Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ13.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 126-134).

APPENDICE


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Le Hvaétvadatha


Le Hvaêtvadatha, ou Khêtùk-das, désigne aujourd’hui chez les Parsis le mariage entre cousins. Il est rare qu’un Parsi prenne femme ailleurs que dans sa famille : épouser une cousine est la chose convenable et la chose normale.

Le mot hvaêtvadatha paraît cinq fois dans l’Avesta 1[1] : la version pehlvie transcrit le mot sans le traduire, de sorte qu’on serait réduit, pour en déterminer le sens précis, aux lumières incertaines de l’étymologie, s’il n’était naturel de reporter au mot dans le passé le sens qu’il a dans le présent. Mais le témoignage concordant des historiens classiques et musulmans d’une part et de la littérature pehlvie du haut moyen âge de l’autre, semblerait indiquer que le hvaêtvadatha, vanté et glorifié par l’Avesta, n’est point le mariage entre consanguins du second degré, mais l’union incestueuse entre ascendant et descendant ou entre frère et sœur. Depuis que les Parsis sont en rapport avec les Européens, ils n’ont cessé de protester contre une accusation qui entache si gravement la pureté qui fait la gloire de leur religion. Ils récusent les témoignages étrangers, qui, en tout état de cause, ne doivent jamais être reçus qu’avec précaution : car l’ignorance et la médisance sont à la fois imaginatives et crédules, et une religion ne doit jamais être jugée que directement sur ses axiomes et ses œuvres propres : cependant les textes pehlvis, émanés de leurs ancêtres, confirment d’une façon trop frappante les témoignages classiques pour ne pas leur prêter une autorité à laquelle ils n’auraient point droit d’eux-mêmes. Mais la question n’est pas de celles auxquelles on peut répondre par un oui ou par un non ; je crois que les Parsis ont raison dans leur protestation, quand elle se contente de couvrir l’Avesta, et qu’ils ont tort quand elle va au delà.


Un fait certain, c’est qu’aujourd’hui le mariage incestueux est inconnu, non seulement en fait, mais en droit, et que le Khêtûk-das n’a lieu qu’entre cousins. D’autre part, le Khêtùk-das, ainsi entendu, n’est point particulier aux religionnaires parsis : leurs compatriotes persans le connaissent également, quoique depuis l’abolition du Mazdéisme il ne soit plus fondé que sur les mœurs et non sur la religion, et que les révolutions sociales et ethniques, amenées par l’Islam et les invasions mogoles et turques, l’aient réduit considérablement. A l’heure présente, il n’est plus guère pratiqué que dans les provinces qui ont conservé, comme l’ont fait les Parsis, le régime patriarcal et l’unité de la famille — par exemple dans l’Adarbaijan, — ou chez les familles riches, auxquelles le recommandent d’accord l’orgueil de caste et l’intérêt ; car en même temps qu’il préserve la pureté du sang, telle qu’on l’entend là-bas, il empêche la dot et les cadeaux de noce d’aller à l’étranger. Le Persan de vieille roche peut dire qu’une cousine est une fiancée donnée par la nature, et il y a un proverbe qui le dit à sa façon ; ---- ------ ---- -- ------ --- « les mariages entre cousins sont faits au ciel » 2[2].

Il est clair que ce Khêtûk-das sporadique de la Perse musulmane est un survival d’un état où il était général, comme il l’est à présent chez les Parsis, et que la Perse zoroastrienne tout entière le pratiquait dans les mêmes termes, c’est-à-dire entre parents du second degré. Mais la littérature pehlvie contient des passages nombreux qui prouvent que le Khêtûk-das pouvait être encore quelque chose d’autre et de plus étrange. M. West a réuni un nombre considérable de textes de ce genre 3[3], et bien que sur l’interprétation de quelques-uns d’entre eux on puisse différer d’opinion, il en est d’une clarté et d’une précision qui ne laisse rien à désirer et devant laquelle ne tiennent pas les doutes que Darabji, le fils du grand prêtre Peshotanji Sanjana, a soulevés dans un habile essai de réfutation, où les observations ingénieuses ne manquent pas, mais dont la méthode n’est pas suffisamment rigoureuse 4[4]. Le Dînkart contient entre autres un long passage, consacré à la défense du Khêtûk-das contre les attaques d’un Juif. Une grande partie des arguments donnés par le Dînkart s’applique parfaitement aux mariages entre cousins : ce sont les arguments physiologiques du breed in and in et les arguments moraux que l’on devine : sécurité des relations entre époux qui se sont connus de tout temps et ont grandi dans le même milieu et les mêmes mœurs. Mais l’auteur, sans ignorer le mariage entre cousins, met au premier rang, comme constituant les trois formes les plus parfaites du Khêtûk-das, le mariage entre père et fille, le mariage entre mère et fils, le mariage entre frère et sœur. C’est à trois unions de ce genre que l’humanité doit et la vie et l’exemple même du Khêtûk-das. Le premier de ces Khêtûk-das, le plus sacré, est celui d’Auhrmazd avec sa fille Spendârmat (Spenta-Ârmaiti), la Terre 5[5] ; de ce Khêtûk-das entre père et fille est né le premier homme, Gayômart (Gayô Maretan). Quand Gayômart mourut, son sperme tomba dans le sein de la terre, Spendârmat 6[6], c’està-dire dans le sein de sa mère ; et de là naquit le premier couple, Mashya et Mashyôî 6 : c’est la seconde sorte de Khêtuk-das, le mariage entre mère et fils. Mashya et Mashyôî s’unirent à leur tour et engendrèrent une série de couples qui suivirent leur exemple, de sorte que toute l’humanité est sortie du Khêtûk-das. Ce fut là la troisième sorte de Khêtûk-das, l’union entre frère et sœur 7[7].

Darabji observe que ces trois exemples sont des exemples mythiques et ne prouvent point une pratique humaine concordante. L’observation est juste ; mais la première question à résoudre n’est point de savoir si le Khêtûk-das incestueux a été normalement pratiqué, mais s’il est sanctifié et recommandé, et de cela le texte du Dînkart et nombre des textes recueillis par M. West ne permettent pas de douter. Je dois dire que ces textes ne prouvent que pour la période pehlvie et non pour l’Avesta, et il n’est pas permis d’en induire que le Hvaêtvadatha de l’Avesta soit le mariage incestueux. Il y a plutôt des raisons indirectes de croire le contraire, de sorte que l’inceste serait l’idéal des commentateurs et non celui du livre sacré. Les commentateurs ont cherché une allusion au Khêtûk-das, tels qu’ils l’entendent, dans un passage des Gâthas où paraît « Spenta-Armaiti, fille d’Ahura » (Yasna XLV, 4) ; mais il suffit de se reporter au texte pour voir qu’il n’y a là qu’un jeu d’esprit de casuiste en quête d’une preuve scripturale. Un fait plus grave, c’est que la légende ancienne de Zoroastre, c’est-à-dire de l’homme même à qui les apologistes du Khêtûk-das en attribuent l’institution (Dînkart, VII, dans West, p. 412), n’en offre pas d’exemple. Zoroastre épouse, non point sa mère, Dughdo, ni même une parente, mais une étrangère, la fille de Frashaoshtra, qui est de la famille des Hvogvas, tandis que lui-même est un Spitâma 8[8]. Il donne sa fille Pourucista à un étranger, Jâmâspa, le frère de Frashaoshtra 9[9]. S’il a prêché le Khêtûk-das incestueux, il s’est gardé de le pratiquer. Cf. cependant Yasna LIII, 3, n. 12.

Mais d’autre part si notre Avesta ignore le Khêtûk-das incestueux, la pratique même de ce Khêtûk-das, autorisée ou non par la religion, paraît dans l'Iran dès une époque ancienne. Hérodote attribue à Cambyse l’institution du Khêtûk-das entre frère et sœur (III, 31) ; cela prouve à tout le moins qu’au temps d’Hérodote déjà, c’est-à-dire au v° siècle avant notre ère, les Perses passaient pour le pratiquer. Cfésias, cinquante ans plus tard, connaît le Khêtûk-das entre mère et fils 10[10] ; à la même date, Antisthène reproche à Alcibiade d’imiter les Perses avec sa mère, sa fille et sa sœur 11[11], c’est-à-dire que dès le ive siècle, dix ou douze siècles avant le Dînkart, les trois formes impures de Khêtûk-das leur étaient attribuées à l’étranger. A partir du iie siècle avant notre ère la série des témoignages devient continue. Je ne relèverai que deux des plus importants : l’un de Catulle, qui semble faire du Khêtûk-das entre mère et fils un privilège ou une loi de la caste sacerdotale :

Nam Magus ex matre et gnato gignatur oportet,
Si vera est Persarum impia relligio ;


l’autre de Philon le Juif (ier siècle), qui en fait un privilège de noblesse : « en Perse, les grands épousent leur mère et on regarde les enfants nés de ces unions comme les plus nobles et on dit qu’ils seraient dignes du trône » 12[12].

Dans quelle mesure ce Khêtûk-das fut pratiqué et dans quelle mesure la religion le justifia, ce sont là deux questions indépendantes et sur lesquelles les données manquent également, pour la période ancienne. Les exemples particuliers que les classiques nous transmettent sont naturellement les exemples illustres, généralement des exemples royaux : Cambyse épousant ses deux sœurs ; Artaxerxès Mnémon. Les Persans l’ont confondu avec Artaxerxès Longue-Main épousant sa fille Atossa 13[13] ; au temps d’Alexandre le dynaste bactrien Sisimithrès épousant sa mère : mais l’abondance des témoignages généraux et leur caractère affirmatif 14[14] mettent hors de doute que ces pratiques royales n’étaient point une chose isolée, la fantaisie de perversions individuelles et toutes-puissantes. L’histoire ancienne de la famille est partout trop obscure pour qu’il soit permis de nier a priori l’antiquité de la pratique en Iran.

Sur l’attitude des Mages à l’égard de cette pratique, nous n’avons aucune donnée. D’ailleurs la religion de l’Avesta, à l’époque achéménide, était loin d’être toute-puissante dans la Perse propre et il est impossible d’affirmer que le clergé zoroastrien ait apporté la sanction religieuse à ces formes du Khêtùk-das, encore moins les ait encouragées. Mais si on arrive à des époques plus récentes, le Dînkart et la littérature pehlvie, qui représentent l’esprit sassanide, prouvent que, dans les premiers siècles de notre ère, le mariage incestueux était devenu un sacrement, trop rare, mais d’autant plus méritoire. Le mariage du grand roi Yima avec sa sœur Yimak devint l’idéal du Khêtùk-das 15[15]. Les exemples historiques sont, il est vrai, moins nombreux sous les Sassanides que sous les Achéménides : le seul, à ma connaissance, est celui de Qobad (448-531) épousant sa fille, Sambyce (Agathias, II). Mais vers la même époque, les invectives d’Eznig, accusant Zoroastre d’avoir inventé des mythes incestueux « afin qu’en voyant cela, sa nation se livrât aux mêmes turpitudes » 16[16], prennent une valeur particulière de leur concordance singulière avec les théories du Dînkart. Parmi les martyrs qui souffrirent sous Kosroès Parvîz en 614 se trouve un certain Mihrangushnasp qui, avant sa conversion au Christianisme, avait épousé sa sœur « selon la coutume scandaleuse que ces mécréants tiennent pour légitime » 17[17]. Enfin, deux siècles plus tard, un siècle ou deux avant la rédaction finale du Dînkart, paraît un Zoroastrien, Bah Afrîd, réformateur du Magisme, qui, entre autres réformes, interdit à ses adhérents le mariage avec mères, filles, sœurs et nièces 18[18].

Mais en fait, par la nature même des choses, ces unions durent être infiniment rares et nous rencontrons nombre de faits qui prouvent que le mariage usuellement recommandé était bien le Khêtùk-das des Parsis modernes. Le fondateur de la dynastie sassanide, celui qui fait du Zoroastrisme la religion de l’État, Ardashîr (226-241), recommande le Khêtùk-das à ses officiers, mais en termes généraux qui font penser à celui des Parsis modernes plus qu’à tout autre : « Épousez vos proches parentes, afin de resserrer les liens de la famille 19[19]. » Le patriarche arménien, Narsès (ive siècle), interdit en Arménie les mariages entre parents jusqu’au cinquième degré, parce que, dit son historien, les Arméniens persisés épousaient leurs parentes pour préserver la pureté du sang et maintenir l’héritage dans la famille 20[20] : rien n’indique là que l’on dépassât les bornes du Rhêtûk-das moderne des riches Persans et des Parsis. Les règlements sur le mariage, promulgués dans des circonstances analogues par le patriarche des Nestoriens de Perse, Timothée, interdisent au père et au fils d’épouser les deux sœurs « parce que c’est la coutume des païens et des Mages » (quia iste Ethnicorum et Magorum mos est) ; ils interdisent à l’oncle d’épouser la femme de son neveu « ce qui est une coutume des Mages » : mais dans les articles prohibant les mariages incestueux, il ne prononce point le nom des Mages, ce qu’il n’eût point manqué de faire si la pratique eût été courante 21[21].

Par quelles associations d’idées le Magisme se trouva-t-il conduit à accepter et à glorifier l’extrême Khêtùk-das ? — Je crois que la théorie du Khêtûk-das incestueux naquit, par outrance de raisonnement, de la pratique du Khêtùk-das normal.

Le Khêtûk-das entre cousins existait sans doute de temps immémorial ; il était né tout naturellement des nécessités, des préjugés et des intérêts de la vie patriarcale, les causes mêmes qui le maintiennent encore aujourd’hui dans une partie de la Perse musulmane. Or, cette coutume laïque offrait au conservatisme religieux des avantages qui la rendaient éminemment recommandable. Les mariages mixtes sont dangereux pour le fanatisme religieux et l’exclusivisme national . À ces unions impies qui mêlent religions, castes et races et altèrent l’idéal moral et physique du Zoroastrien, les docteurs se trouvèrent amenés à opposer, avec un enthousiasme croissant, la pureté et l’unité réalisée par des unions qui mêlent comme le même sang et la même âme. Mais l’union entre cousins ne réalise qu’à moitié cette unité parfaite : il y a loin déjà de la source commune et la diversité s’est introduite ; le produit sera plus pur et plus homogène, si l’époux et l’épouse sont sortis du même sein, et plus encore si l’époux est né de l’épouse ou l’épouse de l’époux. Le sang s’altère en s’alliant à un autre sang ; il n’est plus que de moitié dans le produit qu’il engendre ; pour se conserver, il faut qu’il se mêle à lui-même : le fils qu’un père engendre de sa fille lui doit son être tout entier, et s’il s’agit de dons divins à transmettre, comme le droit royal ou la sainteté suprême, la légitimité de la transmission résulte de l’identité absolue du léguant et du recevant.

Les spéculations cosmogoniques conduisaient à des conclusions analogues. Tout raisonnement sur les origines de l’humanité conduit nécessairement à un inceste de frère et sœur : mais tout commencement est une exception, et la plupart des cosmogonies, en posant l’inceste initial, ne font pas de l’exception du début la loi ou l’idéal de la suite. Les docteurs mazdéens eurent le tort de raisonner, et les accidents de la vieille mythologie naturaliste les amenèrent à mettre entre le Créateur et le premier inceste fraternel une nouvelle série incestueuse. Le mariage d’Ahura et de Spenta-Armaiti n’était à l’origine que la reproduction du vieil hymen cosmogonique entre le Ciel et la Terre, entre Dyaus et Prithivî, Ouranos et Gê, Jupiter Pluvius et Tellus 22[22] : mais le monothéisme zoroastrien avait fait de Prithivî une création, une fille de Dyaus, et par là leur innocente union se trouvait transformée en inceste. Si ces inductions sont justes, la théorie du Khêtùk-das incestueux n’aura été qu’une création de logiciens poursuivant l’idéal impossible de l’unité du sang. Mais par là même le droit à l’inceste n’a jamais dû être que le droit des très nobles ou des très saints : la chose ressort presque textuellement des termes de Catulle et de Philon : ce n’est qu’à un sang pur et sacré qu’il importe de se renouveler en s’alimentant à sa propre source. L’exaltation avec laquelle les Docteurs glorifient le Rhêtûk-das incestueux montre combien il était rare et peut-être répugnant à la conscience nationale. Il semble parfois que leur objet, en vantant ce Khêtûk-das extrême, soit simplement de faire respecter l’autre et de faire ressortir plus violemment l’horreur du mariage entre étrangers. Tout le mal dans l’humanité est venu, dit un Rivàyat pehlvi, de ce que les hommes n’ont pas suivi l’exemple donné par les ancêtres de la race, Mashya et Mashyôî, et de ce qu’ils vont prendre femme dans d’autres maisons, d’autres villes, d’autres pays, licite un mot d’Auhrmazd à Zoroastre, que parmi les quatre plus belles œuvres qui soient est le Rhêtûk-das avec mère, fille ou sœur, et il annonce qu’à l’arrivée de Sôshyans toute l’humanité pratiquera le Khêtûk-das 23[23]. Le Khêtûk-das simple était au fond sans doute tout ce qu’il demandait. Les religions encore mal établies, ou menacées, ont de ces excès de doctrine qui demandent le plus pour obtenir le moins : nous en verrons dans la législation du Vendidad des exemples exorbitants qu’il serait naïf de prendre au sérieux, et pour beaucoup de docteurs ces mots « l’idéal serait d’épouser sa fille » signifiaient simplement : « mariez-vous dans la famille ».



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  1. 1. Dans l’Âvesta le mot est en fait un adjectif et désigne, non le mariage consanguin, mais la personne qui le pratique : dans notre passage (Y. XII, 8), c’est une épithète de la Religion mazdéenne qui prêche ce mariage : ailleurs c’est une épithète du jeune fidèle qui le pratique (Yp. III, 3, 10 ; Gàh, IV, 8 ; Yt. XXIV, 17) ; dans un passage du Vendidad (VIII, 13, 35-36), il est parlé, dans le même sens, de l’homme hvaêtvadatha et de la femme hvaêtvadathi. Le mot étant clairement composé de deux substantifs hvaêtva et datha, on conçoit qu’il puisse être soit composé de dépendance et substantif, soit composé possessif et adjectif. — hvaêtu-sh, p, khvêsh, signifiant « parent », hvaêtva-datha semble signifier littéralement « acte » ou « don de parenté », et « qui fait acte » ou « qui fait don de parenté ».
  2. 2. Communication de M. Ahmed-Bey Agaeff (de Choucha, Karabagh).
  3. 3. The meaning of Khêtùk-das (dans les Pahlavi Texts, II, 389-430).
  4. 4. Next-of-kin marriages in old Iran, by Darab Dastur Peshotan Sanjana, B. A., London, 1888, 118 p. in-18.
  5. 5. Cf. ce passage du Rivàyat pehlvi (ll. p. 415) : Un jour Zoroastre se tenait devant Auhrmazd, les Amshaspands se tenaient autour de leur chef, mais Spendarmat était près de lui, la main autour de son cou et Zoroastre lui demanda : Quelle est cette créature qui se tient près de toi et qui te semble si chère ? tu ne détournes pas les yeux d’elle, ni elle de toi ; tu ne lâches pas sa main, ni elle la tienne. « Et Auhrmazd répondit : C’est Spendarmat, ma fille, ma maîtresse de maison, la mère des créatures » (danâ Spandarmat li barlà afam katak bânûk i Vahisht u am i dâmân ; cf. Y. XVI, 10).
  6. 6. Bundahish, XV, 1 ; cf. Âlbirûni, Chronology, p. 107.
  7. 7. West, l. l. 399-410 ; voir le texte dans l’édition Peshotan, ch. lxxxii.
  8. 8. Gâtha Vohukhshathra (Y. LI), 17.
  9. 9. Gàtha Vahishtôishti (Y. LIII), 3, 4.
  10. 10. Persas cum suis matribus misceri Ctesias referi (Tertutlien, Apolog., IX).
  11. 11. συνείναι γάρ φησίν αύτόν καί μητρί καί θυγατρί καί άδελφή, ώζ Πέρσαζ (Athénée, V. 20).
  12. 12. μητέραζ γάρ, οί έν τέλει Περσών, τάζ αύτών άγονται, καί τούζ φύονταζ έκ τούτων εύγενεστάτουζ νομίζουσι, καί βασιλείαζ τήζ μεγίστηζ, ώζ λόγοζ, άξιούσιν (De specialibus legibus ; ed. 1640, p. 778). Voir les textes recueillis par Brisson, De regio Persarum principatu, II, ed. 1710, pp. 493 suite.
  13. 13. Le Bahman Dirâz-dast (Bahman Longue-Main) de la légende, père et époux de Humâi : « elle faisait dans le monde la joie de son père, dit le Shah Nâma, et il l’épousa à cause de sa beauté, conformément à la religion dite pehlvie » (c’est-à-dire à la religion de la Perse ancienne).
  14. 14. Strabon, XV, 735 : τούτοιζ δέ καί μητράσι συνέρχεσθαι πάτριον νενόμισται.
  15. 15. West, Pahlavi Texts, II, 418 ; cf. Bund. XXIII. — Le bel hymne védique où Yama repousse au nom de la morale sa sœur Yamî qui l’invite à l’inceste semble être une protestation soit contre le Khêtûk-das iranien, soit contre une forme ancienne de ce Khêtûk-das dans l’Inde (Ormazd et Ahriman, p. 106, n. 2 ; Casartelli, What was Khêtûk-das, p. 8). — La légende de Minocihr présente un cas étrange de Khêtûk-das entre père et fille : Iraj ayant été assassiné par ses frères et ne laissant qu’une fille, son père Ferîdûn, pour lui engendrer un vengeur, épouse sa fille, puis la fille née de cette union, et ainsi de suite jusqu’à la septième génération (Maçoudi, II, 145 ; Études iraniennes, II 217 sq.).
  16. 16. Réfutation des sectes des païens, tr. Le Vaillant de Florival, p. 94.
  17. 17. Hoffmann, Auszüge aus syrischen Akten persischer Mârtyrer.
  18. 18. Albîrûnî, Chronology, 194 ; Shahrastâni, tr. Haarbrücker, II, 284.
  19. 19. Maçoudi, II, 163.
  20. 20. Hübschmann, Ueber die persische Verwandtenheirath (ZDMG., 1889, 308-312).
  21. 21. Beausobre, Manichéisme, I, 180.
  22. 22. Voir plus haut, page 24.
  23. 23. West, Pahlavi Texts, II, 416.