Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ11-2.

La bibliothèque libre.
Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 112-113).




HÂ 11, 16 ; HÂS 12-13 (SP. HÂS 12-14)



Bien que nous conservions la numérotation de l’édition Geldner pour l’uniformité des renvois, nous divisons autrement les textes qui suivent jusqu’au Hâ XIV, en partie sur l’autorité des manuscrits, en partie sur celle du travail le plus ancien que nous possédions sur le texte des Gâthas et qui représente une tradition antérieure à nos plus anciens manuscrits. C’est un essai pehlvi sur la signification des Gâthas (Cimi Gâsân) 1[1] qui fait de ces textes l’introduction de la littérature gathique et les divise en trois Hâs, le Fravarânê, le Frastuyê et l’Âstuyê.

Le premier de ces textes, qui est la profession de foi mazdéenne proprement dite, est constitué parle § 16 du Hâ XI de Geldner.

Les §§ 17-18-19 du Hâ XI, que M. Geldner rattache encore au Hôm Yasht, forment un Hâ indépendant dans la plupart des manuscrits et c’est ainsi que M. Spiegel les imprime. Ils forment la profession de foi active, le Frastuyê, qui est reproduite en original au début de tous les Yashts et en parsi au début des Patets 2[2]. Mais le Cimî Gâsan, en désaccord avec les manuscrits, les rattache à ce qui suit, et nous le suivons parce qu’il est plus ancien que nos manuscrits et surtout parce que le staomi ashem qui les termine forme un tout indissoluble avec le nâismî daêva qui ouvre le Hâ XII de Geldner.

L’Âstuyê commence au milieu du § 8 du Hâ XII et va jusqu’à la fin du Hâ XIII.




HÂ 11, 16. — FRAVÂRÂNÊ



Ashem vohû : La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême ! (3 fois 1[3].)


16. Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushtra, ennemi des Daêvas, sectateur de la loi d’Ahura ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Hâvani, saint maître de sainteté  ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification à Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté ;

offrant sacrifice, prière, réjouissance et glorification 2[4] aux Génies des jours, des veilles, des mois, des fêtes de saison, des années.
Le Zôt.
Le désir du Seigneur... — que le Zaotar me le dise !
Le Râspi.
Le désir du Seigneur... — que ce prêtre Zaotar me le dise  !
Le Zôt.
C’est la règle du bien. Que l’homme de bien qui la connaît la proclame !
_____________

a


  1. 1. Traduit par M. West comme chapitre xiii du Shâyast lâ Shâyast.
  2. 2. Cf. l’Introduction au Yasna, § 4 (s. p. 3) et l’Âtash Nyâyish, § 4.
  3. 1. C’est là « le triple Ashem vohû précédant le Fravarânê « que le Commentaire pehlvi du Yasna IX, 1 (note 3) met dans la bouche de Zoroastre chantant les Gâthas (zak Ashem vohûk 3 man fravarânê ô lûin = Shâyast, XIII, 1  : 3 Ashem vohûk man fravarânê pêsh).
  4. 2. Le Râspî se joint au Zôt pour prononcer le mot (frasastayaêca), qui dans l’original clôt la phrase.