». — Je suppose que Mazdâo ahurù ashahyà forme une sorte de composé génitival, ahurahyà étant remplacé par ahurô pour raison de mètre : le sens littéral serait ; « saisie de pouvoir selon le désir de Mazda et d’Asha » (yerezdim, de jfcred ^ vakhdûn, cf. L, 9 d ; khshayàs, accusatif pluriel de khshaya ( ?) ; âzhdyài, au désir : cf. dz, désir). 58. Litt. « Jâmâspa est de désirer la sagesse et la gloire » ; îshtôish, substantif avec force verbale^ gouverne les accusatif cistim et hvarenào (ace. pi.). Le hvarenô est conçu ici comme source de vertu {khvéshkâr’ih). 59. vereiitè, dôsliêl ; de var, sur la 7" classe (XLlll, 16 a) : — Litt. « il aime la royauté par (ou avec) sainteté ».

60. La sagesse ou la science dirigée par la vertu. 61. hyat. . rapéii tavà : rapén est sans doute un participe présent (cf. usen, mizen) ; P. anài lak ràminilnr’ih mizd « la vertu de réjouissance de toi ; tes récompenses ». 62. tat « cela » ; glose finale du vers : mizd updldahishn. 63. Dans les dix premières années de son apostolat, Zoroastre ne fit qu’un prosélyte, son cousin germain Maidyôi-aiàonha(Mêf/î/ôA/Hrt/« ; West, Pahlavi lexts, , 187, d’après Zàd-Sparam).

Paîtirâsp

Pourushaspa Aràsti

I !..

Zaratnushtra Maidyùi-niâonha

Cf. Yt. XIII, 95 ; Bd. XXXI, 2.

64. daènayà vaêdeninù yé ahùm ishasàs aihî, traduit : zak l dm dkâs-dahishnlh dar ahvân madam boyakûnishn « désirant dans l’univers faire connaître la loi » : lilt. « faisant connaître la loi (lire daènayâi avec K°), le désirant sur l’univers » : vaêdemnô, cf. XLIII, n. 46.

65. Ou plutôt, car le comparatif ne se construit pas avec le génitif : « il dit la loi T. I. 43

20. Et vous tous 66[891], d’un accord unanime pour faire le bien, allez, offrant sacrifice et prière à Asha et Vohu Manô, vous qui avez des Paroles inspirées d’Ârmaiti 67[892], et prenant en retour les joies de Mazda 68[893].
21. L’homme de Piété parfaite 69[894], l’homme bienfaisant est tel par sa sagesse, ses paroles, ses actes. La Religion, c’est la bienfaisance de l’Asha 70[895], et une Royauté inspirée par Vohu Manô 71[896]. Mazda Ahura a créé Ashi Vafiuhi 72[897] : je l’implore de lui.
22 73[898]. Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, nous donne le bien en retour de notre sainteté., à ces êtres, qui ont été et qui sont, je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service.
Zôt et Ràspî
23. Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune… (§ 1 ; 2 fois).

Ashem vohù (3 fois).
Nous sacrifions au Hâ Vohu khshathra.

Nous sacrifions à la Gâtha Vohu khshathra, sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gâtha Vohu khshathra.

Yênhê hâtâm.

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HÂ 52 (SP. 51)




Les formules en prose qui composent ce Hâ et qui sont intercalées entre les deux dernières Gâthas forment comme un appendice ou une paraphrase à l’avant-dernière stance du Hâ précédent. Cette stance termine par le vers :

Mazdao dadât Ahurô tém vanuhîm yâsâ ashîm

« Mazda Ahura a créé Ashi Vanuhi : je l’implore de lui » ; autrement dit, je demande en retour de ma vertu les biens de la fortune, Ashi vanuhi étant « la Richesse qui vient de l’honnêteté » (turânikih min frârânih, LX, 4 = Sp. LIX, 7). Ce Hâ est une longue formule de bénédiction appelant sur le fidèle ces biens d’Ashi, et le Vispéred XX définit exactement ce Hâ « la récompense, la santé, les remèdes, l’agrandissement, l’accroissement, la force de victoire qui se trouvent entre la Gâtha Vohukhshathra et la Gâtha Vahistôishti ».

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Le Zôt et le Râspi :

Yathâ ahû vairyô : Le désir du Seigneur est la règle du bien, etc.

Le Zôt seul.

1. Sur les bons, hommes et femmes, de toute la création du bien[899], présente, à venir et passée ^ j’appelle de mes vœux Ashi , qui vient*, longtemps désirée ^ comme perpétuelle compagne, comme bonne compagne ; comme perpétuelle compagne, si indignes que nous soyons d’elle ; 2. apportant avec elle toutes les vertus ^ des eaux, des troupeaux et des plantes ; écrasant la malfaisance des démons et des hommes, qui veulent nuire * à cette maison et au maître de cette maison ; 3(8). [apportant] bonnes libéralités et bonnes faveurs" de celui qui guide et de celui qui suit’", qui viennent longtemps désirées ; de sorte que nous recevions les plus grandes, les plus excellentes, les plus belles faveurs ; 4 (11). pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification aux Amesha-Spentas ; pour la prospérité de cette maison, pour l’accroissement de tout le monde du bien ; pour lutter contre tout le monde du mal, « tandis que je chante la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage » ". 5. Vasasca". — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu masculin, et le sens littéral est « la création bon-et-bonne », l’adjectif final recevant seul la flexion.

2. haithyâi « étant » ; liavàithyài « devenant », c’est-à-dire à venir ; hùshyàithyâi n’a que l’apparence d’un participe futur (le véritable participe futur serait ’bavishyàitlijâî, cf. persan bâsham) ; c’est en réalité un débris d’aoriste ; traduit man-ic ijahvûnt « qui a été ».

3. Comme déesse de la Fortune (Yt. XVII) : ashim dépend de âfrînâmî, comme ravasca Lvàthremca dans la formule parallèle, VIII, 8, répétée à la fin du Hâ. 4. ràsefitim :je le traduis d’après le persan ra.ç- ;rfa)i ; traduction douteuse ; le pehlvi semble avoir râsh-astishnîh, que le sanscrit traduit cakra-stlniàm « debout sur la roue » ; mais « roue » est ras (cf. zend ratha) et non râsh. FrÂmjî traduit par câlvv, « venir ».

5. dareg^hô-vârethmanem, dér pun kâmak ; peut-être « aux longs désirs ». 6. afrasâoùLaitim, a-fràj-sazislmih, cf. LXII, 6, 46, texte et note 21. 7. baêshazâo, litt. « guérisons, remèdes ». Cf. LX, 4 [LIX, 7]. 8. aresbyantàm, génitif pluriel se rapportant à daêvanàm mashyanàmca. Le sanscrit a achedam kuru, décomposant aresb en a-rish ; le sens ne changera pas : « de sorte qu’ils ne puissent nuire à cette maison... ».

9. adhâo, dahiskn « dons » ; ashayô « faveurs », v. IX, note 8 ; pour la formule finale ashayù erenavantê, cf. ashish erenâvi, ibid. 10. C’est-à-dire qui récompensent la vertu du maître ou la vertu du disciple. — hupaurvâo, pun hû-pêshVi hêrpâtili ; &farko,uakhar’(h {-zzpun akharih ?) hdvishlih : « bupaurvào ; avec précédence, qualité d’A^r/)a< ; aparâo : avec suite, qualité de disciple ». 11. Cité de la Gâtha Ushtavaiti, XLV, 6 b.

12. §§ 5-8 = Yasna VIII, 5-8. veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien !

6. Donnez puissance au bon, impuissance au méchant ! Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut !

Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit, emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant ! contrarié, ne pouvant rien de ce qu’il veut !

7. IVIoi, Zarathushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays à penser, à parler, à agir conformément à cette religion, qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra.


Zôt et Râspî ensemble :


8. J’appelle de mes vœux expansion et bien-être sur tout le monde du bien. J’appelle de mes vœux angoisse et malaise sur tout le monde du mal.






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a




HÂ 53 (SP. 52). — GÂTHA VAHISHTÔISHTI




La Gâtha Vahishtôishti ne contient qu’un Hâ, d’un rythme compliqué. La strophe comprend 4 vers 1[900], composés les deux premiers de 12 syllabes réparties en 7 + 5, et les deux derniers de 19 syllabes réparties en 7 + 7 + 5. La formule est donc : 2 (7 + 5) ; 2 (7 + 7 + 5).

Cette Gâtha se rapproche beaucoup de la précédente par une certaine prédominance du caractère légendaire.

Analyse. — 1. Glorification de la parole de Zarathushtra, qui est le bien le plus désirable : Ahura donne le Paradis à ceux qui la suivent.

2. Le Prophète exhorte le roi Vîshtâspa, son protecteur, et Frashaoshtra, son beau-père, à enseigner la loi, à professer la religion de Mazda, à la propager.

3-4. Il exhorte Pourucista, sa fille, qu’il a donnée à Jâmâspa, le frère de Frashaoshtra, à accomplir ses deux devoirs de femme, comme fille envers Zarathushtra, comme épouse envers Jâmâspa.

5. Il exhorte la femme à attirer son mari à la vraie religion : ainsi fait Hutaosa pour son mari Vîshtâspa ; femme et époux doivent s’éclairer et se soutenir l’un l’autre dans le bien.

6. Femme et mari se sauvent ou se perdent ensemble. Mort prématurée et damnation de celui qui se livre au mal.

7. Supplice dans l’enfer de la femme infidèle. 8-9. Comment le bon roi doit frapper les malfaiteurs, empêcher la violence et l’oppression, et comnifnt il fait régncM— Ahura en soulageant le pauvre honnête.

Dlnkarl, IX ; 22 ISûtknr) ; 45 {Vars/Umânsar) ; 67 (Bak). Zôt et Ràspi ensemble :

Prière à vous, saintes Gàlhas :

1. Vahishtâ îshtish. — Le bien le plus excellent, c’est la parole de Zarathushtra*, pour qui donne ses faveurs au Spitâma-. Ahura Mazda, en retour de sa sainteté, lui donne paix de conscience à tout jamais ^ Même à ceux qui égarent, [il donne] l’enseignement de la bonne religion en parole et en acte*.

2. Que le roi Vîsbtàspa, disciple de Zarathushtra, et Frashaosbtra, le Spitâma, enseignent^ [aux hommes] par la pensée, la parole et l’action, à satisfaire Mazda, à le prier, le confesser, lui sacrifier^ indiquant les chemins purs’et la Religion qu’Ahura a établie pour les Saints i. isliti « bien », littéralement « la chose désirée ». — sràvî, srav, est considéré comme un substantif féminin, synonyme de sravô. Si sràvi est un aoriste passif de sru, le sens littéral sera : « le bien le plus excellent a été entendu [être] de Zarathushtra ». Glose : « des choses que l’on désire, la meilleure, c"est l’Avesta et le Zend » • 2. Pour qui le protège et le comble. Glose : « c’est-à-dire : puisse Vishtàsp me donner le pouvoir de Maubaddn Maubad » (la prêtrise suprême) ! 3. C’est-à-dire que le fidèle affrontera sans inquiétude les terreurs de l’autre monde et aura le « cœur ferme » au pont Cinvat : cf. p. 113^n.32 ; bivantievini, « w… hûahûîndt. 4. yaêcâ Loi dalien, man zak olàc friflâr Akarmôk : les Ashemaoghas, les apôtres d’erreur. Même ceux-là, Zoroastre veut leur bien et vient pour eux. 5. scaiitù, dmukhtishn ; de sac ; cf. LV, 6.

6. klishnùm Alazdào yahmài à fraoret yasnâscà : pun s/indij’tnUdrîk ô zak Auhrmazd niydyishn farndmishnic izis/inic. La construction littérale semble être : « satisfaction de Mazda, en forme de prière, profession et sacrifice » (à fraoret-jasnàscâ représente â-fravaretini yasnàsca, que fraoret soit écourté de fravareti ou soit le participe présent de fravar combiné avecyasiiàsca). — Levers contient tous les éléments de la formule : [Ahurahê Mazdào] yasnàica valiinàica khslinaotiiràlca frasastayaêca, à fraoret répondant à frasasti.

7. Les chemins qui conduisent au ciel (ô taind). — dàoWiô, pluriel de dâo, « qui donne » ( ?).

8. Pour les Saoshyant : v. IX, n. 7.

3 9[901]. Et toi, Pourucista 10[902], du sang de Haêcataspa, du sang de Spitâma 11[903], toi qui es née fille de Zarathushtra 12[904], puisse Ahura te faire recevoir Vohu Manô, te donner pour maîtres Sainteté et Sagesse 13[905] ! Or donc consulte, de toute ton intelligence, la très sage et bienfaisante piété d’Àrmaiti 14[906].


4. Pour avoir donné votre parfait amour à votre père 15[907], à votre maître, aux travailleurs, à votre époux 16[908], sainte à l’égard de tous ces saints ; pour

avoir appartenu à Vohu Manô ", Mazda Ahura vous a donné, en retour de votre bonne religion, à toute éternité l’abondance "… 5 " . Je dis les paroles [saintes]" aux jeunes femmes qui se marient": je vous les fais connaître" : concevez-les bien. Faites connaître à tous ceux-ci le monde de Vohu Manô par la religion". Enrichissez-vous l’un l’autre en vertu". Ainsi celle-ci aura-t-elle bonne demeure (là-bas)".

6. Car de même se comportent vraiment homme et femme". La Druj « aux laboureurs », en qualité de maîtresse de maison, chargée de veiller à leur travail et à leur bien-être {l ; âr i halakkliùldi rat ; cf. LI, 17, n. 54) ; — liv.-ièlaovè khvêsh… Jdmàsf v. celui qui est sien… Jàmâsp ». 17. man.Tniiù vaùbéusli Lvénvat ; pun zaki Vahùman khvêsh fràrùn khvèsliih rdi, « appartenant à ce Vahûman ; c’est-à-dire, pour appartenance vertueuse ». — hvénvat est donc traduit comme une formation de liva. 18. liaiil)iisli mcm liéetliisli:lianliiisli est sh’ik « satiété, suffisance » (suivant la glose, suffisance de nourriture et de vêtement; cf. Vd. V, 38, 121). Je ne sais que faire des deux’i-7 ! z, }A-(ôi.t’ix mém béetlusb, dont je ne trouve pas la traduction dans le pelilvi.

19. B’mkarl, IX, 45, 5 : « Eloge de HiUôs parce que par elle fut propagée la Religion mazdéenne » [madum slâyishn l llûtos pun ravdkih l d/n Mazdijast patash yalivûntan). Hulaosa était la femme du roi Vishlàspa, et fut une active protectrice de la nouvelle religion : du moins, on voit (Yt. IX, 26 et Yt. XVII, 46) Zoroastre supplier les dieux pour la conversion de Hutaosa et pour qu’elle propage la loi de Mazda : cf. plus haut XLIX, note 25.

20. sàlivcni, les paroles de la religion.

21. Ou « mariées ». vazyaninàhjù ; traduction conjecturale ; marier se dit vad ; mais vaz signifiant « emmener » peut avoir le même sens, comme son équivalent sanscrit vali (cf. le latin ducere). Le Prophète a rêvé dans la femme l’instrument de la conversion du mari.

22. klislimailiyô vadeniiiô : le pehlvi dkdsîk prouve une lecture ancienne vaèdemnô : se rapporte à azcm compris dans mraonii.

23. C’est-à-dire : faites connaître aux hommes les devoirs de vertu que la religion leur enjoint.

24 aslià vc anyô ainim vivénglialù ; vivcùjjlialù, vandishn vandêt, cf. véfijjbcn, randishn havà-nd, XXXIX, n. 4.

25. huslicnem, humàni.shnîh. Glose : old Hûfôs gds ! tamd « Hùtos aura place làbas ».

26. Unité <le vie morale du ménage. Glose : « comme ils sont en vertu homme et femme [rjabrâ û nisàman), ainsi sont-ils en vice drôlesse et drôle [jai û mar], — Selon le dm i Gâsdn, % 42-44, celte strophe a cinq vers, au lieu de quatre, en représentation des cinq auxiliaires du Zarathushtrôlemô, le chef de la religion, qui sont : le chef de maison, le chef de bourg, le chef de district, le chef de province et T. 1. 44 reçoit son salaire de celui qui est toujours h veiller sur sou bien-’, (lelu qui désire la Druj périra avanlTlieure -’. Emportés au lieu de douleur-’, la nourrilure iuimonde"’ et l’anéaiilisscment de toute joie attendent les méchants, destructeurs du bien", qui ne reviennent pas à la religion’- et font périr le monde de l’esprit ^

7. P2t de votre perversité^’ vous aurez la récompense, tandis qu’un hérissa propre femme [u zakic i tiafslui nàlr’ik). La strophe iiecontienl en réalité que cinq pieds en trop : on a sans doute compté comme vers à part les mots di’ùjô àjcsè au commencement de la troisième ligne : la formule de la strophe sera : 2 (7 -|- 5), 5, 2 (7 + 7 + 5).

’27. L’avaricieux qui veille sur son trésor ou mieux qui veille pour l’accroitre. drùjô baoà ràtlieiuô yéine spasbulhù f ràidini ; rùtliemù, bahr, nivmal «salaire, lionoraires » (en particulier du prêtre) ; — yéme ou mieux jé mi (variantes : jé me, yé mé, j’é mi), manasli /lamêshak " qui continuellement », le mot étant composé de yc « qui >) et mi, hatnêsliak (cf. Lit,  ; mi-slià«-im, ’pun hanùshak apdk’ih) : spashiitlià frûidim sont traduits, le premier pdspànUt « la garde », l’autre frdidahhiui « ai ;croissemenl ». Le sens littéral serait : « Le salaire de la Druj vient de [celui ! qui toujours est à veiller sur son accroissement » (spashullià est probablement un alistrait, « en veillée », de spas « observer » ; cf. spalilislili u garde, action d’observer »). La glose porte : aîc/hash nasflià tan Uùn luoân dàslilan (Pt’, Iv°, z’ivhlan) amat pun apdrûnlh ... (mot non déchiffré : Iv", anbué ; Pt*, annbuê) pun baba yakhsûnêl << c’est-à-dire qu’elle (la Druj) peut s’entretenir quand il tient sous clef son ... ». La Druj vit des subventions de l’avare, dans le même sens qu’elle devient enceinte des œuvres de l’homme qui refuse la charité (Vendidad, XVIII, 34). 28. liôisli pilliù tanvô para ; ash ufU’l à fan hâs/i pêsli, aîgkash apafjayèliè ijnhvùnél « à lui tombe au corps [la vie] d’avance ; c’est-à-dire qu’il perd la vie ». Iiùish, gén. de lii « lui » ; pilliA, « chute », de pat.

29. vayù, andukiskn (p. anduh), la douleur de l’enfer ; cf. note 37. — Itcreduliyô est le datif pluriel de berel ^^ sscr. liLrit pour "Ijerel-ljyô, cf. au vers suivant drqjvùdel >yô. pour dregvat-liyô.

30. dush-hvarelhéui ; la nourrilure des damnés : voir XXXI, 20, n. 76. 31. dêjit-arelaèiltyô, daslôliàr zaldr bundak, aigltat daslôbar hùndak zal yakôijamûnél : le commentaire considère dé comme identique au dé de dé Jùmâ^pà (cf. XLVI, 17 et p. 209, n. 3(5) : le sens serait « destructeurs de la règle du bien », ou, si daslôbar désigne la personne, « destructeurs du maître parfait ». Mais le mol étant visiblement un composé à base de participe présent (sur le type dàrayaj -rallia), il est difficile de voir dans dé autre chose qu’un préfixe verbal (de même que dans demànem).

32. anàisli, an-ydtunishn’ifi rài, amat barda d’inlà ydtîinand : cf. XXXIl lu, n. 60. 33. C’est-à-dire qu’ils enlèvent auK hommes leur part de paradis. 34. manahyâ, makXh ; c’est-à-dire avèzhak sarllarlh « méchanceté sans mélange » ; V. XLVIII, n. 33. — Celte strophe s’adresse à la femme qui manque à ses devoirs.

son vous va par le bas du corps 35[909] entrant et sortant, là même où a pénétré l’esprit du mal 36[910]. Livrez-vous à votre perversité ; tout se terminera par des cris de douleur 37[911].
8. S’ils ne reviennent pas 38[912], les artisans de mal seront déçus 39[913], seront frappés, seront tous 40[914] au nombre de ceux qui gémissent 41[915]. Que dans les maisons et dans les bourgs, la main des bons rois meurtrisse, paralyse les méchants, hommes et femmes 42[916]! Que la déception tombe sur

eux 43[917] : qu’une mort terrible, la pire des morts, tombe sur eux vite 44[918] !
9. Par leur foi perverse, ils créent la souffrance ; ils te diminuent et t’affligent 45[919], criminels désireux de détruire le bien 46[920]. Où est le juste Seigneur 47[921] qui les empêchera de faire violence et d’opprimer librement 48[922]  ? Cette royauté est tienne, ô Mazda, qui améliore le sort du pauvre honnête 49[923]. (A répéter 3 fois).
10. Le bien le plus excellent, c’est la parole de Zarathushtra... (§ 1 ; 2 fois).

Ashem vohù (3 fois).
Nous sacrifions au Hâ Vahishtôishti.

Nous sacrifions à la Gàtha Vahishtôishti, sainte^ maître de sainteté.

Nous sacrifions à l’ensemble de la Gàtha Vahishtôishti.
Yèńhè hàtàm.
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HÂ 54 (SP. 53). — AIRYAMA ISHYÔ




D’après l’analyse du Bak Nask (Dînkart, IX, 68), ce morceau est une annexe au dernier vers de la dernière Gâtha : « Cette royauté est tienne, ô Mazda, qui améliore le sort du pauvre honnête 1[924]. » L’Airyama ishyô aurait donc à la Gàtha Vahishtôishti le même rapport que le Hâ LI à la Gàtha Yohukhshathra. Il annonce à celui qui aide ainsi le pauvre « la délivrance du Démon et la consommation de tout bonheur » (bùkhtishni mîn khayabit hamgartîkihi kold îiivakih).

L’Airyama ishyô est une des prières les plus puissantes de l’Avesta. Il est surtout employé contre les maladies : c’est à lui qu’Ahura envoie demander secours pour repousser les 99, 999 maladies créées par Angra Mainyu (Vd. XXII). On retrouvera son éloge à côté de celui de l’Ashem vohû au Yasht d’Ardibahisht, § 5, et dans un fragment zend qui en fait l’instrument de la résurrection (vol. II, Fragments) 2[925].

Cette prière est nommée, d’après les deux premiers termes, Airyama ishyô, que nous traduisons « Airyaman qui comble les vœux » 3[926]. Le mot airyaman signifie « le serviteur » (p. 236, note 3) et, comme nom propre, il désigne un Yazata qui, selon le Parsisme moderne, est « l’Ized du ciel 4[927] » (Frâmaj, ad Vd. XXI). Cette interprétation repose sans doute sur le passage du Vd. XXI, 7, où Ahura envoie son messager Nairyô-saňha, à la « maison d’Airyaman », implorer son secours contre les maladies créées par Ahriman. Airyaman semble être une incarnation de la piété soumise, une contre-partie masculine d’Armaiti (arya-man yé arém manyâtà « celui qui pense comme il convient », par opposition à celui yé taré manyàtà « qui pense insolemment » ; v. XLV, 11, note 35).

L’Airyama ishyô n’est pas une Gâtha, mais il fait partie, comme le Yasna haptaňhâiti, de la littérature gâthique et, comme lui, il est commenté dans les trois Nasks spécialement consacrés au commentaire des Gâthas (Dînkart, IX ; Sûtkar, 23 ; Varshtmânsar, 46 ; Bak, 68). Le Bak Nask l’appelle « le dernier frashn en dehors des cinq Gâthas, afdùm frashn tarêst 5 gâsân » ; le mot frashn, frashna, litt. « question », qui désigne d’une façon générale les révélations d’Ahura, faites dans ses entretiens avec Zoroastre et en réponse à ses questions, étant ici employé, par opposition au terme Gâtha, pour désigner les parties non métriques ou d’un mètre moins exact 5[928].

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1. A Airyama ishyô. — Qu’Airyaman qui comble les vœux vienne ici pour la joie des hommes et des femmes de Zarathushtra 6[929] ! Pour la joie de Vohu Manô 7[930] ! Avec la récompense désirée que la Religion mérite 8[931] !

Je demande pour la sainteté la faveur convoitée” qu’Ahura Mazda accorde grandement. (A répéter 4 /bis'”.)

Ashem vohû. La Sainteté est le bien suprême, etc... (3 fois).

2. Nous sacrifions à l’Airyama ishyô, le fort, le victorieux, qui écarte le mal, la plus grande des formules de sainteté “.

Noussacrifions aux bienfaisantes Gâthas, souveraines surles Maîtres saintes.

Nous sacrifions aux Staota yêsnya créés au début du monde.

Yêrihê hâtâm.

0. Je prends asliîm (/.anagâlh) au sens de upaknti (p. 85, n. 8). Il semble que le pehlvi entende ici la « dévotion, la soumission » du fidèle, Zoroastre demandant « bons disciples » [hâoisliti nlvak). Selon d’autres, dit la glose, il demande « la dignité de Maubadân Maubad « [magûpntàn magûpaüh)  : c’est dans ce dernier ordre d’idées que nous traduisons.

10. L’Airyama isliyô est un des CallirusLàmrùta (Vd. X, 12).

11. Cf. au vol. 11, Fragment IV de AVestergaard.

12. ralu-khsliatbrâo  : ral-khûtâi, cil ral-khûlâl hanâaïgh apârîkic pun danâ shàyat yashtan « souveraines desliat ; leur souveraineté sur les Rat consiste en ceci  : que c’est par ellesqu’on peut sacrifier aux autres» (Vd. XIX, 38, 127 ; traduction mutilée dans le Yasna pehlvi). .Autrement dit, les Gâthas sont au-dessus des autres lîatu en ce que c’est en les récitant qu’on honore les Ratu et qu’elles sont nécessaires à leur culte, à la Ratu-frili. — Pour un autre emploi de ratu-klishathra, y.Vispéred, 111, 4, 20.




HÂ 55 (SP. 54)



Éloge des Gâthas et des Staota yêsnya.

Les Staota yêsnya semblent désigner d’une façon générale la partie du Yasna comprise entre le Hâ XIV et le Hâ LIX 1[932] et d’une façon plus particulière les Gâthas et le Yasna Haptanhâiti, c’est-à-dire la littérature gâthique 2[933].

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Le Zôt.
1. Tout bien et toute personne [qui est à nous], ossements et vie, corps et force, sens, âme et Fravashi : nous donnons tout, nous consacrons tout, — oui, nous le consacrons aux bienfaisantes Gâthas, souveraines sur les Maîtres 1[934] et saintes ;
2 (3). Les Gâthas qui nous entretiennent, qui nous protègent, qui sont notre aliment divin ; qui sont pour notre âme et un aliment et un vêtement 2[935].

Oui, les Gâthas nous entreliennenl et nous protègent, elles sont notre aliment divin  ; elles sont pour notre âme et un aliment et un vêtement.

(Ju’elles nous apportent le beau salaire, le grand salaire, le salaire sacré dans l’autre monde, après que le souffle a quitté le corps  !

3 (9). Qu’elles viennent à nous avec la force, qu’elles viennent avec la victoire ; avec la santé et avec la guérison  ; avec la prospérité et avec l’accroissement ; avec la paix de conscience ^ et le sang-froid^ ; avec la vertu et la béatitude ®  ; avec la libéralité et la générosité

Viennent les Staota yêsnya’, comme les a créés® Ahura Mazda, le très bienfaisant, le victorieux, qui fait prospérer le monde, pour protéger le monde du Bien, pour entretenir le monde du Bien, les bienfaits et les bienfaiteurs et toute la création du Bien.

4 (18). Et dans cette adoration des Maîtres*®, tout saint homme qui s’y rend de lui-même puisses-tu le transporter dans le [Paradis] des Bonnes Pensées, dans celui des Bonnes Paroles, dans celui des Bonnes Actions *^

robes pour les justes dans le ciel »  : cf. Bundahish, XXX, 28, où les Gehàn célestes, probablement les Gàliân ou Gâthas, s’occupent de vêtir les âmes.

3. bavanha, la tranquillité d’âme devant le Pont Cinvat ; v. Yasna XI, note 32 et LUI, note 3.

4. aiwyàvaiiba  ; ahûigih, arnat ravân durust bara yâmatûnlm  : « ahûîgîh, quand nous arrivons Pâme saine »  : ahmgXh semble donc la présence d’esprit, le sang-froid. Le mot est, comme le précédent, un composé d’ahu ; le premier élément alwyàv reste obscur.

5. asbavasta, c’est-à-dire la qualité d’ai/td, de saint qui est sauvé  ; voir p. 22.

6. vidusbê (J-, K’ ; Geldner vîdisbê), harâ dakishnîh  : même traduction que vidusbemnài, Ll, 1 â ; tous deux devî-dù= : vî-dâ « distribuer, donner ».

7. staota yèsnya, stôt ijast, atgh pun danà 5 zak 7 « les slôt yast, c’est-à-dire avec ces cinq-ci, ces sept-là » ; ces cinq-ci sont les Gâthas qui viennent d’être nommées ; ces sept-là ne peuvent être que les sept Hâs du Yasna Haptanhâiti. Plus bas, § 7, le mot est interprété comme désignant les Gâthas.

8. Dans l’esprit où les a créés Ahura, c’est-à-dire « pour protéger la monde du Bien, etc. ».

9. suyamiianàinca saosbyantàiuca « les bienfaits rendus et les bienfaisants ».

10. aya ratufrita, c’est-à-dire dans ce sacrifice [amat îzislin obdûnam), la ralufriti, l’invocation et la glorification des Ratus, étant l’objet même du sacrifice.

11. bvâvayanbem, d nafstid ; mot obscur, formé comme ahvyàvanbein  : bvàvay-aâbetu (bvàvay ( ?) — bva).

12. Les trois Paradis par lesquelles l’âme passe pour arriver au Garôtmân ou Paradis suprême (Yasht XXII, 15).

5 (19). Nous sacrifions à Asha et à Vohu Manô. Nous sacrifions aux bienfaisantes Gâthas, souveraines sur les Maîtres et saintes.

Nous sacrifions aux Staota yêsnya, créés au début du monde 13[936] ; que nous étudions et pratiquons 14[937], que nous apprenons, que nous enseignons, que nous retenons, d’un amour toujours nouveau 15[938], les attendant sans cesse 16[939] ; que nous récitons à haute voix, que nous récitons dans le sacrifice, et qui produisent à souhait le renouveau du monde 17[940].
7 (23). Nous sacrifions à la prière divine 18[941] des Staota yêsnya.

Nous sacrifions aux Staota yêsnya chantés 19[942], récités, entonnés, offerts en sacrifice.

Yêñhê hâtâm.
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HÂ 56 (SP. 55)



Ce Hâ sert à appeler sur le sacrifice l’attention des dieux. C’est le développement d’une formule Sraoshô astû… yasnâi littéralement « que prête l’oreille [tel dieu] au sacrifice » ! Il sert d’introduction au Yasht de Sraosha, le Génie « qui prête l’oreille », le Génie de l’obéissance aux volontés divines. — Le manuscrit Pt4 l’intitule « Petit Srôsh Yasht (Srôsh Yasht kas), par opposition au Srôsh Yasht qu’il appelle le Grand, Srôsh Yasht mas.

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1. Que prête l’oreille à ce sacrifice Ahura Mazda 1[943], très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien 2[944], du commencement [du sacrifice] à la fin !

Oui, que prête l'oreille à ce sacrifice Ahura Mazda, très bienfaisant et saint, qui nous veut le bien !

2 (3), Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux et les Fravashis des saints, qui veulent le bien à nos âmes ; du commencement [du sacrifice] à la fin !

Oui, que prêtent foreille à ce sacrifice les bonnes Eaux et les Fravashis des saints, qui veulent le bien à nos âmes ! 3 (4). Que prêleul l’oreille i ce sacrifice les bonnes Eaux, — el les bons Génies, mâles et femelles’, les Amesha-Spenlas, bons souverains, bienfaisants et bons ; et [que prêle l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété’ ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne et dévote attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! 4. Oui, que prêtent l’attention à ce sacrifice les bonnes Eaux, et les bons Génies, mâles et femelles, les Amesha-Spentas, bons souverains, bienfaisants et bons ; et [que prête l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne et dévole attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! Zôt et Râspi ensemble :

5. Yathâ ahù vairyô. Le désir du Seigneur... ( 4 fois.) Asliem voliù. La sainteté est le bien suprême... {3 fois.) Nous offrons le sacrifice au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux, qui fait croître le monde, saint, maître de sainteté. Yênhê hâtâm.

3. Voir p. 175, note 1.

4. yà né àraècâ erenvataèca aslianhàklish : lit. « qui pour nous est accompagné d’Asha (de Sainteté), en perfection et perfectionnement ». Asbi pour Ar-ti,d’où le nom parsi Ard, est l’abstrait de âra et erenevata et un doublet d’Asha (Ar-ta), de sorte qu’il y a dans la phrase une suite d’allitérations intraduisibles. Le pehlvi traduit nian lanà hundak tarsakmh hartàr (N. asmdkam sampùrnâm bhakliçilaldm karlâras santi) « qui nous font dévotion parfaite ».




HÂ 57 (SP. 56). — SRÔSH YASHT



Sraosha, l’Izad Srôsh, est la personnification de l’Obéissance à l’autorité divine.

Le mot sraosha, comme nom commun, signifie « action d’entendre » 1[945] : on l’a vu employé dans ce sens au début du Hâ précédent (ph. nyôkhshishn) ; de là « obéissance » et par abstraction le Génie de l’Obéissance [âdeçapati, dit Nériosengh) 2[946]. Toute une mythologie, qui n’est point exclusivement abstraite, s’est développée autour de cette conception.

Sraosha, le premier, a offert le sacrifice à Ahura et aux Amesha-Spentas (v. ce Hâ, § 2) ; le premier il a lié les faisceaux de Baresman (§ 6) et chanté les Gâthas de Zoroastre (§ 8) : il est, par excellence, le maître qui enseigne la religion (§ 23) ; il a pour armes les grandes formules religieuses (§ 22). A la fin du monde, au grand sacrifice qui doit suivre la résurrection, Ormazd opérant comme Zôt, Srôsh l’assistera comme Râspî (Bund. XXX, 30).

Le pouvoir temporel ayant pour loi idéale la volonté divine, on ne sera pas étonné de voir Sraosha revêtir des attributs matériels qui ne sortent pas directement de sa valeur première et abstraite. Il sera le soldat de Dieu. « Srôsh tient d’Auhrmazd le monde matériel en protection. Comme Auhrmazd est chef dans le monde spirituel, Srôsh est chef dans le monde matériel, ainsi ([u’il csl dit : Auhrmazd protège le monde dans le monde s|iirilucl, Srôsh protège le corps dans le monde matériel » [Grand Ihindahhh, 199). De là seslutles nocturnes contre lesdémons (§ 18 ; Vd. XVIII, 30 sq.), ses luttes contre Aêshma(§ 10) ; sa perpétuelle veillée d’armes contre les puissances mauvaises, qui n’a point cessé d’uninstant depuis la création du monde (§ 17). De là son assimilation aux divinités solaires, dont il prend la course, les coursiers et les armes (§§ 27-29). C’est par la même raison que, dans l’ordre terrestre, le nom de Sraosha désigne, dans les Gâthas, le roi prolecteur du Zoroastrismo, Vishtàspa, qui est à Zoroastre ce que le Génie Sraosha est à Ahura, qui met les armes de la force au service de la religion, qui obéit et fait obéir (XLIII, 12 </, note 40 ; XLIV, 16 rf, note 50)’.

Il protège dans l’autre monde, comme dans celui-ci, ceux qui ont obéi à la loi. De là son rôle de dieu psychopompe : c’est par son secours que les âmes des morts arrivent au Pont Cinvat [Grand Ditndahish, l. /.). De là le sacrifice qui lui est offert [Srôsh drôn) pendant les trois nuits ^ qui suivent la mort d’un fidèle, pour garder, contre les démons qui veulent l’entraîner dans l’enfer, l’âme qui traverse l’atmosphère pour passer de ce monde dans l’autre [Dddistdn, XXVIII ; Vd. IX, 36 ; Minàkhard, II, 124) : de là son rôle déjuge dans l’enfer aux côtés de Rashnu, le Génie de la vérité, et de Mithra, le dieu des contrats [Minôkhard, II, 118). Srôsh est l’objet de deux Yashls : ° celui-ci, qui fait partie du Vasna et qui est plus spécialement désigné sous le nom de Srôsh Yasht si shaba ou « Srôsh Yasht des trois nuits », parce qu’il est récité, non seulement dans le service du Yasna, mais aussi dans le service funèbre des trois nuits qui suivent le décès ; 2" le Srôsh Yashi Hddhôkhtqae nous retrouverons dans les Yashts, et qui se récite tous les jours à tous les Gàhs, sauf celui de Rapilviu (voir VI. XI pour les rapports des deux Yashts). 3. L’opposé de sraosha, c’est l’asrusbti, la « non-auditioa, la non-obéissance, l’indocilité » (XXXIU, 4 ; X, 16, 49) : l’a-sraosLa est celui qui n’a pas de daslûr pour le diriger (Vd. XVI, d8 ; cf. p. 162).

4. Dites le sadis ou sidôsh « les trois nuits ». Analyse du Srm// Yas-/i/.u shahi. — Le Srnuh Yas/t/ ost divisé, comme le sont lous les Yashls (sauf le Hùdi Yashl du Vasna, qui porte abusivement ce litre), en Kardas ou sections, terminées par une formule uniforme de sacrifice.

Rardas 1-111. Sraosha a le premier sacrifié à Ahura et aux Amesha-Spentas (1), lié les faisceaux de Baresman pour les divers sacrifices (II), chanté les Gâthas de Zarathushtra (HT).

Kardas IV— Vil. U protège le pauvre ; il abat Aêshma (IV) ; sa force victorieuse (V) ; prospérité de la maison où il est bien traité (VI) ; sa lutte contre la Druj ; son éternelle vigilance (VU).

Kardas VIII-X. Culte que lui a rendu Haoma (VIII) ; sa maison sur l’Alborz ; ses armes liturgiques (FAhuna, le Yasna Haptahhâiti, le Fshûsha-Mâthra, le Yêhhê hâtâm, IX) ; il est le maître qui enseigne la religion aux dieux (X).

Kardas XI-XIII. Ses coursiers divins, sa course d’Orient en Occident (XI) ; trois fois par jour, trois fois par nuit, il abat Aêshma (XII) ; sacrifions-lui (xiii).

Zôt et Ràspi’:

Ashem vohû. La sainteté est le bien suprême… [S fois.) Réjouissance à Sraosha-, le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance, à l’arme étourdissante qui est souverain* ; pour sacrifice, prière, réjouissance el glorification.

1. Pt* : fitash madam afrôkhtan « allumer le feu ». 2. khslinaothra de Sraosha.

3. tanu-màtbra ; voir p. 54, note 23. — darshi-draosh ; voir la note suivante ; cf. plus bas Karda XII.

4. Comme roi d’Arezalii et Savalii ; p. 54, note 25. — Le Grand Bundahish, 200, commente toute cette formule comme il suit : « Nous réjouissons Srôsh le saint, le fort, corps d’Obéissance, à l’arme étonnante ( ?), souverain. — le fort, c’est-à-dire qu’il brandit la massue à l’Orient et sa force ne s’abat pas quand il la rabat du côté de l’Occident (cf. § 29) ; corps d’Obéissance, c’est-à-dire qu’il tient son corps dans l’ordre (aux ordres) de Dieu ; à l’arme étonnante, c’est-à-dire que les Démons ne peuvent échapper à ses coups ; souverain, c’est-à-dire qu’il règne surArezahi et Savahi ». — darsiii-dru, que plus haut, p. 54, nous avons traduit à tort « qui brandit Le Zôt.

Le désir (lu Seignour... — «luo le Zaofar me le dise ! /,(’ Itâspi.

Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise I Le Zôl.

C’est la règle de sainteté. Que le saint qui la connaît la proclame ! A partir d’ici jusqu’à la fin du Karda le Zôt passe sur le Barsom le zùr tdê. Karda I.

Le Zôt et le Rftspî ensemble :

2. Nous sacrifions au pieux Sraosha, h la belle taille, victorieux, qui accroît le monde, saint, maître de sainteté ; Le Zôt seul.

Qui, le premier des créatures de Mazda, ayant lié les faisceaux de Baresman, sacrifia à Ahura Mazda, sacrifia aux Amesha-Spenias, sacrifia au protecteur et au formateur qui a formé toute la création 3 ". Pour son éclat et sa gloire ; pour sa force et sa puissance victorieuse ; pour ses sacrifices aux Dieux ", je veux lui offrir le sacrifice traditionnel * ; l’arme», est traduit shlkuft zhi « à l’arme étonnante », camatkàra castra «l’arme qui étourdit, qui stupéfie ».

5. pàj ù thwùreslitàra, duel avec verbe au duel, thwcresatô. Le Commentaire pehlvi ne tient pas compte du duel et traduit « le protecteur et formateur, Milhra » [pânak barinkar MUrô), comme fait Nériosengh au passage correspondant du Hà XLII, 2, note 3. Mais il est difficile d’admettre que le dvandva désigne une simple dualité de qualités et non de personnes, et comme on voit ailleurs Abura et Mitbra formant un dvandva à la façon védique (1, 11, note 39), il est probable que pâyù thwùreslitàra désigne non pas « Mithra ». mais « Ahura et Mithra ». Le commentaire n’aura pas reconnu .hura parce qu’il était déjà nommé. 6. §§ 3-4, formule terminale de tous les Kardas du Yasht. — Le § 3 reparaît comme formule de style dans les invocations des Yashts, le nom de l’Izad invoqué variant seul.

7. Voir § 2.

8. surunvata jasna, litt. <c sacrifice qui entend [de la bouche du Dàstùr] ; çrûyamdna ijisnyd gurumukhena ; phi. pun zak i iiyôkhshmand Izishn pun dastùrân » ; {{persan}} [en écriture {{arabe}} ?], c’est-à-dire un sacrifice conforme aux rites. je veux offrir les libations au pieux Sraosha, et à la grande Ashi Vahuhi, et à Nairyô-Sanha cà la belle taille".

Vienne à notre secours le victorieux, le pieux Sraosha ! 4. Nous sacrifions au pieux Sraosha.

Nous sacrifions au grand Maître, Ahura Mazda, qui est suprême en sainteté, qui est le plus prompt à la sainteté. Nous sacrifions à toutes les paroles’" de Zarathushfra ; nous sacrifions à toutes les bonnes actions, faites et à faire. Pour son éclat et sa gloire ; pour sa force et sa puissance victorieuse ; pour ses sacrifices aux dieux, je veux lui offrir le sacrifice traditionnel ; je veux offrir les libations à Sraosha, et à la grande Ashi Vanuhi, et à Nairyô-Sanha à la belle taille.

Vienne à notre secours le victorieux, le pieux Sraosha 1 Nous sacrifions au pieux Sraosha.

Nous sacrifions au grand Maitre, Ahura Mazda, qui est suprême en sainteté, qui est le plus prorapt aux œuvres de sainteté. Yênhê hâtâm.

Karda II.

5. Nous sacrifions au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux^ qui accroît le monde, saint, maître de sainteté ;

6. qui le premier lia un faisceau de Baresman, de trois tiges, de cinq tiges, de sept tiges, de neuf tiges ", à hauteur de genoux, à mi-jambe’— ; en sacrifice^ prière, réjouissance, glorification aux Amesha-Spentas. Pour son éclat et sa gloire ; pour sa force et sa puissance victorieuse ; Karda III.

7. Nous sacrifions au pieux Sraosha…, etc. 8. Qui le premier chanta les cinq Gâthas du saint Zarathushtra, le Spi9. Ashi vanutii et Nairyô-Sanha participent de Sraosha, l’une comme incarnation de la Piété, l’autre comme messager d’Ahura (p. 151). 10. vispa sravâo Zarathushtri, « l’Avesta et le Zend » (cf. D’mkart, VIII, 1, 19, où sravah semble appliqué aux Nasks).

11. Ou plus, suivant le genre de cérémonies. Voir l’Introduction générale, Paragra. 12. Semble désigner la longueur des tiges : cf. Vd. XIX, 19, T. 1. 46 lAma, avec les vers, les stances, le sens ; avec les questions en retour" ; pour sacrifice, prière, réjouissance et glorification aux Amesha-Spenlas. Pour son ôclal et sa gloire ; pour sa force et sa puissance victorieuse ; etc. Karda IV.

!). Nous sacrifions au pieux Sraosha, etc. 

10. Qui, après l’heure de minuit, est [comme] une maison forte construite pour le pauvre et la pauvresse" ; qui, abattant son arme, assène un coup meurtrier sur Aêshma, le frappe à la tète et la lui brise, comme on fait à un violent imposteur"’.

Pour son éclat et sa gloire, etc..

Karda V.

11. Nous sacrifions au pieux Sraosha, ; la belle taille, victorieux, qui accroît le monde, saint, maître de sainteté ;

vigoureux, rapide et fort ; hardi, vaillant, de haute taille ; 12. qui de toutes les batailles revient vainqueur’" dans l’assemblée des Amesha-Spentas ’*.

Pour son éclat et sa gloire...

Karda Vf.

13. Nous sacrifions au pieux Sraosha, etc.. le plus fort des jeunes, le plus vigoureux des jeunes, le plus énergique •13. Voir Vispéred XIV, 1, texte et notes. 14. 11 veille sur le pauvre pendant la nuit, de façon qu’il dorme aussi tranquillement que s’il était dans une forte maison. Il s’agit du pauvre au sens religieux du mot, du derviche (Frâm.iî : il veille sur tous les gens pieux). 15. steretlnvata, prostratii.s, opposé à eredhwa, § 16. 16. vathà aojù nàidyàonlieiu ; imité de la Gâtha Y. XXXIV, 8 b. Le roi terrestre fait au violent importeur, ; l’hérétique appuyé sur la force, comme Sraosha fait à Aéshma.

17. vavanvâo, vicârl ; ayant remporté le succès décisif. 18. Tyakbma, ô anjûman. des jeunes, le plus rapide des jeunes, le plus ambilieux des jeunes. Soyez ardents, ô adorateurs de Mazda, à olîrir le sacrilice au pieux Sraosha !

14. Bien loin s’en vont calamités, destruction et fléaux, loin de la maison, loin du bourg, loin du district, loin du pays où ont été bien traités et bien reçus le pieux, victorieux Sraosha, et l’homme de bien"", riche en bonnes pensées, riche en bonnes paroles, riche en bonnes actions. Pour son éclat et sa gloire…

Karda VII.

15. Nous sacrifions au pieux Sraosha…

Qui détruit le Kayadha-’, qui détruit la Kayadhi ; qui frappe la Druj démoniaque, très forte, qui fait périr le monde ; qui garde "tout le monde mobile —’et veille sur lui ;

16. Qui, veillant sans sommeil — protège la création de Mazda ; qui, veillant sans sommeil, garde la création de Mazda ; qui de son arme dressée-^ garde tout le monde vivant après l’heure de minuit ; 17. Qui n’a plus eu un instant de bon sommeil depuis que les deux Esprits ont créé le monde, l’Esprit du Bien et l’Esprit du Mal ; qui garde les mondes du Bien ; qui tous les jours et toutes les nuits lutte avec les démons du Mâzana-^

19. parôtsatarshtemem, pêsh-kàmak-lûin « qui a le plus en avant le désir » (TiK AndÂz : pês/i murâd) : superlatif de pai-ô-liatar, liatar étant le nom d’agent de kam. 20. Le religieux.

21. Est traduit AYw<d)— « celui qui diminue, qui réduit, » ce qui n’est sans doute qu’une étymologie malheureuse, et glosé en persan badânrâ qui n’est qu’une définition générale : Vp. III, 4, 23, il est glosé « malfaiteur, pécheur « ; Yasna LX, 3 (Sp, LXI, 8), il est exorcisé en compagnie du liahvaredha « le sorcier ». 22. hareta, sarddr ; cf. nishliaurvaiti, sardârinit, au § 16 ; sarddr n’est point un composé de sur —{— ddr ; c’est le représentant du zend tliràtar, cf. thràti <( entretien », rendu srdyishn ; sarà ; est « la maison d’entretien ». 23. fravôish, le monde du mouvement.

24. anavaiihabdemnù zaêDaùtia « ne dormant pas en sa vigilance » ; cf. Vd. XIll, 46, 135.

25. eredliwa : cf. note 15.

26. Voir Yashl V, 22, texte et note. 18. 11 ne tremble pas, il ne plie pas de terreur devant les Daôvas -’ ; ce sont les Daêvas qui tous devant lui, quoi qu’ils en aient, tremblent et plient de terreur et se précipitent dans les ténèbres. Pour son éclat et sa force...

Karda VJIl.

19. Nous sacrifions au pieux Sraosha .. à qui sacrifia Ilaoma l’invigoraut-^ le guérisseur, le beau, le souverain Haomaaux yeux d’or, surla plus haute des hauteurs, sur la HaraithiBareza*’^ ; 20. [HaomaJ aux bonnes paroles, aux paroles prolectrices, aux paroles opportunes’" ; qui possède la sagesse universelle, à la science multiple, [qui possède] la maîlrise de la Parole sainte". Pour son éclat et sa gloire...

Karda IX.

21. Nous sacrifions au pieux Sraosha... dont la maison victorieuse se dresse sur mille colonnes, surlaplus haute des hauteurs, sur la Haraithi Bareza ; illuminée d’elle-même à l’intérieur, décorée d’étoiles à l’extérieur’- ;

22. Qui a reçu pour arme victorieuse l’Ahuna vairya et le Yasna Haptanhâiti et le Fshûsha Mâthra" victorieux, et toutes les Yasnô-kereti’

  • .

Pour son éclat et sa force...

27. Voir page 222, note 23.

28. Haoma en sa qualité d’Izad : voir p. 108, n. 64. 29. L’Alborz : Yasna X, 10, note 28.

30. pairig-ào-vacào ; pv.n angâm gôhishn, zak gâs yamalaiùnêt i ghalapdyat ganialalûntan « qui parle à l’heure ; c’est-à-dire il parle au moment où il faut parler ». 31. màthraLè paurvatàtem : c’est le Dastùr par excellence. 32. Etant faite de pierre précieuse {pun gôliar vlràstak), elle s’éclaire d’elle-même, à l’intérieur : au dehors, ces pierres précieuses sont les étoiles. Cf. Vd. 11, 38. 33. Voir le Hâ suivant.

34. Désignation du Yênhè hàtàni, ce qui résulte d’un passage du Nirangistàa (voir Hâ LXIII, Appendice), où vîspaèilijô j asnô-kerelaèihyô est traduit pun harvispîn gaz-

Karda X.

23. Nous sacrifions au pieux Sraosha…
par la force, par la puissance victorieuse, par la science, par la sagesse de qui les Amesha-Spentas vont 35[947] de par la terre aux sept Karshvares ; lui qui, enseignant la religion 36[948],
24. marche tout-puissant à travers le monde des corps 37[949].

C’est la religion qu’a professée Ahura Mazda, le saint 38[950] ; qu’ont professée Vohu Manô, et Asha Vahishta, et Khshathra Vairya, et Speñta-Ârmaiti, et Haurvatât et Ameretàt, et la Révélation d’Ahura 39[951] et la Loi d’Ahura ;
25. qu’ils ont professée dans les deux mondes 40[952].

Protège-nous donc dans les deux mondes, ô pieux Sraosha, à la belle taille, dans le monde des corps et dans le monde de l’esprit ; contre la mort qui fond sur nous ; contre Aêshma qui fond sur nous, contre les hordes qui fondent sur nous et qui dressent l’effrayant étendard 41[953] ; contre les incursions d’Aêshma, [les incursions] que fait le malfaisant Aêshma, avec Vidhôtu 42[954], créé des Daêvas.
26. Et toi, ô pieux Sraosha à la belle taille, donne la force à nos cour-

coursiers 43[955] la santé à nos corps, bonne garde 44[956] contre ceux qui nous font du mal, la défaite de nos ennemis, l’écrasement 45[957] de nos adversaires, de ceux qui ne nous aiment pas, qui nous font du mal.
Pour son éclat et sa gloire…

Karda XI.

Nous sacrifions au pieux Sraosha…
27. que quatre coursiers blancs, lumineux, éclatants, divins et savants, entraînent sans faire d’ombre 46[958] à travers les espaces célestes 47[959] ; ils ont des sabots de plomb, chaussés d’or 48[960] ;
28. plus rapides que les chevaux, plus rapides que les vents, plus rapides que la pluie, plus rapides que la nuée, plus rapides que les oiseaux ailés 49[961], plus rapides que la flèche bien lancée 50[962].
29. Tous ces êtres, les coursiers de Sraosha les atteignent s’ils les poursuivent ; et eux ne peuvent atteindre ces coursiers qui vont traînant le bon et pieux Sraosha avec ses deux armes 51[963], celle qu’il lève à la rivière du Levant et celle qu’il abat à la rivière du Couchant 52[964].
Pour son éclat et sa gloire…

Karda XII.

30. Nous sacrifions au pieux Sraosha…
Qui, haut de taille, sa ceinture haut liée, reste à veiller sur les créatures de Mazda.
31. Trois fois le jour, trois fois la nuit, il va par l’éclatant Karshvare Hvaniratha 53[965] tenant de ses deux mains son arme tranchante et pointue, qui va d’elle-même sur la tête des Daêvas ; pour frapper le démon Angra Mainyu, pour frapper Aêshma, à l’arme meurtrière, pour frapper les Daêvas du Mâzana, pour frapper tous les Daêvas. Cf. Vd. XVIII, 14.
Pour son éclat et sa gloire…

Karda XIII.

33. Nous sacrifions au pieux Sraosha, à la belle taille, victorieux, qui accroît le monde saint, maître de sainteté.
Ici et là-bas ; ici, sur toute cette terre et en tout temps 54[966], nous sacrifions à Sraosha, le pieux, le fort, incarnation de l’obéissance ; le fort qui a la vaillance ; le guerrier aux bras vigoureux, qui frappe la tête des Daêvas, qui détruit de destruction 55[967] ; le saint qui a la destruction dans sa main, et qui détruit de destruction ; et nous sacrifions à l’Ascendant destructeur, celui du pieux Sraosha et celui d’Arshti 56[968].
34. Nous sacrifions à toutes les maisons protégées par Sraosha, et où sont reçus avec amitié et bénédiction le saint Sraosha et le saint homme riche en bonnes pensées, riche en bonnes paroles, riche en bonnes actions 57[969].
Pour son éclat et sa gloirn ; pour sa force et sa puissance victorieuse ; pour ses sacrifices aux Dieux, je veux lui offrir le sacrifice traditionnel ; je veux offrir les libations au pieux Sraosha, et à la grande Ashi Vañuhi, et à Nairyô-Sañha à la belle taille.

Vienne à notre secours le victorieux, le pieux Sraosha !

Nous sacrifions au pieux Sraosha.

Nous sacrifions au grand maître, Ahura Mazda, qui est suprême en sainteté, qui
est le plus prompt aux œuvres de sainteté.

Nous sacrifions à toutes les paroles de Zarathushtra ; nous sacrifions à toutes les
bonnes actions, faites et à faire.

Yènhê hàtàm.
___________________

a

HÂ 58 (SP. 57)

Ce Hâ, consacré à l’éloge de la prière, termine la littérature gâthique : « on le considère comme gâthique, dit le Cim i Gâsân, parce qu’il achève les Gâthas » 1[970]. Il semble avoir fait partie du Nask Hâdhôkht (le sixième des Nasks gâthiques), car il reçoit l’épithète de Hadhaokhta, hâtôktig 2[971]. Il est désigné aussi sous le nom de Fshûsha-mâthra « Formule de prospérité » ou « Formule du Fshûsha », à cause des mots fshûshé, fshûmâo qui y jouent un grand rôle (§ 4). Le Hà LVIII reçoit ce nom de Fshùsha-mathra dans le Nîrangistân, § 22, n. 3.

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1. C’est notre bien, c’est notre vœu 1[972] que nous réalisons 2[973], en offrant cette prière au beau germe 3[974] ; cette prière, compagne de Dévotion (Ashi) 4[975],

compagne de Piélé parfaite (Ârmaiti)" ; cette prière qui a pour germes bonne pensée^, bonne parole el bonne action.

2 (4). Que la Prière nous protège delà haine des Daêvas el des hommes ! A celle prière nous consacrons nos biens et nos corps, pour qu’elle les protège, les garde, les enlretienue et veille sur eux. 3(6). Nous nous réjouissons dans la prière’, ôAhura Mazda ; nous prenons plaisir en la prière* : nous acceptons la prière. Nous consacrons à la prière nos biens et nos corps, pour qu’elle les protège, les garde, les entretienne et veille sur eux. Accordez ma prière, comme j’accorde la vôtre ’. 4 (3). Celui qui fait prospérer les êtres ’" est saint, victorieux, excellent : et nous aussi faisons œuvres de prospérité " ! Il est le père des animaux et du Bien ’-, et de l’homme de bien ’^ et de toute la création vouée au bien ’* ; il est manifestement bon et nous imitons ’^ à votre égard sa grandeur, sa bonté, sa beauté.

.5. àrinaitîsh-hàjfet : le Comtneûtaire semble entendre par là la vertu du iiiaitre imrfait (cf. XLIII, 6, u. 20).

6. « C’esl-à-dire que son germe est là où bonne pensée est à demeure ». 7. « Nous désirons la prière des autres ».

8. Nous l’accordons, « quand les hommes accomplissent des bounes œuvres ». 9. Cité de la Gàtha Ushtavaiti : XLIV, 1 6 ; cf. Y, X, 20, 62, texte et note. 10. fsliùmâo, un des noms d’Ahura (Yt. 1, 13), traduit [ibld.) jl’ Ij’IS^ j’-*tx.> rljsl « celui qui fait grandir, c’est-à-dire qu'il fait grandir le bien pour les bons >>. — fsliùmùo, fsLùsh.i, fsliénjjliim (p. 230, n. 40), fshuj’.îs, dérivent Lolis de fsbiu « nourrir, faire grandir » (inversion du sscr. pusL).

11. fsbùsLé careliercmalii, apamân fshùsh kartàr nîvâkih « et nous faisons fshùs/t, c’est-à-dire du bien ». fshùshé est un pluriel de fshùsli, ou mieux un neutre fskùsbab, l’abstrait de fsliùmào.

12. ashanliàcà, traduit en pehlvi comme ashahjàcà (cf. la leçon de Pt’ asbaahâca, le groupe nli représentant souvent liy) : ahlàifih artvahisht « la sainteté, ou [comme nom propre] Ardibahisht ».

13. asljaonascà ; d’après le Commentaire, s’applique aux dieux, désigne <i les autres Izeds » (qu’Ardibahisht : apdnk yazdàn).

14. asliàvairj àoscà stùisli : aklài/ih kàmakdnic sll, « le monde de ceux qui désirent le bien ». Autrement dit, le pehlvi voit dans vairyàosca un dérivé de var « désirer », peut-être un génitif de vairya (vairyào pour vairyayào) : il est probable que l’on a affaire à un adjectif féminin asbàvairi, qui est à asbavan ce que le féminin védique ritàvari est à ritàvaii, où vari est un simple suffixe possessif. 15. yènbc vé masàaasca... cai-eliereiuabi ; litt. « duquel nous faisons pour vous la uraadeur, etc. » Celui qui fait prospérer les Aires’", puisse-t-il nous garder ! puisset-il veiller sur nous, avec noire vertu et nos bonnes œuvres, avec notre libéralité et notre générosité, avec la clémence’ « et le feu d’Ahura Mazda’ » ! 5 (13). Comme vous nous avez créés, ô Amesha-Speiïtas, protégez-nous ! Protégez-nous, [dieux] bons ! Protégez-nous, [déesses] bonnes —" ! Protégez-nous, Amesha-Spefitas, bons souverains, qui donnez le bien ! « Je ne connais nul tel que vous : dans ma vertu, protégez-moi donc-’! » 6 (lû). Nous livrons à l’Esprit du Bien nos pensées, nos paroles, nos actions, nos troupeaux, nos hommes, pour garder nos troupeaux au complet, nos biens intacts, nos troupeaux intacts, nos hommes intacts, toutes les productions de Bien intactes et au complet Puissions-nous voir un jour les lumières créatrices —— du créateur qui a tout créé, Ahura Mazda ! 7 (19). Hommage à toi, ô Feu d’Ahura Mazda ! Puisses-tu venir à noire secours à l’heure de la grande épreuve —’! A grand confort et à grande joie donne-nous Haurvatât et Ameretàt —* !

8 (21). Nous sacrifions à l’ensemble des Staota yêsnya —% et à leurs stances sublimes, une aune.

Nous proclamons ton corps le plus beau des corps, ô Mazda Ahura : [nous venons à toi] vers ces espaces lumineux, cette hauteur des hauteurs, là où l’on dit qu’est le soleil.

16. Le fshûmâo, Ahura : note 10.

17. Je supplée « notre, nos » : les bonnes œuvres et les charités du fidèle le protégeront dans les deux mondes. — ashâcâ vâstrâcâ ; aslia désigne en particulier le sacrifice îzislm, vàstra (v. p. 123, n. 9) les autres bonnes œuvres, Icdr n karfak apdrlk. — fràràticà vidùshyàcà (J » ) : voir p. 332, n. 4. 18. Ainiti, akhiih, « absence de vengeance, de haine » (an-itî ; cf. vasé-iti, kàmak khihiUan, LUI, 9) : cf. XXX, 11, n. 39.

19. Le feu de l’épreuve finale par laquelle passent tous les hommes ; cf. XXX, 11, n. 39.

20. Amesha-Spefitas mâles et femelles : v.. page 175, note 1. 21. Citation des Gàthas : Y. XXXIV, 7 c ; voir texte et note. 22. Littéralement : « voir dans les lumières créatrices », c’est-à-dire arriver aux lumières infinies, au ciel d’Ahura.

23. Cité du Yasna Haptaiihâiti, XXXVI, 2, 6. 24. Les deux Amesha-Spefitas qui le nourriront dans le Paradis : Yasht I, 25 ; cf. XLV, 5 ; XXXIL 15.

25. Voir Yasna LV, Introduction.

26. Cité du Yasna Haptanhàiti XXXVI, 6, 14.

Nous sacrifions aux Staota yêsnya qui ont été créés au début du monde.


« Ici le Zôt se lave la main et verse l’eau dans un vase de terre 27[976] ».







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a

HÂ 59 (SP. 58)




Ce Hà est composé, pour la plus grande partie, de morceaux déjà connus.

Les §§ 1-17 et 29 reproduisent l’invocation des Génies et des feux dans la forme donnée au Hâ XVII, 1-17 et 19.

Les §§ 1 8-27 reproduisent l’invocation des Fravashis donnée au Hâ XXVI, 1-10 ; le § 28 est un simple appendice à la fin du § 27.

Comme l’invocation des Fravashis n’est qu’une longue paraphrase de l’invocation XVII, 18, on peut considérer tout ce Hâ comme essentiellement identique au Hâ XVII, la seule différence consistant dans l’addition d’une invocation du Baresma (§ 28) et de bénédictions adressées par le Râspî au Zôt et par le Zôt à la communauté (§ 30).


Le Zôt et le Râspî ensemble :


1. Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants.

2. Nous sacrifions aux Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Hâvani, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Sâvanhi et Vîsyâ, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom ; et à Râma Hvâstra. Le ZiM seul ’.

3. Nous sacrifions à Rapilhwina, saint, maître de sainteté. Nous sacrilions à Fràdal-fslui ot Zafilunia, saints, maîtres de sainteté. Nous sacrifions à Aslia Valiishta et au Feu, fils d’Ahura Mazda. 4. Nous sacrifions à Uzayèirina, saint, maître de sainteté ; Nous sacrifions à Fr ;dat-vîra et Dahyiima, saints, maîtres de sainteté. Nous sacrifions au grand, au souverain Apàm Napàt. génie des femmes, brillant^ aux chevaux rapides, et aux eaux créées par Mazda. 5. Nous sacrifions à Aiwisrùthrima Aibigaya, saint, maître de sainteté ; Nous sacrifions à Fràdat-vispàm-hujyfiiti et au Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Nous sacrifions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; et à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur.

6. Nous sacrifions à Ushahina, saint, maître de sainteté. Nous sacrilions à Berejya et Nmànya, saints, maîtres de sainteté. Nous sacrifions au pieux Sraosha, ; la belle taille, victorieux, qui accroît le monde ; et à Rashnu Razishta ; et à Arshtàt, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde.

7. Nous sacrifions aux Mois, saints, maîtres de sainteté. Nous sacrifions à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté. Nous sacrifions ; la Pleine Lune et à Vishaptatha, saints, maîtres de sainteté. 8. Nous sacrifions aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté. Nous sacrifions au Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté. Nous sacrifions au Maidhyôi-shema, saint, maître de sainteté. Nous sacrifions au Paitish-hahya, saint, maître de sainteté. Nous sacrifions à IWyàthrima, où la chaleur tombe et oii a lieu la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions au Maidhyàiryâ, où le froid règne ; saint, maître de sainteté. Nous sacrifions au Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté. Nous sacrifions aux Années, saintes, maîtres de sainteté. ’J. Nous sacrifions à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hàvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathushtra. 10. Nous sacrifions à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints ; nous sacrifions aux étoiles, à la tune, au soleil [qui brille] sur les arbres à baresman, et à Mithra, maître de tous les pays.

[Ici rinvocation du jour ot du mois ; on donni’ pour exemple le premier jour du premier mois.]

10. Nous sacrifions à Ahura Mazda, brillant et glorieux. Nous sacrifions aux Fravashis des justes.

1. Indication de l’édition Tahmuras. Le Zùl cl II ! Itàspî ensemble :

H. Nous te sacrifions, 6 Feu, fils d’Ahura Mazda, saint, maître de sainteté. Nous sacrifions au feu Berezisavaiih.

Nous sacrifions au l’eu Volui-l’ryàna.

Nous sacriiious au feu Urvàzishta.

Nous sacrifions au feu Vàzishla.

Nous sacrifions au feu Spénishta.

Nous sacrifions au feu Nairyô-saiiha, divinité qui réside dans le nombril des rois. Nous sacrifions au Feu, maître de maison de toutes les maisons, créé par Mazda, fils d’Ahura Mazda, maître de sainteté, — avec tous les feux. Le Zùl seul’.

12. Nous sacrifions aux bonnes eaux, aux eaux très bonnes, créées par Mazda et saintes.

Nous sacrifions à toutes les eaux saintes, créées par Mazda. Nous sacrifions à toutes les plantes saintes, créées par Mazda. 13. Nous sacrifions à la Parole Divine, sainte, très glorieuse. Nous sacrifions à la Loi donnée contre les démons, la loi de Zarathushtra ; Nous sacrifions à la longue Tradition.

Nous sacrifions à la bonne Religion Mazdéenne. 14. Nous sacrifions au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, qui est un dieu.

Nous sacrifions à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda, saintes, maîtres de sainteté. Nous sacrifions à la redoutable Gloire des Kavis, créée par Mazda. Nous sacrifions à la redoutable Gloire insaisissable, créée par Mazda. Nous sacrifions à la bonne Ashi, brillante, grande, forte, de belle taille, pleine de bonté.

Nous sacrifions à la Gloire, créée par Mazda. Nous sacrifions au Bien-Etre_, créé par Mazda. 15. Nous sacrifions à la bonne Bénédiction du juste. Nous sacrifions au juste lui-même, homme de bien. Nous sacrifions à la Pensée de malédiction du juste, divinité redoutable et puissante. 16. Nous sacrifions à ces eaux, ces terres, ces plantes ; nous sacrifions à ces lieux, ces terres, ces campagnes, ces demeures, ces élables ; nous sacrifions au Maître des contrées, Ahura Mazda.

Le Zôt et le Ràspi ensemble :

17. Nous sacrifions au plus grand de tous les maîtres ; aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années. Le Zôt seul.

18. Les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes, je les loue, je les appelle, je les fais miennes. Nous sacrifions aux iM’avasiiis des Niuàtiyas, des Visyas, lics Zanluinas, ilrs Daluiymas, des Zaralluishlrùtcmas.

19. Entre toutes ces Fravashis et avaul toutes, nous sacrilions à celle d’Aliiira Mazda, le plus grand, le meilleur, le plus beau (des êtres) ; le plus lerine, le jilus iulelligent, le plus parfait de forme ; suprême en sainteté. 20. Nous sacrilions aux bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes : celles des Amesha-Spenlas, les bons souverains, qui ont le bon œil ; grands, empressés, vigoureux, souverains, impérissables et saints. 21. Nous sacrifions à la Raison, à la Religion, aux Sens, à l’Ame et à la Fravashi des premiers Iklùles, des premiers disciples, saints et saintes d’ici-bas, qui ont lutté pour le bien.

Nous sacrifions à l’âme du Taureau bienfaisant. 22. Nous sacrifions à la Fravashi de ceux qui ont aimé le bien ; à celle du saint Gayô-Maretan.

Nous sacrifions à la Fravashi du saint Kavi Vislitâspa ; Nous sacrifions à la Fravashi du saint Isat vàstra, fils de Zaralhushtra : 23. Nous sacrifions à la Raison, ; la Religion, aux Sens, à l’Ame et à la Fravashi des lidéles, nos proches, saints et saintes d’ici-bas, qui ont lutté pour le bien ; avec toutes les Fravashis des saints qui sont morts, des saints qui sont en vie, et des héros encore à naître, des Saoshyafits qui feront le renouveau du monde. 24. Nous sacrifions aux Ames des morts d’ici-bas, aux Fravashis des saints. Nous sacrifions aux Fravashis de tous les proches parents qui sont morts dans cette maison, maîtres et disciples, hommes et femmes, saints et saintes d’ici-bas. 25. Nous sacrifions aux Fravashis de tous les maîtres saints ; nous sacrifions aux Fravashis de tous les saints disciples.

Nous sacrifions aux Fravashis de tous les saints : nous sacrifions aux Fravashis de toutes les saintes.

26. Nous sacrifions aux Fravashis de tous les enfants en bas âge, nés de parents vertueux, saints.

Nous sacrilions aux Fravashis des saints de ce pays. Nous sacrifions aux Fravashis des saints hors de ce pays. 27. Nous sacrifions aux Fravashis des saints ; nous sacrifions aux Fravashis des saintes.

Nous sacrifions à toutes les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des saints depuis Gayô-.Maretan jusqu’à Saoshyailt le victorieux. 28. Nous sacrifions à Verethraghna -, créé par Ahura. Nous sacrifions à Saoshyant, le victorieux.

Rituel indien : « Ici le Zot retire de la corne du Mâhrù le nœud de l’Evanghin ’. » 2. Le Génie de la victoire : v. Yasht XIV. Cette ligne et la suivante sont amenées par la mention de Saoshyant dans le paragraphe précédent. 3. Contre-partie de l’opération faite au début du Hâ XV : voir la première h-iryn de ce Hâ : y lire « le nœud de l’Evanghin » au lieu de « l’Evanghin ». Rituel irani : « Ici le Zùt prend le Uarsoin duMahrù, relève ( ?) le dalûsh, le remet à sa place dans le faisceau ; ôte le frdgâm qui est au bas du Barsôm et met [le tout] dans le Mâhi-L’i’. »

Zôt et Râspi ensemble :

Nous sacrifions à ce Baresma^ avec la libation, avec le lien pieusement lié. Nous sacrifions à notre âme : nous sacrifions à notre Fravashi. 29. Nous sacrifions à toutes les divinités saintes. Nous sacrifions à tous les maîtres de sainteté ; à l’heure où préside Hàvani ; à l’heure où président Sàvanhi et Visya ; à l’heure où préside le plus grand des Ratus. Yénhê hâtàm.

Le Râspi, debout, à la gauche du Zôt " :

A toi le bien, le bien suprême’, qui revient de droit à un Zaotar^ ! Puisses-tu mériter la récompense que peut mériter un Zaotar, riche en bonnes pensées, riche en bonnes paroles, riche en bonnes actions ! Le Zôt redresse le vase renversé devant le Màhrù" et dit : 31. Que vous advienne le bien suprême !

Point ne vous advienne le mal suprême !

Point ne m’advienne le mal suprême !

En récitant ces dix Ahuna vairya et ces dix Ashem, le Râspi met au feu dix Esmbôê. 4. Contre-partie de l’opération du rite irani décrite pages 139-140. Texte du ntrang : danâ j’wàk barsôm min mdhrûi lâlâ yansagûnishn ; dalûsh barâ vipàsiskn ( ?), Ivatd jivdk nafshd asai’ùnishn ; frdgâm pun bûn i barsôm apâi (lire apâjl) kunishn, Ivotd mdhrûk anakhtûnishn. — Le mot vipds’uhn (les trois premières lettres sont incertaines ) doit répondre au terme afrnzislin de l’opération primitive (p. 139) et indiquer que le dalûsh est ramené à la position horizontale. Le frdgdm est la tige déposée sur les pieds du Mâhrù.

5. Peut-être : « nous offrons en sacrifice ceBaresman… ». 6. Dans Pt* : Rdspîgpun gds î farbartardn min ragld gûflan ; « le Râspig, debout, à la place du Farbartâr, dit ». Il doit manquer ici un nirang ; car si le Ràspi prend le rôle de Farbartàr, c’est pour présenter quelque chose au Zôt. 7. Imité de XLlll, 3 a.

8. hvâvôya yat zaolhrè ; hvàvôya est formé de liva sur l’analogie de niâvôya « à moi », litt. « qui est à un zaotar l’ayant comme sien ». 9. Voir la seconde kirgd de la page 248.

T I 48

Le Zôt et le Râspi ensemble :
Yathâ ahû vairyô (10 fois).

Ashem vohû (10 fois).

Nous sacrifions à l’Ahuna vairya.

Nous sacrifions à l’Ashem très bon, très beau, immortel, bienfaisant.

Nous sacrifions au Fshûshô-mâthra du Hadhaokhta 10[977].

Nous sacrifions à tout l’ensemble des Staota yêsnya 11[978].

Nous sacrifions aux Staota yêsnya, créés au début du monde.

Yênhê hâtâm.

Yathâ ahû vairyô (2 fois).

En récitant ces deux Ahuna vairya, le Zôt défait deux des nœuds qui lient l’Evanghin au Mâhrû.

Le Zôt.
Yathâ ahù vairyô. Le désir du Seigneur... que le Zaotar me le dise !
Le Râspî.
Le désir du Seigneur... que ce prêtre Zaotar me le dise !
Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !





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a




HÂ 60 (SP. 59)




Ce Hâ est constitué par une série de bénédictions en faveur de la maison du fidèle. Il forme la partie essentielle de la « Bénédiction des justes », l’Âfringân Dahmân (v. vol. II).

Il est désigné dans l’Avesta même (Hâ suivant, § 1) sous le nom de dahma vanuhi âfriti « la juste, bonne Bénédiction » ou « la bonne Bénédiction du juste », mots qui, comme Ashem, désignent à la fois et une abstraction divine (v. Hâ I, 15, note 61) et la prière liturgique qui la glorifie.


Outre la traduction pehlvie, j’ai utilisé pour ce Hâune traduction sanscrite de l’Afringân Dahmân qui se trouve dans le manuscrit Burnouf 3, p. 95.

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Le Zôt remplit d’eau dans la cuve la coupe redressée au pied du Mâhrû et la place près du Hâvan.


Zôt et Râspî ensemble :


1 1[979]. « Que cet homme atteigne le bonheur suprême, qui nous enseignera les voies pures de la bienfaisance ! [Qu’il l’atteigne] dans le monde des corps et dans celui de l’esprit, oui, dans les mondes même où réside Ahura ; l’homme généreux, pareil à toi, connaissant le bien et bienfaisant, ô Mazda ! » Le Zôl seul. Le Râspi miM, do.V/i^sm/jih : sur le feu. 2. Puissent venir dans celle demeure- les plaisirs, les faveurs, les dons, les bons accueils fails auxjuslesM

Puissent s’élever en celte maison Sainteté et Souveraineté, Fortune, Gloire et Bien-être, et longue suprématie dans celte [Religion d’Ahura"*, de Zaralhushlra !

Que ne périsse point’ dans cette maison le troupeau ! Que n’y périsse point la Sainteté ! Que n’y périsse point la force du fidèle ! Que n’y périsse point la loi d’Ahura** !

4 (7). Que viennent ici les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes, apportant avec elle les vertus d’Ashi’, aussi loin que la terre s’étend, que les rivières s’allongent, que le soleil monte % pour favoriser les bons, pour arrêter les méchants", pour faire grandir l’Éclat et la Gloire’". 5(8). Puisse dans cette demeure Sraosha abattre l’Indocilité’", la Paix 2. Sous la forme des bénédictions qui les récompensent (ô dann mân yàmatûndnd pun dfrîn).

3. ashaonàm kbshnùtasca asLayasca vyàdaibislica paitizantayasca : formule parallèle à celles qui annoncent le bonheur à la maison où le juste a été liiishnûto atbishtô, c’est-à-dire où on lui a fait plaisir et où on ne l’a pas ofîensé (Vd. IX, 39, 156) ; où Sraosha et le juste ont été reçus avec amitié et bénédiction, frjù frithô paitizaùtô (Y. LVII, 34). — vjâdail)isLcâ, litt. « avec les vyâdà » ; vyâdà zz barâdahishn, viçishtaddlayas ; cf. XXXVIII, 5.

4. daregliô-fratematliwein, dèr frâjlàm faUh , pêshpà’ih ; d’irghaprnbliûtvamca anayd dinayd : « la magistrature suprême de la religion ». Glose : « on sait que la dignité de Maubadàn Maubad ne peut pas se produire dans toute famille : puisse dans cette maison naître un fils qui garde le nom de Maubadàn Maubad » [c’est-à-dire qui y maintienne la succession de la prêtrise suprême] ! 5. asistitem, anasUiishn, anaçvara, « qui ne périt pas » ; asishtem se décompose donc en a-sislitem ; sishtem vient d’un verbe syah qui parait dans syôdùm= naslnît « faites périr », Y. XLVllI, 7, et dans le pehlvi afsilùnilan « dépérir ». 3. ttiaêshô, la loi civile, la justice : v. Vp. I, note 50. 7. Ces vertus (baèsiiaza) sont définies : « la richesse qui vient de la vertu, tàodnlgîh min frdrûnih » : cf. LU, 1-2 et I, note 61.

8. Tous les biens de la terre, des eaux, du ciel : cf. au vol. II, le Xamdzl Ormazd, § 5.

9. ishtéê Tanhanhàm paitishtâtéè àtaranàm ; litt. « pour vouloir du bien aux bous, etc. ».

10. Sraoshô a-srushtim ; cf. p. 358, note 3. abattre la Discorde", la Libéralité l’Avarice, la Modestie l’Orgueil’-, la Parole de vérité la Parole de mensonge, et Asha la Druj ! 6 (9). De sorte que les Amesha-Spentas puissent toujours dans cette maison demander au fidèle obéissant *^ les bons sacrifices et les bonnes prières, le bon sacrifice et la bonne prière’*, et bonne ofTrande, ofTrande de plaisir, offrande d’assistance’^ jusqu’au jour de la longue récompense’ ^.

7 (12). Que jamais dans cette demeure ne périsse le bonbeur de la Gloire, le bonbeur de la fortune, le bonheur d’une descendance bien douée’% ni la longue compagnie du bonbeur’% de la bonne Ashi-’^ ! Le Zôt.

8. Vasasca". — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien ! 9. Donnez puissance au bon, impuissance au méchant ! Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut ! Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit, emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant ! contrarié, ne pouvant rien de ce qu’il veut !

11. Akhshtish aii-àl ; hshtim, la Paix [abattre] la Non-Paix. 12. Armaîti Tarùmaitîm ; ou « .rmaiti [abattre] Tarômaiti »:cf. page —M. [^13. sraosbadha ashadlia « de Sraosha, d’Asha », c’est-à-dire du fidèle, personnifié par.sha, qui suit la parole du Dastùr, personnifié par Sraosha. 14. D’après le pehlvi la formule au pluriel désigne le culte des Amshaspands hommes, la formule au singulier le culte des Amshaspands femmes ; ce qui est exact, si Spefita-Armaiti est le seul Amshaspand femme (cf. page 175, note). 15. liuberetim ushlal>cretiiii Tantalierelim ; ces termes sont définis Y. LXII [LXI], 1. Le premier désigne simplement une offrande [mandùn ijahbûnlan « donner quelque chose » ) ; le second est « l’acte de rendre heureux ou de protéger » (dpâtànakth ii pânakih karlan); le troisième est « assistance et charitable intercession de quelque sorte » {pun hamdk rds aijijnvUi ù jàtakgoMh kartaiv. Sur le jdtakgâbih {jddangôi), voir Vp. Jll, note 4.

16. Litt. « jusqu’à la longue obtention personnelle » de la récompense céleste: à daregbât hvâ-hairjàt, zakê dêr bnafshd bùrtdr yahvûnad zak 7nizd). 17. zaliit, afsihât ; de zali vient zahya, zanishtiômand (LUI, 8 b). 18. âsna frazainfish, àsnûtak farzand, suçitas putras ; cf. LXII, 5. 19. Lvàthrô-disyèbê, litt. [en compagnie] « de ce qui nous montre [nous fait goûter] le bonheur »; c’est-à-dire avec le bonheur ici-bas. 20. La compagnie d’Ashi Vanuhi au ciel {paraloke Laxmimûrlyd saha uttamayâ yâ dirghakâlam sammiçro bhavdmas).

21. HâVIII, 5-7. 10. Moi, Zaralhushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays à penser, à parler, à agir conformément à cette religion,

Zôt et Ràspl ensemble :

qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra. 1 1 (17) --. Ayant joie de l’esprit et félicité de l’âme -’, nous goûterons en personne le bonheur au Paradis, venant près de toi, ô Ahura Mazda. 12.0 très bon Asha, ô très bel Asha, puissions-nous te voir, puissions-nous t’aborder, puissions-nous être en ta compagnie ! Ashem vohû {’■2 fois tout le paragraphe). 13. Yathâ ahû vairyô {4 fois). — Ashem vohû (5 fois). Nous sacrifions à l’Ashem très bon, très beau, immortel, bienfaisant. Yênhê hâtâm.

22. §§ 11-43 sont répétés Hà LXXl, 29-31, après un vasasca. 23. Cf. l’Aûffemaidè, §3. — jatha nù ùonbùm shyàtô maiiào rabishtô urvànô hvâthravaitisli tanvô lienti ; la fausse lecture de J% H’, yàonhûm, met sur la voie de la construction : àoûhàm se rapporte à tanvô et le sens littéral est : « comme d’eu.K (les corps) sont joyeux les esprits et bienheureuses les âmes, [ainsi] sont heureux nos corps du Paradis (anhéush, J’, K’), de nous venant près d’Ahura, ô Mazda ! <>

HÂ 61 (SP. 60)

Exaltation de la puissance antidémoniaque de l’Ahuna vairya, de l’Ashem vohû, du Yênhê hâtam et de l’Âfringân Dahmân.

Ce Hâ est répété à la fin du Yasna (Hâ LXXII) comme pour marquer la consommation du sacrifice par l’écrasement des démons.

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Le Zôt seul.
1. Nous envoyons 1[980] l’Ahuna vairya de la terre au ciel 2[981] ; nous proclamons l’excellent Ashem de la terre au ciel ; nous proclamons le Yênhê hâtam qui accompagne tout bon sacrifice 3[982], de la terre au ciel ; nous proclamons la juste, bonne Bénédiction du juste saint 4[983] de la terre au ciel ;
2 [5]. pour combattre et pour détruire Angra-Mainyu avec sa création mauvaise, pleine de mort ;

pour coinballre et pour détruire les sorciers et les sorcières "^ ; pour combattre et pour détruire le sorcier et la sorcière 3 [S), pour combattre et pour détruire les Kayadha et les Kayêidhi ’ ; pour comiiattre et pour détruire le Kayadha et la Kayêidhi ; pour combattre et pour détruire les larrons et les brigands ; pour combattre et pour détruire la Magie* et les magiciens ; pour combattre et pour détruire celui qui fait tort à Mithra, celui qui ment à Mithra ’ ;

4 (’3). pour combattre et pour détruire les meurtriers du juste, les persécuteurs du juste ;

pour combattre et pour détruire l’impie Ashemaogha, et le tyran aux mille morts ;

pour combattre et pour détruire tous les méchants qui pensent le mal, qui disent le mal, qui font le mal, ô Spitama Zarathuslra ! 5 (16). Quand chasserons-nous, quand chasserons-nous laDruj " ? Quand nous, les Saoshyanls ’-, chasserons-nous d’ici la Druj ? Quand la chasse- 5. kahvarediianàin, traduit gadd kâslâr « qui diminue le hvarenô (la Gloire et la Fortune) ». Le sens à attacher à celte traduction est donné par l’arménien kakhard y6ï ;ç, çap[Aay.£J ;, où M. de Lagarde a reconnu un emprunt du zend Kalivaredha. 6. Tel ou tel Kahvaredha : l’individu après l’espèce. 7. Voir plus haut, LVII, 15.

8. Zaùdàm. « Le zand est le prophète (lire : la prophétie ? faghtâmbarih) des magiciens, et c’est par le zand que l’on peut faire la magie » (zand paghtâmbar (= : fatgâmbar ) î yâlûkdn u pun zand yâtùkik shnyat kartan). yâtùkih ou « magie » désigne la religion d’Ahriman par opposition à celle d’Ormazd, dite gàsdniglh (Y. XLV, note b). Le Minôkhard compte au nombre des grands crimes religieux la zandîki, qui consiste à croire qu’il peut venir du bien d’Ahriman et des dévs [Aharmanàl devebhyaçca çuhliam manyate ; XXXVI, 16). 11 s’agit sans doute de ces sectes adoratrices du diable, dont les Yezidis et les Hhaitân parast sont le spécimen moderne (cf. les Euchiles de Psellus, De operalione daemonum, 3). Sous les Sassanides et les Arabes on étendit le nom de zandîk aux Manichéens et aux athées, et on le rattacha artificiellement au nom du zend, zanti « le commentaire traditionnel de l’Avesta », les sectes ayant essayé, d’après un procédé bien connu, de faire passer leurs hérésies, destructrices des dogmes révélés, sous le couvert de la tradition plus maniable et indéfiniment extensible [Maçoudi, II, 167 ; Journal asiatique, 1884, 1, 362 sq.). 9. Les Milhradruj, les parjures. VoirleMihir Yasht. 10. Voir Yasna IX, note 57.

11. Cité des Gàthas, Y. XLIV. 13 b.

12. Voir Yasna IX, note 7. rons-nous, de sorte que tout-puissants nous l’exterminions, impuissante, des sept Karshvares de la terre !

Pour combattre et pour détruire tout le monde du mal, « en chantant la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage » 13.

13. Cité des Gâthas : XLV, 6 b ; cf LII, 4 [LI, 14].





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HÂ 62 (SP. 61). — ÂTASH NYÂYISH



Ce Hâ forme la partie essentielle de l’Âtash Nyâyish, la Prière du feu, et dans le manuscrit Pt4 il en porte le titre. C’est la partie du sacrifice consacrée à l’adoration du feu.


Outre la traduction pehlvie, il existe de ce Hâ une traduction sanscrite (fonds Burnouf3, pp. 54-66) et une traduction persane (East India Office Library, XXV, 43), publiées l’une et l’autre dans les Études iraniennes, II, 309-318).

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Le Zôt lève le Barsom du Barsomdân, le prend dans sa main gauche et pousse à mi-hauteur dans le faisceau le Zôrtâê ;.il prend dans sa main droite le taê qui est au pied du Mâhrû (le Parâgâm), prend la soucoupe à Jîvâm de dessus le Hâvan, la met sur la table, et debout, en face du feu qu’il regarde, dit ce qui suit en compagnie du Ràspî, qui jette au feu des parfums 1[984] :


Le Zôt ef le Râspî ;


Yathà ahù vairyô (2 fois).


1. Yasnemca. — Je te souhaite, ô Âtar, fils d’Ahura Mazda, sacrifice et prière ; et bonne offrande, offrande de plaisir, offrande d’assistance 1[985].

Tu mérites le sacrifice, lu mérites la prière : puisses-tu recevoir le sacrifice, recevoir la prière dans la demeure des hommes ! Bonheur à l’homme qui t’offre — tout le sacrifice la bûche en main, le Baresman en main, l’offrande de la vache* en main, le mortier en main ! 2 [5]. Puisses-tu avoir bon bois, bon parfum, bons aliments, bonne provision ° ! Puisses-tu être entretenu par des hommes faits*, entretenu par des hommes vertueux, ô Feu, fils d’Ahura Mazda ! 3 (7). Puisses-tu brûler dans celte maison, toujours brûler dans celte maison ! Puisses-tu éclairer dans celle maison, grandir dans cette maison, toute la durée du temps, jusqu’à l’heure de l’heureux nouveau monde’et durant même le bon et heureux nouveau monde !

4 (10). Feu, fils d’Ahura Mazda, donne-moi vite le bien-être, vite la subsistance, vite la vie ; donne-moi abondance de bien-être, abondance de subsistance, abondance de ie’^ ! Donne-moi la sagesse et la prospérité’; donne-moi une langue agile « ^ ; donne à mon âme » ! Donne-moi la mé2. Qui t’oH’re régulièrement, toujours.

3. fràyazâitê ; d"ua bout à l’autre.

4. Littéralemeat:« la vactie en main >> g-aozastù; l’offrande de la vache est double, viande et lait, ce qui fait que le commentaire hésite généralement dans la traduction de jfao:/ ! y, U mon patnâsag ijamalalùnit « le lait ; quelques-unes disent le palnâsag »; patiuisag est une forme de la viande (cf. Vd. XIV, 8, texte et note), qui a pour synonyme pa/Aô/"/ (Vd. III, 1), c’est-à-dire de la viande broyée (cf. persan A « /<a). D’après la liturgie de ce Hà, il s’agit du jiv:la traduction persane de Londres a en marge j^ jÇ,.

5. dàityô-upasayêni; la traduction sanscrite a:sadâcdriiitca mushtir bhthjdl, yat paçcàt poshanasamaije kâshtam vimucyale sa mus/Uis ; c’est le fagot délié pour l’entretien du feu pendant la nuit TrÂmjî).

6. pereoàyusli Larcthri daliniàyusli liaretliri, pùrnàî sarddr dahmdn savddr ; c’est-à-dire puissent les enfants de cette maison arriver à l’âge d’homme et puissent ses habitants être des hommes de bien !

7. La frasliô-kereti; c’est-à-dire jusqu’à la vie future. Cf. Y. IX, note 81. 8. Glose:aman tiz yahbûn apamàn kabad yahbûn « donne-nous vite et donne-nous beaucoup ».

9. spànô ; peut-être mieux « sagacité »; le mot est traduit littéralement afziinîyth « accroissement », mais semble interprété au sens intellectuel : aîg/i min mandîun kabad mandùm khavUùnam « c’est-à-dire que de quelque chose je vois beaucoup ». 10. khshviwrein Lizvàm, shipdk hûzvdnih, odamân hûzvdn pun kdri d’in shipâk >jakvûndt « agilité de langue, de sorte que nous ayons langue agile dans les choses de la religion » ; cf. ^Ijj t-i. « éloquent ».

H. Donne-lui le salut : odamdn ravdn ahlav yahvûnât « pour que mon âme soit sauvée ».


mémoire ; et ensuite l’intelligence qui va grandissante 12[986] et celle qui n’a point besoin d’étude 13[987] ; et ensuite la vaillance virile,
5 (1). « au pied ferme ». En note : (Cf. Yt. X, 61, n. 100.), qui jamais ne s’endort 14[988], vite levée 15[989], toujours en éveil ;

et des enfants pour me protéger, bien doués 16[990], gouverneurs de la terre 17[991], chefs d’assemblée 18[992] ; de belle taille, bons, délivrant de l’angoisse 19[993] ; de belle intelligence, capables de faire prospérer ma maison, mon bourg, mon district, mon pays, mon empire 20[994].

6 (16). feu, fils d’Ahura Mazda, donne-moi, quelle que soit mon indignité 21[995],
à présent et à tout jamais, le Paradis éclatant et bienheureux des justes.

Puissé-je obtenir la bonne récompense : bonne renommée 22[996], et pour mon âme paix de conscience à jamais 23[997] !
7 (18). Le feu d’Ahura Mazda s’adresse à tous ceux dont il cuit le repas et les banquets 24[998]. Il leur demande à tous bonne offrande, offrande de plaisir, offrande d’assistance, ô Spitama.
8 (21). De tous ceux qui passent le feu regarde les mains : « Qu’est-ce que l’ami apporte à l’ami ? Celui qui va et vient à celui qui ne peut bouger 25[999] ? »

Nous adorons le Feu bienfaisant, vigoureux, qui est un guerrier 26[1000].
9 (24). Et si l’homme lui apporte du bois pieusement apporté, un Baresman pieusement lié en faisceau, ou de la plante Hadhànaêpaîa ; alors le feu d’Ahura, satisfait, sans déplaisir, bien rassasié 27[1001], le bénit :

« Ici présenter au feu le Hôm et l’Urvaràm 28[1002]. »

10 (27). « Puissent venir à toi troupeaux de bœufs et nombre d’enfants mâles ! Puisse venir à toi le vœu de ton esprit, le vœu de ta conscience ! Puisses-tu vivre dans la joie de la conscience toutes les nuits que tu vivras ! »

Telle est la bénédiction que le feu donne à celui qui lui apporte un bois sec, que la lumière du jour a regardé 29[1003] et purifié dans un pieux désir.
En bàj :
Que le Seigneur Auhrmazd fasse venir l’accroissement des hommes, des espèces humaines, de toutes les espèces ; la participation des bons à ma bonne religion mazdéenne, la connaissance, la foi, la bonté ! Ainsi soit-il 30[1004] !


11. Ashem vohû (3 fois) !

En récitant ces trois Ashem vohû, le Zôt, qui s’est rassis, verse trois gouttes de la coupe qui est sur le Hâvan [la coupe de zôhr] dans la coupe qui est près du Hàvan 31[1005] saisit la première et en touche trois fois le Hâvan et le Barsom en disant : }}

Nous commençons 32[1006] [le culte] des bonnes eaux. J’appelle au sacrifice l’offrande aux eaux, leur venue, et leur acceptation 33[1007].
Il remet ensuite la coupe [à zôhr] sur le Hâvan.

12. Fravarânê. — Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushlra, ennemi des Daêvas, seclateur delà loi d’Ahura : En l’honneur de llâvani, saint, maître de sainteté ; pour lui sacrifier, le prier, le réjouir, le glorifier, etc. ^*. LeZôt.

13. Le désir du Seigneur... que le Zaolar me le dise ! Le Jiâsp’i.

Le désir du Seigneur... que ce prêtre Zaotar me le dise Le Zôt.

C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame 1 Le rituel irani, après les mots « et purifié dans un saint désir » (§ 10), a l’indication suivante, omise à tort dans la kityà, et qui est la contre-partie nécessaire de la kiri/d initiale (cf. le nirimff de la note 1 ) : Akhar Barsôm frôt ol Mâhrûk anakhtàntan « remettre le Barsôm sur le Mail ni ».

Puis vient le niran/j : :ôhr sar vakhdûntan u zôhr burâ nikiritan « prendre la coupe de zôhr parle bord[ ? la soulever duHàvan] et regarder le zôhr]. » Viennent enfin, après le signe de la fin du chapitre, les mots apzâr (a p z a r) bùn qu’il faut certainement lire àp-zô/ir (a p z v a r) bûn : « Ici commence Yâp-zôhr n .

34.^12 = l,2’2.



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HÂS 63-69 (SP. 62-68). — ÂB-ZÔHR



Ici commence le sacrifice aux Eaux, vulgairement appelé âb-zôr, , pour âb-zôhr, en pehlvi âp-zôhr (v. Hâ précédent, fin), c’est-à-dire « offrande de libations à la divinité des Eaux ». L’âb-zôhr occupe tout le reste du Yasna. Néanmoins les trois derniers Hâs peuvent en être séparés et être considérés comme une récapitulation et une conclusion de tout le Yasna. Pour plus de clarté, nous donnons ici l’analyse de tous les Hàs de l’Âb-zôhr.

Les deux premiers Hâs servent de transition entre le sacrifice au feu (Hâ LXII) et le sacrifice à l’eau.


Hâ LXIII. Début de l’âb-zôhr : annonce du nouveau sacrifice au moyen des formules liturgiques ordinaires ; préparation de la liturgie de l’Âbzôhr.


Hâ LXIV. Récitation du Hâ Kat moi urvâ, §§ 7-11, avec application symbolique au culte du feu.


Hâ LXV. Glorification de la grande déesse des Eaux, Ardvi Sûra Anâhita (§§ 1-5 = Abân Nyâyish, 2-6) ; on demande sa bénédiction (§§ 7-8).

Quelle est la liturgie à suivre dans le culte d’Ardvi Sûra Anâhita (§§ 9-10). Faveurs demandées à Ardvi Sûra Anâhita (§§ 11-19).


Hâs LXVI-LXVII. Consécration de l’offrande aux Yazatas (Hâ LXVI), aux Fravashis (LXVII, 1-5) et aux diverses espèces d’eaux (LXVII, 6-8).


Hâ LXYIII. Consommation du sacrifice. Offrande réelle des libations aux Eaux en général, invoquées sous le nom d’Ahurâni.


Hâ LXIX. Formules liturgiques.






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HÂ 63 (SP. 62). — ÂB-ZÔHR




Le Zôt remet en place le frâgâm sur le pied du Màhrù, retire du Barsom le jivâm tâê, le trempe dans le jîvâm, en humecte le Barsom et dit avec le Râspî :


1 1[1008]. Yênhê mê ashât hacâ… « Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres, en retour de leur sainteté, à ces êtres, qui ont été et qui sont, je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service » (pairicâ jasâi vantâ).

Vohû khshathrem vairîm… « Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune. »

2 2[1009]. Seraoshô idhâ astû… « Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les Bonnes Eaux et les Fravashis des justes, qui veulent le bien à nos âmes, du commencement [du sacrifice] à la fin !

« Oui, que prêtent l’oreille à ce sacrifice les Bonnes Eaux et les Fravashis des justes, qui veulent le bien à nos âmes ! »


Le Zôt insère le Zôr tâe dans le Barsom.


Nous sacrifions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions aux Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants.

Nous sacrifions aux Eaux.

Nous sacrifions aux âmes et aux Fravashis des saints.

Yênhê hâtâm.

Yathâ ahû vairyô (4 fois).

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APPENDICE




Le rituel irani est ici beaucoup plus développé. Au commencement, comme dans la kirijù initiale (précédente), le Zôt trempe le zArtàc (appelé ici frâfjâm) dans le jivdm ; au mot vanta, il le met en dalâsh^ h droite ; puis il prend le z-nhr’K

Aux mots Ahurem Mazdâm, il porte [le zôhr^ au milieu du Barsom ; au mot yazamaidê « nous sacrifions », il soulève la coupe de zôhr à quatre doigts de la tête du Barsom’ A Araeshâ-Spentâ yazamaidê << nous sacrifions aux Amesha-Spentas », [il la porte] à la tête du Barsom". A apô at yazamaidê « nous sacrifions aux eaux », [il la porte] à la gauche du Barsom, à quatre doigts de la tête". Au mot urunasca « aux âmes », [il la porte] à la droite du Barsom, à quatre doigts’ [du bout ?].

3. Voir plus haut, pages 139-140, la description du datûsk. A. frngâm pun jîv kunishn ; pini vafità min i/adâ dashan pun dalûslt yadrûnishn ; akhar zôhr madain vak/idtmt.

5. Ahurem mazdàm, pun miyànak Barsom madam âl yadrûnit ; astiavanem ashaliê rnlùui yazamaidê, madam var zôhrak min rôishdî Bàrsôm pun 4 anrjûst. — La tète du Barsom {rôishd) s’oppose au bout (bûn), le bout éUint l’extrémité de la tige qui, sur l’arbre, était la plus proche du tronc, et la tête celle qui était la plus proche de la pointe terminale. Cf. Hâ LXXI, le n( ?’« ?i^ final qui est la contre-partie de celui-ci. 6. Ameshâ Spentâ ... yazamaidê, frdjlàm rôishd Barsom. 7. apô at yazamaidê, madam hôUar i Barsom pun var i zôhrak min rôislià Barsûn [lire Barsom] pun 4 angûst.

8. urunasca, ol dashantarî Barsom pun var î zôhrak ham tlûn pun 4 angûsl. Aux mots Fravashîmca yazamaidê « nous sacrifions à la Fravashi », mettre le bord de la coupe au milieu du Barsom". Au mol shyaothenanâm (dans l’Ahuna vairya) le reporter à la lête du Barsom. — Placer la coupe de zôhr au milieu du Barsom et du Màhrû’" [sur la table].

Ce nirang et ceux du Hâ suivant sont de ceux dout l’antiquité et l’authenticité sont le mieux attestées ; car ils dérivent de textes zends liturgiques conservés dans le Nîrangistân et qui appartenaient au Huspâram. En voici le texte accompagné du Commentaire pehlvi : Yat zaota Ahurem Uaztliiiu yazàiti madhimùi haresmàn paiti-harùit : nmat Zôl Auhrmazd yazbakhûn’tt, a’igh dann Apastâk yamallûn’it ai àigh Ahurem Mazdàm, pun miyânnk Barsom madam ai yadrûnU ;

Anieshé Speilté jazaiti fràtemâi [sic) baresniàn paîti-harôit : amat Amahlaspandân yazbakhiinU pnn zagi mns shaplr sham ( ?) fràjlûm pun Barsam madam di yadrùn’il . apô at yazamaidê haotemài liaresmùn paiti-barôit : amat mià Uîm yazhakliànU ol hâitûm i Barsam madam diyàdrûn’tl pun var i zôhrak. asliàiinàmoa urunasca fravasliisca yazamaidê ashnùtemài (lire dashnôtemài) haresmàn paiti-barùit : amat dhlavân [ravân] frôhâr yazbakhûn’tt ol dasliantûm pun Barsom madam di yadrùnU pun asar’th ( ?) zôhrak . vispaêîl)yô yasnô-keretaêil>yô madhemai haresmê paiti-l)arôi} : pin) harvispin yazbakhûnishn kartdrih pun yênhê hâtàm pun miynnak Barsom madam di yadrûnU pun var t zôhrak.

Voici la traduction du zend : les explications entre crochets sont prises du Commentaire pehlvi ; les mots entre parenthèses sont de nous : « Quand le Zaotar sacrifie à Aliura Mazda [c’est-à-dire prononce les mots Ahurem Mazdàm yazamaidê], il porte (le :d/M’ ?) au milieu duBaresman. « Quand il sacrifie aux Amesha-Spentas, il le porte à l’avant du Baresman. « Quand il dit : « nous sacrifions aux Eaux », il le porte à la gauche du Baresman.

« Quand il dit : « nous sacrifions aux âmes et aux Fravashis des saints », il le porte à la droite du Baresman.

« A tous les achèvements de sacrifice [c’est-à-dire à tous les Yèrihè hâtàm ; cf. p. 364, n. 34], il le porte au milieu du Baresman. » 0. Fravashîmca yazamaidê, pun miydnak Barsom sar i var î zôhrak. "10. Yathâ ahù vairyô pun shyaothenanâm frâjtar yadrûnishn ol rôishà i Barsom. — Vicdnst od jîvdk casrûshâmrût’ig gavis/in, zôr madam miyânak Barsom u Mùhrûk anakhlûnlan. La difficulté de ces textes vient de l’absence de régime au verbe paitibarôit et de l’incertitude du sens précis à attacher aux mots madhemâi, fratemâi, haotemâi, dashnôtemâi. Mais les nirangs pehlvis prouvent que c’est le zôhr qui fait le tour du Barsom ; quant aux termes madhemài, fratemâi, haotemâi, dashnôtemâi, ils répondent aux termes miyanac, rôishâ, hôitar, dashantar, ce qui détermine leur sens et prouve que madhemài Baresmân est « le milieu du faisceau du Baresman », fratemâi, l’extrémité antérieure, « la tête ».

Le symbolisme de ces opérations est transparent : le Baresman représente la nature végétale, le zôhr représente les eaux : on met le zohr en contact idéal avec le Baresman pour pénétrer toute la flore des vertus de l’eau et féconder la terre.






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HÂ 64 (SP. 63). — ÂB-ZÔHR


(Voir page 393.)




Le Zôt seul.


1. « Pour soutenir le monde du Bien, ils se lèveront 1[1010].

2 2[1011]. « Moi qui, pour dire votre parole, lève la voix, ô Mazda ; moi, l’ami qui vous apporte piété et prière, moi, Zarathushtra, donnez-moi la libre voie de l’intelligence et de la parole, pour que j’enseigne en Vohu Manô ceux qui sont rangés sous moi.

3. « Vous, les vaillants adorables, je m’arme de votre prière pour me rendre au Pont. O Mazda, Asha et Vohu Manô, conduisez-moi là et venez à mon secours (avanhê).


Le Zôt, au mot avanhê, tourne vers l’est le Mâhrû qui est du côté du feu ; aux mots mat vâo padâish, il tourne l’autre Mâhrû qui est de son côté 3[1012].


Zôt et Râspî ensemble :


« 4. Chantant en paroles (mat vâo padâish) Le Zôt seul.

d’abondance, je vous aborde, ô Mazda, les mains tendues ; je vous aborde, ô Asha, avec offrandes et prières ; je vous aborde avec les vertus de Vohu Manô.

5. « Oui, avec ces sacrifices, je vais à vous en chantant vos louanges, ô Mazda, ô Asha, avec les œuvres de Vohu Manô ; ainsi, en retour de ma dévotion, serai-je maître de mes vœux ; ainsi saisirai-je le désir du sage. 6. « Toutes les œuvres que je ferai et celles que j’ai faites auparavant, et qui réjouissent les yeux de Vohu Manô, à la lumière du soled, à l’accroissement du jour et à l’aube, [je les donne] en prière à vous, ô Asha, ô Mazda Ahura !

7. « J’aurai force pour vous louer avec ma bouche, ô Mazda, avec toute la sainteté que je puis et désire. Donnez-moi en retour dans ce monde la prospérité de Vohu Manô : donnez tout ce que peuvent souhaiter vos loyaux serviteurs.





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APPENDICE





Le rituel indien a laissé tomber toute une série d’opérations conservées dans les manuscrits liturgiques.

Après le mot avahhê, « le Zôt prend le Barsôm du Màhrû et fait un pas de la place du Zôt à la place du Farbartàr » *, c’est-à-dire à sa gauche, au nord-est (voir Vispéred, III, 1).

De là il se dirige vers le feu : aux mots mat vâo, il fait un autre pas et fait hommage {namdz) au zôhr ; au mot padâish, il fait un autre pas et fait namdz au zôhr ; aux motsyâ frasrûtâ îzhayâo, il fait un autre pas jusqu’à la place de YAbarl ’ (au sud-est, à la gauche du feu) Ml récite alors 4. barsôm min Màhrûk lâlâ yansagûnishn min Zôt-gâs gâmê pun kôst i Farbartâràn frdj anakhtûnishn.

5. Ij’Ahart, le prêtre qui porte l’eau.

6. danà jivàk barsôm min barsômdnn lâlâ t/atisagûnisfin barâ ê (lire gdm-êl) gâsî Farbartâràn ozalùtiishn ; mat vâo, bû» kîoiishn pun ravishn od ô hûn i Atâsh-gâs od Laithjàvareshtàm èa)’« gavishn ; mtvâo, fgâmêrâj anakhtûnishn, namdz olzôhryadrûnishn ; padâish, gâmê namâz ol zôhr yadrûnishn ; yâ frasrùtà izhayào, gâmê frâj anakhtûnishn barâ ol <jàs âbartàn ozalûnish. Littéralement : « ici prendre le Barsôm du Màhrù et marcher vers la place de Farbartàr (n’irang répété inutilement) ; à mat vâo, se mettre en marche vers TAtash-gàs et réciter jusqu’à haithyà-vareshtàm (jusqu’à la fin du Hâ) : à mat vâo, faire un pas et faire hommage au zôhr ; à padâish, faire un pas ; faire hommage au zôhr ; à yâ frasrûtâ izhayào, faire un pas, aller à la place de l’Abart ».

— Le namâz au zôhr et au feu consiste sans doute en un geste d’hommage, en une inclination vers la coupe de zôhr et vers le feu, non en la récitation d’un oamasetê qui interromprait la récitation du texte sacré. le reste de l’hymne, fait hommage au feu et revient à sa place’. Autrement dit, le Zôl, le Barsôm en main, se rend vers le feu le long de la ligne de l’est, ce que le rituel indien exprime d’une façon sommaire, et sans déranger le Zôt, en tournant le Mâhrû à l’est.

La partie du Varshtmânsar Nask relative à ce Hâ fait déjà allusion à ce Nîrang et y voit un symbolisme mythique Les trois pas que le Zôt fait hors de sa place, en récitant l’Avesta, après la fin de l’Âtash Nyâyish (Ilâ LXIIl) et en préludant ( ?) à Vàh-zôhr, représentent, dit-il, les trois pas que les Amshaspands, à la fin de toutes leurs conférences avec Zoroastre, ont fait de la terre à la sphère du soleil, en passant par les trois paradis Humât, Hùkht, Hvarsht (bonne pensée, bonne parole, bonne action). 7. namâz ol âtash yadrûnishn liarâ ol zôt-gâs harâ oznlûnislin. M. West a donné la traduction de tout ce Nirang dans sa traduction du Dîniiart, p. 293, notel. 8. madam cim-’t gain 3, min zôt-gns^ Apastàk gavisknihâ frâj sâtûnlan t zôt, akhar mmi/a.^/il pim âtash rôislin, pun farnâpishn ( ? ^ farnâmishn) olmagà-zôhr-barishnih, làlâ hanjUan î Amahlaspandnn, hamài hanjaman i hampûrsagîh Zartûhaslit rôishd, pun 3 gdm min dam’ik ol khûrshêt pdi/ak, pun liûmat, hùklit, liûvarsht [D’tnkart, IX, 43. 7).

9. Les conférences où ils lui ont donné leurs instructions (cf. le Zartushl Namah dans WiLSON, The Parsi religion... unfolded, pp. 49.’ï-499). La liturgie prête certainement à padâish le mot de pas et c’est ainsi que l’entend la traduction pehlvie ; mat vào padûlsh yà frasrùtà izliajào, Ivald pdi lakûm frâj sràyèm pun afzûn, amat ô zôhr rjakhûnt ozalûnam àpastâk ghal yamaliùnam ; le vers étant traduit : « avec pieds de vous je chante avec abondance », et glosé : « quand je vais pour donner le zôhr, je récite l’Avesta ». Mais la construction de padàish avec yà frasrùtà « qui sont chantés », son rapprochement de îzliayào qui rappelle l’expression niratirein àzùtôisli nous disposent à penser que pada est ici le pied au sens métrique (comme pad, Vispéred XVI, 2 Sp.), le sens littéral étant : « je vous aborde avec les pieds chantés d’abondance ». Le n’irang, si cette traduction est exacte, n’est pas né avec le texte et lui a été attaché artificiellement. 51

HÂ 65 (SP. 64). — ÂB-ZÔHR

(Voir page 392.)

1 1[1013]. J’offre le sacrifice (yazâi) à l’Eau Ardvi Sûra Anâhita 2[1014], au loin répandue 3[1015], guérissante, ennemie des Daêvas, fidèle à la loi d’Ahura ; digne de recevoir le sacrifice dans le monde des corps ; digne de recevoir la prière dans le monde des corps ; sainte, qui multiplie ses dons 4[1016] ; sainte, qui multiplie les troupeaux ; sainte, qui multiplie les biens 5[1017] ; sainte, qui multiplie la richesse ; sainte, qui multiplie tout le pays ;

2 (7). qui purifie la semence de tous les mâles 6[1018] ; qui purifie, pour ter, la matrice de toutes les femelles ; qui donne un bon enfantement à toutes les femelles ; qui fait venir à toutes les femelles le lait qu’il faut et tel qu’il faut" ;

3 (11). grande, au loin célèbre ; aussi grande à elle seule que foutes les eaux réunies qui courent sur cette terre "* ;

qui court avec puissance de la hauteur Hukairyaàla mer Vouru-kasha’. 4 (15). Sur toutes les rives la mer Youru-kasha bouillonne’" et tout le centre de la mer Vouru-kasha bouillonne, quand y court, quand s’y précipite " Ardvi Sùra Anâhita ;

qui a mille lacs et mille canaux’— ; chacun de ces lacs, chacun de ces canaux est long de quarante journées de course d’un cavalier bien monté ".

5 (19). De cette seule mienne rivière, un seul canal s’épandrait sur les sept Karshvares de la terre’* ; cette seule mienne rivière porte eaux en tout temps, été et hiver. Celte mienne rivière purifie la semence des mâles, la matrice des femelles, le lait des femelles’^

7. dâitîm ratliwîin : dàitim a rapport à la quantité : cand apw/nt « autant qu’il faut » ; rathwîm à la qualité : bashn.

8. « Toutes les eaux n’ont pas la même valeur : Ardvi Sûr Anâhit vaut toutes les eaux de Khvauiras, des cieux et de la terre, à l’exception de la rivière.rang [le Tigre], créée par Auhrmazd » [Bundaliish, XXIV, 26). 9. « Hùgar, le haut, est [le sommet] d’où l’eau d’Ardvîsùr saute d’une hauteur de mille hommes » [Bundaliish, XII, 5 : cf. Yt. V, 96, 121 ; Yt. XllI, 6). C’est un sommet moins haut que le Taéra (cf. Bund. XII, 4-5), car l’Ardvisùr descend de la sphère des étoiles qui est la plus proche de nous (Comm. pehlvi ad LXV, 1 ; cf. Yt. V, 85). Sur le Hukairja, voir encore Yt. IX, 8 ; XV, 15 ; XVII, 28. — Sur l’Océan Vouru-kasha, voir Vd. V, 15, texte et notes.

10. jaozenti, ayôjêt ; glose kôpinêl « font montagne, font vague » (cf. JÂ ÂfcjS’ « vague » ).

11. f ratacaiti.., frazhgaraiti ; fràj tajét, pun jûl kurlaklli, « court, une à une »… ; fràj r’ijét pun cvkarlaklh « se précipite, d’ensemble ». 12. vairyanâm… apajrhzhâraDàni : vm manash mii’â miydn’, apakhs/i, zak manask dar laklwâr yakâyamîinêt : le var est donc le réservoir et Vapak/ish (apaghzhâra) est le canal par lequell’eau revient à Ardvisùr ( « selon d’autres, par lequel elle se rend ila mer » ). Frâmjî traduit vairya rjoplia « cave, cellule » et apag-LzLàra môrl, paravâha « canal ». Cf. Bundahisli, XIII, 1-2.

13. Un seul de ces apag-hzbàra suffirait à fournir d’eau les sept Karshvares. 44. Le lac en circonférence, le canal en longueur. 15. Vendidad, VII, 46. Le Zôl seul.

6 (22). Des justes qui sont et de ceux qui ont été, fie ceux qui sont nés et de ceux qui sont à naître, que viennent ici les Fravashis, nous apporter "* l’eau la plus proche ;

7 (24). mais non pas, Eaux, à celui de nous qui pense le mal, ni à celui qui dit le mal, ni à celui qui fait le mal, ni à l’irréligieux ’* ; ni à celui qui fait du mal à son ami, celui qui fait du mal au Mage ", celui qui fait du mal à son voisin •", celui qui fait du mal à son parent ; ni non plus pour le bien -’, ô Bonnes Eaux, Eaux excellentes ^-, créées par Mazda et saintes, de celui d’entre nous qui veut nuire à notre fortune, nous qui ne lui nuisons pas ; ni pour le bien, ô bonnes Eaux, Eaux excellentes, créées par Mazda et saintes, de celui qui veut nuire à notre personne, nous qui ne lui nuisons pas.

El le larron, le brigand, le bandit, meurtrier du juste ; le sorcier, l’enfouisseur de cadavres, le jaloux", l’avaricieux ; l’impie Ashemaogha-*, et 16. paitbyàpem, pa^îraA- « venant au devant » ; en retour du.zôhr qu’elles reçoivent elles nous apportent les eaux dont nos champs ont besoin : voir Yt. XIII, 53-54. 17. ma nôàpù dushmaiiaiihê ; le pehlvi ne rattache point ce paragraphe au précédent et entend : « puissions-nous n’avoir pas all’aire, Eaux, à celui qui veut le mal... » [al lanâ, mid, Ivalà old dushminishn.. ; amdn kdri dhià yalwûnât). 18. Ou : à celui qui a une mauvaise religion.

19. moffliu-tbishè, magûi-gabrddn ; seul exemple dans r-vesta du nom populaire des prêtres du feu, perse magu ; le nom ordinaire est « prêtre du feu » àthravan. Tir AndÂz, sans doute étonné de voir interrompre la série ordinaire « ami, voisin, parent » (v. page 235, note 2), traduit mojfhu « compagnon de route » «Ij^ : je ne sais sur quoi repose cette traduction, probablement toute de conjecture. 20. varezànô-tbishê ; TiR .

’DÂz traduit varezànù « associé » J^^ : cf. /. /. 21. mâdha nô ahmi frâdhàiti... yù ; litt. « ni avec accroissement ik. celui de nous qui », le tout dépendant toujours de jaseùtu « que viennent ». 22. 11 s’adresse aux eaux du sacrifice (v. I, 12, note 45), aux eaux du Zôhr. 23. tâyusli, celui qui dérobe ; hazaiîha, celui qui vole ouvertement : cf. Nh-angistdn : ainyô tiascit anhéusk astvatô parabaralti âkào bazanlia anakàusè tàyush « quiconque enlève quelque chose du monde matériel au grand jour est hazanba, en se cachant tàyusb ». — gadba est le voleur de grand chemin, le CjJ’^^j- — nasuspào ; un des crimes inexpiables dans la loi zoroaslrienue : voir Vd. I, 13 ; III, 36 seq. — sperezvào, AÔ4-/i ?d ?’ (lire kûshildi-), « celui qui fait effort contre, qui rivalise (cf. XXXI, 16 b), jaloux » ; TiR AndÂz : a-»l». « jaloux ».

24. Asbemaogfba : voir IX, note 57. le lyran méchant, — que leur malice retourne sur eux-mêmes ! Celui qui essaye de nous détruire, que la destruction l’atteigne" ! 9 (33). Eaux, restez en paix en votre place, en attendant que le Zaotar vous sacrifie !

— El comment le Zaotar sacrifiera-t-il aux bonnes Eaux avec une parole bien instruite^’* ?

Comment liera-t-il sa langue-’, quand il prononce dans le sacrifice des paroles qui ne sont pas de la loi’• Comment les paroles lui viendront-elles exactement — que lui ont enseignées les Maîtres —’? Comment seront-elles agréées ? Comment mettront-elles [les Dieux] en dette’" ? Commentlui seront-elles une source de dons, les paroles qu’Ahura Mazda a proclamées pour Zaralhushtraetque Zarathushtra a proclamées pour le monde des corps ? 10 (39). — Commence par ta demande". Demande leur faveur aux eaux, ô Zarathushtra ; ensuite apporte-leur des libations pures, examinées avec soin par un homme de bien. Prononce ces paroles : 11 (41). « Eaux, je vous demande une grande faveur : donnez-moi l’objet dontle don confère un bien à l’abri de toute injure’-. Eaux, je vous demande la fortune sous toutes ses formes, la fortune puissante’^ ; et une descendance pleine de bonté, 25. ithyèjào istia yô i dadha it’iyèjào yaùtu yù di dadha ; litt. « celui qui avec désir a fait destructions, que les destructions aillent à celui qui les a faites » ; la lecture et l’interprétatioa desdeux deraiersmols est incertaine ; la traduction pehlvie est corrompue. 26. « Connaissant par cœur l’Avesta ».

27. hitô-liizvào : la traduction pehlvie de ce mot est tombée : liita, qui se dit des chevaux attelés et dressés, est proprement « lié » (sscr. sita) : Tir And.Îz traduit exactement <U-j ijij. — Les formules qui ne ne sont pas de l’Avesta sont dites à voix étouffée ou en hdj.

28. Âpastdk rdst ; une des quinze qualités du Mobed ; cf. XVll, n. 2. 29. Les aètlirapaitis, les prêtres instructeurs. 30. liutbra tâo ishudô bavàn. « C’est-à-dire que nous déployons telle piété envers les dieux qu’ils font venir sur nous récompense et bonheur ; c’est-à-dire que nous avons une dette sur les dieux », cf. Xlll, 5 ; XXXIV, 15, note 45 ; XXXVI, 5, note 10. 31. « Fais ta demande avant de verser les libations (le zô/ir) ». L’offrande n’aura lieu en effet qu’au Ilâ LXVlll, 14, ou, comme dit la glose, « aux Ahiinvars qui précèdent le mot liusliiti ».

32. Selon la glose « la qualité de Maubad » [magûpatîh). 33. amavaitim ; c’est-à-dire qui rend puissant : « qui a beaucoup d’argent, on le respecte » [man khvdslak kabad ash shikûh azash). que beaucoup aiment et à qui nul ne veut nuire, que nul ne veut frapper, ni l’aire mourir, ni persécuter, ni enlever. Zol el llàspi ensemble :

1 2 (46). Eaux, voilà ce que je vous demande ; et à vous, ô terres, et à vous, ô plantes ;

et vous, ô Amosha-Spentas, bons souverains, bienfaisants, dieux bons, déesses bonnes^*, qui donnez tous les biens ; et vous, bonnes, redoutables, victorieuses Fravashis des justes’^ ; et vous, Mithra, mailre des vastes campagnes^* ; et vous, pieux Sraosha, à la belle taille" ; et vous, pur Rashnu’* ;

el vous, Âtar, fils d’Ahura Mazda ; et vous, le grand, le souverain, le Génie des femmes, aux chevaux rapides, Apàm Napât^° ;

et vous tous, saints Génies, qui donnez le bien ! 13 i55). Cela, donnez-le-moi, Eaux ; donnez-le-moi, terres ; donnez-le-moi, plantes ;

et vous, ô Amesha-Spentas, bons souverains, bienfaisants, dieux bons, déesses bonnes, qui donnez tous les biens ; el vous, bonnes, redoutables, victorieuses Fravashis des justes ; cl vous, Mithra, maitre des vastes campagnes ; et vous, pieux Sraosha, à la belle taille ; et vous, pur llashnu ;

et vous, Atar, lîls d’Ahura Mazda ; et vous, le grand, le souverain, le Génie des femmes, aux chevaux rapides, Apàm Napàt ;

et vous tous, saints Génies, qui donnez le bien ! 34. Amshaspands hommes, et Amshaspands femmes : v. page 175, note 1. — vuhunùiu dàtarô, co~f,pi : kxio’i. 35. Voir Yasht XIII, Introduction. 36. Voir Yasht X, Introduction.

37. Voir plus haut Hà LVll, Introduction. 38. Voir Yasht XII, Introduction. 39. Voir Hà 1, note 23. Zôt seul.

14 (56). Cela, et plus encore, mieux encore, plus bel encore, plus précieux encore

Donnez-nous ce don, saints Génies, qui pouvez ce que vous désirez^" ; donnez-le rapidement et aussitôt, selon celte parole des Gâthas" : « tout ce que peuvent souhaiter vos loyaux serviteurs » ". 15 (6i)* « Toi qui as créé le bœuf, et les eaux et les plantes, Amerelàt et Haurvatât, et l’énergie et la force, ô très bienfaisant Esprit, Mazda, donne les moi, car j’ai suivi l’enseignement de Vohu Manô ». Le Zôt se rassied, touche le Barsom avec le vase qui est dans sa main (le vase de zohr), puis le Hâvan, en disant :

16 ". « Celui et ceux dont le culte, Ahurale sait, donne le bien aux êtres, en retour de leur sainteté, à ces êtres qui ont été et qui sont, je sacrilie par leurs noms et leur apporte mon service ».

« Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune ». 17* Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, elles bons Génies, mâles et femelles, les Amesha-Spenlas, bons souverains, bienfaisants el bons ; et [que prête l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne et dévote attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! 18. Oui, que prêtent l’attention à ce sacrifice les bonnes Eaux, et les bons Génies, mâles el femelles, les Amesha-Spenlas, bons souverains, bienfaisants et bons ; et [que prête l’oreille] à ce sacrifice la bonne Ashi, accompagnée d’Asha, qui nous donne perfection de piété ! Que prêtent l’oreille à ce sacrifice les bonnes Eaux, avec bonne el dévole attention ; du commencement [du sacrifice] à la fin ! 40. IJtt:« pouvant, désirant ».

41. hatliia anagâtliwya vaca ; cf. X, 19, 6t. 42. liaithj âvaieshtàm byat vasnâ ferasliùtemein ; Y. L, 11 d. 43. §15 = U, 7; cf. XVUI, 1.

44. § 16 =:Ll, 22 et LI, 1 a; cités aussi XV, 2. 45. S§17-18 = LVI, 3-4.

Le Zôt dépose le vase sur la table.


Le Râspî.


19. Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise !


Le Zôt.


Est la règle du bien. Que l'homme de bien qui la connaît la proclame !





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HÂ 66 (SP. 65). — ÂB-ZÔHR


(Voir page 393.)




Le Zôt touche avec le vase de zôhr la Barsom et le Hâvan, puis il dit, en compagnie du Râspî  :


Ashem vohù (3 fois).


1. Celle libation 1[1019], pieusement préparée, unie au Haoma, au [lait] de la vache, au Hadliânaêpata, je la donne pieusement à toi, Ahurâni, Eau d’Ahura 2[1020], pour réjouir Ahura Mazda, les Amesha-Spenlas, le pieux Sraosha, le feu d’Ahura Mazda, et le Grand Maître de sainteté 3[1021].


Le Zôt dépose le vase de zôhr.


2 [4]4[1022]. Je la donne pieusement aux Génies des veilles, saints, maîtres de sainteté ;

à Hâvani, saint, maitre de sainteté.

Je la donne pieusement à Sâvanhi et à Vîsya, saints, maîtres de sainteté. Je la doiiuo pii !usemeul à Mitlira. maitrc des vastes campagnes, (]ui a mille iM’eiUes, (]ui a dix mille yeux, Diviiiilé invoquée par son nom ; et à Râma Hvâslra. 1-e Zôl seul.

3 (7). Je la donne pieusement à llapithwina, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Fràdal-fsliu et à Zafituma, saints, maîtres de sainteté. Je la donne pieusement à Aslia Vahishta et au Feu d’Ahura Mazda. 4. Je la donne pieusement à Uzayèirina, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Pràdat-vîra et Dahyuma, saints, maîtres de sainteté. Je la donne pieusement au grand, au souverain ApiJm Napât et aux eaux crées par Mazda.

5. Je la donne pieusement à Aiwisriithrima Aibigaya, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Fradat-vispâm-hujyâiti et au Zarathushtrôtema, saints, maîtres de sainteté.

Je la donne pieusement aux Fravashis des Justes, et aux Femmes (divines) avec leurs troupes d’hommes ; et au Bonheur de l’année ; à la Force bien faite etde belle taille, à Verethraghna, ci’éé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur. 6. Je la donne pieusement à Ushahina, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Berejya et à Nmânya, saints, maîtres de sainteté. Je la donne pieusement au pieux Sraosha, dévot, victorieux, qui accroît le monde ; et à llashnu Razishta, et à Arshtât, qui accroît le monde, qui fait grandir le monde. 7. Je la donne pieusement aux Mois, saints, maîtres de sainteté. Je la donne pieusement à la Nouvelle Lune, sainte, maître de sainteté. Je la donne pieusement à la Pleine Lune et au Vîshaptatha, saints, maîtres de sainteté.

8. Je la donne pieusement aux Fêtes de saison, saintes, maîtres de sainteté. Je la donne pieusement à Maidhyôi-zaremaya, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement àMaidhyôi-shema, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Paitish-hahya, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Ayâthrima, oii la chaleur tombe et où se fait la saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté.

Je la donne pieusement à Maidhyàirya, où le froid règne ; saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement à Hamaspathmaêdaya, saint, maître de sainteté. Je la donne pieusement aux Années, saintes, maîtres de sainteté. 9. Je la donne pieusement à tous ces Maîtres, maîtres de sainteté, au nombre de trente-trois, qui s’approchent d’ici à l’heure de Hâvani ; maîtres de la Sainteté parfaite, enseignés par Mazda, proclamés par Zarathusthra. 10. Je la donne pieusement à Ahura et à Mithra, grands, impérissables et saints. Je la donne pieusement aux Etoiles, créations de l’Esprit Bienfaisant ; à Tishtrya, étoile brillante et glorieuse ;

à la Lune, qui contient le germe du Taureau ; au Soleil, aux chevaux rapides, œil d’Aliura Mazda ; àMilhra, maître des pays.

Ici rinvncation du joiii— et du mois :

[Je la donne pieusement à Ahura Mazda, brillant et glorieux. Je la donne pieusement aux Fravasliis des justes]. 11. Je te la donne pieusement, o Feu, fils d’Aluira Mazda, avec tous les aulr( ! s feux.

Je la donne pieusement aux Bonnes Eaux et à toutes les eaux créées par Mazda, il toutes les plantes créées par Mazda.

12. Je la donne pieusement k la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

à la Loi donnée contre les Daêvas. la loi de Zarathushtra ; à la longue Tradition ;

à la bonne Religion Mazdéenne.

13. Je la donne pieusement au mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité, et à toutes les montagnes, sièges de sainte félicité, sièges de pleine félicité, créées par Mazda ;

à la Gloire des Kavis, créée par Mazda ; à la Gloire insaisissable, créée par Mazda. Je la donne pieusement à la bonne Fortune (Ashi), à la bonne Sagesse (Cisti), à la bonne Pensée (Erethé), au bon Penser (Rasàstât) ; à la Gloire et au Bien-Étre, créés par Mazda. 14. Je la donne pieusement à la bonne Bénédiction du juste et au juste lui-même, saint ; et à la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante. 15. Je la donne pieusement à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables ; à ces eaux, ces terres, ces plantes ; à cette terre et ce ciel ; au vent pur, aux étoiles, à la lune, au soleil, à la Lumière infinie créée d’elle-même ; à toutes les créatures de l’Esprit Bienfaisant, saintes, maîtres de sainteté. Zôt et Hàspi ensemble :

16. Je la donne pieusement au Grand Maître de sainteté ; aux maîtres des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années, maîtres de sainteté ; au maître Hàvani.

Le Zot reprend le vase de zôhr déposé sur la table, en touche le Barsom et le llàvan et dit :

17. Je donne pieusement

Le Zôt et le Râspî ensemble :

celte libation, pieusement préparée, unie au Haoma. au [lail] de la vache, au Hadhànaêpala ; à toi, Ahurâni, [Eau] d’.hura ; pour réjouir Aliura Mazda, brillant et glorieux ; les Amesha-Spcntas" ; Mithra, mailre des vastes campagnes, et RAma Hvùstra ; 18. le Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides ; Vayu, le triomphant, qui écrase toutes autres créatures ; — cette partie de toi, 6 Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien ; la très droite Cista, créée par Mazda, sainte ; la bonne Religion mazdéenne ;

la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ; la Loi ennemie des Daèvas, la loi de Zarathushtra ; la longue Tradition de la bonne Religion mazdéenne ; la Propagande de la Parole Divine ;

l’Intelligence qui retient la Religion mazdéenne ; la Connaissance de la Parole Divine ; l’Intelligence naturelle, créée par Mazda ; l’intelligeace acquise par l’oreille, créée par Mazda ;

le Feu, fils d’Ahura Mazda ;

toi, o Feu, fils d’Âhura Mazda, avec tous les autres feux ; le mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité. 19. Toutes les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ; les redoutables, victorieuses Fravashis des saints, les Fravashis des premiers fidèles, les Fravashis de mes proches parents : divinité invoquée par son nom. 5. D’ici ; la fin du § 19 = XX11, 23-27.




HÂ 67 (SP. 66). — ÂB-ZÔHR




Ce Hâ est la continuation directe du Hâ précédent : il contient les formules d’offrande du zôhr aux Fravashis et aux Eaux. La formule d’offrande aux Fravashis (§§ 1-4), qui est le développement de la formule finale du Hâ précédenf est la reproduction du Hâ XXIII, 1-4. La formule d’invocation des eaux (§§ 6-8) est la reproduction du Hâ XXXVIII, 3-5.

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Le Zôt seul.


1. Je la 1[1023] donne pieusement aux Fravashis qui ont été autrefois dans ces maisons, ces bourgs, ces districts, ces pays ; qui tiennent en ordre le ciel, tiennent en ordre les eaux, tiennent en ordre la terre, tiennent en ordre les troupeaux, tiennent en ordre l’enfant dans le sein de sa mère et l’enveloppent de sorte qu’il ne meurt pas.

2 (3). Je la donne pieusement à la Fravashi d’Ahura et à celles des Amesha-Spentas, avec toutes les saintes Fravashis des Génies célestes.

J’appelle au sacrifice, j’appelle la Fravashi de Gayô-Maretan, de Zarathushtra, le Spitâma, de Kâvi Vîshtàspa, et d’Isatvâstra, fils de Zarathushtra, avec toutes les saintes Fravashis des premiers fidèles.

3 (5). Je la donne pieusement à toutes les saintes Fravashis qui sont en aucun lieu de celte terre, après la mort ; Fravashis de femmes vertueuses ou de jeunes filles en i)as âge, de fidèles actifs ; qui ont demeuré dans cette maison et qui en sont sorties et qui attendent ot méritent bon sacrifice et bonne prière.

Zûl cl Râspi ensemble :

4 (6). Je la donne pieusement aux redoutables, victorieuses Fravashis des saints ; aux Fravashis des Premiers Fidèles ; aux Fravashis des proches parents ; à la Fravashi de mon âme à moi-même. Je la donne pieusement à tous les Maîtres de sainteté. Je la donne pieusement à toutes les Divinités célestes et terrestres qui donnent le bien, et qui ont droit au sacrifice et à la prière, de par leur sainteté parfaite.

5. Qu’en retour de notre piété elles viennent à nous - ! Le Zûl saisit avec la main gauche le Barsom et le Hàvaii qu’il tient par le bord, verse dans le H ;van une goutte du vase à zôhr et fait tourner ce vase sur le bord du llàvan jusquW la fin du aètat (le Hâ suivant). Le Zôt seul.

6. Nous sacrifions aux eaux Maêkaintis, aux eaux Hebvaintis, aux eaux Fravazah ;

aux eaux Ahuriennes, aux eaux d’Ahura, aux eaux Havapaiiha, aux eaux Huperelhwa, aux eaux Hvôghzhatha, aux eaux Hûshnâthra, au Cagema des deux mondes.

7. Quelque bons noms que vous ait donnés Ahura Mazda, qui donne le bien, sous les noms qu’il vous a donnés, nous vous offrons le sacrifice ; sous ces noms nous vous adorons, sous ces noms nous vous prions, sous ces noms nous vous réclamons votre dette. 8. El vous, eaux Azi ; vous, eaux-mères, eaux Agenya, eaux nourricières du faible enfant ; ou que nous vous appelions Vîspô-paitish, ou Eaux Excellentes et Très Belles, je vous apporte, ô bonnes eaux, d’une offrande au long bras les dons de retour et les prières, eaux Mères, eaux de la Vie 2. Cf. VU, 24. (daregô-bâzâush nâshû paitî-vyâdâo paitî-séndâo mâtarô jîtayô).

Yêńhê hâtãm.


Rite irani : « au mot daregô-hàzâush verser un peu de zôhr dans l’eau ; au premier paiti mettre le zôhr au-dessus de l’eau 3[1024] ; au second paiti, au-dessus de l’eau ; au mot mâtâro, au-dessus du Barsom ; au mot jitayô, au-dessus de l’eau » 4[1025].






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HÂ 68 (SP. 67). — ÂB-ZÔHR




« Le Zôt met le zôhr au-dessus du Barsom » 1[1026].


1. Aêtat tê. — Voici pour toi,


« Le Zôt tient le zôhr à quatre doigts au-dessus de l’eau et le Barsom à quatre doigts du zôhr » 2[1027].


Ahurâni, [Eau] d’Ahura, voici pour réparer 3[1028] si nous l’avons manqué. Vienne à toi cette libation, Ahurâni, [Eau] d’Ahura, avec le Haoma, avec le [lait] de la Vache, avec le Hadhânaêpata !

2 [4]. Et toi, viens à moi, ton Zaotar, pour m’apporter miel et graisse ; santé et guérison ; prospérité et accroissement ; paix de conscience et béatitude ; bonne réputation et salut de l’âme 4[1029] ; force de victoire et de prospérité pour le monde.

3 [6]. Nous te sacrifions, Ahurâni, [Eau] d’Ahura, avec les libations de la Bonne Pensée ;

Nous te sacrifions, Ahurâni, [Eau] d’Ahura, avec les libations de la Bonne Action ;

4 (9). afin d’obtenir clarté de pensée, clarté de parole, clarté d’action 5[1030] ; paix de conscience pour fâme et accroissement des biens du monde ; paix de conscience et salut de l’àme.
5 [11]. O Ahurâni, [Eau] d’Ahura, donne-moi le Paradis des saints, resplendissant, tout bienheureux.

O Ahurâni, [Eau] d’Ahura, donne-moi une descendance mâle, bien douée ; qui fasse prospérer ma maison, mon bourg, mon district, mon pays, mon empire 6[1031].
6 [14]. Nous te sacrifions, ô Ahurâni.

Nous sacrifions à la mer Vouru-kasha.

Nous sacrifions à toutes les eaux, celles qui reposent sur la terre et celles qui courent ; celles des sources, celles qui tombent des montagnes, celles des rivières 7[1032], celles des pluies 8[1033],

dans ce sacrifice et cette prière, aussi réguliers que peuvent l’être sacrifice et prière [accomplis] selon la sainteté parfaite 9[1034].

Nous sacrifions aux Bonnes Eaux, aux Eaux excellentes, créées par Mazda et saintes 10[1035].

Nous sacrifions aux Bonnes Eaux.
8 [21]. Nous sacrifions au miel et à la graisse des eaux qui courent, des plantes qui poussent 11[1036] ; pour lutter contre Âzi, créé par les démons 12[1037] ; et contre Mùsh, cette Pairika 13[1038] ; pour arrêter, briser, frapper d’impuissance, anéantir dans sa malice l’Ashemaogha impie et le tyran aux mille morts ; pour arrêter la malice des démons et des hommes.
9 [27]. Écoute notre sacrifice, Ahurâni, [Eau] d’Ahura ; prends plaisir à notre sacrifice, Ahurâni, [Eau] d’Ahura !
Le Zôt seul.
Viens t’asseoir à notre sacrifice,

Viens à notre secours,

Le Zôt verse dans le Hâvan une goutte du vase qu’il a en main (le vase à zôhr) et dit avec le Râspî 14[1039] :

9 (27). Prête l’oreille à notre sacrifice, Ahurâni, [Eau] d’Ahura !
Il répète la même opération et dit avec le Râspî :
Prends plaisir à notre sacrifice, Ahurâni, [Eau] d’Ahura !
Le Zôt seul.
Viens t’asseoir à notre sacrifice 15[1040] !

Viens à notre secours, devant nos nombreuses offrandes, nos belles offrandes 16[1041], devant les libations que nous t’apportons !
10 (30). Celui qui vous offrira en sacrifice, ô bonnes eaux, Ahurâni, [Eau] d’Ahura, les meilleures libations, les plus belles libations, des libations filtrées par un homme de bien 17[1042] ;
11 [32] 18[1043]. à celui-là donnez l’éclat et la Gloire ; donnez-lui la santé du corps, donnez-lui l’embonpoint du corps 19[1044], donnez-lui la force victorieuse du corps ; ahmâi raêshca.

donnez-lui la fortune bienheureuse 20[1045], donnez-lui une descendance bien

douée ; donnez-lui longue et longue vie ; donnez-lui le Paradis des saints, resplendissant, tout bienheureux.

12 [37J. Bonnes Eaux, donnez-moi, à moi, le Zaolar qui vous offre le sacrifice ; et à nous tous, adorateurs de Mazda, qui accomplissons le sacrifice-’; à nos amis et à nos disciples ; aux maîtres et aux élèves, hommes et femmes, garçons et filles, à tous les fidèles actifs", 13 [40]. dont la pensée est dirigée vers le bien —^ ; [donnez-nou.s] de détruire la souffrance —*, de détruire la malice des hordes calamiteuses et des ennemis qui nous poursuivent de leur haine ; [donnez-nous] de chercher et de trouver la voie pure, la voie la plus pure de sainteté, et le Paradis des saints, resplendissant, tout bienheureux.

Zôt et Râspi ensemble, en bâj :

« Que viennent ici la dame Ardvî Sûra, qui protège des maladies ( ?) et Klivàram, Ahura Mazda et les Amshâspands" ! »

Au commencement de chacun des deux Ahunvan^’^ qui suivent, le Zôt verse une goutte du vase à zôhr dans le Hàvan et le fait tourner autour du Hâvan. Yathâ ahù vairyô. Le désir du Seigneur… {2 fois). 21. frâyazemnanàm, frâj îsktâr ; s’oppose au yazemnài du Zaotar. Je ne vois pas la nuance qui distingue les deux expressions ; peut-être fràyaz s’applique-t-il aux prêtres acolytes du Zaotar.

22. vàstryâvarezanàm, kâr varzUâr.

23. yôi vanhathra f ràmanyêifitê ; mail shaptr ahlâijth rdi frdj mhilnd aiglinmân karfak yahvûnât « ceux qui, en vue de la bonne sainteté, se disent:puissé-je avoir bonnes OHivres ! » — vanhathra, adverbe sur le type védique viçva-tra. 24. Traduit comme génitif partitif dépendant de dàyala, au commencement du paragraphe 12; peut aussi dépendre de fràmanyèiùtè : « dont la pensée est dirigée vers le bien, pour détruire… », etc.

25. Ardvî sûra hnnu yaskapan Iwârani livàstam Ahuramazda ameshâspandàn bérasdt. — Les mots yaskapan hvàrain hvâstam sont très douteux, comme il arrive souvent pour les transcriptions parsies. J’ai traduit yaskapan comme s’il y avait yaskapan : encore cette forme signifierait-elle « qui protège les maladies » non « qui protège des maladies » ; hvâram doit être râmishn hvârom qui est invoqué plus bas (§ 15, 36) ; je ne sais que faire de hvàslam qui signifie proprement n j’ai voulu » ; faut-il lire hvâstrem, forme zende de hvâram’! 20. Ce sont là « les deux Ahunvars qui précèdent hushiti » (LXV, note 31) et auxquels doit commencer l’acte d’offrande.

Le Zôt seul.
14 (42). Hushiti. — Belle demeure, heureuse demeure, longue demeure je souhaite à la maison d’où viennent ces libalions 27[1046].

Belle demeure, heureuse demeure, longue demeure je souhaite à toute maison de Mazdéen 28[1047].

Bonne offrande, offrande de plaisir, offrande d’assistance je souhaite au feu ; et à toi je souhaite bon sacrifice, Ahuràni !
15 [46]. Je souhaite à ce pays le Ràma Hvàstra 29[1048] ; je vous souhaite santé et guérison, à vous, hommes vertueux et saints. Je vous souhaite tout ce qu’il y a de bon et de saint entre le ciel et la terre 30[1049] : mille vertus, dix mille vertus de guérison (hazaňrem baêshazanãm baêvare baêshazanãm).

« Au mot hazaùrem, verser de l’eau 31[1050], au mot haêshazanàm, verser de l’eau dans le zôhr 32[1051] ; au mot haêvare, verser de l’eau ; au mot haêshazanàm, verser de l’eau dans le zôhr » 33[1052].

16. Vasasca (VIII, 5-7). — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et 34[1053]

comme tu veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien !
17. Donnez puissance au bon, impuissance au méchant !

Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut !

Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit, emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant !
contrarié, ne pouvant rien de ce qu’il veut !
18. Moi, Zarathushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays, à penser, à parler, à agir conformément à cette religion, qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra.
Le Ràspî.
19. J’appelle de mes vœux expansion et bien-être sur tout le monde du bien.

J’appelle de mes vœux angoisse et malaise sur tout le monde du mal.

Le Zôt met la soucoupe à jivâm sur le Hâvan, prend dans la main droite le vase à zôhr, le vase d’eau dans la main gauche et mêle les deux liquides 34.

Qu’il advienne selon ce vœu de moi !
20 (53). Humatanâm (XXXV, 2). — « De toutes les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions, d’ici et d’ailleurs, faites ou à faire, nous nous emparons, nous les transmettons, afin d’être au nombre des Bons ». (A réciter 2 fois.)
21 (54). Nous disons et nous proclamons la bonne Libéralité d’ici-bas et la bonne Récompense (vanuhîm idhât âdâm vanuhîm ashîm âca nica mrûmaidê) 35[1054]

Nous sacrifions aux Prospérités et aux Désirs réalisés… (îzhâo yaoshtayô . . .).

Et nous sacrifions aux eaux Maèkaintish(apô at y azamaidê 36[1055] . . .).

Quelque bons noms que vous ait donnés Ahura (ûitî yà vé vanuhîsh 36[1055] . . .).

Et vous, eaux Azi… (apascâ vâo 36[1055] . . .).

(Trois fois tout le paragraphe). Lg ZlM ticiil (iaus sa main gauche le vase à eau avec le Harsom et ea disant vm’iiiliiin iilliàf en tduclie le bord oriental avec la coupe à z6hr qu’il a dans la main (li’oile ; aux mois àdùm, àca, inrùuiaidù il en touche le ci’)té sud, le ci’ité ouest, le côte nord " ; aux mots izliào... yazamaidè il verse une goutte du vase à zôhr dans le vase à eau ; aux mots ùiti... vannliisli, du vase à eau dans le vase à zôhr ; aux mots apascù vào, du vase à zôltr dans la soucoupe à j’ivnm " .

Invoquées (jaidhimnâo), donnez-nous, vous qui le pouvez, l’éclat el la Gloire. Eaux, donno/.-nous (dasta) ^^ la faveur que l’on obtient de vous ! En prononçant les mots jaidhimnâo, etc., le Zot verse la soucoupe ^ j’ivàm dans le HAvan, recouvre le Hàvan, prend dans sa main gauche la coupe d’eau et mêle les deux liquides. Puis, la coupe de zôhr en main, il descend du Amrfôra et, la face tournée vers l’Est, dit, en compagnie du Ràspî :

22 (58). Prière à Ahura Mazda ^" !

Prière auxAmesha-Spentas*’ !

Prière à Mithra, maître des vastes campagnes *- !

37. Ce ([ue le nirang irani exprime en disant : « après vanuhim ashini, tourner la coupe (à zôhr’l) dans le sens du mouvement du soleil sur le bord de la coupe à eau » (jàm ilûn aiyh khôrshcl garlînét madnm sav l zag /dm 7)ian miù dar gartinèt). 38. Texte du nirang : àca, madam miâ ; nica, dar vartînishn ; mrùmaidê, pur barâ kunishn : îzhào, lakhvàr garlttiishn dgûn khorshêt gartêf ; yaoshtayô^ 4 angùst min min yatuagùnishn ; apô, madam mià anakhtûnishn ; ai, dar ràs ê ( ?) ; yazamaidè, pun var t zôhrak ; ùili yà vé vaiiuhish, pun bûn l Barsôm 4 j’ivâk [hôi udashan a/paru ajèr] : apaseà vào, niin Inld ol l mià kûniskn. Ce n’trang, obscur dans sa concision, semble signifier : « àca, [mettre le zôhr] sur le vase à eau ; nica, faire tourner [un des vases autour de l’autre comme précédemment] ; mrùmaidê, remplir le vase [d’eau] ; îzliào, faire tourner dans le sens du mouvement du soleil (v.s) ; yaoshtayô, tenir [le vase à zôh"] à quatre doigts de l’eau ; apô, mettre [le vase à zôh"] sur le vase à eau ; at, [mouvement] dans le même sens que plus haut( ?) ; yazamaidè, [mettre le vase à eau] à côté du zôhr ; ùiti, au bout du Barsom, des quatre côtés (c’est-à-dire à gauche, à droite, au-dessus, au-dessous) ; apascâ vào, mêler les deux liquides ». 39. Nirang irani : jàm pur min miâ barà kunishn, madatn gadd anakhtûnishn « remplir d’eau une coupe, la mettre sur la main ».

4-0. « Auhrmazd a dit : Me fait prière l’homme qui entretient le mieux {paroar-Idrlûm ) les bons et frappe le mieux (zaliirlùm) les méchants. » 41. « Les Amshaspands ont dit : Celui-là nous fait prière qui consomme ce qu’il faut, garde ce qu’il faut et donne aux gens de bien tout ce qui dépasse la mesure de son besoin. »

42. « Mithra a dit : Celui-là me fait prière quia bien tenu le contrat de son âme : car celui qui a bien tenu le contrat de son âme a liiea tenu toute la création d’Auhrmazd ». - Cf. Yt. X, 2. Prière au soleil aux chevaux rapides*’!

Prière aux deux yeux d’Ahura Mazda’" !

Prière au bœuf et à Gayô-Maretan !

Prière à la Fravashi du saint Zaralhuslilra, fils de Spilama. Prière à la création du bien, présente, passée et future. 23 (65). « Puissé-je grandir en bonne pensée, en pouvoir, en sainteté et en bien-être du corps * ! » {3 fois.)

[ « Nous venons à toi] vers ces espaces lumineux, celte hauteur des hauteurs ""^ ! » [S fois.)

» A cette révolution où tu viendras, bienfaisant Esprit, Mazda *’^ ! n{ ; ifois.) Ashem vohû. — La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême. (, > fois.) LeZôtse rassied, dépose le vase à zôhr sur le hiiidihrî et l’autre par-dessus. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zaralhushtra, euiiemi des Dacvas, seclateur de la loi d’Ahura.

En l’honneur de Hâvani, saint, maître de sainteté ; pour lui sacrifier, le prier, le réjouir, le glorifier ;

En l’honneur de Sàvanhi et de Vîsya, saints, maitres de sainteté ; pour leur sacrifier, les prier, les réjouir, les glorifier. En l’honneur des Génies du jour, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années^ pour leur sacrifier, les prier, les réjouir, les glorifier. Le Zôt.

Le désir du Seigneur… — que le Zaotar me le dise !… Le Rdsp’i.

Le désir du Seigneur… — que ce prêtre Zaotar me le dise !… 43. « Le Soleil aux chevaux rapides a dit : Celui-là me lait prière qui reçoit le jour pour faire de bonnes œuvres, sans s’en lasser : car moi aussi je vais et viens sur mon chemin (iris i li) sans m’en lasser. » 44. « L’Œil d’Auhrmazd a dit : Celui-là me fait prière qui regarde toute la création d’Auhrmazd d’un bon œil et ne regarde personne {htc aîsh) d’un mauvais œil ».

— Cf. p. 85, note 3.

45. Yasna XXXIII, 10 c. D’après J% récité à l’aurore [bdtn dùd) : symbole de la croissance des choses.

46. Yasna XXXVI, 6, 15. Récité à midi (nêmrôj) : symbole des espaces lumineux. 47. Yasna XLIII, 6, a. Récité le soir [êpcirak] : symbole de la fin des choses, du crépuscule du monde. Le Zôt.

C’est la réi ;k’ du bien. Ouo l’Iioiuine de bien qui la coiiuuil la proclame ! Le Zôt reprend en main la coupe supérieure et en touche le Barsom et le Hâvan, puis il dit avec le llfispi la première strophe de laGfttha Spcfttà Mainyù (Ik XLVIl). ’24. Prière à vous, saintes Gâthas !

Spcùtà Maliiyù. — Par l’Esprit du bien et la i’ensée Excellente, par les œuvres et les pai’olcs de Sainteté, Mazda Ahura, avec Khshathra et Armaiti, nous donnera llaurvatùt et Anieretàt.

11 remet les coupes l’une sur l’autre et achève seul le Hà : t25. Pour cet Esprit très Bienfaisant la chose suprême, c’est que [le fidèle] agisse avec la langue, les paroles, la bouche de ’Vohu Manô, et avec les mains d’Armaiti. Là est la sagesse, et c’est ainsi que le fidèle est un sage et père du monde de l’Asha. 26. En cela tu es bien l’Esprit du Bien que pour nous tu as formé la vache riche en dons, et à elle tu as donné la pâture et l’abri d’Armaiti, alors, ô Mazda, que tu t’es consulté avec Vohu Mànô.

27. Cet Esprit du Bien, ô Mazda, les méchants le blessent et non pas les bons. Si pauvre qu’il soit, le fidèle désire faire du bien et, riche, il désire faire le mal au méchant.

28. Or donc, Esprit du Bien, Ahura Mazda, fais jouir le juste de tous les biens du monde : car ce n’est pas selon ton désir que le méchant les distribue, étant en toutes ses œuvres l’hôte de Mauvaise Pensée.

29. Esprit du Bien, Ahura Mazda, par ton feu tu décides entre les adversaires, selon la supériorité de piété et de sainteté, et maint de ceux qui le voient embrassent la foi.

Même nirang qu’avant S 24.

Zôt et Ràspi ensemble :

30. Par l’Esprit du Bien et la Pensée Excellente, par les œuvres et les paroles de Sainteté, Mazda Ahura, avec Khshathra et Armaiti, nous donnera Haurvatât et Ameretàt (2 fols).

Même nirany qu’après § 24.

Asheiu voliù... (3 fois).

Nous sacrifions au Hâ Spentâ Mainyù, qui vient ici". Ycnhè hâlàni.

48. paityàpàm, pulîrak litamman, « qui vient ici au devant [de nous] ; peut-être : « qui vient au devant des Eaux ».




HÂ 69 (SP. 68). — ÂB-ZÔHR


(Voir p. 393.)




Le Zôt prend la coupe supérieure dans sa main, en touche le Barsom et le Hâvan et dit :


1 1[1056]. « Celui et ceux dont le culte, Ahura Mazda le sait, donne le bien aux êtres en retour de leur sainteté, à ces êtres, qui ont été et qui sont, je sacrifie par leurs noms et leur apporte mon service.

« Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de la fortune.

2. « Celui et ceux dont le culte » . . . , etc.

« Sur une royauté qui veut le bien »…, etc.|85}}

Ashem vohù (2 fois).

3. « Celui et ceux dont le culte »…, etc.

« Sur une royauté qui veut le bien, je confère toutes les faveurs de fortune » (3 fois).

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Les trois Hâs qui suivent forment la conclusion générale du Yasna, tout en étant encore dominés par des formules plus particulièremenl destinées aux Eaux.

Le Hâ LXX contient des invocations générales aux Amesha-Spentas et des vœux de sainteté.

Le Hâ LXXI contient de longues séries d’invocations enseignées par Zoroastre à son disciple Frashaoshtra, et dont l’objet semble être d’être aussi complètes que possible, d’éviter tout danger d’omission ou de réparer celles qui auraient pu se produire. Cf. l’Introduction spéciale du Hà.

Le Hâ LXXII est consacré à la dissolution du Baresman, qui est opérée en récitant les exorcismes du Hâ LXI. Ce qui reste de zôhr après l’offrande aux Eaux et au Baresman est jeté dans un puits. Le sacrifice est achevé,


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a




HÂ 70 (SP. 69)



Le Zôt verse de la coupe supérieure une goutte de zôhr sur l’Evanghin du Barsom en s’y prenant de telle sorte qu’elle tombe dans la coupe inférieure ; puis il remet les deux coupes l’une sur l’autre et dit :

1. Je veux leur sacrifier, je veux les aborder en les servant, les Amesha-Spentas, les bons souverains, les bienfaisants : j’entreprends leur culte 1[1057].

Nous sacrifions au Dieu, au Maître 2[1058], Ahura Mazda ; qui a créé, qui réjouit, qui a formé toutes les choses bonnes.

Nous sacrifions au Maître 3[1059], Zarathushtra.

2 [5]. Nous voulons proclamer et proclamer encore les lois qu’ils nous ont données, les puretés qu’ils nous ont données 4[1060] :

celles d’Ahura Mazda, de Vohu Manô et d’Aslia Vahishta ;

de Khshathra Vairya, de Spenta-Ârmaiti, de Haurvatât et d’Ameretât ;

du corps du Bœuf, de l’âme du Bœuf ; du feu d’Ahura Mazda ; 3 liO]. du pieux Sraosha, du lies pur |{usliiiu, de.Millira, miiîlre des vastes campagnes, du Vent saint ; de la jjonnc Religion Mazdéenne, de la vertueuse et bonne Bénédiction"’: de la honne verlii qui ne (rompe pas ; de la bonne vertu inoffensive’;

4 [13]. afin que par nos paroles nous obtenions la prospérité’. et que les Bienfaiteurs du pays prononcent des paroles de bienfait’; afin que nous soyons des Bienfaiteurs, que nous soyons des victorieux, les amis qui incarnent le mieux Ahura Mazda’" ; des hommes de bien, pensant en bonnes pensées, parlant en bonnes paroles, agissant en bonnes actions ;

5 [16]. afin que nous rencontrions Vohu Manô", que nous allions et trouvions la joie du bien dans les deux mondes’-. Comment mon àme pourra-t-elle aller et trouver la joie du bien dans les deux mondes’^ ?

6 [181. — Nous sacrifions aux Bonnes Eaux, à leur offrande, à leur venue et à leur acceptation ".

iNous sacrifions au grand, au souverain, Apàm.apàt’% génie des femmes, brillant, aux chevaux rapides.

5. L’Âfringàn Dahmàn:Hà LX.

6. anâdrukhti, a-drùjislimh « le non-menlir ». 7. anavaufukkti, a-rànak’ih; est donc traduit comme pourrait l’être’an-avaurusti de ava-rud (cf. I, 59:avaururaodha, yânakinU, pratijaskhalai/am « j’ai fait tort, j’ai péché » ) ; auVispéred IX, 2 [Sp. X, 10], le mot e. « t traduit an-ê}-ang~i/i, c’est-à-dire « innocence », êranrjlh étant açuddhi (Shikan Gùmânig) ; ce qui laisse voir que ava urukliti ^ ava-eret ; hti, êrangîk étant l’abstrait de erekbtem ; la coloration du r voyelle en uru est due à la labiale du préfixe.

8. yatlia îzha vàcim nàshima, tra^dnit cigûn a fzûnpu)> fjnvishii vandag’înam {nksiinA, optatif de Das —j— sh) ; le sens littéral semble être « afin que nous obtenions voix en prospérité »; cf. la ligne qui suit : suyamna vàcim barentù. 9. Afin que les Saoshyanls qui répéteront nos paroles (IX, 2, 8) fassent par cela le bien du pays.

10. Imité de XXXI, 22 c, sous la forme de XIII, 2 [Sp. XIV, 4]. 11. La vertu. Cité de XLIV, 1 e.

12. Imité de XLIV, 8 e.

13. Cité de XLIV, 8e.

14. fràilimca paltitinica aibi-jaretimca : voir LXII, 11, note 33. 15. Voir Yasht VIII, 34. Que tout le monde du Bien prête l’oreille à ce sacrifice, cette prière, cette réjouissance, cette glorification !


7 (21). Nous sacrifions au pieux Sraosha.

Nous sacrifions au Grand Maître, Ahura Mazda, qui est suprême en sainteté, qui est le plus prompt aux œuvres de sainteté.

Nous sacrifions à toutes les paroles de Zarathushtra.

Nous sacrifions à toutes les bonnes actions faites et à faire.

Yèńhê hâtàm.





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a




HÂ 71 (SP. 70)




Ce Hâ est désigné dans le manuscrit Pt4 sous le titre Visp Yasht, « Yasht de tout ». Il tient ce titre du mot vîspa « tout, tout entier » qui se retrouve dans la plupart des invocations du Hâ, devant le nom de l’être invoqué, et qui a pour objet d’empêcher qu’aucune parcelle ou aucun membre de la divinité ne perde sa part de sacrifice. Ces formules répondent donc, dans l’intention sinon dans la forme, au Dique deæque omnes du rituel latin, aux viçve devâs du rituel indou.

Ces invocations sont enseignées par Zoroastre à Frashaoshtra. Frashaoshtra, son beau-père, fut en effet un de ses premiers disciples (voir XXVIII, 8 ; XLIX, 8 ; XLVI, 16 ; LI, 17 ; Dînkart, IX, 24, 17) ; il fut aussi un des premiers apôtres, et c’est auprès de lui que vinrent chercher la foi les deux saints du Mâzandarân, Spiti et Erezrâspa, fils d’Uspâsnu, qui sont les deux grands Dastùrs des deux Karshvares du nord (Dînkart, IX, 21, 24 ; cf. Yasht XIII, 121).

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Le Zôt verse de la coupe supérieure une goutte de zôhr sur l’Evanghin du Barsom, en s’y prenant de telle sorte qu’elle tombe dans la coupe inférieure ; puis il remet les deux coupes l’une sur l’autre, prend le Barsom dans les deux mains et dit 1[1061] :

1. Le saint Frashaoshtra demanda au saint Zarathushtra ;

Dis-moi tout d’abord 2[1062], ô Zarathushtra, ce que c'est que l'énumération des Maîtres 3[1063], ce que c'est que l'accomplissement des Gâthas 4[1064].
2 [3] 5[1065]. Zarathushtra répondit :

Nous sacrilions à Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Zarathushtra, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à la Fravashi du saint Zarathushtra.

Nous sacrifions aux saints Amesha-Speñtas.
3 [7]. Nous adorons les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des saints.

Nous sacrifions à celui qui dans le monde des corps et dans le monde de l’esprit est entre les maîtres le maître suprême 6[1066] ; le plus prompt [au bien] des Yazatas, le plus méritant. — Les §§ 2-3 forment des parties communes à tous les Gàhs. des maîtres de sainteté, le plus prompt à venir ; nous sacrifions à l’Adoration la plus prompte à accourir du saint, maître de sainteté 7[1067].
4 [10]. Nous sacrifions à tout le corps d’Ahura Mazda 8[1068].

Nous sacrifions à tous les Amesha-Speñtas.

Nous sacrifions à tous les maîtres de sainteté.

Nous sacrifions à toute la Religion Mazdéenne 9[1069].

Nous sacrifions à tous les vers 10[1070].
5 [16]. Nous sacrifions à toute la Parole Divine 9.

Nous sacrifions à toute la Loi, ennemie des Daêvas 9.

Nous sacrifions à toute la longue Tradition 9.
Nous sacrifions à tous les saints Yazatas, spirituels et matériels.

Nous sacrifions à toutes les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis
des saints.
6 [21]. Nous sacrifions à toutes les créatures de Mazda, saintes, créées en sainteté, formées en sainteté ; qui suivent saintement la loi, pratiquent saintement le sacrifice ; saintes à l’égard de tous les saints 11[1071].

Nous sacrifions aux cinq Gâthas saintes.

Nous sacrifions à tout le sacrifice, — offrande, arrivée, acceptation 12[1072].
7 [27]. Nous sacrifions à tous les Staota Yêsnya 13[1073] et à toutes les paroles prononcées par Mazda ; qui sont les plus destructrices de la mauvaise pensée, de la mauvaise parole, de la mauvaise action ; qui mettent en pièces la mauvaise pensée, la mauvaise parole, la mauvaise action ; 14[1074]
8 [34]. qui mettent en pièces toute mauvaise pensée, qui mettent en pièces toute mauvaise parole, qui mettent en pièces toute mauvaise action ; on dirait le feu mettant en pièces un bois sec, purifié, bien examiné 15[1075] qu’il brûle 16[1076] et qu’il consume.

A la force de toutes ces paroles nous sacrifions, à leur puissance victorieuse, à leur gloire et leur vigueur.
9 [40]. Nous sacrifions à toutes les eaux, à celles des sources et celles qui viennent de la montagne.

Nous sacrifions à toutes les plantes 17[1077], branches et troncs 18[1078].

Nous sacrifions à toute la terre.

Nous sacrifions à tout le ciel.

Nous sacrifions à toutes les étoiles 17[1077] et à la lune 17[1077] et au soleil 17[1077].
Nous sacrifions à toute la Lumière infinie 17 v. p. 431.

Nous sacrifions à tous les animaux, à ceux qui vivent dans l’eau, à ceux qui vivent sous terre, à ceux qui volent, à ceux qui courent, à ceux qui paissent 19[1079]
.
10 [47]. Nous sacrifions à toutes les bonnes et saintes créations, pleines de bonté, ô Ahura Mazda, que tu as créées, nombreuses et bonnes, et qui ont droit au sacrifice et à la prière de par leur sainteté parfaite.

Nous sacrifions à toutes les montagnes, sièges de félicité sainte.

Nous sacrifions à tous les lacs, créés par Mazda.

Nous sacrifions à tous les feux.

Nous sacrifions à toutes les paroles bien dites 20[1080].
11 [54]. Nous sacrifions à toutes ces compagnes de Dévotion, compagnes de Piété Parfaite 21[1081] : qu’elles soient là pour nous protéger, nous tenir et entretenir, pour veiller sur nous, et pour notre paix de conscience !

Nous faisons appel et sacrifions aux bienfaisantes Gàthas, souveraines des Maîtres 22[1082], saintes ; pour nous protéger, nous tenir et entretenir, pour veiller sur nous, et pour notre paix de conscience !

Nous faisons appel et sacrifions à notre âme à nous-même, pour nous protéger, nous tenir et entretenir, pour veiller sur nous.
12 [57]. Nous sacrifions à Haurvatàt 23[1083] saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Ameretât, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à la Révélation d’Ahura 24[1084], sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions à la Loi d’Ahura 25[1085] sainte, maître de sainteté.

Nous sacrifions au puissant Yasna Haptañhâiti, saint, maître de sainteté.
13 [61]. Le saint Zarathushtra voudrait un ami qui le protège 26[1086]. Je dis


que toi, homme saint, tu dois être aimé de l’homme saint, [tu dois] l’avoir pour ami 27[1087] ; c’est là le bien : « car celui-là est un méchant qui est bon pour le méchant ; celui-là est un juste qui montre de l’amour au juste » 28[1088].
14 [65]. Car ces paroles excellentes, c’est Ahura Mazda qui les a proclamées à Zarathushtra 29[1089] : « Prononce-les, ô Zarathushtra, au dernier moment de ta vie 30[1090].
15 [67]. « Si tu prononces ces paroles, ô Zarathushtra, au dernier moment de ta vie 30 moi, Ahura Mazda, j’éloignerai ton âme de l’Enfer d’une distance égale en long et en large aux dimensions de cette terre, et cette terre est aussi longue que large 31[1091] ;
16 [71]. « et, comme tu le désires, ô saint, ainsi deviendras-tu un bienheureux 32[1092] ; tu feras passer ton âme par-dessus le pont Cinvat et lu arriveras en bienheureux dans le Paradis, en chantant la Gâtha Ushtavaiti, en répétant la Gâtha Ushtavaiti 33[1093] :
Le Zôt prend en main la coupe supérieure, en touche le Barsom et le Hâvan et dit avec le Ràspi :
Ushtà ahmâî. « Le bien à quiconque fait du bien à âme qui vive ! Que Mazda le tout-puissant lui donne [ses dons] ! Vigueur et force de toi je désire. Si je soutiens


le Bien, donne-moi en récompense, ô Armaiti, la gloire, la fortune et la vie que donne Vohu Manô » (2 fois).
17 [74]. Nous sacrifions au désir de bonne pensée 34[1094] : au désir de bonne pensée nous sacrifions ; pour repousser les Ténèbres 35[1095] ; pour repousser les pleurs et le désespoir qui s’arrache les cheveux 36[1096] (2 fois).
Le Zôt remet la coupe en place et dit seul :
Nous sacrifions à Santé et Guérison ; nous sacrifions à Prospérité et Accroissement ; pour repousser les maladies et la confusion 37[1097].
18 [79]. Nous sacrifions aux paroles complètement prononcées 38[1098].

Nous sacrifions aux paroles omises des Gâthas 38[1098].

Nous sacrifions aux bienfaisantes Gâthas, souveraines des Maîtres et saintes.

Nous sacrifions aux Staota Yêsnya, créés au début du monde.

Nous sacrifions à tout l’ensemble des Staota Yêsnya.
Nous sacrifions à notre âme à nous-mêmes.

Nous sacrifions à notre Fravashi à nous-mêmes.
19 [86] 39[1099] Nous sacrifions à la vertueuse et bonne Bénédiction. Nous sacrifions à l’homme vertueux et saint.

Nous sacrifions à la Pensée de malédiction du Sage, Divinité redoutable et puissante.
20. Nous sacrifions à ces eaux, ces terres, ces plantes.

Nous sacrifions à ces lieux et ces contrées ; à ces campagnes, ces demeures, ces étables.

Nous sacrifions au maître des contrées, qui est Ahura Mazda.
21. Nous te sacrifions, ô Maître, le plus grand de tous ; nous sacrifions aux Génies des veilles, aux Génies des jours, des mois, des fêtes de saison, des années.
22 (88) 40[1100] Les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravasbis des suints, je les loue, je les appelle, je les fais miennes.

Nous sacrifions aux Fravashis des Nmànyas, des Vîsyas, des Zañtumas, des Dahyumas, des Zarathushtrôtemas.
23 [89]. Nous te sacrifions, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à ce baresman, avec sa libation, avec son lien pieusement lié ; saint, maître de sainteté.

Nous sacrifions à Apàm Napât.

Nous sacrifions à Nairyô-Sañha.

Nous sacrifions à la Pensée de malédiction du sage, puissante Divinité.

Nous sacrifions aux âmes des morts, qui sont les Fravashis des saints. — Cf. vol. II, 501. — Les §§ 23-24 sont communs à tous les Gàhs.
24 [95] 41[1101] Nous sacrifions au grand Maître, Abura Mazda, qui est suprême en sainteté, qui est le plus prompt à la sainteté.

Nous sacrifions à toutes les paroles de Zaratbusbtra ; nous sacrifions à toutes les bonnes actions, faites et à faire.

Yênhê hâtâm.
Zôt et Râspî ensemble
 :
Yathâ ahû vairyô. (3 fois.)

A chacun de ces deux Ahunvars le Zôt prend la coupe supérieure et en verse deux gouttes sur l’Evanghin de telle sorte qu’elles tombent dans la coupe inférieure.

Le Zôt seul.
25 42[1102]. gavé adhâish tâish shyaothanâish yâish vahishtâish fraêshyâmahî.

« Cette œuvre, la meilleure de toutes, nous l’accomplirons en ordonnant à tous, [à ceux qui sont instruits et ceux qui ne le sont pas, aux maîtres et à ceux qui ne sont pas maîtres, d’assurer] au bétail [sécurité et bon fourrage] ».

43[1103] at ahyâi ashâ Mazdâ urvarâo vakhshat.

« C’est pour lui en récompense que Mazda Ahura a fait pousser les plantes. »

Rituel indien : Au mot gavê, le Zôt touche la table avec le bout du Barsom ; aux mots tàish shyaothanaish, avec la tête 44[1104] ; au mot yâish, il touche la coupe à zôhr avec le bout du Barsom ; au mot fraêshyàmahî, avec la tête ; aux mots at ahyâi, il touche la soucoupe placée sur le Hâvan avec le bout du Barsom ; aux mots ashâ, avec la tête.

Rituel irani ; « Au mot gavé, laver le datûsh (pp. 137-138) d’un bout à l’autre (datûsh Barsôm bûn od rôishà halalûntan) ;

« au mot adâish, faire passer (?) un des deux fràgâm derrière le datûsh à gauche ; au mot tâish, faire passer l’autre frâgâm à droite » (je ne saisis pas le sens exact de l’opération. — êvtâk frâgâm min akhari Barsôm datûsh min yadâ hôi lâlâ vitârishn ; zagê datîgar min akhari Barsôm datûsh min yadâ dashan lâlâ vitârishn) ;

« au mot mazdâo, poser le bout du Barsom sur l’urvis (bûni Barsôm ol urvîs anakhtûnishn) ;

« au mot vakhshat, poser la tête du Barsom sur l’urvis » ; puis retourner et poser le bout sur l’urvis » (rôishâ î Barsôm ol urvis anakhtûnishn udatigar bâr bûni Barsôm ol urvîs anakhtûnishn).

Ce nîrang est la contre-partie du nîrang initial de l’âb-zôhr, Hà LXIII, Appendice.

26-28 45[1105]. Vasasca. — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux…
Moi, Zarathushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons… à penser, à parler, à agir conformément à cette religion,
Zôt et Hàspî ensemble :
qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra.
29 46[1106]. « Ayant joie de l’esprit et félicité de l’âme, nous goûterons en personne le bonheur du Paradis, venant près de toi, ô Ahura Mazda.
30. « O très bon Asha, ô très bel Asha, puissions-nous te voir, puissions-nous t’aborder, puissions-nous être en ta compagnie. »

Ashem vohù (3 fois tout le paragraphe 30).
31. Yathâ abù vairyù (4 fois).

Ashem vohù (3 fois).

Nous sacrifions à l’Ashem très bon, très beau, immortel, bienfaisant.

Yènhè hâtàm.







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a





HÂ 72 (SP. 71)


Le Râspi se lave la main gauche et va se placer debout près du Mâhrû, à la gauche du Zôt 1[1107]. Celui-ci saisit, au mot Ahuna vairya, les deux bouts de l’Evanghiii du Barsom et dit :

1. Nous proclamons l’Ahuna vairya de la terre au ciel ;

nous proclamons l’excellent Ashem de la terre au ciel ;

nous proclamons le Yênhê hâtâm qui accompagne tout bon sacrifice, de la terre au ciel ;

nous proclamons la bonne, vertueuse Bénédiction du juste vertueux, de la terre au ciel :

2. pour combattre et pour détruire Ailgra-Mainyu avec sa création mauvaise, pleipe de mort ;

en prononçant ces mots, le Zôt dénoue deux nœuds de l’Evanghin, un d’avant, l’autre d’arrière.

pour combattre et pour détruire les sorciers et les sorcières ;

en prononçant ces mots, le Zôt dénoue deux autres nœuds, un d’avant, un d’arrière.

pour combattre et pour détruire le sorcier et la sorcière ;

le Zôt dénoue deux autres nœuds.


3. pour combattre et pour détruire les Kayadhas et les Kayêidhis ;


Il dénoue deux autres nœuds.


pour combattre et pour détruire le Kayadha et la Kayêidhi ;


Il dénoue deux autres nœuds.


pour combattre et pour détruire les larrons et les voleurs ;


Il dénoue deux autres nœuds.


pour combattre et pour détruire les Zandas et les magiciens ;


Il dénoue deux autres nœuds.


pour combattre et pour détruire ceux qui font tort à xMithra, ceux qui mentent à Mithra ;


Il dénoue deux autres nœuds.


4. pour combattre et pour détruire les meurtriers du juste, les persécuteurs du juste.


Il dénoue deux autres nœuds.


pour combattre et pour détruire rAsliemaogha impie, et le tyran aux mille morts ;


Il dénoue deux autres nœuds et continue en récitant ce qui suit jusqu’à ce que tous les nœuds soient défaits :


pour combattre et pour détruire tous les méchants qui pensent le mal, qui disent le mal, qui font le mal, ô Spitama Zarathushtra !

5. Quand chasserons-nous, quand chasserons-nous la Druj ? Quand nous, les Saoshyants, chasserons-nous d’ici la Druj ? Quand la chasserons-nous, de sorte que, tout-puissants, nous l’exterminions, impuissante, sur les sept Karshvares de la terre.

Pour combattre et pour détruire toute la création du mal, « en chantant la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage ».

« En disant ces mots, le Zôt met le Barsom dans la main du Ràspî » 2[1108].


Yathâ ahû vairyô (2 fois).
6 3[1109] Je bénis le sacriflce et la prière, la force et la vigueur d’Ahura Mazda ; des Amesha-Spentas ;

de Mithra, maître des vastes campagnes, et de Râma Hvâstra ;
7. du Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides ;

de Vayu, le triomphant, qui écrase toutes autres créatures ; — cette partie de toi, ô Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien ;

de la très droite Cista, créée par Mazda ;

de la bonne Religion mazdéenne ;

de la Parole Divine, sainte, qui exprime le désir du Seigneur ;

de la Loi ennemie des Daêvas, la loi de Zarathushtra ;

de la longue Tradition de la bonne Religion mazdéenne ;

de la Propagande de la Parole Divine ;

de l’Intelligence qui retient la Religion mazdéenne ;

de la Connaissance de la Parole Divine ;

de l’Intelligence naturelle, créée par Mazda ; de l’Intelligence acquise par l’oreille, créée par Mazda ;

du Feu, fils d’Ahura Mazda ;

de toi, ô Feu, fils d’Ahura Mazda, avec tous les autres feux ;

du mont Ushidarena, créé par Mazda, siège de sainte félicité ;

de toutes les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ;

des redoutables, victorieuses Fravashis des saints ;

des Fravashis des premiers fidèles ;

des Fravashis des proches parents.


8. Et je bénis ton sacrifice et ta prière, ta force et ta vigueur, ô Feu, fils d’Ahura Mazda.

Ashem vohû (3 fois).


Le Ràspî remet le Barsom sur le Mâhrû ; le Zôt descend de l’hindhôrâ, met ses chaussures, dit en bdj les mots hamâzôr hamâ ashô bét « Soyez pleinement forts, pleinement saints ! » sort du Pàvi, se tourne à l’orient, répète les §§ 6-8 et ajoute :


9 4[1110]. A celui-là donnez l’éclat et la Gloire ; donnez-lui la santé du corps ; donnez-lui l’embonpoint du corps ; donnez-lui la force victorieuse du corps ; donnez-lui une fortune bienheureuse ; donnez-lui une descendance bien douée ; donnez-lui longue et longue vie ; donnez-lui le Paradis des saints, resplendissant, tout bienheureux.

Ashem vohû.

Mille vertus ! Dix mille vertus de guérison 5[1111] ! (3 fois.)

Ashem vohû.

Viens à mon secours, ô Mazda ! (3 fois 6[1112].)

Kerfe muzda « Bonne œuvre, récompense ! » (Voir la forme correcte de la formule au Yt. I, fin.)

Ashem vohû.

Tous deux disent le Auhrmazd khudâê « Auhrmazd le Seigneur » 7[1113], et font leur kosti. Le Râspi se rend près du puits, en interdit l’accès aux assistants et se tient sur le Pâvi réservé ; le Zôt revient sur l’hindhôrâ, prend un vase d’eau pure, s’y lave la main droite en silence, prend le Hâvan plein de zôhr, approche du feu, y met des parfums avec la cuiller, se rend au puits ; et la face tournée à l’orient tous deux disent :

Yathà ahù vaîryô.

En récitant l’Ahuna vairya, le Zôt verse un peu d’eau zôhr du Hâvan dans le puits.

Ashem vohû.

En récitant l’Ashem vohù, le Zôt verse encore quelques gouttes du zôhr

Prière à toi, sainte, très bienfaisante, Ardvi Sûra Anâhita, sainte !

Ashem vohû.

En récitant ces mots, le Zôt verse encore quelques gouttes de zôhr 8[1114].

Nous sacrifions à Ardvi Sûra Anâhita, sainte, maître de sainteté. — Ashem vohû.

Prière à toi, belle plante, créée par Mazda et sainte. — Ashem vohû.

Nous sacrifions au Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides. — Ashem vohû.

Nous sacrifions à la Lune, qui contient le germe du Taureau, sainte, maître de sainteté. — Ashem vohû.

Vienne le soleil immortel^ brillant^ aux chevaux rapides !Ashem vohû.

Gloire et bonté de la pure et bonne Religion des Mazdéens ; du Créateur Ahura Mazda, le tout excellent, qui fait passer les fautes, qui fait croître les mérites, qui est loué de tous 9[1115] !

Ashem vohû. La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême.




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a

    23). On le traduit généralement par « division » et il désignerait les membres de phrase dont est composée la prière : mais bagha désigne visiblement toute la prière et non ses sections et cette traduction ne repose que sur la traduction, mal interprétée, de Nériosengh, vibhańjanâ « division », qui en réalité représente le pehlvi bakhtârih « action de répartir », c’est-à-dire « de donner ». bagha est un féminin qui ne peut se séparer du masculin bagha « qui répartit, qui donne, libéral » (cf. Yt. VII, 5, baghem : bagh, {{persan}} [en écriture {{arabe}} ?] « qui donne la part, c’est-à-dire qui donne aux hommes leur pain quotidien ». Ce masculin bagha a donné en zend et en perse (comme en slave : russe bog) un des noms de la divinité considérée comme l’être qui donne sa part à chacun. C’est pourquoi je traduis bagha « prière divine », car bagha s’oppose à ratu et son opposition à ratu gàtha « cantique maître » confirme cette traduction ; car le dieu libéral, bagha, s’oppose au dieu maître, ratu, et nous verrons plus loin Ahura adoré dans la même formule comme bagha et comme ratu (Y. LXX, 1)<span class="coquille" title=" par opposition à Zarathushtra invoqué seulement comme ratu.">{{{2}}} La bagha de l’Ahuna Vairya est proprement « la libéralité de l’Ahuna » et c’est ainsi que l’entend le pehlvi qui interprète la bakhtârih de l’Ahunvar par : nîvakih min danâ fargart « le bien qui découle de ce Fargart ».

    rieux de la religion, dont le type est Saoshyañt, le Messie avestéen (v. Y. IX, note 7) ; les haithyàvarez « ceux qui agissent ouvertement » sont les fidèles agissants, dont la foi s’affirme et ne se cache pas ; ashavan est l’homme pieux, le juste, d’une façon générale.

    du lexique, a deux mots différents pour le même acte ou le même objet, suivant qu’il s’agit d’un être ormazdéen ou d’un être ahrimanien. Ainsi en parlant des premiers « tête, main, pied, œil » se diront : bareshnu (manôthri, vaghdhana), zasta, pàdha, cashman ; en parlant des seconds : kameredha, gava, zharethra, ashi ; — « créer, parler, mourir » se diront en parlant des premiers : dà, aoj, vîtar ; en parlant des seconds : fra-kereńt, dav, fra-mir ; — « fils, femme (épouse) » se diront des uns : puthra, vañta ; des autres : hunush, jahi.

    dav est proprement « bavarder » (pralap, N.).

    mieux « faite par les esprits célestes » (mînôyân tâshît), par une de ces métaphores, fréquentes dans le Mazdéisme, qui voient dans les objets familiers du culte une image des grands objets naturels ou spirituels. Les étoiles sont ici les pierreries d’une immense ceinture jetée autour du monde. La métaphore est développée et expliquée au long dans un vieux texte cité dans le Dâdistân, XXXIX, 11 : « Quand le Destructeur (Ahriman) fondit sur la création, la foule des démons et des Péris se précipita sur la terre et l’atmosphère et jusque sous la sphère des étoiles : et ils virent la multitude des lumières, et ce boulevard de la Gloire de la Religion, et la ceinture (parvand) de tous les bons désirs et de toutes les œuvres, brillante comme un kôstî lumineux… Cette grande gloire de la pure Religion, qui résout tous les doutes, est belle et brillante au loin, comme il est dit dans l’Avesta (mânsar) ; « l’Evanghin « brodé d’étoiles, fait par les esprits célestes (mainôkân tâshît), la bonne Loi des Mazdéens. »

    et mieux encore, et plus près de notre texte, dans le conte des Pages de Darius, lit, 18 : « Le vin fait que l’esprit du roi et celui de l’orphelin, celui de l’esclave et celui de l’homme libre, celui du pauvre et celui de l’homme riche, soient dans la même disposition… Il rend tout le monde riche, et fait qu’on ne parle plus que de millions » (tr. Reuss, La Bible, VIII, 626).
    Mais il ne faut pas oublier que Haoma n’est plus, s’il l’a jamais été, une liqueur enivrante à la portée de toutes les lèvres : il ne s’agit dans tout ceci que des quelques gouttes de Haoma, et le pauvre qui les boit est le prêtre qui seul a le droit d’en boire et seulement en cérémonie.

    évitô-kharedh-a [yào], paribhrashtabuddhi, est formé de évita qui est probablement avi-ita et de khradh [a] affaibli de khrat [u] ; cf. Y. XXVIII, 5, note 19.
    Le texte suppose ici un acte liturgique dont les kiryâs ne donnent pas l’indication (cf. p. 83). Le filtrage qui rejette les éléments impurs devient le symbole de la réjection des méchants.

    duit zaninît, jaghàna, par assimilation de zînàt à janàt : zinàt est sans doute zi-nà-t (cf. sscr. ji-nà-ti, de jyâ) ; — terefyàt, tarftinît (le Glossaire zend-pehlvi définit tâyu, tereftâr ; probablement le grec τρέπ-ω, tourner, détourner) ; — apa yasàitè, barà skâcrùn « enlève » ; cf. Minokhard, II, 46, al sôcrûn ma apar.

    iraniennes, I, 169). — Glose : « je la mets en votre possession ; la mettre en votre possession signifie que, s’il faut donner le corps pour [le salut de] l’âme, je le donne ». Cf. Minokhard, XV, 25.

    les biens sur le pays : c’est en négligeant la prière et le sacrifice qu’il amènerait désastres et désolation.

    à-dire son maître, son chef (page 7). Ce Ratu est l’être qui représente ou est supposé représenter au plus haut degré les qualités de l’espèce. Ainsi Ormazd est le Ratu des êtres célestes, Zoroastre des êtres terrestres, Tishtrya des étoiles (Yt. VIII, 48), Hôm des plantes salutaires, le kôsti des vêtements, le brassard (Bund. XXIV, 23) des armes défensives, etc. Voir au Vp. I, 1, l’énumération des principaux ratus de l’ordre animal, et dans le Bundahish, ch. xxiv, une liste plus complète. — Cette conception a laissé ses traces en Perse  : certaine secte motazélite admettait l’existence de communautés animales, chacune ayant son prophète (Dozy, Islam, 206).

    le groupe de signes qui représente d’ordinaire Dîn, le génie de la religion : mais étant donnée la complexité du premier signe, on peut lire aussi bien Dadû, et la forme khvârizmienne rend cette lecture aussi vraisemblable que possible. — Dai pa Adar, pa Mihr, etc., signifie « Ormazd sur Âdar, sur Mihr ».

    l’Occident ; image empruntée aux dieux solaires, tels que Mithra, dont le rayon se lève à l’Orient et s’abaisse à l’Occident : voir Mihir Yasht, 104.
    La rivière d’Orient est l’indus, celle d’Occident le Tigre. Le pehlvi prend hiñdu comme le nom de l’Inde, ce qui est exact en soi, la rivière de l’Orient désignant la région indienne, mais ne l’est pas grammaticalement. Cf. Vd. I, 19.

    Yênhê hâtàm (voir l’introduction au Hâ XXI) : elle est reproduite ici avec les formes du dialecte moderne.

    bakhûnishn kartàrîth et glosé pun Yèńhê hâtàm ; cf. Vd. pehlvi III, 31, 104. — yasnò-kereti signifie littéralement îzishn kartârîh « accomplissement du sacrifice » et désigne le Yêńhè hàtàm comme étant la prière qui résume et incarne la vertu du sacrifice.

    de Mazda et [fait] le bien dans [tous] les actes de sa vie » (Mazdào data mraot gayêhyà shyaothanâish vahyô).

    frârûnih khavîtûnêt ». — magâî ereshvô, pun makîh ràst « droit avec makîh », c'est-à-dire pun arêzak shapîrîh « avec bonté pure », v. XLVIII, n. 33.

    la glose : « il donne à qui il faut donner ». — dañgrâ mañtù, dânâk patmân. Sur dañgra, v. Y. XLV, n. 36.

    Cinvat », c’est-à-dire « qu’ils vont au Garôtmân », hamâî Garôtmanig havâ-nd). — frà * parà, de par « passer » d’où peretu « pont ». Le pehlvi traduit activement olâshân farnâmind (que Nériosengh confond avec le farnâm qui traduit fri ; prabruvanti).

    claires. » « Ces choses » désignent, selon la glose, soit la résurrection et le sort des justes et des méchants (voir la fin de la strophe précédente), soit la religion : c’est dans ce dernier sens que nous prenons l’expression, en la rapportant à ce qui suit. — « Les œuvres d’Asha » ou mieux « les œuvres saintes » ; debàzaiti, satpar… yahvûnêt (bàz sscr. baňh ; παχ-ύζ).

    miraculeusement de devant Arjasp qui voulait s’en emparer, et s’établit dans le Dashtî Vishtâspân. Cette plaine est ainsi nommée de ce que le corps de Gushtâsp y repose : là aussi reposent Sâm et Gershâsp » (Rivâyat J. D., 11, 4 a).

  1. 1. Ayant accompli les rites du grand Khôb (voir au Paragra).
  2. a et b 2. Voir le commentaire de cette prière au Hà XX.
  3. 3. Voir le commentaire au Hâ XIX. — Le nombre des Ahunvars dépend du caractère de la cérémonie : 10 pour le Yasna du jour Ormazd (le 1er du mois) ; 8 pour celui d’Ardà Frôhar ou des Gêthas ; 5 pour celui de Srôsh ; 4 pour celui des Gâhânbârs ; 2 pour celui du Sirôza ; 7 pour celui du Minô Nâvar.
  4. 4. Âtash Nyàyish, IV.
  5. 5. La profession de foi mazdéenne.
  6. a, b et c 6. Voir Yasna I, Appendice B.
  7. 7. Il s’adresse au feu du sacrifice, qu’il a en face de lui.
  8. 8. Forme dialoguée de l’Ahunvar : voir l’introduction au Hà XI..
  9. 9. Formule exprimant que la cérémonie a lieu pour le Khoshnùman (khshnùmainê ; cf. Y. III, 1 ; VII, 1), c’est-à-dire pour la satisfaction ou réjouissance de telle personne ou telle divinité. Tahmuras donne comme exemple le Khoshnùman du Minô-nâbar qui débute ainsi : « Que ces bonnes pensées, ces bonnes paroles, ces bonnes actions viennent en Khoshnùman (en satisfaction) du Minô-nâbar et des Fravashis de tous les saints ! »
  10. §§4-5 — Yasna XI, 17-18 (Sp. XII) ; voir là le commentaire.
  11. 11. staomi ashem : c’est-à-dire « je récite l’Ashem vohù. »
  12. 12. Les §§ 8-12 = Y. XXII, 23-27 [24-33] ; voir là le commentaire.
  13. 13. khshnaothra, à la fin du § 12.
  14. 1. Littéralement : « celui qui porte la règle » : v. Études iraniennes, 1, 115, note et Yasna 46 [45], note 30.
  15. 2. Ahura Mazda, le dieu suprême, voir l’Appendice A. — hvarenaṅuhatὸ « qui possède le Hvarenὸ », c’est-à-dire « la Gloire », la lumière surnaturelle qui est l’expression de toute vertu, de toute puissance, de toute félicité : v. Yasht XIX. On pourrait aussi traduire « fortuné », car cette lumière est identifiée à la fortune divine : le pehlvi traduit Hvarenὸ par Gadâ, nom de la fortune et du dieu de la fortune chez les Sémites, et l’adjectif hvarenaṅuhaūt a donné le persan farrukh « fortuné ». (farrukh = farnukh = * farnah-vañt ; farnah est la forme perse de hvarenὸ, f étant sorti de hv par inversion (f = vh), et a donné le persan farr « la majesté royale et divine », doublet de khurra, qui représente la forme zende hvarenὸ).
  16. 3. « Très grand [de corps] ; très bon [de valeur] ; très beau [à voir] » (Commentaire Pehlvi). Auhrmazd n’est donc pas incorporel. Voir note 4.
  17. 4. hukereptemahè : « c’est-à-dire que ses membres sont bien proportionnés » (Comm. P.). Ahura n’est pas incorporel ; il n’est qu’invisible ou du moins peut se rendre tel, non seulement aux hommes, mais même aux Amsha-Spañdas (Y. IV, 7, 12, texte et note). Quand Ardà Virât comparaît devant Auhrmazd, Auhrmazd lui parle : il l’entend, mais ne voit qu’une lumière [Ardà Virâf, CI, 10-12). Zoroastre, plus heureux, le voit sous forme humaine et vêtu comme un homme, mais ne peut prendre sa main, parce qu’il est intangible (Shâyast là Shâyast, XV, 1-2). Enfin nous avons un portrait authentique d’Auhrmazd dans un bas-relief de Naqshi-Rustem qui date des débuts de la dynastie sassanide. Le bas-relief représente deux cavaliers dont l’un reçoit respectueusement un anneau des mains de l’autre (Dieulafoy, L’Art antique de la Perse, V, p, 114 et planche XIV). Le cavalier qui reçoit l’anneau est Ardashìr, le fondateur de la dynastie, reconnaissable à ses traits et à sa coiffure qui sont ceux qui paraissent sur ses monnaies : une inscription pehlvie-grecque donne d’ailleurs son nom et ses titres. L’autre cavalier, plus grand, monté sur un cheval plus grand, et dominant Ardashìr de sa taille, tient dans la main gauche le bâton de commandement : c’est Auhrmazd conférant l’empire à Ardashìr, et pour enlever tout doute, une inscription pehlvie-grecque, placée près du grand cavalier, nous dit Patkar zani Auhrmazd Hahâ, τουτο το προσωπον Διοζ θεου « ceci est le portrait du dieu Auhrmazd » (Auhrmazd, étant le dieu suprême, est rendu en grec par Ζεύζ ;  ; cf. Hérodote, I, 131). Il n’en faudrait point conclure que ce fût là la forme consacrée d’Auhrmazd ; nous avons affaire ici à une œuvre d’art et à un symbole historique : le prince a voulu exprimer d’une façon figurée l’idée que Darius exprime si souvent dans ses inscriptions : « Auramazda m’a conféré l’empire » ; et guerrier, il a naturellement représenté Auhrmazd sous les traits d’un guerrier. Le vrai corps d’Auhrmazd, c’est la lumière infinie qui est dite son « lieu » (Bundakish, 1, 2 ; cf. Yasna XXXVI, 6, 14 ; LXXI, 4 [LXX, 11], et avec atténuation spiritualiste, Plutarque, Isis et Osiris, 41 : έσικέναι φωτὶ μάλστα τών αίσθητών). Voir plus bas Appendice A.
  18. 5. « De ceux qui sont sainteté incarnée (tan ahlâyîh ; cf. tanu-màthra) il est le plus grand » (Comm. P.).
  19. 6. hudàmanὸ, hùdànâkfrârûn dànâk (Nériosengh : uttamajṅànì, kila sadvijápârajńânì).
  20. 7. vouru-rafnańhὸ : kâmak râmînitar, aîgh aìshàn pun apàyast pun râmishn yâmatùnêt « qui réjouit suivant désir, c’est-à-dire qu’il vient réjouir les gens selon désir » (à son désir ou à leur désir ?).
  21. 8. tan àìvînak « le corps et l’image » : cf. vol. II, 500, n. 5. (N. : tanu-bimbam).
  22. 9. Mainyush speñtôtemὸ : v. Appendice A.
  23. a, b, c, d, e, f et g 10. Amesha-Speñta : Appendice A.
  24. 11. Le premier des êtres animés qu’Auhrmazd créa sur la terre fut « un taureau unique » Gaush aèvὸdâta, du corps duquel sortirent plus tard toutes les espèces animales et qui est à la fois le prototype et la source de la vie animale (Bund. X, et plus bas note 42). Son âme, Géush Urvan, est le génie qui veille sur les animaux ; voir Yasna XXIX et Yasht IX. gaush aêvôdâta s’oppose à gaush pouru-saredha (Sirôza II. 12).
  25. 12. Âtar, le feu ; généralement appelé « fils d’Ahura Mazda » ; voir Yasna II, 4, 15, etc. Sur les divers feux, v. Yasna XVII, 11, 62-70, avec l’Appendice qui suit.
  26. 13. yaètushtemài, matàrtûm « celui qui vient le mieux » (de yat ; cf. yayata « venez », Vd. XXI, 2, 3). Glose : dakhshak ê mâ olà kulâ 2 mat yakôyamùnêt, mînôi u gitii, khurg u barag « il a pour caractéristique de venir dans les deux mondes, terre et ciel, [dans l’un] comme charbon brûlant (p. khurg, traduit angàro ; cf. Shikan G. XIV, 25), [dans l’autre] comme éclair » (jyotis).
  27. 14. Le titre d’Amesha-Speñta « Immortel bienfaisant » est généralement, mais non pas nécessairement, limité aux six lieutenants d’Ahura (v. Appendice A) : tous les dieux y ont titre, étant tous immortels et bienfaisants : cf. plus bas, note 36 et Vp. VIII, 1, n. 3. : Note 3.
    Le Vendidad Sadé ajoute ici la formule suivante, destinée au Vendidad même :
    « J’annonce et j’offre [le sacrifice] à la Loi (Dàtài) avec ses annexes (hadhadàtài), [la Loi] ennemie des Daêvas, la loi de Zarathushtra, sainte, maître de sainteté. » Comme l’expression Dàtài hadhadàtài, d’après la place où elle paraît, doit désigner le Vendidad Sadé, c’est-à-dire l’ensemble du Vendidad, du Yasna et du Vispéred, il faut supposer que Dàtài désigne ici le Vendidad proprement dit, auquel d’ailleurs il a donné son nom (voir § 13 et note 49), et que hadhadàtà, littéralement : « ce qui est avec le Dàtà », représente le reste. En effet dans le Vendidad Sadé, le Vendidad est le seul élément qui ait une existence propre et forme un Nask indépendant.
    Un manuscrit unique, K4, remplace cette formule par la suivante, que nous traduisons d’une façon hypothétique, le secours de la tradition faisant défaut :
    « J’annonce et j’offre [le sacrifice] à la Parole Divine (Màthra Speñta), qui appartient au Hadha-mâthra, le Vîshtâsp-sâst Nask appartenant au groupe du Hadha-màthra. (hadha-màthra), qui a été révélée dans les entretiens (zaini-parshta), que l’on récite en se levant (upairi gàtubyὸ gerepta), sainte, maître de sainteté. » « Cette formule est usitée dans le service du Vîshtâsp Yasht (Vol. II, 663) ». « Le Vishtâsp Yasht est un Vendidad où la conversation révélatrice a lieu entre Zoroastre et Vishtâsp au lieu de se faire entre Auhrmazd et Zoroastre. »
    Màthra Spenta, plus général que dàtà, désigne toute la parole révélée (note 47), et par suite est moins propre que le mot dàtà à désigner le Vendidad Sadé : c’est peut-être la raison pour laquelle la masse des manuscrits le rejettent.
    hadha-màthra serait traduit en pehlvi Ivatâ farmân « avec les commandements » ; il s’agit très certainement du Vendidad propre. Les commandements du Vendidad sont donnés sous forme de réponse aux questions de Zoroastre, ce qui fait qu’on les appelle quelquefois speñta frashna « les questions divines » : de là l’épithète zaini-parshtaparshta est la chose demandée ; zaini est un ἅπαξ qui se rattache peut-être à zan « savoir, » et zaini-parshta serait : « qui sait les questions »,
    c’est-à-dire « qui sait la réponse des questions ». Le prêtre récite le Vendidad Sadé en se levant au Gâh Ushahin : de là upairi gàtubyὸ gerepta, litt. : « saisi en se levant du lit » (cf. âsitὸ-gàtùm, Yasna LXII, 5 [LXI, 12]).
  28. a, b, c, d, e et f Sur les Asnyas, Génies des parties du jour ou veilles, voir Appendice B.
  29. Génie de la matinée : voir ibid. Le Vendidad Sadé, se récitant au Gâh Ushahin, commence l’invocation des Asnyas, par Ushahina, §§ 7 et 20. Le Yasna Sadé, au contraire, se récite au Gâh Hàvani : c’est pourquoi il commence par l’invocation de Hàvani : de là le désordre apparent dans la classification des Génies locaux, qui commence par Vîsya au lieu de Nmànya : v. Appendice B.
  30. Mithra, Mihr : dieu de la lumière solaire, dieu des campagnes, dieu de la bonne foi. Voir au Yasht de Mithra (Yt. X) l’explication des épithètes qui suivent. Mithra est mis en rapport avec Hàvani, le Génie du matin, parce qu’il triomphe avec le soleil levant (Yt. X, 13).
  31. aokhtè-nàmanὸ ; c’est-à-dire invoqué nommément, et non dans des formules anonymes et générales : cf. V, 3, 6 ; XV, 1 et 2 [XVI, 2, 6] ; Yt. XIII, 79.
  32. Ràma Hvàstra, Ràmishu Khvàrὸm : Génie de l’atmosphère et celui qui donne leur saveur aux aliments : voir le Yasht de Ràm (Yt. XV).
  33. Génie de midi : v. Appendice B.
  34. Invoqué en sa qualité de Génie du feu. Rapithwina étant le moment de la plus grande chaleur du jour.
  35. Génie de l’après-midi ; voir Appendice B.
  36. 23. Apām Napât, ancienne divinité indo-iranienne, qui représentait le feu, fils des eaux, c’est-à-dire l’éclair sorti de la nuée. Voir son histoire au Yasht VIII, 34.
  37. 24. Génie de la première partie de la nuit : voir Appendice B.
  38. 25. Fravashi (* Fravarti), Farvart et Frôhar (le Férouer d’Anquetil) : la force intérieure dans chaque être qui le fait subsister et grandir ; éternelle, antérieure à l’être et lui survivant ; se confond en pratique, pour les morts, avec l’âme des ancêtres. Pour plus de détails, voir l’introduction du Yasht XIII.
  39. 26. ghenanāmca vìrὸ-vāthwanām : ces femmes sont définies dans le commentaire Artâifarvart, c’est-à-dire ashaonām fravashayὸ « les Fravashis des justes », adorées comme un génie collectif. Ces troupes d’hommes sont les fils qu’elles donnent à ceux qui leur offrent le sacrifice (Yt. XIII, 52).
  40. 27. yàiryayâosca hushitὸish ; c’est la prospérité d’une année dont toutes les périodes apportent ce qu’elles doivent.
  41. 28. Ama « la Force » ; Verethraghna « la Victoire » ; Vanainti Uparatât « l’Ascendant, la Supériorité, qui détruit » [l’ennemi]. Ama et Uparatât sont restées à l’état d’entités abstraites ; Verethraghna est devenu une personne ; c’est le Bahrâm de l’époque sassanide et moderne ; voir plus de détails le Yasht de Bahrâm (Yt. XIV).
  42. 29. Le Génie de la seconde moitié de la nuit ; voir Appendice B.
  43. 30. Sraosha, Srôsh, le Génie qui incarne l’obéissance à la loi. C’est l’obéissance active, d’où ses luttes contre les démons et les méchants. Voir les Yashts de Srôsh (Yasna LXVII et Yasht XI).
  44. 31. Rashnu Razishta, ph. Rashn razistak, p. Rashn râst ; le Génie de la vérité (Satyapati) ; voir le Yasht de Rashn (Yt. XII).
  45. 32. Arshtàt, ashtàd « la Loyauté » ; abstrait formé de arsh « vrai ».
  46. 33. Sur les mois, voir Appendice C.
  47. a, b et c 34.antare-mâoṅha, perenὸ-mâoṅha, vîshaptatha : la traduction pehlvie ne fait que répéter les noms zends : andarmàh, pûrmàh, vlshaptatmàh ; le second de ces termes est seul clair : perenὸ-mâoṅha est la pleine lune ; il suit de là que antare-mâoṅha, litt. : « la lune intérieure, la lune rentrée » est la nouvelle lune, comme l’a déjà vu Anquetil (la [nouvelle] lune qui [est comme] en elle-même) : mais que sera vîshaptatha ? Anquetil, et après lui Burnouf y voient une épithète de la lune, « qui fait tout grandir » ( viçvatata) ; les traductions nouvelles en font une partie du mois, indépendante de la nouvelle lune et de la pleine lune, mais dont elles ne déterminent pas la place : M. Spiegel reproduit le nom propre sans le définir ; M. Justi y voit une période de cinq jours, dont le mois contient six ; M. de Harlez le place entre la pleine lune et la nouvelle lune. Passons au pehlvi : la glose définit les trois termes du texte : panjaki fartûm, panjakl datigar usatigar (Pt4) « la première pentade, la seconde et la troisième pentade ». Mais ces pentades ne peuvent appartenir toutes les trois, comme je l’ai supposé dans ma traduction anglaise des Yashts, à la première quinzaine du mois, puisque le vîshaptatha vient après la pleine lune : il doit donc désigner une période de la fin du mois. Le Grand Bundahish en donne la définition précise : « andarmâh va du 1er au 15 (faute de copiste évidente, puisqu’il ne s’agit que d’une pentade ; lire : du 1er au 5) ; pûrmâh va du 10 au 15 ; vishaptat va du 20 au 25 ». Vîshaptatha marque donc la période de décroissance de la lune. En effet, le Saddar, ch. vi, recommande de réciter le Yasht de la lune trois fois par mois, « une fois à la nouvelle lune, une fois quand elle est en son milieu, une fois quand elle commence à s’affiler » (yak bâr ké bârìk shawat) : c’est la définition même du vîshaptatha.
    L’inégalité entre le mois civil de trente jours de l’année avestéenne et le mois lunaire réel fait que la nouvelle lune, la pleine lune et le vîshaptatha tombent à des dates différentes à chaque mois ; mais les cinq jours complémentaires qui ferment l’année étant hors de compte, l’excès des jours solaires sur les jours lunaires n’est que de cinq jours dans l’année, de sorte que le temps de l’andarmâh, du pûrmâh et
    du vîshaptat tombe toujours dans les limites des trois pentades indiquées ; et c’est aussi la raison pour laquelle il leur faut une période vague de cinq jours.
    Il est à noter que cette division tripartite du mois répond à celle du mois grec en mois commençant, mois médial, mois finissant : μηνὸζ ἱσταμένου, μεσοῦντοζ, φθίνοντοζ.
  48. a, b, c, d, e, f et g 35. Les Yàiryas ou Gàhânbârs ; voir Appendice D. — Dans le Vendidad Sadé, le § 9 est remplacé par le ier chapitre du Vispéred, qui reproduit le § 9 et complète longuement l’énumération des Ratus.
  49. a et b 36. Ces « trente-trois maîtres de sainteté » ne peuvent être les divinités dont l’énumération précède, car aucune façon de les compter ne donne le nombre voulu. Si on les compte toutes, même en supprimant les doubles emplois, on dépasse le nombre ; si on compte seulement celles qui ont le titre de « maître de sainteté », on reste en deçà. Par la même raison, le nombre ne peut s’appliquer aux divinités qui suivent. Anquetil l’applique aux choses qui sont « auprès et autour de l’Hàvan » (le mortier où l’on broie le Haoma) et qui seraient « vingt-six vases et instruments de religion, la chair, le Hom, le Pérahom, les Darouns, les racines d’arbre, les fleur.s et les odeurs » : mais cette énumération semble arbitraire et sans autorité traditionnelle. Cette mention des trente-trois Ratus n’était pas isolée dans l’Avesta complet : d’après le Dìnkart (VIII, 7, 17), un des Nasks, le Pàjag, donnait la liste des trente-trois principaux chefs qui se tiennent tout près et tout autour de Hàvan (madam 33 ratih nazdist pîràmûn nihân : lire hàvan), avec leur hiérarchie et l’indication du monde, céleste ou terrestre, auquel ils appartiennent. La prière du Kosti célèbre « le Seigneur et les trente-trois Amshàspands », ce que Tîr Andàz interprète « les trente-trois chefs qui se tiennent près de la cour du Seigneur ».
    Il est probable que ce nombre de trente-trois était un nombre consacré de longue date ; car les Védas connaissent aussi trente-trois dieux qui se rendent au sacrifice
    (â Nàsatyà tribhir ekâdaçair iha devebhir yâtam madhupeyam Açvinâ, I, 34, 11; cf. I, 139, 11 ; IX, 92, 4, etc.).
  50. 37. pairish-hàvanay : N. : parivartulam hàûana-samdhyâyâs.
  51. 38. Enseignés à Zoroastre par Ormazd et par Zoroastre aux hommes.
  52. 39.Ahhraèibya Mithraêihya ; dvandva archaïque déformé et d’idée, sur le type du dvandva védique Mitrà Varuṇà et qui s’explique de même : Ahura Mazda, comme dieu du ciel (v. Appendice A), était en union étroite avec Mithra, dieu de la lumière solaire (cf. Ormazd et Ahriman, 62-66 et Y. LYII, 2).
  53. 40. Par opposition aux planètes, qui appartiennent à Ahriman.
  54. 41. Tishtrya ou Sirius, le généralissime de l’armée des étoiles : v. le Yasht de Tir (Yt. YIII).
  55. 42. gaucithra : quand le Taureau Aèvὸdàta (v. note 11) mourut sous les coups d’Ahriman, sa semence, transportée dans la sphère de la lune, y fut purifiée dans la lumière de l’astre et un couple en fut formé, d’où sortirent deux cent quatre-vingt-deux espèces (Bund., IV et X). — Le rapport établi entre la lune et le Taureau tient sans doute au croissant : le char de la lune, disaient les Persans du temps d’Albîrùnì, est traîné par un bœuf de lumière, qui a deux cornes d’or et des pieds d’argent : il parait un instant dans la nuit du 16 Dai et disparaît : si un homme fait un vœu en l’apercevant, il sera exaucé (Chronology, p, 213). Cf. l’introduction au Yasht de la Lune (Yt. VII) et Yd. XXI, 1.
  56. « Le dahyupaiti des dahyus ». Glose ; « Mithra est, en dehors des Amshaspands, le grand dahyupat des pays terrestres. » Le passage correspondant du Hâ II a « le dabyupaiti de toutes les dahyus » c’est-à-dire le dahyupaiti universel. Dahyupaiti ou « chef de pays » a dû être synonyme de Shàh « roi » et au besoin de Shàhinshàh « roi des rois » ; car il est dit que la dignité de dahyupat a été établie par Hôshang : or Hìshaug est le premier roi de la Perse et il est de ceux qui ont régné sur la terre entière (Dìnkart, VIII, 13, 5 et Albiruni, p. 206). Le titre donné à Mithra revient donc ici à celui de « Roi » et dans le Hà II à celui de « Grand Roi, Roi des Rois ».
  57. 44. Le prêtre s’adresse au feu du présent sacrifice, en face duquel il est assis (Comm. P.).
  58. « En particulier aux eaux employées dans le zôhr » (les libations du présent sacrifice) (Comm. P.).
  59. 46. « À toutes les eaux en général » (Comm. P.).
  60. 47. Màthra Speñta, Mahraspand. Màthra est proprement un commandement (farmân) : Màthra Speñta est l’ensemble des commandements divins et s’emploie comme un des noms des textes révélés : « c’est la parole d’Auhrmazd, l’Avesta » (Grand Bundahish, 208).
  61. 48. verezyaṅuha : kâmak ahû, aighash kâmak pun minxishn Ivatâ zaki ahù ràst « c’est-à-dire que le désir de sa pensée est exactement en accord avec celui du maitre (N. : kâmam yat manasà saha svàminà tulyam karoti). verezyaṅuha est donc formé de verezi + ah-u (cf. 90), verezi signifiant « désir » (Études iraniennes, II, 274) et ahu « seigneur » : verezyaṅuha est la contre-partie de ahu vairyὸ.
  62. 49. dàta vîdaèva  ; l’expression intervertie a donné le nom du Vendidad : v. l’Introduction au Vendidad.
  63. 50. daregha upayana ; dêr apar-ravishnîh ; Nériosengh le définit : çixàm adṛiçyarûpiṇm « le Génie de l’enseignement. »
  64. 51. Daêna Màzdayasni ; litt. : « la Religion qui adore Mazda ».
  65. 52.Ushidarena, litt. : « qui tient l’intelligence », ôsh-dâshtar ; appelée aussi Ushidà « qui donne l’intelligence » (Yt. I, 31) : la montagne inspiratrice et prophétique, l’équivalent iranien de l’Olympe grec, du Snowdon gallois, située dans le Saistàn (voir Yt. XIX, 66 et Bund. XII, 15).
  66. 53. Asha-hvàthra pouru-hvàthra, î ahlâyîh khvàrih i pûr-khvârih : hv-âthra, opposé à duzh-àthra (Y. VIII, 17), est le persan khvàr, « à l’aise, aisé », opposé à dushâr « difficile », et n’a rien de commun avec hvarenὸ (Études iraniennes, I, 191).
  67. 54. kavaèm hvarcuὸ « la Gloire royale », émanation de la gloire divine, qui donne à l’homme sur qui elle descend l’investiture divine, met en lui la vertu, le génie, la fortune ; cf. note 2 et voir tout le Yasht XIX. — kavi, p. kai, titre porté par les rois de la seconde des dynasties légendaires de la Perse, ou Kayanides (kayâni) ; cf. Yt. XIII, 132 ; XIX, 66-87. — Cf. vol. II, 306.
  68. 55. ahvareta, agrift (N. : agrihita) : c’est la Gloire religieuse, « la vertu sacerdotale » (khvêshkârih î asrûàn), laquelle ne peut, comme la Gloire royale, être arrachée par la force : « elle est insaisissable en ce que par l’instruction [seulement] (N. : par la vertu et l’effort) on peut se l’approprier » (apash a-griftih é aîgh pun farhang ὸ nafshà shâyat kartan). — Comparer « la lumière d’Auhrmazd, insaisissable, à la Druj » zak î Auhrmazd rôshanîh agriftâr pun Drûj (Bund., page 2, ligne 18).
  69. 56. Ashi vanuhi, Ashish vangh (transcription du zend) et Ardishvangh (de * Arti, forme originale de Ashi), traduit par Nériosengh laxmi « la Richesse ». Ashi vanuhi est « la Bonne Richesse » : « sa bonté, dit Nériosengh, consiste en ce qu’elle protège la richesse des gens de bien et la secourt ; tous ceux qui mettent leur richesse en la possession d’Ormazd et s’en servent pour faire du bien aux bons, elle écarte d’eux leurs adversaires ». Voir le Yasht d’Ashi (Yt. XVII, texte et introduction).
  70. 57. cisti vanuhi, farjânakîk (corriger ainsi, au lieu de farjânak, d’après Y. XXX, 9 c, d’après Nériosengh et d’après la forme du mot, cisti étant un abstrait) î shapir « la bonne science » ; Nériosengh traduit nirvâṇajńànam, ce qui revient, dans sa terminologie, à « la science du salut ». On trouve aussi la forme cista, Y. XXII, 22, 28.
  71. 58. Erethé, Ras (simple transcription), cittam (N.) : peut-être ratio.
  72. 59. Rasāstàt, traduit en pehlvi ras ástishnîh ( « se tenir en Ras » ; N. : citta-sthiti), par décomposition du mot en ras-ásta. Le mot se décompose grammaticalement en * rasàt-tàt, abstrait d’une forme participiale présente. Nous le traduisons hypothétiquement comme un abstrait du précédent.
  73. Dahmayào vaṅuhyào âfritὸish ; littéralement : « la juste bonne Bénédiction » : il s’agit de la bénédiction des justes et probablement des justes décédés, car la prière qui porte ce titre (Y. LX LIX) est visiblement une bénédiction des vivants par les morts. — Cf. vol. II, 317 et Afrîngàn Dahmân.
  74. dàmὸish upamanahê ; dàmi et dahma sont rendus par le même groupe en pehlvi, ce qui fait que Nériosengh rend dàmi comme dahma par uttama « homme de bien » ; le sens réel de dàmi est donné Y. X, 10, 26 : dànâk « sage ». Tandis que la bénédiction, pour être active, a besoin d’être exprimée, la malédiction agit par la seule force de la pensée. Ce sage qui maudit rappelle les terribles Rishis de la légende indienne, comme upamana rappelle directement le manyu védique. — Nériosengh a sur le rapport des deux formes du souhait la glose suivante : « le souhait (àçis) des justes est double ; il est en parole ou en pensée : le (bon) souhait, tout-puissant par la parole ; la malédiction, toute-puissante par la pensée. Le souhait des justes parcourt trois fois par nuit tout le monde vivant, pour le protéger, et veille pour conserver aux justes la fortune qu’ils méritent par leur vertu ».
  75. 62. avὸhvarenâo, av-khvar, N. : gavâm vasatis ; le persan âkhûr.
  76. 63. anaghranãm raocaṅhām hvadhàtanàm, la lumière infinie, consubstantielle à Auhrmazd.
  77. 64. rathwὸ berezatὸ : Ahura Mazda (Y. LVII, 1, 2 LVI, 1, 10), considéré exclusivement dans son rôle de Ratu et comme le Ratu par excellence (d’après le Grand Bundahish, ainsi nommé parce qu’il parait quatre fois dans le mois comme Ratu de jour ; cf. l’Appendice au Sîrôza). Le mot est transcrit en pehlvi au lieu d’être traduit (ratpók barzat au lieu de ratî buland) et parait traité comme une divinité particulière dans le Shâyast lâ Sh., XI, 4.
  78. 65. Le Vendidad Sadé remplace ces mots par la formule donnée à la note 14 (K4 donne la même variante que plus haut) : les épithètes « saint, maitre de sainteté » sont réduites au seul mot « maitre ».
  79. paoiryô-ṭkaêshanām ; on a beaucoup discuté sur le sens de cette expression, où l’on a cru voir les fidèles d’avant Zoroastre, les représentants d’une loi antérieure dont par exemple Vìvaṅhañt, Âthwya, Thrita, Pourushaspa et les autres adorateurs de Haoma auraient été les représentants ; mais on ne voit pas ailleurs trace de l’opposition position d’une première loi à une nouvelle. Le sens précis de paoiryὸ-tkaêsha est donné par l’expression paoiryanàm tkaèshanãm paoiryanãm sâsnὸ gùshâm (Y. XXVI, 3, 10 ; cf. Yt. XIII, 149) « les premiers tkaèsha, ceux qui les premiers ont écouté l’enseignement » c’est-à-dire, comme le dit explicitement le commentaire pehlvi : « les premiers disciples de Zoroastre » (Pôryôtkêshân, fartûm nyôkshishu àmôzishnàn ; man fartûm hâvisht i Zartùsht yahvûnt havâ-and). Dans la littérature pehlvie les Pôryôtkêshân sont « les anciens sages » (dânâkan ì pêshînîkân ; début du Dìnkart, VI).
  80. 67.nabànazdishta, littéralement : « les plus proches de nombril », le nombril étant le lien matériel d’origine. Le terme s’applique aux neuf degrés les plus proches de parenté (N. : navânvayanikaṭânâm) : il s’agit très probablement de la parenté directe (anvaya) et non latérale, autrement dit de neuf générations d’ancêtres (cf. Vd. IV, 5, 25 ; Comm. P. ad XIII, 3, 7). Les proches parents invoqués sont ceux du Zaotar (nabânazdishtân î Zôt ; Pt4).
  81. 68. yazataèibyô : yazata, ph. îzat, p. izad, yazd, est le terme général pour une divinité : il signifie littéralement « qui doit recevoir le sacrifice » (de yaz ; cf. le védique yajata). En persan, le pluriel yazdàn est devenu le nom de Dieu.
  82. 69. Il y a deux sortes de mondes, le monde matériel et le monde spirituel ; le premier, gaèthya, est celui que nous voyons et où nous vivons ; l’autre, mainyava, est celui des esprits, le monde invisible, le monde céleste. Il y a des divinités de l’un et de l’autre ordre : nulle part on ne donne le départ des deux classes de divinités et il y en a, comme les Amesha-Speñtas, qui par leur double nature, appartiennent à l’un et à l’autre : Zoroastre est le seul Izad qui soit expressément désigné comme gaèthya (Vp. II, 4, 6).
    mainyava, formé de mainyu « esprit », signifie littéralement « spirituel », c’est-à-dire « qui ne peut être perçu que par l’esprit » ; les sens d’« invisible » et « céleste » sont dérivés, mais sont devenus si dominants que le dérivé persan minô est devenu le nom du ciel et de la matière émaillée dont on le supposait fait.
    Les deux mondes sont appelés : tantôt gaèthya et maînyava sti (sti, ce qui est, le monde) ; tantôt gaêthya et maînyava dâman (dâman, création) ; souvent (gaêthya étant remplacé par astvant « corporel », et maînyava par son parent manahya, dérivé de manô, ou par le génitif même de manô, mananhô) ; astvaiti sti, astvant ahu (ahu, le monde en tant qu’existant et vivant), astvaîtîsh gaêthâo et maînyava sti, manahyô ou mananhô ahu.
    De gaèthya est venu le nom persan du monde, giti, et du génitif pluriel gaèthanâm le doublet jîhân (pehlvi gêhân ; Études iraniennes, I, 66, n. 2, 68, 76) : gaèthya lui-même est un adjectif dérivé de gaètha qui semble avoir désigné d’abord une propriété rurale (ibid., II, 130 ; Vd. XIII, 10, 28 ; Béhistûn, I, 65).
  83. 70. yasnyàca vahmyàca : îzishnômand nyâyishnómand « qui reçoivent l’ízishn (yasna) et le nyàyishn (vahma) », l’un étant le sacrifice, le second la prière.
  84. 71. Ou peut-être : « à cause de leur sainteté parfaite ».
  85. 72. On invoque, selon l’heure, le Gâh présent avec son Hamkàr. — Le Vendidad Sadé remplace cette invocation par celle du Dàta, sur les deux types donnés dans la note 14.
  86. 73. « En disant rien qui soit irrégulier » (aîghash danâ mandûm adastôharih gùft).
  87. 74. Voyant ou assoupi » (pun nikîrishn… pun sûtakih ; cf. Y. XIX, 5, texte et note).
  88. 1.Ahura, traduit en pehlvi khûtài (Y. XLVI XLV, 10 b ; par Nériosengh svâmin), dérive du substantif ahu qui a le même sens (voir l’introduction au Hâ XIX) : il s’emploie encore comme épithète d’homme ou de dieu (épithète d’Apâm napât, de Mithra ; du roi Husravas, Yt. XIX, 77 ; au pluriel, en parlant des rois, Yt. V, 85 ; XIV, 39).
  89. 2. Mazdào, traduit en pehlvi dânâk « sage, savant » (Y. XLVI XLV, 10 b ; par Nériosengh mahâjhâńin « le grand savant »). Cette dernière traduction repose sur une décomposition étymologique de mazdào en maz, grand et dào, qui sait. Cette étymologie, peut-être fausse, si mazdào est, comme le veut Benfey, le védique medhàs, rend bien en tout cas la conception de Mazda.
  90. 3. Ce n’est qu’un à-peu-près : speñta est traduit en pehlvi afzûnîg « qui a de l’accroissement », ce qui peut se prendre soit au sens actif, soit au sens passif, « qui rend plus grand » ou « qui grandit » ; le superlatif spénishta est traduit de même et glosé comme il suit : « c’est-à-dire que de quelque chose il peut faire beaucoup » (Ormazd Yasht), ce qui prouve que afzûnîg est pris au sens transitif. Speñta vient d’une racine su, qui a donné un grand nombre de dérivés exprimant tous l’idée de bien et de prospérité par celle d’accroissement : savô « l’accroissement, l’intérêt, le profit » ; saoidhi, même sens ; sévishta « très profitable, très utile » ; saoshyant « qui accroît, qui fait prospérer, bienfaiteur » (cf. Y. IX, 2, 8, note 8) ; spen, a-spen « bien-être, malaise » ; yavnè-su}, « toujours accroissant ». La traduction que nous adoptons. Esprit Bienfaisant, Esprit du Bien, n’est pas plus exacte littéralement que celle d’ « Esprit Saint » généralement admise ; mais elle se rapproche plus de l’idée fondamentale qui est celle du bien fait par le dieu. — Traité comme nom propre Speñta Mainyu est transcrit en pehlvi Spînâk mînôî ; cf. note 4.
  91. 4. Añgra Mainyu, Zanâk mînôî « Esprit qui détruit » (lire zanàk, au lieu de la lecture traditionnelle Gannâk mînôî ; g et z sont écrits de la même façon et Nériosengh traduit hantar « celui qui tue », ce qui est la traduction naturelle de zan-âk.
  92. La forme perse ; n’est pas inconnue au zend (arela, déjiṭ-areta, aretô-karethna). — L’Asha est célébré dans une prière qui est une des plus saintes du rituel : l’Ashem vohù : voir Hà XIX.
  93. 6. Voir plus haut, Yasna I, note 4.
  94. 7. τόν κύκλον τού Ούρανού Δία καλέοντεζ (Hérodote, I, 131) : Ζεύζ signifie le Dieu suprême, par suite Auramazda : les Sassanides mêmes, quand ils veulent rendre en grec le nom d’Ormazd, disent Διόζ Θεού : voir Y. I, note 4 et Ormazd et Ahriman, 30 sq.
  95. 8. Bundahish, 1, 23.
  96. 9. Les théosophes persans font plus tard de Bahman le premier esprit (Dabistan, début). — Cf. Firdausi : nukkust àfrinash Khirad rà shinâs « sache que l’intelligence a été sa première création » (éd. Vullers, p. 2).
  97. 10. Yasna XLVII [XLVI], 3, note 11.
  98. 11. Vd. XIX, 31, 102.
  99. 12. Yathà ahù vairyô (Hà XIX).
  100. 13. Voir l’Appendice sur la Hvaètvadatha (Yasna XIII).
  101. 14. Haurvatât et Ameretât, §§ 35-37.
  102. 1. Asnya ; adjectif dérivé de azan « jour » (* aznya).
  103. 2. Persan gâh, pehlvi gâs, le terme employé chez les Parsis pour désigner les cinq moments du jour ; est sans doute identique avec gâh, gâs « lieu », du perse gàthu, zend gàtu. Il ne faut pas confondre ce gâh, gâs, de gàthu, avec gâh, gâs, nom des Gâthas (v. Yasna XXVIII et suite), et par extension des cinq jours complémentaires qui prennent le nom des cinq Gâthas (v. Appendice D). gâh, gâs, moment du jour, n’est point identique avec gâh, gâs, lieu (du perse gâthu), mais avec gâh, gâs, la Gâtha : hâvan gâs est proprement « [le temps où l’on célèbre] les Gâthas de Hâvani » (Nirangistân, 46 ;. Le nom des gâhânbâr a la même origine, car « célébrer les Gâhânbârs » se dit « chanter les Gâthas » (v. Nirang., § 41, n. 2 ; § 42, n. 2, etc.).
  104. 3. Hàvani, commence à l’aurore ; tire sans doute son nom des rites de Haoma qui se font à cette heure (havana « mortier à presser le Haoma » = sscr. savana « pressurage de Soma ») : voir Y. IX, 1.
  105. 4. Rapithwina, adjectif dérivé de rapithwa « midi » (aux deux sens du mot) ; sous-entendu zrvan : « le temps de midi ». Sa durée n’est pas déterminée par les textes.
  106. 5. Le Gâh Uzìrìn va de Rapitvîn à l’apparition des étoiles (Bund. XXV, 9). — Uzayèirina est un adjectif formé par le même suffixe que Rapithwina, de ayar « jour » et uz, indiquant enlèvement ; c’est le temps « où le jour s’en va ». Cf. uz-irô, l’après-midi, de uz et ayar.
  107. 6. De l’apparition des étoiles à minuit. Le sens du nom est obscur : les deux mots qui le composent semblent se rapporter à la récitation des Gâthas : awisrùthrima est dérivé de sru « entendre » et « faire entendre, chanter » ; cf. gàthanàm frasraothrem « l’action de chanter les Gâthas » ; aibigaya serait dérivé, par la même préposition, de * ga-i, sscr. gâ-y « chanter », d’où gàthà.
  108. 7. Ushahina, de minuit à la disparition des étoiles ; nommé d’après l’aurore qui le termine (ushah).
  109. 8. Frâdat-fshu, Frâdat-vìra, Frâdat-vîspām-hujyâiti signifient « Accroît-troupeaux ; Accroit-homme ; Accroît-toute-jouissance ». — Sàvaṅhi se rattache visiblement à savaṅh, auquel il est dans le rapport de hàvani à havana : c’est « celui qui produit l’accroissement ». — Berejya est obscur : on l’a rapproché, à cause de sa fonction, du persan birinj « le riz » ; mais la forme ancienne de birinj serait quelque chose comme virizi ou urvizi (sscr. vrihî). Le Gâh V, 6, met en rapport Berejya avec berej « désir » et peut-être y a-t-il là plus qu’un jeu de mots : l’exemple de Frâdat-vîspām-hujyâiti et même celui de Sàvaṅhi prouvent qu’il n’y a pas nécessairement accord entre le nom du Génie et sa fonction.
  110. 9. Sapta-nara nànyugmam et non paçu-nara… ; c’est la lecture du Yasna sanscrit du fonds Burnouf, no 1, dans les deux passages : on attend d’ailleurs un nom de nombre. — Les couples supposent sans doute un ménage ; autrement on aurait compté par têtes. Dans le régime patriarcal la maison peut compter aisément sept couples mariés, ce qui peut en Orient donner une cinquantaine de têtes.
  111. 10. Le sens élastique du français pays donne une idée de la façon dont la dahyu a pu se rétrécir comme elle l’a fait.
  112. 11. Shehr ne vient point de khshathra qui signifie pouvoir, royauté, et ne désigne point un lieu.
  113. 12. Ya’qùbî, cité dans Noeldeke, Tabari, 446. Peut-être les hauts fonctionnaires nommés shatardâr dans l’inscription de Sapor à Hàjîàbàd sont-ils des skahrig, des shὸithrapaiti ; cependant, comme ils sont cités avec les barbìtâ, les vazark et les àzât qui sont des degrés différents de noblesse, il est possible qu’ici sk-t-r représente Kshathra et que les shatardâr soient les « gens en autorité ». — Le vieux nom de Zantupaiti est peut-être resté dans le Zindkapet des historiens arméniens (Patkanian, Journal asiatique, 1866, I, 114) : Fauste, 4, 43, parle d’un Zindkapet mis par le roi de Perse à la tête d’une armée de quatre-vingt-dix mille hommes.
  114. 13. Le passage d’Ibn Khordadbeh sur astân n’est pas clair et astân pourrait être un synonyme de kûra. L’original est stàna « lieu » ; le chef d’un istàn était dit istàndàr, abrégé en istandàr, de * stànadàra : il est curieux de retrouver le mot en hindoustani : thànadàr « chef de poste, chef de police », de thàna = sthàna).
  115. 14. Ratu, quand il n’est pas transcrit rat, est traduit dastôbar.
  116. 15. Patkanian, dans le Journal asiatique, 1. 1.
  117. 16. Il l’est si peu que M. Patkanian traduit « le chef de la garde-robe des Mages », parce qu’il y a un mot arménien handerdz qui signifie « vêtement ».
  118. 17. Andarjpati aspvârakân, dans le Kâr Nâmak d’Ardshir, tr. Noeldeke, p. 62, note 3 ; Tabari, p. 389.
  119. 18. Ceci confirme la lecture proposée par M. Hoffmann (Auszüge aus Syrischen Akten, p. 50) pour le מןבךד בד cité dans l’histoire des martyrs de Karka de Slok : c’est un titre de fonctionnaire religieux qui est expliqué מןגבךרזבﬢ « ordonnateur du magisme ». M. Hoffmann, s’appuyant sur l’Andarjpati aspuârakân, propose avec raison de corriger en מןגןדרדזב Mogandarzbad.
  120. 19. Dans les Actes des martyrs de Perse, on voit souvent le chef de la kûra appelé Radh (Noeldeke, Tabari, 447). Il n’était pas rare, surtout en temps d’inquisition, que les hautes fonctions civiles fussent confiées à des mains cléricales.
  121. 20. En fait, on trouve mention d’un Andertsapat du Seistan (Patkanian, l. l.) : je ne sais s’il s’agit là d’un Andertsapat militaire ou laïque.
  122. a et b 21. Ces deux traductions n’ont qu’une valeur d’analogie.
  123. a et b 1. L’année théorique : en fait, le quart de jour perdu chaque année faisait retarder le commencement de l’année d’un jour tous les quatre ans : au lieu de rétablir l’équilibre au moyen d’une année bissextile, on attendait que l’année fût en retard d’un mois, et on intercalait un mois tous les 120 ans. L’almanach cappadocien donne une forme encore plus fidèle : τεθευσία. Après la chute de l’empire sassanide, on négligea l’intercalation, et les erreurs qui en ont suivi ainsi que les mesures imparfaites prises pour les corriger ont porté un trouble profond dans le calendrier religieux. Nous laissons de côté les débats chronologiques des sectes modernes et nous nous reportons à l’époque normale où il y avait accord entre la théorie et la pratique.
  124. 2. Comme il y a un persan dai, signifiant hier, on serait tenté de faire de Dai pa Âdar « la veille d’Âdar » : mais outre que le persan ne connaît pas cet emploi, la forme zende de dai nous est conservée dans le nom du dixième mois : c’est Dathush, « le créateur », la première épithète d’Ahura (Yasna I, 1) : Dai vient de Dathush comme mai de madhu. Le calendrier du Khvârizm (Khîvâ) conservait la forme très archaïque Dadhû {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] (Albîrûnî, Chronology, p. 58) : si la forme donnée pour le calendrier sogdien, Dast, ibid., p. 56, est correcte, elle est encore plus proche de la forme zende dont elle ne diffère que par l’interversion des consonnes. Le pehlvi rend Dai par
  125. 3. Albirûni, p. 53 ; Grand Bundahish, p. 23.
  126. 4. Voir un exemple Yasna, I, 11, 36.
  127. 5. Voir Yasna, I, 11, 37.
  128. 3. Albirûni, p. 53 ; Grand Bundahish, p. 23.
  129. 4. Voir un exemple Yasna, I, 11, 36.
  130. 5. Voir Yasna, I, 11, 37.
  131. 1. Sur les Gâhânbârs, voir Burnouf, Commentaire sur le Yasna, 302 suite ; Roth, Der Kalender des Avesta, ZDMG. 1880, 698, et Albìrûnì. Chronology, IX. Albìrûnì a consulté des sources contemporaines ou sassanides ; tenir compte, en se servant d’Albìrûnì, du fait qu’il avance les Gâhânbârs de quatre mois sur leur date naturelle : cela tient à ce que les intercalations nécessaires n’ont pas eu lieu durant 4 périodes de 120 ans : la dernière intercalation fut faite sous Yazdgard, fils de Sapor, par le Dastùr Yazdgard, de Hizàr, autrement dit entre 399 et 420 : Albìrùnì écrit vers l’an 1000 ; c’est-à-dire dans la 5e période de 120 ans, avec un retard de 4 intercalations.
  132. 2. Bundahish, XXV, 20 : les noms des quatre saisons sont en pehlvi vahâr, hâmin, pâtîz, zamistân.
  133. 3. Voir plus bas au second Gâhânbâr.
  134. a et b 4. Hapta henti hàminô mâonha, panca zayana [ashkare] ; « il y a sept mois d’été, cinq d’hiver » (citation dans le Commentaire pehlvi ad Vd. I, 4, 10).
  135. 5. Point de Gâh Rapitvîn en hiver ; voir page 26.
  136. 6. Pour les funérailles, Vd. VIII, 4 sq. ; pour les purifications, V, 42 ; IX, 6 ; cf. Bd. XXV, 8.
  137. 7. Pehlvi Gâsânbâr ; semble signifier « époque » (du gâs, gâh déjà connu, p. 25, n. 2).
  138. 8. Voir l’Âfrin Gâhânbâr ; cf. Grand Bundahish, p. 21 sq., et les définitions de Nériosengh, Yasna I, 26-31. cf. Yt. XIII, 86.
  139. 9. En réalité, du 10 au 15 Ardibahisht, les Gâhânbârs durant cinq jours ; mais c’est le cinquième jour qui est la grande fête.
  140. 10. Zaremaya, traduit en sanscrit vasantamâse « au mois (= aux mois ?) du printemps », en persan bazamâni bahâr « à l’époque du printemps » (Yt. Vit, 4). Le Dâdistân prend zaremaya pour le nom avestéen du mois d’Ardibahisht (zak badrâ dinôik Zarmâî karitûnîhît, XXXI, 14). Il est probable que ce n’est qu’une conclusion tirée du nom et de la date du Maidhyôi-zaremaya. Mais si même zaremaya n’est que le nom de l’avril avestéen, son sens primitif de printemps n’en subsiste pas moins.
  141. 11. Vâstar acdarünishnih (acdarùntan = durûdan). — Les noms des deux premiers Gâhânbârs prouvent que les Gâhânbârs ne sont pas d’anciens noms de saison, bien que les épithètes qui leur sont données se rapportent au travail des périodes qu’ils limitent.
  142. 12. C’est-à-dire sans doute où Rapitvîn descend sous terre ; voir page 26.
  143. 13. Pehlvi : frôt vasht hamînih yâtûnît ; la glose de Nériosengh semble confirmer la lecture du Vispéred I, 5, hamînih, contre mêhmânîh de Y. I, 29 et damânîh de Y. 11, 38). Albìrûnì (p. 208) a un passage qui rappelle curieusement le nôtre : « On the day of Mibrajân (qui tombe au milieu du mois de l’Ayâthrima) the sun rises in Hâmîn, in the midst between light and darkness » : mais le rapport est probablement accidentel et le Hâmîn d’Albìrûnì sera l’équinoxe d’automne (de hama égal » ).
  144. 14. varshni-harshta, gùshan shadkûnishnih patask dar yâtûnît. Ardâ Yirâf voit au ciel ceux qui sur terre ont élevé et soigné les bestiaux, leur ont donné quand il fallait de l’eau et de l’herbe, les ont gardés du froid et du chaud, et « ont lâché le mâle au temps qu’il faut et l’ont retenu quand il le fallait » gûshan pun gàsî nafshâ madam shadkûnt u dâtîhâ pâhrikht (Ardâ Vîraf, XV, 5). Nériosengh fait de varshni un neutre : vîrya-nixepanam. D’après Albîrûnî, le mois de l’Ayâthrima est le mois où « animals cease from sexual intercourse » (l. l.) ; et l’on serait tenté de traduire varshni-harshta « où cesse la saillie », harez « lâcher » signifiant aussi « abandonner ». Mais la saillie était sans doute rejetée intentionnellement par les éleveurs au dernier mois où elle fût possible.
  145. 15. Le sens du mot est obscur : Nériosengh le traduit « la création de toutes les
  146. 1. zaothra âyêsê yêshti, zôhrak bôyahûnam ô danâ îzishn « je désire la libation pour ce sacriflce ». On serait porté à croire qu’il s’agit d’un ordre matériel, le prêtre
  147. demandant qu’on lui apporte les eaux consacrées pour le sacrifice. Mais comme nous voyons plus tard la même formule employée pour appeler les dieux, il est probable que les offrandes, divinisées, sont appelées elles-mêmes au même titre que les dieux. D’ailleurs un ordre liturgique ne serait pas donné par les deux prêtres à la fois : il serait donné par le Zôt au Râspî.
  148. 2. Après avoir appelé d’une façon générale tout barsôm et tout zôhr, on appelle à présent le barsôm et le zôhr qui sont là, préparés pour le présent sacrifice.
  149. 3. Avec l'Evanghin préparé suivant le rite ; voir au Paragra.
  150. 4. danâ jîvâk barsôm barâ ol Mâhrûi anakhtûntan (Pt4).
  151. 5. hukbsbathrâ budbùonhû : budbàonhô pourrait aussi bien se traduire « libéraux, qui donnent le bien », signifiant à la fois « faire » et « donner ».
  152. 6. berezantem ahurem khshathrim khshaêtem apâm nafedhrem aurvat-aspem.
  153. 7. vanuhîsh sûraô speñtâo.
  154. 8. Manque l’épithète askivañt « dévot », remplacée par huraodha « à la belle taille ».
  155. 9. Remplacé dans le Vd. Sadé par Vispéred, II.
  156. 10. urvaràhu paîti haresmanyàhu ; addition dont l’intérêt tient sans doute à ce que
  157. le baresman est le héros du Hâ. Cf. Yt. X, 145. — vispanàm dahyunâm daii’ihupaitîm. Cf. Hâ I, note 43.
  158. 11. vañuhîsh vahishtaô.
  159. 12. verezyañuha remplacé par ash-hvarenañhem.
  160. 13. yazatem.
  161. 14. ughrem.
  162. 15. Ashim vanuhim khshôithnim berezaitîm amavaitim huraodhàm hvàparâm ; en retour Cisti, Erethé et Rasâstàt sont omises.
  163. 16. Interversion des deux membres de phrase.
  164. 17. Formule qui remplace l’invocation du vent, des étoiles, de la lune, du soleil, de la lumière infinie, etc. Le rapport du titre d’Ahura shoîthrahê paitim à celui de Mithra dainhupaitim (§ 11) est le rapport de la nature à la politique.
    Nériosengh, rendant à tort dahyu par grâma « village », fait du titre d’Ahura un titre politique, hiérarchiquement supérieur à celui de Mithra ; Mithra serait le maître des villages (gràmapati), Ahura celui des pays (deçapati)..Mais nous avons vu (Hâ I, note 43) que le daińhupaiti et surtout « le daińhupaiti de toutes les dahyus » est un souverain universel. Le mot shôithra, quand il n’est point transcrit, est traduit en pehlvi rûtastâk, rûstâk qui signifie « campagne » et au sens administratif « une étendue de pays, un district » (voir plus haut, page 29). Or comme le sanscrit correspondant kshetra est un champ et que les Védas connaissent une divinité dite Kshetrasya pati « le maître du champ », il est probable qu’Ahura, le maître du shôithra, est Ahura maître des terres. Comme ancien dieu du ciel, c’est lui en effet le Jupiter pluvius qui féconde les champs.
  165. 18. Peut-être : « je t’appelle au sacrifice toi le plus grand des Ratus ». Le pehlvi ajoute : man Auhrmazd « qui est Auhrmazd ».
  166. Le Commentaire pehlvi renvoie plusieurs fois à ce Hâ et aux suivants en les désignant sous le nom de Srôsh Darûn : ainsi III, 22-60 ; IV, 13-55 ; VI, 4-37 ; VI, 41-50 sont cités de cette façon aux Hâs XXII, 13 ; XXIV, 30 ; XVII, 59 ; XVII, 71.
  167. « C’est-à-dire porté sur le support du Barsom » (Comm. P. — Darsamdàn, nom ancien du Mâhrû). Il a été reposé sur le Mâhrû au commencement du Hâ précédent : v. note 4.
  168. 3. hvarethem myazdem, l’aliment qui sert de Myazda ; il s’agit du darûn qui n’est pas nommé et qui doit pourtant faire partie des offrandes, puisqu’il donne son nom à cette partie du sacrifice. Bien que les textes du moyen âge distinguent le myazd du darûn, ici les deux choses sont identiques; car plus loin, VIII, 2, 4, à la consommation du darûn, « manger le darûn » se dit « manger le myazda ».
  169. 4. Les représentants des trois règnes qui fournissent les diverses offrandes:Haurvatât représentant les offrandes liquides, Ameretât les offrandes végétales, le Bœuf les offrandes animales. — gaush hudhào « le bœuf qui fait le bien » ou « qui donne le bien » selon que hudhâo représente * su-dhâs ou * su-dâs.
  170. 5. Qui donne son nom au Srôsh Darûn. Sur Sraosha, voir l’introduction au Y. LVII.
  171. 5. La Fravashi de Zoroastre étant comme née de Haoma : voir Y. IX, note 39.
  172. 6. Parahaoma ; le liquide formé en broyant Haoma et le mêlant avec l’eau consacrée et l’urvarâm.
  173. 8. aèsmà haoidhi, Yêsm bôi des modernes.
  174. 9. L’êsm bôi étant offert au feu.
  175. 10. Les eaux du présent sacrifice. Le texte a « les bonnes eaux » ; mais cf. Y. 1, note 45.
  176. 11. L’eau mêlée au Haoma dans le Parahaoma.
  177. 12. gâush jivya, c’est-à-dire le lait (gâm jivâm) ; voir Paragra. — Quelques manuscrits ont avant cette phrase les mots gâm baoiryâm â. y. voir Nirangistân, § 66, n. 5 : cf. Yt. V, 130, n. 170. « j’appelle au sacrifice la vache baoirya » : notre traduction pehlvie ne les connaît pas. Neriosengh a pourtant gâm bavarâm.
  178. 13. L’urvarâm qui est pilée avec le Haoma dans le mortier : voir au Paragra.
  179. 14. Préparée selon les rites : uzdâtàm sâkht (Y. XXII, 2 ; N. ; sadàcâratayâ racitam « bien préparé » ).
  180. 15. Ici commence la série des offrandes spirituelles.
  181. 16. Les paroles qui recommandent ou célèbrent la bonne pensée, la bonne parole, la bonne action ; telles par exemple que le Frastuyê (Y. XI, 17).
  182. 17. hvarshtâo mâthrâo, hvarsht farmân ; — sukrtasya âdeçam ; autrement dit « le Génie des bonnes œuvres » (mînôi kân [lire kâr] karfak : ad Vp. XXII, 6 ; c’est-à-dire l’ensemble des mérites du fidèle (çavâhni dhaglî : Frâmjî, ibid.).
  183. 18. imâm ańuhyamen ashyàmen : la foi même et la vertu du fidèle qui sacrifie (on verra ailleurs, Yt. XXII, la conduite religieuse du bon ou du méchant personnifiée et détachée de lui). Comm. P. « Les bonnes œuvres auxquelles je crois et que j’accomplis ».
  184. 19. rathwâmca ratufritimca : rathwa, ratîh, gurutâ « maîtrise », est défini « le Génie du sacrifice » et ratufriti, farnâmishn, gurvanujñâ, est défini « le Génie du Nask » ; c’est-à-dire que l’un est le sacrifice divinisé, l’autre le texte sacré divinisé. « Maître » ratu, étant le titre essentiel donné aux diverses divinités célébrées, imâm rathwâm désigne la maîtrise, c’est-à-dire la divinité constituée par l’acte présent, autrement dit le sacrifice.
  185. 20. Les §§ 5-18 reproduisent, avec la variante de la formule, les §§ 3-16 du premier Hâ.
  186. 21. Ahura.
  187. 22. Les §§ 20-21 reproduisent avec quelques variantes les §§ 1-2.
  188. 23. tanu-màthra ; littéralement « qui a pour corps le Commandement » ; cf. la glose pehlvie ad Y. I, 2 (v. s. page 8, note 5) qui suppose un zend * tanu-asha. Le pehlvi traduit « qui tient son corps dans l’ordre des dieux ».
  189. 24. darshi-draosh, camatkârasrya çastrasya. Il la brandit sur les créatures d’Ahriman : voir Y. LVII, 31.
  190. 25. Car il règne sur les deux Karshvare du Couchant et du Levant, Arezahi et Savahi (Comm. P.)
  191. 26. §§ 22-23. Cf. Y. I, 18-19.
  192. 27. §§ 24 Y. I, 22.
  193. 28. Voir sur cette forme abrégée et dialoguée de l’Ahuna vairya, la seule employée dans le Vendidad Sadé et le Yasna Sadé, l’introduction au Hâ XIX.
  194. 1. Voir Y. III, note 4.
  195. 2. gàm hudhàonhem, comme dans la ligne précédente ; désigne ici le lait, le jîvâm (gàm jîvyâm ; Y. III, 3, 12) ; dans la ligne précédente, l’offrande de chair.
  196. 3. Ahura.
  197. 4. yavaêjibyô yavaêçubyô. Selon le Commentaire, qui probablement raffine trop ici, la première épithète indique qu’ils ne meurent pas, la seconde qu’on ne peut les faire périr.
  198. 5. yôi vañhéush shyêinti manañhô : « ils habitent là où sont Vahûman et ceux qui appartiennent à Vahûman » c’est-à-dire qu’ils habitent partout où il y a des gens de bien : ils ne sont en effet autre chose que la personnification, la source et la récompense des diverses vertus (contra XLVII [XLVI], 5 c).
  199. 6. âat dish âvaêdhayamahi frayèhish : frayèhish se rapporte à dîsh ; littéralement : « nous les annonçons plus nombreuses dans cette maison », c’est-à-dire « devenant ainsi plus nombreuses » (aigh od pun marak vîsh yahvünât). Les différents biens, représentés dans les diverses offrandes, s’accroîtront dans la maison.
  200. 7. manyéush mainyaoyèhè, traduit « le plus spirituel des esprits » mînôyân minôîtûm, et par suite le plus invisible, « c’est-à-dire que, quand il le veut, il peut se rendre invisible même aux Amshaspands » (cf. Y. XXIV, 12 [29]), ce que le grand prêtre Edal Dâru interprète comme il suit, dans un sens plus spiritualiste : « Mînôân mînô, or among the invisibles the invisible ; that is to say, as the Yzads and Amshâspands are invisible to us, so that they cannot be beheld by the eyes of men of the dust, so this exalted and supreme Lord is concealed from the angels and Amshàspands ; because that Lord is greatly superior to the angels, and without shadow and form » (Wilson, Parsi Religion, 107).
  201. 8. Cf. §§ 20-22 du Hâ précédent.
  202. 9. yazamaidê ; introduction aux deux Hâs qui suivent.
  203. 10. Voir le commentaire de cette prière dans l’introduction du Hà XIX.
  204. 1. sâzishn hamâk khûp barâ nikîrishn.
  205. 2. Ces mots forment la partie essentielle de la prière que l’on récite avant de manger, le Bâji nân khordan : c’est ce que l’on appelle, des trois premiers mots, le Ithâ at yazamaidê.
  206. 3. havapanhâish ; hü-pdnakili ; surakskà : hava-panha est un dérivé neutre de hupanh.
  207. Comme chef du sacrifice, comme pêshpâi. — yasnya est généralement une épithète des dieux et signifie « digne de recevoir le Yasna » (Y. 1, note 70) : ici il est actif, « qui donne le Yasna, ishtâr » et désigne les acolytes du Zôt dans le sacrifice : cf. Dâdistàn, XLVIII, 13.
  208. 5. Ou « qui vivent du bœuf » ; cf. XII, 3 [XIII, 10] : le bœuf nourrit l’homme et l’homme remercie Ahura qui a créé le bœuf, § 1.
  209. 6. Les noms qu’il reçoit en sa qualité de Seigneur (àhûiryà, khûtâî) et ceux qu’il reçoit en sa qualité de Grand Sage (mazdà, dânâk) ; cf. p. 21. — Voir l’énumération de ces noms, Yasht I, 7-8, 12-15.
  210. 7. Le premier Amshaspand : voir page 24.
  211. 8. Au figuré et au propre comme Génie du feu.
  212. 9. La sainteté étant le bien suprême.
  213. 10. Le second et le troisième Amshaspand : l. l.
  214. 11 Daèna ; le Mazdéisme.
  215. 12. Fsératn, sardârîh. Le pehlvi ajoute en glose Khordat et Amurdat ; mais c’est là une glose isolée et amenée par le désir de retrouver les deux Amshaspands qui manquent, bien que la présence de Daêna prouve que nous n’avons pas affaire à un énumération stricte des Amshaspands. Le mot se retrouve plusieurs fois ailleurs et est expliqué « la maîtrise exercée avec vertu » (XXXIX, 15, amat sardârih pun frârânîh obdûnand ; XIV, 17 a la glose Khordat Amurdat, mais Nériosengh suppose un glose identique à celle de XXXIX, 15 : Kila svâmitvam vastuni uttamam karomi ; Y. L, 4, définit Fsératu « la maîtrise des chefs de la religion » (sardârih rat î dîn bûrtârân (XXIII, 12 : sardârih). Fsératu est donc une personnification du Ratu, la Direction morale. Le mot est évidemment un composé de ratu : fsé ne peut guère être autre que la contraction de vasé, à volonté : vasé-ratu ; cf. vasé-khshathra.
  216. 13. Armaiti, le quatrième Amshaspand ; les deux derniers, d’ordre matériel, sont laissés de côté.
  217. 14. Voir Hà IV, 26.
  218. 1. dadhvâonhem ; manque dans le Hâ II, 2.
  219. 2. On pourrait songer à traduire dans les deux premiers membres de phrase comme dans le troisième : « nous offrons ce sacrifice à Haurvatât, etc. », l’offrande étant divinisée comme elle l’était dans l’appel au sacrifice (Hâ III, 1). Mais les litanies 17-19 sont parallèles à celles du Hâ HI, 20, 21, où des offrandes analogues sont appelées en khshnûman des mêmes dieux dans le même ordre (cf. II, 23, 24), ce qui indique qu’ici aussi l’offrande est l’objet et non le sujet du sacrifice.
  220. 3. ashîm, kârû karfak (J2 et Pt4). — idha ashaonô : Zoroastre étant un Yazata terrestre (Y. III, 21).
  221. 4. Sous la forme dialoguée de Y. III, 25.
  222. 1. Ne se trouve que dans l’édition de Bombay.
  223. 1. Ici l’offrande est achevée : les dieux ayant reçu leur part, c’est à leur tour à donner : dadâmi te dehi me, do ut des.
  224. 2. Vers emprunté à Y. XLV, 7. Se reporter là pour le commentaire.
  225. 3. Ce qui suit, jusqu’à § 26, est emprunté à Y. XLI, 5. Se reporter là pour le commentaire.
  226. 4. pun kulû shyaothnanâm êsm ubôi tàk frâj ol âtash yadrûnishn.
  227. 5. arshukhdhem vacô ; les paroles de l’Avesta correctement récitées : voir Yasna XVI, 1, note.
  228. 6. Voir Yasna 1, note 60.
  229. 7. Cette formule semble annoncer la bénédiction et la malédiction qui terminent le Hâ suivant, § 8.
  230. 8. frasasti, introduit le Hà suivant.
  231. 1. Esm û bôî ol âtash yadrùnishn (dans Pt4 seul).
  232. 2. frasasti ; de là le nom de frasast donné au darûn qui va être consommé.
  233. 3. arsbukhdhem vacô ; voir Yasna XVI, 1, note.
  234. 4. Qu’Ormazd vienne nous payer de retour : voir Y. VII, 24, 58, note 1.


    Dans l’office célébré pour les morts, la quatrième nuit qui suit la mort, c’est au moment où le prêtre prononce les mots frasasti ahurahê mazdào, etc., que l’àme du mort passe au pont Cinvat (Saddar 77).
  235. 5. C’est-à-dire à la place du Frabaretar, le prêtre qui apporte au Zaotar les objets du sacrifice : ici, c’est le Darûn qu’il lui apporte. Le manuscrit J2 indique expressément qu’il passe à la place du Frabaretar. Les mss. K5, K4, Mt1 le mettent à la place du Hâvanan (éd. Geldner, 12, note 1) ; indication prématurée ; ce n’est qu’au Hâ suivant, consacré à Haoma, que le Hâvanan entre en scène.
  236. 6. Mazdayasnô aojanô ; « parle Mazdéisme, c’est-à-dire dit ; je suis homme de bien » (Comm. P.).
  237. 7. C’est-à-dire « qui jouit des biens réservés aux fidèles » le Myazda réservé aux fidèles, ou peut-être « qui veut jouir » : jishtay est un dénominatif de jishti, qui est lui-même un dérivé, peut-être désidératif, de ji « vivre ».
  238. 8. Le yâtu, sorcier, magicien, jâdù, est l’homme qui suit la religion d’Ahriman ; voir Y. XLV [XLIV], 2, note 6.
  239. 9. aîgh dakhshak i tâshtig patash padtâk barâ obdùnand « c’est-à-dire qu’ils font paraître sur lui un signe évident » (tâshti = suniçcita dans le Shikan Gumânî).
  240. 10. aiwi zuzuyanàm, madam guftârân ; de zu « prononcer » d’où le nom du zaotar même.
  241. 11. Les paroles « O Amesha-Speñtas, etc. » (Comm. P.). En refusant de les répéter, il montre que sa conscience l’accuse et il se confesse yàtu. — Ces deux paragraphes, 3-4, font partie du Bâj récité avant manger (Bâj Nân khordan)  ; cf. note 14.
  242. 12. aêtàm â yàtumanahè jasaiti : pour la construction impersonnelle, cf. Y. XLIII, note 21. — yâtumana est un abstrait de yâtu, le yâtuisme. — L’accusatif féminin êatàm est inattendu  ; peut-être désigne-t-il non une personne, mais une chose, et est-il employé au sens neutre  : cette conduite.
  243. 13. Pt4 a  : « lever (lire yakhsanûntan) la main du barsôm, couvrir le zôhr, manger le Srôsh darûn, se laver la bouche, se laver la main, la remettre sur le barsôm, dire quatre Ashem vohù, deux Yathâ ahû vairyo, yadâ min barsôm lâlâ yakhshanishtan u rôishâ î zôhr nuhûftan, srôshdarûn vashtamûntan, pûmâ pâk kartan uyadâ pun pâtyâp kartan, ol barsôm anakhtûntan. Ashem Vohûk vakhdûnishn (?) casrûshâmrûtîg gavishn. Yathâ ahû vairyôk bishâmrûtîg.
  244. 14. Ce qui suit forme le Bâj récité après manger (cf. note 11). En dehors de cela, les §§ 5 et 6 forment une prière souvent répétée dans l’Avesta, le Vasasca (Y. XI, 12 sq., LII [LI], 5 sq.  ; LX, 8 [LIX, 16]  ; LXVIII, 16 [LXVII, 51] ; LXXI [LXXII], 26.
  245. 15. hamistô, mrityas, cf. Y. XLVI [XLV], 4 c.
  246. 16. varatô, viparyatâ.
  247. 17. Les chefs, les notables.
  248. 18. ravasca hvâthremca (hv-àthrem), firâhhïk u khvàrîh : — àzasca duzhâthremca (duzh-âthrein), tangih u dush-khvârih. Cf. Études iraniennes, II, 191.
  249. 19. Introduction au Yasht de Haoma qui va suivre.
  250. 20. Sous forme dialoguée : Zôt, Ràspî, Zôt ; voir p. 4.
  251. 1. La plus grande partie du Hôm Yasht est écrite en prose rythmée.
  252. Haomô temeit yim Keresânîm apakhshathrem nishâdhayat, yô raosta khshathrô-kâmya, yô davala : nôit mê apâm âthrava aiwishtish vercidhyé daińhava caràt ; hô vîspê vereidhinâm vanàt, ni vispê vereidhinâm janât.
  253. 3. Dans l’introduction à mon Vendidad anglais, 1880, p. lii, note.
  254. 4. Ardâ Virâf, 1. — Cf. le Grand Bundahish, p. 249 : « Plus tard sous le règne de Dârâ, fils de Dàrâ, le Kaisar Alaksandar fondit d’Arûm, envahit l’iranshehr, tua le roi Dârâ, détruisit toute la race royale, les Mages et les grands d’Iranshehr. Il éteignit nombre de feux sacrés, enleva le Zend de la Religion mazdéenne et l’emporta en Arûm, brûla l’Avesta même et divisa l’iransbehr entre quatre-vingt-dix petits princes. » — Ces textes sont post-sassanides ; mais le Minokhard, qui est de l’époque sassanide, suppose ces traditions. Il cite comme les trois pires tyrans qui aient été, et comme les plus aimés d’Ahriman qui aurait voulu les rendre immortels, Zohâk, Afrâsyâb et Alexandre (VIII, 29 ; cf. Bahman Yasht, III, 34). Zohâk et Afrâsyâb sont antérieurs à Zoroastre et n’ont pu proscrire les prêtres du feu : Alexandre seul a pu le faire. — Cf. la Légende d’Alexandre chez les Parses dans nos Essais orientaux.
  255. 5. Srôsh Yasht, 6. En traduisant Keresa « l’impie » ou « l’idolâtre », on ne serait pas loin sans doute du sens qui y était attaché. Au moyen âge le mot Kilisyâk désignait les chrétiens (Tarsâkadinî ; N.) : l’assonance de Christos et de Keresàni a pu y contribuer : mais l’identification de Keresàni avec Alexandre le Rûmî y conduisait directement, les Rûmîs du moyen âge étant chrétiens.
  256. 1. Au matin, l’heure du Yasna et du Haoma : cf. page 10, note 16.
  257. 2. « Comme il voulait laver l’autel du feu » (âtashgâs) ; ou, comme dit la traduction persane du Munich, « le faire pâv et pâdyàb » ; c’est un des premiers actes du préliminaire (v. Paragra et cf. Dâdistân, XLVIII, 21. A chaque Gâh d’ailleurs on lave la pierre Adosht et l’Âtashdân (Anquetil, II, 569).
  258. 3. « Les trois Ashem vohù qui précèdent le Fravarânê » (Comm. P.). — Les Gâthas commencent théoriquement au Fravarânê final du Hôm Yasht (Y. XI, 16 ; v. Shâyast, XIII, 3).
  259. 4. Litt. « ta belle vie immortelle » : gayêhê : P. jân, N. jiva ; hvanvatô : P. nîvak kart (cf. Y. XIII, n. 15), N. sundarakrita. Remarquer que le réfléchi hvahê s’emploie avec la seconde personne (ou la première) aussi bien qu’avec la troisième : c’est l’emploi du védique sva.
  260. 5. « De l’âme des mortels » (P.) ; c’est-à-dire qu’il donne l’immortalité céleste.
  261. 6. « Cueille-moi » ; â màm yàsanuha ; litt. « désire moi vers toi ».
  262. 7. Saoshyañt, litt. « bienfaiteur » (voir p. 21, n. 3) ; désigne le plus haut degré de la sainteté mazdéenne, celui de la sainteté agissante et triomphante ; on peut définir le Saoshyañt le héros ou le grand homme du mazdéisme. Il s’emploie tantôt pour désigner les grands saints du jour (Y. XIII, 7, 24, et note 20 ; XIV, 1 [XV, 2] ; XX, 3, 6, etc.) ; tantôt, plus spécialement, pour désigner les héros, nés ou à naître, qui par leurs œuvres coopèrent ou coopéreront au triomphe final d’Ormazd et « feront le renouveau du monde » (frashô-carethràm ; Y. XXV, 5, 14) ; tantôt enfin, c’est le nom propre du plus grand de ces saints, le Sauveur, le fils encore à naître de Zoroastre (Sôshyans), qui doit régner à la fin des temps et présider à la résurrection (Yt. XIII, 62 ; XIX, 89 sq.).
  263. 8. kâ ahmâî ashish erenàvi : ashish, upakriti ; cf Yt. XVII, introduction ; erenâvi, kart, cakrishe, aoriste passif de ere-nu « faire » ; cf. note 68.
  264. 9. Voir l’introduction à ce Hâ.
  265. 10. Sur la légende de Yima Khshaêta ou Jamshîd, voir l’introduction au 2e Fargard du Vendidad.
  266. 11. « Sa qualité de bon pasteur consiste en ce qu’il tenait en bonne santé les troupeaux d’hommes et les troupeaux d’animaux. » (Vd. II, 2, 4).
  267. 12. Voir Yt. XIX, introduction.
  268. 13. hvaredaresô mashyanàm : la construction avec le génitif donne à l’adjectif le sens superlatif, hvaredaresô, c’est-à-dire « au regard bienveillant » ; « car on dit de celui qui regarde toutes les bonnes créatures d’un œil bienveillant qu’il a le regard du soleil, le soleil regardant d’un bon œil toute la création » (Shikand Gumânik, 1, 56).
  269. 14. hvairyàn hvarethem ajyamnem : il est difficile d’expliquer hvairyàn autrement que comme un pluriel optatif ; « il rendit, quand on (la) dévorerait, la nourriture inépuisable ». Le pehlvi a khorishn vashtamûnàn ( khôràn) « la nourriture de
  270. ceux qui mangent » (N. : kshuditânam « des affamés » ), comme si hvairyàn était un génitif pluriel à sens actif, ce qui n’est guère possible. — Glose : « quand un était mangé, un autre venait » (la multiplication des pains).
  271. 15. aurvahè ; Phl. arvand, N. utkrishtatara.
  272. 16. aotem, garemô : sarmâk, garmâk.
  273. 17. araskô. Phl. arishk, N. : îrshâ ; c’est le persan rashkn « envie, malice ».
  274. 18. L’àge paradisiaque, le sweet seventeen éternel. A la résurrection les enfants renaissent ayant l’age de quinze ans, les hommes l’âge de quarante (Bund. XXX, 28). Le moyen âge chrétien faisait renaître à l’âge de trente ans (Romania, 1880, 312).
  275. 19. Cf. Vd. II, 29, 80 ; Yt. IX, 8 ; XV, 15.
  276. 20. Après un règne prospère de six cent seize ans et six mois, Yima se laisse aveugler par l’orgueil, et se fait adorer comme dieu : aussitôt il perd le hvarenô, est renversé du trône et scié en deux par le serpent à trois têtes, Azhi Dahâka (v. Yt. XIX, 34 sq.). Le serpent Dahâka s’empare du trône de Yima et de ses deux femmes, Savahhavâc et Erenavâc (Yt. V, 34), désole la terre pendant mille ans et est à son tour renversé par Thraètaona, fils d’Athwya, qui l’enchaîne au mont Demâvand, où il restera prisonnier jusqu’à la fin des temps, pour être déchaîné une dernière fois et être anéanti par Keresàspa (Yt. XIII, 61).

    L’histoire de Dahâka est un débris de l’ancienne mythologie naturaliste, évhémérisée au cours des temps. Le serpent aux trois têtes est le serpent de l’orage contre lequel, dans les Védas, lutte le dieu de la lumière : l’étage mythologique est encore bien clair dans la lutte entre Azhi Dahâka et le dieu du feu Âtar, qui est la contre-partie des luttes védiques entre Ahi (ou Vritra) et Indra (Yt. XIX, 47-50).

    Une des formes védiques de ce mythe appelle le vainqueur Trita Âptya « Trita le fils des Eaux » et le montre tuant un monstre à trois têtes et à six yeux, ou à sept rayons (triçîrshânam saptaraçmim, X, 8, 8 : dàsam shalaksham triçîrshânam, X, 99, 6 : noter le mot dâsa, dont Dahâka est un dérivé ; I, 158, 4, le héros est appelé Tràitana et le monstre dâsa). Dans la légende iranienne, qui transforme le mythe en histoire, Azhi Dahâka, devenu Zohâk, est un tyran et un usurpateur étranger ; Thraètaona, Feridûn, est le libérateur. Feridûn est fils d’Athvin, de la famille de Jamshîd ; poursuivi par Zohàk, qui veut exterminer toute la famille royale, il est sauvé par l’ermite Hôm (transformation du dieu Haoma, dont Athwya fut le prêtre.
  277. cf. XI, note 19). Avec le progrès de l’Évhémérisme, le serpent à trois têtes devient un mortel ordinaire, des deux épaules duquel sort un serpent qu’il faut nourrir de cervelle humaine (Shâh Nâma), et plus tard même ce n’est plus qu’un malheureux affligé de deux abcès à l’épaule (Mujmil).
    Azhi Dahâka s’est survécu à lui-même sous la forme d’Azhdahà, nom du dragon dans les contes populaires. Au temps de Maçoudi, il désignait encore le tannin, le serpent de mer des Arabes, qui cause les trombes et les cyclones : il a sept têtes (I, 268).
  278. 21. vîsô sùrayâo : cela signifie, dit le Commentaire « qu’il avait beaucoup de maisons par héritage paternel, que Dahàk lui avait enlevées par violence, et il exerça (?) la royauté de ses parents qui avait disparu (?) » (afzâr-visih anâ yahvûnt aiyhash khânak min apar-mândak î ahîlarân kabad yahvûnt, zakei Dahâk pun stahmakih lakhvdr vakhdûnt ; apash khutâih anâ khvêshâvand di padtâk là yahvûnt old dâsht. — Ce titre « d’une famille puissante » semble indiquer que Thraêtaona n’appartient pas à la famille royale, mais à une des grandes familles aristocratiques, rangées autour du trône et dont les représentants s’appelaient du titre de vîsô-puthra « fils de maison », devenu le vaspuhr et traduit par le Bar-bîtâ de l’époque sassanide (voir Vd. VII, 43, 114 ; Études iraniennes, II, 140).
  279. 22. hazaùra-yaokhshtim : traduction hypothétique. Le pehlvi le rend par un mot de lecture incertaine, hazâr v (ou ô) cvstar (dans Pt4 vcvstr) que Nériosengh traduit sahasrapranidhim « qui a mille espions » ou « mille serviteurs » et qui semble avoir été lu plus tard hazâr ôjastar, car une glose récente de Pt4, suivie par Frâmjî, a hazârgabrâ rdi zûr « qui a la force de mille hommes ». yaokhsti se retrouve ailleurs et traduit très diversement : kâmak « désir » (Vd. XIX, 30, 99) ; andêsha, vicârya « réflexion » (AT. VII, 5) ; il est dit de Mithra qu’il a « mille yaokhsti et dix mille yeux » (Yt. X, 82), ce qui fait supposer que yaokhsti pourrait signifier quelque chose comme « oreille », Mithra ayant « mille oreilles et mille yeux » hazanrogaoskem baêvarecashmanem ; cela expliquerait le kh pehlvi de ni-yôkhshitan « entendre », et peut-être aussi la traduction de Nériosengh.
  280. 23. Druj, de druj, tromper, mentir, nom donné aux puissances démoniaques en général et en particulier au démon qui s’empare des cadavres à la mort (Druj nasush). Druj est plus odieux que Daêva : l’enfer des archi-démons est appelé Drù-jaskân (Dâdistân, XXXIV, 4 ; cf. Vd. XIX, 41, 139).
  281. 24. drvañtem ; voir X, 16, note 50.
  282. 25. Proche parent mythique de Thraêtaona devenu l’Esculape de l’Iran : voir l’introduction du Vd. XX. — Les Sàmas forment une autre vis, qui se rattache au Saistàn, et à qui appartiennent, dans la forme postérieure de la Geste, telle qu’on le trouve dans Firdausi, Sâm, Zâlizer, Rustam.
  283. 26. tkaéshô est le dâtôbar, « le juge, celui qui décide et rend justice » (aighash vicîr û dâtôbarih kart)-, dàtôràzô est le législateur (dât-ârâstar) « celui qui établit de bonnes lois » (dât frârûn barâ anakhtânt). — L’on sait peu de chose de la légende d’Urvàkhshaya ; seulement qu’il fut tué par Hitâspa, à la couronne d’or, et vengé par son frère Keresàspa qui tua le meurtrier après l’avoir attelé à son char (Yt. XV, 28 ; XIX, 41).
  284. 27. Keresàspa, l’Hercule avestéen ; voir ses exploits Yt. XIX, 38-44.
  285. 28. uparôkairyô, aparkâr, litt. « aux actions supérieures » (extraordinaires ou bien triomphantes).
  286. 29. gaèsush, gêsvar « qui porte boucle ».}}
  287. 30. gadhavarô : « il fit beaucoup d’exploits avec cette massue » (P.).
  288. 31. Azhi Srvara : « Sa corne, dit une paraphrase pehlvie de la légende, traduite par M. West (Pahlavi Texts, II, 374), était, en hauteur, grande comme une branche d’arbre » (afash srûb and cand shâk pun bâlâi bût).
  289. 32. arshtyô-hareza : N. mushtyangushthatungam.
  290. 33. ayañha : pun zak akinin dêg.
  291. 34. Il prit chaud.
  292. 35. hvisat ; « il sauta sur les deux pieds » (P.). — hvîs est le thème d’aoriste du p. khâstan « sauter », khiz-am « je saute ».
  293. 36. fràsh ayañhô frasparat, frâj zak ahînin dêg frâj spûrt.
  294. 37. Voir vol. III, p. 21, §§ 32-33 et note ; et p. 59, § 32 et note 1.
  295. 38. C’est-à-dire malgré sa bravoure. — Naremanaô « cœur viril », épithète de
  296. Keresâspa, est devenue dans les remaniements littéraires de la légende un patronymique : dans le Shâh Nâma, Narîmân est le père de Sâm.
    Après Azhi Dahâka, qui nous présent le dragon du mythe, Azhi Srvaranous présente le dragon des contes bleus. Le texte zend est le spécimen de terre ferme le plus ancien du conte de l’île-baleine, avec lequel nous avons tous fait connaissance par les Mille et une Nuits et Sindbad le marin. Le texte le plus ancien de la version maritime se trouve dans le Talmud, Baba Bathra, f. 73 b, dans la bouche d’un haggadiste célèbre, Rabba bar bar Hana : j’en donne la traduction, que je dois à l’obligeance de M. Loeb, parce que l’auteur a peut-être connu l’histoire de Srvara et de Keresâspa ; il vivait vers 330, époque où les rapports intellectuels étaient étroits entre les Juifs et les Mages. « Une fois nous voyagions sur un bateau et nous vîmes un poisson qui avait le dos couvert de sable, et de l’herbe croissait dessus : nous crûmes que c’était la terre ferme, nous descendîmes, nous y fîmes cuire notre pain et notre repas et quand son dos sentit la chaleur, il se retourna, et si nous n’avions pas été tout près du bateau, nous nous serions noyés. » Cf. le Livre des Rois, tr. Mohl (éd. in-8o), IV 7, 495.
  297. 39. Zoroastre est né par Haoma. Dieu déposa sa Fravashi dans un plant de Haoma, qui, absorbé par Pourushaspa, devient dans le sein de sa femme le corps de Zoroastre (Dînkart, VII ; Shahristânî, tr. Haarbrücker, 1, 281 ; West, Pahlavi Texts, 1, 187) ; cf. Y. III, 2, 6 et note 7 ; Vd. XIX ; Yt. XIX, 81. Cf. Dâdistàn, XLVIII, 16 ; Zàd Sparam, XCI, 10, note.
  298. 40. Sur l’Airyana Vaèjô (Irân Vêj), voir Vd. 1, 3, 7 ; II, 21, 42. C’est dans l’Iran Vêj que Zoroastre célébra le premier sacrifice (Bund., XXXII, 3).
  299. 41. khraozhdyêhya frasrùiti : le comparatif a un sens intensif (glose : tûkhshdkihâ « avec énergie » ).
  300. 42. Le Yathâ ahù vairyô, pris comme symbole du culte zoroastrien : « c’est-à-dire, dit le Commentaire, c’est toi qui, le premier, offris le Yasht Nâvar »,
  301. 43. vîberethwañtem âkhtûîrim « qui se porte avec la parole quatre fois » (P.). L’Ahuna vairya est en effet du nombre des cathrushàmrùta ou prières quatre fois répétées (Vd. X, 12, 23) : il se répète en particulier quatre fois au pressurage de Haoma (Y. XXVII, 3).
  302. 44. Dans certaines occasions il se répète jusqu’à treize fois (Shâyast, XIX).
  303. 45. Sous une forme propre aux démons, et non pas sous la forme humaine, qui est précisément une forme que le malheur du temps les a forcés d’adopter. Voici quelques renseignements curieux, que le Commentaire nous fournit sur l’histoire des démons avant et après Zoroastre : « Ceux qui pouvaient rendre leur corps invisible, il brisa leur corps ; ceux qui ne pouvaient, il les brisa eux-mêmes (les anéantit). Le bris de corps consiste en ceci que depuis ce moment ils ne purent plus faire le mal sous forme démoniaque, si bien qu’ils ne le font plus à présent que sous forme d’animaux ou d’hommes. » cf. vol. II, 319, § 28.
  304. 46. hudhâtô, arshdàtü, vańhush dàto : le pehlvi semble entendre « qui donne bien ; qui donne avec justice (à qui il faut donner) ; qui donne le bien ». Toujours la même amphibologie du sens de  ; cf. p. 50, n. 4.
  305. 47. hvaresh (hu-varez-s), hûkâmakômand ; cf. verezyańuha, page 15, note 48.
  306. 48. urunaêca pàthmainyôtemô ; « c’est par toi que se fait le mieux le viatique [anbàr « la provision «] de l’âme ; car c’est toi qui rends propre au Garôtmân » (P.). — pàthmainyô est l’adjectif d’un substantif pàthman, probablement, dérivé de pàth « chemin » ; c’est donc exactement viaticum.
  307. 49. ni mruyé : litt. « je dis en bas », c’est-à-dire « je fais descendre par ma parole ». cf. Yt. XXIV, 39.
  308. 50. madhem : N. vidyâ, P. farhang, cf. μανθ-άνω ; voir Yasna X, n. 22.
  309. 51. mastîm vîspô-paèsańhem « la science qui a toutes les formes ».
  310. 52. yatha taurvayêni vîspanàm thishvatàm thaêshâo ; formule fréquente, imitée des Gâthas : yâ daihishvatô dvaêshào taurvayâmâ, Y. XXVIII, 6 c.
  311. 53. Yàtu-s et Pairika-s, magiciens et magiciennes. Bien que Yâtus et Pairikas soient souvent cités ensemble, ils ne sont pas du même ordre : Yàtu, devenu le persan jâdû « sorcier », semble toujours s’appliquer aux hommes ; il désigne les suivants
  312. des pratiques ahrimaniennes ; cf. page 76, note 8. Pairika, l’origine de la Péri moderne, la fée belle et dangereuse, semble toujours désigner une créature surnaturelle (cf. Vd. I, 10, 36 ; Y. XVI, 8 [XVII, 46] ; Yt. VIII, 8, 39, 50). Le correspondant féminin de yàtu est la Jahika (v. plus bas, § 32, 101).
  313. 54. sàthràm : P. sâstârân, N. anydtjânâm ; dans les traductions persanes, zàlim ; désigne généralement le pouvoir impie, le gouvernement anti-zoroastrien.
  314. 55. kaoyâm karafnàmca, P. ktkàn karpân, N. adarçakânâm, açrotrînâmca, « les kavis et les karapans, ceux qui sont aveugles et sourds dans les choses de Dieu », c’est-à-dire qui ne voient pas la vérité du Zoroastrisme, qui n’entendent pas sa parole. Sourd et aveugle sont devenus des termes de théologie courante et paraissent dans l’édit de Yazdgard V, promulgant le Mazdéisme en Arménie comme religion d’Etat (vers l’an 450) : « Vous saurez que tout homme qui habite sous le ciel, qui ne suit pas la loi mazdéenne, est sourd, aveugle, trompé par les Dévs d’Ahriman » (Elisée, Soulèvement national de l’Arménie chrétienne, tr. Garabed, p. *26).
  315. 56. mairya, P. mar, N. nriçàsa ; généralement traduit en persan par râhzan « voleur de grand chemin ».
  316. 57. Ashemaogha, Ashmôgh et Aharmôk, généralement traduit « hérétique », désigne le Mazdéen dans l’erreur. Une glose, malheureusement très corrompue, de l’Ormazd Yasht pehlvi, nous apprend qu’il y a trois sortes d’Yshmôgh : « celui qui trompe (frîftâr), celui qui est trompé (friftak) et celui qui se complaît en lui-même (khôt dôshak). Le frîftâr est celui qui égare sciemment les autres ; et celui qui ainsi fait passer pour mérite un acte coupable, ne fùt-il que de trois srôshcaranâm (le péché le plus léger, celui qui est puni de trois coups de fouet), ou réciproquement, est de son vivant margarzân (digne de mort) et après sa mort darvand (damné) : on ne doit pas manger ni converser avec lui et le Patet (la confession de repentir) ne peut rien pour lui ». Le friftak est sans doute la victime du frîftâr, c’est celui qui suit le frîftâr, tout en ayant « pensées pures et intentions de bonnes œuvres » (cf. note 91) : le Patet le sauve et pour lui s’applique le principe spayèiti (v. Vd. III, 41 sq.). Le khôt dôshak est sans doute celui qui suit ses idées personnelles au lieu de suivre l’enseignement du Dastûr : il semble traité comme le frîftâr, l’indépendance religieuse de l’Asraosha étant comptée parmi les pires péchés : cf. Minokhard, XLII, 10 (Yt. I, 10, dans G. Salemann, Ueber eine Parsenhandschrift, corrigé ici d’après ; même glose, mais incomplète, en sanscrit, dans les Etudes iraniennes, II, 258).
  317. 58. haênayàosca perethn-ainikayâo : hên-ic î frâkh-ânîk, aighashân marak kabad « la horde au large front, c’est-à-dire innombrable » (cf. Bahman Yasht, III, 71. haèna, le sscp, senà « armée », désigne en Iran l’armée d’invasion. Darius, à Persépolis, prie Auramazda de défendre le pays conte la haina (hacâ hainâyâ ; H, 16) : haina désigne sans doute ici déjà les hordes nomades du Touran et autres, car dans l’horizon politique de Darius on ne voit pas d’Etat organisé dont il eût à redouter les invasions.
  318. 59. Littéralement « qui trompe et qui fond » ; P. et N. : « qui fond avec perfidie ».
  319. 60. Vahishtem ahûm ; litt. « le monde excellent » ; le qualificatif vahishtem est devenu à lui seul, chez les Parsis, le nom du Paradis, bahisht. L’enfer se dit inversement acishtô ahu « le monde très mauvais » et duzh-ah pour * duzh-ahu « le mauvais monde », d’où le nom persan de l’enfer, dûzakh.
  320. 61. dareghô-jitîm ushtânahê, litt. « longue vie de Yushtâna » (l’âme en tant que principe de vie, jân).
  321. 62. fra-khshtànê, P. frâj sâtûnd, N. pracarâmo ; de khshtâ, forme énigmatique, qui ne peut venir de stà, lequel n’est jamais traduit par sâtûntan. Le kh peut être, ou inorganique comme dans khshmàkem, mutilé de yushmâkem, ou sorti de c devant consonne comme dans âkhtùirîm * âc(a)tùirîm.
  322. 63. aèshô, min khvâstâr « suivant mon désir » : cf. Y. XLVI, note 5.
  323. 64. tràfdhô : P. patîkh (pidikh khôshî, Lexique Sachau) ; N. samriddhas. — tràfdhô * τρεφ-τοζ, θρεπτόζ.
  324. 65. vanat-peshanem « détruisant (l’ennemi) dans la lutte ».
  325. 66. gadhem : N. nriçâsa. Lire le pehlvi Sag « le Scythe » (Études iraniennes, II, 335) ; écrit sak dans le Yt, XI, 5. — gadha afghan ghal « voleur » (Chants populaires des Afghans, p. xxvii).
  326. 67. Cf. Études iraniennes, II, 144.
  327. 68. aèibishyôi aurvañtô hita takhsheñti arenàum. Le pehlvi a : olâshân man arvand havâ-anâ ashân zakî farhâkht tûkhshâk ohdûnêd ; Nériosengh : teshâm ye çastrîmantas sahâyân (lire hayân ?) adhyavasâyînas kurute (kila açvân kshatriydnâm) ; ce qui donne pour la traduction traditionnelle : « aux guerriers qui rendent énergiques leurs chevaux », c’est-à-dire « qui les pressent, qui les poussent ». Cette traduction se justifie pour hita (farhâkht « dressé », en parlant du cheval de guerre ; Y. LVI, 10, 8), et pour arenàum, 3e pers. pl. aoriste actif du verbe ere-nu, dont nous avons en plus haut (note 8) l’aoriste passif erenàvi (erenâum est pour erenàun, comme thrizafem, yaum, ashaùm, dùm sont pour thrizafan, jaun, ashâun, dùn, par assimilation de la nasale à la labiale qui précède) : takhsh dans takhsheñti semble avoir été confondu avec tvakhsh qui est généralement traduit par son dérivé tûkhshâk : takhsh se présente comme un élargissement de tac « courir » (takhsh est resté dans l’afghan tsh-êdal, et l’abstrait * takhshti dans l’afghan tasht-êdal) : takhsheñti est l’accusatif pluriel neutre de takhshaùt « courant » et se rapporte à hita : littéralement : « qui font leurs coursiers courant ».
  328. 69. Cf. Y. XI, 2, 9, texte et note.
  329. 70. Et qui l’invoquent. Peut-être : « Aux femmes près d’enfanter ». Frâmjî traduit « qui n’ont pas encore eu d’enfant » : c’est ainsi que l’entend Nériosengh, avec ajâtakebhyô, et peut-être le pehlvi avec âzâtân qui peut se lire azâtan. Mais azâtân ne peut guère signifier « qui n’a pas d’enfant » : il signifie « qui n’est pas encore né » (Y. XXIV, 14 ; LXIV, 22 ; Vp. XII, 21). D’ailleurs l’â du préfixe empêche de voir un négatif dans le mot zend.
  330. 71. Les Nasks, c’est-à-dire les livres saints : l’Avesta complet en formait vingt et un.
  331. 72. aghravô, agrift, aigh là sarîtûnt yakôyamûnd « non prises, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas connu d’homme » ; N. aparinîta « non épousées » : ag-hru est le sanscrit agrù. Le zend a un verbe gar, synonyme de garb : cf. aibigairyâ, XI, 17 (XII, 2) ; âghairyât, Yt. XIII, 50, 70 ; gravasca, infra, note 82.
  332. 73. Keresâni représente Alexandre et l’oppression hellénique qui un instant a refoulé le Mazdéisme : voir l’introduction à ce Hâ, pages 80 sq.
  333. 74. yô davata : l’Avesta, reflétant le dualisme du système religieux dans le détail
  334. 75. Le clergé, étant une caste fermée, ne pouvait se recruter sur place, surtout dans les provinces nouvelles où le progrès de la conquête ou de la propagande portait le Mazdéisme : il était donc en partie ambulant. Par exemple, la conquête de la Cappadoce, vieux pays aussi peu iranien que possible, y avait amené un vaste afflux de Mages (Strabon, XV, 14). Il y avait toujours des Athravans sur les routes, soit appelés par les familles perses du pays, soit en quête d’une bonne cure, comme c’est encore aujourd’hui le cas dans le clergé parsi. Aussi le Yasna invoque (XLII, 6 XLI, 35) « l’arrivée des prêtres qui viennent du lointain, désireux de sanctifier le pays ». — apàm : P. akhar, N. paçcât ; ahvishtish : P. apar-éshinarishnîh, N. adhikâdhyayanatayâ (ceci donne l’origine probable de ushtâd « maitre », qui serait aiwishtâiti).
  335. 76. Voir la note suivante.
  336. 77. man lâ frâj min hampûrsakîh zakî arshûkht gavishn ham pûrsnhâ, âigh mandùmê lâ yamalalùnî î Auhrmazd dar hampûrsakih lâ gûft « toi qui ne converses sur les paroles Arshûkht que sur conversation ; c’est-à-dire que tu ne dis rien qu’Auhrmazd ne t’ait révélé ». Ces paroles droites, Erezbukhdha, Arshûkht, sont les paroles de l’Avesta ; voir Yasna XVI, 1, note.
  337. 78. L’aiwyàonhanem ou kôsti, la ceinture du Parsi. — paurvanîm, N. : prâktanâm « antique » ; le pehlvi semble être paran (perse parana « antérieur »), c’est ainsi du moins que l’a lu Nériosengh. — Parvîn étant un nom des Pléiades, Haug a cru les reconnaître dans paurvanim et a traduit « the star-studded, spirit-fashioned girdle [the belt of Orion] leading the Paurvas » (Essays on the Parsis, 2e éd., p. 182). Cf. Yt. X, 90.
  338. 79. Glose : « La Religion est assimilée à un aiwyâonhanem, c’est-à-dire que comme le kôstî fait un avec le fidèle, ainsi la religion fait-elle un avec Hôm (cf.Vd.XVIII, !). Elle fait un avec Hôm signifie que tant qu’on n’a pas bu le Hôm, on n’est pas fidèle parfait. L’acte de boire le Hôm est un des actes du sacrifice » (voir Y. XI, 9, 24).

    Cette ceinture mystique est dite « brodée d’étoiles et faite dans le ciel » ou peut-être
  339. 80. Sur les montagnes où il pousse (cf. Y. X, 11, 28).
  340. 81. dràjanhê ahvidhàitîshea, glosé « jusqu’à la résurrection » : dràjah signifie donc dareghô zrvan « le temps long », c’est-à-dire toute la durée du temps fini (cf. Y. LXII, 3 — LXI, 8) ; aiwidhàiti, madam sâtûnishn, uparipravrittyâ, désigne l’écoulement du temps.
  341. 82. gravasca màthrahé semble construit avec aiwyàstô. Le mot pehlvi qui traduit gravasca est perdu dans nos manuscrits : c’était sans doute vakhdânt « pris », car Nériosengh a grihîta ; litt. « prises de la Parole Sainte, de l’Avesta » (de gar « prendre » ; cf. note 72).
  342. 83. thrimâica yat pouruhaokhshnahê, patikhic î pur bôjishnih, khvâstak î man nîvakîh î kabad ajash « la prospérité qui a beaucoup de confort ; c’est-à-dire la fortune qui apporte beaucoup de bonnes choses ». — « confort » pour bôjishnih n’est qu’un à peu près : le mot signifie « délivrance » de buj (N. : çuddhi) ; c’est l’affranchissement de tous les ennuis de la pauvreté.
  343. 84. gramentàm : la traduction « furieux » est toute hypothétique (d’après grańta) : le pehlvi a garân mân khâtâi (M, 57 0000000 « seigneur de maison cruel ( ?) » ou mieux « prince cruel » en identifiant mân au suffixe de shâd-mân (dérivé de manô ; Ėtudes iraniennes, I, 261). Le pehlvi garân mân serait une traduction étymologique, assez exacte néanmoins quant au sens. Cf. ces mots du Dînkart IX, 24, 5 : mânâki old-î pun garân màn shadîtûnt tir, « comme une flèche lancée avec fureur ».
  344. 85. aènańhô : P. kînîk, vinàskâr ; N. dvêshî, pâpakâri.
  345. 86. verenùidhi : P. vartin ; parivartaya.
  346. 87. skendem… kerenùidhi : tabrak obdûn, glosé akârîh barâ obdûnênd « on le réduit à l’impuissance ».
  347. 88. fratuyâo, frâj patûk havâ-ât « qu’il ne soit pas fort en avant » : noter la corrélation de fra-tu et patûk, qui montre que patûk pa-tûk. — zharetâra, v. note 74.
  348. 89. « C’est-à-dire qu’il ne puisse faire le mal avec ses mains » (Comm. P.). — gava, v. note 74.
  349. a et b 90. Parce qu’il jetterait sur elle le mauvais œil : cf. Y. XXXII, note 37. — ashi, v. note 74.
  350. 91. « De sorte que nous ne puissions plus avoir une bonne pensée » (Comm. P.) ; il s’agit de l’Ashemaogha trompeur (note 57).
  351. 92. nàshemnài ; N. vinâçayati. — vadare jaidhi est traduit en pehlvi padtâkini zanishn aighash cârak barâ yamalatûn « révèle-lui le coup, c’est-à-dire dis-lui un moyen [d’échapper] » : cette traduction n’est pas grammaticale, car jaidhi, traduit comme substantif, est un impératif, et vadare, traduit comme impératif, est une forme nominale ; mais on peut en tirer que vadare contient l’idée de « manifeste » ; et ailleurs en effet, dans vadare vôizhdat, Y. XXXII, 10 c, vadare est rendu comme substantif adverbial pun padtâkih « manifestement, publiquement ». La traduction grammaticale serait donc pun padtâkîh zanishn yahbûn, dont padtâkinîh zanishn est l’équivalent pour le sens.
  352. 93. simahé : P. sahmkûn, N. bhayamkara ; je ne sais s’il y a un rapport étymologique entre sima et sahm (qui serait * si-thma ?) ou si on a traduit par sahm à cause de la ressemblance accidentelle des deux mots. — vaêpa dans vishô-vaêpahè est traduit barâ âyâft, c’est-à-dire qu’il est analysé vi apa ou peut-être vi apaya (cf. note 101).
  353. 94. vîvarezdavatô : jût varzitâr [man jût varzît aîgh zak apâyît] « qui agit autrement qu’il ne faut ».
  354. 95. khrvîshyatô : khôrak boyahûn ; ou simplement « qui meurtrit ».
  355. 96. aiwivôizhdayañtahê : N. adhikânandadâtus ; lire adhikanindâdâtus(cf. Y. XXXII, 10 c : vadaré vôizhdat, parisphutam nindâm).

    kameredhem (v. note 74), construit avec kehrpem, en dépendance de nàshemnâi.
  356. 97. Voir note 57 ; l’Ashemaogha est ici le mauvais prêtre qui ne fait point ce qu’il prêche.
  357. 98. En ce qu’il amène sa perdition.
  358. 99. Dans son enseignement, comme « Aêhrpat ou Dastôbar ».
  359. 100. màsvaca : P. minishn ûgavishn, N. manô vacô ; dvandva formé de manas vac.
  360. 101. nôit shyaothnàish apayañtahê, lâ pun kûnishn barâ âyâpit « ne l’atteint pas en actes ».
  361. 102. jahikayâi ; dans la Bundahish la Jahi personnifie le Génie de la débauche : sur terre, c’est la femme de mauvaise vie.
  362. 103. yàtumaityài, livrée au yàtu : V. note 53.
  363. 104. maodhanô-kairyâî : P. mûtak kartâr, N. mandatvam kurvânâyâm.
  364. 105. upastâhairyài, madam panâhih bûrtâr aigh panâhîh î vinâskârân obdûnand « qui apporte protection, c’est-à-dire qui protège les pécheurs ». Comme upasthà désigne en sanscrit les parties sexuelles de la femme, on a proposé : « qui s’offre, qui se donne » ; mais outre que dans ce sens l’emploi de bar avec upastà serait plus qu’étrange, la formule Auramazdà màm upastâm abara « Ahura Mazda me porta secours » empêche de traduire upastàhara autrement que « qui porte secours » ; il s’agit des secours de la magie que la Jahi met au service de ceux qu’elle séduit ; cf. note 106.
  365. 106. yèńhê, masculin, ne peut se rapportera la jahika ; il se rapporte aux esprits faibles qu’elle a séduits.
  366. 107. frafravaiti : P. frâj nafalûnît (ou fravît ?), prasphurati.
  367. 1. Chassés par l’encens : cf. Vd, VIII, 79-80 [246].
  368. 2. vi daèvàonhù vi daèvayo, non pas « les Daêvas et les Daêvis (Daêvas femelles) » ; daèvayô = P. shêdâ ayyârîh, N. devasahâyyâs « amis des Daêvas », c’est-à-dire shêdâyâzak « adorateurs des Daêvas » ; daêvi est un adjectif masculin formé de daéva sur le type âhùiri, zarathushtri.
  369. 3. Le Génie de l’obéissance à la loi : voir Y. LVI-LVII.
  370. 4. La piété et les biens qu’elle apporte en récompense : voir Yt. XVII.
  371. 5. Le havana, le mortier où l’on broie le Haoma, est composé de deux parties, qui sont : le mortier proprement dit et le pilon, appelés dans les textes postérieurs hâvan et dast ( « la main » ). L’Avesta n’a pas deux termes spéciaux : havana désigne tout l’instrument, et le mortier proprement dit est appelé fratarem havanem, « hâvan inférieur, ou partie inférieure du hâvan » et le pilon uparem havanem ou « partie supérieure du hâvan ».

    fratarem, frôttûm « inférieur » : fratara est le premier de deux en partant d’en bas.

    uparem, apartûm « supérieur ». Dans les kiryâs de Pt4 ad Y. XXVII, 1, le pilon est appelé apar hâvan, v. Yasna XXVII, note 1.
  372. 6. Litt. « qui prend tes tiges » ; le pehlvi : « où je prends tes tiges, c’est-à-dire où je les mets ».
  373. 7. En broyant le Haoma. On attendrait ici l’indication liturgique correspondante : mais les opérations nécessaires ont été faites dans le Paragra et nous n’avons ici qu’un rappel littéraire de ces opérations.
  374. 8. urùrudhusha : rôst yakôyamûnî ; 2e pers. sing. parfait moyen : * rurudhishê.
  375. 9. perethwim, identique étymologiquement au sscr. prithivim « la terre » littéralement « la large », a pris en zend, sous l’influence de peretu « passage, pont », le sens de « qui a des passages » vitargômand, c’est-à-dire où l’on passe aisément, plat.
  376. 10. Voir Yasna I, note 48.
  377. 11. hvâparàm, khvâpar « bon, miséricordieux » (en sscr. kshamâpara ; karunàpara ; Shikand Gûmânîk) ; un des noms d’Ormazd (voir vol. II, Namâzi khâvar).
  378. 12. La terre particulière où a poussé le Haoma que l’on offre.
  379. 13. aurvô-carànem ; P. arvandîh kartàr havâ-î ; N. sâdhanatvam kritvâsi : le mot est construit adverbialement ; « en faisant force » ; peut-être s’agit-il de la force qu’il prend, non de celle qu’il donne.
  380. 14. Traduction douteuse : uta mazdào huruthma. Le pehlvi ne traduit mazdâo, ni par Auhrmazd ni par dànâk, ce qui semblerait indiquer qu’il n’avait point mazdâo : il traduit mas « grand ». Un bon manuscrit, MP, porte mazâo ; mais, comme l’observe avec raison M. Geldner, tous les autres manuscrits ayant mazdâo, mazâo pourrait être une correction faite sur le pehlvi. J’ai traduit mazdâo dans son sens ordinaire adjectival : en le prenant comme nom propre, on traduira « belle plante de Mazda » ; avec la lecture mazâo, on traduira « grande et belle plante ».
  381. 15. vishpatha, bahupathishu, peut-être « dans les passes » ; cf. note 33.
  382. 16. « C’est-à-dire que tu fais croître les bonnes œuvres » (Comm. P.). — ashahê khào védique ritasya khà.
  383. 17. varedhayanuha mana vaca. Le pehlvi traduit : « Fais grandir pensées et paroles, c’est-à-dire rends-les meilleures », mana vaca étant considérés comme dvandva (cf. màsvaca, Y. IX, note 101) : mais la suite de la phrase et la phrase suivante rendent beaucoup plus vraisemblable qu’il s’agit de la croissance de Haoma même : d’ailleurs si mana était la pensée, on attendrait le troisième terme de la triade morale shyaothna, et la chose est si vraie que la traduction pehlvie, dans le vieux manuscrit J2, le supplée bravement (vâlini minishn gavishn kunishn).
    varedhay, quoique causal de forme, s’emploie au sens de grandir (Vd. IX, 48 [175]).
  384. a, b et c 18. vareshajîsh, skandha « la partie d’où sortent les branches » ; Frâmji a mul thad « la racine, le tronc ».

    fraspareghé ; P. spig, N. çâkhàsu.

    fravàkhshé : P. tâk, N. pallaveshu.

    Pt4. : cigûn gûft dû bâr gûftan ; kulâ 2 bâr Râspikic lvatâ Zôt barâ gavishn ; bôt ol âtash yahbûnishn. — Le Râspî se joint au souhait de Zôt parce qu’il y coopère en acte en jetant l’encens sur le feu.
  385. 19. fràkeresta, de fra-kereñt, le mot employé en parlant des créations d’Ahriman (voir Yasna IX, note 74). — âhitish, âpâdas.
  386. 20. hât upàzaiti, bâstân madam apâkînînd aîgh barâ obdûnind. bât « toujours » indique la continuité, répond assez au préfixe persan hamî.
  387. 21. cithrem « [devient] manifeste ».
  388. 22. Aêshma, le démon de la colère (d’où le persan khishm « colère ») ; l’ivresse des autres liqueurs rend violent et colère. — <span class="coquille" title="madhàonhô ">maidhyâonhô : cf. Nirang., § 29. « ivresses » ; il y a en zend deux mots madha, l’un signifiant « science » et répondant à μανθ- cf. Y. IX, 17, 54 ; l’autre « ivresse », répondant au sanscrit mada (cf. le persan mast = * mad-ta, masta). Le pehlvi traduit l’un et l’autre par mâyishn qui couvre deux mots différents, l’un abstrait de madh, l’autre de mad ; cf. madhu « vin » traduit mâî (Vd. V, 52, 153 ; persan mai).
  389. 23. Ou « avec la sainteté et la joie » : il s’agit « des bonnes œuvres qui tiennent l’homme en joie » (kâr karfak gabrâ pun râmishn yakhsûnêt).
  390. 24. reñjaiti, sapûk… lâ mandûm ê i girân « est légère, n’est point chose lourde ».
  391. 25. Litt. « je te reçois », c’est-à-dire « je te suis ami et te chante » (Comm. P.).
  392. 26. urvathem staotârem vañañhem dadhô aokhta Ahurô Mazdaô yatha ashem yat vahishtem : le seul mot faisant difficulté est dadhô qui rompt le rythme et dont la valeur grammaticale dans la phrase est obscure. Voici le pehlvi : dôst sitâyîtâr râi ô li gûft Auhrmazd aîgham shapir yahbûnt min ahlâyih î pahlûm ; aîgh dîn bûrtâr shapir yahbûnt aîgh din, mâ dîn ic ravâkih pun râs î dîn-bûrtârân shâyat yahvûnt « quant à l’ami et au chantre, Auhrmazd m’a dit : Je l’ai créé meilleur qu’Asha Vahishta ; c’est-à-dire que l’apôtre est supérieur à la Religion, car la propagation de la religion ne se fait que par l’apôtre ». — dadhô est donc rendu « j’ai créé » et semble répondre au sanscrit dadhâu.
  393. 27. hvâpâo, hvâpar (voir note 11) ; tatakhshat « t’a donné forme ».
  394. 28. « Il t’a créé dans le ciel (pun mînôî), et t’a déposé dans le monde terrestre » (pun gîtî). — La Haraithi bareza, appelée plus souvent Harabarezaiti, Harborz, Alborz, est l’Elburz, la chaîne qui dresse ses cimes colossales au sud de la Caspienne et dont le faîte le plus élevé est le volcan du Demâvand (5, 628 mètres de haut selon Ivachintzov ; E. Reclus, Géographie, IX, 157). L’Alborz est l’arête de la géographie mythologique de la Perse : il entoure la terre et monte jusqu’au ciel, le soleil, la lune et les étoiles passent au travers dans leur course quotidienne, et toutes les montagnes de la terre s’en détachent comme les branches de l’arbre se détachent du tronc (Bund., XII).
  395. 29. atha speñta-fradakhshta meregha « des oiseaux ayant les caractéristiques divines » (amat yazdân pun dakhshak i mûrvân barâ kart havâ-ê [lire havâ-and ? ] « des dieux ayant pris le caractère d’oiseaux ». — C’est ainsi que le Soma védique est apporté du ciel par un faucon. — vîzhvàcô, jût jût ; cf. sscr. vishvańc.
    Suit une série d’άπαξ λεγόμενα sur lesquels la tradition elle-même ne connaît rien :
    danâ vàcak azand, zand là gûft « sur ces mots il n’y a pas de zand ; on ne [nous] a pas dit de zand » (d’explication traditionnelle). Elle a pourtant bien reconnu qu’il s’agit « du nom des montagnes et des plaines où pousse Haoma » (sham î zak kôfihâ û dashtîhâ manash Hôm yakoijamûnât).
    L’identification de ces noms serait importante, sinon pour l’histoire du culte même, au moins pour la détermination de la plante ; malheureusement le texte est trop corrompu et par suite les lectures trop incertaines, et d’autre part la géographie comparative de la Perse est trop peu avancée pour permettre des identifications certaines.
  396. 30. shkata upairîsaêna, ô shkaft î aparsîn « vers les sh-k-f-t de l’Aparsîn » ; le mont Aparsîn est dit dans le Bundahish, XII, 21, kabad sh-k-f-t « qui a beaucoup de skikaft » ; il y a en persan un mot shikaft qui signifie « caverne, grotte » et l’on pourrait traduire « les grottes de l’Upairisaêna ». Mais il y a un homonyme qui signifie « merveilleux » (d’où le vicitra de Nériosengh) : dans ce sens kabad shikaft serait « la montagne aux nombreuses merveilles » et comme shkata paraît ailleurs comme partie du nom propre de l’Upairisaêna (Yt., IX, 3), il est peut-être plus sùr d’y voir l’adjectif shikaft. Ce qui importe davantage, c’est l’identification de l’Upairisaêna. L’Aparsîn, d’après le Bundahish, est la plus grande montagne après l’Elburz ; c’est la montagne d’où sortent le Harê-Rüd, le Hêtûmand (Helmend) et les rivières de Marv et de Balkh (XX, 16, 17, 22, 23), ce qui identifie avec une précision parfaite l'Upairisaêna avec la chaîne dite le Kôhi-Bàhâ, c’est-à-dire avec la branche orientale de l’Hindù-Kûsh, qui est haute de 5,486 mètres et d’où sortent les quatre rivières nommées, le Harê-Rûd et le Helmend au sud, la rivière de Merv à l’est, celle de Balkh au nord (Reclus, l. L, p. 36).
    D’après un autre passage du Bundahish, XII, 9, l’Aparsîn commence au Saistân et finit au Khùzistàn, donnée qui contredit la précédente ; mais Zâd Sparam, VII, 7, au lieu de Khùzistàn lit Cînistàn, « du Saistân à la Chine », ce qui devient exact, surtout si on ne limite pas l’Upairisaêna à la partie de l’Hindû-Kush comprise entre les sources de la rivière de Merv et de l’Helmend — rien dans les termes du Bundahish n’impose cette limitation — et si on l’identifie d’une façon générale à l'Hindû-Kush (le Paropanise) : l’Hindû-Kush s’étend en effet du bassin du Saistân au bassin chinois.

    Le Bundahish dit au même passage que l’on appelle l’Apârsîn (sic) « montagne de Perse » ; c’est une fantaisie étymologique née de l’assonance d’Apàrsîn avec Pàrs.

    Le nom Upairisaêna signifie « qui est au-dessus de l’aigle », c’est-à-dire plus haut que le vol de l’aigle ; une sorte d’ά-ορνοζ, comme celle que les Macédoniens rencontrèrent au bord de l’Indus.
  397. 31. avi Staêra stârô-sâra, nom poétique comme celui d’Upairisaêna : staêra rappelle de près le Taêra, sommet de l’Alborz où se lèvent les astres : mais l’assonance est sans doute accidentelle. Si l’identification de Pawràna avec la passe de Parvân est exacte (note 33), il faut chercher le mont Staêra dans le massif de Ghorband.
  398. 32. Si l’identification de Pawràna avec la passe de Parvàn est exacte (note 33), il faut chercher le Kusrô-patàdha ( « voie, passe de Kusra » ?) parmi les passes du Ghorband.
  399. 33. avi Pawràna vishpatha : Pawràna rappelle d’une façon frappante le nom de la passe de Parvàn, une des plus difficiles de l’Hindû-Kush (Wood-Yule, A journey to the source of the Oxus, p. lxx ; Baber, Mémoires, tr. Pavet de Courteille, I, 285). — vishpatha « ouverture de route » ?, de patha « route » et du préfixe séparatif vish.
  400. 34. avi Spita-gaona gairi « vers les montagnes à couleur blanche », ce qui serait en persan Sifid kôh. Il y a deux chaînes de ce nom dans la région où nous sommes transportés, toutes deux ramifiées du Kôhî-Bàbà (portion de l’Upairisaêna ; v. note 30) : l’une, qui s’en détache à l’est, forme la muraille sud du Harê-rùd, à laquelle répond de l’autre côté de la rivière, la muraille parallèle de la montagne Noire (Siyâh kôh) ; l’autre, qui s’en détache à l’ouest, court vers le Panjàb et longe au sud la rivière de Kàbul.
  401. 35. paurvatàhva ; on serait tenté de traduire « sur ces montagnes », d’après le sanscrit parvata ; mais montagne se dit gairi et rien ne prouve d’ailleurs qu’il n’y ait que des montagnes dans l’énumération précédente (cf. note 29). Le pehlvi traduit jivâk pùrtàk « lieux multiples » et y voit un dérivé de pouru en symétrie avec pourusaredhô, pûr-sartak. Nous le suivons.
  402. 36. gaoma, carp « gras » (dérivé de gao, vache, viande, graisse), est traduit dans l’Aogemaidê gaulya, angabin « sucré ».
  403. 37. vanhéush manañhô mayàbyò « dans la mesure de Vohûman ; c’est-à-dire juste ce qu’il faut ; non point comme le bish brâtân (nom d’une plante toxique, probablement enivrante ; Grand Bund., p. 118), ce qui arrive quand pour trop guérir on vous tue l’homme » (Comm. P.).
  404. 38. dushsañhahê ; dùshsakhunaîgham mandûm zîsht avash yamalalûnît. — paràca vaêpaya, paçcât parivartaya, N.
  405. 39. « Quand avec peu de chose il est aussi joyeux qu’avec quelque chose de grand » (Comm. P.).

    Le meilleur commentaire de ces vers, s’ils en avaient besoin, serait la chanson de Burns en l’honneur de John Barleycorn, le Haoma de l’Écosse :

    ’Twill make a maii forget his woe ;


    ’Twill heighten all his joy…
  406. 40. yat usnäm aèti vaêdhya ; litt. « [aussi grand] que si la science va à son plaisir » (usâm, khorsandih ; vaêdhya est omis dans la traduction pehlvie, mais dans tous les passages traduits où il parait, il est rendu par âkâsih « connaissance » : Y. IX, 83 ; XIV, 7 ; XXII, 29 ; XXV, 18). Cette science parfaite est celle du chef suprême de la religion : car c’est la supériorité de science qui fait le chef des prêtres (mazishtaîsh vaèdhyàish, Y. XIII, 3 [XIV, 7]. La phrase revient donc, comme l’indique la glose, à celle-ci : « autant le Mobed des Mobeds a plaisir à son pouvoir suprême, autant lui a plaisir à son sacrifice » (min yashtàrîh).
  407. 41. yase tê hàdha…gava- iristahê hakhshaitè. M. Spiegel traduit : wer dir giebt was mit den Thieren zusammenhängt « qui te donne ce qui est en rapport avec les animaux » et voit là une allusion à la recommandation faite Y. XI, 5, d’offrir à Haoma la tête de tout animal que l’on égorge. M. de Harlez traduit : « Celui qui te mange (dans le sacrifice) mêlé au lait » : il assimile sans doute bakhsh au grec φαγ. Comme le zend n’a pas d’exemple de bakhsh au sens de « manger » et qu’il en a beaucoup de bakhsh au sens de « donner, partager », d’où le perse bakhsh-îdan < donner », et que d’autre part la tradition traduit khalkûnêt « il donne », il n’y a pas de doute que c’est M. Spiegel qui est dans le vrai et la seule difficulté est de déterminer le sens de gava-irista. Le pehlvi a gôsht-gûmîkht (N. go-samçlishtam) Arshûkht « ce qui est uni à la viande, c’est-à-dire Arshükht ». Arshûkht est le zend Arshukhdha « parole droite », c’est-à-dire l’Avesta récité comme il faut (v. Y. XVI, 1, note) : or une formule de style dans les Yashts nous montre l’Arshukbdha comme dernier terme d’une série d’offrandes dont gao est le premier terme : baoma yô gava baresmana hizvô-dahhanha màthraca vacaca shyaothnaca zaothrâbyasca arshukdhâêihyasca vàgbzbibyô « le Haoma avec la viande, le Baresman, la sagesse de la langue, le texte divin, la parole, les actes, les libations et les paroles droites » (Yt. V, 17 et passim). Cette énumération, qui est un abrégé de tout le sacrifice zoroastrien, commence par Haoma et la viande et termine par Arshûkht. Haoma étant dans notre passage hors de cause, puisqu’il est l’objet même du culte, le sacrifice comprendra toutes les offrandes depuis gava jusqu’à arshukhdha : notre phrase revient donc à : « celui qui t’offre le sacrifice zoroastrien ». Ce passage prouve aussi l’antériorité d’une littérature des Yashts sur le Hôm Yasht (voir plus haut, p. 83).
  408. 42. Phrase obscure. Le sens général est celui d’une prière adressée à Haoma de rester dans le corps de celui qui le boit, pour y produire ses effets fortifiants et sanctifiants. Le pehlvi dit : « De même que l’étendard de cuir ne peut rester dans un même endroit » (sans doute à cause du vent qui l’agite) « ainsi, à cause de ma condition de pécheur, tu ne restes pas en moi. » — gaush drafsha : P. tórâ drafsh, N. gopatàkâya « étendard de bœuf », c’est-à-dire de peau de bœuf, de cuir : c’est d’un tablier de cuir que le forgeron Kàveh a fait l’étendard de la Perse. — àsitô vàrem acairè : P. tiz min vârùm sàtûnî ; Nériosengh a âçuvigrahàt pracara « [ne] va [pas] vite eu séparation (?) » : cependant vârùm est généralement traduit dans les gloses persanes dil « cœur », de sorte que le pehlvi signifierait : « ne sors pas vite de mon cœur ».
  409. 43. madhò : P. minishn, N. vidyâ. Peut-être « les ivresses » (v. note 22) : le texte semble Jouer sur les deux idées, ici et § 19.
  410. 44. imàm tanûm, le corps de Haoma, incarné dans la plante ; c’est Haoma-plante offert à Haoma-Dieu ; voir § 21, note 64. — Cf. Y. XI, 10 [25].
  411. 45. avanharezàmi janyôîsh ; en filtrant le Haoma dans la tasse à neuf trous (bard shahkùnam pun zanishn, aighat bard palâyam « je fais tomber en frappant, c’est-à-dire que je te filtre » ).
  412. 46. C’est-à-dire les femmes de maison, trop bonnes ménagères, qui dérobent à Haoma la part qui lui revient, à savoir la langue, la mâchoire et l’œil gauche de l’animal qu’on égorge (Y. XI, 5, 17). Mauvaise économie qui leur coûtera cher. Cf. § 17. — Les mots que nous traduisons « la maison de la méchante » sont ùnàm mairyayào que Nériosengh traduit çrenim nriçâsânâm « la ligne des meurtriers » et glose vargam nikrishtânâm « la troupe des méchants ». Cette traduction concorde, au moins dans la glose, avec la lecture du pehlvi dans l’édition imprimée, dastak î sarîtarân. Mais les vieux manuscrits ont gristak « le terrier » c’est-à-dire « la demeure » (en parlant des êtres ahrimaniens ; Yd. III, 11, 33) ; quant au mot principal ùnâm, il est rendu dans Pt4 par le groupe qui sert à écrire khorsand, dans J2 par vnannind. Je ne puis déchiffrer le mot ; mais d’après la glose il peut être un synonyme de grîstak : or, le Vd. XVII, 3, 5 connaît un mot una « trou », traduit ou transcrit vnân. Il semble donc difficile de douter de l’identité de notre ùna avec le una du Vendidad.
    mairyayâo est le génitif féminin de mairya (proprement « bandit » ; v. IX, note 56) ; cf. upasma traduit ûnig (Yasna LXX, 46, éd. Sp. : Yp. I, n. 4).
  413. 47. « C’est-à-dire qu’elle n’offre pas le darûn de Hôm, mais le mange [elle-même] » (Comm. P.).
  414. 48. Contra, Y. LX, 22, 72.
  415. 49. Sraoshahê, l’obéissance à la loi d’Ahura, qui se marque en suivant en toute circonstance les conseils d’un directeur, Ratu ou Dastûr.
  416. 50. ashavan, drvañt désignent le bon et le méchant du monde naturel et du monde surnaturel ; c’est-à-dire que ashavan désigne : 1o l’homme de bien ; 2o le Dieu du bien (Auhrmazd) ; 3o le bienheureux ; drvant désigne : 1o le méchant ; 2o le Démon ; 3o le damné. — drvañt, de dru « courir » signifie proprement durgati « qui marche mal, à la mauvaise voie » (Nériosengh). — Cf. Y. XLIII [XLII], 7, c.
  417. 51. àzahu deretàonhù, pim tangih yakhsanùnt ; « quand on le traite mal » (P).
  418. 52. jaininâm, jahi ; la mauvaise femme qui le fraude de sa part ; v. § 15.
  419. 53. Ou peut-être : « de la coupe d’argent je verse dans le [liquidej d’or ». La coupe d’argent est le zôhrbarân (z. zaothro-barana ; Vp. X, 2 XI, 2), le vase qui contient l’eau zôhr que l’on mêle au Hôm pour faire le Paràhôm; cf. Paragra et Y. XXVII.
  420. 54. « Comme les autres dieux sont réjouis par les Gâthas, toi tu l’es par ce Fargart » (P.).
  421. 55. cicashànâo. Le Commentaire pehlvi suppose ici la consommation même du sacrifice:« on boit trois fois et l’on jette quelque chose à la fin »; c’est-à-dire sans doute que l’officiant prend trois gorgées de Haoma et jette le reste qui est supposé reçu par Haoma même, qui est sa cicashâna.
  422. 56. Peut-être faut-il traduire:« Ces louanges, ô Haoma, sont tes Gàthas ; ces paroles Arshukhdha sont ta collation » ; c’est-à-dire ces louanges sont pour toi ce que les Gâthas sont aux autres dieux ; ces Arshûkht (ces Bishàmrùta et ces Cathrushamrùta) te servent de darûn.
  423. 57. Le Commentaire pehlvi rappelle ici, fort à propos, les mots du § G : « aussi l’homme qui le loue en devient plus victorieux ».
  424. 58. Voir notes 22 et 43.
  425. 59. vàrethraghnîsh heñtem, locution participiale.
  426. 60. gavé nemô gavé nemô ; même formule deux fois répétée, dans deux intentions opposées. Le Commentaire rend clairement la symétrie : « celui qui [donne] au bœuf sa prière — de l’eau et du fourrage, — celui-là a du bœuf sa prière — du lait et des petits [man ô gôspand nyâyishn, miâ uvâstar, ash min gôspand nyâyishn, skîr uvajak] ; cf. Y. LVIII, 3 [LVII, 9]. Le rapport avec ce qui précède est expliqué comme il suit : « De même qu’il est dit dans les Gâthas que qui [donne] sa prière au bœuf a du bœuf sa prière, de même ici je dis que celui qui loue Hôm devient plus victorieux. » — Les Gâthas proprement dites ne connaissent pas cette formule qui appartient à un texte perdu. La suite se retrouve citée dans le Bahram Yt., § 61.
  427. 61. gavé ukhdhem gavé verethrem : la traduction pehlvie du Bahram Yt., l. l., a pour le premier terme : tôrâ râi pun shirin sakhun barâ yamalalûnam « je parle au bœuf avec une parole douce ». En continuant la série des do ut des, le sens sera que l’animal traité doucement nous donnera plus de force. Noter que ukhdha n’est pas la parole quelconque, mais la parole de bonté et de charité (celle de jùdangôi ; cf. Vp. III, note 4).
  428. 62. Ou peut-être : « A lui l’aliment, en lui le vêtement : en retour de la nourriture que nous lui donnons, il nous donnera des vêtements » (sa peau, dont nous nous vêtirons).
  429. 63. Citation des Gâthas, XLVIII [XLVII], 5 ; voir là le Commentaire.
  430. a, b et c 64. Cette triple invocation à Haoma se rapporte, selon le Dastûr Peshotan (Dînkart, p. 336, note), à trois formes différentes de Haoma : le Haoma d’or qui pousse haut (herezañtem) est le Haoma-plante, le Haoma matériel qui est dans la main du prêtre ; le Haoma invigorant, qui fait croître le monde (fràshmîm frâdat-gaêthem), est le Haoma-Dieu, l’izad Hôm ; le Haoma qui écarte la mort (dùraoshem) est le Haoma blanc ou Gaokerena, dont la liqueur, bue par les hommes à la résurrection, leur donnera l’immortalité (cf. Vd. XX, 4, 17).
  431. 65. Tous les Haomas du monde, à côté du Haoma de ce sacrifice. Cf. Y. I, notes 45-46.
  432. 66. ashîm, l’ensemble de ses bonnes œuvres (ahlâyîhci, î kâr karfak).
  433. 67. Voir plus haut, page 50, note 7 et page 89, note 39.
  434. 1. Pt4 : bôî ol àtâsh yahhùnishn.
  435. 2. âfrivacanhô zavainti ; P. âfrîn gavishnîh rapînd… aîgh nafrîn obdûnand ; N. âçirvacasâ àkroçayanti kila çâpam kurvanti « crient avec parole de souhait, c’est-à-dire maudissent » (âfri, quoique signifiant généralement « bénir », est le souhait, neutre entre la malédiction et la bénédiction ; — rapînd, pris par quelques copistes pour un dérivé de raftan « aller » et par suite abusivement remplacé par sâtùnand, signifie « ils crient », àkroçayanti ; faut-il lire ravînd ? cf. sanscrit védique ru. — zavainti « crier » est du verbe qui a donné zaotar, nom du prêtre qui récite.
  436. 3. zaotârem, homonyme de zaotar « prêtre », signifie « maître, possesseur » (tr. persane, çâhih) ; il signifie littéralement « celui qui prend, grihîtâram », d’un verbe zu « prendre », qui est traduit vakhdûn et se retrouve dans zazva « a pris » (vokhdûnt), zazusha « prendra » (vakhdûnît) ; cf. zavô, Y. XXXIII, 12 b.
  437. 4. yô màm hvàstâm nôit hakhshahi « qui ne me donnes pas comme valeur d’argent » (khvâstak) « aux gens de bien » (arzdnîgân ; autrement dit qui ne me donnes pas en don de piété, en ashô-dâd).
  438. 5. marshuyào, dushtodarâya (N.).
  439. 6. aurvatàm yukhta…, aiwishasta…, nithakhta ; yukhta : P. ayûkhtâr, N. vahayitar « qui fait courir » (aîghat tàkhtan al tavân yahvûnât) ; nishasta, madam yatîbûnist ; nithakhta, …lakkvâr dàshtan al tavân yahvûnât.
  440. 7. yù màm zàvare nôit jaidyêhi ; dans les morceaux épiques, les héros, au moment de la bataille, dans leurs prières aux dieux, demandent spécialement l’agilité pour leurs chevaux : zàvare jaidkyaùtô hitaèihyô (Yt. V, 53 ; cf. Yt. X, 11, et Y. X, 22, 71).
  441. 8. pourumaitê, kabad mat yakôyamûnit ; maitê est donc pour * gmaitê (perse gmata) ; karshyào, kartkâr, synonyme de kâr « affaire, bataille ». Le sens littéral est : « dans la rencontre, où beaucoup viennent, de la bataille des héros nombreux ».
  442. 9. Littéralement >c son buveur », c’est-à-dire « celui qui devrait le boire et ne le boit pas », le mauvais prêtre. Les deux malédictions précédentes s’adressaient au laboureur et au guerrier.
  443. 10. aiwish-lmtein dàrayêhi, man li barâ min hûnishn yakhsanûnîh « qui me retiens de préparation » ; le sens négatif est dans dàrayêhi.
  444. 11. peshù-sàrem, pûrtak rôishâ, probablement « qui paie de sa tête » (cf. peshotanu, tanu-peretha) ; le Ms. J2 a bûrîtak rôishâ « à qui on tranche la tête ». Glose : « de même qu’on ne glorifie pas un voleur condamné, toi non plus tu ne me glorifies pas ». Cette comparaison bizarre s’explique peut-être par le passage X, 17, 54, où Haoma paraît prisonnier « dans le lien des Jainis ».
  445. 12. hanuharenê, traduit êrvârak, persan {{persan}} arvâra « mâchoire » : hańuharena est sans doute * ha-hvarena, de hvar « manger », c’est-à-dire ce qui mange, la mâchoire. Certains Rivâyats persans rendent à tort arvâra par gôshî cap « l’oreille gauche » (Grand Riv. 598).
  446. 13. C’est-à-dire que quand on immole une victime en l’honneur de Haoma, sa part est la mâchoire avec l’oreille droite et l’œil gauche. — Voir dans le Shâyast là Shâyast, XI, 4, l’énumération des diverses parties de la victime qui reviennent aux différentes divinités.
  447. 14. Il ne s’agit plus ici du prêtre, mais du fidèle quel qu’il soit. — zînât est tra-
  448. 15. Non point que dans une maison puisse naître indifféremment un prêtre, un guerrier ou un laboureur ; le sens est : quelle que soit la classe du coupable, il n’aura point d’enfant.
  449. 16. dahakàca : zak dahishn kàkînîtàr, man dahishn i Aukrmazd barâ kàhïnit « des destructeurs de la création, qui détruisent la création d’Auhrmazd. La traduction pehlvie semble être de fantaisie étymologique, dahishn étant suggéré par dah ; mais kâhinîtâr doit être exact, comme sens général, sinon comme sens propre.
  450. 17. mùrakàca, mûtak kartâr aigh mandùm tapâh barâ obdûnand ; mûtak, qui traduit aussi maodhana Y. IX, 32 (101), est rendu en sanscrit manda « faible, faible d’esprit ».
  451. 18. pouru saredhô-varsbnàca, pûr sartak varzîtâr, litt. « des hommes qui font des actions de toute sorte », c’est-à-dire « qu’ils entreprennent beaucoup de bonnes œuvres, mais n’en font aboutir aucune ».
  452. 19. Allusion à la légende de la fin de Frañhrasyan (Afrâsyâb), dont des débris archaïques se retrouvent dans les Yashts V, 41-42, XIX, 56 sq., dans le Grand Bundahish et l’Aogemaîdê et qui parait, sous une forme plus cohérente, mais moins fidèle, dans le Livre des Rois. Frañhrasyan, beau-père et meurtrier de Syàvarshâna, pourchassé par son petit-fils Husravah, qui poursuit sur son grand-père la vengeance de son père, se construit par la magie un palais d’airain, aux cent colonnes, haut de mille fois la taille humaine : « Il était si bien illuminé que la nuit y était claire comme le jour ; il y coulait quatre ruisseaux, d’eau, de vin, de lait et de petit-lait (mâst). Il y avait fixé et mis en mouvement une sphère du soleil et de la lune » (Grand Bundahish, p. 245 ; cf. Aogemaidê, 60). Tel le palais des Chosroès à Shiz-Ganzak, où la statue royale semblait trôner dans le ciel, parmi les images du soleil, de la lune et des étoiles et au milieu de pluies et de tonnerres artificiels (Cedrenus, éd. Xylander, p. 338, ap. H. Rawlinson). De sa retraite, Afrâsyàb s’élance trois fois, mais en vain, dans la mer Vouru-Kasha pour s’emparer du Hvarenô des Aryens (Y. I, notes 2, 54 ; Yt. V, 41-42 ; XIX, 56 sq.). Dans le Livre des Rois, le palais de fer souterrain, aux cent colonnes, est réduit aux proportions d’une chambre élevée, taillée dans une caverne, et où il se réfugie après ses défaites, pour échapper à son petit-fils. Cette caverne est située près du lac Khanjast {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] (lire Cêjast {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] ; zend Caêcasta ; le lac Urumia ; voir Y. XVII, Appendice II). Mais dans la montagne habite un hermite, nommé Hôm (le même hermite qui a sauvé l’enfant Feridùn ; voir Y, IX, note 20) : un jour Hôm entend des plaintes qui s’échappent de la caverne ; il écoule, reconnaît Afrâsyâb, descend dans l’antre et l’enchaine avec le cordon sacré qu’il portait autour des reins. — Cf. Yt. XIX, 77 texte et note, et Études iraniennes, II, 225-229.
    madhemê thvishvê « au second tiers », c’est-à-dire profondément sous terre, juste au milieu en profondeur. — pairish-hvakhtem ayañha ; le premier terme est traduit hypothétiquement d’après le sanscrit ; le mot pehlvi correspondant dans la traduction est perdu.
  453. 20. A la gauche du Zôt. Litt. « le porte à la place du Farbartâr ».
  454. 21. En suppléant min devant Barsôm ; le sens littéral du texte sans min est : « tient le Barsôm dans quatre doigts », ce qui est en désaccord avec les indications qui suivent.
  455. 22. Râspîg Pardhôm pun yodâ hôi madam vakhdûntan ; pun gâsi Farbartârân yadrùnishn ; dar 4 angùst barsôm yakhsanûniskn, barâ gavishn.
  456. 23. Formule mystérieuse. Nériosengh, plus clair ici que le pehlvi, semble entendre que Haoma paie la bonne œuvre au double, au triple, etc. : « ce qui de nous est un, c’est-à-dire le bien que fait l’homme, peut être reçu au double, au triple, au quadruple, au quintuple, au sextuple, au septuple, à l’octuple, au nonuple, au décuple sous la forme du bien qui vient de vous » (de Haoma ; voir X, 6 et note 57). Le pehlvi a également une série de nombres uniformes, sans tenir compte de la symétrie des formes qui semblent s’opposer deux à deux : [aêvô-uyê], thrâyô-dyài-tùrahê, mañdàidyài-khshvîdhem, haptàzhdyâi-[ashtemê ? ], nava-dasemê ; mais il entend : « le bien que fait un Dastûr », ce qui donnerait une autre direction au sens, à savoir : « le bien que fait un seul homme d’entre nous (yù aêvô nô, c’est-à-dire le prêtre officiant) est payé à deux, à trois, à quatre… » c’est-à-dire à toute la communauté qui vient d’être invitée au sacrifice (Vp. III ; v. s. § 8).
  457. 24. mandàîdyài, forme énigmatique ; peut-être due, comme suppose M. Mills, à une simple erreur paléographique pour * pandàidyài. La difficulté est moins dans la substitution de m à p que dans la chute de la gutturale : on attendrait au moins * màzhdâidyâi. Cf. Y. XLIV [XLIII], 8. cf. p. 289, n. 23.
  458. 25. Suppléer dans le texte zend ashtemê ; pehlvi asht-arîn (N. ashtagunam).
  459. 26. yôi vé yaêthma : P. man aman min lakûm mat yakoyamûnît danâ nivakîh ; N. yushmattas prâptam astiidam çubham. — Cf. Y. 28, 9 b, note 35.
  460. 27. bandi ; on pourrait lire bûni, la racine, la partie qui commence, c’est-à-dire celle qui dans l’arbre était plus proche du tronc.
  461. 28. Le Râspî, jouant le rôle de Farbartâr (v. page 112, § 8).
  462. 29. Zôt yadâ pun bandi Barsom frâj yakhsanûnishn. Farbartâr Parâhôm lâlâ ol yadâ dashani zôt anakhtûnishn. Zôt.
  463. 30. Voir Y. X, 14, 40, note 44.
  464. 31. « Autant de science qu’en a Haoma » (N.).
  465. 32. havanhài ; hû-ahùîh nîvagdilîh « bonne conscience, c’est-à-dire courage de cœur » ; la lecture nîvagdilîh et le sens qu’il y faut attacher sont donnés par le passage analogue du Y. LXII, G [LXI, 17], où havanhê est rendu hû-ahûîh nîvagdilîh pun cihnvatarg « le courage devant le Pont Cinvat » (le pont qui conduit l’âme au Paradis ou à l’Enfer). Cf. Vd. XVIII, 6, 16, où hû-ohûîh est rendu tag-lababâîh « force de cœur ». — havañha hav-añha de hu ah[u].
  466. 33. ashavastâi, la condition de saint et la félicité céleste qui s’y attache.
  467. 34. Les manuscrits liturgiques résument toutes ces opérations dans ces mots : « Récitation des Srîshâmrûtîg (c’est-à-dire des trois Ashem vohù) ; boire à trois reprises le Parâhôm ; à chaque fois le Râspîg récite un Ashem vohù ; le Zôt se rince la bouche, se lave les mains et les met sur le Barsôm » (ce dernier trait diffère de l’indication moderne. — Vacist Srîshâmrûtîg gaviskn ; u Parâhôm pun 3 bâr vashtamûntan ; kulâ bâr Râspîg Ashem vohûk gûftan ; Zôt pumâ dakyâ kartan u yadà kulâ 2 pun pâtyâp kartan, madam Barsôm anakhtûntan).
  468. 35. Ces opérations indiquent sans doute que le rôle de Hôm est terminé pour l’instant.
  469. 36. Ici se placent dans le Yendidad Sadé les §§ 6-7 du Vispéred III (Sp. III, 3031 ; IV).
  470. 1. Traduit par M. West comme chapitre xiii du Shâyast lâ Shâyast.
  471. 2. Cf. l’Introduction au Yasna, § 4 (s. p. 3) et l’Âtash Nyâyish, § 4.
  472. 1. C’est là « le triple Ashem vohû précédant le Fravarânê « que le Commentaire pehlvi du Yasna IX, 1 (note 3) met dans la bouche de Zoroastre chantant les Gâthas (zak Ashem vohûk 3 man fravarânê ô lûin = Shâyast, XIII, 1  : 3 Ashem vohûk man fravarânê pêsh).
  473. 2. Le Râspî se joint au Zôt pour prononcer le mot (frasastayaêca), qui dans l’original clôt la phrase.
  474. 1. frastuyê humatôibyasca… màthwôihyasca, frâj stâyîm hûmat… pun mînishn. Le Patet complète la formule et l’éclaire en en donnant la contre-partie : avâz sitâyam dûshmat duzhukht dûshvarsht az minishn gavishn kunishn « je contre-loue mauvaise pensée, mauvaise parole, mauvaise action loin de ma pensée, de ma parole, de mon action ».
  475. a et b 2. aihigairyâ daithê « j’en fais saisie ; c’est-à-dire, je fais le bien » (P.). — paitiricyà daithê « j’en fais abandon ; c’est-à-dire, je ne fais pas le mal » (P.). — aibigairyâ et paitiricyâ sont des abstraits, construits symétriquement avec dath, et formés, l’un de aibigar « s’emparer de, saisir », l’autre de paitiric « abandonner » (l’original du persan parhîz « s’abstenir » ).
  476. 3. Littéralement : « je vous donne avec ma pensée, avec ma parole, etc… ».
  477. 4. aûhuyà, la raison, l’âme qui perçoit par opposition au corps : ûhena kila prajnâ-unmeshena (N.).
  478. 5. tanvascît hvahyâo ushtanem : « la vie de mon corps » signifie peut-être déjà, comme en persan moderne, « ma vie à moi-même » : tanu hva = khvêsh tan (Études
  479. 6. C’est-à-dire : « je récite l’Ashem vohù » ; la récitation de l’Ashem vohù se dit ashù-stùiti « l’éloge de l’asha » (Yt. XXII, 2 sq.). — Ces mots staomi ashem sont inséparables des mots nàîsmi daêvô (dans le paragraphe suivant, 1 de Geldner XII), qui en sont la contre-partie ; voir XII, note 1.
  480. 1. naismi daêvô : P. nikôhîm shêdâ, N. nindayâmi devân ; ^ (M. 57 a). — Glose :
    « bien qu’en faisant l’éloge de la sainteté (c’est-à-dire en récitant l’Ashem vohû ; voir le Hâ précédent, note 6), par cela même je conspue les Dévas, pourtant je le fais ici spécialement ». La construction fait difficulté ; on attendrait l’accusatif daêvà ou daêva et nâîsmi est une forme étrange. Aussi M. Roth avait-il très ingénieusement proposé de voir dans nâismî une contraction de na asmi : « je ne suis pas un Daêva », par opposition à la profession de foi mazdéenne qui suit : mais asmi est sanscrit, le zend est abmî ; de plus la construction attendue serait daêvô nâîsmi, et mieux encore, étant données les habitudes de l’Avesta, daêvayasnô nôit abmi (cf. XII, 7 fin). Enfin l’hypothèse est absolument rendue impossible :

    1o  Par un passage du Yt. XIII, 89, qui est parallèle à celui-ci et qui présente Zoroastre comme le premier qui staot ashem, nâist daêvô, fraorenata mazdayasnô : nâist, parallèle à staot, doit être un aoriste et ne peut être une contraction de na asti daêvô : la phrase signifie donc : « le premier qui prononça l’Ashem vohù, qui conspua les Daêvas, et se déclara adorateur de Mazda » ; et nâist est la 3e personne du singulier aoriste d’un verbe dont nâismi est la lre personne d’indicatif ;

    2o  Par le Vd. XVIII, 16, 37 : staota Asbem yat vabisbtem, nista daêva « Louez l’Asha excellent, conspuez les Daêvas ».

    nâismi nâist ne peuvent s’expliquer par une contraction de nâsayâmi nâsayat qui seraient restés et dont le sens (« détruire ») ne cadre pas : ils renvoient, d’accord avec nista, à une racine nis : mais devant t et devant m, s radical peut représenter un ancien d (cf. urusta * urud-ta et aesma * aêd-ma ; nâismi nâist nista * nàid-mi, nâid-t, nid-ta) ; ce qui nous renvoie définitivement à un verbe nid, identique de sens et de forme au sanscrit nind, qui est précisément le verbe qui le traduit dans Nériosengh.
  481. 2. cinahmî, rendu câshîm (P.), âsvâdayâmi N. « je fais goûter », avec la glose explicative : « c’est-à-dire je mets en la possession d’Auhrmazd ». Je le fais jouir des biens qu’il me donne en les employant aux usages qu’il approuve.
  482. 3. Vañhavè vohu-maitè ; la même expression reparait Vd. XIX, 11, 37, où elle désigne Vohu Manô qui est en effet le dieu du bon sens, des mesures justes (cf. Y. X, note 371 : la construction prouve qu’ici ce sont des épithètes d’Ahura, dont d’ailleurs Vohu Manô est une simple abstraction.
  483. 4. raocào, les espaces lumineux, la lumière infinie, où se trouve le Paradis.
  484. 5. La félicité du Paradis. Expression imitée des Gàthas : Y. XXXI, 7 a.
  485. 6. Le Génie de la piété humble et soumise, et aussi le Génie de la terre ; p. 24.
  486. 7. Puissé-je avoir ses vertus et les biens qu’elle donne !
  487. 8. us… stuyê ; la louange de l’Asha et des dieux.
  488. 9. tàyâatcà bazanhaicà ; stenas (cauras), hathî (balâtkârî) ; le larron qui dérobe et le brigand qui prend par force. Cf. Yasna LXV, n. 23 (Nîrangistân, § 63).
  489. 10. zyànayaêcâ vîvàpatca ; zyân vîâpânîh (P.), hânîbhyasca udvâsebhyasca (N.) : zyàni est le mal fait par les hommes ; vivàp (origine de vîyâpân, p. bîâban « désert », est la désolation de la terre inculte et déserte.
  490. 11. fera manaêibyô ràonhê « je donne avec la pensée » c’est-à-dire je leur souhaite tous les biens.

    12. vasé-yàîtim vasê-shéitim, « l’allée à volonté, la demeure à volonté », abstrait collectif pour « ceux qui viennent à la loi selon le désir (d’Auhrmazd ?), ceux qui demeurent dans la loi selon le désir » (P.).
  491. 12. Les laboureurs, dont la formule précédente protège le troupeau.
  492. 13. nôit astô nôit usbtànahê cinmâni. La glose ajoute : « ni pour une vie plus heureuse, ni pour une vie plus longue, je ne renoncerai à la religion » (Iâ shapir zivishnih râi Iâ vîsh zîvishnîh râi min danâ dîn lakhvâr yakôyamûnam). Cette glose a passé dans le Patet. — C’est par la prière et le sacrifice que le prêtre amène tous
  493. 14. vî… sarém mruyê « je dénie souveraineté » ; cf. Y. XIX, note 55. Imité des Gâthas, Y. XLIX (XLVIII), 3.
  494. 15. anaretàish, a-dînâ-ân « qui n’ont pas de loi » ; areta, doublet d’asha, identique au perse arta (sscr. rita ; an-areta sscr. an-rita) ; cf. page 21, note 5.
  495. 16. paoshishtâish, pûtaktûm (P.), kshudratama (N.). — Peut-être le mot désigne-
    t-il l’avarice sordide, dont Pûsh est le démon : voir Y. XVI, 8, note sur Azi.
  496. 17. athâ athà côit « de la façon, de la façon que… » ; adhakhshayaêta, patkârt aîghash guft « a discuté (?), c’est-à-dire lui a dit » : une glose persane de J2 rend patkârt par dalil kard « a convaincu ».
  497. 18. Qui a reçu la loi de Zoroastre.
  498. 19. Deux frères de la famille des Hvôgvas et qui furent des premiers prosélytes de Zoroastre.
  499. 20. Saoshyañtàm haithyâvarezàm ashaonàm : trois degrés différents de sainteté ; les Saoshyañts « les bienfaiteurs par excellence » sont les héros militants et victo-
  500. 21. Le Ràspî semble ici représenter la communauté.
  501. 22. àstùtasca fravaretasca : àstùtasca signifie qu’il fait l’action exprimée par le verbe stu, c’est-à-dire qu’il adresse à Ormazd ses sitàyish, prières de louange et de glorification, qu’il lui rend son culte ; fravaretasca signifie qu’il proclame sa foi dans le monde. Glose pehlvie : « Je le loue moi-même et je le propage dans le monde ». Aussi « louer » revient ici presque à « croire » et de fait le participe de stu, stuvàna, a pris le sens de « croyant » : le lexique parsi, publié par M. Sachau, rend astûvana {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?] par bi shak « qui ne doute pas ».
  502. fraspà-jankhedhràm, frâj ramîtûat ayôjishn, parityaktaprativàdam (N.) : fraspà « jeter, rejeter » ; cf. Vd. III, 41, 142, où le mot est aussi employé à propos de la religion qui rejette loin du coupable (spayêiti) les fautes qu’il a pu commettre. Il s’agit ici des querelles et des procès qu’elle concilie ou qu’elle tranche. — nidhàsnaithishâm, composé comme fraspâ-yaokhedhràm.
  503. 24. Le mariage entre consanguins. Voir l’Appendice, p. 126.
  504. 25. Suppléé d’après le pehlvi yalvûntàn et d’après la formule haitimca bavaintimca bûshyêintîmca (Y. XIX, 9, 22).
  505. 26. « C’est-à-dire que je mets toute chose, racine et fruit, en la possession d’Auhrmazd ». — Cf. p. 119, note 2.
  506. 27. àstûitish : titre postposé qui a tout l’air d’une glose marginale entrée dans le texte.
  507. 1. Dans la hiérarchie stricte du Zoroastrisme, chaque classe d’êtres a son Ratu, c’est-
  508. 2. Ahura est le Ratu des chefs humains, étant Ratu par excellence. On prend le Ratu des femmes parmi les divinités les plus saintes.
  509. 3. Voir Y. 1, 14, note 56.
  510. 4. Pàreñdi, compagne d’Ashi et « gardienne des trésors cachés ». (N.).
  511. 5. Personnification de la vertu féminine.
  512. 6. La terre, qui porte tout, est femme (cf. Y. XXXVIII, 1).
  513. 7. fryêhê vàzîshtahê astôish ; imité des Gâthas, Y. XXXI, 22, note 81.

    L’ami  : allusion au nom du feu, vohu fryàna, uttamasakhi « l’excellent ami » (Y. XVII, 11, 64).
  514. 8. ashethwôzgatemà, olâ kabad ranj rasishntûm (cf. L.-H. Mills, Zend Avesta, III, 251), ce qui donne ashethwùzgatema ash thwakhshatema ; thwùzga thwakhsha.
  515. 9. gavâstrya-vareshtemà, kâr varzitârtûm ; gavàstrya* gau-vàstrya « travail du bœuf, labour » ; à côté de vàstra « herbe, foin », il y a un mot vàstra « travail, labour », contracté de * varez-tra (cf. Y. XXXI, n. 39 ; XXXIII, n. 11) ; gavâstrya est formé comme le grec γεωργόζ.
  516. 10. hastemà ashahê amà, shaditûntârtûm tîr pun ahlâyih (cf. inscription de Hàjîâbàd, ligne 15)  ; laghuhastatamam punyena çastrena (N.). De là semble suivre  : ama « flèche », hastema qui lance le mieux » de had « lancer » (cf. germanique send  ; cf. Yt. XIV, 56).
  517. 11. Litt. « d’après la plus grande connaissance (mazishtàîsh vaèdhyàish) de la Religion je proclame le Ratu » ; c’est le Maubadàn Maubad ; voir Y. X, 13, note 40 ; cf. la fin de ce paragraphe et la note 16. — cashânàsca aêshàmeit, litt. « et leurs enseignements », c’est-à-dire celui qui enseigne le mieux les Prêtres.
  518. 12. Les Saoshyañts ; voir Yasna IX, n. 7. — « On prend un parmi les êtres célestes et un parmi les êtres terrestres : l’homme le plus sage ». (Comm. P. ad Vp. III, 26.) D’après le Saddar, ch. xxvi, tout fidèle arrivé à l’âge de quinze ans doit choisir un Amshaspand pour le protéger, un sage (dânâ) pour le conseiller dans ses affaires, un Dastûr ou Mobad pour lui faire connaître ce qui est permis et ce qui ne l’est pas (shâyasta va nà-shâyasta). Le Saddar répartit entre un conseiller civil et un conseiller religieux les fonctions du sage avestéen. — Dans le texte le mot Amesha Speñta est probablement pris dans son sens large (Yasna I, note 14) : de là les noms divins qui se rencontrent si souvent dans l’onomastique sassanide : Auhrmazd, Bahram, Ashtâd, Mahraspand, c’est-à-dire « qui a pour Ratu Auhrmazd, Bahrâm, etc. ».
  519. 13. dàhishtà, dânâktum. Voir Yasna XLIV, note 36.
  520. 14. aiwyàmatema « les plus empressés [aux bonnes œuvres] » (aparmatâr ô kar û dinà ; Comm. ad Yasna, XXVI, 2, 9 ; Vp. III, 5, 27.
  521. 15. ashkhrâhvanutema, kabad khrat kartàrtùm, aigh kâri dâdistân î pun khrat apàyat kart vîsh kart yakôyamùnît (P. ad Vp. III, 27) « qui fait le plus acte d’intelligence ; c’est-à-dire qu’il fait le plus des œuvres de loi qui demandent intelligence » (il sait décider les questions de droit). Le mot est donc décomposé en ash kabad, khra khratu, kvanu kartâr ; pour khrà * khrat khratu, voir Y. XXVIII, note 19 ; hvanu semble isolé ; cependant il faut remarquer que hvanvañt (Y. IX, 1, 4 ; XVII, 7, 42 ; XXXII, 26) est traduit nîvak kart « bien fait » et que hvàmahi (Y. XXXV, 5, 14) est traduit karomi « je fais », ce qui renvoie de nouveau à un hvan « faire » (hvan-mahi).
  522. 16. « Le Maubadân Maubad » (P.), qui est le chef spirituel de l’État, l’inspirateur suprême.
  523. 17. Cf. Hâ XII, note 2.
  524. 18. Les §§ 5-6 sont pris du Yasna Haptañhâiti, XXXIX, 4-5 (10-15) : voir là le commentaire.
  525. 19. Gayô Maretan, le premier homme ; voir Yt. XIII, 87.
  526. 20. Cf. Yasna, X, 21.
  527. 21. Voir le commentaire de la prière dans l’introduction du Hâ XXI.
  528. 23. C’est-à-dire à la prière Ashem vohù.
  529. 24. fraoreitim hàitim, le Hà de la Profession de foi : « ce Fargard » dit le Commentaire, c’est-à-dire le Fargard de la Profession de foi, les Hâs XII-XIII.
  530. 25. Fraoreitimca Âstaothwanemca ne désignent point des Hâs ni des parties de Hâ, mais personnifient la foi qui professe la religion et l’exalte : ce sont « les Génies par la vertu desquels les hommes passent à la Religion et y sont affermis » (Comm. P.).
  531. 1. Dans l’Âvesta le mot est en fait un adjectif et désigne, non le mariage consanguin, mais la personne qui le pratique : dans notre passage (Y. XII, 8), c’est une épithète de la Religion mazdéenne qui prêche ce mariage : ailleurs c’est une épithète du jeune fidèle qui le pratique (Yp. III, 3, 10 ; Gàh, IV, 8 ; Yt. XXIV, 17) ; dans un passage du Vendidad (VIII, 13, 35-36), il est parlé, dans le même sens, de l’homme hvaêtvadatha et de la femme hvaêtvadathi. Le mot étant clairement composé de deux substantifs hvaêtva et datha, on conçoit qu’il puisse être soit composé de dépendance et substantif, soit composé possessif et adjectif. — hvaêtu-sh, p, khvêsh, signifiant « parent », hvaêtva-datha semble signifier littéralement « acte » ou « don de parenté », et « qui fait acte » ou « qui fait don de parenté ».
  532. 2. Communication de M. Ahmed-Bey Agaeff (de Choucha, Karabagh).
  533. 3. The meaning of Khêtùk-das (dans les Pahlavi Texts, II, 389-430).
  534. 4. Next-of-kin marriages in old Iran, by Darab Dastur Peshotan Sanjana, B. A., London, 1888, 118 p. in-18.
  535. 5. Cf. ce passage du Rivàyat pehlvi (ll. p. 415) : Un jour Zoroastre se tenait devant Auhrmazd, les Amshaspands se tenaient autour de leur chef, mais Spendarmat était près de lui, la main autour de son cou et Zoroastre lui demanda : Quelle est cette créature qui se tient près de toi et qui te semble si chère ? tu ne détournes pas les yeux d’elle, ni elle de toi ; tu ne lâches pas sa main, ni elle la tienne. « Et Auhrmazd répondit : C’est Spendarmat, ma fille, ma maîtresse de maison, la mère des créatures » (danâ Spandarmat li barlà afam katak bânûk i Vahisht u am i dâmân ; cf. Y. XVI, 10).
  536. 6. Bundahish, XV, 1 ; cf. Âlbirûni, Chronology, p. 107.
  537. 7. West, l. l. 399-410 ; voir le texte dans l’édition Peshotan, ch. lxxxii.
  538. 8. Gâtha Vohukhshathra (Y. LI), 17.
  539. 9. Gàtha Vahishtôishti (Y. LIII), 3, 4.
  540. 10. Persas cum suis matribus misceri Ctesias referi (Tertutlien, Apolog., IX).
  541. 11. συνείναι γάρ φησίν αύτόν καί μητρί καί θυγατρί καί άδελφή, ώζ Πέρσαζ (Athénée, V. 20).
  542. 12. μητέραζ γάρ, οί έν τέλει Περσών, τάζ αύτών άγονται, καί τούζ φύονταζ έκ τούτων εύγενεστάτουζ νομίζουσι, καί βασιλείαζ τήζ μεγίστηζ, ώζ λόγοζ, άξιούσιν (De specialibus legibus ; ed. 1640, p. 778). Voir les textes recueillis par Brisson, De regio Persarum principatu, II, ed. 1710, pp. 493 suite.
  543. 13. Le Bahman Dirâz-dast (Bahman Longue-Main) de la légende, père et époux de Humâi : « elle faisait dans le monde la joie de son père, dit le Shah Nâma, et il l’épousa à cause de sa beauté, conformément à la religion dite pehlvie » (c’est-à-dire à la religion de la Perse ancienne).
  544. 14. Strabon, XV, 735 : τούτοιζ δέ καί μητράσι συνέρχεσθαι πάτριον νενόμισται.
  545. 15. West, Pahlavi Texts, II, 418 ; cf. Bund. XXIII. — Le bel hymne védique où Yama repousse au nom de la morale sa sœur Yamî qui l’invite à l’inceste semble être une protestation soit contre le Khêtûk-das iranien, soit contre une forme ancienne de ce Khêtûk-das dans l’Inde (Ormazd et Ahriman, p. 106, n. 2 ; Casartelli, What was Khêtûk-das, p. 8). — La légende de Minocihr présente un cas étrange de Khêtûk-das entre père et fille : Iraj ayant été assassiné par ses frères et ne laissant qu’une fille, son père Ferîdûn, pour lui engendrer un vengeur, épouse sa fille, puis la fille née de cette union, et ainsi de suite jusqu’à la septième génération (Maçoudi, II, 145 ; Études iraniennes, II 217 sq.).
  546. 16. Réfutation des sectes des païens, tr. Le Vaillant de Florival, p. 94.
  547. 17. Hoffmann, Auszüge aus syrischen Akten persischer Mârtyrer.
  548. 18. Albîrûnî, Chronology, 194 ; Shahrastâni, tr. Haarbrücker, II, 284.
  549. 19. Maçoudi, II, 163.
  550. 20. Hübschmann, Ueber die persische Verwandtenheirath (ZDMG., 1889, 308-312).
  551. 21. Beausobre, Manichéisme, I, 180.
  552. 22. Voir plus haut, page 24.
  553. 23. West, Pahlavi Texts, II, 416.
  554. 1. Dans le Vendidad Sadé, les deux premiers paragraphes de ce chapitre sont remplacés par la version parallèle, un peu plus développée, du Vispéred V.
  555. 2. Le sacrifice est offert aux dieux au profit des saints qui l’offrent (Saoshyant, voir Yasna IX, note 7, et XIII, note 12). — havanhài, ashavastâi : voir Y. XI, notes 32 et 33.
  556. 3. Sous la forme dialoguée : Zôt, Ràspi, Zôt, comme page 2.
  557. a, b et c 1. Avec l’instruction religieuse qu’il a reçue (sastî), avec l’assistance des Amesha-Spentas (vanta), avec la joie intérieure (rafnanha) ; c’est-à-dire que fort de son instruction dans les rites et de l’assistance des Amesha Spentas, il leur sacrifie avec confiance.
  558. 2. Elle va servir à recevoir le jivâm et plus tard le Hôm.
  559. 3. Dernière strophe de la Gâtha Vohukhshathra (Y. LI, 22), qui est la source du
  560. 4. Les Amshaspands qui sont immortels, amesha.
  561. 5. Premiers vers de la même Gâtha (note 3).
  562. 6. La tige de barsom qui pose sur le jîvâm et que l’on appelle aussi jivâm.
  563. 7. Pris du Yasna LV, 1.
  564. 8. Le Râspî, en sa qualité de servant du feu : il a revêtu cette qualité par sa dernière opération qui a consisté à jeter de l’encens sur le feu (Yasna XI, p. 113, § 11 ; cf. Vp. III, 6).
  565. 1. Sans la retirer du faisceau ; il n’y a que la onzième tige, le datûsh, qui en est retirée pour être insérée dans le nœud de l’Evanghin et qui divise le faisceau en deux parties de dix tiges chacune.
  566. 2 Huit dans le manuscrit.
  567. 1. ràtàbyo : le pehlvi semble identifier ràtàbyo avec zaotbrâbyo et traduit « les libations offertes ». Peut-être le mot désigne-t-il une autre offrande que les libations, le jîvâm qui a paru dans le Hà précédent, p. 138 ; cf. Vp. VI (VII), note 1.
  568. 2. arshukbdbaêihyasca ; râst gavishn, âpastâk râst « les paroles droites, c’est-à-dire l’Avesta droit » (correctement récité ; une des quinze qualités exigées du Mobed est d’être râst awastâ « qui possède correctement l’Avesta ». D’après le Vispéred pehlvi VI, 1 [VII, 2], il s’agit des Bishâmrût, c’est-à-dire des prières qui se récitent deux fois (v. Vd. X, 4, 10).
  569. 3. Les Génies du monde invisible dont Auhrmazd est le chef ; Vp. I, 1.
  570. 4. Les Génies du monde terrestre dont Zoroastre est le chef ; ibid.
  571. 5. sravâo : « L’Avesta et le Zand » (P). Le mot est employé comme synonyme de Nasks dans le Dînkârt, VIII, 1, 19.
  572. 6. Il s’agit des Izeds qui président aux trente jours du mois et qui sont les premiers êtres créés par Auhrmazd. L’énumération qui suit est un Sîrôza réduit à sa plus simple expression. Voir Sîrôza et plus haut, pp. 33-35.
  573. 7. Les dieux des sept premiers jours : Ormazd, Bahman, Ardibahisht, Shahrêvar, Aspandârmad, Khordâd, Amurdâd.
  574. a et b 8. Les Génies des jours 8-14 : Dai pa Âdar (v. p. 34), Âdar, Âbân, Khorshîd, Mâh, Tir, Gôsh.
  575. 9. Les Génies des jours 15-22 : Dai pa Mihr, Mihr, Srôsh, Rashn, Farvardin, Bahram, Râm, Bâd.
  576. 10. Les Génies des huit derniers jours du mois : Dai pa Dîn, Din, Ard, Ashtâd, Âsmàn, Zamyàd, Mahraspand, Anêrân.
  577. 11. hvauvaitis ashahè verezô ; varez signifie « agir », et le pehlvi traduit par varzishn « œuvre » ; mais la glose pehlvie reconnaît elle-même dans ces mots une désignation du Garôtmàn (Y. XXXIV, n. 5). Peut-être avons-nous affaire à un synonyme de varez, ayant le sens du sanscrit vrij-ana « demeure » (cf. persan barzan « quartier » ).
  578. 12. La mention du Garôtmàn est amenée par celle des Lumières infinies, qui sont le siège du Paradis. De la félicité céleste le paragraphe suivant nous ramène à la félicité terrestre.
  579. 13. khshvidha âzùiti (dvandva) : shîrînîh carpih.
  580. 14. La symétrie semble opposer Âzi aux eaux, Mùsh aux plantes. Azi est le démon de l’avidité (lobha N. ; persan âz) : « c’est le démon qui avale tout, et qui, quand il n’a plus rien, se dévore lui-même ; c’est la passion démoniaque qui, lui donnât-on toutes les richesses du monde, n’en fait point provision et n’en a non plus jamais assez : aussi dit-on que l’œil de l’avide est un nœud coulant ». Il s’oppose à Pùsh, le démon « qui amasse, sans jouir lui-même et sans donner aux autres » (Grand Bundahish ; West, XXXVIII, 27). On ne voit pas la nature du rapport établi entre Âzi et les eaux. Dans le Vd. XVIII, 19, 45, Âzi paraît comme l’ennemi du feu qu’il veut éteindre. Selon Fràmjî, c’est au moyen de l’humidité du bois qu’il veut l’éteindre : mais cette explication est peut-être suggérée par notre passage. Cf. Yt. XVIII, 1.
  581. 15. Mûsh Pairika, la Péri Mùsh, paraît dans la cosmographie du Bundahish comme un démon attaché au soleil, de la même façon que Gôzîhr (Gaocithra) est attaché à la lune. Elle est sans doute la cause de ses éclipses, ce qui confirmerait son épithète de duzd « voleuse ». Le mot mûsh est en persan le nom de la souris : le sanscrit mush réunit les deux sens ; il signifie comme substantif « rat, souris », et comme verbe « voler », quel que soit des deux sens le primitif. Je ne sais si dans la mythologie de l’éclipse, il y a d’autres exemples du soleil rongé par la souris, humble représentant du Rahu indien : en tout cas, dans notre passage, il ne s’agit point de la Mûsh solaire, laquelle ne parait que dans le Bundahish, mais tout prosaïquement de la souris ou du rat terrestre, dont elle est la personnification démoniaque. D’après le Saddar (ch. xliii), il y a autant de mérite à tuer un rat que quatre lions. L’exorcisme contre la Péri Mûsh a pour objet de soustraire les plantes à la dent des rongeurs.
  582. 16. paiti-scaptayaêca ; lakhvâr nasinishnih.
  583. 17. yazamaidê thwàm maèthanem yàm Armaitim speñtàm. — Spenta-Armaiti, déesse de la terre, est notre demeure et en même temps, comme Amshaspand femme et comme épouse d’Ahura, elle est le type de la maîtresse de maison. Le pehlvi traduit : « Je sacrifie [à la supérieure] de la maison, [c’est-à-dire la supérieure du monde], Spendàrmat, [en sa qualité de maîtresse de maison] ». Nériosengh traduit de même grihinîm. Le Rivàyat pehlvi l’appelle « la maîtresse de maison du Paradis » (katakbânûkî Vahisht ; voir p. 128, n. 5).
  584. 18. hà mê, comme dans Spiegel ; lecture des bons manuscrits J2, Pt4, confirmée par le pehlvi (lanà).
  585. 19. C’est-à-dire : « que l’on ne meure pas chez moi » !
  586. 1. Le feu qui est devant le Zôt dans le sacrifice.
  587. 2. Voir l’Appendice sur les Feux, à la suite du chapitre.
  588. 3. Étant feu du foyer.
  589. 4. L’eau consacrée du présent sacrifice.
  590. 5. Toutes les eaux en général.
  591. 6. Reproduit et développé dans le chapitre xxvi.
  592. 7. ufyêmi, khvéshînam, c’est-à-dire je me les rend favorables. Le mot pehlvi peut se lire aussi andêshînam, « je pense à, je médite sur » ; mais la variante nafshâ-înam prouve la première lecture.
  593. 8. nmanyâo, vîsyâo, zaûtumâo, dahyumâo, Zarathushtrôtemâo. On pourrait songer d’abord aux « Fravashis de ces maisons, de ces bourgs, etc. » : mais le dernier terme, Zarathushtrôtemâo, prouve qu’il s’agit des Génies religieux correspondant aux cinq cercles régionaux (voir pages 27 sq.).
  594. 9. Dans le Vd. Sadé s’intercale ici le Vp. VII, qui présente le même caractère que ce chapitre et que le précédent, dont il complète les litanies.
  595. 1. Sources principales : Grand Bundahish, pp. 126-133, et Maçoudi, IV, 75 sq. (sur les Temples du feu en Perse). — Cf. Vendidad, VIII, texte, notes et introduction.
  596. 2. Khshathrem nafedhrem semblent être des adjectifs : « royal, qui est dans le nombril ». Naïryùsaňha est resté dans le nom propre Nériosengh qui est une forme savante : la forme populaire est Narsahî ou Narsai (transcrite en grec Narsès).
  597. 3. ---------------- ------ - ---- ---------- ----------- (lire ------ (?) ou goshâvarzân (?), de gaush verezyant). — Grand Rivâyat, p. 118.
  598. 4. ayam agnir Adaraplirâ nâma : asya kàryam âcaryavidyâ, idam kila tasmin paxe âcâryâs jnânavantas kriyâvantaçca bhavanti prabhâvenâsya ; tathâ sa yas samam Dahâkena prativâdam akarot (Nériosengh, éd. Spiegel, ad Y. XXII, 30 ; corrigé d’après Fonds Burnouf, n° 5, p. 50).
  599. 5. ayam aģnir Âdaragusaspanâma : asya kâryam xatriyavidyâ, idam kila âdarabâdagâm deçapaxe xatriyâs çighratarâs çûratarâçca bhavanti prabhàvenâsya.
  600. 6. ayam agnir Adaraburjîmahiranâma : asya kâryam krishividyâ idam kila tasmin paxe krshikarmanas vyavasâ yatarâs krshikarmajiîànatarâs dhautavastratarâçca (?) bhavanti prabhàvenâsya.
  601. 7. La montagne aurait donc reçu son nom du feu sacré qu’elle portait.
  602. 8. A la conquête arabe, les Mages, craignant que le feu vénéré dans ce temple ne fût éteint par les conquérants, n’en laissèrent qu’une partie à Kâryân et transportèrent le reste à Nisâet Al-Baidhâ, en Perse, pour conserver l’un des autels si l’autre était détruit (Maçoudi, l. l.).
  603. 9. Probablement l’Âdar Khûrâ, voisin de Dârâ, où le roi Firôz (457-484) va prier pour la pluie (Albîrunî, Chronology, tr. Sachau, p. 215).
  604. 10. .... ...... ... . .. ... .... ... . ...... ... .. ... Rivâyat J. D., II, 3 b.
  605. 11. Shiz semble la prononciation arabisée de * Ciz * Cij, mutilé de Cîcast.
  606. 12. De là sans doute son autre nom de l’αζακα, arm. Ganzak, arabe Jezn, qui renvoie au pehlvi Ganjak « trésor », lequel a donné le nom de nombre de villes en Iran, de Ganja à Ghaznin. — Les trésors des temples s’approvisionnaient à deux sources : les dons des fidèles, et les amendes. (Exemple : celui qui laisse éteindre son feu rachète sa faute en envoyant 100 dînârs au feu Gushasp : Rivâyat J. D., II, b.)
  607. 13. « La cassolette de feu que Zoroastre apporta de devant Ormazd et qu’on appelle aussi Âdar Burzîn Mihr, après le meurtre de Lohrasp disparut
  608. 14. Cela ressort de sa proximité du mont Gnàbad, établie par le Bundahish, XII, 18, 34) et le Shâh Nâma (c’est entre le mont Rêbad et le mont Gnàbad qu’a lieu la lutte des Douze champions).
  609. 15. Le h de karkôh n’est pas organique et est amené par l’analogie de kôh, montagne. karkôya suppose une forme pehlvie karkôk— et l’on se demande s’il ne faut pas corriger en karkôkân ----- le ---- karâkarkân de Maçoudi (IV, 72), nom du temple fondé par Bahman dans le Saistân.
    Les noms avestéens des deux premiers feux étaient * Hvarenô-dâtem (Khordâd) ou Hvarenô-bagha (Farnbag) ; * Varshan-aspa. Pour le troisième on pourrait songer à Berezañt Mithra : cf. Mithrem berezañtem (Mihr Yasht, VII) : c’est comme dieu des campagnes (Y. I, 3, note 17), qu’il donne son nom au feu des laboureurs. Cf. Atash Nyâyish, n. 13.
  610. 16. Bahrâm est la forme persane  ; Varahrân la forme pehlvie, Verethragfhna la forme avestéenne  : il ne faut pas confondre le feu Bahrâm avec Bahrâm, Génie de la victoire, malgré leur parenté morale (voir Yasht XIV).
  611. 1. Pris des Gâthas : Y. LI, 7.
  612. 2. Gâtha XLVII. Voir aux Gâthas pour le commentaire.
  613. 3. L’Ashem vohû.
  614. 1. Le quatrième de la série gathique ; analysé dans le Dînkart, VIII, ch. xlvii-lxv (West, pp. 303-384)  : les chapitres xlvii, xlviii, xlix correspondent à nos trois Hâs. Les trois prières sont aussi commentées, mais de plus loin, dans les trois premiers Fargarts du Sûtkar Nask et les Fargarts 2, 3, 4 du Varshtmânsar Nask (Dînkart, IX, ii-iv, xxv-xxvii).
  615. 2. Le pehlvi, pour rendre gh, emploie indifféremment k ou gh. L’emploi du titre Baghân Yasht est d’ailleurs abusif, car ce titre appartient en propre à un autre Nask, le dernier de la série légale (analysé dans le Dînkart, VIII, ch. xv ; WesL p. 34).
  616. 3. Voir Y. XIX, note 17.
  617. 4. Citation d’un texte zend perdu, dans le Bundahish, I, 22.
  618. 5. Dînkart, VIII, 19.
  619. 6. « Comms est le désir de l’Ahù, — c’est à-dire comme est le désir d’Auhrmazd —, ainsi régulièrement (ratihâ) —, c’est-à-dire conformément au bien — en fait de vertu — en fait de bonnes œuvres ».
  620. 7. Le nom même d’Ahura est un dérivé de ahu « seigneur ».
  621. 8. Maçoudi, II, 162.
  622. 9. {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?]
    {{persan}}[en écriture {{arabe}} ?]
    Shâh Nàma, éd. Vullers, p. 23.
  623. 10. dazdà, traduit duhishn, c’est-à-dire » dons » ; car il est glosé mizd upâtdahîshn : « salaire et récompense ».
  624. 11. aigh zak obdûr and Auhrmazd apâyat.
  625. 12. Il ne faut pas s’étonner que le Zôt s’adresse au Zôt, les qualités de Zôt et de Râspî n’étant pas inhérentes à ceux qui en exercent les fonctions. D’une façon générale, c’est au Zaotar à parler, et Zôt signifie ici « celui qui dans le cas présent remplit le rôle de Zôt » ou comme dit le Ràspî, yo zaotà « qui Zaotar (nunc est) ». — mrùtè, litt. « dit », c’est-à-dire « la dira ». D’après le Varshtmânsar (Dînkart IX, 24, 4), la question du Râspi fut prononcée par Zoroastre naissant et la réponse du Zôt par Ahura.
  626. 13. Avant le « Taureau unique » {{t|Gaush aèvôdàta|90]] (Yasna, I, n. 11) ; c’est-à-dire avant la création des animaux.
  627. 14. Le premier homme, Gayô Maretan ; cf. p. 128. L’énumération des créations répond assez exactement à celle des six Gàhànbàrs (v. page 37), sauf que dans l’ordre classique les animaux viennent après les plantes et que le feu ne paraît pas.
  628. 15. khrafstràish ; ou peut-être  : « avant les démons brutes et les hommes »  : sur khrafstra, voir Y. XXVIII, 5, note 19.
  629. 16. asha-cîthra, issues de l’Asha, du Bon principe.
  630. 17. bagha, titre donné à l’Ahuna vairya (ici et § 6 — Sp. 9) ; à l’Ashem vohù (Y. XX, 5 et Yt. 111, 14) ; au Yèńhè hâtàm (Y. XXI, 5) ; aux Staota yèsnya (Y. LV, 7 Sp. LV,
  631. 18. an-aipyukbdha, pun a-barâ gavishn ; glose : « c’est-à-dire qu’on ne dit pas au milieu un autre Avesta (texte sacré) ».
  632. 19. an-aipishùta (pour an-aipisùta) ; a-barâ sûtakih « sans repos, sans indolence ou somnolence » (cf. p. â-sûdan « reposer » ; glose : aighash barâ là khalmùnit « c’est-à-dire qu’il ne s’endort pas au milieu » ; le Minokhard compte l’indolence au nombre des défauts du prêtre (LIX, 7). Cf. Y. XXVIII, 10, note 38.
  633. 20. rathwàm gàthanǎm ; probablement les Galbas qui sont dites ratu-khshathra « seigneur des Ratus, des maîtres » (v. Y. LIV fin). — Sur l’opposition de bagha à ratu, voir note 17.
  634. 21. marât, ôshmûrit aigh safarùnit (P.), adhyeti kïla poshayati (lire pustakayati) ; désigne la lecture pour l’étude ; première opération de l’étudiant prêtre.
  635. 22. Ayant lu, il faut répéter par cœur : drenjayàt ; P. narm barâ obdûnât : N. gunayati.
  636. 23. Quand l’on sait réciter par cœur, il faut connaître les intonations, savoir chanter comme il faut : sràvayàإ.
  637. 24. Toutes ces conditions remplies, la prière peut être offerte dans l’office, et devient partie intégrante du sacrifice : yazàitè.
  638. 25. « Trois fois le jour où il offre le Yasht nàbar, je transporte son âme au Paradis et lui fais goûter la béatitude » (Comm. P.).
  639. 26. aparaodhayaiti, pariharati ; le Yasna persan traduit farâmôsk kunad « oublie ».
  640. 27. tanva, tanavam, expliqué dans Pt4 : dur kunam « j’éloigne ».
  641. 28. « Il est écrit dans les Livres saints que Dieu dit : Quiconque oublie l’Avesta, j’éloignerai son âme du Paradis de toute la largeur de la terre » Litt. « profonde » ou « épaisse ». (Saddar, XXVIII). L’auteur ajoute : « Et il est rapporté dans le Zand (la traduction) que dans le temps ancien un homme qui avait appris l’Avesta et l’avait oublié, on lui donnait la nourriture qu’on donne aux chiens jusqu’à ce qu’il le connût de nouveau par cœur. Et ailleurs j’ai lu qu’on lui donnait sa nourriture au bout d’une pique » Il ne s’agit naturellement dans tout ceci que du prêtre qui doit officier.
  642. 29. Le Yathâ ahù vairyô athâ ratush, qui fonde l’institution du ahu et du ratu.
  643. 30. Traduction conjecturale dans le détail. Litt. « avant la formation du corps de ce soleil, ayant obtenu création des Amesha-Speñtas ». — « du soleil » : le nom du soleil se présente en zend sous trois formes : hvare, gén. hùrô, qui répond au sanscrit svar « ciel, lumière du ciel » ; hvéñg pour ’hvaňg (v. Yasna, XLV, note 36), répondant au sanscrit * svas ; إ ù qui semble répondre à une forme su, d’où sv-ar et sv-as, à moins qu’il ne soit dû à une fausse lecture d’une transcription pehlvie, où le signe normal pour r était remplacé par son substitut polyphone n-v ; — thwarshtòkehrpya, locatif dépendant de para (au lieu du génitif) ; — dàhim, accusatif dépendant de apè : « dans l’obtention (pun barâ ayâpakih) de création des Amesha-
  644. 33. Glose  : « La Religion » (c’est-à-dire l’ensemble des paroles divines) ; selon Miyàn-dât, ce Fargard « (c’est-à-dire l’Ahuna Vairya). C’est Miyàn dàt qui est dans le vrai, puisque tout le chapitre est consacré à la glorification de l’Ahuna Vairya.
  645. 34. Dans le sacrifice  : « c’est quand on le récite dans le sacrifice que l’âme devient immortelle ».
  646. 35. ashàt haca yaṭ vahishtàt ; rappelle ashàṭeit hacâ du premier vers.
  647. 62. Imité des Gâthâs ; Y. XLIII, 6.
  648. 63. La hiérarchie des cinq dignités ecclésiastiques (v. pages 30-21) : Zarathushtra, le chef suprême de la religion, est représenté à travers les âges par la Zarathushtrùtema, le Maubadân Maubad.
  649. 64. Raji ou Ragha, la Ῥαγαί des Grecs, le Rai des modernes, est la patrie de Zoroastre et le centre du Magisme. Tandis donc que dans les autres dahyus, le Dahyuma, qui est à la tête de la province, a au-dessus de lui le Zarathushtrôtema de tout l’empire, à Rai, Dahyuma et Zarathushtrôtema se confondent (voir l’Introduction au vol. II). — Cf. pour tout ce développement le remaniement du Shikan Gûmânî, I, 11-23. Le Shikan Gùmàni, ainsi que le Dînkart (l. l., 21), considère nmânya, vîsya, etc., comme synonymes de nmànopaiti, vîspaiti, etc.
  650. 65. Littéralement : « Comment ? — Le Saint premier de pensée (ashavanem manas-paoirim) ». Il s’agit de Gayô-Maratan, le premier homme et le premier juste, « qui le premier prêta l’oreille à la pensée et à l’enseignement d’Ahura Mazda » (yô paoiryô manasca gushta sàsnâosca ; Yt. XIII, 87 ; manas-paoirîm résume toute cette proposition ; cf. § 12 et note 37). — Dans cette interrogation et les deux suivantes, humatem bùkhtem hvarshtem désignent les trois degrés de la religion, correspondant à trois paradis superposés qui portent le même nom (Yt. XXII, 15). Le pehlvi traduit : « Comment la religion se tint-elle à la sphère de la bonne pensée ? »
  651. 66. Le Màthra Speñta, c’est-à-dire la parole de l’Avesta, la bonne parole entre toutes.
  652. 67. Les premières créatures qui récitèrent l’Ashem vohù ; autrement dit qui accomplirent le sacrifice, l’œuvre sainte entre toutes. Staotâish asha-paoiryâish : cf. yô paoiryô staoإ ashem (en parlant de Zoroastre, Yt. XIII, 88).
  653. 68. vahishtô khshayamnô ; litt. « le très bon ayant le pouvoir » c’est-à-dire « pour que celui qui fait le bien soit maître, ait le pouvoir à son désir » (le pouvoir absolu : od zak vakhshînîtâr shalîtaih yahvûnât obî î kâmak khûtâi). — vahishtô, superlatif de vohu, est traduit ici, comme souvent, vakhshînîtàr « qui fait grandir » (c’est-à-dire que le mot est pris au sens actif « qui fait du bien » ).
  654. 69. vahishtemca avasôkhshathremca : avasôkhshathra est le juste impuissant. Cependant le pehlvi semble le prendre pour le « mauvais prince » (peut-être par induction de Y. VIII, où on souhaite à Ahriman et aux siens d’être avasékhshathra) : « pour que la Gloire des Kayanides (cf. Y. I, note 54), comme elle est avec les bons rois, soit aussi avec les mauvais : avec les bons, à cette fin qu’ils fassent plus de bien ; avec les mauvais, à cette fin qu’ils fassent moins de mal ».
  655. 70. Frasraothrem framarethrem fragâthrem frayashtim ; litt. « au chanter, au réciter, à l’entonner, à l’offrir en sacrifice de l’Ahuna Vairya ». Frasraothrem est proprement l’action de prononcer en chantant ; framarethrem semble être la prononciation distincte du texte mot par mot, et fragâthrem l’intonation sur l’air propre à chaque hymne.
  656. 1. Je suis la traduction de Tir Andâz qui donne un sens cohérent, en accord avec le texte comme avec la traduction pehlvie, mais plus clair et plus explicite que cette derniere. Il traduit : --------- ----- ------- ------ -------- ------- -------- ------ ------- ------- ------- --------- -------- -------. Mais il limite trop le sens de l’Asha qu’il fait synonyme de « vérité » : c’est le bien en général, l’observance des bonnes œuvres, comme le re-connaît la glose pehlvie (aigh ghal vakhdûnind kâr û karfak).
  657. 2. hvaêtavê hvaêtàtem ; litt. « appartenance à qui lui appartient », quelque chose comme suo suum. Glose : « lui donne ce qu’il faut lui donner ». La vertu est le bien suprême au sens matériel, celui qui le pratique en est payé. Cf. note 4.
  658. 3. tkaêshem, dâtôbarih ; c’est-à-dire que le juge doit s’inspirer de cette formule.
  659. 4. Litt. « enseigne avec qualité de bien faire tout juste à l’égard de tout juste ». Cf. le début de Gâtha Ushtavaiti : Y. XLIII, 1 a : ushtâ ahmâi yahmâi ushtâ hahmâicit.
  660. 5. Litt. « il enseigne avec qualité d’homme tout juste envers tout juste » : nâ stâitya, parallèle à ushtâtaitya, est traduit gabrâ àstishnîh, khvêshkârih « tenue d’homme, honnêteté » : thème nâ-stâti (stâti sscr. sthiti).
  661. 6. Litt. « enseigne tout le màthra à celui qui est tout màthra », c’est-à-dire que le fidèle qui veut connaître ou appliquer toute l’Écriture sainte trouve résumées dans ce mot Ashem vahishtem toutes les vertus que recommande le livre sacré : ce mot est la Loi et les Prophètes.
  662. 7. ashâi khshathrem, c’est-à-dire l’idéal que doit remplir la bonne royauté. Dînkart, IX, 48, 4 : « ceux qui exercent vertueusement la royauté, ceux-là surtout travaillent à récompenser ceux qui font de bonnes œuvres » (pun kirfakgarân môzdînitan).
  663. 8. Qui fait appel à la justice contre le méchant : « ceux qui rendent avec rectitude la sentence et la justice, ceux-là surtout travaillent à punir le malfaiteur » (pun bajakgar pûhlinitan).
  664. 9. Saoshyaût, les grands bienfaiteurs, les bienfaiteurs de l’humanité (cf. Y. IX, note 7) ; le Dinkart voit ici les hommes de concorde et de sagesse : « ceux qui font arbitrage et sagesse, ceux-là surtout travaillent à la prospérité du monde » (manic mîyânjîkîh dânâkih obdûnênd afirtar pun khûp ràyînitârih ï gêhân. Ces trois membres de phrase résument les trois formes de l’Asha dans le prince, le juge et le saint.
  665. 10. L’Ashem vohû émane d’Ahura, comme l’Ahuna vairya (Y. XIX, note 53) ; par opposition au Yênhê hâtàm (XXI, 1).
  666. 11. Mêmes formules que pour l’Ahuna (Y. XIX, 20) ; manquent naturellement pour le Yenhê hâtâm : voir note précédente.
  667. 1. Litt. « Celui dans le sacrifice duquel Ahura Mazda sait en retour la félicité des êtres, par suite de sainteté, à ceux-là — eux et elles, nous offrons le sacrifice ». — yênhê…yêsnê « dans le sacrifice duquel » (duquel signifie « cui oblatum » non pas « a quo » ) ; paitî… vaêthâ « sait en retour le bien des êtres » c’est-à-dire sait que le bien leur revient, qu’il le leur doit. — vanhô (Gâtha : vahishtem) désigne le bien matériel aussi bien que le spirituel. Le pehlvi a la glose suivante : cikâmcî kâr ukarfak aish kart yakoyamûnêt mizd upatdahishn âkâs yakbûnêt « toutes les bonnes œuvres qu’un homme a faites, [Auhrmazd] en fait connaître le salaire et la récompense ». — yênhê « celui » désigne proprement Auhrmazd et, par opposition à yâoûhâm, devient un collectif désignant les Amesha-Spentas mâles — tàscâ tâoscâ désigne les Amshaspands hommes et les Amshaspands femmes ; le quatrième Amshaspand, Spenta-Ârmaiti, est le seul qui soit expressément traité comme femme : mais les deux suivants, Haurvatât et Ameretât, sont probablement compris aussi sous la mention tâoscâ, car ils sont féminins par leur nom. Sur les Amshaspands féminins, cf. Yt. LX, n. 14.hâtâm « des êtres » ne dépend pas de yênhê, mais de vanhô et désigne les hommes qui existent à présent, voir note 5.
  668. 2. C’est-à-dire immortels, Amesha (Speñta).
  669. 3. yesnim vacô.
  670. 4. Litt. « cujus — Mazdae — sacrificium docet scilicet  : leges Ahurae ». — Dinkart, IX, 49, 1  : « Celui-là enseigne le culte d’Auhrmazd dont la loi est celle d’Auhrmazd, c’est-à-dire dont la loi est bonne ».
  671. 5. Le commentaire porte en réalité sur le mot final hàtâm vanhô et sur les biens matériels qu’amène aux fidèles l’adoration d’Auhrmazd et des Amshaspands ; Dînkart, l. l., 2 : « Celui-là a fait sacrifice à Auhrmazd qui [donne ?] aux hommes qui existent (ol aitîkân martâmàn) les biens désirés de la vie » (zivishn khvahishnîh, rendant le substantif jijishàm, sorte de désidératif de hujyâiti).
  672. 6. Dînkart, l. l., 3 : « Offre sacrifice aux saints, mâles et femelles, celui qui prie les Amshaspands ».
  673. 7. Litt. « A qui le sacrifice ? ».
  674. 8. Début de la Gâtha Ushtavaiti (XLIII, 1), qui établit l’idée de la rétribution du bien ; cité ici, sans doute, comme commentaire du yèsnê paiti vanhô.
  675. 9. cim aêtaya paitivaca palti-âmraoإ ; litt. « que répondit-il par cette réponse » : paiti mrù, litt. « dire en retour », ne suppose pas nécessairement une parole à laquelle on répond ; c’est la réponse, en parole ou en acte, à l’acte aussi bien qu’à la parole ; ainsi, ailleurs (Y. XXIX, 3, v. note 14), il est employé au sens de « châtier » (pâtfrâs obdunênd) ; ici il s’agit d’une récompense, d’un retour pour le bien (mizd ; Comm. P. ad § 8). Voici pourquoi les deux vers précédemment cités, qui ouvrent la Gàtha Ushtavaiti, sont, dans la traduction pehlvie, accompagnés de la glose marginale : pasukh gavishnîh î Auhrmazd jân î Zurtûsht « réponse d’Aubrmazd, récompense de Zoroastre ».
  676. 10. hufràyashtâm ; pun khûp fràj îjishnîh méhmân. Le Yêñhê hàtàm proclame l’excellence du sacrifice et l’achève.
  677. 1. Texte complet de Pt4 : srishâmrûtig gavisha, êsmàbôi ê tâk min dashan barâ anakhtûnisha ; Hôm pun kamistîh 3 tâk u urvarâm pârak ê anakhtûnishn ; « Répéter trois fois (l’Ashem vohû) ; mettre à droite (?) un êsmbôî ; mettre au moins trois tiges de Hôm et un morceau d’urvarâm ».
  678. 2. « Sur le Barsôm-dàn » : Vp. IX, 1.
  679. 3. Qui va l’être ; cf. Vp. X, 1 : Haomanâm uzdâtanàm uzdâhyamnanâm.
  680. 4. Elles seront mêlées en effet au Hôm, au jîvâm, et à l’Urvarâm : voir Y. XXV, 1.
  681. 5. Les Bonnes Eaux, c’est-à-dire les eaux du présent sacrifice, sont mêlées au Haoma sous deux formes : eau consacrée ou libation, zaothra (Y. XXV, 2) ; eau simple, prise de la kundî, âp haomya (Y. XXVI, kiryâ du § 11).
  682. 6. Il est probable que l’on récitait l’une ou l’autre formule, selon que le mortier était en métal commun ou en argent : les instruments du sacrifice, dit Anquetil, « doivent être de métal (les riches en ont d’argent) pour qu’on puisse les purifier plus facilement » (Zend Avesta, II, 534). On serait tenté de traduire asmanaèibya « de pierre », asman signifiant « pierre » : se rappeler que les mortiers de pharmacien, hâvan, sont de marbre blanc ; mais le pehlvi traduit asîmîn « d’argent » et non sangîn, et il faut supposer que le nom de la pierre, asman, a donné son nom à l’argent asîm sim, par quelque association qui nous échappe, peut-être la similitude de couleur.

    hàvanaêibya, au duel, l’instrument étant composé de deux parties, le mortier proprement dit et le pilon, « le havana inférieur et le havana supérieur » (Y. X, note 5).
  683. 7. Ratufritîm : voir Y. III, note 49.
  684. 8. jaghmûshîm.
  685. vidharayen, vinârt. Le Dâdistan, III, 9, définit le Frôhar yakhsanûnâk : (= dârà) « le Frôhar qui tient », ce qui nous amène de bien près à la conception de l’ange gardien : voir l’Introduction au Yasht XIII.
  686. âyêsê yêshti àfravashi ; l’à de àfravashi semble être une répétition du préfixe verbal de àyêsê.
  687. Le premier homme.
  688. 1. Saoshyaňt : v. Yasna IX, note 7 ; frashô-caretar : cf. Yasna XXX, 9, note 30.
  689. 1. Pt4 : hâvan lakhvâr vartînishn : Hôm u Urvarâm dar hâvan ramitûnisha : « redresser le hâvan ; y jeter le Hôm et l’Urvarâm ».
  690. 1. Voir Hâ XVII, note 7.
  691. 2. Voir Hâ XVII, note 8.
  692. 3. § 2 = Yt. XIII, 80.
  693. 4. Ou : « et entre les premières ».
  694. 1. Pour broyer le Hôm : v. §§-5. — Pt4 : apar hâvan harà afrâzishn « lever le pilon » (uparem havanem ; Y. X, note 5).
  695. 2. Voir plus haut, page 162. — il prend Ahura pour ahu et ratu en lui offrant le sacrifice de Haoma. Dans la symbolique qui suit, le pilon est l’arme qui écrase les démons : cf. Vd. XIX, 9, 30.
  696. 3. Voir plus haut, page 100, note 22.
  697. 1. Exemple :
    ahyâ yâsà nemañhâ
    manyéush mazdâ paourvim
    rafedhrahyâ, quatre syllabes ; paourvim, trois (paour-vi-im) ; shyaothanâ, deux (shyaothnâ).
  698. 2. Vp. XIII, 3 ; le Cîm î Gâsân, § 5, les appelle « Ashem Ahurem Mazdâm 3 lûîn » c’est-à-dire « [ces trois Hâs sont] les tishrô paoirya ( 3 lûîn) de l’Ashem Ahuiem Mazdâm ( Vp. XIII) »
  699. 1. Voir le commentaire de la prière au Hâ XIX. C’est cet Ahuna qui donne son nom à toute la Gâtha.
  700. 2. Voir le commentaire au Hâ XX. Ici commence proprement le groupe spécial constitué par les trois premiers Hâs, le Tishrô paoirya.
  701. 3. L’Ashem vohû.
  702. 4. Voir le commentaire au Hâ XXI.
  703. 5. Le rituel irani porte ici  : Fràkh-gâm pun yadâ frâj anakhtûntan, ol Barsôm yadrûnishn ; pun ic apârik hamgûnak kuniskn. hâvan shikâftan  ; « Prendre en main le Frâgàm, le porter sur le Barsom  ; faire de même aux autres [Hâs]  ; sonner du hâvan » (voir p. 199, n. 12). Je suppose que ce nîrang est au fond identique à la kiryâ indienne et que ce fràgâm sert à verser le jîvâm sur le Barsom  : cf. le nîrang initial du Hâ XXIX, note 1.
  704. 6. yânim, c’est-à-dire qui apporte les yàna, les faveurs que l’on demande à Dieu. Glose  : « ses pensées, ses paroles, ses actions vertueuses ont mérité le bonheur ».
  705. 7. Traduction conjecturale  : frà ... géurvàin, frâj vakhdûnt « pris en avant » est glosé pun stî (ou gîtî) frâj dâsht qui semble signifier « offert au monde ».
  706. 1. Pour faire toute chose « suivant l’idéal des Gâthas » (pun gasânîgîh) ; cf. n. 41.
  707. 2. Les dons naturels d’une intelligence bien douée, l’àsnô khratu, qui est sous la dépendance du Vohu Manô (l’Amshaspand de la Bonne Pensée ; voir Y. XXII, 25, note 22). — « Pour que je sache prendre soin intelligent des troupeaux » (P.). — Géush Urvan, Gôshûrûn, « l’Ame du Bœuf », est le Génie qui veille sur la vie animale ; voir Hâ XXIX.
  708. 3. Avec la vertu : « par la vertu parfaite il vient en l’appartenance d’Auhrmazd » (P.).
  709. 4. Le monde visible et le monde invisible, la terre et le ciel.
  710. 5. àyaptà ashàt hacâ ; samriddhatvam sadvyâpârât prdpgam (N.), « la prospérité qui doit être obtenue par la vertu ».
  711. 6. yâish rapañtô daidit hvàthrè ; litt. « par lesquels il [Ahura] mettrait dans le bonheur ceux qui [le] réjouissent » (P. man ô olà î râmînîtâr yahbùnêt khvârih « qui donnent le bien-être à ceux qui [vous] réjouissent » ; — N. « Donne-moi la prospérité qui doit faire le bonheur de ceux qui réjouissent les Dieux et les gens de biens » ). — On serait tenté de corriger daidit en daidita, qui rétablirait le rythme du vers et l’accord des personnes.
  712. 7. ufyâni ; voir page 147, note 7.
  713. 8. Asha Vahishta, Ardibahisht, Sainteté Parfaite, le second des Amesha-Speñtas ; voir page 24.
  714. 9. « Il est le premier en ce qu’il a été créé avant les autres Amshaspands » (N. ; cf. page 23).
  715. 10. « L’indéfectible Souveraineté ». Khshathra (Vairya ; Skahrêvar), la Souveraineté absolue ; le troisième Amesha-Speñta ; voir p. 24, — « C’est-à-dire que la souveraineté des Amshaspands est solide ».
  716. 11. Spenta-Ârmaiti, Spandârmat, la Piété Bienfaisante ; le quatrième Amshaspand ; voir p. 24. — varedaiti, vâlishn dâtar (P.), vriddhidâyà (N.) ; comme déesse de la terre.
  717. 12. L’âme devient digne du Paradis par Vohu Manô, c’est-à-dire par la Bonne Pensée, par la Vertu. — meñgairim daidè, dar Garôtmân yahbûnêt (P.) ; v. Études iraniennes, II, 163-165.
  718. 13. ashishça shyaothnanâm dépend de daidê comme urvànem.
  719. 14. « Et de sa loi » (P.) ; vîdush, participe parfait pris adverbialement ; cf. notes 31, 33.
  720. 15. L’Asha, le bien suprême, le bien moral et religieux.
  721. 16. « Quand verrai-je le temps où chacun te connaîtra vertueusement ? » (N.).
  722. 17. gàtùmca Ahurâî. Paraphrase du Dînkart, IX, 50, 16 : « Celui qui donne des ordres pour faire progresser la cause d’Auhrmazd, celui-là apprend aux hommes comment voir le trône d’Auhrmazd » ; ou bien : « le lieu d’Ahura », gâtu, gâs, signifiant à la fois « lieu » et « trône ». On pourrait songer aussi à « [Quand verrai-je] libre place à Ahura ? », c’est-à-dire sa religion seule maîtresse (cf. Yt. XIII, 99, l’emploi de ravô) ; cette traduction cadrerait mieux avec le sens de la seconde partie de la phrase.
  723. 18. « Chacun ayant un Dastûr dont il suit les instructions » (P.).
  724. 19. khrafstra ; ce mot, qui dans les parties plus modernes de l’Avesta désigne les animaux malfaisants, s’applique aux hommes dans les Gâlhas et est traduit khrat start (N. buddhi-jada), « confondu d’intelligence ». La traduction « brute » marque le rapport des deux emplois. La traduction pehlvie a tout d’abord l’air d’une fantaisie étymologique : mais comme l’emploi moral des Gâthas est certainement plus ancien, il ne serait pas impossible que cette étymologie fût exacte et que khrafstra soit pour khrat(u)-stara, d’où * khrath-stara * khrafstara ; cette forme khrat se retrouve dans ashkhrath-wañt « très intelligent » (Yt. X, 141), évîtô-kharedh-a « à l’intelligence égarée » (Y. X, note 46), et se réduit à khra dans ash-khràhvanu (v. Y. XIII, note 15) et khra-paiti (Y. XL, 1).
  725. 20. vàurôimaidi * vàrayamadi ; aimanûnîn — « faire croire » ; cf. vàurayâ, Y. X.XXI, 3 b ; XLVII, 6 d, et parsi varôîdan « croire ».
  726. 21. « Les biens qui ne périssent pas à la résurrection » (P.).
  727. 22. A moi, Zarathushtra, et à mes disciples (ahmai hyâcâ, manîkân « les miens ». Noter la forme man-îk qui laisse à jour le pronom iranien man, voilé généralement par le huzvaresh li.
  728. 23. Feront sa joie en la faisant triompher ; autrement dit, le Mazdéisme fera triompher le prince qui le prendra sous sa protection.
  729. 24. Litt. « Par les paroles de vérité dites, ô Mazda, à Zarathushtra, ô Ahura, aux miens, [est] la joie puissante » (c’est-à-dire la joie du puissant, de Vîshtâsp, le protecteur de Zoroastre) « par laquelle nous anéantirons la malice de nos ennemis ». — Sur cette dernière formule, v. Y. IX, note 52.
  730. 25. tàm ashim… âyaptà ; cf. l’emploi symétrique des deux mots IX, 3, note 8.
  731. 26. Qui s’obtient par la vertu.
  732. 27. aèshem ; ici le pouvoir spirituel, « le pouvoir de Maubad des Maubads », magûpalân magûpatîh.
  733. 28. khshayâ-(ca), P. pàtakkshah, N. pârthivân. C’est le vieux perse khshaya, resté dans le nom de Xerxès, khshayârshà khshâya-arshan et d’où dérive le perse khshàya-thiya, p. shâh.
  734. 29. Littéralement : « qui sont de votre parole [accusatif régi par l’idée verbale contenue dans srevîm et âràdào] chant et organisation » ; — P. « des rois qui chantent votre Parole, — c’est-à-dire qui disent votre religion ; qui l’organisent, — c’est-à-dire qui la font régner ».
  735. 30. Qui réalise la sainteté parfaite.
  736. 31. Ahurem yâsà vâunusb narôi Frasbaoshtrâi. Le pehlvi a : Auhrmazd am pavan khvahishn vandînî gabrâ Frashôshtar « O Auhrmazd, fais-moi obtenir selon mon désir le héros Frashôshtar ». Le sens littéral du zend semble : « Je supplie Ahura, désirant obtenir (ta religion) pour Frashaoshtra ». Glose : « donne-moi Frashaoshtra pour disciple, et donne des disciples miens à Frashaoshtra ». Frashaoshtra est le frère de Jàmàspa, le ministre de Vîshtâspa ; il donna sa fille Hvogvî à Zoroastre (voir Yasna LI, 17). vâunush * va-van-ush ; cf. vidush, n. 14, et n. 33.
  737. 32. Une demeure au Paradis.
  738. 1. Tué par Ahriman.
  739. 1. Voir la note 15.
  740. 1. Voir la note 2.
  741. l’Indocilité, etc… » (thwat… yazài apâ, construction plus facile à rendre littéralement en anglais qu’en français : from thee I worship away). Voir l’acte symbolique au nîrang qui suit la strophe et note 18.
  742. 13. asrushti, l’opposé de sraosha ; la désobéissance aux lois divines et à leur expression humaine. — Ahem Manô, l’opposé de Vohu Manô.
  743. 14. hvaêtéush tarémaitim.
  744. 15. verezénahyâcâ nazdishtâm drujem : pour nazdishtâm, cf. le sens de « voisin » donné à verezéna, XXXII, note 2.
  745. 16. Litt. « ceux qui insultent le serviteur » (nadeñtô, nindâm dàtâras ; nad nind de Y. XII, 1, n. 1.
  746. 17. géushca vàstrât acishtem mantùm. — vàstra est traduit kâr (* varez-tra ; cf. Yasna XIII, 9) ; littéralement : « et la mauvaise mesure en fait de traitement du troupeau », si vàstra est le fourrage, le sens littéral sera : « et la mauvaise mesure de fourrage au troupeau ».
  747. 18. Hôm uurvarâm kôftan uhâvan shikâftan od vicast rôishâ. — Mise en action du yazài apà (note 12).
  748. 19. La résurrection (tanî pasîn) : yastê vîspé-mazishtem, litt. « venue (yastê, locatif) lapins grande des choses ». Cf. Yasna XXX, note 7. — Sraosha est un des dieux psychopompes et protège l’âme des justes à la mort : Y. LVII, Introduction.
  749. 20. apà nô, barâ-m âyâpînî ; dareghô-jyàitim « qui dure à jamais ». Glose : « donne-moi chose qui ne pourra être détruite à la résurrection ». — L’empire de Vohu Manô est l’empire que la Vertu donne à ceux qui la suivent.
  750. 21. Le Paradis.
  751. 22. « Il leur offre le sacrifice » (P.). — Il y a peut-être allusion à un appel liturgique du genre du àyêsê yêshti « j’appelle au sacrifice » (Yasna II et III).
  752. 23. ahmàt-avà manañhà « avec Vohu Manô par cela secourable » : il récompense la piété de l’homme en aidant à la résurrection : voir la note suivante.
  753. 24. Ou « pour accomplir l’œuvre projetée », c’est-à-dire l’œuvre qui est dans le plan divin ; cette œuvre est la résurrection : car « à cause de Vohu Manô la résurrec-
  754. 1. Cette phrase n’appartient pas en réalité au premier Hâ du Yasna Haptantanhâiti : elle sert d’introduction à tout le Yasna, de sorte qu’on devrait la marquer 0 et commencer la numérotation au paragraphe suivant. En effet, le Cim i Gâsân, § 16, nous dit que le Yasna commence à humatanâm et que le premier Hâ contient neuf strophes. Aussi la strophe humatanâm est-elle hishâmrâta, comme les débuts de Gâthas, et comme eux se répète aussi à la fin du Yasna Haptanhâiti.
  755. 1. Il faut sans doute, avec M. West (Pahlavi Texts, I, 360, note 3), corriger Hûspâram en Sakàtùm (voir plus haut, p. 228, n. 15). — Je doute que cathrayâim (ou cathràyàim) àthraiàm puisse signifier « a quadruple tire », surtout venant après la mention de sir épreuves. Je corrigerais volontiers en cithràyâim et traduirais « l’épreuve du feu », litt. « la manifestation par le feu » ; cf. cithrà-avanhem, épithète du feu de l’épreuve (Yasna XXXIV, 4, note 12).
    1. Paroles récitées dans la purification du feu : Vd. XI, 4.
  756. 2. thwâ thwâ mainyù Spénishtâ : le premier thwâ s’adresse au feu visible, en face duquel est placé le Zaotar ; le second au feu céleste qui brûle devant Auhrmazd, le feu Spénishta (v. page 150).
  757. 3. yé â akhtish ahmâi yém akhtôyôi dâonhê ; yém « [est celui] que », équivaut donc à téni. — akhtish, ênigih (dérivé pehlvi de aènô, dvesham) ; 90. On
  758. Le chapitre correspondant du Bundahish imprimé est incomplet et incorrect ch. xxi ; Gr. Bund. pp. 88-89).
  759. La Terre, étant mere, est invoquée avec les femmes. Ces femmes d’Ahura Mazda sont identiques, d’après le Commentaire du Vendidad, XI, 5, à Artdifarvarî, la déesse qui personnifie l’ensemble des Fravashis des saints : v. Yasna I, n. 26.
  760. Cette strophe est récitée dans la purification de la terre : Vd. XI, 5.
  761. 1. L’âme du Bœuf ou Goshùrûn, v. Y. XXIX.
  762. 2. « Ceux pour qui ils existent, les guerriers (artêshtàr) ; ceux qui existent pour eux, les laboureurs (vàstryôsh). »
  763. 3. daitikanàmcâ aidyùnâm ; v. Études iraniennes, II, 150-151.
  764. 4. Ou bien : « aide, a aidé, aidera [le bien] » ; cf. Y. XXVI, n. 13. — yaêshàm vahèhish daènâo vanainti vâ vénghen va vaonaré và. On est porté d’abord à considérer vanainti, vénghen, vaonaré, comme trois temps du même verbe van, frapper : frappent, frapperont ( ?), ont frappé. Le pehlvi a : man olàshàn vêh dîn havâ-nd pun êvkartakîh vânitâr hava-nd artêshtàr u vandishn havd-nd vâstryôsh u shapîr gahrà havâ-nd asrû « ceux dont la conduite religieuse est bonne, pris dans l’ensemble, sont : ceux qui frappent, c’est-à-dire les guerriers ; ceux qui acquièrent, c’est-à-dire les laboureurs ; ceux qui sont gens de bien, c’est-à-dire les prêtres ».
  765. 1. Traduction conjecturale, comme celle de toute la stance, basée sur la glose ; « ils agissent et parlent de façon à manifester davantage ta grandeur et ta perfection ». Texte : âhù at paiti adàhù mazdàmcà bùiricâ kereshvà, amat-atàn dar zak akhvân itûn madam yahbùnând masih bùndarih pun kartârih, où àhù est traduit par zak, akhvân étant une glose ; je fais rapporter àbù à adàhù, locatif pluriel de adà, àdà = madam yahbûnishnih.
  766. 2. ràiti toi khrapaiti, ràt havâ-am ô and î lak khart pânakih ô dîn i tak « je donne à ta protection d’intelligence, c’est-à-dire ta Religion » : khrapaiti serait donc khratupaiti (cf. Yasna XXVIII, note 19, paiti étant 90).
  767. 3. abmat hyat aibi, min zak amatam madam « de là que sur moi » [quelque chose] ; glose : aigham nîvakîh min zak, « c’est-à-dire à moi de là le bien ».
  768. 4. hakhemà, hamkhâkih, hamkartârih « amiVié ; coopération ». Formule répétée au Hà suivant, §§ 5-6.
  769. 1. Pour les inviter ; cf. p. 6.
  770. 2. stûtô garù vahméng. — « Invocations », pour garô, est un à peu près, garô signifiant « action de prendre », vakhdùnishn (cf. IX, n. 72, 82) ; peut-être faut-il traduire « chants », sscr. gir (p. 251, n. 6).
  771. 3. Avoir de bons rois.
  772. 4. Jusqu’à la fin des temps.
  773. 5. La seule reine mentionnée dans la légende ancienne est Humâi, fille de Bahman, la mère de Dàrâb. Dans la période historique, à la fin de la dynastie sassanide, paraissent deux reines, Bôrân-Dôkht et Azarmi-Dôkht.
  774. 6. humàîm… izhim.
  775. 7. yazatem ashanhâcim dademaidé ; litt.:« nous te prenons (cf. Y. XXXV, n. 11) comme yazala accompagné d’Asha » ; yazata, c’est-à-dire divinité considérée comme objet de sacrifice (de yaz); « accompagné d’Asha », c’est-à-dire qu’Asha le suit ou est en lui.
  776. 1. vairîshcâ awezhdânâoûhô, âp-dahishn, lu par Nériosengh afshdân et assimilé à l’Eau Awzhdànva du Yt. XIX, 62.
  777. 2. aspenàcà yevînô, afzûnîgic î gôrtâyân ; voir Haurvatât et Ameretât, § 20.
  778. 3. pâyùshcà thwôreshtârà, pânakic î barînkar. Il semble que thwùreshtàrâ forme dvandva avec l’aspenâ de la proposition précédente, pâyûsh étant une forme abusive qui a entraîné la désinence du nominatif dans le thème. Ce dieu protecteur et formateur est Mithra (Mihiram iajdam, N.), rapproché d’aspenà yevinô, en sa qualité de dieu agricole. Cf. Yasna LXYII, 2.
  779. 1. Sauf la strophe 15 du Hâ XLVI qui a perdu un vers (voir XLVI, n. 68).
  780. 18. taêibyo (J2, K3 ; Nériosengh tvadîyebhyo ; Geldner taihyò ; le pehlvi peut se lire dans les deux sens : man âni lak ou man ô lak) ; cinas, câsht.
  781. 19. La vache Azî : voir Y. XXIX, note 24. — rânyô-skeretim, râtih kartâr.
  782. 20. Qui inspire aux puissants (Khshathra) l’intention d’exercer le pouvoir pour le bien de la religion ?
  783. 21. uzemem côret̪, dôstih kart « a fait amitié » (côret̪ * càr-t ; cf. * yaokh-t, n. 14) ; vyânayâ, amat vandînit « quand il obtient » (d’un thème vyânayâ, de vî-â-nî ?). Glose ; « de sorte qu’il l’élève ». Le premier couple mangea ses deux premiers enfants à cause de la tendresse de leur chair : Dieu changea l’esprit des parents et leur inspira l’amour paternel (Bund, XV, 22-23 ; Albîrûnî, Chronology, p. 108). — Le Dînkart, IX, 37 e, semble entendre uzemem non de l’amour des enfants, mais du désir d’en avoir.
  784. 22. frakhshnî avâmî : frakhshnî, kabad. Le sens général est sans doute : je veux amener ces créatures — les hommes — à ton service.
  785. 23. meñdaidyâi, panj dahishn : v. Y. XI, note 24. Y aurait-il une allusion aux cinq Gâthas ? On serait tenté de penser qu’ici meñdaidyâi n’est point le nom de nombre du Y. XI, et que c’est un dérivé et un synonyme de man ; « à penser ; que je puisse penser ». — àdishtish, nikîzishnîh « action de montrer, révélation » (dis sscr. diç) ; cf. XLIII, n. 36.
  786. 24. Les pensées de vertu et de piété. — frashi, aoriste passif de fras, pares.
  787. 25. La science du bien et du mal.
  788. 26. Cité LXX, 5.
  789. 1. Litt. « vous qui de près (asnât = min nazdik), vous qui de loin désirez » c’est-à-dire venez « pour vous instruire » (ô êrpatastàn kartan). — Cf. le début du Hâ XXX. — fravakhshyà est une 1re personne du futur : frâj yamalalûnam (§ 2 a).
  790. 10. Litt. « il connaît bien en Asha ».
  791. 11. Ahura a créé la Sainteté (Asha), la Bonne Pensée agissante (Vohu Manô), la Piété parfaite (Ârmaiti). La glose voit dans ce passage une allusion à la sainteté du Khêtûk-das (voir Y. XIII, Appendice, pp. 126-134) : c’est sans doute la mention d’Ârmaiti qui lui a suggéré cette interprétation, Ârmaiti, la fille d’Ahura, étant aussi son épouse (l. l., p. 129).
  792. 12. Ou : « on ne saurait l’égarer ». — Glose : « toutes les œuvres de justice sont contenues dans la religion d’Ahura ».
  793. 13. Selon la glose, allusion à la nécessité d’avoir un Dastûr dont l’on suive les instructions. Litt. « ceux qui à moi donneront audition et enseignement » : dàm, yahbûnêt, pour dà-n (? cf. n. 2) ; cayascà, câshêt ô aishân.
  794. 14. « Pour recevoir leur récompense » (P.) ; cf. Y. XXXII, 15 ; Yt. I, 25.
  795. 15. Litt. « Ahura Mazda [ira] auprès d’eux ».
  796. 16. Selon la glose, allusion à la sainteté du sacrifice. — yé hudào yôi heñti, olà î hûdânâk [Auhrmazd] nafshâ man havâ-and « ceux qui appartiennent à celui qui est sage — Auhrmazd ». — Vers cité LII, 4 ; LXI, 5.
  797. 17. yèhyâ vahmê vohù frashî mananhâ ; litt. « lui dans le vahma duquel (vahma est la contre partie de yasna : c’est le second élément du culte, la prière ou nyâyishn ; cf. Y. I, n. 70) on converse avec Vohu Manò (Bonne Pensée), qu’il m’instruise… ! ».
  798. 18. Les dons de l’àsnô khratu, les dons naturels de l’intelligence (Y. XXII, note 22).
  799. 19. Adorons-le, il nous récompensera. Cf. Y. VII, 24. — savà, sût ; ràdaňhò, pun rât dahishnih ; est en réalité un nom d’agent, « celui qui fait les offrandes » : rât dahishnîh est une traduction étymologique, râd étant supposé  ; le sens général n’en est pas moins exact, ràdaňh étant le védique ràdhas.
  800. 20. Les premiers ont déjà leur récompense, les autres l’auront.
  801. 21. La vie céleste.
  802. 22. yâ neràsh sâdrà dregvatò « laquelle est pénible pour les méchants » (sâdrâ, tangîh, Y. XXXIV, 7). Le passage est imité dans le Vispéred, XVIII, 2 ( Sp. XXI, 4), où le Commentaire pehlvi ajoute : « on donne cette récompense au juste, dans le même temps qu’on châtie le méchant ». Cf. Uzirin Gâh, 6.
  803. 23. Traduction douteuse ; tâcâ khshathrà Mazdâo dàmish Ahurô ; je traduis dàmish comme un accusatif pluriel.
  804. 24. Cette strophe et les deux suivantes débutent symétriquement par trois désidératifs construits de même : tem né… vîvareshô ; tem né… cikhshnushô ; tem né… miniaghzhô, et expriment le désir du fidèle d’offrir à Ahura prière (§8), bonne pensée (§ 9) et sacrifice (§ 40).
  805. 25. tem né… vîvareshô : semble traité comme sujet ici et dans les deux strophes suivantes : cf. le latin nos, nominatif et accusatif.
  806. 26. Il manque deux pieds dans le premier hémistiche et c’est probablement du mot manquant, que je rends vaguement par « l’être », que dépendent les génitifs du vers suivant : par exemple ptarém (cf. § 4 : patarém vaňhéush… manaňhô).
  807. 27. Le Paradis : v. Y. XXXIV, 2, n. 6.
  808. 28. usen côret̪, pun khorsandîh kart (côret, v. XLIV, n. 21). Le pehlvi semble entendre : « l’aise de celui qui fait malaise » et ajoute : « le bien-être du méchant même vient d’Auhrmazd ».
  809. 29. Litt. « Que Mazda nous mette dans l’exercer empire » (khshathrà varezî nâo — K5 Pt4 ; Geldner lit verezényâo ; mais la lecture en nâo et la valeur pronominale de ce nâo est établie par le pehlvi ô landdyât) ; cf. au vers suivant : « qu’il mette nos troupeaux et nos hommes en prospérité ».
  810. 30. vanhéush ashâ haozàthwât â manaňhò : litt. « de par la sagesse de Vohu Manô par piété ». Glose : tarsakàsih râi zîam ît hûzandih pun Vahûman amân yahbûn « à cause de la piété qui est à moi, donne-nous la sagesse par Vohu Manô ». Vohû Manô, la Bonne Pensée, comprend parmi ses dons ceux de l’Intelligence (XXVIII, n. 2 ; XXII, n. 22).
  811. 31. mimaghzhô, de maz. Les sacrifices d’Armaiti sont les sacrifices offerts par la piété humble.
  812. 26. « En cas de doute » [c’est-à-dire quand on ne sait pas à quoi s’en tenir sur la valeur morale d’un homme] « il faut tenir pour méchant celui qui fait du bien au méchant et pour bon celui qui fait du bien au bon ». Cité Yt. LXX. 43.
  813. 27. Litt. « pendant que tu as établi les lois premières ». Glose : « jusqu’à l’arrivée de Sôshyans ».
  814. 28. Stance récitée dans le Srôsh bâj et en particulier durant l’expulsion de la Nasu (Vd. VIII, 20). — Au premiers vers, lire dadâo (J2, Pt4 ; at yahbûnt).
  815. 29. Je n’ai pour me protéger que ma vertu et le feu qui, dans l’épreuve du Var Nîrang ou dans celle du bain de métal (XXXI, n. 15), décide en faveur de l’innocence.
  816. 30. dàstvàm daênayâi, dastôbar î din. Glose : « c’est-à-dire qu’il faut prendre la Religion pour Dastûr ». Le mot dastôbar dastûr n’a, on le voit par ce passage, aucun rapport avec dast « la main » (z. zasta) : c’est un dâstva-bara « porte-règle » : cf. Ardâ Vîrâf, XV, 10, où il est parlé des magistrats qui ont dast kart « fait règle » ; Études iraniennes, I, 115 et Y. XLV, n. 36.
  817. 31. Qui le met au pouvoir des hérétiques, et d’une façon plus positive et plus pratique « celui qui met ses biens à la disposition des Ashemaoghas, qui en dispose sur leur conseil » (aîgh khvâstak pun dastôbarî Aharmôkân dârishn).
  818. 32. Traduction hypothétique, faute de connaître le sens précis des mots âthrish et frôsyàt. — nòit̪ ahyà mâ àthrisb shyaothanàish frôsyât ; âthrish est transcrit dans le pehlvi asar rîsh (avec jeu étymologique : « blessure sans fin » ) ; il est glosé : man pun tan ravân rêsh obdûnand « celui qui blesse le corps et l’âme » ; mà… frôsyàt, frâj rânînîtâr havâ-am « je fais pousser » ; litt. « [si] châtiment (?) mien de lui n’est poussé (?) en acte » ; glose : « c’est-à-dire, si je ne puis le châtier parfaitement ».
  819. 33. ahmâi jasôît dvaéshaŃhà tanvém â « qui vienne à lui avec torture à la personne » : cf. Dînkart, IX, 39, 16 : pun patirak yâmatûnishnîh Srôsh ahlî khutâi ol olà tan pun bish « vient le saint Srôsh, le souverain, contre cette personne, pour la torturer ». Ce souverain, incarnation de Srôsh, est naturellement le roi protecteur de Zoroastre, Gushtâsp (voir XLIII, n. 40).
  820. 34. Litt. « non de la mauvaise ». Glose : « c’est-à-dire que sa loi consiste à protéger le monde avec la vertu ».
  821. 35. kâcît.. dvaêshaňhâ, pun katârcâi [damân] bêshitâri [sarîtarân] (Dînkart, l. l.,
  822. 45. Les impies se servent du pouvoir civil pour faire régner l’impiété.
  823. 46. ahùm mashim : selon le pehlvi, il s’agit de l’autre monde (cf. Y. XXX, n. 20) : ils font perdre aux mortels leur place du paradis (gâs tamâ, leur place là-bas ; cf. § 13, note 55).
  824. 47. daèna « leur religion », leur vie religieuse, bonne ou mauvaise (cf. XXXIV, note 40 ; LI, 13, note 42). L’âme du mort, bonne ou mauvaise, est reçue à la tête du pont Cinvat par une apparition, merveilleuse de beauté ou repoussante, qui est sa daèna : Yt. XXII ; en particulier §§ 19-23. — Vers imité Vd. V. 4 et XIII, 8-9.
  825. 48. L’enfer ; cf. LI, 14.
  826. 49. Il y a des justes dans toutes les races et un Touranien même peut être sauvé : cf. Yt. XIII, 143.
  827. 50. Si parmi les Touraniens paraît un homme de bien qui parle comme le saint Fryâna. Une légende avestéenne célèbre la science d’un nommé Yôishta des Fryânas (Yôishtô Fryânanàm), qui dénoue les énigmes malicieuses du magicien Akhtya (Yt. V, 81) et qui est admis au nombre des rois immortels, quoique non zoroastriens (adinîh-hômand ; Dâdistan, XC, 1-3). Pour plus de détails, voir Yt. V, 81. — ashà… uzjén lâlâ yâmatûnêt ahlâyîh (Dînkart, IX, 39, 20).
  828. 51. « Avec la piété parfaite ils font prospérer le monde du bien et mettent en souffrance la Druj » (pun bundak mînishnih apâkih frâdinênd gêhâni aklâyîh utangîh ol Drûj yahbûnd : Dinkart, l. l.).
  829. 52. « Eux aussi pensent avec Vahûman » (ham olâshân madam pun Vahûman mînend) ; ibid. C’est-à-dire, quoique Touraniens, ce sont des saints.
  830. 53. Litt. « ordonne pour eux le bonheur ». — Dînkart : « demande pour eux le bonheur à nous, qui sommes les Amshaspands » (olâshân râmînîtârîh pun gavishn zâyîh min lanâ man Amahraspand havâêm).
  831. 54. ferasrùidyâi eredhwô ; barâ khusravinênd frârùn « on lui donne la bonne réputation (le haosravaňha) d’honnête homme ». — Il s’agit de Gûshtâsp.
  832. 55. abùm dadât̪ « lui a donné le monde », l’autre (gâs tamâ, une place là-bas).
  833. 56. Pour lui, Ahura. Cf. Dînkart, l. l. : frâdînêt olâ Vishtâsp gêhdn î astômand î ahlâyîh : « ce Vîshtâsp fait grandir le monde corporel de la sainteté ». On pourrait aussi construire : « et pour lui [Vîshtâspa], Ahura fait grandir les biens terrestres par Vohu Manô », c’est-à-dire qu’il le fait prospérer sur terre par sa vertu.
  834. 57. Note manquante.
  835. 58. Demande d’Ahura (glose marginale : frashni Aukrmazd). Cf. Yt. LI, 14 ; LXXI, 43.
  836. 59. ferasrùidyài ; voir note 54.
  837. 60. mazôi magâi, mas makîh, c’est-à-dire avêzhak shapirîh « vertu pure, sans tache ».
  838. 61. yâhi, P. kârîk, N. samgrâmî ; de yàońh, kâr, « affaire », dans les deux sens du mot ; cf. kârizâr « bataille, guerre ».
  839. 62. hademòi, hamdamûnân P., sahavâsino N., cf. p. 217, n. 37.
  840. 63. yéńg stù : stù « en louant » [la religion]. Geldner lit yéàgstù, mais yéñg-stù est la lecture presque unanime des manuscrits et le pehlvi traduit amat stâyît « quand il loue », ce qui suppose yéñg stù. — mînash, vartînêt « fait tourner » (mînash suppose un verbe mîsh ou mît, construit sur la septième classe, comme fracinas (XXXII, 5). Glose : aigh hamdûtakân ô din aîtyûnit « il les tourne, c’est-à-dire qu’il fait venir à la religion ceux de sa maison ».
  841. 64. Je les appelle à la loi (ashân barâ ô danâ dîn hâcînad « il les attire à la religion »).
  842. 65. Les parents de Zoroastre : le père de Zoroastre, Pourushaspa, était petit-fils de Haècataspa, descendu lui-même, à cinq générations, de Spitama.
  843. 66. vakhshyâ vé.
  844. 67. dàthéñg. adâthéñg, traduit vaguement dahishn adahishn, mais glosé’< distinguer le bien du mal » ; le sens exact serait « à qui donner et à qui ne pas donner » (v. note 78), car on ne doit donner qu’aux bons, on ne doit rien donner aux méchants (v. Y. XXXII, note 38).
  845. 68. ashem, la sainteté et par suite la béatitude céleste qui la récompense (P. mizd). — Cette stance a perdu un vers : elle était déjà mutilée à l’époque où fut rédigé le Cîm î Gâsân qui note le fait (§ 51).
  846. 69. Frashaoshtra, le disciple et le beau-père de Zoroastre, de la famille des Hvògvas
  847. 79. Litt. « Qui à moi purement, à lui serait la plus belle chose » ; glose : « Celui qui devient mon disciple, c’est la plus belle chose du monde ». Je traduis ascit̪ comme étant as cit̪ ; cependant le pehlvi traduit punci tan, glosé pun gîtî « de corps, c’est-à-dire dans le monde matériel » ; faut-il considérer ascit̪ comme étant pour asticit̪ ? — Au vers suivant ; « de fortune mienne, je lui fais goûter Vohu Manô » ; c’est à-dire « celui qui me donne de l’argent, Vohu Manô lui donne récompense ».
  848. 80. àstéńg ahmài yé nào àstàî daîdità, traduit anâstîh ô olâ man ô lanâ anâstîh yahbûnêt « destruction à qui nous donne destruction » ; litt. « à qui nous donne à destruction ». àsténg àstàs- (Y. XLIV, 14 ; n. 44) est l’accusatif pluriel d’un thème àsta, dont àstài est le datif singulier. La traduction de Nériosengh nâstika et probablement le pehlvi anâstîh semblent considérer àstà comme un dérivé du verbe essentiel avec préfixe négatif : * an-àstà « non-existence » : cependant le nom d’agent àstà, Y. XXXIV, 8, ferait plutôt croire à un dérivé de la racine àz « oppresser, étouffer » (àzô, angoisse ; v. Y. VIII, 8), d’où * àz-tà, étouffement, * àztàr, qui étouffe : àzò est traduit nàstikatâ dans l’Af. Gàh. 8. Cf. Nîrang., § 41 (âsta, anîtîh).
  849. 81. yé môi ashât haithim hacà vareshaitî Zarathushtrâi hyat̪ vasnà ferashôtemem ; c’est-à-dire celui qui se conduira suivant les désirs de Zoroastre. Ces vers sont l’origine de la formule ; haithyàvareshtàm hyat̪ vasnà ferashôtemem, Hâ L, 11 d.
  850. 82. Litt. « récompense à lui le méritant ». — paràhùm, dar kulâ dù akhvân « dans les deux mondes » ; le mot paràhu est sans doute pour ahu-paràhu, ce monde et le monde d’au delà.
  851. 83. mané vistàish mat vîspaîsh gàvà azi : le pehlvi coupe la phrase d’une façon qu’il n’est pas possible d’accepter, séparant l’un de l’autre vistàîshet vispàîs : man ô li nividêt [aîgham mandùm yahbûnêt] ash Ivatà yahvûnêt pun harvisp [damân] gàvà àzi : « celui qui m’annonce [c’est-à-dire me donne quelque chose] avec lui sera en tout [temps] la vache Azi » [nividêt, « m’annonce en faisant le nivaèdhayèmi », V. pp. 5-6).

    On peut hésiter pour le sens littéral de vistàish entre vid (au sens prêté par le pehlvi) et vid au sens d’obtenir. La vache Azi est le symbole des bénédictions matérielles et célestes : v. Y. XXIX, 5, note 24.
  852. 84. Ici encore le pehlvi est certainement dans le faux : fàcit̪ mòi sàs tvém Mazdà
  853. 1. Font exception les strophes 5-6 du Hâ XLVIII, où le vers contient 12 syllabes = 5 + 7.
  854. 12. ahmâإ manyéush ràreshyeińti ; il s’agit de l’Ashemaogha qui, « possédé du démon, détourne l’homme de bien fixé dans la vertu » (cigûnshân shêdà pun tan mekmân nihâtak shapirân pun frârûnîh anakhtûnî barâ ramitûnand, Aharmôk). Dînkart : « le démon et le méchant détruisent (vinàsênd) l’Amshaspand ; le juste et le sage ne le détruisent pas ». Pour la construction de ràresh avec l’ablatif, cf. XLIX, 2, n. 7.
  855. 13. kaséush cîإ nâ ashàunê kâthê anhaإ ; litt : « que l’homme, même de peu, soit en désir saint », c’est-à-dire « qu’il fait le bien, en si humble situation qu’il soit ». (punci kûtak payagîh kâr ukarfak obdûnand). Cf. Dînkart : « en petite fortune, ne t’abstiens pas de bonnes œuvres » (pun kûtak tàvànîkîh min karfak al mang). kaséush s’oppose à paraosh dans le vers suivant.
  856. 14. paraosh, « de beaucoup », c’est-à-dire « de fortune ». Riche, c’est-à-dire puissant, il en profitera pour opprimer le méchant.
  857. 15. Donne-lui la fortune, parce qu’il en fait bon usage.
  858. 16. Litt. « sans ton plaisir le méchant donne », c’est-à-dire « il ne tient pas sa fortune selon ton désir » [ n’en fait pas l’usage que tu voudrais : khvâstak lâ pun apâyisti lak yakhsûnad].
  859. 17. « A cause de la présence d’Akôman (la mauvaise pensée personnifiée) logée dans son corps quand il fait le mal » (Comm. P.).
  860. 18. Dans l’épreuve du Var nîrang « où il révèle le droit et le tort » (bôkht û êrakht padtàk obdûnad ; cf. XXXI, n. 15).
  861. 19. Le Var nirang faisant triompher celle des deux parties qui a le droit.
  862. 20. hà zi pourùsh isheńtô vâuràitê, litt. « car ceci fait croire beaucoup qui voient » ; isheńtô, de ish « voir », cf. XXVIII, n. 39 ; vàuràitè, aimaninit (causal de var : * vàvarayatè ?). — Voici sans doute un des textes qu’invoqua Âdarbâd Mahraspand quand il se soumit à l’épreuve du Var pour faire triompher l’orthodoxie : cf. XXXI, n. 16. Il semble que Zoroastre lui-même s’est soumis au Var nirang cf. Dînkart VII.
  863. 13. Littéralement « de lui » (ahyà), c’est-à-dire du Bon ou du Mauvais esprit suivant le cas. Le sens de la phrase est que celui qui fait absolument le bien ou absolument le mal réalise l’idéal. Dînkart : « Celui qui fait imperturbablement soit bonnes œuvres, soit méfait, on peut le considérer comme réalisant l’idéal » (man frâj [pun] apêbimîh kirfak ayôp vinâs ohdûnênd pun and yakhsanûnishn aîghash mînishnîk kart ; le Commentaire pehlvi a la même glose, mais faussée par la perte des mots ayôp vinâs).
  864. 14. Ahura voit ce que chacun a été. — Pour nanâ, je suis le pehlvi gahrâ nisâman, qui néanmoins peut très bien n’être qu’une traduction explicative ; nanâ est peut-être un simple redoublement de nar, nà.
  865. 15. La bonne Cisti ; voir page 16, note 57. — Cette stance passe en revue les trois castes et leurs devoirs : la caste guerrière gouvernant, le prêtre purifiant, le laboureur nourrissant.
  866. 16. yaozhdào mashyài aipi zàthem vahishtà ; formule qui résume tout l’esprit du Vendidad (Vd. V, 21).
  867. 17. gavôi verezyâtàm tàm né hvarethài fshuyô ; litt. « de ceux qui travaillent pour (ou avec) le bœuf (les laboureurs, vâstryôsh), qu’il y ait travail d’elle (la terre ?) pour notre nourriture ! » Autrement dit : « mes disciples doivent travailler pour me nourrir, moi Zoroastre » (khôrishn î li man Zartûsht havà-am hâvishtân î li barâ sâjishn). Le prêtre leur donnant le premier bien du monde, la pureté, ils peuvent bien le nourrir en retour : « l’entretien du prêtre est à la charge du laboureur » (khôrishn dârishnî âsrûrân madam vâstryôshân ; Dînkart, IX, 41, 16). — Cf. Y. X, 20 (65).
  868. 18. Celui qui se nourrit bien fait œuvre de bon sens et par suite fait plaisir à Vohu Manô : peut-être y a-t-il déjà ici une allusion au rôle de Vohu Manô comme présidant à la vie animale ; cf. Vd. IV, 48.
  869. 19. Pour lui et de lui ; c’est-à-dire pour le nourrir (cf. le Hâ précédent, § 3, texte et note) et de son corps : car, lorsque mourut le Taureau Evakdât, de sa moelle, tombée à terre, sortirent cinquante-cinq espèces de grains et douze espèces de plantes (Bundahîsh, XIV, 1) — Ce vers est récité dans la purification des animaux (Vd. XI, 6) et en enterrant les cheveux (Vd. XVII, 5).
  870. 20. aêshmô, remem : la colère et la brutalité envers les animaux : cf. XXIX, 1 et XLIV, 20. — syodùm, nasînît ; de syah, d’où a-sishtem, anasînishn (Y. LX, 3).
  871. 1. Litt. « Comment, de quel secours, mon âme est-elle désireuse ? » Glose ; « On me donne la récompense des bonnes œuvres que je puis faire ».
  872. 2. ké moi paséush ké me nâ thràtâ vistô anyo Ashât thwatcà ; cf. Y. XXIX, 1 b, nôit moi vâstâ khshmat anyô.
  873. 22. Pour apporter les offrandes. Voir au Hâ LXIV la liturgie qui accompagne ces mots.
  874. 23. padaish… îzhayào, c’est-à-dire « l’Avesta » ; cf. âzùtòish… màthrem (XXIX, 7 a) : sur le sens de padàish dans ce passage, cf. le commentaire du nirang correspondant, au Hâ LXIV.
  875. 24. Glose : « quand je vous fais dévotion, j’obtiens pouvoir selon mon vœu » (de faire ce que je veux).
  876. 25. J’obtiendrai la récompense du juste, îshayàs, acc. pl. d’un thème ishaya, khvahishn, « désir » ; gerezdâ, griftâr « qui prend », nom d’action de gered « prendre » ; cf. Vp. XVII (XX), 4.
  877. 26. pairî âish, péshic olàshân.
  878. 27. Litt. « qui par Vohu Manô rend légers [ranjînit] les yeux », c’est-à-dire les rend joyeux, brillants, par opposition à des yeux lourds.
  879. 28. asnàm ukhshà ; désigne sans doute l’heure de minuit, l’heure où le jour commence, le Gâh Ushahin, heure de la célébration du Vendidad.
  880. 29. aêurush, arûs dar bâm « la blancheur de l’aurore » ; heure de la célébration du Yasna ; équivalent de aurush-a « blanc », avec épenthèse d’un è énigmatique.
  881. 30. staotà aojâi, « j’ai force comme chantre ».
  882. 31. aredaإ, traduit étymologiquement bundak manishnih (are-dat), répond au sanscrit ridh.
  883. 32. Imité de la strophe finale de la Gâtha précédente (Y. XLVI, 19) ; cité Y. LXV, 43 (Sp. LXIV, 60).{{{2}}}
  884. 38. La traduction de toute cette strophe est très conjecturale, la traduction pehlvie étant aussi obscure que l’original. L’analyse du Dînkart est ici trop générale pour être d’un grand secours  : madam duskmanih î kaî vaêp î Akht î duskdên i tôm-ahu ol Zartûkasht « de l'hostilité du Kavi Vaêpi, Akhtya à la mauvaise religion et fils des ténèbres (cf. Yt. V, 82), contre Zoroastre ». — kavi est un des noms du tyran infidèle, un synonyme de karapan ; vaèpi est le sodomite (cf. Yd. VIII, 32 ; Dâdistan, LXXII, 6-7)  : l’enfance de Zoroastre fut en butte aux persécutions d’une famille de princes magiciens, les karap (West, Pahlavi Texts, I, 195  ; II, 218 ; IV, 111, note 4). Je suis dans la traduction les indications du pehlvi  : tâ-am pun zak kuld 2 shnâyînîtak vaêp î [suppléer kik] dar vitargi zamistân pun khórishn u vastrag « de ces deux choses point ne m’a satisfait le vaêp [kîk] au passage de l’hiver — à savoir de nourriture et de vêtement »  : autrement dit, le méchant prince laisse le pauvre mourir de faim et de froid en hiver. Cette traduction repose sur peretô zemô  : vitargi zamistân ; mais cette expression rappelle de si près le méñg peretha de XLVIII, 2, note 4, qu’il semblerait plus naturel de traduire « au Pont de la Terre », et d’entendre  ; « Point n’auront de plaisir au Pont Cinvat les Vaêpis et les Kavis »  : cf. la strophe suivante ; mais la suite de la strophe ne cadre pas.
  885. 39. hyat ahmî urùraost ashtò : urùraost, de rud « faire tort » (I, 21, 59)  ; ashtò est inconnu et transcrit ashtak ; je traduis comme s’il y avait astò ; c’est une hypothèse sans autorité.
  886. 40. hyat hòi im caratascà aodereshcà zòishenù vàzà ; caratascà est rendu sari « froid », comme s’il y avait saratasoà ; aoderesiicà, bajak-dgîn « méchant «  ; zùisbeiiù, pun ravislin « en marche » ; vàzà, aman... vdzlnit « nous mettons en marche ». La traduction est plus que douteuse. L’analyse est inexacte : caratascâ est correct et répond à pun ravishn, aodereshcâ à sart (cf. Nirang., § 28, où aodra sarmâ ; aodra serait-il pour * aotra, de aota, froid), zôishenû à bajak-âyîn.
  887. 41. Litt. « la daèna (v. p. 254, n. 40) du méchant et du pur est comptée (ou rend compte) manifestement » ; « ces deux » signifie soit « quant aux deux mondes » (N. uhbayor bhuvanayos), soit « quant à ces deux », le méchant et le pur.
  888. 42. yèhyà urvà kbraodaitî cinvatò perctào àkào ; cf. XLVI, 11 c : yéńg hvé urvà hvaècà kbraodaإ daènà, hyaإ aibi gemen yathrà cinvatò peretush  ; Vd. V, 4 et 7 ; XIII, 8-9.
  889. 43. Litt. « par ses actions et [celles] de sa langue ». nàsvào, participe sur le type vîdvào (nasînînd).
  890. 44. nòiإ urvàthà dàtòîbyascà karapanò vàstràإ arém ; litt. « Du Karapan point amitié
  891. 66. Le gros du peuple.
  892. 67. « A qui les paroles [sont] Ârmaiti ! ».
  893. 68. mazdào rafedhrem cagedô, zak î Auhrmazd râmînîtârîh vakhdûnând mizd « pour qu’ils prennent la réjouissance d’Auhrmazd, c’est-à-dire la récompense qu’il donne ».
  894. 69. Litt. « l’homme d’Ârmaiti ».
  895. 70. Ashem spénvat.
  896. 71. Litt. « Khshathra avec Vohu Manô ». Piété parfaite, Asha, Royauté, Vohu Manô font les quatre premiers Amshaspands.
  897. 72. La récompense promise à la vertu (I, n. 56) et que le fidèle réclame en retour de sa piété envers les Amshaspands : cf. la strophe qui suit et le Hâ LII qui est une paraphrase de ce vers.
  898. 73. Source du Yêńhê hâtam ; voir plus haut, page 176 ; cf. Y. XV, 2. — La phrase commence par un singulier collectif yahyà : le pluriel paraît au second vers, yôî.
  899. vanbuca vanhuyàosca (J2, K2)… stôish : le premier adjectif est le thème nu du
  900. 1. Sauf la strophe 6 qui, selon le Cim î Gâsân, a cinq vers : v. note 26.
  901. 9. Analyse des strophes 3-4 dans le Dînkart, IX, 45, 4 : « Éloge de Pôrûcâst, fille de Zoroastre, pour ce qu’elle a aimé la bonne Religion avec intelligence, qu’elle a exécuté les avis de la religion, a de grand cœur accompli envers Zoroastre ses devoirs de femme, lui a donné parfait travail et parfaite soumission ; et après Zoroastre a rempli ses devoirs de femme et ses devoirs d’obéissance envers Jàmâsp. De la grande récompense qu’elle reçoit d’Auhrmazd pour sa religion et son appartenance aux dieux ».
  902. 10. Pourucista, fille de Zoroastre, qui la donna en mariage à Jâmâspa.
  903. 11. Haêcat-aspa et Spitama sont les ancêtres de Zoroastre, le premier à la cinquième, l’autre à la dixième génération. La lignée ascendante est : Zarathushtra, Pourushaspa (Pôrüshasp), Paitirâsp, Aurvadasp, Haêcat-aspa (Haêcadâsp), Cakhshnûsh, Paîtîrasp, Hardarshn, Hardâr, Spitama (Spîtàmân ; Bundahish, XXXII, 1).
  904. 12. yêzivî dugedràm Zarathushtrahê, traduit manat zâk bartâ min Zartûsht havâî, ce qui semble signifier : « toi qui es la matrice des filles de Zoroastre » (cf. yazùm, pun zâkîh, yonitayà, XXXI, 8 a). Cela veut-il dire que Zoroastre a eu d’elle des filles (comme Ferîdùn en eut de sa petite-fille ; v. p. 131, n. 15) et que les mots du Dinkart « accomplit envers Zoroastre ses devoirs de femme » littéralement « se donna à lui en qualité de femme » (khôrsandîhâ yahbûnt î tan pun zanîch ol Zartûsht) font allusion à un Hvaêtvadatha de Zoroastre avec sa fille ? Si Pourucista avait été réellement la femme de Zoroastre avant de devenir celle de Jàmâsp, il est très probable que le commentateur, toujours à l’affût d’arguments en faveur du Khêtûkdas (v. p. 129), n’aurait pas laissé passer un fait si probant. Le commentaire correspondant du Bak Nask (IX, 67, 9) sur notre passage assimile la piété filiale à la piété de la femme envers son mari : autrement dit, la femme parfaite est soumise d’abord à son père, puis à son mari, et le passage du Dinkart cité plus haut signifie donc simplement que Pourucista, après avoir été bonne fille envers Zoroastre, a été bonne épouse envers Jàmâsp.
  905. 13. Litt. : « qu’il te donne réception de Vohu Manô et maîtrise de Sainteté et de Sagesse (mazdâosca, u dânâkih ; paityàstim, J2 pratikâranim sthitim ; Afrîngân, 1, 14 ; le pehlvi du Yasna, pun yakôyamûnishnîh ou pun âstishnîh, a laissé tomber le mot correspondant à pratikâranîm, probablement makahlûnishnîh).
  906. 14. hém ferashvâ, ham pûrsît (impératif moyen de fras-pares * fras-sva) ; hudânuvareshvà, forme obscure, traduite hûdânâkîhâ dîn dôshishn « aimer la religion très sagement », ce qui ferait de vareshva un dérivé de var « aimer ».
  907. 15. tém zî vé speredànî varànî yà fedhrôi vidât, litt. « ce que votre amour parfait a distribué à votre père » : tém, explétif représentant Ahura : « lui a distribué à votre père » ; speredàni varànî, ûspôrîk dôshishn.
  908. 16. paithyaêca, ôc abû « au père », en qualité de fille ; — vâstryaêibyô, vâstryôshân
  909. 35. yavaإ àzhush zarazdîshtô hùnòi bakhtayào, traduit amat é (?) zùzak sâtûnêt pun bûni hakkt « quand un hérisson va dans le fond des cuisses ». La glose, nisâmanê amat gajishn (?) bard obdûnand ulakhvâr yakôyamûnêt, malgré un mot de lecture incertaine, prouve qu’il s’agit de la femme : « Une femme, quand il la mord (?) et se retire ». Ce passage est expliqué par les descriptions de l’Ardà Viràf qui montrent dans l’enfer les femmes désobéissantes ou infidèles mordues par les serpents (man mârân mivùk gazêt, LXXI, 2), livrées à un serpent qui leur monte dans le corps et leur sort par la bouche (LXXXVI, 2), torturées par un hérisson de fer qui leur entre dans le corps (LXX, 2). — àzhu, zùzak ; zarazdishtò, sâtûnét, superlatif de zarazdà, ravâk dahishn « qui fait aller » (X.XXI, 1 c) ; hùnôi, de hùna « fond, base » (p. bun)] hakhti « cuisse » (Vd. VIII, 58) ; hùnoi hakhtayào désigne les parties sexuelles.Cf. Dînkart, IX, 17, 5, qui confirme la traduction de âzhu : madam pâtfrâs-i ol nêshâ man tan pun zanih ol gabrâ î ahlav yahbûnêt, ajash lakhvâr yâtûnêt : cîgûn amatash zûzak bàstàn pun hakht dar-vaztàn aê u-barâ yàlûn aê : « sur le châtiment de la femme qui se donne en mariage à un fidèle et qui le trahit : comment un hérisson (zûzak) lui entre et lui sort constamment par le hakht ».
  910. 36. Sous forme de luxure. — mraocàs, mrôcinît, cf. sscr. mruc, descendre. Glose : aîghash hamâi pun tan ozalûnêt bard yâtûnêt « il lui entre au corps et il en sort. »
  911. 37. ivizayathà magém tém at vé vayóî aňhaiti apémem vacò. — Le premier mot est traduit par conjecture, d’après le pehlvi madam vakhdûnand ( bar gîrand « ils saisissent »). D’après l’analogie de cevish * còîsh de cish (LI, n. 49), ivizayathâ pourrait être pour òîzayathà et renvoyer à iz « désirer ». — magém ; voir note 34. — vayôi, anduhishn, cf. note 29. Sens littéral : « à la fin votre parole sera gémissement » (dans l’enfer : pun zak jîvâk, pun dushakh) ; cf. XXXI, 20.
  912. 38. anàish à ; v. note 32.
  913. 39. duzhvarshnanhô dafshnyà heñtù « que les malfaiteurs soient déçus [de leur attente, du bonheur] » ; au vers suivant zahyà, zanishnômand (zah, d’où p. zakh-m « coup » ).
  914. 40. vispàoňhô ; d’après le pehlvi, « en tout temps », karvisp zamân (cf. LVI, 13, 2, éd. Sp.).
  915. 41. De ceux qui gémissent au Pont Cinvat, au passage dans l’enfer : cf. XLVI, 11 ; LI, 13 ; Vd. V, 4, 14.
  916. 42. hukhshatbràîsh jéneràm khrùneràmcà ràmâmcà àish dadàtù shyèitîhyô vizhîbyô : jeneràm : jai û mar « mauvaise femme et mauvais homme », est donc contracté de * janî-neràm (cf. stance 6 a), adjectif se rapportant aux substantifs féminins qui suivent, ou génitif pluriel en dépendant ; — khrùneràm, gôkhrûnîh, rêsh « meurtrissure, blessure » ; cf. khrùn-ya, gôkhrùnîh, XLVI, n. 23 ; vikhrùmant, gòkhrûnrâmàmca àish, armèshtih u akârîh pun yâtûnishn « paralysie, impuissance, dans l’aller » (cf. note 32). Le sens littéral est : « que par bons rois il (Ahura ?) donne, dans maisons et villages, meurtrissure et paralysie à marcher des [méchants], hommes et femmes ».
  917. 43. îratù ish dvafshô ; traduit uftind olâshàn min mizd frift yahvûnand « ils tombent, ils sont déçus de la récompense » [céleste] ; cf. nirè, ramitûnam ( * nîîre ?), X, 17, 55.
  918. 44. derezrà merethyâush mazishtò, shikift margîhî [gîrân] î mahisl min apùrik anâkîh « une mort extraordinaire [terrible], la plus grande » [mal plus grand que tous les autres maux ; cf. 49, n. 1]. — merethyàush, nomin. demerethyn, sur le type du perse dahyu, dahyâush.
  919. 45. Litt. « il organise (ràsti, âràstar) la souffrance : vaèshô, véshishn (aîgh dart u vêshishn ravâk obdânand), la diminution et l’affliction » (narepish, narafsînind, cf. neref-s « décroître », XLIV, 3 ; rajish, réshînind).
  920. 46. déjît-aretà : v. n. 31.
  921. 47. Le bon roi.
  922. 48. yé ish jyàtéush hémithyât vasé-îtôishcâ, cf. XLVI, 4 d. — hémithyàt, hamêstârînit, s’oppose à fait obstacle ; — vasé-iti, pun-kâmak-kinînîtan « affliger à souhait », cf. ainiti, LVIII, 4, note 18.
  923. 49. Source du troisième vers de l’Ahuna vairya ; voir p. 163.
  924. 1. Voir le texte plus haut, p. 163.
  925. 2. Fragment IV de Westergaard ; traduit et commenté en pehlvi dans le Varshtmânsar (Dînkart, IX, 46).
  926. 3. ishya est traduit comme « maître de ish, des désirs ».
  927. 4. Dans les Védas, aryaman signifie l’ « ami » comme Mitra et c’est le nom d’un Aditya invoqué avec Mitra et Varuna. C’est un vague dédoublement de Mitra.
  928. 5. Dans la technique védique praçna désigne une division du texte de trois vers. L’Airyaman a trois lignes, et de même le Yasna Haptaňhàiti, selon le Cîm î Gâsân, § 51, est composé de stances de trois lignes. On pourrait donc penser que frashn est un terme technique emprunté, par voie savante, à l’Inde. Mais je doute qu’il y ait là plus qu’une rencontre accidentelle, car on ne peut séparer frashn du zend frashna qui appartient à un tout autre ordre d’idées que praçna, ce dernier étant né dans le cercle limité de l’école et étant un terme d’enseignement (la leçon que récite un élève). Cf Hâvan Gâh, 6 (vol. II, 712), n. 7.
  929. 6. Vienne combler les vœux des fidèles.
  930. 7. Pour la joie des honnêtes gens.
  931. 8. La récompense céleste (mizdî nînôi). Le fidèle, homme ou femme, dit Fràmji, obtiendra la coupe où l’on boit la liqueur de Maidyôzarm » (l’ambroisie : Yasht XXII, 18).
  932. 1. Voir l’Introduction générale, Analyse du Yasna.
  933. 2. Voir plus bas note 7.
  934. 1. Voir le Hâ précédent, note.
  935. 2. yâo... vaêm hvaretliemca vastremca ; imité de la Gâtha Ahunavaiti : hvaraithyà vaintyâ sravâo (Y. XXVIII, 10). — Anquetil a ici la note curieuse qui suit : « Les Gâhs, Izeds femelles, ont formé les corps, les conservent, et sont occupés à filer des
  936. 13. yà data aňhéush paouruyêhyà, man yahbûnt ahvân fartûm.
  937. 14. varezemna ; sur lesquels nous nous exerçons.
  938. 15. paitishâna, hoyahûnam nôk nôk. — sàcayemna, âmôzam.
  939. 16. c’est-à-dire attendant toujours le temps de revenir à eux. paitishmar ûmîtînitan (Y. XXIII, 3, n. 10). paitishmaremna ; est omis dans le pehlvi ; nous rendons la nuance d’après l’analogie de paitishâna.
  940. 17. Elles travaillent au Frashkart, à l’avènement du monde nouveau d’où le mal est proscrit.
  941. 18. haghâm : voir p. 164, note 17. Glose : danâ fargart « cette section ». On ne voit pas si cette glose désigne l’ensemble des Staota yêsnya ou seulement ce Hâ qui constituerait spécialement la bagha des Staota yêsnya.
  942. 19. Cf. XIX, 21 et note 70. Le pehlvi a ici pour le premier terme, frasraothrem, le commentaire suivant : frâj srâyishn zakl pun Apastâkî pun srâyishn méhmân « le chant, pour les textes qui se chantent ». — Ici la glose entend par Staota yêsnya, gâsân « les Gàthas », prises probablement au sens large, comme dans le Cîm î Gâsân, et désignant toute la littérature gâthique.
  943. 1. Litt. « audition soit d’Ahiira à ce sacrifice ». seraosha, nyôkshishn.
  944. 2. yé nâo ishtô, man lanâ khvàstàri nîvakîh : ishto, participe à sens actif, correspondant aux déponents latins ; cf. le sens actif des participes persans : karda « fait » et « qui a fait ».
  945. 1. De srush « entendre », élargissement de sru.
  946. 2. Le mot est resté en persan au sens d’ « ange, messager de Dieu ».
  947. 35. avàin, sâtûnand ; de ava-i. — Cf. Yt. XI, 14.
  948. 36. yô daènô-disò daênayài ; le maître par excellence. Le pehlvi ne considère pas daênayài comme faisant pléonasme avec daênô ; il entend « qui enseigne la religion à la Religion même » c’est-à-dire aux représentants suprêmes de la religion, et traduit ; pun dîn nimûtàrih ô dinikân Khôrshêtar, Khôrskêtar mâh, u Sôshâns, « qui a charge d’enseigner la religion aux hommes de la Religion, à Khôrshêtar, Khôrshêtarmàh, Sôshâns ».
  949. 37. La coupe du texte dans les manuscrits rompt la suite du sens, qui se rétablit d’elle-même si l’on reporte la fin de la phrase après le mot gaèthàm.
  950. 38. Non point qu’il l’ait enseignée à Ahura, mais il enseigne celle d’Ahura ; le Srôsh Yt. Hâdhôkht a (§ 14) : « il enseigne la religion ; à lui-même, c’est Ahura Mazda, le saint, qui l’a enseignée ».
  951. 39. L’Avesta. Voir la définition de frashna et tkaêsha au Vp. I, 9, n. 49.
  952. 40. Autre coupe incorrecte : frà représente ici fraroreñta, comme dans tout le morceau précédent.
  953. 41. Les hordes barbares de Touran et autres.
  954. 42. Vidhôtu, un des démons de la mort : voir Vd. V, 8, 25, texte et note.
  955. 43. hitaèihyô, farhàktàn aspân « les chevaux dressés », c’est-à-dire les chevaux de guerre.
  956. 44. pouru-spakhshtîm, pûr-pâspânîh.
  957. 45. hathra-nivàitim, la destruction d’ensemble.
  958. 46. asaya ; traduction hypothétique, d’après le persan : le pehlvi a usâîg ash, dans lequel sàig représente évidemment sàya, mais la négation n’est pas rendue. Frâmjî a bê çâî, ce qui est bê sâya, car il ajoute : « c’est-à-dire qu’on ne voit pas leur ombre ». Cf. Yt. X, 68.
  959. 47. mainivasaňhô, traduit mînôi jîvâk ; donc décomposé en mainyu-asaňhô ; voir Études iraniennes, II, 166.
  960. 48. zaranya paîti-thwarshtàoňho ; chaussés d’or par-dessus le sabot, non sous le sabot (apar-kafshak).
  961. 49. Une série de manuscrits a : « les oiseaux aux belles ailes ».
  962. 50. hvastayào ainhimanayào, litt. « la lancée bien lancée » c’est-à-dire « la flèche, —khatyâ ».
  963. 51. C’est la même arme, dédoublée par son double emploi : voir la note suivante et plus haut la note 4.
  964. 52. Dans sa course de Savahi, Karshvare de l’Orient, à Arezahi, Karshvare de
  965. 53. Le Karshvare central où nous vivons.
  966. 54. idhatca ainidhaإca « ici et ailleurs » (ainidhaإ * anya-dhaإ) ; vîspào, pun harvisp zamân, litt. omnia.
  967. 55. vanatô vanaîtîsh, vânîtâr pun vânishnîh ; vanaîtîsh, d’un thème * van-atî.
  968. 56. Arshti, Ashtât ; donc identique à Arshtàt, Génie de la loyauté (I, 7, 23).
  969. 57. Cf. § 14.
  970. 1. kartak i bûn Tat sôidhish bûndakih i gâsân râi gàsànik câsht.
  971. 2. Hâ suivant, § 31, note 10.
  972. 1. sôidhish (ou mieux saoidhish, K4 ; de su), sût. — verethrem, kâmak ; de var « désirer ».
  973. 2. dademaidè ; litt. « nous prenons pour nous (v. p. 247, n. 42) ce bien, ce vœu, qui est la prière, etc. ».
  974. 3. hu-cithrem ; ayant son germe dans la piété ; voir la fin de la phrase. — Glose : il donne à la Religion ce qu’il faut et (en retour) reçoit d’elle (le bien) pour lui-même ».
  975. 4. ashish-hàget : le Commentaire semble entendre par là la vertu du disciple respectueux : amat tarsakâsîh î hêrpatastàn obdûnand « quand l’on fait soumission respectueuse à l’enseignement ». — hàget, ham rasishnih.
  976. 27. danâ jîvâk Zôt yadâ pun pâtyâp kartan u mid dar skôrak kartan (skôrak ).
  977. 10. Fshùshò-màthrem hadhaokhtem, Fshûsh-mânsar hàtôkhtîg. Cf. l'introduction
    du Hâ LVIII et Vispéred I, note 48.
  978. 11. Voir page 352. C’est ici la dernière invocation des Staota yêsnya et c’est ici probablement qu’ils finissent : ils ont commencé au Hâ XIV.
  979. 1. Cité de la Gâtha Ushtavaiti, Y. XLIII, 3.
  980. 1. fraêshyàmahi, farmâyim ; littéralement « nous ordonnons » ; l’expression emphatique pour « dire », au sens du moderne farmûdan. Pour le sens de fraêsh, cf. fraêshtâ, farmânpat, XLIX, 8 d. voir Fragments Tahmuras, 34, n. 2.
  981. 2. Litt. « entre la terre et le ciel » ; c’est-à-dire dans tout le monde, afin de repousser partout Ahriman.
  982. 3. Cf. la formule du Vp. 1, 4, 43.
  983. 4. dahmàm vanuhîm âfritîm, l’Afringân Dahmân (vol. II), ou plus exactement les formules de bénédiction du Hâ LX : voir l’introduction de ce Hâ.
  984. 1. Pt4 : Barsôm min Barsômdân lâlâ dârishn ; namâz ol âtash yadrûnishn yasnemca od rôishâ min raylâ gavishn. « Lever le Barsom de son support, faire hommage au feu et réciter, debout, les mots yasnemca jusqu’à la fin ».
  985. 1. Voir plus haut LX, 6, note 15.
  986. 12. masitem mazâoùtem, c’est-à-dire gôshôsrût khrat « l’intelligence reçue par l’oreille », laquelle s’accroît par l’étude : cf. page 183, note 22.
  987. 13. L’intelligence naturelle, l’âsnô khratu ; dite ici apairi-àthrem : le pehlvi a la glose suivante : man hêrpatistân là kart yakôyamûnit sakhun dânâkîhâ lâ khavîtûnît yamalalùnt « qui n’est pas allée à l’école et ne sait pas discourir savamment ». On serait tenté de croire que le pehlvi a lu apairi-aêthrem, mais aucun manuscrit ne présente plus cette lecture.
  988. 14. Suit une glose intercalée dans le texte : « un tiers du jour, un tiers de la nuit », qui rappelle que le prêtre peut dormir un tiers du jour et un tiers de la nuit (Vd. IV, 45, 123.) : il ne doit pas dormir au delà.
  989. 15. âsitô-gâtùm ; tîz min gâsash « vite hors de son lit » ; cf. Minôkhard, XVI, 47 : pa khaftan-gâh khvêsh khafted u sabuk dkhézhed, et Yasna I, note 14.
  990. 16. tuthiushàm âsnàm frazaintim, pâtakam nisargagunam putram (tr. sscr.).
  991. 17. karshô-ràzàm, litt. « qui met en ordre les Karshvares ».
  992. 18. vyâkhnàm, anjumanîk.
  993. 19. hâm raodhâm, hamrâst ; hvâpàm, khvâpar « bon, qui a bon cœur », cf. X, note 11 ; àzô-hùjim, mîn tangîh bôkht, min dûshakh « qui délivre de l’angoisse, de l’enfer » (le sanscrit a sahodakam navakâd ity arthas ; sahodakam n’est point la traduction, mais l’explication de àzô-hùjim par le parallélisme indien ; le fils sauve le père de l’enfer, parce qu’il peut offrir les sacrifices pour son âme). « Il paraît dans la loi, dit le Saddar (ch. xviii), que les bonnes œuvres de l’enfant profitent à ses parents, autant que s’ils les avaient faites eux-mêmes. Fils se dit pur, parce qu’un fils est le pont (pul) qui fait arriver à l’autre monde ». Celui qui n’a pas d’enfant restera à la tête du Pont Cinvat, quelque bonnes œuvres qu’il ait accomplies, sans pouvoir passer, et les àmshâspands qui passent là lui diront : « Âs-tu produit dans le monde là-bas un remplaçant pour toi ? »
  994. 20. daińhusastîm est traduit rûtastâk, rûstàk, daîńhu étant pris au sens étroit du persan xx, par suite « le groupe de dah » étant un rûstâk, un simple canton (p. 31). Je garde à daîńhu la valeur ancienne et par suite la daîńhusasti répondra, dans l’ordre temporel au domaine du Grand Roi, dans l’ordre spirituel à celui du Zarathushtrôtema. Cf. Shikand Gûmânîk, I, 18-19 : « les noms avestéens des cinq chefs sont mânvat, visavat, zañtuvat, dehavat, zarathushtrôtem ; et il y a un chef des chefs, qui est le Roi des Rois, le dehavat du monde » (u yak sarâ sar i hast shâhà-shâh dehavat i géhâ).
  995. 21. yà me aňhat afrasàoňhâo, yà me abhût ayogyatâ, ce qui explique le pehlvi man
    li havâ-ât (corrigé de hamanât) afràj-sazishn ; cf. LII, 1, n. 6.
  996. 22. Bonne réputation, ici-bas.
  997. 23. La paix de la bonne conscience devant le Pont Cinvat : v. XI, n. 32. Cette formule reparaît à la fin des Afringàns : nous en avons une paraphrase qui date de la restauration même du magisme : c’est dans la lettre que le Dastûr d’Ardshîr, Tansar, écrit au roi de Tabaristan : « tu as besoin de venir au secours de ton âme par des actions qui te fassent honneur dans ce monde et te soient utiles dans celui qui n’aura pas de fin » {Maçoudi, IX, 339). Ces mots semblent la paraphrase directe
    de notre formule : cf. XXX, 10 c, note 37.
  998. 24. khshafnimca sùirîmca, non point comme nous l’avons proposé (Études iraniennes,
    II, 161) « le repas du soir et le repas du matin » : khshafnim est bien le persan shâm « soir, repas du soir » ; mais sùirim n’est point « le repos du matin » ; car, bien que sùra soit une épithète de l’aurore, cela ne suffit pas pour transformer le sens de sûr « banquet » : la traduction sanscrite porte nityapâkam utsavapâkamca « le repas de tous les jours et le repas de fête ».
  999. 25. armaèshaidhè, armêsht, ajaňyama ; désignation de l’infirme ou du malade qui
    ne peut bouger.
  1000. 26. Invocation au feu guerrier, insérée ici pour prévenir les idées fausses : « de corps, il est armêsht (invalide), dit le pehlvi, mais d’esprit, il est guerrier » (tanash
    armêsht, apash mînôi artèshtâr). Cf. Yt. XXIV, 26.
  1001. 27. haghdhaňhum, sîr, triptas. — haghdhaňhum semble être un neutre adverbial, ha-ghdhaňhum « ayant sa nourriture ».
  1002. 28. Pt4 : Hôm û urvarâm kôstak ol âtash yahbùnishn. Urvaràm représente le Hadhânaêpata du texte ; Hôm n’y est point cité : il est donc probable que c’est sous l’espèce Parâhôm et dans la coupe que le Zôt présente le Hôm mêlé à l’Urvarâm. — Peut-être au lieu de « présenter » faut-il traduire « mettre près », qui semble plus près du sens littéral de kôstak ol.
  1003. 29. raocas-pairîshtem : de sorte que toute l’humidité ait disparu. On ne doit brûler sur le feu sacré que du bois de l’an dernier (Saddar, XCII). — Ardâ Virâf n’avait servi à Âtar que du bois de sept ans et pourtant, dans sa visite au Paradis, Âtar le traite d’ « homme au bois vert » et lui montre un étang formé de l’eau qui exsudait du bois qu’il avait servi (Ardâ Viràf, X, 6-13). Cf. Vd. XVIII, 27-28. Yt. XIV, 55.
  1004. 30. Edition Tahmuras : Ahura Mazda kvudâi aivazùnî i mardûm mardûm sardhagân hamai sardhagân hambâyaste i vehân uim véh-dîn i mazdayasnân âgâhî âstavânî nékî rasânât nêdùn bât.
  1005. 31. La coupe à jîvâm : en signe que l’offrande aux eaux, l’âp zôhr, va commencer.
  1006. 32. aiwi-geredhmahi, litt. « nous nous saisissons, nous entreprenons ».
  1007. 33. frâitîmca paititimca aihijaretîmca ; le premier terme frâitîm indique le culte des eaux (farnâmishn) : ce culte consiste en l’offrande du zôhr : car le Nîrangistân, p. 129, qui traduit apasca fràitê par miâ farnâmit « fait le culte des eaux », le glose aigh zôhr yadrûnît « c’est-à-dire apporte le zôhr ». Les Eaux viennent recevoir l’offrande : c’est ce qu’indiquent les mots paititîm « leur venue au devant pour recevoir » (patirak ravishnih) et aibijaretîm « leur action de prendre l’offrande » (apar girishnih).
  1008. 1. § 1 = XV, 2 (= LI, 22 et LI, 1 a).
  1009. 2. § 2 = LVI, 2.
  1010. 1. Cité de XLVI, 3 b ; « Quand, pour soutenir par leurs œuvres et leur enseignement le monde du Bien, se lèveront les intelligences des Saints ? »
  1011. 2. §§ 2-7 = L, 6-11 : voir là le Commentaire.
  1012. 3. Le mot Mâhrû, qui est souvent employé comme synonyme de Barsômdân on « support du Barsom », désigne en réalité les deux moitiés du Barsômdân. Le Barsômdân étant généralement dans la position oblique, un des deux Mâhrû est plus près du feu, l’autre plus près du Zôt. L’opération indiquée a pour objet de tourner le Barsom vers le soleil levant. Pour la liturgie iranie, voir l’Appendice.
  1013. 1. §§ 1-5 = Âbân Yasht (Yt. V), 1-5 : ces cinq paragraphes forment la partie essentielle du Nyâyish des Eaux.
  1014. 2. La grande déesse des Eaux : voir l’introduction du Yasht V, qui lui est consacré.
  1015. 3. perethù-frakàm, pûr frâj tâi (lire tâj ?), aîgh kulâ jîvâkê dar ozalûnêt.
  1016. 4. âdhù-frâdhanàm ; le mot àdhù est obscur, le pehlvi le traduit par un mot de lecture multiple et qui peut se lire soit gân jân « vie », soit dân « don », soit jâv, synonyme dialectal de jûy « ruisseau ». La première lecture est celle qu’indiquent les points diacritiques de Pt4 et celle que suivent les traductions indigènes modernes (Framji : jîvni derâjinî karnâr « faisant longueur de vie » ; Tîr Andaz : îX-i^ù ^^\ ^ JJ « donnant vie en abondance ») ; la troisième a pour elle le passage du Yt. VIII, 29, apàm adhavù apaitl-eretâo jasâontiadhavô s’expliquerait bien par jûy. Nous nous décidons pour la seconde : elle a pour elle la glose du pehlvi, khvâstak, qui prouve la lecture ancienne dân, laquelle s’accorde aussi bien avec le passage des Yashts, « le don des eaux » ; âdhù serait un synonyme de âdà.
  1017. 5. gaêthô-frâdhanâm : les biens ruraux (cf. Vd. XIII, 10) ; s’oppose à shaètô-fràdhanàm, qui a rapport aux biens en argent.
  1018. 6. « De sorte qu’elle sorte pure et bonne, sans mélange de sang et d’impureté ».
  1019. 1. zaothrâm, le zôhr.
  1020. 2. Ahurâni Ahurahè, ou peut-être « Ahurâni, [fille] d’Ahura »  ; cf. le Feu appelé Atar Ahurahè « Atar d’Ahura » ou « Atar, [fils] d’Ahura »  : littéralement  : « Ahurâni d’Ahura ». Le nom Ahurâni est formé d’Ahurâ comme en védique Indrânî « épouse d’Indra » est formé d’Indra. Ces deux mots sont devenus, à une époque indéterminée, le nom technique de deux eaux spéciales  : Ahurâni désigne « les eaux stagnantes », Ahurahè, sous-entendu âpô, désigne « le sperme » (XXXVIII, notes 4 et 5)  ; mais l’emploi de iava ici, et de au Hâ LXVIII, 1, nous décide à voir dans Ahurâni Ahurahè une désignation unique et générale des eaux.
  1021. 3. Voir Hâ 1, 17, note 64.
  1022. 4. §§ 2-16 = VII, 5-49.
  1023. 1. La zaothra, le zôhr.
  1024. 3. Probablement, au-dessus de la Kundî.
  1025. 4. daregô-hàzâush zôhr andak dar miâ kunishn ; nàshû paiti zôhr madam miâ anakh-tûnishn ; vyâdào paiti madam miâ ; séndào mâtarô madam Barsôm ; jitajô madam miâ.
  1026. 1. zôhr madam Barsôm anakhtûntan.
  1027. 2. zôhr 4 angûst min miâ lâlâ yakhscmûnishn, Barsôm 4 angûst min zôhr.
  1028. 3. ainhè avayàin dàmahi, at pun zak aggârih yahbûnam ; litt. « de cela nous le donnons secours ».
  1029. 4. Voir plus haut, LXII, n. 23.
  1030. 5. sùkâi, rôshanîh ; c’est-à-dire pour qu’il sache clairement que penser, que dire, que faire (pour obtenir apêgûmânih pun mandûm î yazdân « absence de doute dans les choses divines »).
  1031. 6. Voir Hâ LXII, note 20.
  1032. 7. parshuyào, katasik : katas glose apò nàvayào (Vd. XIV, 69 ; XVIII, 147, Sp.).
  1033. 8. vairyàosca, vàrân.
  1034. 9. cigûn min dîn padtâk « conformes à l’Avesta ».
  1035. 10. Les eaux du zôhr, v. 1, n. 45.
  1036. 11. Peut-être : « qui font courir les eaux, pousser les arbres ».
  1037. 12. Voir Hâ XVII, note 14.
  1038. 13. Voir Hâ XVII, note 15.
  1039. 14. Rituel irani : « verser une goutte de zôhr dans le vase à jîvâm ; puis mettre du jîv dans le zôhr » (srishkê zôhr dar jîvâmdàn rêzishn, akhar jiv pun zôhr kunishn).
  1040. 15. Rituel irani:« mettre le zôhr dans le vase à eau (?) » (zôr [sic] Ivatâ skôrak kunishn ; cf. le nîrang à la fin du Hâ LIX).
  1041. 16. Les libations offertes avec les nîrangs voulus (hu-yeshti, khûp îzishnîh î zôhr pun nîrang).
  1042. 17. Filtrées consciencieusement, dahmô-pairi-añharshtàhyô ; le pehlvi traduit nikîrît « bien examiné », c’est-à-dire comme s’il y avait dahmù-pairishta (L.XV, 10; Sp. LXIV, 39) : mais une glose ajoute : « selon quelques-uns, filtrées par un homme de bien » (dahmân pâlût).
  1043. 18. Formule finale des Yashts, des Nyâyish, des Gâhs.
  1044. 19. vazdvare, litt. « la graisse » ; v. XXXI, 21, n. 79.
  1045. 20. ishtim pourush-hvàthrâm, la richesse avec toutes ses jouissances.
  1046. 27. La maison du fidèle qui ordonne et paie le sacrifice. « Bonne demeure », c’est-à-dire paix et sécurité. Ici commence l’offrande annoncée.
  1047. 28. Cette formule rappelle vaguement le mot d’Hérodote (I, 182) : « Il n’est pas permis à celui qui offre le sacrifice de faire des vœux pour lui seul : il fait des vœux de bonheur pour tous les Perses et pour le roi (cf. plus haut, § 5, 13) ; car lui-même est compris parmi tous les Perses. »
  1048. 29. Voir le début de l’Atash Nyâyish, Hâ LXII, 1.— A la ligne suivante, râma hvàstrem añhâo danhéush âfrinàmi. D’après la définition de Râma Hvâstra, Râmisha Khvârôm, comme le génie qui donne leur goût aux aliments (zak mînôî amat majakic î khôrishn khavîtûnand pun râzî olâ ; Hà I, 3, 9), cette bénédiction aurait pour objet la beauté des produits de la terre. Cette interprétation suppose hvâstra hvâd-tra. Mais nous avons déjà rencontré la formule vâstrâ râma (XLVII, 3), râmâcâ vâstrâcâ (XXXV, 4, 10), qui signifie littéralement « sécurité et fourrage » et désigne les deux biens demandés pour le bétail (bonnes étables et bonne nourriture, v. XXXV, 4, 10, note) : râma hvàstrem serait donc râma hu-vâstrem « le repos avec bon fourrage » et une expression parallèle à hushiti (§ 14). La phrase reviendrait donc à : « Je souhaite à ce pays bonnes étables et bon fourrage ». Cf. Études iraniennes, 11,187-194.
  1049. 30. Les bénédictions des eaux de l’atmosphère.
  1050. 31. miâ dar kunishn. Le nîrang ne dit pas où l’on verse l’eau ; probablement sur la table : ces eaux représentent la pluie qui féconde et assainit la terre (Vd. XXI, 3).
  1051. 32. miâ dar zôhr kunishn.
  1052. 33. miâ dar kunish ; miâ dar zôhr kunishn.
  1053. 34. Rite irani, identique au fond au rite indien : Avant les mots « qu’il advienne ! », remplir d’eau la coupe (jâm pur min miâ harâ kunishn) ; après le bumatanàm « verser de cette eau de l’autre côté » (c’est-à-dire sans doute dans l’autre vase, le vase à zôhr : miâ min jâm ol datîgar jîvâk pun pdtyâp rêkhtan).
  1054. 35. La charité exercée sur terre et la récompense qui l’attend dans le ciel (zakîc shapir dahishn litamman uzakic shapîr tarsagâih î tamman).
  1055. a, b et c 36. Débuts des paragraphes 2-5 de XXXVIII, cités tout au long à la fin du Hâ précédent.
  1056. 1. Hâ XV, 2 (= LI, 22 ; LI, 1).
  1057. 1. aèsha aihi-gerentè, est traduit ô olâ madam vakkdûnam « je m’empare de lui » ; cf. Vp. IV, 1, note 2. On pourrait songer pour gerentè à un pluriel de gar (p. 117. note 2), le sens littéral étant « ils sont saisis » ; mais il y a aussi un verbe gered, qui a le même sens ; ainsi geredhmahi (Vp. XVII [XX], 1 ; XXI [XXIV], 1), traduit giriftâr havâ-îm « nous saisissons » ; ce qui laisse penser que gerentê pourrait être pour gerendh-ê ou inversement geredhmahi pour gerenth-mahi. — aêsha est obscur grammaticalement ; on attendrait aètê, si le mot est sujet, ou tàn, s’il est régime.
  1058. 2. tem baghem, tem ratùm : cf. XIX, note 17.
  1059. 3. Ahura est à la fois bagha et ratu, Dieu et Directeur ; Zarathushtra n’est que ratu, directeur des hommes.
  1060. 4. erezvâna, avêzakih.
  1061. 1. Pt4 : danâ jîvâk âp âmak (lire âpi jâmak ?) madam sari Barsom rêjét, « ici il verse sur le Barsom l’eau de la coupe » (?).
  1062. 2. paurvatare, pèshtar, peut-être : « ô maître », celui qui a la paurvatât de la religion (LVII, note 31) : ainsi l’entend la glose : âi pèsh-ài dîni lak matâ havâî, « c’est-à-dire tu es le chef religieux du pays ».
  1063. 3. rathwàm framereti : l’énumération complète des ratus.
  1064. 4. gàthanàm hañkereti : la consommation du service des Gàthas, de sorte qu’il n’y manque rien : cf. § 18.
  1065. 5. Les §§ 2-3 sont reproduits en tête du Vp. XIII, XIV, XVI, XVIII, XIX, XX, XXIII, XXIV.
  1066. 6. Ahura Mazda.
  1067. 7. Ou peut-être en prenant ratufritim au sens objectif : « Nous offrons au saint,
    maître de sainteté, l’adoration des maîtres la plus prompte à accourir » (la ratufriti
    le plus efficace).
  1068. 8. Voir p. 22 et XXXVI, 5.
  1069. 9. Voir I, 13.
  1070. 10. vispemca afsmanem : voir Vp. XIV, 1, note.
  1071. 11. Peut-être mieux : « entre tous les saints ». — ashaoni ashavahyô (cf. LIII, 4 b) yahmyàca ashavabyô ; traduit, olâ ahlav man dur ahlavàn pun ahlàyîh âshnàk « ce saint qui a renom de sainteté parmi les saints » (ou « à l’égard des saints » ). Cette traduction a plutôt l’air d’une glose. J’entends le texte : « saintes pour les saints, quelques saints que ce soit », yahmyà étant pris au sens indéfini.
  1072. 12. Offrande est faite au Génie ; le Génie vient pour la prendre (voir LXII, note 33).
  1073. 13. Voir LV, Introduction, et à l’Introduction générale, Analyse du Yasna.
  1074. 14. aiwi-kareta, madani karînîtàr ; de aiwi-karet.
  1075. 15. Cf. page 390, note 29.
  1076. 16. hàvayèitî ; cf. Vd. VIII, 73, 231, texte et note.
  1077. a, b, c et d 17. Cf. I, 16.
  1078. 18. uruthmishca paiti-varsbajîsbca ; uruthmi, cf. X, 4, 10 ; paiti-varshaji, cf., 5, 12.
  1079. 19. Voir Vispéred 1, 1, texte et notes.
  1080. 20. Voir XVI, note 2.
  1081. 21. Cf. LVIII, 1. Il s’agit des Gâthas.
  1082. 22. Voir LIV, note 12.
  1083. 23. Voir page 24.
  1084. 24. Littéralement « les Questions d’Ahura », âhùirim frashnem, c’est-à-dire la chose demandée à Ahura et donnée dans ses réponses, la Révélation, ou comme dit le Commentaire, « l’Avesta et le Zend ».
  1085. 25. tkaèshem, c’est-à-dire la loi civile, dâtistàn, définie vicîr dàtôbarîk « décision et jugement ». Cf. Vispéred I, note 49.
  1086. 26. hvô ashava Zarathushtrô urvathem thràtârem isôit, cf. XLVI, 14 a (Zarathushtra kas tê asbava urvathô) et LI, 11 a ; Frashaoshtra sera cet ami : cf. XLVI, 16 ; LI, 17.
  1087. 27. ashavanem tê ashaonat àfryêidliyài (Jm1 ; cf. K5, J2) mraomi urvathem urvathàt ; litt. « je dis toi, saint, à être aimé du saint, ami d’ami ». Geldner lit âfyêidhyài. Le pehlvi suppose une lecture * ùfyêidhyài : man ahlav lak min ahlavân khvêshîn li yamallûnam « toi qui es saint, je te dis approprié (?) des saints » : ufyêimi est en effet normalement traduit khvêshînam « je fais mien » (p. 147, note 7). Ma traduction est neutre entre âfryêidhyâi et * ùfyèidhyài ; si la première lecture est la vraie, il faudrait traduire « tu dois être béni ».
  1088. 28. Citation en langue rajeunie de XLIV, 6.

    hvô zi drvàodrvàitê vahishtô) pour (hvô zi dregvâo yé dregvâitè vahishtô.

    hvô ashava yahmâi ashava fryô) pour (hvô ashavà yahmài ashavà fryô.
  1089. 29. Les paroles que Zoroastre enseigne à Frashaoshtra sont les paroles mêmes d’Ahuraqui les a enseignées au Prophète. Le Commentaire hésite entre le Yasna et ce Fargart : cf. XIX, 11 (note 33), où la même hésitation se présente.
  1090. 30. Ou « jusqu’au dernier moment de ta vie » (Comm.).
  1091. 31. Contre-partie de XIX, 7 où l’âme de celui qui a mutilé l’Ahuna vairya est emportée loin du Paradis.
  1092. 32. idha (ou mieux adha, Pt4 ; îtùn) anhô ashava, itûn havâ-ê ahlav.
  1093. 33. Voir l’Introduction à la Gâtha Ushtavaiti I, p. 277.
  1094. 34. Ou peut-être « à la pratique et à la bonne pensée », en prenant varezem, tr. kàmak, pour un dérivé de varez « agir », έργον.
  1095. 35. Les ténèbres de l’enfer.
  1096. 36. kbshayasca aniayavayâosca, shîn û mûyag ; shina açrupâta « chute de larmes » (Minôkhard, VI, 13 ; XLIV, 29) ; mûyaî keçatrotana « acte d’arracher les cheveux » (ibid.) ; khshaya paraît déjà dans les Gâthas. XXXI, 20 a, appliqué à l’âme qui gémit dans l’enfer (aîghash pun ravân shîn yahvûnît : cf. Ardâ Vîrâf XVI, 7, 9 ; LVII, 4). Peut-être amayava est-il simplement le « gémissement », car tel est le sens du persan xx xx mûya qui représente le pehlvi mùyag, et la traduction sanscrite keçatrotana sera due à un rapprochement étymologique avec mûi « cheveu ». — Cf. Études iraniennes, II, 169 sq.
  1097. 37. astaremanàm, startîh (stard hêhôsh, sscr. manda).
  1098. a et b 38. vàca hañkeretha, gavishn hangartîg « les paroles accomplies jusqu’au bout » :
    cf. hankàrayêmi « je fais complètement du commencement à la fin » (page 6). — Cf. § 1 fin. avàurusta ; lecture du pehlvi incertaine : J2 srâyishn K2 anairnash (probablement anérangîh) ; traduction fausse amenée par confusion avec an-avaurukhti, Vp. IX, 2 (Sp. X, 10) ; Pt4 na-arng-sh. Je traduis d’après ava-ururaodha, pratyaskhalay— (1, 59. éd. sp.). Au moyen âge, des diables recueillaient toutes les syllabes que le prêtre passait dans la messe et elles étaient produites contre lui au jugement dernier (Hauréau, Acad, inscr. et belles-lettres, 2 mai 1890). Dans l’Islam afghan, le dernier vendredi de Ramazan est consacré à « la réparation des prières », c’est-à-dire à des prières destinées à racheter les omissions de l’année. Le sacrifice « aux paroles omises » répond ici au même objet.
  1099. 39. Cf. I, 15.
  1100. 40. § 22 XXVI, 1.
  1101. 41. § 24 LVII, 4.
  1102. 42. § 25 = XXXV, 4.
  1103. 43. Cité de XLVIII, 6.
  1104. 44. Sur le sens des mots « bout » et « tête » [bûn et rôishâ), voir Hâ LXIII, note 5.
  1105. 45. §§ 26-28 VIII, 5-7.
  1106. 46. §§ 29-31 = : LX, 11-13.
  1107. 1. Nirang irani : « Ici le Rûspî se lève, se lave la main et va à la place du Farbartâr » (parce qu’il va prendre le Barsom de la main du Zôt : voir note 2 ; le Farbartâr est à gauche du Zôt ; d’où la /iiryâ plus haut) « et récite avec le Zôt l’, A.vesta qui suit » [danâ jîvâk olî raglâ yahvûnishn Râspîg yadd pun pâtyâp borâ kunisha pun gâs farbartârân ozalûnishn Ivatâ zôt apastâk barâ gavishn). — Voir le commentaire détaillé des §§ 1-5 au Hâ LXI dont ils sont la reproduction.
  1108. 2. Barsom ol yadâ î Râspîg yahbûnishn.
  1109. 3. §§ 6-7, suit la litanie XXII, 23-27. C’est la litanie du Minô-nâvar. La formule varie suivant la divinité dont le Khoshnûman fait l’objet du sacrifice.
  1110. 4. § 9 = LXVIII, 11.
  1111. 5. Cf. LXVIII, 15.
  1112. 6. Ce qui suit manque dans Geldner et est donné d’après l’édition Tahmuras ; Geldner en retour a les invocations suivantes qui manquent dans Tahmuras :

    § 9 suite : [Nous sacrifions] à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur (Sîrôza, 20).


    § 10. A Ràma Hvâstra, à Vayu l’héroïque, le plus destructeur de toutes les créatures, — à cette partie de toi, ô Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien ; au Ciel souverain, au Temps sans borne, au Temps maître de la Grande période (Sîrôza, 21).


    Ashem vohù.

  1113. 7. Voir le texte au Hâ LXII, 10, note 30.
  1114. 8. Le reste est bu par celui qui a commandé le sacrifice ou par les assistants : et s’il en reste encore, on le verse sur la racine des arbres du jardin. (Communication de M. Tahmuras.)
  1115. 9. Les lignes en italiques sont en parsi.