Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ17-2.

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Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 149-157).

APPENDICE

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Les Feux 1[1]


I. Les cinq feux : Berezisavanh, Vohu-fryâna, Urvâzishta, Vâzishta, Spénishta. — Nairyôsanha. — II. Les trois feux sacrés : Âdar Khordâd, Adar Gushasp, Adar Burzîn Mihr. — III. Le feu Bahrâm.


Le Feu, fils d’Ahura Mazda, unique dans sa nature, se présente sous des formes multiples, les unes célestes, les autres terrestres. Aussi les textes en donnent-ils des classifications diverses. Il y en a surtout deux que l’on rencontre, et que l’on peut définir, l’une la classification naturelle, l’autre la classification sociale.


I


La classification naturelle est celle du Hâ que nous venons de traduire : elle distingue les feux d’après leurs manifestations différentes et leur lieu d’origine. Ce sont le Berezisavanh, le Vohu-fryâna, l’Urvâzishta, le Vâzishta, le Spénishta. Voici comment les définit le Commentaire pehlvi :

Berezisavanh : buland sût « de haute utilité » ; nom général du feu Bahram (Varahrân pun êvkartakih).

Vohu-fryâna : shapir farnâftar, uttamasakhâyam, « l’excellent ami » ; cf. Y. XIII, 2 [XIV, 4] : c’est le feu qui brûle dans le corps de l’homme (où il se manifeste par la chaleur vitale).

Urvâzishta : firàkh zîvishn « de large vie » : traduction artificielle et étymologique du mot, décomposé en urvâ-zishta ; le vrai sens semble être « chaud » ; du moins, urvâzishtãm (Y. XLIX, 8), traduit par urvâzishn, est glosé garmôk « chaleur », Urvâzishta est le feu qui brûle dans la plante (qui s’enflamme par le frottement).

Vâzishta : vâzisht « le très rapide ? », nom du feu qui frappe le démon Spanjaghra (c’est-à-dire de l’éclair ; cf. Vd. XIX, 40, 135).

Spénishta : afzûnîk « bienfaisant, accroissant » ; nom du feu céleste qui, dans le Garôtmân, brûle devant Auhrmazd.

Nériosengh, le Bundahish et les Rivâyats donnent les mêmes définitions, sauf qu’ils intervertissent les définitions de Berezisavaňh et de Spénishta : ils font de Berezisavaňh le feu qui est devant Auhrmazd ; et Spénishta devient le feu dont on se sert sur terre et le feu Bahrâm (Bundahish), le feu qui se trouve dans les pierres précieuses (Nériosengh), le feu qui est dans les pierres (Rivâyat de Shâpûr Barûjî). La paraphrase de Zàd Sparam, XI, 1 sq., qui a interverti l’ordre de Berezisavaňh et de Spénishta, afin de commencer par le feu le plus auguste, celui du Paradis, mais a conservé à l’un et à l’autre la définition du Commentaire pehlvi, est décisif en faveur de ce dernier.

Le Bundahish et Nériosengh donnent de cesfeux une autre classification, fantasquement scientifique, fondée sur leurs appétits. « De ces cinq feux, il y en a un qui boit et qui mange : c’est celui qui est dans le corps de l’homme ; un autre qui boit et qui ne mange pas : c’est le feu des plantes qui vivent et croissent par la pluie ; un autre qui mange et qui ne boit pas : c’est celui dont on se sert dans l’usage et le feu Bahrâm ; un autre qui ne boit ni ne mange : c’est le feu de l’éclair ; et aussi le feu Berezisavah (lire Spénisht). » Bund. XVII, 2-3.

Cette classification a eu un grand succès chez les Talmudistes qui l’ont empruntée des Mages avant la clôture de la période des Tanaïm, c’està-dire avant la fin du iie siècle de notre ère, l’ont modifiée et appliquée aux légendes bibliques et post-bibliques (J. Darmesteter, Les six feux dans le Talmud). A la suite de ces cinq feux l’Avesta invoque « Nairyô-saňha, qui réside dans le nombril des rois » 2[2], c’est-à-dire « qui se transmet de roi en roi par l’hérédité » (N.). Le Bundahish ne le comprend pas dans son énumération et l’Avesta même ne lui donne pas le nom de feu. Dans le Vd. XXII, 7, 22 sq. il paraît comme messager d’Ahura : cela donne à penser que c’est comme messager d’Ahura qu’il est à demeure dans la personne des rois, représentants de Dieu, et qu’à ce titre c’est une forme de la Gloire Royale : aussi le Sirôza, § 9, l’invoque-t-il à la suite des trois formes du Hvarenô. Son nom signifie « Commandement humain ; qui commande aux hommes ». Dans les Védas, Narâçãsa, pour Narâm çãsa, est le nom d’Agni, le feu du sacrifice, conçu comme portant au ciel les vœux de l’homme et à l’homme les ordres du ciel.

Nairyô-saňha est donc un Ized d’origine ignée et c’est à juste droit que l’Avesta lui donne place après les feux.


II


A côté de cette classification naturelle, il y a une classification sociale des feux. La société avestéenne connaît trois classes ; prêtres, guerriers, laboureurs, et chacune de ces classes a un feu spécial qui veille sur elle. Les noms de ces feux ne nous sont donnés que par les textes pehlvis et parsis : « Il y a, dit le Grand Bundahish, trois feux qu’Auhrmazd a créés au début pour la protection du monde : les feux Farnbag, Gûshnasp et Bûrjîn Mitro ; ils sont dans le monde en corps glorieux (p. 127)… Le feu Farnbag est le feu du prêtre (asrav âthravan), le feu Gûshnasp est celui du guerrier, le feu Bûrjîn Mitro celui du laboureur » (p. 130). Les textes parsis les nomment feu Khordâd, feu Gushasp, feu Burzin Mihr. « Adar Rhordâd, dit un Rivâyat du xviie siècle, celui de Shâpûr Barùjî, est préposé à l’intelligence et aux Dastûrs ; Adar Gushasp est le général en en chef des armées d’Iran ; Àdar Burzîn Mihr est préposé aux laboureurs 3[3].

L’Avesla ne donne pas les noms correspondants ; mais il n’en connaît pas moins ces trois sortes de feu et dans l’invocation du Sîrôza consacrée à Atar, il en donne une sorte de classification anonyme :


A Atar, fils d’Ahura Mazda ;

à la Gloire et au Bonheur, créés par Mazda ;
à la Gloire des Aryas, créée par Mazda ;
à la redoutable Gloire desKavis, créée par Mazda.


A Atar, fils d’Ahura Mazda,

au roi Husravah ;
au mont Âsnavant, créé par Mazda ;
au lac Caêcasta, créé par Mazda ;
à la Gloire des Kavis, créée par Mazda.


A Âtar, fils d’Ahura Mazda ;

au mont Raêvant, créé par Mazda ;
à la Gloire desKavis, créée par Mazda.


Cette invocation à Âtar, trois fois répétée, vise en réalité trois Âtars différents, dont le caractère spécial est établi pour chacun d’eux et par la tradition et dans le texte même par les invocations particulières qui suivent la formule initiale.

Dans la première invocation il s’agit, dit Nériosengh, du « feu Adaraphrâ, qui a pour objet la science des docteurs : car c’est lui qui fait les docteurs savants et habiles ; c’est aussi lui qui lutta avec Zohâk » 4[4]. Dans la seconde il s’agit « du feu Gushasp, dont l’occupation est la science guerrière ; il est dans le pays d’Âdarbaijân et c’est lui qui rend les guerriers plus rapides et plus braves » 5[5]. Dans la troisième, « il s’agit du feu Burz Mihr : son occupation est la science de l’agriculture ; c’est lui qui rend les laboureurs plus actifs, plus experts dans l’agriculture… Et c’est lui aussi qui lutta contre les rois en compagnie de Gushtasp » 6[6]. Chacune des trois invocations se termine par celle de la Gloire Royale ou du Hvarenô des Kavis, parce que le Roi étant le patron des trois classes, sa Gloire est composée de la Gloire de ces trois classes : aussi quand Yima, après sa faute, est abandonné du Hvarenô, le Hvarenô s’enfuit de lui en trois fois(Yt. XIX, 34-38).

Le premier feu, l’Âdaraphrâ de Nériosengh, qui incarne la vertu des docteurs, est désigné dans les textes pehlvis et parsis par les noms Adar Khurrâd, Adar Khordâd, Adar Frôbâ, et Adar Farnbag. Ces quatre noms se ramènent à deux séries : Khurrâd-Khordâd, et Frôbâ-Farnbag. Khurrâd et Khordâd directement dérivés de Hvarenô et représentent * Khurn-dât (* Hvarenô-dâtem) « le feu donné parle Hvarenô ». Farnbag, qui paraît sur une gemme représentant un pyrée en feu, avec la mention « feu des Mages » (Noeldeke), signifie « le Dieu du Farn », c’est-à-dire du Hvarenô, Farna étant l’équivalent perse de Hvarenô (voir Y. 1, note 1). Frôbâ (dans le Shikan Gumânî ; IV, 107 : Farôbag) est une fausse lecture de Farnbag, le pehlvi ayant le même signe pour rendre ô et n le Phrâ de Nériosengh est une corruption encore plus avancée de Frôbâ.

Le culte de ce feu était naturellement localisé dans un temple ou dans des temples. « Le feu Farnbag, dit le Rundahish, fut d’abord établi par Jim sur le mont Gadâômand dans le Khvârizm. Quand Jim eut été scié en deux (v. Yt. XIX, 46), le feu Farnbag arracha la gloire de Jim aux mains de Zohâk (v. Yt. XIX, 46-50). Le roi Vishtâsp, quand fut révélée la Religion, le transporta du Khvârizm sur le mont Rôshan, où il est encore. » On n’a pas encore identifié ces deux localités : le déguisement pehlvi de la première, Gâdâômand, signifie « le mont où est le Hvarenô 7[7] » et par suite cache sans doute un nom iranien Farrukh. On met la seconde, le mont Rôshan, dans le pays de Kâbûl d’après une lecture incertaine du texte publié : le Grand Bundahish la met dans un pays dont le nom est aussi incertain, mais semble être Kârikân matâ, « le pays de Kârikân » ; le pehlvi Kârikânserait en persan Kâryân ; or Kâryânest précisément le nom d’une ville de Perse, célèbre jadis par un feu sacré qui, disait-on, était le feu de Jamshîd transporté du Khvârizm (Maçoudi, IV, 76 ; cf. Yaqout, 471) 8[8]. Selon une autre tradition, c’est à Dârâbjird 9[9] fut transporté le feu sacré ; Maçoudi l’y vit en 332 de l’hégire (944) : on l’appelait âzar jûi « le fleuve de feu. »

Une parcelle de ce feu passa pour avoir été emportée aux Indes par les Parsis fugitifs ; car le Rivàyat de Shâpûr Barûjî met le feu Khordâd en Inde sur la montagne de ...... que l’on appelle ........ 10[10] : nous avons affaire évidemment au feu sacré du volcan Javalamukhi, près de Kangra, qui est toujours un objet de pèlerinage pour les Hindous et qui a dû être, il y a quelques siècles, un centre parsi.


La seconde invocation du feu est suivie dans le Sîrôza de l’invocation du roi Husravah, du mont Âsnavant et du lac Caêcasta. Cette triple invocation prouve qu’il s’agit du feu des guerriers, Gushasp. « En effet, rapporte le Bundahish, comme Kai Khosrav (Kavi Husravah) détruisait un temple d’idoles près du lac Caêcast, le feu Gûshnasp se plaça sur la crinière de son cheval, dissipa les ténèbres et fit la lumière jusqu’à ce que le temple fût détruit : alors Kai Khosrav établit le feu sur un autel sur le mont Âsnavand ». Le Caêcasta nous transporte dans l’Adarbaijân, comme nous y conduit d’ailleurs directement Nériosengh : Caêcasta est le nom iranien du lac Urumia, qui longtemps porta dans la géographie persane le nom de Khanjast, simple corruption orthographique de Cijast (- - - - - - au lieu de - - - - - - ; v. Rawlinson, On the site of the Atropatene Ecbatana, p. 79, t. X du Geog. Soc. London). Le mont Àsnavaût doit donc être cherché dans les parages du lac Urumia.

Le Shah Nâma (éd. Vullers, II, 441) et le Rivâyat de Shâpûr rapportent l’apparition du feu Gushasp à la prise du château de Bahman, que Firdausi met près d’Ardabîl ; ce qui, tout en nous transportant assez loin du lac Urumia, nous laisse toujours dans l’Adarbaijân. Sous les Sassanides, il brûlait dans une des capitales de l’Àdarbaijân, Shîz 11[11] ; chaque roi devait à son avènement au trône s’y rendre en pèlerinage et à pied, en partant d’Al-Madain (Ctésiphon ; Ibn Khordadbeh, tr. de Gœje, p. 18). C’était le temple le plus riche de la Perse 12[12] : Théophanès compare ses trésors à ceux de Crésus : Héraclius prit la ville, détruisit le temple « et éteignit le feu sacré allumé par l’éclair)> (Cedrenus, Xyl., 18 ; apud Rawlinson), Ce dernier trait, transmis par les Grecs, nous ramène à la légende du Bundahish, et plus loin encore à l’origine naturaliste du mythe, l’éclair étant le feu guerrier. Le nom de Gushasp., plus anciennement Gûshnasp (Bund. V. s.), plus anciennement encore Vishnasp, forme conservée par les Arméniens, répond, comme l’a montré M. Spiegel, au sanscrit vrishanaçva, « le dieu aux chevaux mâles », épithète védique d’Agni.


La troisième invocation se rapporte au troisième feu, celui des laboureurs, le Burzin Mihr. Selon une tradition recueillie par Firdausi et les Rivâyats, ce feu fut apporté du ciel par Zoroastre, qui l’avait pris du feu qui brûle devant Ormazd (le Spénishta) 13[13]. Le Bundahish nous apprend que Gushtâsp l’établit sur le mont Rêvand, que l’on appelle aussi Pushti Vishtâspân ou Dos de Gushtâsp. Ce mont Rêvand est naturellement le mont Raêvant 13 cité dans le Sîrôza, à la troisième invocation d’Âtar. Il est situé dans le Khorâsân (Bund.) et proche de la ville moderne de Jumain 14[14]. Un Rivâyat lui donne aussi le nom de Minô karkôh : il est probable qu’il s’agit d’un feu détaché du Rêvand ; car karkôh a tout l’air d’être identique au Karkôya de Yaqout, « ville du Saistân où se voit un temple du feu que les Guèbres ont en grande vénération » 15[15].

« Ces trois feux, Khordâd, Gushasp et Burzîn, brûlent sans flamme et ne craignent pas l’eau » (Rivâyat J. D.). Autrement dit c’étaient des feux naturels, feux de volcan ou feux de naphte, désignés d’avance par leur apparition merveilleuse et leur éternité à la vénération des fidèles.


III


Ces deux classifications ne s’entre-croisent pas et l’on peut considérer les trois feux sacrés comme rentrant tous trois dans le Berezisavaňh, le premier des cinq feux dans la classification naturelle. Le Commentaire pehlvi définit ce feu « le feu Bahrâm en général » ; le Bundahish (en tenant compte de l’interversion avec Spénishta), le définit « le feu dont on se sert sur terre et le feu Bahrâm ». Peut-être quant à leur origine ces trois feux étaient-ils considérés comme venus du feu d’Ormazd, du Spénishta), et la chose est certaine au moins pour le Burzîn Mihr (voir note 13). Mais une fois sur terre, ils rentrent tous dans la classe du feu Bahrâm. Le feu Bahrâm, proprement le feu de victoire 16[16], est le feu dans toute sa pureté et dans toute la puissance attachée à sa pureté, par opposition au feu tombé en déchéance par l’usage domestique et industriel. Dans chaque province, il devait y avoir un feu Bahrâm, qui est pour cela dahyupat « chef de pays », et le feu commun, après avoir servi à ses usages profanes, remonte à sa pureté en retournant au feu Bahrâm. D’après les Rivâyats le feu de cuisine qui a servi trois fois devait être porté à un feu dit Âdarân ou Adarân shâh « Bois des feux » et dont il y avait un dans chaque ville ou chaque bourg ; on y portait les autres feux de la maison tous les sept jours. L’Âdarân lui-même était porté tous les ans, ou au moins tous les trois ans, au feu Bahrâm, qui est le résultat de 1001 feux, pris de quinze espèces de feux différents (Anquetil, II, 531, note 2). On verra au Vendidad (Vd. VIII, 81-96) les cérémonies suivies pour former le feu Bahrâm.







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a


    miraculeusement de devant Arjasp qui voulait s’en emparer, et s’établit dans le Dashtî Vishtâspân. Cette plaine est ainsi nommée de ce que le corps de Gushtâsp y repose : là aussi reposent Sâm et Gershâsp » (Rivâyat J. D., 11, 4 a).

  1. 1. Sources principales : Grand Bundahish, pp. 126-133, et Maçoudi, IV, 75 sq. (sur les Temples du feu en Perse). — Cf. Vendidad, VIII, texte, notes et introduction.
  2. 2. Khshathrem nafedhrem semblent être des adjectifs : « royal, qui est dans le nombril ». Naïryùsaňha est resté dans le nom propre Nériosengh qui est une forme savante : la forme populaire est Narsahî ou Narsai (transcrite en grec Narsès).
  3. 3. ---------------- ------ - ---- ---------- ----------- (lire ------ (?) ou goshâvarzân (?), de gaush verezyant). — Grand Rivâyat, p. 118.
  4. 4. ayam agnir Adaraplirâ nâma : asya kàryam âcaryavidyâ, idam kila tasmin paxe âcâryâs jnânavantas kriyâvantaçca bhavanti prabhâvenâsya ; tathâ sa yas samam Dahâkena prativâdam akarot (Nériosengh, éd. Spiegel, ad Y. XXII, 30 ; corrigé d’après Fonds Burnouf, n° 5, p. 50).
  5. 5. ayam aģnir Âdaragusaspanâma : asya kâryam xatriyavidyâ, idam kila âdarabâdagâm deçapaxe xatriyâs çighratarâs çûratarâçca bhavanti prabhàvenâsya.
  6. 6. ayam agnir Adaraburjîmahiranâma : asya kâryam krishividyâ idam kila tasmin paxe krshikarmanas vyavasâ yatarâs krshikarmajiîànatarâs dhautavastratarâçca (?) bhavanti prabhàvenâsya.
  7. 7. La montagne aurait donc reçu son nom du feu sacré qu’elle portait.
  8. 8. A la conquête arabe, les Mages, craignant que le feu vénéré dans ce temple ne fût éteint par les conquérants, n’en laissèrent qu’une partie à Kâryân et transportèrent le reste à Nisâet Al-Baidhâ, en Perse, pour conserver l’un des autels si l’autre était détruit (Maçoudi, l. l.).
  9. 9. Probablement l’Âdar Khûrâ, voisin de Dârâ, où le roi Firôz (457-484) va prier pour la pluie (Albîrunî, Chronology, tr. Sachau, p. 215).
  10. 10. .... ...... ... . .. ... .... ... . ...... ... .. ... Rivâyat J. D., II, 3 b.
  11. 11. Shiz semble la prononciation arabisée de * Ciz * Cij, mutilé de Cîcast.
  12. 12. De là sans doute son autre nom de l’αζακα, arm. Ganzak, arabe Jezn, qui renvoie au pehlvi Ganjak « trésor », lequel a donné le nom de nombre de villes en Iran, de Ganja à Ghaznin. — Les trésors des temples s’approvisionnaient à deux sources : les dons des fidèles, et les amendes. (Exemple : celui qui laisse éteindre son feu rachète sa faute en envoyant 100 dînârs au feu Gushasp : Rivâyat J. D., II, b.)
  13. 13. « La cassolette de feu que Zoroastre apporta de devant Ormazd et qu’on appelle aussi Âdar Burzîn Mihr, après le meurtre de Lohrasp disparut
  14. 14. Cela ressort de sa proximité du mont Gnàbad, établie par le Bundahish, XII, 18, 34) et le Shâh Nâma (c’est entre le mont Rêbad et le mont Gnàbad qu’a lieu la lutte des Douze champions).
  15. 15. Le h de karkôh n’est pas organique et est amené par l’analogie de kôh, montagne. karkôya suppose une forme pehlvie karkôk— et l’on se demande s’il ne faut pas corriger en karkôkân ----- le ---- karâkarkân de Maçoudi (IV, 72), nom du temple fondé par Bahman dans le Saistân.
    Les noms avestéens des deux premiers feux étaient * Hvarenô-dâtem (Khordâd) ou Hvarenô-bagha (Farnbag) ; * Varshan-aspa. Pour le troisième on pourrait songer à Berezañt Mithra : cf. Mithrem berezañtem (Mihr Yasht, VII) : c’est comme dieu des campagnes (Y. I, 3, note 17), qu’il donne son nom au feu des laboureurs. Cf. Atash Nyâyish, n. 13.
  16. 16. Bahrâm est la forme persane  ; Varahrân la forme pehlvie, Verethragfhna la forme avestéenne  : il ne faut pas confondre le feu Bahrâm avec Bahrâm, Génie de la victoire, malgré leur parenté morale (voir Yasht XIV).